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 « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.)

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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
Elysée L. Berthelot
◗ HIBOUX : 826 ◗ REVELATEUR : « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) Tumblr_n5y3ljL2o81qhclupo10_r1_250
◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger.
◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou.
◗ PENSINE : Comice Rubissane.

CARTE CHOCOGRENOUILLE
◗ LIENS:

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MessageSujet: « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.)   « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) EmptyLun 4 Nov - 12:02

« Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) Tumblr_llesd7zYNn1qcslgfo1_500_large

J’avance, je cours presque au milieu de la foule d’élèves. Il est là, je le vois. Je ne peux pas l’atteindre, je suis  trop loin, trop … Attends-moi. Retourne-toi, bon sang. Je ne peux plus attendre, je crie son nom. Tout le monde se retourne pour me dévisager. Je ne leur prête pas attention. Ce n'est pas la première, ni la dernière, fois qu'on s'arrête pour regarder la Berthelot. Il s’arrête dans son élan, se retourne lentement. Ses yeux croisent les miens. Nous sommes à plusieurs mètres encore. Je m’avance lentement. Arrivée à sa hauteur, je marque une pause, puis m’approche, entoure son corps avec mes bras, le serre contre moi. Une proximité qui n’est pas la nôtre. Tout cela est assez étrange, ne nous ressemble pas, mais qu’importe. Il ne me repousse pas, mais ne m’enlace pas non plus. Je me recule, murmure à son oreille. « Nolan. » Je me détache de lui mais garde sa main dans la mienne, la serre. « J’ai appris … Je suis désolée. » Je baisse les yeux, sa main dans les deux miennes. Silence, pas un mot. « Nolan … Tu peux me détester autant que tu veux, mais… » Je me mords la lèvre, ne sachant pas ce qu’il pensait réellement de lui. Me considérait-il comme une ennemie ou comme une amie ? Nolan était pour moi quelqu’un d’important. De rare. Il n’était certes pas mon meilleur ami, ni mon confident. Il n’avait été, au départ, qu’un outil pour me rapprocher du prince, du trône. Puis, son caractère m’avait frappé. Lui. Ce qu’il était, ce qu’il représentait. Nolan était bien plus qu’un objet, qu’un outil. Il était mon ami.

La mort d’un proche nous prend toujours pas surprise, même quand on s’y attendait, même qu’on s’y préparait. Personne n’est jamais prêt pour ce genre de choses. Lorsque le moment tant redouté arrive, on refuse d’y croire, on pleure, on hurle, on se bat contre la vérité. Personne n’était assez fort pour se relever complètement. A chaque fois, on perdait une part de soi, un bout s’en allait avec la personne aimée. La mort, le désespoir, l’abandon. Je ne voulais vivre aucune de ces choses. Où serais-je à sa place ? Dans ce couloir, tout comme lui, continuant d’avancer malgré tout ? J’en doutais. Je doutais d’être aussi forte que ça. Si mon père me quittait. Mon père, mon ancrage, ma vie. J’aurais certainement moins de mal s’il s’agissait de ma mère, mais notre relation était bien différente. Mon père avait toujours veillé sur moi, me regardait d’un œil bienveillant, acceptait la moindre de mes décisions. Quant à ma mère, tout n’était que pression, pression. Travaille, Elysée, ou tu n’accéderas jamais à ce monde dont tu rêves tant. Etait-ce mon rêve, ou le sien ? Je ne savais pas, ne savais plus. Nos rêves se confondaient, certainement. Mais parfois, j’avais le sentiment qu’elle m’avait forcé à vouloir la même chose qu’elle. Je n’étais qu’un pion dans son ambition. Ma propre ambition était certainement surpassée par la sienne. Ma chère maman, tu ferais parfois mieux de rester à ta place. A quinze ans, je m’étais fait la promesse que si j’arrivais près du pouvoir, je ne lui ferai pas partager ce moment de gloire. Il n’appartiendrait qu’à moi, à moi seule.

Que ressentait Nolan ? Je ne pourrais le dire. Il était l’une des rares personnes que je n’arrivais pas à déchiffrer. Je ne connaissais pas la relation qu’il entretenait avec ses parents, même si j’avais eu quelques échos. Apparemment, lui non plus n’avait pas une relation fusionnelle avec sa mère. Mais son père, qu’en avait-il été de son père ? Qu’importe, personne ne mérite de connaître la mort de l’un des ses parents, aussi ignoble, désagréable et impatient qu’il puisse être. Je l’avais cherché pendant des jours et des heures avant de le trouver. Comme s’il se cachait, comme s’il fuyait. Mais aujourd’hui, il était là, devant moi. J’avais l’impression de le retenir prisonnier, mes mains serrant la sienne, si bien que je relâchai. Je le dévisage, il détourne son regard du mien. Cette fois, je lève la main vers lui, attrape son menton et le force à me regarder. « Nolan … Tu peux me détester autant que tu veux, mais… » Je me mords la lèvre, ne sachant pas ce qu’il pensait réellement de lui. Me considérait-il comme une ennemie ou comme une amie ? Nolan était pour moi quelqu’un d’important. De rare. Il n’était certes pas mon meilleur ami, ni mon confident. Il n’avait été, au départ, qu’un outil pour me rapprocher du prince, du trône. Puis, son caractère m’avait frappé. Lui. Ce qu’il était, ce qu’il représentait. Nolan était bien plus qu’un objet, qu’un outil. Il était mon ami. Je me racle la gorge. « Sache simplement que je suis là. Si tu en as besoin. Aujourd’hui, ou plus tard. Pour cette circonstance, comme pour une autre. » Je marque une pause, baisse les yeux à mon tour, presqu’honteuse de ce que je m’apprête à lui dire. Je murmure : « Tu es mon ami, Nolan Le Floch. Peu importe les apparences, peu importe les horreurs que je peux parfois te dire. Mais tu es l’un des rares amis que j’ai, et même si chez moi, l’amitié existe peu, quand elle est là, j’y tiens énormément. » Je ne suis certainement pas le genre de personnes à parler ainsi, surtout en public, mais les circonstances l’obligent. Être présente pour un ami est pour moi essentiel, presque obligatoire. J’espérais simplement qu’il ne prendrait pas mal cette intrusion et qu’il ne me rejetterait pas, même s’il est en droit de le faire. A vrai dire, je crois que dans la même situation, j’enverrais tout le monde balader. Sauf Dorian. Mais, encore une fois, Dorian est le seul qui me comprenne, me connaisse vraiment. Il est mon tout. Mon âme sœur, peut-être. Celui qui me ressemble le plus. Et je crois qu’il serait la seule personne dont j’aurais besoin dans des moments difficiles comme celui-là. C’était peut-être la même chose pour Nolan. Peut-être ne voulait-il que le soutien de Melian. Si c’était le cas, je l’accepterai. Mais j’avais juste besoin de lui montrer que, pour une fois, je pouvais être là pour lui. Comme jamais auparavant.


