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 How can I forget your love (ft. Elysée)

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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Dorian Charles Desclève
Dorian Charles Desclève
◗ HIBOUX : 164 ◗ REVELATEUR : How can I forget your love (ft. Elysée) Tumblr_inline_mx5cq65jM51ro4gn4
◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Alistair Adhémar ◗ CREDITS : Unserious
◗ SANG : premier Prince du Sang de France
◗ PENSINE : excellent duelliste, prince bègue dont tout le monde a entendu parler.

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MessageSujet: How can I forget your love (ft. Elysée)   How can I forget your love (ft. Elysée) EmptyVen 23 Mai - 19:06

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How can I forget you love? How can I never see you again? There is a time and place for one more sweet embrace, and there's a time when it all went wrong. I guess you know by now that we will meet again somehow. How, oh baby how can I begin again? How can I try to love someone new? Someone who isn't you? How can our love be true when I'm not, I'm not over you? I guess you know by now that we will meet again somehow.

Les mots se suivent et se ressemblent, tous fondus dans la même écriture fine, gracieuse, royale, de celle qui fut un jour ma meilleure amie. Je n’ai manqué que quelques jours de cours à cause d’une simple foulure – résultat de l’attentat – mais Elysée a tenu à me faire suivre les cours. Tout cela, bien sûr, avant que la nouvelle de mes fiançailles ne fasse le tour du château. Il est désormais impossible de croiser la comtesse sans prendre un coup au cœur. Plus les jours passent, plus elle me manque. Dans un monde qui tourne rond, Elysée est près de moi. Elle me tient la main, elle me sourit, elle embrasse mon cou. Elle m’aide à oublier l’absence de Solange, à combler le vide de mon existence. Elle m’aime, elle me désire, elle donne tout pour moi. Mais cet univers idyllique n’existe plus. Je l’ai moi-même réduit en cendres lorsque j’ai accepté d’épouser Diane. Lorsque je me suis lié à la belle sang-bleu, si différente de mon amie. Diane, que je ne peux plus repousser aujourd’hui, parce que je n’en ai ni la force, ni l’envie. Je voudrais simplement que tout se termine, très vite. Que l’on se dise « oui », que l’on passe à autre chose, que le monde sorcier nous oublie. Que l’on apprenne à vivre ensemble ; royaux, imparfaits, détestables. Et qu’Elysée ne soit plus une ombre au tableau. Mais je ne faisais que me leurrer, et les arabesques de ses lettres me le rappelaient elles aussi : je serai toujours fou amoureux d’Elysée Berthelot.
Je songe un instant à froisser les feuilles, comme si les jeter aux ordures allait m’empêcher de penser à la brune. Je me déteste, je la déteste, je nous déteste. Ces histoires de cœur ne devraient pas être si importantes. J’ai Diane, Diane m’a, nous nous aimons, n’est-ce pas le plus important après tout ? Je devrais oublier Elysée, me concentrer sur mon statut de prince. Être enfin digne des fonctions que l’on m’impute. Mais non ; je reste sensible, trop sensible. Je pense à Elysée, je pense à Solange, je pense à tout ce qui me manque et mon souffle se fait court, et ma bouche devient sèche, et mon pouls grimpe. J’entends mes parents à l’étage du dessous, en grande conversation avec les Deulceux, comme quasiment tous les jours. Une atmosphère pesante, que je peine à supporter encore. Si seulement il ne pouvait y avoir que Diane et moi… Mais non, il fallait que les adultes s’en mêlent, encore et toujours. Je descends les marches quatre à quatre, ma main serrant les feuilles de papier. Sortir d’ici, le plus vite possible. Même si c’est une erreur, même si Elysée me claquera la porte au nez et m’insultera. Aller la voir, parce qu’elle est la seule qui puisse m’aider. Diane n’a plus les épaules pour ça ; je vois bien qu’elle souffre de cette situation, bien plus qu’elle ne veut l’admettre. Sans doute ne s’attendait-elle pas à ce que Dorian Desclève lui mène la vie dure, et je suis le premier surpris. Moi, l’enfant bègue, moi, l’handicapé dont tous se moquent. Moi, futur époux de Diane Deulceux. C’est insensé mais pourtant tellement réel, tellement palpable, que je dois retrouver mon seul et unique repère. La personne qui donne un sens à ma vie. La femme que j’aime.
 
J’arrive chez la rubissane au bout d’une heure. Elle n’habite pas si loin, évidemment. J’ai juste traîné les pieds pour y aller, tiraillé entre l’envie de la voir et la peur du rejet. Elle me déteste, je le sais. La dernière fois que je l’ai vue, je lui ai promis de faire le nécessaire pour rompre mon engagement auprès de Diane. Pourtant, me voilà aujourd’hui, toujours fiancé – ou du moins, dans une ébauche de fiançailles scénarisée par nos parents respectifs –, idiot incapable de tenir une promesse. Mais comment faire lorsque l’on jure quelque chose à une personne en ayant garanti son opposé à une autre ? C’est impossible, tout simplement. Impossible à vivre, impossible à assumer. Impossible à justifier. Que je choisisse l’une ou l’autre, quelqu’un souffrira. Parce que je ne pourrai jamais tenir tous mes engagements. Jamais. Et Elysée le sait. Elysée s’en moque, même. Elle me veut, et ne pense pas à Diane, au semblant de couple que je forme avec elle. Elle pense à son bonheur avant tout, et je peux difficilement la blâmer ; si je pouvais me le permettre, je ferais la même chose.
Je plie les doigts, frappe mon poing contre la porte de bois vernis. Trois petits coups. Après quelques secondes, j’entends le cliquetis caractéristique de chez les Berthelot, et déjà, j’aimerais faire demi-tour. Une peur panique me prend au ventre. J’ai envie de rebrousser chemin, de ne plus jamais venir ici. Ne plus la voir, ne plus l’affronter ; mais voilà, c’est plus fort que moi, je m’enracine au sol. Je refuse de quitter ce seuil tant que je n’aurai pas vu ce visage que j’aime tant. Tant que je n’aurai pas essayé de la convaincre que je ne suis pas quelqu’un de mauvais, comme elle doit sûrement le penser depuis plusieurs semaines maintenant. La porte s’ouvre, je retiens mon souffle. Lorsqu’elle voit mon visage, elle se fige, paralysée. Mon cœur, quant à lui, s’arrête totalement de battre, figeant cette instant dans une bulle qui s’éclate bien trop vite, lorsque je murmure « bonjour ». J’attends une réponse, mais les secondes défilent sans qu’elle ne prononce un seul mot. J’aimerais la prendre contre moi, lui dire que je me sens seul, terriblement seul sans elle, mais je ne peux pas, parce que je sais qu’elle a plusieurs choses sur le cœur, et une rancune tenace. Je lève la main qui tient ses feuilles de cours, avant de laisser retomber mon bras contre mon corps, dans un bruit sourd. Impossible de lui dire la raison de ma venue, parce que les mots se bloquent dans ma gorge. Mon regard s’attarde derrière elle, sur le grand hall et plus loin, dans son séjour. Ses parents ne sont sûrement pas là ; ce serait le moment idéal pour discuter. Mes yeux trouvent de nouveau les siens, qui sont comme deux poignards prêts à me trucider au moindre faux pas. « Je… Je p-peux entrer ? » je balbutie, m’attendant à tout sauf à une réponse positive. Mais nous avons trop peu d’occasions de discuter en tête à tête, et c’est sans doute ce dont nous avons le plus besoin.


Dernière édition par Dorian Charles Desclève le Lun 26 Mai - 20:46, édité 1 fois
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: How can I forget your love (ft. Elysée)   How can I forget your love (ft. Elysée) EmptySam 24 Mai - 9:11

I CAN'T STOP THE BELLS RINGING SINCE YOU'VE BEEN GONE. I THOUGHT I WAS MOVING ON BUT I THINK OF NOTHING ELSE. I CAN'T BREAK THE SPELL, I STILL HEAR YOU EVERY PLACE. I CAN'T FORGET WHAT I SAW IN YOUR FACE: I KNOW EVERY INCH SO WELL.


De retour chez moi. Pour une courte durée. Juste le temps de retrouver mes esprits ; pouvoir souffler un peu, loin de l’agitation de l’académie. Me reposer. Pouvoir me réveiller sans cette boule constante, au creux de l’estomac, qui me dévorait lentement. Car je m’étais résignée. Tout espoir avait disparu. Je voulais oublier. Fermer les yeux et ne plus voir son visage. J’avais promis de me battre, mais la guerre s’était révélée trop épuisante. Même pour moi. J’avais perdu toute cette force qui brûlait en moi, depuis des années. En quelques jours, le feu s’était transformé en cendres. Celui qui m’avait donné la force de vivre avait fini par la détruire. Sans le vouloir, peut-être. Ou, intentionnellement. Je ne savais pas. Je ne savais plus. Je ne pleurais plus ; les larmes avaient séchées. Je ne riais plus ; mon rire s’était envolé. Dorian me manquait, bien sûr. Il me manquait comme si une partie de moi-même m’avait été retiré ; il était devenu un organe vital. Il était à la fois mon âme, mon corps et mon cœur. Je le savais : ma vie n’avait plus de sens sans lui. Mais il fallait avancer. Les dés étaient jetés depuis longtemps déjà. Malgré sa promesse de rompre les fiançailles, Dorian avait choisi. L’autre. Pas moi. J’étais seule, complètement seule. Je passais mon temps plongée dans mes livres – même si Alistair essayait parfois de me faire changer d’air. Alistair. Un véritable ami en cette période difficile. Difficile pour lui aussi. Lui qui vivait la même chose que moi. Lui qui devrait assister, comme moi, au mariage de l’amour de sa vie avec un autre. La vie n’était pas juste ; on l’apprenait toujours à ses dépens.

