Les écuries où sont logés et nourris les chevaux du Palais sont immenses, toujours propres, et les chevaux y sont si bien traités qu'il n'est pas rare que Chambéry demande à ce que Beauxbâtons lui en prête pour ses matchs de polo. De toutes races, rivalisant de beauté avec les chevaux du monde, les écuries d'airain accueillent également beaucoup de visiteurs amoureux des chevaux, qui ne viennent ici que pour le plaisir de les rencontrer. Sélectionner les chevaux qui excelleront dans l'art du polo sorcier n'est pas aisé: les bêtes sont orgueilleuses, fragiles ou sulfureuses, et gare à celui qui les prend pour de simples mules. Les Abraxans légendaires du Palais vivent également dans les écuries d'airain, où ont été aménagés des box immenses et somptueux. Il n'est pas rare de les voir courir ou se nourrir dans le parc à chevaux qui entoure les écuries. Contrairement aux idées reçues des anglais, il ne faut pas forcément avoir du sang géant ou une taille supérieure à la moyenne pour s'occuper des Abraxans: il faut être aussi fiers qu'eux, aussi exigeants, il faut leur ressembler.

Le moulin est discret, tout fait de vieille pierre, et plonge à moitié dans le canal Beltaine. C'est ici que tout se prépare: le pain, l'eau pure, les grands repas et le vin à la pimentine qu'on envoie ensuite à la Ferme pour contenter étudiants et personnel. Vous pensiez peut-être que la légendaire cuisine légère et irréprochable du Palais était préparée par des cuisiniers pompeux de la haute bourgeoisie? Beauxbâtons a bien compris que rien n'égalera jamais la finesse d'une vraie boulangère, de mets naturels qui ont déjà goûté le soleil et qui ont été préparés par les mains de ceux qui travaillent la terre. Cuisine française par excellence, aliments naturels et qui laissent au palais cet indéniable goût de cuisine de grand-mère, de confiture chaude, celle de nos enfances.

Trop peu peuplé pour être considéré comme un village, on l'appelle le hameau. Rose, parce que les toits de ses petites maisons à un étage sont faits de brique rouge et claire. Le hameau accueille en lui le canal Beltaine ainsi que les employés du Palais. Beauxbâtons crée bien plus d'emplois que Poudlard, par exemple, parce que si les habitants de Pré-au-lard travaillent à leur propre compte avec une clientèle majoritairement étudiante, les habitants du Hameau sont directement liés à l'Académie. Il est rare qu'on y trouve des élèves ailleurs qu'à la Ferme pour les repas et près du canal, mais les professeurs, eux, aiment beaucoup s'y rendre, souvent trop flemmards pour se déplacer jusqu'à un Orange sorcier surpeuplé, et préférant le calme et la beauté champêtre de ce minuscule village rosé aux odeurs de pain frais et d'herbe fraichement taillée.

Le canal Beltaine doit son nom aux cérémonies druidiques celtes qui se déroulaient alentour. Plus profond qu'il n'en a l'air, le canal rythme la vie du hameau, tantôt souple et joyeux, parfois grimpant et menaçant, il berce de nombreuses barques et petits bateaux à une voile que les habitants, les professeurs et certains élèvent aiment utiliser pour une promenade de tranquillité. L'ouvrage - trouvable dans la bibliothèque du Palais - Vie et habitat des sirènes en France fait mention d'un "canal Beltaine". On ne saurait dire s'il s'agit de celui-ci ou d'un autre, étant donné que personne n'y a jamais vu la moindre queue de femme-poisson.