Dernière édition par Elysée L. Berthelot le Ven 8 Nov - 13:13, édité 1 fois
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Nolan B. Le Floch
Nolan B. Le Floch
◗ HIBOUX : 593 ◗ REVELATEUR : « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) Tumblr_mxedkoZcOS1sygpo2o1_500
◗ PSEUDO : styxx (audrey) ◗ CREDITS : (c) serleena
◗ SANG : sang-pur, breton, comte de Cornouailles depuis peu, habite un domaine bien trop grand pour lui.
◗ PENSINE : Est extrêmement doué pour le duel et l'escrime, ce qui lui a permis d'être le chef de l'obédience des onze.

CARTE CHOCOGRENOUILLE
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MessageSujet: Re: « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.)   « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) EmptyMar 5 Nov - 22:02

L'été avait filé à la vitesse de la lumière. Il fallait dire que j'étais plutôt occupé ces temps-ci. Ne surtout pas penser, tel était devenu mon credo depuis...l'événement. Dans ma tête, je ne lui avais pas encore donné de nom, parce que lui donner un nom serait admettre la chose pour de bon. Le déni, voilà un domaine dans lequel j'étais plutôt doué, bien plus doué que pour le reste d'ailleurs. Non, ce n'était pas lui que je pleurais, comme tout le monde pouvait le croire. Ce que je pleurais véritablement, c'était mon insouciance. Désormais, il n'était plus question de batifoler, de défier mes compagnons en escrime ou de comploter au sein de mon obédience, maintenant, d'autres responsabilités m'incombaient. J'avais un domaine à gérer, et son personnel également. J'avais des affaires à maintenir, des contrats en cours, ce genre de choses que mon cher père m'a laissé. Désormais, c'était moi qui devais m'occuper de la paperasse, et m'assurer que ma mère ne fasse pas de bêtises, comme si c'était elle l'enfant, dans le fond. Moi, j'étais à présent l'homme de la famille, et c'était sur mes épaules que tout reposait. De trop grandes responsabilités pour le jeune adulte que j'étais. Bon sang, je n'avais que vingt-deux ans, je n'étais pas prêt pour ça, mais je n'avais pas eu le choix. Je n'avais pas eu le temps de m'y préparer, ça m'était tombé dessus, comme un couperet. Bien sûr, je savais que cela allait arriver un jour...mais un jour, vraiment très lointain. Autrement dit, pas tout de suite, pas maintenant. Dans ma tête, j'avais encore le temps, beaucoup de temps. J'avais encore un espoir de vivre ma jeunesse comme il se devait, comme j'aurais dû le faire. Ah, comme je les enviais à présent, mes camarades. Et cela me passait sitôt après avoir croisé leur regard empli de compassion. Là, ils se retrouvaient sur ma liste noire. Ils disaient qu'ils comprenaient, mais c'était faux. Personne n'était réellement au courant des liens qui m'unissaient à mon père, de ces liens qui avaient fini par se distendre en moins de temps qu'il fallait pour le dire, pour finir par se rompre totalement. Je n'étais pas effondré comme j'aurais du l'être. Étais-je normal ? Oui, parce que je réagissais exactement comme quelqu'un qui avait mon vécu aurait dû le faire. En fait, en dépit de toutes ces responsabilités qui m'écrasaient, je me sentais presque bien. C'était une libération. Une libération.

Revenir à Beauxbâtons après un tel été m'avait paru étrange. Dans ma tête, j'étais déjà un adulte, j'avais ce sentiment de décalage par rapport à mes camarades. Je vivais une sorte de flottement, c'était assez indescriptible comme sensation. Tout simplement, je ne me sentais plus du tout sur la même longueur d'onde qu'eux, c'était comme si j'avais plusieurs longueurs d'avance. D'ailleurs, je ne faisais plus attention à rien, ni à personne, c'était comme s'ils n'existaient pas. Ils étaient purement et simplement transparents. Moi qui pourtant avais jadis tellement de points en commun avec eux, c'était presque risible de voir que je ne les saluais plus que de loin, ne m'arrêtant même pas pour construire un début de conversation. Je n'en avais tout simplement pas envie. Je voulais rester seul. Mais le monde pensait que j'avais besoin d'être entouré. Foutaise. Je n'avais pas besoin de leur compassion. Jamais. S'ils me foutaient la paix pour de bon, ils me rendraient un fier service, vraiment. Je n'en demandais pas davantage. Pour une fois, je n'étais pas très exigeant. Pourtant, une silhouette attira mon attention. Telle un feu follet, je la voyais courir, se précipiter vers moi sous les regards rieurs des personnes qui étaient présentes. Aussi c'était elle qui avait crié mon nom, comme si sa vie en dépendant. C'est étrange quand on y pense, surtout qu'on s'était quittés en très mauvais termes. Ce n'était pas si lointain, en plus de ça. Malgré tout, c'était comme si rien ne s'était passé. Voilà qu'elle m'avait pris dans ses bras pour me serrer contre elle. Trop surpris pour seulement songer à réagir, je m'étais laissé faire, et l'instant d'après, alors qu'elle m'avait relâché, je n'avais toujours pas réalisé ce qui se passait. Ce qui s'était passé.  « Nolan. J’ai appris … Je suis désolée. » Alors c'était pour ça, son élan de sympathie ? Elle croyait que j'avais besoin de réconfort, et qu'en se montrant présente, cela allait pouvoir effacer ce qu'elle a dit, ce qu'elle a fait ? Elle pouvait être désolée, elle ne le serait jamais assez pour tout réparer, parce que la partie de mon cœur qu'elle avait meurtri, elle, ne pouvait pas être réparée. Je digérais mal la trahison, surtout lorsqu'elle venait de quelqu'un qui comptait pour moi. Lorsqu'elle venait d'une amie.