Trois petits coups se font entendre contre la porte en bois. Je sursaute. Parce que ces trois coups sont la signature du prince. De mon prince. Mais non, non, tentai-je de me raisonner. Dorian ne viendrait pas ici, pas maintenant. Les cheveux légèrement ondulés, tombant en cascade dans mon dos, vêtue d’une robe beige, s’arrêtant au-dessus des genoux, je reprends ma respiration. Et me dirige vers la porte d’entrée. Lentement, je déverrouille la serrure, avant d’ouvrir la porte. Je ne m’étais pas trompée. Il était bien là, face à moi. Le temps s’arrête, quelques secondes. Je ne bouge pas, alors que mon corps me supplie de lui claquer la porte au nez. Mais mon cœur refuse ; mon cœur se délecte de la vue. Mon cœur m’intime de le prendre dans mes bras, de passer ma main dans ses cheveux, de sentir son odeur, encore une fois, une dernière fois. Je ne bouge pas, n’obéissant ni au cœur, ni au corps. N’écoutant que la raison. « Bonjour » prononce-t-il lentement. Je ne réponds pas. A la place, j’attrape les pans de ma robe, pose mon pied droit derrière mon pied gauche, et je plie les genoux avant de me relever. Une révérence. Une manière de saluer qui n’était pas commune entre nous. Même s’il était un membre de la famille royale, j’oubliais toujours la manière correcte de le saluer (malgré les remontrances de mes parents). Dorian était une partie de moi-même, et entre lui et moi, nul besoin de tant de convenances. Mais, désormais, les choses avaient changé. Tout avait changé. Plus d’amitié, plus d’intimité. Rien que l’usage formel de la cour. Il lève une main emplie de feuilles. Je plisse les yeux et y reconnaît mon écriture. Alors, c’est pour ça qu’il vient jusque chez moi ? Pour me ramener des cours dont je n’ai pas vraiment besoin. Son bras retombe mollement le long de son corps, face à mon manque de réaction. Je croise son regard, et je ne peux y voir que le baiser échangé avec Diane. Le ou les baisers. J’imaginais tout ; les mains le long de son corps, remontant certainement jusqu’à son visage. L’avait-il embrassé de la même façon qu’il m’avait embrassé ? Lui avait-il promis les mêmes choses, les mêmes mensonges qu’à moi ? Je sentis mon visage se durcir, et devant son regard affolé, je compris qu’il se sentait mal à l’aise face à la froideur de mon regard.  « Je… Je p-peux entrer ?» Je reste plantée, là, face à lui, lui bloquant le passage. J’aimerais lui dire de partir, mais je sais que je n’en serais jamais capable. Je jette un regard vers les feuilles de cours, et je comprends que tout cela n’est qu’une excuse pour venir me voir. Que cherche-t-il à la fin ? Diane. Elysée. Diane ou Elysée. Diane et Elysée. Il était temps pour lui de faire un choix, et un choix définitif. Je finis par soupirer et me mettre sur le côté, lui laissant ainsi l’accès à ma maison. Ma respiration se coupe quand il passe à mes côtés. Je ferme la porte lentement et m’adosse contre celle-ci, me tenant le plus loin possible de Dorian. « Je suppose que tu n’es pas venu simplement pour me rendre mes cours. » Car ça aurait pu attendre. Je n’étais pas prête à le recevoir chez moi pour ça. « Qu’est-ce que tu veux, Dorian ? » Et je t’en prie, ne me sers pas encore l’un de ces refrains. L’un de ceux où tu me déclares n’aimer que moi, et où tu me promets de laisser tomber la petite blonde. Cette même blonde qui m’avait promis d’utiliser sur toi un sortilège d’amnésie. J’en frissonne encore. Mais après tout, qu’aurais-je fait à sa place ? Aurais-je accepté d’épouser un homme qui en aimait toujours une autre. Mais la question était, m’aimait-il vraiment ? Ou tout cela n’était-elle qu’une impression ? Peut-être s’était-il imaginé un amour commun avant de tomber sur Diane. Je ne savais plus. Je n’avais jamais vraiment su, finalement. Je reporte mon attention sur le garçon, toujours immobile, au milieu du grand hall. « J’attends. » déclarai-je, en haussant un sourcil. Mon ton froid l’effraierait, sans aucun doute. Qu’importe. Je n’avais plus la patience pour tous ces petits jeux. Il avait choisi. Il avait choisi Diane. Et, bon sang, qu’on me laisse en paix, maintenant. Qu’on me laisse mourir en paix. Loin de lui. Qu’on arrête de me forcer à regarder son visage, sans pouvoir l’embrasser, sans pouvoir le toucher. Qu’on arrête de m’imposer ce supplice infernal. Qu’il s’en aille. Loin de moi.
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MessageSujet: Re: How can I forget your love (ft. Elysée)   How can I forget your love (ft. Elysée) EmptyLun 26 Mai - 20:44

Je me hais. Je me hais tellement. D’être venu ici, alors que j’aurais dû me terrer dans un coin, me cacher pour toujours. Ne plus jamais voir Elysée. Je devrais être honteux, mais ce n’est pas le cas. Je devrais m’éloigner d’elle, parce que ce n’est pas correct ; mais je ne le veux pas. Au lieu de ça, je lui rends visite, parce que voir ses yeux scruter les miens, l’entendre s’adresser à moi, savoir que pendant que nous parlons, elle ne pense pas à un autre : tout cela me manque. J’aimerais lui présenter mes excuses, lui dire que jamais je n’ai eu l’intention de la faire souffrir, mais je sais parfaitement que c’est faux. Je sais qu’une partie de moi voulait qu’elle se languisse de ma présence, qu’elle se rende compte que je n’étais pas acquis. Que toutes ces années qu’elle avait passées à fréquenter d’autres garçons dans l’espoir de me voir réagir n’avaient fait que me rendre dur, presque trop. Et pourtant, pourtant, je l’aime. Et lorsqu’elle pose un pied derrière l’autre, saisit les pans de sa robe et esquisse une révérence, je ne peux m’empêcher de murmurer son prénom. Elle n’a jamais fait cela. Elle ne m’a jamais considéré comme un Prince, et alors que d’autres que moi en auraient été outrés, j’ai toujours trouvé cela normal, presque charmant. L'effronterie d’Elysée fait partie de ses plus jolies facettes – ce que je ne lui révèlerai jamais, bien sûr – et la voir se comporter de la sorte avec moi me révulse. Elle se redresse, plante son regard dans le sien, et déjà, je sais qu’elle me déteste, profondément. D’ailleurs, elle hésite à me laisser entrer, et je ne peux pas la blâmer. Je connais sa maison, depuis longtemps. Nous y avons passé de longues heures. Dans le salon, où nous aimions prendre le thé le dimanche. Allongés sur son lit, à refaire le monde, les mains enlacés. Dans la cuisine, pour tenter de nouvelles recettes de cuisine qui échouaient toutes lamentablement. Cette maison, ses occupants, je les connais. Et c’est d’autant plus difficile de revenir ici comme un étranger, un exilé, un apatride, qui chercherait simplement un endroit où il puisse être lui-même.
Elle se pousse finalement et je la contourne, si lentement et silencieusement que je peux l’entendre retenir son souffle sur mon passage. « Je suppose que tu n’es pas venu simplement pour me rendre mes cours » dit-elle, et lorsque je me retourne, je vois qu’elle s’est adossée à la porte. Silencieux, je l’observe, et elle ajoute rapidement : « Qu’est-ce que tu veux, Dorian ? ». Du reproche, de la douleur. Beaucoup, beaucoup d’amertume dans sa voix. Et je le comprends. Ce que je lui ai fait, je ne lui aurais pas pardonné si elle me l’avait infligé. Seulement, nous ne sommes pas dans cette situation, et nous n’aurions pas pu l’être. Elle est amoureuse de moi. Elle refuse de me voir fiancé à une autre. Et si elle ne m’avait pas avoué ses sentiments, je n’aurais probablement jamais révélé les miens. Peut-être ne les aurais-je même pas découverts. Parce qu’Elysée avait tellement l’habitude de se montrer avec d’autres garçons pendant notre adolescence que j’oubliais parfois qu’elle puisse être plus qu’une amie. Qu’elle puisse m’aimer. Que je puisse l’aimer. Elysée n’a jamais montré le moindre intérêt pour moi avant la Tour Carrée. Avant que nous ne nous rendions compte de la réciprocité de nos sentiments. « J’attends » déclare-t-elle, et presque instantanément, je réponds : « te voir ».

Je veux la voir. Je veux être avec elle, même si c’est pour se regarder dans le blanc des yeux, même si c’est pour s’insulter. Je veux frôler son visage du regard, je veux détailler ses tâches de rousseur. Je veux retomber amoureux d’elle, je veux souffrir, je veux qu’elle souffre. Et ça marche. Je la sens se raidir, me toiser soudain, comme si j’avais dit quelque chose d’impardonnable. Comme si je méritais la mort. Comme si elle pouvait me détester encore plus qu’avant. Je serre les dents, détourne le regard. Les prochains mots résonnent dans le hall, et j’ignore ce qu’elle en pensera. « Est-ce que tu… tu comptes aller au b-bal ? ». Je pose les feuilles sur le meuble de l’entrée puis plonge les mains dans mes poches. Comme d’habitude, je suis maladroit ; je ne devrais pas lui dire des choses de manière aussi cavalière. J’ignore comment Elysée réagira, mais je la connais. Je sais que lui demander cela, de cette façon, est un affront de plus. Parce que je n’ai pas le droit de lui poser cette question, comme si nous étions de simples amis. Nous serons toujours plus. Même lorsque je serai le mari d’une autre, même lorsqu’elle aura quelqu’un dans son lit, nous serons plus. J’observe Elysée, avec la seule envie de courir vers elle et l’embrasser, la serrer contre moi, lui dire que je l’aime, que je l’aime tellement et que je n’aurais jamais dû l’abandonner. Mais dans ses yeux, je vois le reflet de la haine. De la colère. De la trahison, celle dont je suis seul responsable. Je vois que malgré tout l’amour qu’elle a pour moi, rien de ce que je pourrai dire ne changera ce que j’ai fait. Parce que je suis encore avec Diane – même si nos fiançailles ne tiennent que par l’opération du saint esprit – et que je ne peux décemment pas briser cette union, comme je l’avais pourtant promis. Mes parents le refuseraient. Diane le refuserait. Et je serais vraiment un enfant si je faisais passer mes désirs avant mon devoir. Je ne peux pas laisser Diane. Je ne peux pas abandonner mes responsabilités. Mais je sais qu’Elysée voudrait que je le fasse. Elle qui est pourtant si proche de la monarchie. Elle qui aime tellement la famille royale. Elle donnerait tout pour que je les trahisse.
Évidemment, je ne l’invite pas au bal. Je ne le pourrais pas. Ça créerait un scandale sans précédent si je demandais à mon ancienne meilleure amie d’y assister avec moi, alors que je suis censé être fou amoureux de Diane. Mais je veux savoir si je risque de la voir là-bas. Si je risque de souffrir une nouvelle fois. Mes yeux s’attardent sur son beau visage, alors que je m’attends à recevoir son venin. Et cette fois, je l’aurai amplement mérité.
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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: How can I forget your love (ft. Elysée)   How can I forget your love (ft. Elysée) EmptyJeu 29 Mai - 9:27

