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 Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]

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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Dorian Charles Desclève
Dorian Charles Desclève
◗ HIBOUX : 164 ◗ REVELATEUR : Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] Tumblr_inline_mx5cq65jM51ro4gn4
◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Alistair Adhémar ◗ CREDITS : Unserious
◗ SANG : premier Prince du Sang de France
◗ PENSINE : excellent duelliste, prince bègue dont tout le monde a entendu parler.

CARTE CHOCOGRENOUILLE
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MessageSujet: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyVen 3 Jan - 13:35

Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] Tumblr_mpuskn20o51sxlolio1_500

Plus d’un mois, des centaines d’œillades, mais toujours pas de véritable conversation. Voilà où nous en étions, Diane et moi. Étrangers, alors que nous devrions être si proches. J’étais conscient que notre entourage ne nous laisserait pas nous en tirer de cette façon ; qu’un jour ou l’autre, nous devrions expliquer ce qu’il se passe vraiment entre nous. Mais pas aujourd’hui. Pas maintenant. Pas comme ça. Peut-être même pas du tout. Parce que si j’ai promis à Elysée de quitter Diane, je n’en ai pas le cœur, pas le courage. Jusqu’à maintenant. Ce moment où je semble enfin prendre mon courage à deux mains, où je semble vouloir cesser de blesser trois cœurs au lieu d’un. Mais nous n’avons pas le temps d’avoir un moment à nous, de faire les choses délicatement. La raison pour laquelle nous avons si peu parlé est évidente : toujours trop de gens, trop peu d’intimité. En particulier à Beauxbâtons. Les élèves nous épient, chuchotent sur notre passage, osent déjà imaginer la robe de mariée de la jolie blonde, mon costume. Font même des pronostics sur le prénom de notre premier enfant. Marie, Luc, Tristan, Elsa, autant de choix que de bébés sur terre. Et aucun d’entre eux ne suspecte l’entente, l’accord dont nous faisons l’objet. Deux sangs-bleus ensemble, c’est la nouvelle du siècle. Un mariage dont on parlera longtemps. Qui pourrait se douter que nous n’avons rien fait dans l’ordre ? Que nous ne sommes pas ensemble parce que nous sommes amoureux ? Ils ignorent tout de nous, mais se permettent pourtant d’avancer des suppositions. Diane serait déjà enceinte, pour certains. Nous sommes au moins deux à savoir que ce n’est pas vrai, mais j’ignore si cela suffit. Je sais que Diane ne doit pas bien encaisser. Qu’elle doit souffrir. Et surtout, surtout, qu’elle a besoin de moi.

Le soleil décline lorsque je me décide à aller à la rencontre de ma fiancée, mes affaires d’escrime sous le bras. Et lorsque je pénètre dans le patio et la vois à quelques mètres de là, maniant le fleuret comme personne, transperçant des sacs de paille en lévitation, je ne peux réprimer un sourire. Parce qu’au final, je la connais, trop bien sans doute. Je sais qu’elle aime être ici, je sais qu’elle se sent bien lorsqu’elle s’entraîne. Qu’elle aime s’isoler, ne plus penser à notre situation désespérante. Elle me tourne le dos, bouge entre les cibles, danse, virevolte avec toute la grâce qui est sienne. Toute cette élégance qui fait que je n’arrive pas à me séparer d’elle, parce qu’elle est irrésistible. J’enfile mon casque, masquant totalement mon visage avant qu’elle ne puisse m’apercevoir. Je m’approche discrètement, sans un bruit, enfile mes gants et m’arme de mon propre fleuret. Arrivé quelques pas derrière elle, je tends le bras, la pointe de l’arme appuyant légèrement contre son dos. La belle se retourne, me fixe un instant, et il m’est impossible de dire si elle me reconnaît. Je ne prononce pas un mot ; mon bégaiement me trahirait instantanément. Un sourire apparaît sur ses lèvres roses, et elle dévie mon arme d’un geste rapide. Nos deux bouts d’acier papillonnent l’un autour de l’autre pendant plusieurs minutes et, finalement, c’est son fleuret qui vient s’appuyer sur ma poitrine. Toutes ces heures passées avec elle à m’entraîner pour entrer aux Onze – parce que c’était ce que mes parents voulaient – n’avaient pas fait de moi un champion. Elle reste meilleure, imbattable à cet art qu’elle maîtrise mieux que personne. Et lorsqu’elle me décoche un sourire facétieux, mon cœur loupe un battement. Pas aujourd’hui. Je ne peux pas la quitter aujourd’hui. Elle a terriblement besoin de moi, de nous. Et moi aussi, j’ai besoin d’elle, plus que je ne veux l’admettre. Je me sens mal, tellement mal de l’avoir trahie. D’avoir embrassé Elysée alors qu’elle devrait être insignifiante, pour moi. Elle ne devrait même plus exister. Le claquement de mon arme qui tombe au sol retentit dans la salle. Je saisis doucement sa main et la serre dans la mienne. Enfin un moment d'abandon, ensemble. À arrêter de s’ignorer face à certains, de jouer la comédie face à d’autres. Nous pouvons être sincères, ici. Ce n’est pas comme si on allait nous interrompre d’un instant à l’autre. De ma main libre, j’enlève mon casque. « Bonjour » dis-je doucement. La culpabilité m’étreint de nouveau, plus violente encore. J’aimerais serrer Diane contre moi, lui assurer que tout ira bien, mais j’en suis incapable ; je ne sais pas si nos histoires s’arrangeront un jour. Au train où les choses vont, j’ignore même si j’aurai un avenir avec mon Elysée, celle que j’affirme aimer plus que tout, aimer éternellement. Nos iris se croisent, et je n’arrive plus à penser. Le regard de Diane m’émeut, m’anéantit, comme à chaque fois. « Je te ch… cherchais » balbutié-je, ne pouvant réprimer une grimace comme à chaque fois que je trébuche sur les mots. Stupide bègue. Elle doit tellement regretter d’être fiancée à quelqu’un comme moi. Celui qui ne sera sûrement jamais Roi, qui ne sera jamais assez bien. Elle qui est si amie avec Marien ; qui pourrait peut-être même devenir la fiancée du Dauphin. Elle se retrouve avec un Prince bourré de tares et amoureux d’une autre femme. C’est sans doute la raison pour laquelle je ne peux pas la quitter. Je ne le ferai pas. Et il faut que je cesse de penser à la rubissane qui m’obsède si je veux avoir une chance – même la plus petite – que ça marche entre Diane et moi. Je déglutis, ose de nouveau affronter son regard. Celui d’une femme que je blesse un peu plus chaque jour, mais que j’aime tellement. « Ça va ? ». Une question stupide, simpliste, qui n’est pas à la hauteur de la complexité de notre relation. Mais c’est ce qui m’importe. Je veux savoir si elle va bien. Si elle n’a pas trop peur. Si elle veut toujours m’épouser. Toutes ces choses que je ne lui demande jamais de peur de la faire souffrir davantage, de la faire réfléchir sur notre avenir. Qui aurait cru que je me dirais ça un jour ? Que j’aurais peur de faire du mal à Diane Deulceux, la fille la plus courageuse que je connaisse ? Sûrement pas moi, planté comme un idiot devant ma jolie blonde, ma main gantée serrant la sienne, refusant définitivement de la laisser filer.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
C. Diane Deulceux
C. Diane Deulceux
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◗ PSEUDO : ARTHUR DE NOBLECOURT./WR∆TH./LOLA. ◗ CREDITS : CRIPSOW. TUMBLR.
◗ SANG : SANG-BLEU (DUCHÉ DE WALLONIE).
◗ PENSINE : ÉLECTRON LIBRE REDOUTABLE AU FLEURET, À LA RHÉTORIQUE ET AUX DUELS.

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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyMer 15 Jan - 22:05

Sometimes I think that maybe if we had met at a different time, a different place, it wouldnt have come crashing down the way it did. Our story began in such tangled webs that we worked through to unravel and in the end I almost forgot you were the one holding the other end of the thread. You held my hands when they wouldnt stop shaking and I never let you cross the lines you were too scared to break and for a while there I almost thought it was easy. I’m sorry that you think of me as the sand that slipped through the cracks of your fingers when really I was the window that refused to break in the storm. You were the pouring rain to my wild breeze, and I hope you never forget the wind that carried you home


Diane se battait.
Elle fendait, elle piquait, elle dégageait, elle pourfendait, elle attaquait, elle se défendait d'ennemis imaginaires, contre-attaquait, jurait dans sa barbe, soufflait, revenait à l'attaque, inlassablement, toujours avec cette verve effarante de ces électrons libres hyperactifs et vengeurs. Elle ne semblait ressentir ni fatigue, ni lassitude, ni ennui : toujours concentrée, yeux plissés, une mèche de cheveux rebelle s'évadant de son chignon, piquant ça et là avec son fleuret les cibles magiques qui s'offraient à elle. Diane se battait aussi pour vivre. Elle se battait pour rire fort, pour faire ce qu'elle voulait, pour détacher ses cheveux quand il faisait trop chaud et pour porter des jeans dès qu'elle sortait un peu trop loin. Elle voulait être libre, elle voulait faire comme elle l'entendait, partout, nulle part, tout le temps ; et pourtant... Elle pouvait se battre autant qu'elle le souhaitait, elle restait irrémédiablement enfermée, emprisonnée, réduite à suivre le chemin d'un destin qu'elle honnissait plus que tout. L'oiseau peut toujours s'égosiller, battre des ailes, hurler, chanter ; il reste dans la cage. Et même si les barreaux en étaient dorés, la cage de Diane existait bel et bien et était bel et bien la plus rageante. Et c'est cette rage, qu'on retrouvait. Ce diable qu'elle avait au corps, cette passion en son sein, cette envie de prouver au monde que non, non, Diane Deulceux ne se laisserait pas faire et non, non, on ne l'écraserait pas aussi facilement. Toutefois, ce n'était pas ses détracteurs – ses parents – qu'elle piquait de son fleuret mais bel et bien des ventres de paille et de jute. Oh, qu'elle ne s'était pas entraînée au sabre plutôt qu'au fleuret ! Plutôt que de les piquer tel un moustique agaçant, elle les aurait fendus, éventrés, réduits à un tas de coupures et de lambeaux, à un néant silencieux et plus si autoritaire. Il fallait qu'elle se calme. Ses mains tremblaient.

Un long frisson désagréable lui parcourut l'échine quand elle sentit la pointe caractéristique – et reconnaissable entre toutes, à ses yeux – d'un fleuret dans le creux de ses omoplates, dans son dos. Elle fit presque aussitôt volte-face, tenant sa propre arme horizontalement et détaillant l'inconnu avant de grimacer en ne voyant qu'un masque d'escrime. Une grimace s'invite sur sa lippe – elle avance à visage découvert, ne gardant par pure principe que la protection protocolaire du tronc – avant qu'elle ne s'étire d'un sourire mutin et joueur. Voilà ce dont elle a besoin. Un adversaire de chair et de sang, un adversaire palpable et un adversaire qu'elle allait se faire un plaisir de laminer avant de révéler son identité. Pas spécialement compétitive dans les matières scolaires ou de la vie en général, l'escrime était une autre affaire pour Diane. C'était sacré. C'était une forme de délivrance, une manière de se fatiguer, de s'épuiser, de se réduire à une masse de muscles endoloris et de soupirs las à la fin de la journée ; elle avait besoin de se dépenser et, mieux que tout, l'escrime le lui permettait. Or, l'autre venait de lui faire l'affront de l'avoir ridiculisée d'une stupide touche dans le dos. Elle prend à peine le temps de réfléchir pour contrer, écarter l'arme adverse avant de se mettre en garde. Très vite, les coups s'amoncellent, les attaques, riposte et contre-attaque pleuvant ; elle ne réfléchit plus, laisse son œil voir, son cerveau analyser en un quart de seconde et son corps agir, se montrant toujours plus rapide, toujours plus vile aussi. Enfin, elle finit par le toucher à son tour – car ce n'est qu'un homme, avec cette stature, qui peut se cacher sous ces protections blanchâtres. Essoufflée, Diane Deulceux baisse son arme en regardant entre deux mèches blondes perdues la personne révéler enfin son identité. Une arme – la sienne – tombe parterre alors qu'il s'empare de sa main – elle tressaille.

Personne ne peut. Sa main a été donnée. Sa main a été offerte à Dorian Desclève, qui l'a dérobée sans vergogne. Il n'avait pas le choix. Tu ne peux lui résister. Tu lui dois ça. Tu lui dois ça et milles autres choses. Ne sois pas si égoïste pense-t-elle alors que, presque effarouchée, elle tente de reprendre sa main – baguée, celle-là – mais son vis-à-vis la prend de court quand, en enlevant son casque, son adversaire prend les traits reconnaissables entre tous de son fiancé. Presque aussitôt, le regard de Dorian la traverse et lui arrache un second frisson tout aussi désagréable. Elle se redresse imperceptiblement, pâlit aussi légèrement, grince un peu des dents. Et se laisse aller à l'étreinte de sa main sur la sienne, incapable de lui résister en tout point. Et puis pourquoi le ferai-je ? Je serai bientôt sa femme. Je dois bien supporter qu'il me prenne la main. J'en ai le devoir. Ah, le devoir et Diane... une grande histoire d'amour. « Bonjour »  Un léger sourire vient à nouveau tordre sa lippe, peut-être plus las et triste que les précédents, alors joueurs et taquins. « Bonjour, Dorian. » dit-elle d'une voix qu'elle veut égale, qui n'est que tremblante à la réalité. Pa-thé-tique. Et ses yeux, encore. Ses foutus yeux. « Je te ch… cherchais » Elle se mordit la langue pour ne pas lui répondre, lui siffler qu'il l'avait effectivement trouvée. Et qu'il pouvait lui dire pourquoi il la cherchait. Et qu'il pouvait partir le plus vite possible. Sa vue... sa vue était étrange. D'un côté, il était son futur époux, son fiancé, « l'homme parfait de sa vie » (du moins, c'était ce qu'elle aimait à répéter à quiconque voulait l'entendre). Mais de l'autre, il restait l'ami. Il restait l'ami, le fidèle, le petit frère de cœur, le frère de Solange, le frère de la grande amie disparue. Il restait Dorian. Elle l'aimait. Pas correctement, mais elle l'aimait. Et enfin, troisième côté, elle le détestait. Car il était la cage, il était l'épée de Damoclès et il était le détracteur. Tout à la fois. Elle se devait d'être convenable avec lui. Garda le silence. « Ça va ? » deElle le regarde longuement sans rien dire. Ses sourcils se froncent. Sa bouche se plisse, se pince. Colère. Incompréhension. Dédain. Tendresse. Colère à nouveau.

Elle déteste son caractère de feu, elle déteste cette passion qui l'habite – car Dorian ne la partage pas. En est si étranger que leur relation semble foncer dans le mur. Mais je dois foncer dans le mur. Je dois même accélérer sur les derniers mètres pour promettre une collision extraordinaire, avant de sourire et de remercier pour le tout.  « Ça va. » répondit-elle simplement, avant de lentement tortiller des doigts jusqu'à les échapper de sa main ; l'instant suivant, elle lui tourne le dos dans une volte-face nerveuse et se penche en avant pour ramasser son fleuret, le lui tendant sans croiser son regard avant de commencer à s'approcher des cibles de paille, qu'il faut ranger après utilisation. Toujours. Elle retire machinalement ses gants pour mieux pouvoir les manipuler, sort machinalement la bague, qu'elle a laissé dans la poche de sa tenue d'escrime, pour l'enfiler. Elle se surprend à l'admirer. A rester au milieu de la pièce, debout, main tendue, regardant cette bague synonyme de tant de choses. Le regard de Dorian dans son dos, la brûle. Elle se retourne à moitié en lui adressant son petit sourire mutin. « Et toi ? Tu t'es franchement amélioré depuis la dernière fois qu'on s'est battus. » ronronne-t-elle en reprenant son air joyeux de tous les jours. C'est la petite Diane inconsciente qu'il a sous les yeux, la Diane qui ne veut inquiéter personne, la Diane qui subit sans ne rien dire et essaie de ne pas lui faire peur avec ses sentiments trop grands et trop mous déjà brisés. Elle lui lance une cible d'un air joueur – une cible, autant dire un sac en toile de jute bourré de paille qui lévitait dans les airs magiquement pour les entraînements – et le regarde la réceptionner maladroitement dans un rire léger quelque peu forcé. « Allons, Dorian, souris un peu. » Souris un peu car le spectacle continue, car ce n'était que le début, car à ce mois se rajouteront mille autres et encore mille et encore mille et encore mille car on va passer une vie ensemble... Non ?
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Dorian Charles Desclève
Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyMer 15 Jan - 23:40

Idiot, stupide petit bègue. Avoir la prétention de lui demander comment elle va, de se soucier d’elle, alors que je sais qu’elle ne va pas bien. Que son cœur est en miettes. Le palpitant de ma Diane est écorché, nu, à vif, et je ne peux pas le réparer, je ne peux rien faire. Ça me tue. Jamais je n’aurais dû lui parler d’Elysée. Jamais. Parce qu’en le faisant, j’avais délibérément occulté mes propres sentiments et les siens, comme si je ne leur accordais aucune importance. Je l’aime, j’ai besoin d’elle, tellement besoin d’elle, mais voilà, j’ai transpercé cet amour avec le fer de mon égoïsme. Mon cœur m’a tellement répété que je voulais Elysée. Diane, remontons le temps. Ne pars pas, reste près de moi. Passe cette année de deuil en ma compagnie, si déplaisante soit-elle. Tombons amoureux, restons ensemble. Faisons les choses dans l’ordre. Voilà ce que j’aimerais lui crier, mais il m’est impossible de prononcer ces mots sans la faire souffrir, une fois de plus. Et elle devrait me détester. Me haïr plus que n’importe qui d’autre. Trouver mes excuses sans importance, les rejeter en bloc. Je m’attends à entendre le claquement froid de sa main contre ma joue lorsque je lui pose cette simple question ; pour savoir si elle va bien, pour savoir si son cœur bat toujours. Elle me regarde longuement, sourcils froncés, lèvres pincées. Puis, finalement, elle me répond. « Ça va ». Suis-je bête ; c’est de Diane Deulceux que nous parlons. Jamais elle ne me dira qu’elle ne va pas bien, qu’elle a l’âme en peine. Jamais elle n’avouera ses sentiments, ou son absence d’émotions quant à ce mariage qui arrivera si vite. Elle tortille ses doigts, dégage sa main de la mienne d’un geste vif. Ma confiance part en fumée en même temps que ce contact si agréable, si familier. Parce que si j’ai brisé le cœur de Diane, elle aussi a un pouvoir sur moi. La belle blonde me tourne le dos, ramasse mon fleuret qu’elle me tend sans un regard. Un véritable coup au cœur, mais je l’ai sans doute mérité. J’attrape l’arme, la range dans son fourreau, et observe ma fiancée, quelques mètres plus loin. Elle a ôté ses gants et contemple sa bague de fiançailles. Si je ne la connaissais pas bien, je dirais qu’elle semble heureuse. Presque impatiente de m’épouser. Mais ce n’est pas le cas, et je le sais. Diane Deulceux n’a pas besoin d’un mari pour s’accomplir ; elle n’a pas attendu notre union toute sa vie comme un esclave espèrerait la liberté. Au contraire, j’ai l’impression qu’elle porte des chaînes depuis que je l’ai demandée en mariage. Avec cette stupide bague, ce même anneau qu’elle a rejeté la première fois, comme s’il s’agissait d’une insulte. Comme si je la condamnais à ne plus jamais être heureuse. Sans aucun doute parce que j’avais prononcé des mots fatidiques. Je l’aimerai toujours. Alors pourquoi n’en suis-je plus si sûr ? Lorsqu’Elysée n’est pas près de moi, je respire mal. Je me sens oppressé, j’ai peur : du regard des autres, de leur jugement. Je sais que la rubissane me protègerait corps et âme, quitte à y laisser des plumes. Mais Diane n’en ferait-elle pas autant ? Elle se servirait de toute sa force, de tout son courage pour affronter les épreuves à mes côtés. Alors, ce que je me demande vraiment au final, c’est : Et moi ? Serais-je prêt à défendre l’une d’elles jusqu’à la mort ? La réponse est oui, évidemment.
Le seul problème, c’est que je me sacrifierais pour les deux. Sans aucune hésitation.