Notre histoire n'avait jamais été facile. On avait connu des hauts, des bas, surtout des bas, parfois même sanglants comme ce fut le cas la dernière fois. Non, je n'avais toujours pas digéré, et non je n'allais pas pardonner malgré son regard de chien battu. Et moi, je ne savais toujours pas ce qu'elle voulait. Je me méfiais. Normal, en même temps. Comment pouvais-je savoir si elle était sincère, ou si encore une fois, elle essayait de se faire bien voir, de gagner mes faveurs ? Peut-être qu'au fond, elle me connaissait mieux que je voulais bien l'admettre. Peut-être qu'au fond, elle savait exactement ce dont j'avais besoin, pas comme tous ces ploucs qui pensaient que des condoléances allaient me réconforter de quelque manière que ce soit. Ils ne savaient rien, ils ne me connaissaient pas. Personne ne me connaissait. À part Melian. À part Marien. Mais il y avait aussi Elysée. Nous étions amis, dans le temps. Comment avions pu en arriver là ? Je n'en savais rien. Parfois il suffisait d'un peu de veritaserum et de mots acérés lancés du bout des lèvres, de vérités qui faisaient mal. Elle n'avait peut-être pas tort dans le fond. J'étais pathétique, à vivre dans le passé au lieu de me tourner vers l'avenir, comme d'autres individus parfaitement normaux le feraient. Il y avait sa main dans la mienne. Un contact dont je n'avais pas l'habitude, surtout venant d'elle. En fait, sa façon de se comporter envers moi était étrange, ça ne nous ressemblait pas. Qu'est-ce que cela signifiait ? Je faillis avoir un mouvement de recul lorsqu'elle avança sa main vers mon visage, comme si elle allait me gifler. Je l'aurais bien mérité dans le fond, elle n'avait pas tous les torts dans cette histoire, seulement, c'était dur pour moi de l'admettre. Mais non, encore une fois, elle me surprenait, elle venait de s'emparer de mon menton. Un geste trop affectueux. « Nolan … Tu peux me détester autant que tu veux, mais… » Je ne la détestais pas. Tout du moins, pas autant que je l'aurais voulu. Je n'y arrivais pas. J'étais trop faible. Trop humain dans le fond. Peut-être que cela allait me mener droit à ma propre perte, un jour ou l'autre. Peut-être qu'il était déjà trop tard, que j'étais définitivement perdu. « Sache simplement que je suis là. Si tu en as besoin. Aujourd’hui, ou plus tard. Pour cette circonstance, comme pour une autre. Tu es mon ami, Nolan Le Floch. Peu importe les apparences, peu importe les horreurs que je peux parfois te dire. Mais tu es l’un des rares amis que j’ai, et même si chez moi, l’amitié existe peu, quand elle est là, j’y tiens énormément. »  Stop. On rembobine. Je ne savais plus quoi dire, plus quoi penser. Pour une fois, elle avait réussi à me couper le sifflet. Si c'était ce qu'elle voulait, me clouer le bec, alors elle avait réussi, et haut la main de surcroît.

Pourtant, au fond de son regard, il n'y avait aucune once d'hypocrisie. C'était troublant. Vraiment trop troublant pour que je continue à soutenir son regard. Alors, je baissai les yeux. Oui, peut-être qu'au fond on se ressemblait bien plus qu'on pouvait l'admettre. Que dire, que répondre ? Tant pis, j'allais devoir improviser, même si je n'étais pas doué pour ça. « ça arrive qu'on ait des mots qui dépassent notre pensée. » Quoique, j'en doutais parfois. Le véritaserum n'était-il pas censé nous forcer à dire la vérité, toute la vérité ? Et même si sous le coup de la colère, on pouvait maudire l'autre, cela voulait-il dire que ce sentiment était permanent ? Il devait bien exister quelque part, non ? « Je ne te déteste pas, Elysée. Tout du moins, pas autant que je l'aurais voulu. » J'en étais incapable, mais je me gardais bien de le dire. Au cas où. Je ne voulais pas lui donner une arme supplémentaire pour me détruire. Elle avait déjà en ce sens bien plus de pouvoir que n'importe qui d'autre. Moi aussi, mes amis, je pouvais les compter sur les doigts d'une main. Et encore. Il n'y avait qu'eux trois qui me venaient à l'esprit. Marien. Melian. Elysée. Ça faisait peu, surtout pour quelqu'un qui, comme moi, étais perpétuellement entouré de sa petite foule d'admirateurs. « Mais...merci de me le dire. » je marquai une pause, embarrassé. « Merci, je crois que c'est ce que les gens normaux disent dans de telles circonstances. » Ce fut à mon tour de me mordiller la lèvre, embarrassé. Je n'avais pas pour habitude de remercier les gens, ni même de m'excuser. J'étais trop orgueilleux pour admettre que j'avais besoin d'aide, ou que j'avais tort. Me demander une telle chose revenait à m'amputer d'un bras. « Alors, merci. » Je m'esclaffai, cette fois franchement. Dans mon rire, il n'y avait aucune moquerie, aucune hypocrisie. C'était sincère. Ça venait du cœur. Et ça aussi, c'était libérateur. « Mais je t'en prie, ne sois pas désolée. Je ne suis pas triste. » étais-je prêt à en parler, à dévoiler l'odieuse vérité ? Je n'en savais rien. Mais puisqu'Elysée était mon amie, ça m'embêterait vraiment qu'elle se sente peinée pour une chose qui ne suscitait même pas un poil de tristesse en moi. Ce n'était pas important pour moi. Comment pouvais-je faire semblant que ça l'était ? Je ne savais pas.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.)   « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) EmptyVen 8 Nov - 13:48

J’étais tendue, crispée. Je ne savais pas comment il allait réagir. Nous ne nous étions pas quittés en très bons termes après tout. Une fois de plus, j’avais été impolie, agressive et mesquine. Une vraie garce, aurait pu dire Melian Devlin. Je n’avais pas été dans mon état normal, ce soir-là. Personne ne l’avait été. Mais le veritaserum n’était-il pas censé dévoiler au monde nos secrets les plus enfouis ? J’avais révélé ce que j’avais sur le cœur, mais j’avais encore du mal à croire que cela ait pu être vrai. J’avoue cependant m’être, dans les premiers temps, servi de Nolan. Comme d’autres, il me servait seulement à me rapprocher de la couronne. Et pourtant, j’avais décelé en lui certaines choses. Choses qui m’avaient touché, malgré moi. Il me ressemblait, au fond. Comme lui, j’étais prête à faire ce qu’il fallait pour défendre mes ambitions. Nous nous disputions, nous haïssions, nous réconcilions et oubliions. Et puis, tout recommençait. Comme un cercle vicieux. N’avais-je pas cette fois-ci dépassé les bornes ? Je l’avais peut-être blessé en m’attaquant à lui et à celle qu’il aimait. Je pouvais comprendre sa colère, au fond. Je n’aurais jamais accepté que quelqu’un dénigre Dorian en face de moi. A vrai dire, j’aurais peut-être même été capable de sortir ma baguette pour faire taire les idioties de certaines personnes. Il reste de marbre, au début. Comme s’il ne voulait pas entendre mes paroles de soutien. Comme s’il voulait me rejeter et ne plus jamais entendre parler de moi. Il ne m’interrompt pas, cependant. Il m’écoute, en silence, le regard au loin. Puis, il se détend. Alors, je me détends aussi. J’ai l’impression de me tenir face à lui comme une enfant, prête à se faire gronder. Nolan a toujours eu cette drôle d’influence sur moi. Face à lui, je pouvais très bien défaillir, ou au contraire, préférer l’arrogance pour ne pas le laisser m’atteindre. Aujourd’hui, je faisais tomber les masques. Parce que certains événements n’ont pas besoin de ressembler à une mascarade.