Encore quelques jours plus tôt, je n’aurais pas imaginé que Dorian oserait venir jusque chez moi. Lui qui me fuyait depuis plusieurs semaines. Moi qui évitais son regard lorsqu’il nous arrivait de nous croiser dans les couloirs de l’académie. L’absence se faisait douloureuse ; elle laissait comme un creux, un trou dans ma vie. Je n’avais pas l’habitude d’avancer sans lui. Je n’avais pas l’habitude de passer une journée sans le voir, sans attraper sa main, sans admirer son sourire, sans écouter le son de sa voix. J’avais compris, cependant, que toutes ces choses ne seraient désormais que des souvenirs. Gravés à jamais dans mon cœur et dans mon âme. Lorsque l’on est encore enfant et que l’on s’amuse à imaginer notre avenir, on ne pense jamais aux malheurs que la vie pourrait nous infliger. Que Dorian puisse être fiancé à une autre, contre son gré, ne m’avait jamais traversé l’esprit. Que sa fiancée puisse lui plaire, non plus. Égoïstement, j’avais toujours cru en lui et moi. Même si les mots n’avaient jamais traversé ma pensée, j’étais persuadée qu’il comprenait mes plus profonds désirs. Car Dorian savait lire en moi. Il savait ce que je ressentais, il savait déchiffrer ce que je ne lui disais pas. Mais mon amour pour lui, il n’avait pas su le comprendre. Et je n’avais pas su lui décrire.

Face à moi, me dévisageant avec peine, je sentais mon cœur et ma raison se battre contre des sentiments contradictoires. D’une part, l’envie de le gifler, de lui faire aussi mal qu’il m’avait fait mal. De lui montrer ce que je ressentais au fond de moi. De lui explique les larmes séchées sur mon visage. La haine, la colère et la tristesse avec lesquelles je me levais, chaque matin. D’autre part, le besoin de le prendre dans mes bras, de l’embrasser, encore une fois. De lui montrer, cette fois, la force de mon amour. De lui décrire le futur que nous pourrions avoir ensemble, si seulement il nous donnait une chance. J’avais du mal à comprendre, au fond de moi, pourquoi je devais le convaincre de tout cela quand, pour moi, c’était une évidence. Je le détestais pour hésiter entre une autre et moi. Moi, qui l’avais accompagné tout au long de sa vie. Moi, qui l’aimais comme aucune autre. Moi, qui abandonnerais corps et âme pour lui. J’aurais abandonné mes rêves les plus chers. J’aurais même accepté de m’enfuir avec lui, loin, très loin, s’il l’avait fallu. Pour que ne l’on se retrouve enfin qu’à deux. Loin de cette monarchie, que j’avais tant aimée, et qui aujourd’hui, semblait me trahir. Je lui aurais donné n’importe quoi, si seulement il m’en avait laissé l’opportunité. Mais Dorian avait préféré une autre. Une hypocrite de première, qui n’hésiterait jamais à le manipuler et à le corrompre. J’aurais voulu faire comme lui : passer à autre chose, oublier son visage mais je n’y arrivais pas. Je n’avais jamais été aussi faible. Mais je savais que, sans lui, je n’avais plus de raison de vivre. Alors, quand je lui demande pourquoi il est ici, et qu’il me répond simplement que c’est pour me voir, je vacille, légèrement, avant de retrouver mon appui contre la porte. Je reporte mon regard sur lui. Un regard mêlé de haine et de désespoir. Pour me voir. Venait-il me voir pour se délecter de ma souffrance ? Ou, simplement, pour me regarder une dernière fois ? Une dernière fois avant que nos avenirs se scellent définitivement. Je ne réponds pas – je ne me sens pas la force de parler. Je sais que ma voix tremblerait, secouée par des sanglots que je m’efforcerais de cacher. Alors, je me tais, je garde le silence en attendant qu’il reprenne la parole.

« Est-ce que tu… tu comptes aller au b-bal ? » Sa question résonne dans le hall, et je lève des sourcils interrogateurs. Je croise les bras contre ma poitrine avant d’avancer de quelques pas. Je me tiens droite. « Bien sûr. » Que croyait-il ? Que je m’arrêterais complètement de vivre suite à son rejet. Il n’avait peut-être pas tort de penser cela ; si je m’écoutais, je resterais enfermée ici et ne remettrais plus jamais les pieds à l’école. Mais ma mère n’accepterait pas de me voir me morfondre ainsi. Une Berthelot, fille d’une Ombredame, ne pouvait pas se comporter de cette manière. Et toi ? avais-je presque envie de demander, mais je ne voulais pas entendre sa réponse. Celle où il me dirait s’y rendre avec sa chère et tendre. Celle que je méprisais du plus profond de mon être. « Alistair m’accompagnera. » Je reporte mon attention sur lui, essayant d’y croiser la moindre émotion. Parce que je sais qu’ils ne s’aiment pas, ne s’aimeront certainement jamais maintenant que Dorian épousera la fille dont Alistair est éperdument amoureux. Je sais qu’il faut que je lui dise. Que je lui avoue ce baiser échangé, l’autre jour. Pour lui faire du mal, peut-être, ou simplement pour être honnête – car le mensonge n’existait pas dans notre relation – je ne savais pas. Je me racle la gorge. « On s’est embrassés... Je l’ai embrassé… » Et cette fois, dans son regard, j’y croise de l’incompréhension, de la gêne et du chagrin. Il semble même en colère. Il imagine certainement le baiser ; comme j’imaginais depuis des jours celui ou ceux qu’il avait échangés avec Diane. Je hausse les épaules. « Ne me regarde pas comme ça. Je venais juste d’apprendre que tu… » Je m’interromps. Je n’allais pas lui dire que je savais qu’il avait embrassé sa fiancée. Je voulais l’entendre de sa bouche. Je voulais qu’il me regarde et qu’il me l’avoue, sans trembler. Sans regrets, par lâcheté. Comme l’homme qu’il était devenu. Je voulais qu’il me fasse mal, je voulais qu’il me donne une raison de le détester. Je voulais qu’il me dise qu’il avait aimé ce baiser, pour que je puisse finalement tourner cette douloureuse page. Je voulais souffrir, face à lui. Et je voulais qu’il souffre, avec moi. « Je venais d’apprendre quelque chose qui m’avait bouleversé. » Et Alistair était là. Quand tu ne l’étais pas. Quand tu m’abandonnais pour les bras d’une autre.

J’avance encore de quelques pas, je me rapproche de lui. Je reste cependant assez éloignée pour ne pas percevoir l’odeur de sa peau. Il attendait peut-être des excuses. Je ne m’excuserais pas. J’avais embrassé Alistair par simple esprit de vengeance, et même en l’embrassant, je n’avais fait que penser à lui. Mon amour, mon prince. Il hantait mes jours et mes nuits. Et, là, face à moi, je mourrais d’envie de le retrouver, de lui prendre la main et de l’emmener marcher, pieds nus, dans le jardin. Comme nous le faisions depuis notre enfance. Je rêvais de revenir en arrière, de revenir à ces années insouciantes ; quand l’amour n’existait pas, quand notre amitié était la seule chose qui comptait. Je rêvais de redevenir une enfant, avec lui à mes côtés. Je rêvais de ne l’avoir que pour moi. « Je suppose qu’on s’y croisera. » finis-je par ajouter. Et un léger sourire se dessine sur mes lèvres, en nous imaginant, nous quatre, face à face. « Diane sera certainement ravie de revoir Alistair. » Je ne savais pas si Dorian connaissait leur histoire ; mais peut-être finirait-il par comprendre que je n’étais pas la seule à maudire ces fiançailles idiotes.
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MessageSujet: Re: How can I forget your love (ft. Elysée)   How can I forget your love (ft. Elysée) EmptyJeu 29 Mai - 20:03