Je suis perdu dans mes songes. Tellement que je la vois à peine se retourner. « Et toi ? Tu t'es franchement amélioré depuis la dernière fois qu'on s'est battus » dit-elle, un sourire mutin accroché aux lèvres. Diane. Tu sais si bien prétendre. J’ose quelques pas vers elle. Mon regard transperce le sien. « J’avais un bon p-professeur ». Je rattrape la cible qu’elle me lance du bout des doigts, avec maladresse. « Allons, Dorian, souris un peu ». Tu vois, c’est là où tu me perds, Diane. Comment sourire alors que tu vas mal ? Comment exiger de moi de t’aimer devant les autres, jouer la distance lorsque nous sommes ensemble, alors que j’ai simplement envie de te serrer contre moi ? Je t’aime, Diane. Je n’ai pas à faire semblant. Peut-être que toi, oui. Ou peut-être que tu as trop mal, mal au fond de tes tripes, parce qu’il y a cette autre dont j’ai fait l’erreur de te parler. Que j’ai embrassée il y a quelques jours. À qui j’ai dit que j’allais te quitter, parce que je suis stupide. Je lui ai fait promettre, pourtant. Je lui ai dit de ne pas te faire de mal ; et crois que si elle déroge à ce serment, je ne pourrai plus la regarder dans les yeux. Pas en me disant qu’elle t’a faite souffrir bien plus que nécessaire.
Je regarde Diane. Avance lentement vers elle. Diane. Ce sourire de façade. Ce rire si doux, si puissant, et si faux également. Je la connais, Diane. Sans doute plus que ce qu’elle pense. Elle peut faire croire ce qu’elle veut au monde : elle ne me dupera pas, jamais. « Toi d’abord » murmuré-je simplement, mes iris verts plantés dans son regard glacial. Ce bleu azur que j’aime tellement. Ne me demande pas de sourire. Pas alors que tu pleures intérieurement, que tu cries, que tu t’agites pour essayer de t’extirper de ce bordel. Ou alors, continue de me faire croire que tout va bien. Mais à ce moment-là, prends-moi dans tes bras. Enlace-moi. Embrasse-moi. Fais quelque chose, mais ne reste pas là à me dire que tu vas bien, qu’il n’y a pas de souci à se faire. Je veux bien te croire sur beaucoup de choses, mais pas sur ça. Je tends ma main vers elle. Prie pour qu’elle s’approche et la prenne. Pour qu’elle me rassure, qu’elle soit là. Comme elle l’était lorsque nous étions plus jeunes ; cette amie distante, si dure et si attentionnée, si sauvage et si docile. Diane Deulceux dans toute sa complexité. Mon amie. Mon amour.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
C. Diane Deulceux
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptySam 18 Jan - 23:27

« J’avais un bon p-professeur » Un sourire tendre vient tordre sa lippe, alors qu'elle se remémore précisément leurs échanges de jadis. Oh, qu'elle pouvait s'en vouloir, parfois ! Elle les revoyait, encore jeunes, encore presque insouciants, à jouter férocement à coups de fleuret ; et elle qui, invariablement, finissait par lui cracher de se redresser et de contre-attaquer, qui le confrontait méchamment à son handicap en espérant le faire passer par la force. Presque toujours vainement. Cette époque lui semblait presque bénie, désormais, inespérée. Ils ne se compliquaient pas encore la vie de ces machineries royalistes ; ils n'étaient pas encore perdus au milieu de deux flots contraires, amour et devoir, ce que l'on désire et ce que l'on doit faire. Avec un pincement de cœur – comme à chaque fois qu'elle se surprend à rêvasser en regardant Dorian –, elle pense à cette satanée Elysée Berthelot qui fait de sa vie un enfer. Qui l'eut cru ! La comtesse Berthelot et le prince bègue Dorian qui font de Diane Deulceux la fameuse, l'indomptable, la forte, la sauvage ; un si grand désordre. Une si grosse ruine, pense-t-elle amèrement alors qu'elle le regarde s'approcher. A mesure que l'écart entre elle et Dorian se fait plus petit, elle sent sa respiration prendre la tangente et parvient même à faire un pas en arrière ; toutefois, elle n'est pas assez vite pour lui tourner le dos et faire mine de s'occuper d'autre chose. A moins que ce ne soit simplement ses yeux, qui la clouent douloureusement sur place. Et elle qu'est-ce qu'elle voit dans ses yeux ? Elle voit de l'amour ? De la tendresse ? Et moi, j'ai droit à quoi ? Les pensées l'assaillent comme autant de coups de couteau. Et moi ? Et moi, je suis quoi ?

Elle se souvient de son entrevue – mouvementée – avec l'autre et aussitôt semble-t-elle s'assombrir, ses sourcils se fronçant sur son front et sa moue boudeuse se faisant plus visible. « Toi d’abord » La moue s'accentue, elle finit par esquisser un léger sourire par automatisme. Un léger sourire timide et hésitant, maladroit, qui menace de s'effondrer à tout instant. Ses fossettes – adorables petites parenthèses qui lui donnent la crédibilité d'une enfant de cinq ans – encadrent ses lèvres mais ses yeux, eux, reste toujours aussi distants et contrariés. Je suis rien, c'est moi qui suis rien, elle est tout, je ne serai rien, il ne m'aime en rien. Diane regarde les doigts tendus du brun vers elle avec surprise et il lui faut un petit moment pour processer l'affaire, ses yeux faisant l'aller-retour entre sa paume, puis les iris du prince du sang de France. Finalement, elle s'empare de sa main en tendant le bras et s'attire contre lui avec, toujours, son petit sourire jusqu'à se retrouver presque lovée contre le corps du jadérial. Elle se met sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue, presque à la commissure de ses lèvres ; avant qu'il n'ait pu réagir, elle s'est écartée et a lâché ses doigts, minaudant un : « ne m'as-tu jamais vue autrement que souriante, mon cher Dorian ? » léger, alors que dans ses yeux s'allume enfin une petite étincelle. Oublie-la lui a-t-il dit au parc Bleuret, quand elle avait voulu en savoir plus sur l'autre, sa rivale, ignorant encore son identité.  Alors, la blonde décida de l'oublier – pour cette fois, du moins. Ne comptait qu'elle, et lui – car ça finirait ainsi, pas vrai ? Elle, et lui. Lui qui penserait toujours à l'autre et elle qui ferait de son mieux pour faire mine que non, elle n'en souffrait pas. N'était-ce pas là un simple résumé de sa vie ? Non, je ne souffre pas, c'est faux hurlait-elle depuis vingt-deux ans, les larmes aux yeux.

Elle branla du chef pour se morigéner mentalement, se penchant une énième fois en avant pour ramasser quelques cibles, pensive, marmonnant parfois dans sa barbe sans plus faire grand cas de Dorian dans son dos. Quand enfin elle s'estima satisfaite, elle se retourna vers lui ; et avec une moue timide, se contenta d'ouvrir sa combinaison de protection – elle la retirerait plus tard – et se détacha les cheveux – alors dans un chignon négligé tout à fait horrible, d'après ses termes – dans quelques lourdes boucles blondes. Elle avait les joues un peu roses à cause de l'effort mais enfin, ses yeux brillaient comme si la présence seule de Dorian réussissait à illuminer sa journée. Ce qui était, sans doute, le cas. Diane était une femme de l'ombre. Elle vivait dans l'ombre des autres, le désirait ardemment ; elle voulait être l'ombre protectrice, l'ombre amoureuse, celle qui ne s'impose jamais mais qui a un réel poids face aux évènements. Alors se faire propulser sous le feu des projecteurs, n'être plus que la fiancée de... elle le vivait très mal. Surtout qu'elle n'avait personne à qui confier ce mal-être – autant ne pas ébruiter l’histoire d'amour absurde d'une prince pour une vulgaire comtesse et ainsi, épargner la dignité de Diane. Si ce n'était que Dorian. Duquel elle approchait, son sourire diminuant peu à peu, pour ne devenir qu'une simple moue contrite et timide. Elle. Timide devant lui. Que vais-je faire de lui ? « Tu me cherchais ? » le relança d'une voix douce en se postant devant lui, une main jouant machinalement avec le fleuret qu'elle avait entre les doigts et l'autre se posant dans le creux de sa taille, l'air de demander à Dorian des comptes. Ses yeux, qui n'osaient plus affronter ceux du jeune homme, glissaient parfois le long de ses propres doigts pour observer d'un air passionné ses doigts qui s'enroulaient autour de la poignée de son arme, la bague de fiançailles brillant discrètement à son doigt.
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Dorian Charles Desclève
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◗ HIBOUX : 164 ◗ REVELATEUR : Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] Tumblr_inline_mx5cq65jM51ro4gn4
◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Alistair Adhémar ◗ CREDITS : Unserious
◗ SANG : premier Prince du Sang de France
◗ PENSINE : excellent duelliste, prince bègue dont tout le monde a entendu parler.

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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyLun 20 Jan - 21:13

À une époque, nous étions insouciants. Nous pouvions jouer des heures durant sans nous préoccuper du monde, de l’extérieur. Chacun de notre côté, certes. Solange et Diane ne s’occupaient de moi qu’en de rares occasions ; je pouvais alors constater cette chance qu’avait ma sœur d’être amie avec cette fille fantastique. Cette jolie blonde si forte, si courageuse, qui n’avait peur de rien ni de personne. Diane Deulceux était merveilleuse, l’est toujours. Une rose au milieu des ronces. Le monde n’a jamais été très tendre avec nous, et ça peut sembler paradoxal : la noblesse qui se plaindrait de sa situation, alors qu’elle est plus privilégiée que n’importe quelle autre classe sociale. Je n’ai jamais aimé pleurer sur mon sort. Il y a tellement plus malheureux que nous. Nous avons un toit au-dessus de nos têtes, de l’argent. Nous pourrions nous satisfaire de tout cela, s’il n’y avait pas la couronne. L’incroyable pression de la monarchie. Marien, Diane et moi, autant d’enfants obligés de devenir responsable dès leur plus jeune âge. Les entraînements d’escrime avaient rapidement remplacé les heures de jeu. Les cours particuliers en magie également, pour que nous soyons irréprochables. Et au final, nous n’avions pas vraiment eu d’enfance. J’envie ces sangs-purs comme Elysée. Ceux qui n’ont pas à se préoccuper de tout cela. Qui n’ont pas à faire attention à l’image qu’ils renvoient. Qui n’ont, au final, aucune responsabilité. Elle aurait pu être heureuse, ma meilleure amie ; si seulement elle n’était pas tombée amoureuse de moi. J’aurais pu vivre sans elle, moi. J’aurais déploré de la voir en compagnie d’un autre homme, mais je l’aurais supporté. Et il avait fallu qu’elle m’aime. Qu’elle m’aime et, de ce fait, qu’elle m’oblige à me battre pour elle, parce que la voir souffrir m’est insupportable. Seulement, voilà. Le destin a mis Diane sur mon chemin. Diane, cette belle jeune-femme forte, brave, et surtout, innocente. Elle n’a rien demandé. Elle n’a rien espéré. Elle ne m’aime pas. Mais elle accepte un arrangement, parce que préserver la famille royale est la chose la plus importante pour elle. Au final, je suis si couard à côté d’elle. J’aurais dû me battre davantage. Mais peut-être est-ce son abnégation qui me pousse à être lâche. Parce que je ne veux pas qu’elle ait fait tous ces efforts pour rien.
Elle esquisse un sourire, ma jolie Diane, mais je sais qu’il est faux, qu’il est feint. Je la connais. Elle ne le sait sans doute pas, mais je l’ai tellement observée que j’arrive à prédire ses réactions. Elle n’a pas vraiment changé, depuis le temps. Même après une année sans lui parler, j’arrive encore à anticiper ses réactions. Je ne m’étais jamais rendu compte de cela. De la fascination qu’elle a toujours exercée sur moi. Avec la blonde dans mes bras, j’ai presque l’impression que mon destin n’est pas si noir. Que la vie n’est pas si terrible. Et puis, elle se hisse sur la pointe des pieds, dépose un baiser au coin de mes lèvres ; je me surprends à frissonner. À nous imaginer un instant heureux, ensemble. Si Elysée n’était pas la femme de ma vie, si seulement… Je pourrais alors m’imaginer un futur avec Diane. Et ce serait si agréable, si reposant. Ne pas avoir à me soucier des autres. Ne pas avoir à me soucier de la rubissane aux cheveux bruns. Stupide, stupide bègue. Je n’entends presque pas Diane lorsqu’elle me dit « ne m'as-tu jamais vue autrement que souriante, mon cher Dorian ? ». Je ne parle pas de cette bonne humeur de façade, Diane. De ce rictus que tu arbores sans qu’il ne veuille dire quoi que ce soit.

Elle s’éloigne, ramasse d’autres cibles. Une occupation comme une autre pour ne pas rester près de moi. Pour ne pas passer plus de temps lovée dans mes bras, parce qu’elle n’en a aucune envie. Je suis tellement désolé de lui faire subir cela. Une vie à mes côtés. Une vie, oui. Parce que même si j’ai dit à Elysée que je quitterai Diane, je sais que ça ne sera pas si facile. Que je ne peux rien changer à notre situation, en théorie. Je pourrais bien sûr élever la voix, m’opposer à mes parents. Mais qui écoutera le bègue ? Qui accordera le moindre intérêt à ses mots ? Ses balbutiements dignes d’un enfant ? Diane se tourne vers moi, ouvre doucement sa combinaison. Je déglutis, baisse un instant les yeux avant de la regarder de nouveau. Le prince bègue intimidé tel une vierge effarouchée, parce que c’est ce que je suis, au final. Lorsque je croise de nouveau ses iris bleus, elle a détaché ses cheveux blonds, dont les boucles garnissent magnifiquement ses fines épaules. Belle Diane. Si belle. Elle s’approche timidement, s’adresse à moi avec une douceur que je ne lui connais pas. « Tu me cherchais ? ». Une main sur la hanche, l’autre jouant avec le manche de son fleuret. Je ne sais même plus ce que je souhaitais lui dire car, à cet instant, je ne veux pas la blesser. Les moments où elle sourit sont justement trop rares pour venir les gâcher avec des paroles ridicules que je regretterai quelques heures plus tard. Je regarde un instant sa bague, celle qui appartenait à ma mère et qui brille désormais à l’annulaire de la blonde. Et puis, dans un élan, je glisse mes mains sur sa taille et l’attire contre moi. Mes doigts s’accrochent un instant à son dos, comme si je refusais de la laisser partir, puis je desserre mon étreinte et embrasse furtivement son cou. Au final, je me convaincs que je recherchais Diane pour une toute autre raison que celle que j’avais en tête. J’ai besoin d’elle. J’ai besoin de l’avoir près de moi. J’ai envie de sentir qu’elle tient à moi. Et c’est sans doute ce qui causera ma perte.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
C. Diane Deulceux
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◗ SANG : SANG-BLEU (DUCHÉ DE WALLONIE).
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyMar 11 Fév - 21:35

Sur ses lèvres brûlait encore l'empreinte enflammée de la bouche de Dorian. Elle repensait parfois – avec un mélange étrange de malaise et de tendresse – à leur fameuse rencontre dans le parc, où tout s'était joué. Diane se laissait aller au regret et à la mélancolie, en se disant qu'elle aurait pu tout refuser. Vraiment. Tout ce qu'elle aurait eu à dire, c'était non, arrête, je reviens sur ma position : ne m'oblige pas. Tu ne peux pas me faire ça. Connaissant Dorian tel qu'elle le connaissait, elle en était sûre, elle aurait pu le faire céder. Mais malheureusement, sa fierté de Deulceux n'avait pas tenu le coup, l'avait même complètement abandonnée. Il faut l'aider, il en a besoin lui criait la voix du devoir. Et puis tes parents seront ravis ! Leur fille, enfin fiancée ! Cette situation ne peut que te profiter. Il le faut. Rattrape-le. Et elle l'avait fait. Depuis, elle avait tour à tour détesté et chéri cette décision. Peut-être était-ce l'occasion d'enfin renouer avec Dorian (d'une manière que Diane n'avait jamais envisagé auparavant, certes). Et avec la mémoire du dilemme auquel elle avait été confrontée au parc Bleuret, revenait le souvenir horrifiant tant il était entêtant de la douceur des lèvres du jeune homme sur les siennes. Un baiser timide et tendre, comme on lui en servait trop peu (peut-être les garçons partaient-ils de la conclusion que Diane était forte et dure et sèche alors qu’en fait qu'elle n'était esclave que de leurs sourires et pantin de leurs désirs) et qui, après coup, avait tout de plaisant. Mais voulait-elle baiser ces lèvres toute sa vie ? Connaître ce parfum sur le bout des doigts ? Pouvoir dessiner le visage de Dorian en fermant les yeux ? Non. Avait-elle le choix ? Non. Elle n'eut même pas la force de soupirer, cette fois là.