Je lâche son menton, car je réalise que ce geste peut paraître inconvenant. Nous sommes les seuls à ne pas bouger, au milieu de la foule qui s’agite. J’oublie ce qui se passe autour de nous, parce que seul Nolan compte à cet instant. « Ça arrive qu'on ait des mots qui dépassent notre pensée. » Un sourire en coin sur mon visage. Lui comme moi savions très bien que les mots, cette nuit-là, n’avaient fait que révéler ce que nous ressentions réellement. Sur le moment présent, peut-être. Ou alors, toujours. J’avais choisi d’oublier ce que nous nous étions dits. Sûrement parce que ce n’était pas la première fois qu’on tentait de me faire souffrir, par la force d’un vocabulaire proche de la méchanceté. Melian était la spécialiste. Mais pour Nolan, je me sentais obligée d’oublier, tout comme j’espérais qu’il mettrait de côté mes immondes paroles. « Hum. A propos de cette nuit, je suis … désolée. » Je soupire. Mon dieu, une Berthelot qui s’excuse. Notez-le quelque part, cela n’arrive que très, très rarement. « C’était une soirée assez étrange, à vrai dire. Et puis cette femme qui ne cessait de nous interrompre… Qui était-elle ? » Je n’avais toujours pas résolu cette énigme. Elle était apparue, pour ensuite disparaître comme par magie. Je pense qu’elle n’avait fait que m’irriter encore plus. « Enfin, je pense que nous n’avons pas d’excuses. Nous avons tous été autant pathétiques les uns que les autres. » J’hausse les épaules. Lui, moi, Melian, Cléo. Tous des parfaits idiots. Je ne me cachais pas de penser, de réellement penser, tout ce que j’avais dit à Melian – et il devait le savoir. Mais le concernant, j’avais eu plus de peine. Plus de peur de constater, le lendemain, que j’avais peut-être perdu un ami. « Je ne te déteste pas, Elysée. Tout du moins, pas autant que je l'aurais voulu. » Je lève la main, caresse doucement, lentement, la joue de mon ami à l’aide de mon doigt. Un geste amical, simplement. « Je ne t’ai jamais détesté, Nolan. J’aurais pu. Mais ça ne m’aurait pas aidé. » Je lui adresse un clin d’œil. Il saura de quoi je veux parler : mon attrait pour la couronne. Mais il saura aussi que si je n’avais voulu de lui que ça, je ne serai pas en train de lui présenter mes condoléances. S’il n’avait été qu’un homme parmi tant d’autres, j’aurais accordé bien peu d’attention à la possible peine qu’il aurait pu éprouver.

Il me remercia. « Merci, je crois que c'est ce que les gens normaux disent dans de telles circonstances. » Il le répéta encore une fois. Et éclata de rire. Je fus surprise, mais, maintenant parfaitement détendue, je me joins à lui. « C’est pour ça que les amis ont été inventé, n’est-ce pas ? Pour dire de telles bêtises. » Il m’avoua enfin ne pas être triste. J’hoche alors lentement la tête. Peut-être se trouve-t-il encore dans cette phase que l’on appelle le déni ? Ou alors, il y autre chose. Peu importe. S’il a envie d’en parler, il saura où me trouver. Je n’ai pas besoin de le lui dire, il le sait déjà. Je n’ai pas envie non plus de le pousser : il est assez grand pour ouvrir son cœur à qui il le souhaite. Je jette un regard autour de nous. Les gens nous scrutent avec inquiétude, comme s’ils craignaient que nous nous lancions dans un duel en plein milieu du couloir. Apparemment, notre dispute du dernier bal n’était pas passée inaperçue. « Je crois qu’on intéresse beaucoup le reste des élèves. » J’étouffe un rire, et attrape Nolan par le bras, et commence à marcher à ses côtés. « J’ai croisé Melian, elle te l’a peut-être dit. » Je marque une pause, je ne sais pas si ce sujet est sur un terrain glissant. Mieux vaut ne pas critiquer son amie, pour en être sûre. « Elle m’a appris pour vous deux. » Je m’arrête pour le regarder dans les yeux, pour qu’il comprenne ma sincérité. « Je lui ai dit que j’étais heureuse pour vous, elle ne m’a pas cru, bien sûr. Je suis surtout heureuse pour toi. » Un peu moins pour elle. « Tu mérites d’être heureux. Même si ce n’est pas avec l’une de mes meilleures amies. » J’aurais peut-être été un peu moins inquiète pour lui, si ça avait été le cas. Mais c’était sa propre décision. Et je n’avais aucun droit de le contester. Au moins, lui, avait la chance de pouvoir vivre son amour au grand jour. Je l’enviais. Je repris mes esprits, me concentrai sur Nolan. Pas question de laisser des idées noires gâcher ce moment. Moment d’amitié retrouvé.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Nolan B. Le Floch
Nolan B. Le Floch
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MessageSujet: Re: « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.)   « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) EmptyDim 10 Nov - 11:23