« Bien sûr » répond-elle avec un aplomb qui me déstabilise soudain, sans que sa réponse ne m’étonne vraiment. Bien sûr qu’elle y va – elle y va toujours. Elysée aime se montrer, porter une robe magnifique, se pavaner au bras de quelqu’un. Sauf que ce quelqu’un, d’habitude, c’est moi. Je l’accompagne, on s’amuse, on danse, on rit. Et je ne m’imaginais pas – stupide prince bègue – qu’avec mes fiançailles, ce rituel cesserait obligatoirement. Que nous serions obligés de ne plus nous montrer ensemble. Pire, qu’Elysée prendrait l’initiative d’aller à ce bal sans moi. Après tout, je ne peux pas lui en vouloir d’aller de l’avant. Je ne peux pas espérer d’elle qu’elle reste célibataire alors que j’aurai toujours Diane. Mais sa voix brise le silence une nouvelle fois, pour me dire des paroles que j’aurais aimé ne pas entendre. « Alistair m’accompagnera ». Alistair. L’héritier du comté du Berry, ce bourgeois qui ne me ressemble pourtant en rien. Il aime dilapider son argent dans les soirées mondaines et les costumes hors de prix alors que moi, j’aime acheter des livres. Et pourtant, Elysée va au bal avec lui. Évidemment. La comtesse devait bien trouver quelqu’un, et qui de mieux qu’un comte pour cela ? Alistair Adhémar est beau – même si ça me coûte de l’admettre – et sympathique. Tout le monde l’aime. Tout le monde, sauf Gautier et moi. Je me redresse, ose un léger signe de la tête, simplement pour lui montrer que j’accepte qu’elle aille au bal avec lui, que je ne lui en veux pas, que je ne suis pas jaloux. Sa voix s’élève pourtant de nouveau. « On s’est embrassés... Je l’ai embrassé… ». Un instant, je crois qu’elle plaisante. Qu’elle souhaite simplement me faire enrager, qu’elle aimerait que je m’énerve. Mais je comprends rapidement que ce n’est pas le cas, et qu’elle me dit la vérité. Et après tout, je devrais m’en moquer. J’ai arrêté de compter tous les petits-amis qui ont défilé depuis toutes ces années ; Elysée n’a pas souvent été célibataire, et ne s’est jamais privée pour me le faire savoir. Alistair Adhémar n’est qu’un garçon de plus à ajouter à son compteur. Seulement, là, il s’agit d’un comte, de quelqu’un qui peut rivaliser avec moi. De quelqu’un de meilleur ; plus drôle, plus charmant, plus charismatique. Un garçon qui porte régulièrement Juliette à son bras alors que celle-ci avait refusé de m’épouser. Un garçon dont Diane a été terriblement éprise – toute l’école est au courant, de toute façon. Un garçon qui a le monde entier à ses pieds. « Oh », je dis simplement, parce que je ne sais pas quoi dire d’autres. Oh, tu l’as embrassé. Oh, tu l’aimes peut-être. Oh, ce n’est pas surprenant, parce qu’il est tout ce que je ne suis pas. Il est parfait, et c’est pour ça que je le hais. Sans que je le veuille, mes yeux doivent montrer tous ces sentiments, car Elysée s’empresse d’ajouter : « ne me regarde pas comme ça. Je venais juste d’apprendre que tu… ». Que je ? Que je choisissais Diane ? Que je me fiançais avec elle ? Je fronce les sourcils, attends qu’elle finisse. Finalement, les mots sortent de sa bouche après un instant de silence, pendant lequel je sens qu’elle tente de se ressaisir. « Je venais d’apprendre quelque chose qui m’avait bouleversé ». Droit comme un i, je l’observe un moment, avant de dire doucement. « Ta… ta vie t’appartient, Elysée. J-j’ai embrassé D-Diane aussi, ap-après tout ». Et si je voulais vraiment la faire souffrir, je lui dirais que j’ai aimé ça. Que j’ai aimé embrasser une fille qui semblait m’aimer, s’intéresser à moi, après toutes ces années d’Elysée et ses petits copains successifs, d’Elysée et ses problèmes sentimentaux, d’Elysée et ses chagrins d’amour que Dorian, le loyal ami, devait toujours consoler. Mais je garde ma bouche fermée car je sais que si je commence à énumérer les griefs que j’ai contre la jolie brune, je risque de ne plus pouvoir revenir en arrière. Je me contente de la regarder sans ciller, puis murmure, presque pour justifier mes dernières paroles : « c’est ma fiancée ».

Quelques pas, juste pour s’approcher de moi ; peut-être pour me provoquer, me faire réagir. Mais je suis étrangement calme et impassible, comme si la colère n’avait pas de prise sur moi. Comme si Elysée en avait trop fait, durant toutes ces années, pour que je ressente encore de la jalousie à l’évocation d’un autre garçon. « Je suppose qu’on s’y croisera, affirme-t-elle simplement, et presque souriante – mais je sais qu’elle déploie simplement tout son cynisme –, elle ajoute, Diane sera certainement ravie de revoir Alistair ». Elle se tient à bonne distance de moi, et je sais pourquoi. Parce qu’elle est amoureuse. Parce qu’elle ne veut pas de proximité. Et c’est pourtant plus fort qu’elle ; elle s’est rapprochée, elle me jauge, elle hésite à aller plus loin. Je le sais parce que je la connais par cœur. Elysée Berthelot n’a aucun secret pour moi, et elle déteste ça. Elle déteste aujourd’hui cette amitié qu’elle avait autrefois tant chérie. Elle s’en veut de n’avoir rien dit plus tôt. De ne pas m’avoir retenu. Et elle aimerait que je ne sois qu’un étranger de plus, mais ce n’est pas le cas. Alors, je la provoque, et fais deux petits pas dans sa direction. Nous sommes maintenant si proches que je sens son parfum, acidulé, différent de celui de Diane qui est désormais plus familier, plus doux. « Adhémar n’est qu… qu’un c-comte ». Les mots sont susurrés avec une violence qui m’est d’habitude étrangère. Je ne rappelle jamais à Elysée que son rang – et celui de toutes les familles comtales – n’est pas si important que ça. Je sais à quel point elle aime penser qu’avec son sang-pur, toutes les portes du royaume lui sont ouvertes. Mais elle se trompe. La porte de ma chambre à coucher n’est ouverte qu’aux sangs-bleus, et c’est ce qui lui empoisonne la vie aujourd’hui. Je redresse un peu la tête, altier comme je ne l’ai jamais été. Faire du mal à la rubissane n’a jamais été mon but ; mais puisqu’elle veut me faire souffrir – moi qui n’ai pourtant pas mon mot à dire dans toute cette histoire car sinon, je l’aurais évidemment choisie –, je ne compte pas baisser les yeux et prendre un air penaud. Le manque de tact de Diane m’endurcit, et je suis sûr qu’Elysée le voit. Elle se rend compte que le plus inoffensif des chatons possède aussi des griffes. « Vous allez t…très bien ensemble ». Je garde les yeux plantés dans les siens, tentant tant bien que mal de cacher la rage qui m’habite à cet instant. Si elle veut me faire souffrir, il va falloir faire mieux que ce petit comte de pacotille.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: How can I forget your love (ft. Elysée)   How can I forget your love (ft. Elysée) EmptyJeu 29 Mai - 21:18

Bien sûr, j’aurais aimé le voir ressentir le même désespoir que j’avais ressenti. Bien sûr, j’aurais peut-être aimé le voir lâcher une larme, ou deux, tout comme les larmes avaient coulé sur mes joues quelques jours plus tôt. Mais Dorian laisse à peine paraître ce qu’il ressent. Rapidement, il redevient maître de ses émotions. Après tout, ce n’est pas la première fois que je lui avoue avoir embrassé un autre que lui. Comme toujours, j’avais essayé, par ces mots, d’attiser sa jalousie. Comme toujours, j’avais échoué. Dorian était bien plus intelligent que cela ; il savait comment ne pas se laisser prendre à mon jeu. « Oh » est la réponse dont je dois me contenter. Je hausse les épaules. Comme tu dis, mon prince. J’aimerais lui dire que le baiser n’était qu’une erreur, un moyen d’oublier pendant quelques secondes qu’une autre que moi avait posé ses lèvres sur celle de mon aimé. J’aimerais lui dire que je n’ai pas oublié. Alistair aurait été parfait, pourtant. Il était beau, il avait un charme fou qu’il savait utiliser à merveille. Il était confiant – beaucoup plus confiant que Dorian. Lui, savait jouer avec les mots ; lui, savait séduire les jeunes filles. Toutes lui tournaient autour, jetant sur lui des regards amourachés qu’il remarquait à peine. Car, Alistair ne rêvait que d’un seul regard. Un regard qui, désormais, ne regardait que mon ancien meilleur ami. Dans cette histoire, lui comme moi étions perdants. Lui comme moi étions destinés à voir ceux que nous aimions ensemble, loin de nous. « Ta… ta vie t’appartient, Elysée. J-j’ai embrassé D-Diane aussi, ap-après tout » Je souris faiblement. « Je sais. » Je croise son regard, et baisse rapidement les yeux. Je sais que tu l’as embrassé. Plusieurs fois, sûrement. J’avais voulu l’entendre de sa propre bouche – peut-être parce que j’espérais encore qu’Alistair m’ait menti. Que Dorian ne puisse pas me faire une chose pareille. Qu’il ne puisse pas en embrasser une autre quand je passais des journées à l’attendre. Attendre qu’il rompe son engagement comme il me l’avait promis. Mais cette promesse-là, il ne l’avait pas tenu. Il avait préféré me mentir pour protéger sa fiancée. Sa petite Diane adorée. Celle qui, toute sa vie durant, l’avait à peine regardé. Celle qui l’avait évité, toute une année, fuyant la tristesse et le désespoir. Celle qui, à la vue d’une simple bague de fiançailles, tombait en émoi. Une manipulatrice idiote, avide de pouvoir, avide d’argent. « C’est ma fiancée » Un léger rire s’échappe de ma bouche. Cette fois, je jette un coup d’œil à Dorian et ne détourne pas le regard. « Bien sûr, cela excuse tout. »