Diane sent le regard brûlant de Dorian sur elle, qui descend, l'analyse, s'attarde sur la bague (ils ont été nombreux, les regards, sur celle-ci. Elle est belle, presque trop aux yeux de la blonde. Elle aime la beauté et le luxe mais elle a l'impression que ça fait tâche, sur elle ; elle et ses ongles cassés malgré tout, et rongés ; elle et ses cheveux fous ; elle et son charme sauvage plutôt que délicat comme l'est l'ouvrage du bijou (de la promesse)). Avant qu'elle n'ait pu réagir, Dorian a glissé ses mains sur sa taille, qui épousent délicatement son corps, avant de l'attirer contre lui avec une assurance qu'elle ne lui connaît que trop peu. Elle se laisse faire, le fleuret retombe à grand fracas parterre mais elle ne semble pas y faire attention – chose plutôt étonnante, de sa part. La blonde ne peut que se laisser docilement faire, fermant un instant les yeux quand elle sent sa main se crisper dans son dos ; ses propres mains, quant à elle, se déposent sur ses épaules puis s'immiscent dans les cheveux qui recouvrent sa nuque, après avoir frôlé la peau brûlante de son cou. Elle en joue machinalement, caresse sa peau du bout des doigts, se permettant de frissonner délicieusement quand elle sent ses lèvres effleurer sa peau. Sur la pointe des pieds, Diane déposer à son tour un baiser sur la veine palpitante du cou du Jadérial, avec une douceur toute relative (peut-être trop empressée, bourrue et maladroite pour faire mieux) avant de se détacher. Rien qu'un peu, pour darder son regard dans la sien. À la recherche d'une réponse. A n'importe quelle question, oui, vraiment ; elle veut juste une réponse, quelque chose qu’elle puisse comprendre dans le maelström d'émotions qu'elle ressent en cet instant précis.

« Tu me cherchais pour un câlin, Dorian ? » se moque-t-elle tendrement d'un ton badin, sa main glissant de sa nuque jusqu'à sa joue. Elle en redessine machinalement la pommette du pouce, ses yeux plongés dans les siens. Puis son autre main se referme en poing et elle martèle à deux reprises le torse du brun – très légèrement, cette fois, et avec prévenance – en se détachant complètement. Elle a froid. « C'est mignon. » susurre-t-elle dans la même lancée. Puis, la pensée insidieuse s’infiltre en elle. Peut-être que leur avenir sera ça ? Il trouvera l'amour avec Berthelot et elle, elle, la moins que rien, ne sera qu'un chauffe-lit, des câlins gratuits et permis ? Elle imagine mal ça venant de Dorian tout comme elle l'imaginait mal se tourner vers elle – méchante, cynique et provocante Diane, surtout envers lui – pour lui demander de l'épouser. Elle sent que ses doutes (et ses pensées bien sombres) doivent se lire sur son visage ; aussitôt se détourne-t-elle, renfrognée, se penchant pour ramasser son fleuret. « Enfin. Si tu n'as rien à me dire, je crains devoir te quitter ici et maintenant pour aller manger : je meurs de faim. » J'aurais dû manger à midi, songe-t-elle comme dans un rêve, avec un souci tout relatif quant à son appétit déclinant. Diane se passe une main dans les cheveux pour les remettre en arrière quand elle se redresse, tournant les talons pour lui faire vaillamment face. « Et à moins que tu ne veuilles me regarder me changer, nos chemins se séparent ici. » (si seulement) dit-elle avec un aplomb qui lui est propre, et ses yeux qui semblent vouloir dire : je t'en prie, reste, tiens moi dans tes bras et fais moi oublier comme tu l'as promis. Mais ses yeux, ses beaux yeux, elle les détourne. Péché d'orgueil. Deulceux avant tout.
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Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyMar 11 Fév - 22:26

Dans les bras de Diane, tout semble dérisoire. Les voix lointaines des élèves, la monarchie et cette pression inutile mise sur nos épaules ; même Elysée n’est plus vraiment là. Et ça me terrifie. J’ai peur de ne plus avoir, de ne plus être si certain du ‘bon choix’. Existe-t-elle d’ailleurs, cette alternative parfaite ? Cette solution qui rendra tout le monde heureux. Non. Je devrais penser que la délivrance ultime serait, pour Diane, de ne plus avoir à l’épouser. De la laisser reprendre sa vie. De porter le fardeau d’un rejet qui n’aurait jamais dû survenir parce que Dieu qu’elle est parfaite. Mais ce n’est pas quelque chose que j’envisage réellement. Elle embrasse mon cou à son tour, m’arrachant un délicieux frisson. Je lui en veux, et en même temps, je sais qu’elle essaie d’arranger les choses. Mais je reste persuadé qu’une partie d’elle fait semblant. Elle prétend ressentir quelque chose pour moi, mais c’est faux. Diane peut obtenir tellement mieux, tout comme Elysée. J’ignore comment moi, le garçon qui ne fait rêver personne, j’ai pu me retrouver entre ces deux femmes si fantastiques. L’une qui ne me veut pas mais me garde, l’autre qui me veut et jalouse sa rivale. Essaie de me reprendre, coûte que coûte. Le problème est que j’aime tout, chez Diane. Ses grand yeux, ses magnifiques cheveux blonds. Ses lèvres, ses grains de beauté qui parsèment sa peau par endroits. Et son foutu charisme, sa manière de me regarder, de se tenir droite comme un « i » même lorsqu’elle est vulnérable. J’ai envie de l’embrasser, de la garder pour moi, mais je ne l’aime pas suffisamment. Et ça me tue.
« Tu me cherchais pour un câlin, Dorian ? » dit-elle d’un ton badin, comme toujours. Diane plaisante, n’est jamais sérieuse. Pourquoi le serait-elle, alors que la base de notre relation est une gigantesque plaisanterie ? Je sens ses doigts glisser sur moi, mais n’ose pas détourner mon regard, de peur qu’elle disparaisse soudain. « C'est mignon ». Non, pas vraiment. Ce n’est pas mignon d’aimer quelqu’un sans comprendre pourquoi. D’être en perpétuel conflit avec soi-même, à chercher qui de la blonde ou de la brune je devrais choisir. Et bordel, ce n’est même pas le problème, en l’occurrence. Non. Le souci, c’est que je me sens coincé dans ces fiançailles avec une fille qui ne m’aime pas, qui ne souhaite pas m’aimer. Pour laquelle je ressens des émotions contraires, que je n’arrive pas à identifier précisément. Diane qui ne veut pas me laisser partir, alors qu’elle sait que tout serait tellement plus simple. Elle ramasse son fleuret et continue ce discours qui atteint à peine mes oreilles. « Enfin. Si tu n'as rien à me dire, je crains devoir te quitter ici et maintenant pour aller manger : je meurs de faim ». J’aimerais crier, la retenir, mais je ne peux pas, je n’y arrive pas. Soumis, comme toujours. « Et à moins que tu ne veuilles me regarder me changer, nos chemins se séparent ici » poursuit-elle en se tournant de nouveau vers moi. Ses yeux se détournent subtilement, comme pour éviter mon regard inquisiteur. Mais je ne cherche plus rien, Diane. Je n’attends rien de toi. Tu as déjà donné bien plus que ce que tu aurais dû. Tu pourrais me laisser partir, mais tu ne le fais pas, et je sais que ce n’est pas par orgueil. Ce n’est pas parce que tu voudrais m’avoir pour toi toute seule. C’est parce que tu te sens redevable, parce que tu veux m’éviter les problèmes. Tu te sacrifies pour moi et vraiment, Diane, tu n’as pas besoin de le faire. Sois égoïste. Quitte-moi. Mets fin à tout ça. Impossible de souhaiter cela une fois de plus ; je sais que mes espoirs seraient encore déçus. Une nouvelle bouteille à la mer, qui n’atteindra aucun rivage.

« Je voulais… rompre notre a… accord ». Je la sens se raidir, me déteste d’avance pour ce que je vais lui dire. Ce que je ne devrais pas lui dire. Je souffle longuement, comme pour expirer toutes les idées noires qui me pourrissent le cerveau depuis des jours et des nuits. Je voulais, comprends-tu, Diane ? Je déglutis, me force à la regarder dans les yeux autant que possible, parce que détourner le regard serait indigne. « Je voulais, mais j-je n’y arrive pas ». J’humidifie mes lèvres, dans une dernière tentative d’oublier ma maladresse habituelle. D’avoir, enfin, un semblant d’assurance. C’est un appel à l’aide que je lui lance. Une manière de lui demander ce qu’elle en pense. Ce qu’elle pense de nous. De ça. Diane a connu plus d’hommes que je n’ai connu de femmes. Elle sait ce qu’est l’amour, le désamour également. La haine, sans aucun doute. Elle sait mettre des mots sur les émotions, j’en suis persuadé. Ou si elle l’ignore, elle le cache bien. « Mais… toi… J’ai l’impression que… que tu ne v-veux pas de moi. Que tu ne v-voudras jamais de moi ». Je ne dis pas cela pour la blesser. C’est simplement le ressenti que j’ai. Tout espoir de construire quelque chose avec elle est vain, parce que Diane ne m’appartiendra jamais vraiment. Et ce ne serait pas si grave si elle n’essayait pas de me retenir. Mais elle le fait, et je ne peux pas la repousser, parce que je l’aime. Je l’aime moins qu’Elysée, mais suffisamment pour ne pas vouloir la repousser volontairement. J’aimerais forcer Diane à me haïr. À me haïr suffisamment pour ne pas supporter un tel accord. Mais cela voudrait dire également tirer un trait sur notre amitié, et ça, j’ignore si je suis prêt à le faire.
J’esquisse un geste de la main, comme pour balayer tout ce que je viens de dire. « Je vais t-te laisser aller man… manger » dis-je simplement, avant de faire demi-tour en direction de la porte. Comme si Diane allait me laisser la planter après ces mots. Ceux que je n’arrive même pas à expliquer. Que je n’arriverai jamais à décrire. Ces mots qui, au final, se rejoignent en un immense cri intérieur ; en une détresse qui ne se résorbera jamais.
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C. Diane Deulceux
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyMar 11 Fév - 22:57

La provocation est à peine déguisée. Elle le voit déjà s'empourprer et bégayer que non, jamais, il n'a pas envie de la déranger pour la regarder se changer ; que oui, bien sûr, leurs chemins se séparent. Elle l'imagine déjà, gêné au possible, presque maladroit alors qu'elle, comme toujours, n'arborera qu'un sourire cynique et taquin. Ce sourire derrière lequel elle se cache toujours, ce sourire presque provocateur, qui semble vous dire : quoique tu dises, quoique tu fasses, je serai devant toi et je me moquerai de toi mais c'est faux, tellement faux. Diane n'est pas un enfant de choeur, non, c'est vrai. C'est pas le meilleur lot mais c'est pas le pire non plus. Elle semble si dure, si mal foutue, si forte ; mais au fond, c'est juste une gamine vous savez. Une gamine qui a mal grandi. La plaisanterie-provocation ne prend pas, tombe à l'eau ; elle se contente de soupirer légèrement en levant le regard vers lui. Expectative, car ce genre de silence est toujours de mauvais augure. Que va-t-il lui dire, cette fois ? (elle en est presque amère, intérieurement, s'attend à l'entendre proférer quelques autres bêtises ou bien des choses si vraies à propos de lui et d'Élysée qu'il la laissera nauséeuse et mauvaise). Mais c'est pire, tellement pire que tout ce à quoi elle s'attendait. « Je voulais… rompre notre a… accord » Silence. Son dos devient raide, sa nuque lui fait mal et ses yeux, flamboyants, se plantent dans les siens. Il y a un mélange de froideur, tout d'un coup, et d'indignation qui se distille en elle. Je ne suis pas assez bien pour toi ? a-t-elle envie de lui cracher, de lui feuler comme un chat blessé. Elle t'a convaincu que tu méritais mieux que moi ? Elle n'a même pas le courage de dire autre chose, se contente de pâlir, de regarder Dorian avec le cœur à vif, qui saigne, qui saigne, qui saigne sans s'arrêter. Évidemment. Il a ouvert les yeux. Il s'est rendu compte. Qui voudrait t'épouser, de toutes manières ?« Je voulais, mais j-je n’y arrive pas ».

Quel con, pense-t-elle (elle s'en maudit aussitôt : souviens-toi qu'il est ton prince). Quel con, le maudit-elle avec ses grands yeux et son bégaiement stupide. Quel con, songe-t-elle à moitié soulagée, à moitié suspicieuse. Quel con, grince-t-elle en enfonçant encore plus profondément ses yeux dans les siens. Elle ne dit toujours rien, garde un silence obstiné, pour l'inviter à continuer (et si elle ouvre la bouche pour parler, elle le sait, seul un son pathétique en sortira et ce sera gênant pour tous les deux surtout pour elle). Diane ne s'est jamais sentie aussi démunie. On lui en a sorti des vertes et des pas mûres, vraiment. Elle a souffert, elle a aimé et tout le toutim ; mais jamais rien ni personne ne lui avait fait ça. Cette impression impérissable que tout pouvait s'effondrer à tout moment et que, pour la première fois de sa vie, elle n'avait aucun contrôle dessus. « Mais… toi… J’ai l’impression que… que tu ne v-veux pas de moi. Que tu ne v-voudras jamais de moi » Le reste de ses mots est inutile, Diane Deulceux n'entend plus rien. La colère s'invite dans ses veines, vient les enflammer, et elle ne sait pas encore si elle est justifiée ou non. Elle ne le voit que partir, tout simplement, vers la porte ; et elle crie intérieurement, elle hurle, elle s'en déboîte les mâchoires. Elle le hait. Oh comme elle le hait ! D'une haine si forte, si profonde, qu'on la croirait ni provenir de Diane, ni être à l'encontre de Dorian. C'est comme si tous les sentiments trop forts et trop à vif et trop éclatés qu'elle ressentait pour lui en cet instant s'étaient brusquement mutés en haine pure et dure. Elle n'arrive plus à respirer correctement.

« Où tu vas ? » tempête-t-elle avec humeur, mâchoires serrées, sourcils froncés. Il y a des trémolos pathétiques dans sa voix, elle se hait pour cela. Il s'arrête, il lui tourne toujours le dos. Toute sa raison lui crie de le laisser partir, de rester là, dans son monde de cible et de fleuret ; de ne plus se préoccuper de lui, si il voulait tant briser leur accord mais au fond, le veut-elle vraiment ? Même au delà du devoir, de l'orgueil qui lui enserre le cœur et la vie, de tout ce qui lui crie que c'est la meilleure chose à faire – ne veut-elle pas un peu de lui, au fond, rien que lui ? Elle s'approche à grands pas de lui et le bouscule presque pour le faire se retourner. Diane confronte son regard à celui de Dorian avec défiance (il est beaucoup trop grand, c'en est presque gênant) ses poings serrés et ses bras tendus, comme si elle allait se mettre à le marteler d'un moment à l'autre.  « Comment oses-tu me dire cela, Dorian ? Tu veux que je te cite ? Hein ? J'aime quelqu'un d'autre et je ne cesserai jamais de l'aimer » dit-elle simplement. Elle ne pousse pas le vice d'imiter sa voix et son bégaiement (elle ne se serait pas privée, en temps ordinaire ; mais ce n'est pas un temps ordinaire), se contente de reformuler la phrase telle qu'elle l'a comprise (et longuement analysée au fin fond de son lit). Dans sa voix suinte une grande amertume, une petite irritation, une vexation latente.  « C'est toi qui ne voudras jamais de moi alors comment est-ce que tu peux me demander, à moi, de te vouloir de toi ? » s'écrie-t-elle, avant de brutalement fermer la bouche et de se mettre à rougir (elle a crié trop fort). Elle se mord douloureusement la lèvre un long moment – trente secondes de silence entrecoupé de respirations erratiques de sa part – pour se calmer. Son regard ne lâche pas le sien, elle sent presque des larmes de frustration et de colère monter.  « Si j'avais su que tu m'aurais fait autant souffrir, j'aurais tout de suite dit non. » marmonne-t-elle entre ses dents en baissant enfin les yeux. Une main se porte à son visage, vient cueillir aux coins de ses prunelles deux orbes salées perdues. « Je veux de toi si tu veux de moi. Tu la vois, l'impasse, maintenant ? Je ne pourrais jamais t'aimer et te vouloir si tu aimes et veux une autre. Tu comprends ? Je t'aime énormément, Dorian, tu le sais. Mais pas... pas comme ça alors que je sais que tu me rendras jamais ces sentiments. » Quels sentiments ? Il n'y a pas de réponse.