Son soudain changement d'attitude me mettait mal à l'aise. Nous n'avions pas pour habitude d'être tactiles, après tout. On se comportait l'un envers l'autre comme on nous demandait de se comporter entre personnes de notre rang : avec respect et dignité. Cela dit, nous n'étions plus que des personnes partageant le même rang. Nous étions des amis, et en tant que tels, on partageait déjà une certaine forme d'intimité. Intimité, qui, soit dit en passant, n'avait jamais été poussée aussi loin. Aussi avais-je plus d'une bonne raison d'être déconcerté. C'était inattendu. Inattendu, mais surtout ambigu, bien que nous savions l'un comme l'autre que notre relation, fut-elle chaotique, était purement et simplement dénuée d’ambiguïté. Cependant, dans la mesure où chacun voyait midi à sa porte, nous n'étions pas à l'abri d'une vilaine rumeur sur la réelle nature de nos rapports, après tout, nous n'étions pas seuls, bien des personnes pouvaient braquer leur regard sur l'étrange couple que nous formions, et les plus proches en terme de distance pouvaient tendre l'oreille pour espérer entendre ce qu'on était en train de se dire. D'autant plus qu'il y avait eu plusieurs témoins à la scène qui s'est jouée du bal des rubissans, et voir à nouveau Elysée Berthelot et Nolan le Floch se fréquenter sans s'entre-tuer avait incontestablement de quoi faire jaser. Que personne ne se méprenne sur notre compte, nous étions simplement en train de nous réconcilier et de s'expliquer, certes gauchement. Comme d'habitude. Pour être honnête, j'étais touché qu'elle ait fait ce geste envers moi. Je veux dire, faire le premier pas pour une éventuelle trêve. Je n'étais pas certain que si les cartes avaient été entre mes mains, j'aurais fait le premier pas. J'étais bien trop fier, bien trop orgueilleux pour seulement oser y songer. Et elle était là, devant moi. Elysée aussi avait sa propre fierté, et ravaler son orgueil, mettre sa rancune de côté avait dû lui coûter. Cela prouvait bien une chose : j'étais quelqu'un d'important pour elle, et cela me réchauffait le cœur. Au vu de ma position plutôt avantageuse par rapport au pouvoir et à la famille royale, je n'avais pas assez de mes deux mains pour compter les personnes qui me gravitaient autour, d'autant plus que j'étais bien malgré moi une des personnes les plus en vue de Beauxbâtons, aussi savoir quels étaient réellement mes amis pouvaient s'avérer particulièrement difficile. Je restais prudent, veillant à ne pas accorder ma confiance trop vite, d'autant plus que si cette dernière se retrouvait bafouée,il était rare que j'accorde une seconde chance à ceux qui m'avaient trahi, rien que pour ne jamais leur laisser l'occasion de recommencer. Elysée se trouvait-elle être une de ces personnes à qui je pouvais accorder une seconde chance ? Assurément. L'héritière du comté d'Anjou avait beau être qualifiée d'arriviste, à mettre au même rang que ces sangsues qui me collaient tout en espérant obtenir quelque chose de moi pour me jeter ensuite comme un malpropre, il n'empêche qu'elle m'avait offert un aspect de sa personnalité qu'elle ne montrait que trop rarement : l'affection que l'on pouvait avoir envers un ami. Et c'était exactement cette affection qu'elle venait de me prodiguer à travers cette étreinte, mais aussi par tous les gestes qu'elle avait eu depuis. Elle ne pouvait pas mentir, calculer, c'était trop spontané, trop naturel, et c'était ce qui me troublait profondément.

Elle avait lâché mon menton. Je repris ma respiration. Les contacts physiques, quels soient-ils, ce n'était vraiment pas pour moi. Cela dit, il fallait toujours qu'on s'explique. Qu'on s'excuse surtout, pour pouvoir repartir sur des bases plus saines. J'avais commencé par lui dire merci, ce qui, je suppose, était un bon début. « Hum. A propos de cette nuit, je suis … désolée. »  La situation devenait de plus en plus hors du commun. Moi qui disais merci, et elle qui disait qu'elle était désolée. Sans nul doute que ce jour devait être marqué d'une pierre blanche. J'hochai tout simplement la tête à ses dires, parce que dans le fond, je pensais exactement la même chose, à la virgule près. Sauf que contrairement à elle, je n'étais pas encore prêt à le dire. J'avais toujours autant de mal à communiquer. Ce qui, au demeurant, était loin d'être pratique pour nouer des relations, et surtout, les conserver. « C’était une soirée assez étrange, à vrai dire. Et puis cette femme qui ne cessait de nous interrompre… Qui était-elle ? Enfin, je pense que nous n’avons pas d’excuses. Nous avons tous été autant pathétiques les uns que les autres. » Mes lèvres se tordent bien malgré moi en l'ombre d'un sourire. Puis, je haussai les épaules. « Je reconnais avoir été plus frivole qu'à l'ordinaire. » Autrement dit, j'avais picolé un peu, ce qui m'avait retourné le cerveau, me rendant plus vindicatif que d'ordinaire. « on dirait que cette femme essayait encore plus d'envenimer la situation. Une fouille-merde. Mais je suis bien content qu'elle n'ait plus donné signe de vie depuis, et que cette histoire ne se soit pas ébruitée qui plus est. » il manquerait plus que ça, qu'on soit la cible de tous les ragots à cause de cette malheureuse histoire. Bon, j'avoue, j'avais bien tenté d'en savoir plus sur cette femme, utilisant mes relations pour ce faire, mais cela n'avait rien donné, elle n'existait tout simplement pas. Étrange. Enfin, ce n'était plus un problème puisqu'elle avait disparu de la circulation, comme par enchantement. Tant mieux, elle ne me manquera pas. Je frissonnai lorsqu'elle caressa ma joue. Je sentais une douce chaleur m'envahir.  « Je ne t’ai jamais détesté, Nolan. J’aurais pu. Mais ça ne m’aurait pas aidé. » Je souris un peu plus franchement. Oui, je voyais où elle voulait en venir. Mais il n'y avait pas que ça . Ce que je donnais, j'étais capable de le reprendre. J'étais rancunier, coléreux et destructeur. Mes ennemis, j'étais capable de les écraser d'un coup de talon, de les ruiner, de les réduire à néant. Alors oui, mieux valait être mon ami que mon ennemi.