J’évoque Diane et Alistair, comme un moyen de défense. Pour le blesser, peut-être. Pour lui montrer que Diane a vécu d’autres choses bien avant de le connaître. Mais, quand je le vois s’avancer, à son tour, vers moi jusqu’à ce que quelques centimètres à peine finissent par nous séparer, je comprends que c’est à son tour de me provoquer. Cela me surprend, bien sûr. Dorian, aujourd’hui, ne semble plus avoir peur du monde qui l’entoure. A son tour, il veut me faire souffrir. J’aurais dû me reculer, me détourner de lui – ne plus lui faire face, certainement, pour pouvoir éviter son regard. Ce regard qui me toisait et me jugeait, sans aucune gêne. Comment les choses avaient-elles pu changer à ce point entre nous, je ne savais pas. J’aimerais presque lever la main pour la poser sur sa joue, en attendant qu’il me crache son venir. Mais je n’en ai pas le temps. « Adhémar n’est qu… qu’un c-comte. » Je ferme les yeux. Parce que derrière ses mots, je comprends ce qu’il ne veut pas me dire : Tu n’es qu’une comtesse. Une comtesse. Par rapport à lui, je ne suis rien. Rien. Lui, enfant royal, Prince. Fiancé à une duchesse, au sang bleu. Il me renvoie la vérité en face, celle qu’il ne m’avait jamais révélée. Celle qu’il avait refusé de me dire parce qu’il ne considérait pas, autrefois, que mon titre était un problème. Je rouvre sur lui des yeux brillants mais relève légèrement la tête, tout comme lui, pour me redonner une contenance. « Alistair n’est peut-être qu’un comte, mais jamais il ne trahirait les gens qu’il aime. »  Chacun ses défauts. Cette fois, je me détourne, tournant presque le dos à Dorian, quand celui-ci prononce une dernière phrase, une phrase qui – il le sait – n’enragera. « Vous allez t…très bien ensemble » Pauvre con. Je fais volte-face, et au lieu de le gifler, comme mon premier instinct me l’avait dicté,  j’attrape le col de Dorian et le force à reculer jusqu’à ce qu’il heurte violemment le mur de la cage d’escalier. Je me colle à lui, attrape sa main que je pose de force dans le bas de mon dos. Je glisse ensuite ma main dans ses cheveux et lui susurre à l’oreille : « Tellement mieux que toi et Diane. » Ma main descend, effleure sa joue, jusqu’à atteindre son torse. « Tellement mieux que toi et moi. » Personne n’aurait cru en notre couple, de toute façon. Pas même lui. Alors, pourquoi continuer à se battre quand tant de gens pensaient que nous ne pourrions jamais être heureux ensemble ? Je dévisage Dorian, de ses cheveux en bataille jusqu’à son menton, de ses yeux bleus jusqu’à ses joues colorées. J’attrape la main libre de Dorian, enlace mes doigts aux siens, et la fait remonter de ma cuisse jusqu’à ma taille, à la limite de ma poitrine. Enfin, je finis par m’approcher de lui et effleure ses lèvres de mes doigts avant d’y déposer un léger baiser. Car si Dorian voulait me provoquer, il ne savait pas à qui il se mesurait. Je savais pertinemment quels étaient mes atouts, et je connaissais assez le prince pour savoir ce qui le ferait flancher. Je me recule enfin, et déclare d’une voix froide : « Eh bien, maintenant que tu m’as vu et que tu sais que je viens au bal, as-tu quelque chose à ajouter ? » J’avais encore du mal à comprendre le sens de sa venue. Il se doutait bien que, cette année, nous ne nous rendrions pas ensemble au bal – non pas que j’aurais refusé son invitation s’il me l’avait proposé. Encore légèrement tremblante (les tremblements étaient dus à l’effet de ses mains sur mon corps), j’attends fermement sa réponse. J’aimerais pouvoir m’approcher de lui, à nouveau, et l’embrasser. Mais d’un vrai baiser, cette fois. J’aimerais surtout pouvoir l’embrasser en sachant que cette fois, Dorian n’appartient qu’à moi. Mais il semble que ce moment n’arrivera jamais – surtout s’il prend un malin plaisir à me rappeler qu’il est fiancé, et heureux de l’être. Heureux fiancé, contre la malheureuse rejetée. C’est à celui qui fera le plus souffrir l’autre.
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Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: How can I forget your love (ft. Elysée)   How can I forget your love (ft. Elysée) EmptyVen 30 Mai - 17:39

Diane Deulceux et Dorian Desclève. Parfois, je me souviens de cette journée : celle où tout a changé. Où j’ai demandé la main de Diane, où elle a refusé avant d’accepter, à contrecœur. Où nous avons échangé un baiser, premier d’une longue lignée. Où mes sentiments pour elle étaient alors absents, mais où je faisais semblant, comme toujours. Je lui avais dit ces mots qu’elle ne m’a depuis jamais pardonnés : « je ne cesserai jamais de l’aimer ». Évidemment, je parlais d’Elysée. Mais depuis, un doute s’était installé. Et si j’avais simplement peur que ma meilleure amie souffre ? Si je n’étais pas vraiment amoureux d’elle ? J’y ai souvent pensé, sans jamais trouver de réponse. Évidemment, j’aurais supporté qu’Elysée se marie à un autre que moi, elle qui n’avait jamais fait mention de ses sentiments, elle qui semblait ne voir en moi qu’un ami avec un défaut d’élocution. Si elle me l’avait dit plus tôt, qui sait ; j’aurais peut-être senti ce changement en moi, j’aurais peut-être éprouvé la même chose. Mais je m’étais habitué à n’être qu’un ami. Et même si les foutues pierres de la Tour Carrée s’étaient illuminées lorsque nous nous trouvions tous deux là-bas, ça ne veut rien dire. Ça ne veut pas dire que je l’aime, ça ne veut pas dire que nous sommes faits l’un pour l’autre. Ça signifie simplement qu’à cet instant, Elysée m’a ouvert les yeux sur une autre possibilité, une que je n’avais jamais considéré auparavant : elle.
Mais Diane est ma fiancée. Diane est celle que j’ai choisie, qui m’a choisi, et même si nous nous disputons régulièrement, je n’ai pas d’autre choix. Car jamais mes parents n’accepteront qu’Elysée soit mon épouse. Ma petite-amie, éventuellement ; mais elle ne dépassera pas ce stade. Je devrais les défier, leur imposer mes choix. C’est ce qu’elle ferait. Mais moi, je ne suis pas Elysée. Je ne suis pas Alistair Adhémar. Moi, je baisse les yeux et j’obéis, parce qu’un prince – à l’inverse de ce qu’on pourrait croire – n’a pas un pouvoir absolu. Un prince n’est qu’un esclave du pouvoir. Et Elysée n’est qu’une comtesse, certes, mais cela signifie aussi qu’elle a le choix. Qu’elle peut décider de sa vie. Et ça me fait crever de jalousie. « Alistair n’est peut-être qu’un comte, mais jamais il ne trahirait les gens qu’il aime » déclame-t-elle presque, et je plisse les yeux. Les gens qu’il aime. Je secoue la tête. « Il a couché avec t-toi… Ça ne v-veut pas dire qu’il… t’aime » je lâche dans un murmure, froid comme je ne l’ai jamais été avec Elysée. Alistair Adhémar n’aime que lui. Au mieux, il considère la rubissane comme un moyen pratique d’assouvir ses pulsions. Mais ça ne fait pas d’elle son amie, encore moins son amour. Je tremble presque de rage. Parce que je sais qu’ils sont parfaits l’un pour l’autre. Je sais que s’ils se mettaient ensemble, ils pourraient probablement s’aimer. Elysée est facile à aimer. Elle est belle, drôle, intelligente, tendre. Elle est aussi terriblement têtue et cynique, mais ce n’est pas vraiment un défaut. Et lui aussi, en réalité. Les gens l’aiment quasiment instantanément, parce qu’il sait parler, parce qu’il a ces airs royaux que même moi, je n’ai pas. Parce qu’il est beau, drôle, et un excellent sorcier de surcroit. Je ne l’aime pas, je ne l’aimerai jamais. J’aurai toujours ce sentiment d’infériorité en le regardant, en croisant ses iris foncés dans lesquels tant de filles rêveraient de se noyer. Il a tout, et je n’ai rien. Et pourtant, j’ai ce qu’il voudrait : Diane Deulceux. Elysée et Alistair vont bien ensemble parce qu’ils ne sont pas avec ceux qu’ils aiment, parce qu’ils désespèrent de les regagner un jour. Et elle n’aime pas que je lui dise. Sans ménagement, elle me plaque contre le mur de la cage d’escalier, prend ma main pour la poser de force dans son dos. Jamais je ne l’ai vue comme ça. Perfide, blessante, presque méchante. Je sens ses doigts s’immiscer dans ma chevelure brune, puis sa voix s’élève, sifflante. « Tellement mieux que toi et Diane ». Elle ose prétendre connaître nos sentiments. Nous dire que nous ne nous aimons pas, alors qu’elle ne sait rien. « Tellement mieux que toi et moi » ajoute-t-elle, sa bouche appuyant distinctement le « moi » comme s’il s’agissait du crime ultime. Parler de nous. Avant que j’aie le temps de réagir, elle saisit ma main qu’elle pose sur sa cuisse, puis fait remonter lentement le long de ses courbes. Mais je reste étrangement impassible. Je lui en veux tellement que je ne la désire pas, à cet instant. J’aimerais seulement qu’elle cesse ses jeux. Qu’elle arrête de me faire payer de ne pas l’avoir choisie alors que c’est elle qui m’a ignoré pendant toutes ces années, elle qui souhaitait que je me batte alors qu’à aucun instant, elle ne m’a montré son intérêt pour moi. Ses doigts viennent effleurer mes lèvres, puis sa propre bouche vient se poser contre la mienne. Mais ce semblant d’amour, cette provocation supplémentaire, n’a pour effet que de me rendre plus furieux encore. Elle recule, puis déclare froidement : « Eh bien, maintenant que tu m’as vue et que tu sais que je viens au bal, as-tu quelque chose à ajouter ? ». Je m’approche soudain d’elle, plus lentement que je ne le voudrais, et c’est mon tour de l’acculer contre le mur de l’entrée. Je pose ma main sur son ventre, presque tendrement, mais les mots sont crachés comme une insulte. « C’est c… comme ça alors, Elysée ? T-tu préfères oublier d… dix ans d’amitié parce que j-je n’ai pas fait le choix que tu… tu souhaitais ? ». Mes iris scrutent les siens, parce que j’essaie de la comprendre. Celle qui autrefois n’avait aucun secret pour moi est désormais une énigme, un mystère que même moi, je ne peux comprendre. Si elle m’aimait vraiment, elle serait là. En tant qu’amie, en tant qu’amour secret, peu importe : elle serait là. Or ce n’est pas le cas. Elle m’a abandonné, elle m’a lâché. Elle m’a laissé me dépêtrer tout seul d’une situation désastreuse alors qu’elle me connaissait. Elle savait que je n’en avais pas le courage, que je n’étais que le prince bègue, bon à obéir aux ordres de sa royale famille. Je suis presque méprisant lorsque je chuchote les prochains mots. « Amuse-toi b-bien avec ton stu… stupide comte, mais tu n’as p-pas le droit de dire… que je t’ai t-trahie ». Mes doigts s’agrippent au tissu de sa robe, et je déglutis lorsque je m’aperçois enfin de cette proximité soudaine. Comme pour interdire au chaton de revenir alors que le lion surgit enfin, j’attrape son poignet de ma main libre. Mais Elysée me connaît mieux que quiconque. Il ne lui faudra pas longtemps avant que je ne ronronne de nouveau.
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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: How can I forget your love (ft. Elysée)   How can I forget your love (ft. Elysée) EmptyMar 3 Juin - 10:34