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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyMer 12 Fév - 9:46

Voilà, la claque que j’attendais, que je méritais. Cette immense gifle qui était nécessaire pour me faire comprendre que non, je ne suis pas quelqu’un de bien. J’ai fait du mal, et c’est de ma faute, entièrement de ma faute. J’aurais dû dire non à mes parents, j’aurais dû essayer de renouer avec Diane d’un point de vue seulement amical. Et ce protocole, ce foutu protocole, je n’aurais jamais dû le prendre autant au sérieux. Je les ai faites souffrir, toutes les deux, tellement. Au final, je ne suis pas assez bien, ni pour Diane, ni pour Elysée. Je suis stupide, arrogant. Alors je fuis mes responsabilités, comme toujours. Parce qu’admettre que je ne suis pas quelqu’un de bien est trop difficile. Moi qui ai essayé de garder les deux jeunes-femmes pour moi aussi longtemps que possible, je risque aujourd’hui de les perdre, autant l’une que l’autre. « Où tu vas ? » s’exclame Diane, sa voix fendant l’air comme un couperet. Je me fige, incapable de faire le moindre pas désormais. Au milieu du silence, j’entends ses pas se rapprocher, incroyablement vite, avec fureur. Elle me violente presque pour que je la regarde de nouveau. Que j’ose affronter ses yeux furibonds après de telles paroles. Elle serre les poings, comme si elle s’apprêtait à me frapper à tout moment. À me faire regretter d’être la cause de tant de souffrances. « Comment oses-tu me dire cela, Dorian ? Tu veux que je te cite ? Hein ? J'aime quelqu'un d'autre et je ne cesserai jamais de l'aimer ». Elle insiste sur les mots, là où ça fait mal. Parce qu’elle croit que je n’ai pas suffisamment regretté de lui avoir dit ça ? Je fronce les sourcils, déglutis. Je tremble presque tellement cet argument est douloureux. Tellement il me rappelle ce que j’ai perdu, ce que je ne regagnerai jamais. « Je t’interdis de… d’utiliser ces p-paroles contre moi, dis-je entre mes dents. Je ve… venais de tout perdre. Je voulais être ho-honnête avec toi ». Nous nous scrutons, et à chaque instant, je m’attends à ce que sa paume claque contre ma joue. Parce qu’il est clair que nous avons tous les deux nos raisons. Que nous avons des arguments solides, qui tiennent la route. Et que tous les deux, nous voulons nous faire du mal. Pourquoi est-ce que nous faisons ça ? Simplement parce que nous avons gardé ces mots enfouis au fond de nous, savamment dissimulés. Parce que pour Diane, montrer ses faiblesses, s’était s’avouer vaincue. Parce que pour moi, montrer que je n’arrive pas à quitter Diane, c’était avouer que je n’étais plus sûr d’aimer suffisamment Elysée.  « C'est toi qui ne voudras jamais de moi alors comment est-ce que tu peux me demander, à moi, de te vouloir de toi ? ». Cette fois, Diane crie. Diane explose. Mes lèvres se pincent un instant, alors que je la contemple. Comment peut-elle penser cela une seule seconde. C’est à l’inverse total de ce que j’essaie de lui faire comprendre depuis des semaines. Et ce n’est pas du tout ce que je ressens.
Je la vois perdue, décontenancée. Elle semble presque mener un combat intérieur pour ne pas me dire tout ce qu’elle pense. Et ça me brise le cœur. « Si j'avais su que tu m'aurais fait autant souffrir, j'aurais tout de suite dit non ». Crack. Un autre bout de cœur qui se brise, alors qu’elle me lance cette vérité insupportable. Je l’ai faite souffrir. Je l’ai détruite. C’est mon œuvre, et je n’ai eu besoin de personne pour m’aider, pas même Elysée. Je vois presque des larmes poindre aux coins de ses yeux, mais elle les balaye immédiatement d’un geste de la main. « Diane » murmuré-je, mais déjà, elle reprend la parole. « Je veux de toi si tu veux de moi. Tu la vois, l'impasse, maintenant ? Je ne pourrais jamais t'aimer et te vouloir si tu aimes et veux une autre. Tu comprends ? Je t'aime énormément, Dorian, tu le sais. Mais pas... pas comme ça alors que je sais que tu me rendras jamais ces sentiments ». Je reste coi quelques secondes. Alors c’est donc ça. Si seulement elle avait pu me faire comprendre ses sentiments avant. Bien sûr, j’avais senti cette gêne, cet amour teinté de pudeur lorsque je lui avais volé un baiser, le jour où nous nous étions fiancés. Mais comme le stupide prince que je suis, je n’avais pas pensé que c’était aussi puissant. Qu’elle souffrait véritablement de me voir lui préférer une autre. « J'aime quelqu'un d'autre et je… je ne cesserai jamais de l'aimer, c’est bien ça ? » dis-je en citant ses mots, non sans une once d’amertume dans la voix. Parce que Diane continue de brandir cet argument, celui d’un garçon blessé qui devait subir son destin. Elle ne se doute pas que je puisse avoir changé. Que mes sentiments puissent avoir évolué. « Tu n’oublieras j-jamais ça, hein Diane ? Même si je te prouve qu… que je t’aime… Même si je te dis que l’idée même de… de te quitter devient im-impossible à envisager ». Ce que j’essaie de lui faire comprendre sans y parvenir. La quitter m’est impossible, parce que je l’aime. Mais pour Diane, il y aura toujours Elysée. Et oui, j’aime la belle brune davantage. J’ai passé tant de temps avec elle, vécu tant de choses. Elle m’a soutenu lorsque Solange est morte, et même si je déteste penser cela, Diane n’était pas là. Elle s’était éloignée parce qu’elle ne savait pas comment agir, parce qu’elle avait peur. Alors elle n’a pas le droit de me donner des leçons sur l’amour, de me balancer au visage mes propres mots. Parce que non, je ne pourrai jamais dire que je n’aime plus Elysée. Elysée est tout pour moi.
Je secoue lentement la tête, perdu dans mes pensées. Puis mes yeux se plongent de nouveau dans ceux, d’un bleu marin inondé par les larmes, de ma jolie Diane. « Je t’aime, Diane. Vraiment. Mais… si tu attends de moi qu… que j’oublie quinze ans de ma vie… Si tu ne c-crois pas à mes sentiments simplement parce que… parce que j’en ai aussi pour Elysée… ». Je murmure ces mots en tremblotant. J’aimerais lui dire que je l’aime, parce que c’est la vérité, mais je sais que tout est déjà perdu. Que je dois faire un choix, parce que Diane n’acceptera pas de vivre dans l’ombre d’une autre. Même s’il ne se passe rien avec Elysée. Même si je suis un mari fidèle et honnête. « On ferait mieux de… d’arrêter là ». Je me sens minable. J’aimerais revenir sur toutes mes paroles, rembobiner pour la garder, pour la choisir, mais je sais que Diane ne me pardonnera jamais. Ce mariage impromptu, cette déclaration destinée à quelqu’un d’autre. Et elle ne me pardonnera surtout pas de lui avoir dit je t’aime à l’instant.


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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
C. Diane Deulceux
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyMer 12 Fév - 23:04

« Je t’interdis de… d’utiliser ces p-paroles contre moi. Je ve… venais de tout perdre. Je voulais être ho-honnête avec toi » Un rire sans joie éclate sur les lèvres de Diane. Je venais de tout perdre. Elle, elle se souvenait plus de la situation comme si il venait de la gagner, elle. Mais elle était si insignifiante, à ses yeux. Elle n'était rien. Vraiment. Juste un obstacle, un élément qui l'empêchait, lui, d'épouser sa stupide Berthelot, de lui faire un môme ou deux et de prendre sa retraite avec elle dans l'arrière-pays français. Elle était la voix de la conscience, de la raison ; Diane était la rabat-joie qui rappelait à Dorian son devoir de sang, son devoir de titre. Elle était horrible. Non, vraiment, elle était le seul monstre de l'histoire. C'était elle, en fait, qui l'entraînait dans cette union. Il lui aurait juste fallu un peu de courage, un peu de vaillance pour lui dire : non, je t'en prie, retrouve la et marie-la et fais comme tu l'entends parce que tu y as droit ; mais toute cette témérité dont elle se targuait, toute cette audace qu'on lui accordait, elle ne les avait pas. La soudaine réalisation qu'elle ne doit être pas grand chose si ce n'est qu'une amie d'enfance collante, est extrêmement désagréable et ouvre en Diane toutes les valves qu'elle retenait précieusement depuis si longtemps. Elle lui crache son fiel à la figure, profite sans regret de son handicap pour parler, parler, laisser les mots s'écouler comme des larmes de sang, et ignorer quand il ose murmurer son prénom. Si Diane ose être faible devant lui, elle ne l'avouera jamais et n'acceptera jamais sa pitié. Mari et femme ou non.

« J'aime quelqu'un d'autre et je… je ne cesserai jamais de l'aimer, c’est bien ça ? » deOui, c'est ça hurle-t-elle intérieurement et ça doit se lire dans ses yeux. C'est tout le nœud du problème. Aurait-elle préféré vivre dans l'ignorance ? Être cocue sans le savoir ? Elle ne savait trop pas. Elle serait certainement tombée rapidement amoureuse de Dorian (comme de tout garçon qui lui accordait plus qu'une demi-journée d'attention) et aurait certainement fermé les yeux sur son cœur qui battait ailleurs. Dans les bras d'une stupide comtesse. « C'est ça. » lâche-t-elle entre ses dents, ses sourcils se fronçant toujours un peu plus sur son front tandis qu'elle attend la suite (avec un mélange d'appréhension et de soulagement, d'enfin lui parler à cœur ouvert). « Tu n’oublieras j-jamais ça, hein Diane ? Même si je te prouve qu… que je t’aime… Même si je te dis que l’idée même de… de te quitter devient im-impossible à envisager » Elle reste silencieuse. Elle doit pâlir, prendre ce teint cireux et maladif qu'elle déteste, des grandes occasions, des grandes peurs et des grands surprises. Certains disent : aime-moi moins mais aime-moi longtemps ; tout ce qu'elle lui reproche, à Dorian, c'est de ne pas l'aimer assez. Ou plutôt, c'est d'aimer trop Élysée Berthelot. Beaucoup trop. Ces passions violentes ont des fins violentes ? Si seulement. La révélation de Dorian la laisse immobile et blême, sans qu'elle ne quitte un seul instant son regard. Pas de faiblesse devant lui, ni personne. « Je t’aime, Diane. Vraiment. Mais… si tu attends de moi qu… que j’oublie quinze ans de ma vie… Si tu ne c-crois pas à mes sentiments simplement parce que… parce que j’en ai aussi pour Elysée… On ferait mieux de… d’arrêter là. » Peut-on aimer plusieurs personnes à la fois ? Même à des degrés différents ? Son cœur lui crie que non. Parce que son cœur est exclusif, il est monogame, il est capricieux et égoïste. Dans son cœur en carton mal rafistolé par les années, il n'y a de la place que pour une seule et même personne ; la conception même d'en aimer plusieurs lui semble abstraite, carrément étrange et dégueulasse.

Mais sa raison, sa raison dans sa petite tête de linotte, lui crie qu'elle est injuste, qu'elle devrait plutôt se féliciter de s'être fait une telle place dans les sentiments de Dorian. De Dorian qui mérite tellement mieux qu'elle (et tellement, tellement mieux que Berthelot). Dorian est parfait. Il est gentil, il est prévenant, il est volontaire et il sait être amusant. Bon, d'accord, il ne déborde pas d'affection et il n'est pas très fort pour prendre la parole en public, c'est vrai. Mais il est si... si Dorian. Une incroyable lassitude se lit désormais dans les yeux bleus de Diane, qui n'ont toujours pas baissé devant le fer inflexible du Jadérial. « J'aurais voulu ça pour toi. J'aurais voulu que tu l'épouses et qu'elle t'aime et que tu l'aimes, murmure-t-elle comme dans une confidence. J'aurais vraiment voulu que tu sois heureux, Dorian. Mais tu sais mieux que personne que c'est impossible. Que tu n'as pas le choix. Que nous n'avons pas le choix. » (elle a soudainement envie de lui parler d'Élysée et ses menaces en l'air et ses sous-entendus et ses mots blessants mais elle veut l'épargner. Elle gardera sa relation envers Dorian avec Dorian ; et envers Élysée avec Élysée.) « Je ne sais pas pourquoi tu l'aimes. Je la trouve-- enfin, n'en parlons pas. Je suis désolée que tu l'aimes, en fait, je pense qu'on aurait pu être heureux. » Parce que si il l'aimait, ils ne le seraient jamais. Le silence plane un moment avant que, brusquement, elle ne l'attire contre lui comme il l'a fait plus tôt. Elle glisse ses mains dans son dos et niche son nez dans son cou en se mordant férocement les lèvres (ne pas déglutir, ne pas soupirer, ne pas embrasser, ne pas gémir, ne pas sangloter) sans rien dire. Elle a juste besoin de sa chaleur et de sa présence, juste ça, je t'en prie, ne dis rien. Comme toujours, Diane a besoin que quelqu'un la tienne dans les bras et qu'il lui répète qu'il l'aime, qu'il l'aime, qu'il l'aime ; mais ça n'arrive jamais. Cette étreinte a le goût amer des adieux. « Je sais qu'on pourra l'être. » Et c'est comme une promesse qu'elle ne pourra jamais tenir parce que tout relie Dorian et Élysée et Élysée à Dorian (mais elle ne le voit pas, refuse de le voir, par péché d'orgueil (pourquoi la choisir elle) et parce qu'elle a peur d'être seule (celle laissée pour compte)). « Enfin, si tu passes outre le fait que je me comporte horriblement avec toi comme je l'ai toujours fait. » Elle semble réfléchir un long moment.

Diane reste dans les bras de Dorian sans rien dire, vient timidement embrasser la peau de son cou, de sa mâchoire puis de sa joue avant d'enfin, revenir planter son regard dans le sien. Ses mains sont crispées sur sa tenue d'escrime, dans son dos, sa position est plutôt inconfortable – toujours cette histoire de pointe des pieds et leur différence alambiquée de stature et de taille – mais elle s'en fiche. Se noie le temps d'un regard dans ses yeux embruns. « Tu voul-, tu veux rompre l'accord pour elle, n'est-ce pas? » murmure-t-elle finalement, l'impassibilité revenant s'installer sur ses traits.
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Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyJeu 13 Fév - 17:05

Le rire de Diane, empli de fiel, résonne dans la pièce. Je m’attends à ce qu’elle me crache des horreurs au visage, une nouvelle fois. Je le mérite, après tout. Je ne suis qu’un égoïste qui n’a pas réussi à faire un choix ; un choix pourtant si évident au premier abord. Si je n’avais pas accepté ces fiançailles, Diane serait restée une amie, et j’aurais sans doute partagé ma vie entre Elysée et les cours. Mais je n’avais pas de cran, pas de tripes, et j’avais succombé à la jolie blonde sans même m’en rendre compte. Elle me déteste certainement à présent. J’ai ruiné sa vie, simplement parce que je ne voulais pas désobéir aux règles. Je ne suis pas courageux, brave ; bien moins qu’elle, en tout cas. Et elle le sait, elle l’a compris. Tous ces mots qu’elle me reproche d’avoir prononcés. Tous ces comportements que je n’aurais pas dû avoir. Elle a raison, et je le sais.
Mais soudain, alors que je m’attends à toutes les réprimandes possibles et imaginables, elle semble se calmer. Parce que je lui parle, je lui dis la vérité. Je lui explique mon conflit intérieur, mes angoisses, mes envies. Je lui dis que je l’aime, que c’est terrible mais je n’y peux rien, et que j’aimerai toujours Elysée, oui, parce qu’elle représente une immense partie de ma vie. Ma meilleure amie, mon premier amour. Diane doit savoir ce que l’on ressent dans ces cas-là. Même si elle aime prétendre que le protocole est plus important que tout, elle sait qu’on ne choisit pas qui on aime ; que l’on n’oublie jamais le passé. Elle me regarde dans les yeux, presque calme, et j’ose poser une main sur son épaule pour caresser ses boucles blondes. « J'aurais voulu ça pour toi. J'aurais voulu que tu l'épouses et qu'elle t'aime et que tu l'aimes. J'aurais vraiment voulu que tu sois heureux, Dorian. Mais tu sais mieux que personne que c'est impossible. Que tu n'as pas le choix. Que nous n'avons pas le choix », murmure-t-elle. Je ferme les yeux, pince mes lèvres. Évidemment que j’avais le choix. Personne ne pouvait m’obliger à faire quelque chose que je ne voulais pas. Et je le savais, je le savais pertinemment, même quand j’ai demandé la main de Diane. J’ai simplement peur, peur d’exposer une relation avec une simple sang-pur, peur des répercussions. C’est ce qui m’a forcé à ne pas agir jusqu’à maintenant. À enfouir ma tête dans le sable en prétextant un protocole qui, finalement, n’est pas si important que ça. C’est ce qui m’a fait aimer Diane. Je rouvre mon regard sur ses magnifiques yeux couleur lagon. « Je ne sais pas pourquoi tu l'aimes. Je la trouve-- enfin, n'en parlons pas. Je suis désolée que tu l'aimes, en fait, je pense qu'on aurait pu être heureux ». Je sais qu’elle ne l’aime pas. Personne n’aime vraiment Elysée. Mais personne ne la voit comme moi. Personne n’a pris le temps de la connaître. Quinze ans, et elle a toujours été là. Dans la joie comme dans la peine ; enchaînant les garçons en pensant me faire réagir un jour. J’ai envie de dire à Diane de ne pas parler de ça, parce que je sens des larmes poindre au coin de mes yeux. Je ne veux pas qu’elle évoque la vie que je pourrais avoir à ses côtés, parce que je sais que je serais heureux avec elle. Amoureux, amoureux fou même. J’aimerais Diane, j’en serais dingue, et j’oublierais rapidement Elysée. Seulement, je ne le veux pas.