Enfin, les choses commençaient à se dénouer. Je me déridais, un peu. Et elle aussi. C'était bon signe, vraiment bon signe. Étions-nous de nouveau amis? Cela se pourrait fort. En tout cas, c'était en très bonne voie. On pouvait nous regarder de travers que je n'en aurais rien à faire. C'était tout simplement notre moment, celui d'une amitié retrouvée, et il n'y avait que nous qui étions en droit d'en profiter. Les voyeurs, les amateurs de potins, eux, n'en auront aucune miette, je m'en faisais la promesse. « Je crois qu’on intéresse beaucoup le reste des élèves. » Elle aussi l'avait remarqué. Je haussai les épaules. « Ils peuvent toujours parler. » répondis-je du bout des lèvres, tandis qu'elle m'emmenait plus loin, à l'écart peut-être, des oreilles et des yeux indiscrets. « ça ne me fait ni chaud ni froid. » Après tout, ce n'était pas comme si je n'avais pas l'habitude d'être au centre des attentions, et surtout, controversé. Alors, je n'étais plus vraiment à ça près.  « J’ai croisé Melian, elle te l’a peut-être dit. Elle m’a appris pour vous deux. Je lui ai dit que j’étais heureuse pour vous, elle ne m’a pas cru, bien sûr. Je suis surtout heureuse pour toi. Tu mérites d’être heureux. Même si ce n’est pas avec l’une de mes meilleures amies. » Alors, Elysée avait été mise dans la confidence. Ce qui faisait qu'elle était une des rares personnes à être au courant. En d'autres temps, j'aurais pensé que c'était dangereux, qu'elle pouvait utiliser cette information pour nous détruire, mais je savais qu'elle ne le ferait pas. Pour moi. Pour Melian, j'en doutais fort vu l'inimitié qu'il y avait entre elles, mais c'était déjà ça. « Je sais. » répondis-je tout simplement. J'avais saisi le message, j'avais compris qu'elle était sincère. Je n'avais pas spécialement besoin de la bénédiction de mes proches, il fallait voir comment je tenais tête à ma mère à ce propos, mais qu'ils ne soient pas hostiles à cette relation m'aidait déjà beaucoup. Cela me faisait un souci en moins. Mes pauvres épaules ne s'en porteraient que mieux.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
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◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou.
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MessageSujet: Re: « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.)   « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) EmptySam 16 Nov - 17:52

Faire table rase du passé semble parfois être une bonne idée. Il valait mieux se concentrer vers le présent pour pouvoir avancer, pleinement, sans regrets. Nous nous étions dit des choses que nous acceptions aujourd’hui de mettre de côté. D’un commun accord. Un accord, certes, non explicite, mais que nous comprenions sans mot dire. J’aimais cette sorte d’intimité qui se créait en nous. Celle où nous n’avions pas besoin de parler pour nous comprendre. Un peu comme celle que j’entretenais avec Dorian, mais bien différente pourtant. J’avais toujours été persuadé que si je comprenais aussi bien mon meilleur ami, c’est parce que nous étions des âmes sœurs. Il était impossible de nous cacher quoi que ce soit, car nous arrivions, mieux que quiconque, à lire dans le regard de l’autre. Je pense que Nolan et moi nous comprenions, aujourd’hui, car nous pensions la même chose : oublier les méchancetés, les atrocités pour regarder ensemble dans la même direction, vers un futur plus clément, plus calme, peut-être. Je me trompais.
M’excuser était, la plupart du temps, bien au-dessus de mes forces. Je détestais admettre avoir tort ou avoir fait des erreurs. Cependant, les circonstances l’exigeaient parfois. J’avais déjà appris à mettre ma fierté de côté lors d’événements de ce genre. Ma mère aurait certainement désapprouvé mon comportement. Une Berthelot ne se rabaisse jamais, encore moins pour quelqu’un que l’on considère comme un ami. Et puis, les Berthelot n’ont pas de vrais amis, juste des gens sur qui compter. Ou des gens que l’on peut utiliser. Elle avait accepté mon amitié pour Dorian sans sourciller, certainement parce qu’il faisait partie de la famille royale. Je doute que s’il n’avait été qu’un roturier, elle aurait admis cette idée. Et moi ? L’aurais-je aimé de la même manière s’il n’avait été qu’un commun parmi les autres ? Nolan semble accepter mes excuses, et je me sens soulagée et soudain plus libre de continuer notre conversation sans crainte qu’il décide de me rejeter soudainement. « On dirait que cette femme essayait encore plus d'envenimer la situation. Une fouille-merde. Mais je suis bien content qu'elle n'ait plus donné signe de vie depuis, et que cette histoire ne se soit pas ébruitée qui plus est. » J’acquiesce. Je partageais son opinion. Cette femme avait semblé vouloir nous pousser dans nos retranchements, nous pousser à dire des choses que nous n’aurions jamais dit en temps normal. Elle était étrange. D’autant plus étrange que personne ne l’avait plus revu depuis la soirée du bal. « Je suis d’accord. Je n’aurais pas supporté des ragots courant sur notre compte. » Je les avais déjà imaginé : entre Nolan et Elysée, la guerre vient juste de commencer. Nous aurions, contre notre volonté, alimenté les conversations de l’école pendant des semaines. Mais heureusement, cette femme n’avait jamais parlé, et ce n’était certainement pas nous qui allions commencer.

Les gens nous dévisagent. Mais cela ne gêne pas Nolan. Ni moi, d’ailleurs. Je crois que nous avons tous deux l’habitude des regards qui se posent sur nous. J’admettais, sans grande modestie, que nos deux prestances naturelles étaient probablement cause de jalousie chez les envieux. Ma remarque sur sa relation avec Melian ne le déstabilise pas. Il semble légèrement surpris que je sois déjà au courant, probablement parce qu’ils préfèrent garder leur relation secrète. Melian, pourtant, s’était délectée de m’annoncer la nouvelle. Je me souvenais de son air triomphant, comme si ses aventures sexuelles pouvaient m’intéresser… ou me blesser. Elle avait eu tort, comme toujours. Mon esprit était bien trop occupé par Dorian pour daigner porter intérêt aux coucheries des autres. Je n’étais pas le genre de personnes qui aimaient colporter et écouter les derniers ragots. S’ils prenaient du plaisir dans leur relation, grand bien leur fasse. J’aurais pu, pour embêter Melian, mettre leur relation au grand jour. Après tout, elle faisait désormais partie du personnel de l’école, et il était clairement stipulé dans le règlement qu’une relation entre un professeur et un élève était formellement interdite. Je pense que si elle avait côtoyé qui que ce soit d’autre, je l’aurais dénoncé. Mais il s’agissait de Nolan. Je n’étais pas stupide, ni cruelle à ce point. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent. Nous ne nous épanchons guère sur le sujet Melian, simplement parce qu’il n’y a pas grand chose à en dire. Je suis ravie, surtout, qu’il ne cherche pas à me faire l’éloge de sa bien aimée. Je voulais bien être conciliante, mais il y avait tout de même certaines limites à ne pas franchir.