Don't go you know you'll break my heart. She won't love you like I will. I'm the one who'll stay when she walks away and you know I'll be standing here still. I'll be waiting for you here inside my heart. I'm the one who wants to love you more. You will see I can give you everything you need. Let me be the one to love you more.
+++


C’est à son tour de s’approcher à nouveau de moi, alors que je souhaitais à nouveau mettre de la distance entre nous. J’aurais voulu qu’il parte, qu’il quitte la maison, avant que je ne me mette à pleurer sur mon triste sort. Je voulais qu’il me voie plus forte que je ne l’étais vraiment. Je voulais qu’il pense que toute cette situation ne m’atteignait pas réellement. Que j’aurais pu me relever facilement, en claquant des doigts. Tirer un trait sur lui, sur notre amitié, sur la plus grande partie de ma vie. Mais Dorian ne voit pas les choses sous cet angle. Dorian s’approche de moi, et cette fois, c’est lui qui me pousse contre le mur. Il pose sa main sur mon ventre et, instinctivement, ma main s’agrippe à la sienne. Mes yeux cherchent les siens. Il semble en colère, et je comprends ce sentiment. Je l’ai sûrement provoqué, un peu trop, peut-être. « C’est c… comme ça alors, Elysée ? T-tu préfères oublier d… dix ans d’amitié parce que j-je n’ai pas fait le choix que tu… tu souhaitais ? » Je secoue la tête. Ma main se lève jusqu’à atteindre une mèche de ses cheveux, avec laquelle je joue distraitement. « Je n’oublie rien, Dorian. » Je ne pourrais jamais oublier toutes ces choses que nous avons traversées ensemble. Notre enfance, notre adolescence, la mort de Solange, nos rituels. Nos projets et nos rêves. Nos mains enlacées, notre premier baiser déguisé au Berry, mon premier je t’aime, son premier je t’aime. Tout ce qu’il avait fait pour moi. Tout ce que j’avais fait pour lui. Notre passé, notre présent. Je ne pourrais jamais rien oublier. Mais… Tout avait changé, n’est-ce pas ? Tout était différent, à présent. Rien ne pouvait être comme avant. « Mais, je suis amoureuse de toi, Dorian. Je l’ai probablement toujours été, et il est possible que je le sois encore pendant un long moment. » Je déglutis, et laisse retomber ma main le long de mon corps. « Je ne vais jamais supporter de te voir avec une autre. Il vaut mieux que tu t’éloignes, que tu ne reviennes jamais… » Je détourne le regard, m’apprêtant à lui demander l’impossible. « Si, pour toi, notre amitié compte encore, ne m’impose pas cette souffrance. Laisse-moi t’oublier, Dorian. » Je bats des cils rapidement, pour effacer les larmes qui me montaient aux yeux. Car imaginer ma vie sans lui m’est difficile. Mais, je n’ai plus le choix, à présent. Il faut que j’avance. Comme lui avancera avec sa fiancée, sa future épouse.

« Amuse-toi b-bien avec ton stu… stupide comte, mais tu n’as p-pas le droit de dire… que je t’ai t-trahie » C’est à son tour de se montrer froid, méprisant, presqu’insolent. Je sais que derrière ce ton se cache un soupçon de jalousie – du moins, je l’espère. L’une de ses mains s’accroche au pan de ma robe, tandis que l’autre m’attrape le poignet, avec force. « Tu n’as pas tenu ta promesse. C’est pareil. » Il me tient toujours fermement, et nous sommes si près, si près que nos souffles se mêlent. Son corps m’appelle presque. Je meurs d’envie de me presser contre lui, une nouvelle fois, une dernière fois, attraper son visage, embrasser son front, son nez, ses joues, ses lèvres. Toucher, caresser son corps. Découvrir les moindres pans de sa peau. Rien qu’une fois. Une seule fois. Personne ne le saurait, personne. Mais il me faut résister. Car je détesterai l’idée de partager, avec lui, mon lit et d’être ensuite laissée sur le côté, quand il ira retrouver sa promise. Elysée Berthelot n’aurait jamais pensé être rejetée pour une autre. Surtout pas de sa part. J’apprenais, à mes dépens, qu’il ne faut jamais prendre une relation pour acquis. Les choses se transforment, évoluent. J’étais arrivée trop tard. Dorian avait fait son choix. J’avais juste besoin de savoir… Après quelques tentatives manquées, je parvins enfin à me libérer de sa main. Lentement, je pose ma main sur sa joue, que je caresse avec douceur. « Une dernière chose… » Je lève des yeux vers lui, tandis qu’il me scrute avec interrogation. « Pourquoi elle ? » Ma main descend jusqu’à son épaule. « Pourquoi elle ? Quand je t’aurais donné le monde… sans sourciller. » Cette fois, une larme, ou deux, coulent sur mes joues sans que je n’aie le temps de les interrompre. Pourquoi elle ? Cette question qui me trotte dans la tête, depuis des semaines. Pourquoi décider d’aimer une autre personne, quand je l’aimais bien plus que n’importe qui. C’est vrai qu’il était difficile pour moi d’admettre que Dorian puisse en aimer une autre quand, moi, je n’aimais que lui. J’avais peut-être été idiote de croire qu’une histoire d’amour était possible entre un sang bleu, un prince, un futur roi, peut-être, et un sang pur, une simple comtesse, qui ne serait finalement jamais rien de plus. Mais j’y avais cru, j’y avais cru. Parce que je n’étais encore qu’une petite fille, et que j’imaginais que les contes de fées existaient, et que l’amour pouvait survivre à tout. J’aurais aimé qu’il me laisse une chance, la chance de l’aimer un peu. De lui montrer ce que la vie à deux pouvait être. Mais Dorian choisissait la facilité – comme toujours – car il savait qu’avec moi, rien ne serait facile. Il lui faudrait tenir tête à sa famille, il lui faudrait fuir. Et notre vie à deux. Il l’imaginait surtout chaotique, remplie de disputes au milieu de la passion qui nous consumerait. C’était fort possible. Mais je ne comprenais pas, j’avais beau essayer, je n’y arrivais pas. Je ne comprenais pas pourquoi il ne voulait pas essayer. Même un jour, même une semaine. Un peu. Il me rejetait sans savoir ce que je pouvais lui offrir. Moi, celle qui l’aimerait plus que n’importe quelle autre. Celle qui lui donnerait plus que n’importe qui. Il partait, me brisait le cœur. Il épousera une autre fille. Il me détruira. Et moi, je n’avais besoin que d’une chose : être dans ses bras, qu’il m’aime à nouveau comme il m’avait aimé, peut-être, auparavant. Et même si je décidais de l’oublier, je savais, je savais qu’au fond de moi, je continuerais à l’attendre. Toute ma vie, s’il le faut. Jusqu’à ce qu’il me revienne. Car, sur ce point là, je n’avais pas de doute. Dorian pouvait bien se marier avec Diane. Ils pouvaient avoir des enfants, vivre des années heureuses, Dorian finira toujours par me revenir. Que ce soit dans quelques mois ou dans des années. Dorian me reviendra. Quand il réalisera qu’il n’y a que moi qui peut l’aimer avec tant de force, Dorian reviendra.
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Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: How can I forget your love (ft. Elysée)   How can I forget your love (ft. Elysée) EmptyDim 13 Juil - 21:15