Au bout de quelques secondes, elle glisse ses mains dans mon dos et m’attire presque brusquement contre elle. Mes mains glissent le long de son dos, sur le tissu alvéolé de sa tenue d’escrime. « Je sais qu'on pourra l'être », murmure-t-elle, et je n’arrive pas à ravaler le sanglot qui serre soudain ma gorge. Une larme coule sur ma joue, alors que je passe mes doigts dans sa nuque, puis dans ses longs cheveux blonds. « Enfin, si tu passes outre le fait que je me comporte horriblement avec toi comme je l'ai toujours fait ». Je déglutis, pose ma joue contre la sienne. Je murmure. « Arrête ». Arrête, parce que tu sais que c’est faux. C’est moi qui suis horrible. Je ne te mérite pas, Diane. Tu es la plus merveilleuse de toutes les femmes et je te brise. J’écrase ton cœur sur le sol, et tu t’excuses. Arrête, je t’en prie. Elle reste dans mes bras, et je prie pour que cette étreinte ne se brise pas, jamais. J’ai besoin d’elle dans ma vie, près de moi. J’ai besoin d’elle tout court. S’il n’y avait pas Elysée, je l’épouserais demain. Je passerais le reste de mes jours à ses côtés, et j’en serais heureux. Mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? Elle ne sera jamais mienne, Diane. Et ça me détruit. Parce que je dois choisir Elysée. Si je ne le fais pas, je le regretterai toute ma vie.
Mais lorsque Diane embrasse mon cou, l’arrête de ma mâchoire, ma joue, je frissonne. Un sentiment presque nouveau qui semble naître soudain pour la belle blonde : le désir. Un désir intense, immuable, que je n’exprime pas. Parce que ça ferait trop mal de la quitter alors que je la veux. Je préfère me mentir à moi-même. Son regard dans le mien, Diane murmure. « Tu voul-, tu veux rompre l'accord pour elle, n'est-ce pas ? ». Je serre les dents. Son souffle chaud contre ma peau, ses grands yeux si tristes malgré cet air imperturbable qu’elle se donne. Mon regard passe de ses iris bleutés à ses lèvres si roses. « Oui… Pour elle » dis-je simplement. Si ça ne tenait qu’à moi, Diane, je ne sais pas ce que je ferais. Parce que je vous aime toutes les deux, tellement. Alors, j’obéis aux désirs d’Elysée, parce qu’au moins, elle me permet de prendre une décision définitive. C’est incroyablement lâche, mais je suis comme ça, Diane. Tu sais à quel point je suis lâche. Je te le prouve une fois de plus. Je l’observe, la contemple. Mes doigts sont fermement agrippés dans son dos, révélant la vérité ; au fond de moi, je refuse de la laisser partir.
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C. Diane Deulceux
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyVen 21 Mar - 23:10

Elle a envie d'être égoïste. Elle a envie de le serrer contre elle et de planter un couteau dans le dos de Berthelot et de garder Dorian pour elle, rien que pour elle. Car si Dorian est disposé à scinder, partager son cœur en deux, elle, elle n'est pas capable de penser partager quoique ce soit avec quiconque (et, surtout, avec une quelconque). Elle n'est rien, a-t-elle envie de lui rappeler en hurlant, elle ne sera jamais rien si ce n'est qu'une simple comtesse mais rien n'y fait : il l'aime. Il l'aime parce qu'elle a été là durant quinze ans ; il l'aime parce qu'elle l'aime ; il l'aime parce qu'elle ne l'a pas lâchement abandonné quand il avait le plus besoin d'elle ; il l'aime parce qu'elle est jolie malgré tout, parce qu'elle est naturelle, parce qu'elle est différente en mieux. Il l'aime, il l'aime, il l'aime (cette phrase ne veut pas sortir des pensées de Diane, vicelarde, amère) mais il aime aussi la wallonne, un peu. Moins. On t'aime toujours moins, parce que tu vis trop, tu parles trop, t'es trop. On t'aimes toujours moins parce qu'on trouve toujours mieux. « Oui… Pour elle » Il devrait la repousser. Dorian devrait gentiment se séparer d'elle, l'écarter, la mettre à l'écart avec un sourire idiot pour lui faire avaler la pilule – et puis lui faire faire Dieu savait quoi pour briser l'accord qui les reliait désormais. Mais il n'en fait rien. Il se contente de la regarder, de l'incendier de son regard à la parure d'embruns, de la détailler tant et si bien qu'elle s'en retrouve gênée (surtout qu'ils sont si proches qu'il doit voir tous ces défauts qu'elle a et qu'Élysée n'a pas), baissant spasmodiquement le regard alors que ses joues s'enflamment. Elle se sent idiote et moche et nulle sous son regard. Elle se sent mal. Et pourtant, pour rien au monde, elle préférerait que ce soit quelqu'un d'autre qu'il regarde.

Pour elle. Toujours pour elle. Diane ne peut pas s'empêcher de soupirer légèrement, discrètement, avant d'enfouir timidement son visage dans le coude de Dorian sans jamais un instant de le serrer contre elle. Elle a envie d'être égoïste. De refuser de le laisser partir, de ne pas voir ses regards languides pour Élysée, de ne pas vouloir signer la fin de cet accord (qu'elle ne voulait pas à l'origine, certes, mais tout a changé, tout s'est bousculé). Elle avait envie de le serrer contre lui jusqu'à la fin de lui faire oublier l'autre Berthelot à coups de fleuret et de baiser ; mais malheureusement, elle savait que c'était impossible. Diane s'autorisa à fermer les yeux, son nez calé dans son cou, la pulsation régulière d'une veine venant lui chatouiller l'épiderme. Elle s'autorisa à penser à eux, si jamais elle concédait tout, si jamais Berthelot parvenait à ses fins. Que serait-elle ? Elle ne serait rien. Elle serait considérée comme moins qu'une stupide comtesse (sinon, pourquoi le Prince de Sang aurait-il choisi l'autre ?). Elle ne pourrait plus jamais regarder Dorian dans les yeux sans se demander : et si ? Et si tout avait été différent, et si tu m'avais choisie moi ? Et si, et si, et si, et si ? Quand elle se détacha à peine de lui pour le regarder à nouveau dans les yeux, elle n'avait pas senti les larmes venir s'immiscer aux coins de ses yeux ; et deux perles salées tombèrent donc le long de ses joues, sur ses pommettes, jusqu'à l'extrémité de son menton avant de disparaître dans son cou. Enfin se sépara-t-elle pleinement de Dorian, l'air affreusement embarrassée, venant récolter du bout des doigts les petites larmes qui ont su faire leur chemin jusqu'à son masque de glace. « Dé-désolée » bredouille-t-elle en se détournant pour lui épargner ce triste spectacle qui, elle ne l'ignore pas, ne la fera passer que pour plus pathétique encore à ses yeux. La fille pathétique qui le repousse et qui finit invariablement par s'accrocher à lui de toutes ses forces.

Elle recule d'un pas, lui tournant toujours le dos, venant effacer de son visage toute trace de larmes et toute réminiscence du maelström de sentiments, de prévoyances, de souvenirs qui l'agite. Elle doit se montrer plus forte que lui, pour forte qu'elle, plus forte qu'eux. Elle est une Deulceux de Namur, après tout, la fille d'Anaëlle et de Ferdinand. Elle est fière et forte et noble et royale. Elle n'a pas le droit de pleurer ou de se laisser aller à ses sentiments et elle n'a pas le droit de regarder Dorian chuter sans agir, sans rien dire. Mais ce n'est pas son prince, qu'elle regarde, au fond. C'est son ami. C'est le frère de Solange, dont le seul crime est d'aimer. Mais il n'a pas le droit. Il est Prince. Il n'a pas le droit ! Mais Dorian n'est-il pas lui-même avant d'être le second potentiel successeur de Géodor ? Quand elle tourne les talons pour faire de nouveau face à son fiancé, Diane a un mouvement de recul : elle ne s'attendait pas à ce qu'il demeure aussi proche. À moins qu'il ne ce soit rapproché ? « Désolée. Je dois offrir un bien triste spectacle. » murmure-t-elle difficilement, un petit sourire contrit venant infecter ses lèvres. Elle plonge son regard dans le sien, profondément, sans barrière ni mur ni frein. Tout est trop intense avec elle, de toutes manières : ce n'est pas maintenant que ça va changer. Puis, finalement, quand on pense qu'elle va enfin se détourner, finir de ranger la salle au plus vite et qu'elle va partir en courant à toutes jambes, sans se retourner, sans plus penser à lui si ce n'est qu'en insultes ; quand on pense qu'elle abandonne, qu'elle se laisse aller selon son bon-vouloir et qu'elle oublie pendant un instant son orgueil maladif et son égoïsme constant ; alors qu'on pense qu'elle se résigne, elle se met sur la pointe des pieds et écrase ses lèvres sur celles de Dorian après lui avoir crocheté le cou. Ne me laisse pas.
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Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptySam 22 Mar - 19:45

Dans un autre monde, je n’aurais pas à choisir. Parce que je n’aurais pas demandé Diane en mariage. J’aurais rassemblé mes forces pour aller voir mes parents. Les confronter à la réalité ; à mon amour pour Elysée. Il y aurait eu des cris, il y aurait eu des pleurs, mais aucun malheureux, à part peut-être eux. Eux qui se fichent de mon destin, eux qui m’ont, au final, condamné à cette situation. Dans la lumière tamisée de la fin d’après-midi, Diane est sublime. Et elle semble presque amoureuse. Vraiment amoureuse. Presque autant que je le suis moi-même. Je me déteste de penser à elle, alors que j’aime Elysée. Alors que je veux Elysée. Ma décision est prise ; est irrémédiable. Un coup de poignard dans nos deux cœurs, parce que j’emporte Diane avec moi dans la tombe. C’est ce que nous risquions à nous aimer trop, à nous aimer mal. Nous nous condamnons.  Diane, ma belle Diane, craque. Le vernis se délite sous le sel des larmes, alors qu’elle se tourne, évite mon regard. Parce que Diane Deulceux ne pleure devant personne, pas même son fiancé. Elle refuse d’être faible. D’être sensible. Montrer qu’elle tient à moi, qu’elle est blessée, écorcherait son orgueil, et je le comprends mieux que quiconque. J’aimerais avoir cette arrogance. Ne pas montrer qu’elle m’est essentielle. Que la vie sans elle serait morne, terne, inutile. Que cette dernière année sans Solange et sans elle fut la pire de ma vie. Au fond, j’ai toujours eu besoin de Diane Deulceux. Elle a toujours été cette ombre cachée derrière Elysée Berthelot. Ce fantôme qui planait, dans tous mes souvenirs. Présente, presque invisible mais bien là. Diane, bienveillante, douce. Indispensable. Elle qui me tourne le dos, à cet instant, pour que je n’entrevoie pas sa tristesse. Pour que je ne devine pas son chagrin. Elle bredouille une excuse, tente de remonter à la surface, mais se trouve submergée. S’éloigne d’un pas, sans doute pour que je ne l’oblige pas à se retourner. Elle ne refuserait pas cela au Prince ; comme depuis le début. Elle ne me refuse rien. C’est ce qui a causé sa perte ; notre perte, à tous les deux.
Mes yeux s’attardent sur sa silhouette. Ses longues boucles blondes parfaitement sculptées, laissant deviner la peau de son cou. Cette peau où apparaissent parfois quelques grains de beauté, discrets témoins de son panache. La magnifique, la merveilleuse Diane. Lentement, elle se retourne, me fait face de nouveau. Ses yeux légèrement rougis par les larmes me dévisagent. « Désolée. Je dois offrir un bien triste spectacle » murmure-t-elle, et je peux presque sentir les trémolos agiter sa voix. « Tu es magnifique » dis-je simplement, d’un jet. Tu es magnifique. Magnifique dans ta fierté, magnifique dans ta faiblesse. Dans la manière que tu as de pincer tes lèvres, de redresser la tête, comme si rien ne pouvait t’atteindre. Magnifique. Et aucune autre parole n’est nécessaire, car je le pense. Diane n’est pas Elysée, ne le sera jamais. Et peut-être que si elle ressemblait davantage à la brunette, le dilemme n’aurait pas lieu d’être. Diane, je l’aime parce qu’elle est elle.

Et alors que je pense à tout ce que je ressens, tout ce que j’intériorise, elle saisit mon cou avec douceur et presse ses lèvres contre les miennes. Je perds presque pied, me raccroche à sa taille fine. Je devrais la repousser. Éviter de nous faire souffrir davantage. Arrête. Maintenant. Mais je n’ai plus envie d’écouter ce que me dit cette voix, cette petite voix agaçante ; celle qui semble régenter ma vie. Lorsque mes paupières se ferment, je sais que je ne l’écouterai plus. Que quoiqu’elle me dise, je l’ignorerai. Parce que Diane est toujours ma fiancée, pour le moment. Et que je l’aime. Mes doigts serrent la taille de Diane, s’imaginent la douceur de sa peau à travers les habits d’escrime. Mes lèvres, elles, s’ouvrent doucement, laissant nos bouches s’apprivoiser, se connaître, pour la première fois. Jamais nous n’avons partagé de véritable baiser. Jamais, avant aujourd’hui. Cet instant. Frissons dans mon estomac, dans mon palpitant, alors que j’embrasse Diane. Que je l’embrasse comme je n’ai jamais embrassé. Pas même Elysée. Tout est doux. Tout est contrôlé. Mais la mesure laisse progressivement place à la passion. Celle, débordante, que j’éprouve pour la belle blonde. Ma paume droite glisse sur le tissu ; sa hanche, le bas de son dos, puis remonte doucement le long de son bras fin, jusqu'à sa nuque. Je l’empoigne avec délicatesse, attirant davantage – en supposant que ce soit possible – le visage de la jeune femme contre le mien. Si nous devons nous quitter, je ne veux pas qu’elle se dise que nous ne nous aimons pas suffisamment. Oh si, nous nous aimons. Ce sera toujours le cas. Dorian et Diane. Même quand nous nous reverrons, chacun au bras de l’élu de notre cœur. Même quand nous surveillerons nos enfants, assis sur un banc. Lorsque nous referons le monde comme de vieux adolescents, toujours perturbés par cette fin d’après-midi dans le patio. Lorsque nous échangerons des regards sans équivoque, des œillades qui prouveront nos sentiments. Dorian et Diane. Ce que nous aurions pu devenir. Ce que nous ne serons jamais.
Mon pouce glisse sur sa joue, dans un mouvement de va-et-vient tendre, simple, naturel. Il chasse les restes détrempés de son chagrin, les sillons salés qui pervertissent la courbe de sa mâchoire. Quand mes lèvres se décrochent des siennes, ce n’est que pour respirer. Respirer, et déposer quelques baisers dans son cou. Je reviens plusieurs fois à sa bouche, jamais rassasié. Quelques secondes, peut-être minutes se passent, avant que je ne me décide à rompre le baiser. Mes yeux la contemplent. Son nez fin, ses tâches de rousseur. Puis malgré moi, ils descendent, jusqu’à se perdre un dixième de secondes dans son décolleté. Je déglutis, perdu. Perdu comme toujours. Perdu car il faut m’expliquer ; tout m’expliquer. Ce baiser, ce changement. Plus que tout, m’expliquer ce que j’éprouve. M’aider à quitter cette pièce. M’aider à m’éloigner de Diane. Mais mes mains, de nouveau resserrées autour d’elle, me font comprendre l’essentiel : je l’aime, et je la veux.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
C. Diane Deulceux
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◗ PSEUDO : ARTHUR DE NOBLECOURT./WR∆TH./LOLA. ◗ CREDITS : CRIPSOW. TUMBLR.
◗ SANG : SANG-BLEU (DUCHÉ DE WALLONIE).
◗ PENSINE : ÉLECTRON LIBRE REDOUTABLE AU FLEURET, À LA RHÉTORIQUE ET AUX DUELS.

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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyDim 23 Mar - 21:05

« Tu es magnifique » Dorian la tue. Dorian sera la fin de Diane Deulceux, pense-t-elle pour la énième fois, en le regardant entre deux mèches blondes lourdes de chagrin. Il est gentil. Il est incroyablement gentil, toujours à vous glisser un mot sympathique, à faire attention à vous (même à elle ! N'importe quoi. Elle n'avait besoin de personne, et pourtant, elle se rappelait encore de lui comme du gamin qui hésitait à l'attaquer avec un fleuret. Elle). Ou à vous dire que vous êtes magnifiques, alors que des larmes se pressent contre vos paupières et que vos yeux rougis s'enfoncent dans les siens, profondément, presque bizarrement. Et puis il la tue parce qu'il est d'un calme à toute épreuve ; parce qu'il est immensément grand et que mine de rien, dans ses bras, on y est bien ; parce que quand il sourit, il a une légère fossette sur la joue. Parce qu'il tient à elle, parce qu'il l'aime et n'est-ce pas tout ce qu'elle a jamais demandé dans ce bas-monde ? Et elle aussi. De sa manière bizarre, bancale, franchement effarante, elle l'aime, alors qu'elle ne devrait pas. Elle l'aime trop pour ne pas ne pas en souffrir ; et elle ne l'aime pas assez pour vouloir résolument se battre pour lui. Il n'existe pas de telle chose que l'amour dans la vie de Diane Deulceux ; il n'y a, en fait, qu'une alchimie de devoir et de responsabilités qu'elle s'est concoctée avec les années en grandissant dans la famille qui est la sienne. Et franchement, à première vue, Dorian n'a rien de l'archétype qu'elle aime : il n'est pas grande gueule, il n'est pas provoquant, il n'est pas incroyablement insupportable et il n'est pas vraiment aux antipodes de tout ce qu'elle représente. Et pourtant, timidement, elle l'aime avec la peur légitime de ceux qui ont peur de ne jamais être aimés en retour.