Je jette un regard vers Nolan, et réalise que j’ai envie et grand besoin de lui parler. Après tout, si je ne peux me confier à celui que je considère comme un ami, à qui pourrais-je ? « Nolan. » je murmure. « Est-ce que je peux te parler de quelque chose ? » Il me lance un regard interrogateur, puis, après quelques secondes, acquiesce en silence. Je lui montre d’un geste de la main le banc qui se trouve à notre droite et m’y assois. Je soupire, presque de douleur. Car je n’ai jamais dit à personne ce que je m’apprête à lui dire. Personne ne sait la déchirure qui s’est formée en moi depuis ma dernière rencontre avec mon meilleur ami. « Dorian doit se fiancer. Avec une sang bleue. » Avais-je vraiment besoin d’en rajouter ? De mettre des mots sur mes sentiments ? Je ne pensais pas cela nécessaire. A vrai dire, je pense qu’un seul regard vers moi pourrait confirmer les doutes de quiconque. J’étais bel et bien amoureuse de Dorian Desclève, et je souffrais  de son abandon. J’évite de croiser le regard de Nolan, car je refuse qu’il voie mes yeux remplis de larmes. Je me sens si faible. Différente de celle que j’avais toujours été. Je ne me sentais même plus capable de me battre, même si je l’avais promis à Dorian. Mais pouvais-je me battre, seule contre tous ? Il était résigné, et j’avais le sentiment que rien ne pourrait le faire changer d’avis. Il n’avait pas le choix, mais je refusais d’y croire. Nos destins ne pouvaient pas se délier de cette manière. Ce n’était pas possible.
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Nolan B. Le Floch
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◗ SANG : sang-pur, breton, comte de Cornouailles depuis peu, habite un domaine bien trop grand pour lui.
◗ PENSINE : Est extrêmement doué pour le duel et l'escrime, ce qui lui a permis d'être le chef de l'obédience des onze.

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MessageSujet: Re: « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.)   « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) EmptySam 4 Jan - 11:15

Les douloureux souvenirs de cette soirée étaient loin derrière nous désormais. Il ne restait plus que quelques ruines fumantes de notre mésentente, qui se voulaient toujours plus lointaines à mesure que le temps passait. Des jours, voire des semaines durant, j'avais gardé ce goût teinté d'amertume sur le bout de la langue, amertume qui aurait pu se transformer en une rancoeur vive et tenace, mais ça n'avait pas été le cas, et heureusement d'ailleurs. Mon orgueil blessé mis à part, nous étions tous fautifs dans cette histoire. Chacun avait eu des mots malheureux à l'encontre de l'autre, des mots parfois blessants, teintés d'une cruauté sous-jacente, dans le seul et unique but de nous meurtrir les uns les autres. Même si je ne portais pas spécialement Cléo Seurel dans mon cœur, mes propos n'avaient affecté en rien les liens que j'entretenais avec les autres – Melian et Elysée en l'occurrence. Moi-même je n'avais eu aucune excuse, et je ne pouvais décemment pas invoquer le fait que j'avais un peu trop forcé sur le whisky pur-feu ou le xérès  pour me disculper. À présent, il s'agissait de laisser toutes ces querelles derrière nous et de s'excuser. Ce n'était pas facile, il est vrai, ça ne l'avait jamais été, pour personne d'ailleurs, mais c'était nécessaire, il fallait parfois mettre son orgueil dans sa poche, sinon, nous n'aurions plus aucune relation avec quiconque. Quoiqu'il en soit, que cette femme aille brûler en enfer. Ses actes passés ne l'emporteraient pas au paradis, c'était certain. Après tout, ce ne serait que justice que son karma en tienne compte, et lui fasse subir tout un tas d'horreurs. Je n'étais clairement pas du genre à souhaiter du mal à quelqu'un, mais je ne pouvais pas non plus envisager que quelqu'un puisse prendre plaisir à semer autant la zizanie, surtout dans un milieu aussi fragile que le nôtre, où chaque alliance était précieuse et chaque mésalliance fatale, c'était exactement ce genre de conneries qui menaçaient de faire écrouler notre système. Il faut dire que dans les plus hautes sphères du royaume, les relations des uns et des autres jouaient les yo-yo, du jour au lendemain, des amis pouvaient devenir ennemis en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.  « Je suis d’accord. Je n’aurais pas supporté des ragots courant sur notre compte. »  Si j'avais eu un verre entre les mains, je l'aurais sans doute levé à la gloire de notre succès, mais je n'en avais pas à disposition, aussi je me contentai d'esquisser un sourire malveillant. « Cependant, qu'elle ne s'avise pas de croire que cette affaire est terminée. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la démasquer, et la faire tomber si nécessaire. » Il appartenait à  Elysée de décider si elle me suivait dans ma quête vengeresse, dans le cas contraire, je me débrouillerai seul. De toutes les façons, il était nécessaire d'éliminer les nuisibles, pour notre bien à tous. Au mieux, je l'empêcherai de parler, au pire, je pouvais détruire sa réputation, si bien qu'elle ne pourrait plus vendre ses feuilles de chou nulle part. S’ensuivrait pour elle une lente et douloureuse agonie, une traversée du désert sans précédent, où elle ne pourra plus jamais déverser ses ragots infâmes au sein de la Cour – l'honneur d'autres personnes que nous, certainement mieux placées, étaient aussi en jeu. Néanmoins, il était pour l'heure inutile de faire des plans sur la comète, je ne savais même pas qui elle était, je devais préalablement aller à la pêche aux renseignements avant d'entamer toute manœuvre.