Nos moments passés ensemble me reviennent en mémoire, lorsqu’elle m’avoue n’avoir rien oublié. Et pourtant, pourtant ; je sens dans ses mots, dans sa voix, que ce ne sera plus jamais comme avant. Les moments de complicité que nous partagions autrefois sont devenus des crève-cœur qui nous bouffent, nous terrorisent, nous tuent. Sa main glisse dans mes cheveux, et je réprime un frisson. Ce geste n’est plus anodin. Sentir sa peau contre la mienne est presque devenu désagréable, déroutant, loin des habitudes familières que nous avions prises. Elysée est une étrangère, et ça me brise le cœur. Elle n’oublie pas notre passé ensemble, nos moments complices, mais, mais… « Mais, je suis amoureuse de toi, Dorian. Je l’ai probablement toujours été, et il est possible que je le sois encore pendant un long moment. Je ne vais jamais supporter de te voir avec une autre. Il vaut mieux que tu t’éloignes, que tu ne reviennes jamais… ». Elle tourne la tête, ses yeux se détachant des miens, et je sens que ce qu’elle va dire me déplaira forcément. « Si, pour toi, notre amitié compte encore, ne m’impose pas cette souffrance. Laisse-moi t’oublier, Dorian ». Elle n’a donc pas la force de maintenir notre amitié en vie, alors qu’elle l’avait pourtant promis, juré, de rester quel que soit mon choix. La seule déduction possible, c’est qu’elle n’est pas assez forte pour cela. Elysée est à terre, fatiguée, effondrée. Elle veut simplement m’oublier, passer à autre chose ; avec Alistair, probablement. Grand bien lui fasse. Je ne lui ferai pas le plaisir de souffrir de son absence. Et même si c’est de ma faute si nous en sommes là, je refuse de m’incliner devant une comtesse, même s’il s’agit de ma meilleure amie – pardon, de mon ex meilleure amie.
Lorsque sa voix s’élève de nouveau, c’est pour m’asséner un nouveau coup de poignard. « Tu n’as pas tenu ta promesse. C’est pareil ». Je l’ai donc trahie, sans même le vouloir. Parce que je n’ai pas voulu prendre de décision tout de suite, parce que j’ai le cœur trop grand, parce que j’aime Diane trop fort. Je n’ai pas tenu ma promesse de laisser tomber la blonde pour la brune, de défier mes parents en n’acceptant pas le choix qu’ils avaient fait pour moi. J’ai été lâche, odieux. Je ne méritais même pas qu’elle m’ouvre sa porte, et pourtant, nous sommes là. Elle, acculée au mur et moi, presque pressé contre son corps, avec pour seule réponse à ses mots assassins mon souffle lourd et fiévreux. Je veux me montrer distant, je veux la détester, mais je n’y arrive pas. Elle se libère finalement de mon emprise, après quelques secondes de silence, et pose sa main sur ma joue, m’arrachant de nouveau quelques frissons. De nouveau fragile, en miettes, Elysée plante son regard dans le mien. « Une dernière chose », murmure-t-elle, et je réponds « quoi ? » dans un souffle chaud, mon cœur à la lisière de mes lèvres. « Pourquoi elle ? Pourquoi elle ? Quand je t’aurais donné le monde… sans sourciller », et les larmes coulent alors sur ses joues. J’oublie un instant ma pudeur, ma retenue, et cueille du pouce les gouttes qui perlent au coin de ses yeux. Mais cette question n’appelle qu’une seule réponse, que je murmure à mon tour. « Demande à ton comte ».

S’il est une chose que je n’ai jamais comprise, c’est l’amour. Je ne l’avais pas connu jusqu’à aujourd’hui ; je n’avais même pas espéré apercevoir un jour ce sentiment. Alors l’embrasser du jour au lendemain, ça me dépasse, ça me déboussole. Je soupire et ferme un instant les paupières. Je prends la main d’Elysée, la serre dans la mienne. « J’ai toujours dou… douté que tu puisses m’aimer un- un jour ». Mes yeux se rouvrent sur ceux de mon amie, pleins d’incompréhension. D’amertume. De colère. Mais c’est la vérité, et elle le sait. Ma main glisse sur sa joue, saisit doucement son visage ; mon autre main rattrape son poignet, sans violence, cette fois. Je n’ai jamais su expliquer mes sentiments à Elysée. Je n’ai jamais su les expliquer tout court, en réalité. Seule Solange devinait mes pensées les plus secrètes, et savait les traduire avec des mots. Elle m’aurait dit quoi faire. Elle m’aurait forcé à choisir entre Elysée et Diane, en me faisant prendre nécessairement la bonne décision. Mais Solange n’est plus là, et je ne peux me fier qu’à moi-même, désormais. Je n’ai plus ma meilleure amie pour me guider, après tout. Avec un sourire presque désolé, je poursuis. « Regarde-moi, Elysée… Qu… Qui voudrait m’é- m’épouser ? ». Et je sais qu’Elysée me connaît suffisamment pour comprendre que je ne feins pas. Que je pense vraiment ne rien valoir ; à ses yeux, aux yeux de n’importe quelle autre femme. Je pose mon front contre le sien, doucement, ferme les yeux. Mes bras se referment sur son corps. Et puis, ma voix se glisse dans son oreille, chaude et tendre. « J’ai dit à Diane qu… que je v-v-voulais rompre l’accord ». Je serre les dents, déglutis. La perspective de quitter la duchesse me brise le cœur. Je ne veux pas. J’aimerais la garder près de moi aussi longtemps que possible. L’embrasser encore et encore. Car elle me donne l’impression d’être aimé, désiré, bien plus que lorsque je suis avec Elysée. Mais ça, je ne peux pas le dire à mon amie, parce que j’ai décidé de quitter Diane pour elle. « Mais on doit tou… toujours se mon-montrer ensemble en public… P-pour le moment, du moins ». Je ne sais pas si nous sommes encore ensemble ou non, mais je ne le pense pas. On s’est aimés trop, trop fort, trop vite pour que ce soit durable. Diane et moi, une histoire avortée avant même d’avoir commencé. Et même si j’ai mis un terme – tout est relatif – à cet accord, je sais qu’Elysée ne me pardonnera pas. Jamais. Lentement, je recule, et dépose un baiser sur son front. « Je te laisse », dis-je, d’un ton que je veux presque normal alors que je suis détruit, à terre. Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, je me précipite vers la porte, que j’ouvre puis referme derrière moi quasiment instantanément. La lumière du soleil m’éblouit, si bien que je ferme les yeux, avant de m’adosser contre le bois. N’ouvre pas. N’ouvre pas. Pars. Mais mes jambes se dérobent presque sous moi, alors que je reprends mon souffle, assommé par le poids des regrets.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
Elysée L. Berthelot
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◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger.
◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou.
◗ PENSINE : Comice Rubissane.

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MessageSujet: Re: How can I forget your love (ft. Elysée)   How can I forget your love (ft. Elysée) EmptyMar 16 Déc - 14:08


Les larmes séchées d’un geste rapide, les mains passées sur les joues. Effacées. Oubliées. Oubliée la peur d’un amour à sens unique. Oubliée la peur d’un avenir, seule, loin, séparés. Mon Prince. Ces deux mots, ces simples mots, qui caractérisaient notre amitié. Ses défauts. Ses qualités. Ses défauts, surtout. Les silences, les regards fuyants, la jalousie qui pointait le bout de son nez. Les mensonges, les regrets. La peur. La peur qui me nouait le ventre à chaque fois que je le voyais. Peur de lui, peur de mes sentiments. Peur de nous. Peur de ce que nous deviendrons. Mais ses qualités. Nos rires, nos sourires. Les souvenirs. La force. Nos mains entrelacées, envers et contre tous. Dorian. Elysée. Dorian et Elysée ; ensemble jusqu’à la fin des temps. Une promesse. Un regard.

L’enfance oubliée. Les mots d’un enfant à un autre. « Je t’épouserai, un jour, mon Prince. » Pourquoi, pourquoi, semble-t-il me demander avec ses yeux ahuris, inquiets. Déjà, chez lui, se posait tout le sérieux que l’on demandait à un prince. Je n’étais qu’une petite fille, qui ne rêvait que de robes à volant, et de vivre pour toujours avec mon meilleur ami, dans un palais où nous aurions le droit de manger des tartes tatin tous les jours. Un palais où je serais autorisée à entrer dans la chambre de Dorian sans préalable demande – même si le regard intransigeant des gardes ne m’avait jamais empêché de le faire – sauter sur son lit, l’embrasser sur les deux joues, le tirer hors de sa chambre et l’emmener dans le jardin, l’attirer dans la fontaine et l’éclabousser. Nos rires qui s’élevaient là-haut, loin dans le ciel. Ses rires que personne, jamais, ne pourrait nous enlever.

Les erreurs restaient, persévéraient. Celles-là, jamais nous ne les oublieront. Mon amour caché pendant tant d’années. Et le jour où je m’en étais rendue compte. Où j’avais compris, enfin. Quinze ans. Encore bien trop jeune pour sentir cet amour virevoltant au creux de mon estomac. Et pourtant. Il m’avait regardé, comme il me regardait toujours, mais tout avait été différent. Pourquoi ? Pourquoi … Quand je répétais sans cesse, au dîner, que j’épouserai Dorian, c’était écrit. « Pour le protéger des autres ». Parce que c’était, pensai-je, la seule raison pour laquelle j’imaginai un jour que nos noms ne deviendraient plus qu’un, que nos lèvres se toucheraient, avec cette flamme, cette flamme qui brûlerait entre nous. Et ma mère qui, un jour, me regarda et de ce ton froid, cruel presque, déclara : « Tu ne pourras pas épouser Dorian, Elysée. Jamais. Il est un Prince, un héritier. Et … Malheureusement, nous ne sommes pas à la hauteur de son titre. Tu n’es pas à la hauteur. » Et la fourchette qui tombe, dans un cliquetis insupportant, dans l’assiette. Les larmes qui montent aux yeux. Et la compréhension. « Mais… Mais il est à moi. » Mais, mais, je l’aime. Et pourquoi, pourquoi, pouvait-on m'interdire tout cela ?

J’avais appris à me taire. Pour le protéger, encore une fois – car tout ce que je faisais, je le faisais pour le protéger, n’est-ce pas ? Ou me protéger, moi, je ne savais plus très bien. Apprendre à l’oublier. Tout ce que je n’avais jamais réussi. J’avais vingt-et-un ans. L’amour me consumait. L’amour me détruisait quand je l’imaginais avec une autre. Mais, je n’avais pas le choix. Je n’étais rien. Il était tout.

