Édifice religieux datant de la fin du moyen-âge, Notre-Dame de Ronceclair est une chapelle aujourd'hui abandonnée et sur qui la nature, sauvage, reprend peu à peu ses droits : la lierre tapisse désormais une grande partie des murs et des colonnes, quant aux dalles rocailleuses, des herbes folles poussent au travers. Pourtant l'endroit n'est pas dénué de charme, pourvu que l'on aime un tant soit peu l'art gothique... Malheureusement, Notre-Dame de Ronceclair est fameuse pour une toute autre raison et si le nom de la chapelle court encore sur toutes les lèvres des étudiants de Beauxbâtons, c'est uniquement parce qu'elle attire les curieux et fait frissonner les peureux. En effet, la légende veut que, depuis des siècles, la chapelle soit hantée par de viles créatures tourmentant tous ceux qui pénètreraient sur leur territoire. En vérité, il y a très longtemps, la chapelle fut confiée à un sorcier qui se cachait sous la couverture d'un religieux. Et comme ses journées étaient longues et fastidieuses, l'ennui finit par le gagner mais, pour y remédier, il ensorcela deux gargouilles de pierre à qui il rendit la vie. Ce sont évidemment les deux gargouilles de Beauxbâtons mais, ce que très peu de personnes ont découvert, c'est qu'elles sont originaires de Ronceclair. Et si elles passent le plus clair de leur temps à l'académie, un passage secret leur permet d'accéder en un rien de temps à la chapelle et c'est là qu'elles prennent du repos. À leur grand désarroi, elles accueillent aujourd'hui très peu de visiteurs dans leur chapelle mais, si par aventure un sorcier y met les pieds, elles se font un plaisir d'entretenir la légende en s'amusant un peu. À l'occasion, les deux gargouilles prennent également un malin plaisir à sonner le tocsin pour rappeler aux habitants de Orange et de Beauxbâtons que Ronceclair est toujours habitée...

A l'abri de la foule du centre d'Orange sorcier, le parc Bleuret affirme son esthétique andalouse, entremêlant l'art oriental et espagnol. Partout, les petits chemins bordent des bassins d'eau claire dans lesquels nagent des poissons rouges et bleus, de petits patios frais et abrités offrent des bancs de pierre aux marcheurs. Gardiens et jardiniers prennent soin du parc Bleuret avec un amour impressionnant - pour des raisons évidentes, les animaux ne sont pas autorisés à marcher dans l'herbe, et de petits panneaux incitent les propriétaires à donner un coup de baguette sur les déjections de leurs adorables compagnons (le sortilège adéquat est indiqué au milieu du panneau). Le parc ferme à onze heures du soir et ouvre à sept heures du matin. En son coeur se dresse une gigantesque statue de bronze à patine noire, représentant un sorcier, debout, un pur-sang à ses côtés.

Les gens du commun ne l'apprécient pas vraiment, le domaine des Trois Colonnes. Planté en haut d'une colline que baigne d'or le soleil au petit matin et à la tombée du jour, le domaine est immense, fait de marbre et de bois dur, et abrite les réceptions royales, les fêtes aristocratiques de la ville et des parisiens en vacances. Sublime, il est entouré par des jardins et des palmiers, et bordé d'une plage de sable doux qu'on a fait venir des iles. Aucun membre du "petit peuple" n'est invité à ces réceptions, où les nobles organisent de grandes rencontres entre leurs enfants respectifs, visant à créer de futures alliances, où les jeunes hommes et jeunes femmes de bonne famille se dévergondent, où faste, richesses et excès font écho à la pauvreté et au désespoir des classes pauvres de la France sorcière.