Alors elle l'embrasse en espérant qu'il reste, qu'il oublie Elysée, qu'il admette qu'il ne peut pas briser leur accord. Alors elle l'embrasse car elle est à court de mots pour lui faire comprendre, pour qu'il puisse envisager trente secondes le trouble dans lequel il la plonge. Alors elle l'embrasse pour se nourrir de lui encore un peu, non, pas grand chose, juste une poignée de secondes, juste le temps d'un baiser. Il répond à son baiser d'abord timidement, ses mains se posant presque machinalement sur sa taille alors que celle de Diane finissent sur ses épaules, à la base de son cou, presque sur son torse sur laquelle elle s'appuie, perchée sur la pointe de ses pieds pour penser atteindre des siennes les lèvres de Dorian. Mais très vite, la douceur et la tendresse de leur baiser s'estompe, pour laisser la place à une passion dévorante, qui bouffe Diane depuis l'intérieur même si elle serait bien la dernière à l'admettre. Elle frissonne en sentant les mains de Dorian courir sur son corps, à travers le tissu, du bas de son dos jusqu'à sa nuque par laquelle il l'attire toujours un peu plus contre lui ; quant à elle, elle sent ses doigts se resserrer sur sa tenue d'escrime, sa prise toujours plus forte froisser le tissu. Ses lèvres dansent sur les siennes gracieusement, toujours plus nerveusement (et peut-être, peut-être, qu'à un moment ses dents se perdent autour de la lèvre inférieur de Dorian, machinalement, comme pour en tester la résistance) tandis qu'elle frissonne, éternellement, en sentant le pouce du Jadérial caresser avec une délicatesse rare sa joue. Elle a l'impression d'être faite de porcelaine et de verre et de cristal, ainsi, et non plus d'os, de chair, de sang et d'acier ; elle n'arrive pas encore à décider si c'est une chose bien ou mauvaise.

Quand leurs lèvres se séparent enfin, Diane reprend légèrement sa respiration, étouffant un soupir de contentement tandis que les lèvres du jeune homme se perdent sur la peau sensible de son cou ; mais ça ne suffit pas, ça ne suffit plus : les lèvres de Dorian sont un fruit défendu aux effets plus durs encore que la drogue, lui semble-t-il. Ils s'embrassent. Ils s'embrassent. Ils s'embrassent. Les mains de Diane sont toujours crispées sur la tenue d'escrime du Prince, à la fois comme si elle ne voulait pas qu'il s'éloigne mais aussi, dirait-on, comme si une colère nerveuse s'était emparée d'elle. Leurs lèvres se détachent que pour mieux se retrouver un instant plus tard et elle est toujours plus avide, toujours plus passionnelle, toujours plus brûlante dans le carcan de ses bras ; jusqu'à ce que l'instant retombe, un peu trop brutalement à son goût, et qu'elle le darde de ce regard indécis, mi-figue mi-raisin, qui semble dire : je sais pas d'où ça sort, je sais pas d'où ça vient, je pourrais pas te l'expliquer. Diane reste longuement silencieuse, sans jamais essayer de se défaire (alors qu'elle n'est pas de ces femmes à rester dans les bras des hommes : plutôt mourir), toujours à serrer le tissu désormais froissé de sa tenue dans ses poings aux phalanges blanchissantes. Elle sent le regard de Dorian lui brûler allègrement le visage puis, descendre dans son cou ; et quand elle comprend où les yeux embruns du Prince se sont posés, machinalement, c'est un incendie qui vient ravager ses joues et les empourprer adorablement. Pour masquer sa gêne, Diane enfouit à nouveau son nez dans le cou du Jadérial, venant un déposer un léger baiser. « T'es nul pour rompre les accords. » murmure-t-elle, les lèvres jouant légèrement sur sa peau pour lui arracher des frissons, se faire dresser les poils de son épiderme, le rendre fou, lui faire comprendre qu'elle est là, pour lui, rien que pour lui, et pas Elysée, où est-elle d'ailleurs ? Elle n'est pas là, Dorian, oublie là. Moi je suis là. Avec lenteur, ses mains finissent par se desserrer de l'emprise qu'elles avaient sur la tenue d'escrime du jeune homme (ses muscles lui font mal, désormais, c'est malin) et elle pose ses paumes de part et d'autre de la taille de Dorian, pour s'assurer qu'il ne partira pas à nouveau. Elle finit par relever la tête et venir embrasser le menton du jeune homme, un étrange sentiment de proximité venant la tourmenter. Comme si c'était machinal et normal de se comporter ainsi avec lui. « Dis moi ce que tu vas faire, Dorian. »
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Dorian Charles Desclève
Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyLun 24 Mar - 7:59

Belle Diane, sauvage Diane, inaccessible Diane. Nous ne nous appartiendrons jamais, mais nous nous retenons mutuellement. De peur de ne plus rien avoir une fois que nous serons séparés. De peur de nous réveiller un matin, regret au cœur, chagrin aux yeux, obligés de vivre une vie l’un sans l’autre. Cette vie que nous souhaitions il y a quelques jours encore, et que nous avons du mal à imaginer aujourd’hui. Vivre sans Diane m’est impossible. Et ça me tue. Et ça rend mon choix difficile. Et ça rend Elysée moins céleste. Et ça m’effraie. Je sais ce que je veux. Je le sais, oui. Je m’en convaincs. Je veux Elysée. L’épouser, lui donner des enfants. L’avoir à mes côtés, toujours. Mais Diane, alors. Diane, ma belle Diane, va être dévastée. Détruite. Ne voudra sûrement plus me voir, ni me parler. Alors que cette vie sans elle, je la refuse. Je l’abhorre. Mes doigts courent sur le tissu, courent sur son corps, dessinant l’espace d’un instant des moments rêvés, fantasmés, qui ne verront jamais le jour. Je laisse mes empreintes sur elle, partout, comme pour espérer qu’aucun autre ne vienne y poser les mains. La possessivité, la jalousie. Celle que j’éprouve également lorsque je pense à Elysée en compagnie d’un bel éphèbe. Quelqu’un de mieux que moi. De meilleur. Quelqu’un qui n’aura pas le cœur partagé entre deux personnes. Qui saura prendre une décision. Parce que je suis faible. Je suis lâche. Lèvres contre lèvres, je ne peux plus réfléchir. Lorsque ses dents mordent ma peau, rognent ma chair, je soupire. De plaisir, d’envie. De honte, aussi. Je m’en veux d’être si stupide. Si sensible. De la faire souffrir, comme je le fais. Diane n’a jamais été cruelle envers moi. Parfois dure, souvent froide. Mais elle n’a jamais joué avec mon cœur comme un chat avec une souris. Elle ne m’a jamais pris entre ses griffes, fait valser dans tous les sens, écorché, lacéré, grignoté, sans véritablement me tuer. Diane souffre autant de cette situation que moi. Voire plus, beaucoup plus. Mes iris se lèvent de nouveau lorsqu’ils se rendent compte de l'impudeur qui les anime. Mais le mal est fait ; les joues de la belle blonde se sont teintées d’un adorable grenat, que je sais sincère. Son nez s’enfouit dans mon cou, l’embrasse. Comme pour me dire que ce n’est pas grave. Qu’elle me pardonne d’être si stupide. Si ignorant. Si détestable, au fond. « T'es nul pour rompre les accords » murmure-t-elle simplement. Je sens sa bouche vadrouiller. Glisser sur ma pomme d’Adam, rouler sur mon épiderme, effleurer mes veines, frôler l’aube de ma mâchoire. Des frissons en cascade m’assaillent, comme si un millier de minuscules poignards se plantaient dans mon cœur de stupide prince bègue.
Elle desserre son étreinte, embrasse mon menton. Et moi, je la retiens. Je la retiens de toutes mes forces, car j’ai peur qu’elle me file entre les doigts. Diane est comme un torrent. Incontrôlable. Qui sait ce qu’elle pense ? Qui sait ce qu’elle désire ? Sûrement pas moi. Si seulement je pouvais avoir la moindre idée de ma propre volonté. De ce qu’il me faudrait pour être véritablement heureux ; tout serait plus simple. « Dis moi ce que tu vas faire, Dorian ». La supplique devient presque une rengaine, à force. J’aimerais le savoir. Ne le voit-elle pas ? Je voudrais lui apporter une réponse claire. La quitter comme si elle n’était rien. Esquiver cette surabondance de sentiments que j’éprouve. Les rouler en boule, les foutre dans un coin. Les oublier. Mais c’est trop dur, parce que je sais qu’elle a mal. Je le sens à sa manière de me regarder, de m’embrasser. Pour elle aussi, c’est nouveau. Du moins, éprouver cela pour moi est nouveau. Diane a sûrement déjà été amoureuse. Mais elle ne se doutait pas qu’elle éprouverait des sentiments pour moi. Petit frère de la charismatique Solange. Cousin du merveilleux Marien. Moi. Illustre incapable.

Mes iris dans les siens, mes mains vissées sur sa taille, je reste silencieux. Parce que les mots ne suffisent plus. Je hoche la tête, pose mon front contre le sien. « Je… je ne sais pas » dis-je simplement, paupières fermées. Je sais que je veux Elysée. Je sais que j’aurai Elysée. Mais je sais également que je vais souffrir, et pire encore, que Diane va également tout endurer. Oui, je suis nul pour rompre les accords. J’aimerais que Diane me laisse partir. Qu’elle m’engueule, qu’elle me pousse, qu’elle me tape. Qu’elle me fusille du regard, qu’elle m’assassine avec sa verve. Qu’elle m’égratigne le visage avec les coups, qu’elle me lacère les bras avec ses ongles. Qu’elle me déteste. Mais ce n’est pas le cas. Diane m’aime. Ma main vient cueillir de nouveau sa joue. Sa peau de porcelaine rougit sous mes doigts, je le sens, je le sais. « Et toi ? ». Comme si Diane avait le choix, dans cette histoire. Comme si, depuis le début, elle ne dépendait pas simplement de ma bonne volonté. Mais cette question est nécessaire, n’a jamais été posée. Et toi, que veux-tu ? Accepterais-tu d’être mariée à moi, finalement ? As-tu la force, l’envie, de me retenir ? Je ne sais pas si je pourrais m’en aller en sachant que les sentiments qui l’animent sont trop puissants pour qu’elle les ignore. J’aimerais qu’elle me dise qu’elle ne m’aime pas tant que ça. Que c’est son orgueil qui la pousse à se cramponner à moi, à s’accrocher à mes lèvres comme s’il s’agissait du seul moyen de me retenir. Parce que si j’apprenais que son amour est là, solide, inconsolable, j’aurais le plus grand mal au monde à la laisser. À mettre de côté ce que je ressens pour elle, et revenir vers Elysée. Si elle m’avouait un quelconque amour, je la choisirais, même en ayant fait une promesse à Elysée. Même en lui ayant juré que l’accord serait rapidement rompu. Cette question, ce et toi, pourrait se retourner contre moi, j’en ai conscience. Mais je ne peux pas abandonner Diane sans savoir ce qu’elle veut.
Mon visage recule, mes yeux se rouvrent enfin sur le regard si captivant de Diane Deulceux. L’envie de l’avoir près de moi, de goûter ses lèvres, de toucher sa peau, gronde. Comme un volcan sur le point de s’éveiller, comme une colère à la limite de l’explosion. Mais je ne cille pas, parce que je sais que si j’attrape de nouveau sa bouche, j’aurai tout le mal du monde à la laisser filer.
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C. Diane Deulceux
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyVen 28 Mar - 22:32

I pity the woman who will love you when I am done. She will show up to your first date with a dustpanand broom, ready to pick up all the pieces I left you in. She will hear my name so often it will begin to dig holes in her. That is where doubt will grow. She will look at your neck, your thin hips, your mouth, wondering at the way I touched you. She will make you all the promises I did and some I never could. She will hear only the terrible stories. How I drank. How I lied. She will wonder (as I have) how someone as wonderful as you could love a monster like the woman who came before her. Still, she will compete with my ghost. She will understand why you do not look in the back of closets. Why you are afraid of what’s under the bed. She will know every corner of you is haunted by me.
Alors elle comprend. Alors elle comprend ce qu'il veut, ce qu'il désire, ce qu'il espère. Qu'elle fasse le choix à sa place. Qu'elle le repousse. Qu'elle lui facilite la tâche. C'est pour ça que Dorian est si nul pour rompre les accords. Parce qu'il est gentil, parce qu'il est con, parce qu'il se laisse aller. Elle devrait le repousser sèchement, lui murmurer qu'il doit conserver le souvenir d'Élysée, rajouter qu'elle ne veut pas, qu'elle ne peut pas lui imposer ça ; mais elle ne trouve pas cette force en elle. Tout ce qu'elle peut faire, c'est embrasser la veine palpitant de son cou avec douceur, la suivre du bout des lèvres jusqu'à sa mâchoire, dont elle teste la résistance de la bouche. Elle est bien, là, se rend-t-elle compte avec un peu d'effarement. Elle pourrait y rester des heures, bercée par les battements ténus de son cœur sous sa tenue d'escrime, enivrée de son odeur, à quémander parfois le poids de ses lèvres sur les siennes. Serait-ce de l'amour ? Ce sentiment honni, haï, détesté, méprisé, évité comme la peste par Diane Deulceux – serait-ce de l'amour pour Dorian Desclève qui naîtrait en elle ? Elle préféra mettre cette question de côté dans son esprit, l'ignorer, l'enfermer dans une boîte, fermer la clef. Elle ne pourra jamais l'aimer. Parce qu'il est prince, et qu'elle n'est rien. Parce qu'il aime une autre. Et oui, il l'aime aussi, bon, d'accord ; mais pas assez. Pas assez pour ne pas douter, pas assez pour la serrer fermement contre lui jusqu'au Jugement Dernier, pas assez pour lui confesser qu'il l'aime, irrémédiablement, entièrement, complètement. S'il ne l'aime pas assez, décrète-t-elle mentalement, il ne l'aime pas du tout.

Ses mains sur sa taille ont le poids des promesses. Diane se sent étonnamment fragile contre Dorian, mais aussi protégée, dans un endroit sûr. Il est beau, il est grand, il est fort ; et elle, imperceptiblement, qui se serre contre lui, ses mains se crispant de part et d'autre de son corps à travers le costume d'escrime qu'il a enfilé. Elle s'écarte à peine, il a encore ses grands yeux de prince bègue triste. Parfois, Diane se dit qu'il ressemble à ces personnages de roman qu'elle adore, les romantiques mélancoliques qui marchent lentement dans les rues sans mot dire, ignorant la pluie qui dévale sur leurs visages. Voilà à quoi lui fait penser Dorian. Au portrait du mec mélancolique et triste, avec ses grands yeux sages qui semblent lui dire, l'implorer de l'aider. Un jour, son père lui avait appris comment être un bon Aubin. Il s'était contenté de l'emmener à l'écart, après le dîner, et de poser une main sur son épaule en prenant un visage cérémonieux : pour être un bon Aubin, il suffit juste de savoir se sacrifier. Tu es prête à faire cela ? A l'époque, Diane venait tout juste de rencontrer Marien et d'accepter sa proposition folle de le protéger coûte que coûte. Alors elle avait dit, sans hésiter : oui car c'était vrai. Mais maintenant, elle n'en était plus sûre. Elle ne voulait pas se sacrifier pour Dorian, si ça voulait dire qu'il avait droit à son heureux pour toujours et sa fin de l'histoire avec cette stupide Élysée Berthelot. Et puis d'abord, pourquoi c'était toujours elle la laissée pour compte ? Dorian se pencha vers elle et posa son front contre le sien. Elle n'avait de cesse que de le regarder dans les yeux, avant de baisser timidement le regard, ses mains remontant lentement sur son torse pour venir enlacer maladroitement on cou. « Je… je ne sais pas » balbutia-t-il, alors qu'ils fermaient leurs paupières de concert. La poitrine de Diane se souleva légèrement d'un soupir, à peine surprise, tandis que ses ongles s'enfonçaient machinalement dans la peau tendre de la nuque du prince alors qu'elle le serrait contre lui, toujours front contre front. Avec la peur irrépressible qu'il n'avait qu'une envie : l'écarter. A jamais.