Il me touche, serre ma main dans la sienne. Mais se doute-t-il, se doute-t-il – ne serait-ce qu’un seul instant – de l’effet de son toucher sur ma peau ? Les tremblements, les frissons. Mon cœur qui manque un battement, puis deux, peut-être. Lui qui ne pouvait pas croire que j’avais pu l’aimer. N’était-ce donc pas évident ? Ma mère n’oubliait pas de me le rappeler à chaque visite de courtoisie : « Tu n’as toujours pas oublié Dorian. » Qu’est-ce que tu attends, impliquait son regard, sa bouche qui se tordait en un sourire disgracieux. Lui, ce prince bègue, qui ne savait même pas s’exprimer correctement. Elle aimait Dorian, pourtant. Mais pas pour moi. Il avait beau être prince, il n’était pas Marien. Mais qu’y pouvais-je ? Je n’avais pas choisi. Je n’avais pas choisi de tomber amoureuse de mon meilleur ami, de détruire notre amitié, de mourir d’envie et de jalousie. De le vouloir pour moi. Rien que pour moi. Mon amour. Mon tendre amour. « Regarde-moi, Elysée… Qu… Qui voudrait m’é- m’épouser ? » J’obéis. Je le regarde. Moi, moi, ai-je envie de répondre. Peu importe ce futur qui nous échappait, ce futur qu’on m’interdisait. Moi, moi. Mais je savais qu’il n’y croyait pas. Toujours pas. Il ne réalise pas l’attrait qu’il a sur moi. Son souffle, son odeur. Ses mains, son regard. Il s’approche de moi, et murmure les mots que j’attendais depuis des semaines. L’accord est rompu. Les fiançailles sont brisées. Je ferme les yeux, il dépose un baiser sur mon front. Je n’entends plus la suite, mais quand je le regarde à nouveau, je découvre toute sa souffrance. Je détourne le regard, gênée, blessée presque. « Je suis désolée » sont les seuls mots que j’arrive à prononcer. J’aurais dû me réjouir, bien sûr. Mais je ne pouvais pas. Pas sans lui. Et je ne comprenais pas ce que tout cela signifiait. Je n’arrivais pas à comprendre ce que ses yeux me disaient. Je ne savais rien de ses sentiments. Je ne savais plus. J’avais été tellement sûre, et j’étais tombée tellement de haut quand il avait préféré une autre… J’étais perdue. Je l’entends partir, ouvrir puis refermer la porte de bois. Je déglutis ; sèche ces dernières larmes. Dix secondes. Dix secondes pour se retrouver avec soi-même. Inspire. Son visage,  les baisers volés, les secrets partagés. Expire. Sa haine, sa colère, les larmes. Inspire. Les rires, les souvenirs, sa présence. Expire. Son désespoir, ma jalousie, notre perte.

J’aurais dû le laisser partir. Le laisser m’oublier. L’oublier. Mais je ne pouvais pas. Je n’en avais jamais été capable, et je ne pouvais pas. Pas maintenant. Pas après tout ça. Je passe les mains sur ma robe, dans mes cheveux et d’un pas décidé, je me dirige vers la lourde porte que j’ouvre. Il est encore là, sur le perron. « Dorian. » Je murmure, il se retourne. Sur mon visage, un sourire – un sourire qui semblait peut-être trop naturel. Il fallait mettre ça de côté. Pour le moment. J’avais juste besoin de retrouver mon ami. « Lucie a préparé de la tarte tatin. Celle que tu aimes tant. » Et presque par magie, l’odeur de la tarte nous parvint juste au même moment tandis que Lucie, notre cuisinière, s’affairait encore en cuisine. « Viens. » demandai-je d’une voix douce. La main tendue vers lui, j’espérai qu’il accepte. Mon cœur battait à toute vitesse. J’avais tellement envie que, lui aussi, ait besoin de se retrouver avec moi. Sa meilleure amie. Rien que moi. Que l’on oublie tout ça, même pour un court moment.
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Dorian Charles Desclève
Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: How can I forget your love (ft. Elysée)   How can I forget your love (ft. Elysée) EmptyMar 16 Déc - 18:07

Elysée sait, Elysée a toujours su. Depuis toujours, elle m’a mené par le bout du nez, et aujourd’hui c’est au tour du cœur d’entrer dans la danse. Elle pourrait faire ce qu’elle voudrait de moi, et après tout, c’est déjà le cas : elle m’a fait rompre avec mon amie, ma confidente, mon nouvel amour, Diane. Elle m’a fait rompre parce que je ne pourrais jamais vivre sans elle. Que le simple fait de l’imaginer loin de moi m’est inenvisageable. Et pourtant, j’ai longtemps cru qu’elle ne s’intéresserait jamais à moi, au point de nier moi-même l’once de sentiments que je pouvais alors éprouver. Après tout, je n’étais bon à rien, à part panser son cœur lorsque les garçons le brisaient. Je n’étais que le bon ami, le confident, et aujourd’hui, je peux être plus, tellement plus, dans l’hypothèse où elle accepterait de me pardonner – même si j’ignore ce que j’ai exactement besoin de faire pardonner. « Je suis désolée » me dit Elysée lorsque je lui avoue avoir quitté Diane. Désolée. Elle peut l’être, évidemment ; elle est la raison pour laquelle notre union n’aurait jamais pu fonctionner. Elle est le poison de notre relation qui était pourtant parfaite ; aussi parfaite que Diane Deulceux peut l’être. J’aimerais lui dire, un jour. Confesser que j’aimais Diane, que je l’aimais énormément, qu’elle me faisait frissonner, rire, qu’elle était la première à m’amener à me questionner au sujet d’Elysée – et si l’héritière du comté d’Anjou n’était pas la seule et unique femme au monde ? Diane m’avait ouvert les yeux. Elle m’avait appris l’amour, mais aussi la souffrance. Parce que nous nous aimions, mais pas comme il fallait. Moi, ouvrant les yeux sur Elysée ; elle, toujours éprise à en mourir de ce comte à la noix. Je le voyais, malgré les efforts qu’elle faisait pour me le cacher. Je savais qu’Alistair Adhémar ne quitterait jamais son esprit, tout comme Elysée serait toujours dans ma tête, dans mon cœur, quelque part. Tout aurait pu être tellement facile, pourtant. Les sangs-bleus ensemble, les sangs-purs de leur côté ; comme le veut cette si parfaite monarchie française qui nous impose qui nous devons aimer. Mais ce n’était pas si simple, et je comprenais aujourd’hui le dilemme d’Adhémar qui était le même que celui d’Elysée : aimer quelqu’un d’un rang supérieur et savoir que l’on ne pourra jamais partager la même vie, ni le même lit.
Et pourtant, j’ai rompu. J’ai laissé Diane filer, parce qu’il y a Elysée. Elysée qui est sûrement toujours derrière la porte et doit peiner à comprendre ce qu’il lui arrive. Tout paraît si irréel, pour elle sans doute encore plus que pour moi. Je souffle, tente de respirer, mais mes poumons semblent se faire la malle dans ma poitrine. Mais elle ne tarde pas à réagir. Je grimace un instant, juste avant d’entendre la porte se rouvrir. Elysée murmure mon prénom et lorsque je me retourne, elle me regarde, un sourire aux lèvres. « Lucie a préparé de la tarte tatin. Celle que tu aimes tant », puis elle tend la main vers moi et ajoute : « Viens ».

Je l’observe un instant, comme si j’essayais de la comprendre, de savoir ce qu’elle pense. Mais cela m’est impossible. Quelques secondes plus tôt, je lui ai annoncé ma rupture, et c’est tout ce qu’elle trouve à me dire. Elysée qui m’a ignoré pendant des semaines à cause de mon choix, Elysée qui n’a pas hésité à user de chantage auprès de ma fiancée… Elysée redevient agneau à cet instant et se comporte comme l’amie qu’elle aurait dû être depuis le début. Celle qui ne m’aurait jamais quitté, celle qui m’aurait soutenu quoiqu’il arrive. Même avec une autre, même loin d’elle, même à cent lieues du Dorian qu’elle connaît et qu’elle aime. Je l’observe donc, abasourdi par sa réaction, incapable de faire quoi que ce soit. Mes yeux vont et viennent entre sa main tendue et son visage – son si beau visage – et je finis par dire, doucement et presque froidement : « Je viens de t-te dire que… que j’ai qui-quitté Diane ». J’articule presque, comme si je souhaitais lui faire gober la vérité toute crue. « J-… J’ai fait ça pour toi. Je t’aime, Elysée ». C’est comme si prononcer les mots à voix haute les rendait plus vrais. Comme si ce que j’affirmais à présent n’était plus en contradiction avec ce que je ressentais. J’aime Elysée Berthelot. Je l’aime depuis toujours, depuis notre première rencontre. J’ai juste été un peu lent à la détente.
« Je… Non », je lance soudain, détournant le regard. Ma main se lève, l’index dressé, comme pour intimer à Elysée de ne prononcer aucun mot. Les mots se bousculent dans ma bouche, si bien que j’ai du mal à savoir lesquels doivent en sortir les premiers. Et puis, je lâche presque d’un seul souffle : « Je ne veux pas de tarte ». Sans bégayer, d’un trait. Avec Elysée, c’est tout l’un ou tout l’autre. Soit je retrouve une éloquence digne des grands orateurs, soit je me mets à balbutier comme un nourrisson. « C’est ridicule et… et c’est stu- stupide… Je ne veux p- pas de tarte » je répète, comme si le fait d’annoncer le côté saugrenu de mes mots avant de les prononcer avait pour effet de les rendre intelligents. Tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, Dorian. Quand apprendras-tu ? Et puis je vois bien qu’Elysée est désemparée. Elle ne sait pas où je veux en venir. Je lui ai tellement dit que je l’aimais, après tout ; ces mots finissent par ne plus avoir de sens, dans ma bouche. Et pourtant, ça en a. Mes paroles décousues, mes mains moites, tout cela est censé nous mener à quelque chose, mais à quoi ? Mes yeux croisent les siens. Le vert lagon dans le marron terre brûlée. L’incertitude dans la fierté. Et le désir, au milieu de tout cela. Ce désir se reflétant dans nos deux iris pourtant si différents. « J’ai quitté Diane pour toi », je murmure. Et avant même qu’elle ne réagisse, je suis déjà penché sur elle et l’embrasse. Je l’embrasse avec douceur, je l’embrasse avec délicatesse, mais je l’embrasse. Doucement, je la pousse contre la porte qui s’ouvre de nouveau. Elle recule, nos lèvres toujours collées, jusqu’à heurter le mur de l’entrée. Ma bouche part un instant se perdre dans son cou, sur sa joue, alors que je murmure, plus pour moi-même que pour elle. « Merci ». Merci Dorian, d’avoir enfin osé faire quelque chose de ta vie.
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