Le plafond semble s'élever plus haut encore que celui d'une cathédrale. Chaque rire lancé aux éclats se cristalise pendant quelques secondes, comme grimpant jusqu'au ciel dans une joie inspirée. Ces appartements sont les plus bruyants, les fêtes y ont lieu chaque week-end, les filles chantent, les garçons se déguisent et improvisent des pièces de théâtre debout sur les canapés, une estrade trône même au milieu de la salle principale. Les rideaux, épais et brillants, étincèlent d'un mauve qui fait mal aux yeux. On ne saurait dire à quoi ressemblaient les appartements des améthysses, tant ils ont été décorés et redécorés au fil des siècles par les élèves eux-mêmes. Le portrait qui fait loi au-dessus de la cheminée, lançant des plaisanteries souvent très grossières n'est autre qu'Aristophane. Les murs de la salle principale servent de réceptacles à l'inspiration de tout un chacun, on peut y voir des parchemins épinglés maladroitement qui contiennent un poème fraichement rédigé, une "pensée du jour" parfois saugrenue, ou tout simplement un petit mot: "excellente journée à tous, contredisons le mauvais temps!". Solidaires et soudés, les améthysses personnalisent plus que tout autre écrin leurs appartements. La salle d'eau est composée de dizaines de petites cabines personnelles, où l'eau coule d'une poire reliée à un tuyau de cuivre, dont beaucoup d'élèves se servent de micros pour laisser éclater leurs dons de choristes...

Immense et chaleureux, l'amphithéâtre contient plus d'une centaine de places et une estrade qui accueille des décors spectaculaires. C'est le lieu où s'entrainent les Chorégies, et où se déroulent les représentations publiques auxquelles chaque élève est convié. Théâtre populaire, c'est sans invitation qu'on s'y rend, seul ou accompagné, et qu'on y joue ou qu'on y assiste.

Tout le monde la connait, très peu s'y rendent. Quand on entre dans la salle des destinées, on se retrouve au beau milieu d'une galaxie noire et étoilée. Planètes et lumières inconnues y apparaissent de loin, l'espace tout entier s'offre à nous dans son immensité et son angoisse silencieuse. Seuls ceux qui savent lire dans la carte du ciel peuvent y trouver des réponses. On dit que les destins de chacun y sont dessinés...

Les sous-sols de Beauxbâtons ne sont pas très effrayants, ils ressemblent plus à une immense cave qu'à des cachots. Froids à cause du marbre qui les compose, et éclairés de lanternes bienveillantes, ils accueillent les cours de potions et d'alchimie. Y installer des appartements serait outrageux, aussi se contente-t-on de s'y rendre pour étudier. On dit que certains fantômes de l'Académie y ont élu domicile, et qu'ils abritent de nombreux passages secrets qui permettraient de sortir de l'école en toute impunité...