Evidemment qu'il ne savait pas. « Et toi ? » Et elle, qu'est-ce qu'elle voulait ? Elle ne voulait pas de lui. Elle ne voulait pas de lui. Elle ne voulait pas de lui. Au supplice, elle grimaça légèrement, alors qu'une nouvelle tempête d'émotions venait s'emparer d'elle ; machinalement, ses ongles s'étaient à nouveau enfoncé dans la chair de Dorian, si bien qu'elle devait lui faire mal ; et quand il fit mine de reculer son visage du sien, elle le relâcha brusquement (se rendant enfin compte de la pression de ses doigts sur la peau du jadérial) et elle se détacha à regret pour le regarder dans les yeux. Un instant, rien qu'un instant. Elle sentait les larmes, salées, amères, désagréables, se précipiter à la frontière de ses cils ; et les larmes coulèrent, lacérèrent sa chair, quand elle cligna discrètement des yeux. Mais elle ne se défit pas, ne se détourne pas, ne s'écarta pas ; se contenta de chercher une solution à ce dilemme dans les yeux de Dorian. Et la trouva. Ses mains, qu'elle avait nerveusement reposées sur ses épaules, remontèrent le long de son cou, prirent lentement son visage dans ses mains ; un instant, ses pouces caressèrent ses pommettes avant qu'elle ne l'attire à nouveau vers elle pour l'embrasser, après une hésitation. Leurs lèvres se trouvèrent, s'effleurèrent, s'affrontèrent surtout : ce baiser avait des goûts d'adieux. Très vite, Diane finit par le repousser avec lenteur en détournant le visage, ses mains retombant avec un temps de retard le long de ses flancs. « Je fais ce qui te rendra heureux. » dit-elle simplement, d'une voix égale et inflexible, ses deux mains se trouvant sur son giron, jusqu'à ce qu'elle fasse glisser l'alliance autour de son annulaire pour le récupérer au creux de sa paume. Les yeux baissées, elle observa la bague sans rien dire, la faisant tourner entre ses doigts en se maudissant d'ores et déjà à mi-voix de sa décision. « Je fais ce qui doit être fait. » rajouta-t-elle, en fourrant de force l'alliance au creux de la main de Dorian. Elle pensait qu'elle allait être ravie, libérée d'un poids ; mais il n'en fut rien. Son ventre se tordit, elle sentit même un vertige menacer de la faire basculer parterre ; mais, ignorant ces signes avant-coureurs d'une crise de nerfs, elle se détourna, ramassa ses affaires, remit son fleuret dans son fourreau en l'ignorant ostensiblement. « Je sais que tu ne seras jamais assez courageux pour faire un choix alors je t'impose le mien. Je sais que tu es faible et qu'elle ne cessera jamais de me faire la guerre alors j'abandonne, tu vois, je rends les armes, oublie moi, aime-la, fais ce qui te chante. Je m'occupe de nos parents. » Et, quand en se dirigeant vers la sortie, elle s'approcha de lui et il posa sa main sur son bras pour la retenir : « non, ne me touche pas. Ne me regarde même plus. » fit-elle en se dégageant brusquement, évitant toujours son regard.

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Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptySam 29 Mar - 12:53

Diane a un courage que je n’ai pas, que je n’aurai jamais. Je l’ai toujours su. Depuis tous petits, nous sommes destinés à devenir telle ou telle personne. Si Solange n’était pas morte, je n’aurais eu aucune espèce d’importance. J’ai toujours été celui à côté duquel on passe sans le remarquer. Celui qui se fait discret, minuscule, simplement pour qu’on ne se moque pas de lui. Et voilà que tout change. Que tout s’inverse. Que je deviens quelqu’un d’important, et que du coup, je fous tout en l’air. Je n’y suis pas habitué, et c’est peut-être une excuse minable mais c’est la seule que j’aie. Je déraille parce que je ne sais pas comment faire, je ne sais pas comment être ce que l’on attend de moi. Ce que Diane, Elysée, attendent. Pour tout dire, je n’ai plus envie d’être avec Elysée. Pas maintenant, pas dans l’état actuel des choses. Et si je m’écoutais, si je m’écoutais… J’épouserais Diane. Évidemment. Parce que lorsque je la sens s’échapper, lorsque je la sens partir, je n’ai qu’une envie : la retenir. Serrer mes doigts contre sa taille. Ne pas la laisser s’enfuir, jamais. Je ne sais pas si j’ai déjà éprouvé cela pour Elysée. J’en doute. Et j’ai peur, terriblement peur, de prendre la mauvaise décision.

Alors Diane choisit pour moi. Diane se sacrifie. Elle m’embrasse, d’un de ces baisers qui sonnent une fin proche. Qui font deviner l’imminence d'un départ. Et je ne me trompe pas. Ses grands yeux bleus – ceux qui sont devenus mon unique repère depuis quelques semaines – m’évitent. Et s’ils me regardaient, ils me fusilleraient. « Je fais ce qui te rendra heureux » dit-elle, et lorsque je baisse la tête, je la vois ôter sa bague. Non, non, non Diane. Mais il m’est impossible de parler. Je pensais que cette décision me libèrerait. Que j’aurais enfin la possibilité de retourner vers Elysée. D’être heureux avec elle. Elysée et Dorian, Dorian et Elysée. L’ordre naturel des choses. Mais non. Non, non, non. « Je fais ce qui doit être fait » ajoute-t-elle. Toujours ce ton laconique, que je déteste. Elle prend ma main et y fourre l’anneau sans ménagement. La bague est si chaude. Trop chaude, alors que tout est froid autour de nous. Tout est dur. Tout est sombre. Diane se baisse, ramasse ses affaires. Je reste comme un con, incapable de comprendre ce qui m’arrive. Incapable de mettre des mots sur mes sentiments. « Je sais que tu ne seras jamais assez courageux pour faire un choix alors je t'impose le mien dit-elle à raison, parce que c’est vrai. Je sais que tu es faible et qu'elle ne cessera jamais de me faire la guerre alors j'abandonne, tu vois, je rends les armes, oublie moi, aime-la, fais ce qui te chante. Je m'occupe de nos parents » ajoute-t-elle, et j’ai l’impression de recevoir un immense coup au ventre. Je ne comprends pas, je ne comprends plus, et peut-être n’ai-je même pas envie de comprendre. Je me dis que putain, c’est ce que j’attends depuis des jours et des jours, que ça arrive enfin. Que je suis libéré de cet engagement, que je peux retourner voir ma brune et laisser Diane, la laisser parce que je ne l’aime pas. Et bon Dieu, pourquoi est-ce que quand je pense que je ne l’aime pas, ça sonne si faux ? Elle se dirige vers la sortie, et je pose mon bras sur le sien. Parce que je ne réfléchis plus, je ne peux pas réfléchir, je ne veux pas qu’elle parte. Elle se dégage de mon emprise ; réaction prévisible. « Non, ne me touche pas. Ne me regarde même plus ». Mais le barrage qui bloque habituellement mes paroles, qui me censure, se délite en un clin d’œil. « D-Diane, je t’en prie… je t-t’en su-supplie ». Je bégaye, je balbutie, je suis de nouveau ce bègue qu’elle devrait détester, comme tout le monde. Je jette la bague par terre et attrape son visage, qu’elle refuse définitivement de tourner vers moi. Je m’attends à ce qu’elle me frappe, qu’elle hurle, qu’elle me dise de partir, mais elle est blessée. Et quand Diane est blessée, elle abandonne, elle baisse les bras – et malheureusement, je ne sais pas si elle trouverait la force, quelque part en elle, de me faire du mal. « Je sais qu-que tu p…penses que j’aime Elysée bien plus qu-que toi… et tu as mal et je… je suis t-tellement désolé Diane ». Je vomis les mots à une vitesse folle, certains se coinçant même dans ma gorge. « Mais c’est faux… tu te t-trompes… Diane… je ». J’aimerais lui dire. Lui dire que si c’était vraiment ça, si j’aimais Elysée bien plus et que je n’aimais pas Diane suffisamment, je ne serais pas là, en train de la retenir. En train de me ridiculiser, en train de trembler, de paniquer, parce qu’une vie sans Diane, je n’en veux pas. Je l’aime, je l’aime, je l’aime, mais je sais que si je lui dis, je devrais renoncer à Elysée. Finalement, je la lâche, tremblant de tous mes membres, le dos vouté, la tête basse, comme toujours. Mon allure habituelle d’éclopé, d’inadapté. Ce que je veux lui dire, je ne le peux pas. Je ne peux pas lui dire que je l’aime. Que j’aimerais être avec elle, rester avec elle. Alors je respire profondément et quitte la salle à grands pas, sans prendre la peine de ramasser cette stupide bague de fiançailles.


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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
C. Diane Deulceux
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptySam 12 Avr - 16:40

On a night like all the other nights, he leans in, mouth stained red with wine, and whispers “You know it’s always been you, right?” Then he wants to kiss. Then he wants to talk about love like it isn’t a promise to you, and you let him, because you’re lonely and you’ve only ever been hungry for this. On a night like all the other nights, he goes home with her, instead. He messes up her sheets and wakes up tangled in her like ivy growing up the side of a house, and it isn’t you. You realize it’s never going to be you. Remember what he sounds like when he tells you he loves you, when he wipes his nose with shaking hands and says you’re the only woman, the only soft he ever wants to sink his hands into. Find the lie and hold it between your teeth like a grenade pin. Go home alone and pick the shrapnel out of your chest. How can you do it? How can you love him when he takes it all out of you and keeps it? Oh, but you do, on the nights like all the other nights, on the mornings when he walks up and kisses her honest. You will always be waiting for him, like a train that never comes, a phone that never rings, a hand that never holds, and nothing will ever feel more extraordinary.
Diane était extrême. Elle ne connaissait pas le gris. Elle s'empiffrait ou elle refusait de manger quoique ce soit. Elle marmonnait ou elle hurlait. Elle aimait ou elle haïssait. Diane était extrême et, surtout, pouvait sembler bipolaire tant l'impulsivité de ses émotions la projetaient d'un côté ou de l'autre avec une brusquerie telle, qu'elle en était déroutante. A un moment, elle vous déclamait des mots d'amour, répondait à vos baisers, se pressait avec délice contre vous ; et puis, soudainement, elle vous repoussait, haussait le ton, s'énervait, vous haïssait. Véritable livre ouvert pour quiconque doté d'un minimum de jugeote, ses grands yeux bleus révélaient toute l'agitation qui l'habitait. La fébrilité délicate de ses doigts, ses yeux nerveux qui roulaient dans leurs orbites, sa bouche qui tressautait dans des mimiques mi-mesquines, mi-douloureuses. Son cœur battait trop fort dans sa poitrine – de là où il se tenait, Dorian devait certainement l'entendre – et diffusait dans ses veines une adrénaline plus que désagréable, qui la brûlait littéralement de l'intérieur. Elle s'embrasait. Peu à peu la rejoignaient ses dignité et fierté, vieilles amies, qui, dépitées une fois encore, l'aidaient à se draper dans ce qui lui restait d'orgueil. Elle devait se sacrifier. Son père, se rappelait-elle, lui avait parlé de la mort. Il lui avait dit que tout Aubin devait savoir se sacrifier ; oui, certes. Il lui avait parlé de la mort, des sortilèges Impardonnables et de ceux encore pires dont on ne parle pas, il lui avait révélé les sortilèges, les poisons, la douleur, le courage, le silence, la conviction, l'amour de la patrie, des Desclève, des Leblois et des autres. Leur vie ne valait pas les leurs, lui disait-il toujours, avec un air philosophe. Elle devait se sacrifier, elle et ses défauts écorchés, elle et son grand cœur maladroit, pour lui, pour l'autre pétasse, pour eux. Elle pensait que ce serait un poids qui s'enlèverait, elle pensait que ce serait une délivrance, une satisfaction énorme ; son père ne lui avait jamais parlé du vide qui, à l'intérieur, la bouffait lentement.

Et que pensait-il en la retenant ? Diane n'était pas une fille qu'on retient. Elle n'était pas une fille que l'on garde jalousement entre ses bras. Elle n'était pas une fille qui restait ; elle était une fille qui partait, toujours, après s'être assurée que son absence ferait mal. Et que pensait-elle en partant ? Qu'elle lui ferait mal, certainement, qu'elle lui ferait aussi mal qu'elle, elle avait mal. Qu'il ressentirait lui aussi ce vide qui la bouffait, lentement mais sûrement, qui l'intoxiquait depuis qu'il avait enfilé cette bague autour de son doigt. Mais elle savait que l'autre serait toujours là, qu'Élysée prendrait sa place et que, dans un jour comme dans cent, il ne penserait plus à lui. « D-Diane, je t’en prie… je t-t’en su-supplie » Une grimace vient plisser le nez de Diane, qui relève enfin un regard brillant sur Dorian, son presque-amant, son presque-amour, son ami perdu. « Arrête ça. » dit-elle froidement, avec une hostilité exagérée. La prenant de court, Dorian jette la bague parterre (elle tressaille) et il prend son visage entre ses mains, pour la forcer à le regarder (car aussitôt qu'elle a croisé son regard, elle l'a baissé, parlant en regardant obstinément le sol). Elle refuse toujours de relever le regard enfin, pour de vrai, dans le sien ; elle se contente de regarder le dallage, butée, finissant par tourner le visage quand il la force presque. Elle garde les yeux baissés. « Je sais qu-que tu p…penses que j’aime Elysée bien plus qu-que toi… et tu as mal et je… je suis t-tellement désolé Diane. Mais c’est faux… tu te t-trompes… Diane… je » Je, quoi ? Tu, quoi ? Il reste silencieux. Et quand elle daigne enfin lever le regard, après un long silence, il a baissé les yeux, il a baissé la tête, il a baissé les bras et ses mains quittent ses joues et c'est comme un vide, comme un froid, un poids trop lourd qui revient sur ses épaules : le poids des larmes.

Il lui tourne les talons – à elle, comment ose-t-il ? – et s'en va sans même faire mine de ramasser l'alliance, la bague, le lourd sceau qui les unissait. Tête basse, queue entre les jambes, triste comme les pierres : du pur Dorian. A nouveau, l'adrénaline revient dans les veines de Diane, prend l'allure de la colère ; et elle se rapproche d'un grand pas, ramasse la bague d'une poigne rageuse et l'appelle : « Dorian ! » mais il ne s'arrête pas, ce qui a le don de l'énerver encore plus. Poings douloureusement serrés (la bague lui rentre dans la paume droite, désagréablement, va certainement laisser une trace rouge de son passage. De même, elle sent des picotements désagréable remonter de son annulaire gauche, fantôme de ladite bague), elle ramasse son fleuret, le range à sa ceinture et se précipite vers la porte à sa suite : « Dorian, putain ! » avec une vulgarité qui ne lui ressemble pas. On dit que les Deulceux se permettent tout, qu'ils sont trop bruyants, trop présents, trop vulgaires, des beaufs à la cour en gros. Pourtant, ô grand jamais, on aurait entendu Diane dire quelque chose de travers – et si quelqu'un s'était trouvé là à l'instant où le cri s'échappait de sa gorge, elle se serait certainement mortifiée sur place avant d'aller se jeter à travers la fenêtre la plus proche. Elle saute presque jusqu'à la porte, qu'elle ouvre à la volée pour darder enfin le prince bègue, seul au milieu du corridor vide, d'un regard sombre. « Je t'interdis de partir. Tu m'entends ? JE T'INTERDIS DE PARTIR. » hurla-t-elle en s’approchant de lui – et quand une distance respectable les sépara, ni trop proche ni trop loin, elle lui jeta la bague à la figure. Elle ne regarda même pas si l'objet atteint sa cible ou s'il la rattrapa avant ; déjà serrait-elle les poings et disait, avec une voix qu'elle n'aurait pas pensé contrôler : « De quoi je me trompe ? Dis moi, bon dieu, au lieu de laisser tes phrases en s-su-suspens. » siffla-t-elle, mauvaise, en imitant très mal son handicap. Elle était dure, presque méchante ; tout comme elle l'avait été durant de nombreuses années, lorsqu'elle pensait pouvoir le guérir par la force et la brusquerie plutôt que l'amitié et la patience. « Tu, quoi ? »
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Dorian Charles Desclève
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◗ SANG : premier Prince du Sang de France
◗ PENSINE : excellent duelliste, prince bègue dont tout le monde a entendu parler.

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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyLun 14 Avr - 21:29

Fuir parce que j’ignore ce que je peux faire d’autre. Dorian n’affronte pas les problèmes, Dorian laisse tomber les gens, Dorian, Dorian ne vaut rien. Je me répète ça en boucle et continue d’avancer, ouvre la porte, pars. J’oublie le visage de Diane, contraint, haineux, lorsque je l’ai pris entre mes mains. Son regard fuyant. Sa haine pure et simple, parce que forcément, elle me déteste. Après ce que je lui ai fait, c’est impossible qu’elle ressente encore quoi que ce soit pour moi. Fuir parce que c’est plus facile, fuir parce que je suis lâche. Je ne suis pas un Deulceux. Je n’ai pas de feu en moi, simplement un grand, un immense vide. Je laisse juste transparaître, de temps en temps, cette tristesse beaucoup trop forte, ravageuse, qui me bouffe littéralement. Diane ne le voit pas, parce que Diane ne le comprend pas. Être prince, sorcier, avoir sa vie toute tracée, ça peut sembler évident, facile. Pourquoi me plaindrais-je ? De quel droit oserais-je contester ce bonheur que l’on m’attribue systématiquement ? Dorian le prince n’a pas à se plaindre ni de son sang royal, ni de son handicap. Ni de ses amours volées, perdues, assassinées. Je fuis, à grandes enjambées, je fuis, mais Diane m’appelle, et tout ce que je peux faire, c’est l’ignorer, une nouvelle fois. Faire comme si elle n’existait pas, comme si nous ne venions pas de nous embrasser, de nous détester, de nous déchirer. Imaginer un autre monde : un monde sans elle, sans moi, un monde tellement plus simple. « Dorian, putain ! » lâche-t-elle alors que je passe la porte, toujours sans me retourner. Continuer, tout droit, ne pas penser à Diane. Mais en entendant ses pas me suivre dans le couloir, je me retourne finalement, oubliant ce manteau de lâcheté qui m’habille pourtant si souvent.

Diane est belle, trop belle même, et c’est bien son problème. Elle peut tout se permettre, parce qu’une telle beauté ne connaît aucune barrière, aucune censure. Diane peut-être une peste de sensualité, un objet de désir absolu, mais peut aussi être insolente, impolie, colérique. Jurer comme si elle était la dernière des paysannes moldues. Diane peut se le permettre car elle est une Deulceux, et pas n’importe laquelle : celle qui tient le prince du sang par le bout du nez, celle qui s’est désormais engagée à devenir ma femme pour le meilleur et – surtout dans les circonstances actuelles – le pire. « Je t'interdis de partir. Tu m'entends ? JE T'INTERDIS DE PARTIR ». Diane crie, me transperce de ses yeux clairs. Elle me cloue sur place, m’assassine, me fusille. Je me sens nul, je me sens moins que rien, comme à chaque fois que mon regard croise le sien. Diane est tellement plus habile, tellement plus brave, tellement plus honnête, tellement plus tout. Tellement furieuse, également. J’ai à peine le temps d’apercevoir la bague voler ; je la reçois en plein visage et recule d’un bond, sans prendre la peine de la ramasser. Si j’en avais le culot, je lui répondrais qu’elle n’a pas le droit de parler comme cela à un membre de la famille royale. Que je suis le prince et que je n’ai aucun ordre à recevoir d’elle. Sauf que voilà, elle est Diane et je suis Dorian. J’ai toujours la queue entre les jambes lorsqu’elle me parle, et cette désagréable impression d’être nettement inférieur. Plus jeune, moins expérimenté, moins intelligent. C’est aussi pour tout cela qu’elle ne me convient pas, qu’elle ne sera jamais mienne, et que je ne serai jamais sien. Un monde nous sépare. « De quoi je me trompe ? Dis moi, bon dieu, au lieu de laisser tes phrases en s-su-suspens », siffle-t-elle méchamment, comme pour me rendre encore plus misérable. Je pince les lèvres, baisse les yeux. Diane aura toujours le dessus, quoiqu’il arrive, parce que je n’arriverai pas à bout d’elle. Je n’arriverai pas à faire en sorte qu’elle m’aime, qu’elle me respecte, qu’elle veuille de moi, même si je le désirais. Arriverais-je également à être amoureux, véritablement amoureux, de celle qui m’a toujours violenté ? Et si je n’avais pas la force ? Si je n’avais pas l’envie ? « Tu, quoi ? » demande-t-elle enfin, alors que nos yeux se livrent à une guerre muette, s’affrontant comme des soldats sans armes. Mes poings se serrent un instant. « J-je », je commence, bégayant, hésitant. Je t’aime devrais-je dire ; oui mais voilà, Diane me prive de parole. Diane et sa voix plus forte, plus assurée, Diane et ses piques bien senties, Diane et son port altier. « Je suis un idiot » je lâche d’un seul souffle, et je l’entends déjà me répondre que oui, oui tu en es un, Dorian, et tu devrais en avoir honte. Je lève l’index alors qu’elle s’apprête à répliquer, parce que je n’ai pas fini de parler et que je refuse qu’elle m’interrompe. Pas encore, pas maintenant. Lentement, je parle, essayant autant que possible de ne pas trébucher sur chaque syllabe. « Je t-t’aime. Je t’aime. Je t’aime », je parviens à articuler, mais ma langue bute sur les prochains mots. Je plisse les yeux, humecte mes lèvres, comme si ça allait m’aider à parler plus facilement, à ne pas m’entraver sur la moindre consonne. « Je t-t’aime au-autant qu’elle et j-j— » commencé-je, la voix noyée dans les sentiments. Un râle s’échappe d’entre mes lèvres alors que j’essaie de reprendre le fil de mes pensées, mais tout se délite. Ma bouche reste ouverte sur un silence insoutenable, avant que je ne reprenne la parole. « Je ne p-peux pas… Je ne v-veux p-p-pas » et ma main vient se crisper sans que je la contrôle sur ma baguette. Je suis tellement déboussolé que je pourrais faire n’importe quoi, y compris quelque chose de terriblement stupide. Mes doigts tapotent le bois de l’instrument, comme s’ils attendaient le moment propice pour l’utiliser en dernier recours. En défouloir ultime. Mais je ne pourrais jamais blesser Diane. Jamais.
Ma main lâche prise, enfin, et je m’adosse à un pan de mur. Le regard dans le vague, je tente de comprendre, de trouver une solution, mais rien ne vient. J’en veux à Diane, je m’en veux à moi-même. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, je n’en veux pas à Elysée. Car après tout, elle est sans doute celle qui a le moins mérité son triste sort, dans cette histoire. Mes paupières se ferment, un instant, et je reprends mon souffle, lentement. J’essaie de ne plus avoir peur de moi, de Diane. D’être fort pour nous deux ; mais nous savons que je n’ai pas cette carrure-là. Celle d’un prince.
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C. Diane Deulceux
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyMer 30 Avr - 20:53

Elle regrette presque instantanément. Parce qu’au fond, elle est quoi ? Elle se targue de beaucoup, elle se targue de tout ; mais à côté de Dorian, malgré son nom, malgré son sang, malgré sa fierté, malgré tout, elle n'est rien. Il est d'un sang royal, son sang à elle n'est que pur et noble. Il est tout ce qu'elle ne sera jamais (et ne voudra jamais être, mais ce n'est qu'un détail), il est connu, il est aimé, il est critiqué, il est observé. Il devrait faire valoir ce droit. Lui rappeler leurs rangs respectifs, ses obligations à son égard ; lui faire fermer sa gueule, avant qu'elle ne dise un mot de trop, un mot de travers, un mot mal pensé. Diane a envie que Dorian sort de ses gonds, la prenne entre quatre yeux, l'engueule, la force à ravaler son orgueil mis à mal. Mais il n'est pas comme ça. Et elle, elle n'est pas du genre à se raisonner toute seule (elle ne l'a jamais fait, et ne le fera certainement jamais). C'est une impasse, douloureuse en plus. Elle le déteste, mais elle se déteste aussi, de les faire aller à travers tout cela, ces coups de sang, ces coups de cœur, ces coups au cœur. On dirait un mauvais film – sa vie – qui se déroule sous ses yeux, avec son lot de tragédie et ses drames ironiquement pleins d'humour. Avec un peu de chance, ça se finirait en comédie : avec un bon mariage, tout le monde qui rit, plein d'amour, avec la vie devant soi. De toute évidence, ça allait finir avec un mariage. Peut-être pas le bon. Pour la première fois, Diane espéra secrètement que Dorian s'énerve pour lui dire d'arrêter, d'être passive-agressive, d'être bipolaire, changeante, paradoxale, insupportable. Juste qu'il fasse son bon dieu de choix avant d'aller vers Elysée, pour que tout se finisse ici, et maintenant. Cet instant avait des airs d'adieux éternels.

Il bégaye, il hésite, les mots restent sur la bordure de ses lèvres. Ca l'agace. Il serre les poings, elle aussi. Elle doit se mordre la lèvre pour ne pas exploser, pour ne pas insister sur cette paralysie qu'elle lui reproche, qu'elle lui a toujours reproché, imputant ça à la faiblesse plutôt qu'à la timidité. Elle n'arrive même pas à qualifier ça de maladie. Ca existe pas, les maladies comme ça, c'est dans sa tête, voilà ce qu'elle se dit. Elle comprend pas. Dorian est un vrai mystère. « Je suis un idiot » de Diane arque un sourcil, qui semble dire : non, sans rire plutôt ironiquement, presque méchamment. Elle ouvre la bouche pour dire quelque chose, dans une grimace plutôt que dans un petit air aimable, mais il la réduit en silence en levant le doigt. Elle la ferme, contrariée, sourcils froncés, yeux lançant des éclairs. Elle sent la colère, omniprésente, qui pulse dans ses veines, lui tord l'estomac, agite son cœur. Enfin, elle espère que c'est la colère. « Je t-t’aime. Je t’aime. Je t’aime » Elle reste figée. Imperturbable ? Non. Il y a plus un choc qui s'inscrit dans ses traits, sa bouche qui s'ouvre, se ferme, ses sourcils qui ne savent pas quoi faire, ses yeux qui balaient les alentours, se focalisent sur lui, le trucident, s'adoucissent, l'esquivent. « Je t-t’aime au-autant qu’elle et j-j— » Elle. Elle. Elle. Son spectre règne autour de Dorian. Elle est là, ici, partout. Quoiqu'il fasse, quoiqu'il dise, elle est là, elle a son importance, elle ne partira pas. Autant peut-il l'aimer, elle, la stupide Diane Deulceux et son grand cœur trop mou à son goût. Elle devrait être dure et le repousser. A la place, elle ne peut que le fixer sans sembler comprendre.

Il s'arrête, il n'arrive plus à parler mais, pour la première fois, Diane n'y fait pas attention. Elle le fixe, sans rien dire, sans rien piger, sans rien penser. Il l'aime. Autant qu'elle, certes, mais il l'aime. La première pensée qui l'effleure est : il ne devrait pas. « Je ne p-peux pas… Je ne v-veux p-p-pas » de Elle baisse soudainement les yeux sur la main de Dorian lorsque celui-ci semble raffermir sa prise sur sa baguette, qui bouge un peu contre sa paume. Elle-même a déjà lancé sa main dans sa poche et tient fermement son arme, prête à toute éventualité. Elle sait que Dorian ne lui fera aucun mal mais c'est instinctif, chez elle, baguette = danger. La pression retombe en un instant, quand sa main s'ouvre, que la baguette rebondit parterre et qu'il s'adosse à un mur du couloir. Elle pince des lèvres, presque déçue, le laisse à sa méditation quelques secondes avant de s'approcher, le plus délicatement et le plus silencieusement possible. Elle se penche en avant, récupère sa baguette parterre, et se redresse pour lui faire face, nez-à-nez, si proche mais si loin. Il a toujours les yeux fermées mais elle sait qu'il sait qu'elle est toute proche. « Calme toi. » finit-elle par murmurer, avec sa voix la plus apaisante et calme possible (un tour de force, pour elle) tandis que sa main droite s'élève en l'air, jusqu'à épouser la forme de la joue de Dorian qu'elle caresse tendrement. « Je suis désolée. Je ne veux pas te faire choisir. » s'excuse-t-elle posément, son pouce redessinant sa pommette. Il est trop grand, ça l'énerve. Elle lui pince le nez jusqu'à ce qu'il rouvre ses yeux d'orage ; là, elle lui offre un petit sourire mutin made in Diane avant de lui refourguer sa baguette dans la main. « Tiens. Fais gaffe, en duel, ton adversaire ne la ramassera pas pour toi. » Elle dit ça sur un ton doux, qui contraste avec la dureté avec laquelle elle s'adressait à lui, quand elle l'aidait encore à rejoindre l'obédience des onze. Elle soupire légèrement en se reculant, sa main retombe. Elle détourne le regard et finit par murmurer, avec douceur, en se faisant la réflexion que c'était ce qu'elle aurait dû faire depuis le début : « Je suis vraiment nulle à tout ça, tu le sais. Cesse de t'inquiéter de trop, petit prince, je m'occupe de tout, d'accord ? Ca va. Ca va. » Le dernier mot n'est qu'un souffle. Son sourire machinal – celui qui s'est esquissé sur ses lèvres quand elle a utilisé le surnom, qui remonte à quelques années déjà – se brouille. Il a le goût de larmes. Elle relève un regard vers lui qui semble dire : ne recommence pas. Elle n'a plus la force de partir d'un extrême jusqu'à l'autre.
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Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane]   Je cours après l'amour, mais le fuis encore et toujours. [Diane] EmptyLun 5 Mai - 19:11

Le prince bègue est une plaie pour le pays avais-je entendu un jour, malgré moi, au détour d’un couloir. S’il a un jour le malheur de nous gouverner, nous courons droit à la catastrophe. Des années durant, j’ai ignoré ces critiques, prétendant qu’il s’agissait juste d’une poignée de sorciers. Que forcément, nécessairement, je trouverais un jour des gens qui croiraient en moi. Mais le temps a passé et personne ne m’a montré le moindre intérêt. Personne, à part deux filles : Solange et Elysée. La première l’a fait en me prenant la main, en me guidant depuis ma naissance. En m’apprenant à marcher, à parler, à regarder les autres dans les yeux malgré mon bégaiement, à ne pas rougir de ce handicap contre lequel je ne peux rien. La seconde m’a appris à rire, à aimer la vie, à ne pas me soucier des gens médisants. Elle m’a ouvert le cœur pour y mettre de l’amour, uniquement de l’amour ; elle a embrassé ma peau, soigné mes blessures. Sans elles, je ne sais pas quoi faire, tout simplement parce que ma vie tourne autour de Solange et Elysée. De mon premier souffle à mon dernier. Et j’ignore presque Diane qui, pour une fois, est douce et calme. Qui, enfin, ne me prend pas de haut, ne me jette pas une insulte au visage en m’entendant bégayer malhabilement mon amour. Les paupières closes, je la sens s’approcher, retiens mon souffle. J’aimerais qu’il n’y ait plus de problèmes, plus de confrontations. Rien d’autre que nous deux. Que l’on puisse s’aimer un instant puis que je sois seul, enfin seul, sans personne pour troubler ma vue, sans personne pour s’infiltrer dans mon cœur. Seul comme je l’ai toujours été, seul comme je devrais toujours l’être. « Calme toi » murmure Diane, et je sens sa main se poser sur ma joue. Elle est tendre, trop tendre, et je m’attends presque à ce qu’elle me rabroue immédiatement. Pourtant, elle reprend la parole, avec la même gentillesse étrangère. « Je suis désolée. Je ne veux pas te faire choisir ». Parce qu’elle ne souhaite pas passer sa vie à mes côtés, elle. Elysée m’oblige à me décider, à la choisir, parce qu’elle me veut. Je ne regarde toujours pas Diane, préférant simplement la sentir là, près de moi. Mais elle me pince le nez, ce qui me force à rouvrir mes yeux. Diane, toujours mutine, toujours souriante, même si je sais qu’elle va mal. Au moins aussi mal que moi. Est-elle amoureuse de quelqu’un, elle ? Je n’ai jamais osé lui poser la question, et je crains la réponse. Il est certain qu’elle a quelqu’un dans sa vie. Quelqu’un d’autre, quelqu’un de meilleur, même s’il n’est pas un prince. Et savoir que son esprit peut être occupé par un autre homme que moi me blesse, comme mille épines en plein cœur. Diane, ma belle rose, fragile et sauvage, amoureuse d’un autre.
Sa main effleure la mienne, vient y glisser la baguette tombée au sol un instant plus tôt. « Tiens. Fais gaffe, en duel, ton adversaire ne la ramassera pas pour toi ». Je reste silencieux, enfonce le bout de bois dans la longue poche de mon pantalon. Diane est trop gentille. Elle ne devrait pas l’être. D’une part, parce qu’elle s’en mordra les doigts. Je profiterai de cette douceur, j’en tirerai tout le profit possible et je partirai – c’est ce que je me dis, évidemment, parce que je sais que je ne suis pas comme ça. Mais même. Elle ne devrait pas. J’évite son regard, alors que je sens sa main retomber. Mes yeux se ferment une nouvelle fois, comme pour éviter à la dure réalité ; celle de notre amour abattu en plein vol, de notre bonheur piétiné et jeté aux rats. « Je suis vraiment nulle à tout ça, tu le sais. Cesse de t'inquiéter de trop, petit prince, je m'occupe de tout, d'accord ? Ca va. Ca va ». J’ignore le regard de Diane. J’ignore ses paroles rassurantes et pourtant incapables d’éponger mon mal-être. Parce que je pense à Solange, à ce qu’elle dirait, à ce qu’elle ferait si elle était encore vivante, si elle me voyait avec Diane, avec Elysée. Et comme si mon cœur se fendait en deux, je m’accroupis et éclate en sanglots.

Affaissé au sol, je n’ai plus la carrure d’un prince. La honte me pousse à plonger mon visage dans mes mains, pour me cacher, faire en sorte que Diane ne me voie pas si faible, si incapable. « J’ai b… besoin d’elle », je murmure entre deux éclats de larmes. Je sens que Diane se raidit à côté de moi, mais elle ne sait pas. Elle ne comprend pas. Mes mains glissent sur mes joues, essuient l’eau qui coule en cascade. « Elle m-me manque t… tellement… Tellement ». Je ne parle pas d’Elysée mais de Solange, évidemment. Cette dernière année, Diane n’a pas été là. Elle n’a pas vu : ma colère, mes pleurs, mes coups de sang simplement parce que ma sœur n’était plus là pour me guider. Parce que ma plus grande confidente, ma plus grande amie, s’était éteinte. Je secoue lentement la tête, ferme mes yeux désormais rougis par le sel de la tristesse. Je sens Diane près de moi, et je sais qu’elle n’ose pas parler, parce que rien ne peut éponger ma tristesse, rien ne peut me consoler. Pas même elle, mon amour, mon amie, la seule qui pourrait me faire oublier Elysée – si l’oublier était seulement possible. Jamais je n’avais réalisé que Solange était si essentielle à ma vie. J’ai l’impression d’avoir perdu une partie de moi, que je ne retrouverai pas. J’expire lentement, empêche mes larmes de couler, autant que possible. Lorsque je me sens enfin calme – un moment qui semble durer une éternité –, je lève les yeux vers elle. Belle, céleste, parfaite. « Ça ne va pas, ça n’irai j… jamais », je murmure, ma voix brisée par le chagrin. Mes doigts cherchent les siens, les serrent doucement. Je me raccroche à tout ce que j’ai actuellement – elle – et, au final, tout ce que je souhaite à l’heure qu’il est. Pas d’histoire torturée, pas de drame romantique. Juste une amie, sans doute la seule qu’il me reste et peut-être même la meilleure, que j’ai envie de garder près de moi aussi longtemps que possible.  

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