Pour l'heure, je marchais avec Elysée. Qui, parmi tous ces curieux, pouvaient se douter de nos manigances, de nos complots ? Personne, et pourtant, Morgane savait qu'à nous deux, nous pourrions faire une grande équipe. Nous avions un potentiel de destruction certain, qui aurait été meurtrier si nous l'avions utilisé l'un contre l'autre, mais fort heureusement, rien de tel n'était arrivé. « Nolan. Est-ce que je peux te parler de quelque chose ? » Je fronçai les sourcils, peu habitué à la voir si inquiète. Elysée était le genre de personne peu encline à dévoiler ses sentiments, car faire ainsi serait faire montre d'une grande faiblesse. Je finis par esquisser un signe de tête, montrant par-là que j'étais prêt à recueillir ses confidences. Si je pouvais faire quoi que ce soit pour l'aider, ce ne serait pas complètement inutile. « Dorian doit se fiancer. Avec une sang bleue. »  Je savais combien Dorian et elle était proches. En fait, personne ne l'ignorait à la Cour. La nouvelle flotta quelques instants entre nous, plombant l'atmosphère. Je savais ce que tout cela représentait – les mariages d'intérêt, dont nous ne voulions pas. Moi-même j'étais pris dans de telles intrigues, sans aucun moyen de m'en défaire. Je savais ce que c'était de ne pas avoir le choix. Je ne pouvais pas envisager de rester jusqu'à la fin de mes jours avec Pélagie le Bihan, de devoir l'engrosser pour perpétuer ma lignée, et autres choses peu réjouissantes du même genre. Pourtant, je comprenais la tristesse d'Elysée. Elle non plus n'avait pas le choix. Elle devait subir cette décision que quelqu'un d'autre avait pris pour elle, même s'il ne s'agissait probablement pas de la seule source de son soudain désarroi. Maladroitement, je vins couvrir sa main de la mienne, en un geste pitoyable pour tenter de la réconforter. Je n'étais pas doué pour ces choses là, je faisais du mieux que je pouvais, pour elle. « Je suis désolé. » me contentai-je de murmurer. Puis, mon visage se ferma. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me parle de ça car à présent, j'étais dans une situation délicate. Je détenais des informations qu'elle n'avait pas, et il se posait alors un cas de conscience : devais-je les lui dévoiler ? « T'a-t-il dit de qui il s'agissait ? » Ma question avait franchi mes lèvres sans que je n'aie pu la retenir. Je ne voulais pas croire que Dorian ne lui ait rien dit, qu'il se soit simplement contenté de lui balancer la nouvelle sans révéler qui était l'intéressée – à moins qu'il ne le sache pas lui-même. Pourtant, quelques rumeurs étaient parvenues jusqu'à mes oreilles. En tant que chef des Onze, je savais tout ce qui se passait dans mon obédience, or, il se trouvait que la fiancée en question était également membre de mon obédience, et ce n'était pas n'importe qui. « Elysée, tu n'es vraiment au courant de rien ? » Dans le fond, je priais pour qu'elle ait entendu ne serait-ce qu'une infime indication sur l'identité de cette fille. Elle qui était toujours au courant de tout, elle ne pouvait pas être passée à côté de cela. Impossible. Quant à moi, j'avais des sueurs froides, je n'aimais pas être celui qui annonçait de telles nouvelles, d'autant plus que ce n'était pas à moi de le faire. Personnellement, je préférais apprendre les choses de la bouche des principaux concernés. Je me sentirais profondément trahi de l'apprendre de la bouche de quelqu'un d'autre. Nerveusement, je me frottai les tempes. Il était inévitable que ma loyauté envers les uns et les autres finissent par engendrer des conflits d'intérêt, lesquels allaient me mener tout droit à ma perte.

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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.)   « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) EmptyDim 9 Fév - 10:53

Il était mauvais. Il pouvait l’être parfois, et je savais, je savais qu’à ce moment précis, il planifiait déjà une vengeance prochaine. « Cependant, qu'elle ne s'avise pas de croire que cette affaire est terminée. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la démasquer, et la faire tomber si nécessaire. » Nolan n’a peur de rien. Un peu comme moi. Mais – même si cela me tuait de l’avouer – il avait plus, beaucoup plus, de pouvoir que moi. Je hoche la tête, lui offrant ainsi implicitement la preuve que je l’appuierai dans sa démarche. Car, moi aussi, je rêvais d’en savoir plus. Et moi aussi, je voulais voir cette langue de vipère tomber plus bas que terre. Je détestais que l’on se comporte avec moi, de cette manière. Que l’on joue avec moi. J’étais celle qui manipulait, celle qui se moquait ; pas celle dont on se jouait pour satisfaire son plaisir personnel. « Je sais ce dont tu es capable, Nolan. Et… Je pense qu’elle ferait donc mieux de se méfier. » Un petit sourire en coin. Peut-être, ravie que cette fois-ci, ce n’est pas à moi qu’il décide de s’en prendre. Rien n’était encore fait, cependant. Il faudrait déjà trouver des informations sur cette personne et je savais que ce n’était pas chose facile. J’avais moi-même questionné, creusé des jours et des jours après le fameux bal et … Rien. Je n’avais rien trouvé. Personne ne connaissait – ou n’avait vu – cette mystérieuse dame. Comme si elle n’existait pas. Elle ne semblait n’être qu’un songe, et j’avais eu peur de l’avoir imaginé. Mais Nolan s’en souvenait, lui aussi. Il était également agacé. Nous aimions toujours savoir à qui nous avions affaire, et il faut avouer que d’être laissé dans le noir complet ne nous sied guère.

Parler, et se confier. Lâcher les armes, la défense. Oublier, et détruire cette carapace, toujours autour de moi. Avouer ses craintes, ses peurs, son désespoir et sa douleur. Je n’aurais jamais pensé le faire. Surtout pas face à lui. Lui qui, je le savais, d’un seul geste, d’un seul regard, d’un claquement de doigts, pouvait décider de me détruire, moi et ma réputation. Mais je me sentais si démunie que j’étais prête à tout. J’avais déjà presque tout perdu, je n’avais plus peur du reste. Sans Dorian, mon monde s’écroulait, alors un peu plus, un peu moins… Mais son regard bienveillant avait tendance à me rassurer. Nolan n’avait pas un fond méchant, contrairement à moi. Il reconnaissait l’amitié et savait pertinemment quelles limites il ne fallait pas dépasser. Nous étions tellement différents et j’avais parfois l’impression qu’il était l’une des seules personnes sur lesquelles je pouvais réellement compter. J’ai l’impression de m’écrouler, encore et encore, en prononçant ces mots fatidiques. Mais Nolan, Nolan, pose sa main sur la mienne. Et d’un geste empli de désespoir et de tendresse, je la serre dans la mienne, je m’accroche à lui, à lui seul. Je ferme les yeux, me concentre pour oublier le monde autour, pour ne me souvenir que de cette étreinte, certes maladroite, mais tellement réconfortante. « Je suis désolé. » murmure-t-il comme s’il me présentait des condoléances. J’ai parfois l’impression que la situation peut être comparable. Après tout, moi aussi, je dois faire le deuil. D’un futur, de mon avenir, de mon meilleur ami. Car, je le savais bien. S’il venait, vraiment, à se marier, il ne serait plus question, ni pour lui, ni pour moi, de continuer à nous côtoyer. Parce que ça me ferait trop mal. Cela nous ferait trop mal. Et, je n’étais pas sûre que sa famille, sa future femme accepte avec plaisir ma présence. « T'a-t-il dit de qui il s'agissait ? » J’ouvre les yeux. « Non, non. » Je ne suis même pas sûre que la personne ait déjà été choisie, sélectionnée, que les fiançailles soient officielles. J’en aurais entendu parler. Forcément. « Elysée, tu n'es vraiment au courant de rien ? » Et je me retourne vers lui, fronce les sourcils. Je comprends à son air sérieux, annonceur de mauvaises nouvelles, qu’il en savait plus que moi. Je me recule, brusquement, brisant alors l’entrelacement de nos deux mains. Non, non. Tout ce qui n’avait été qu’abstrait devenait soudainement concret. Si concret que cela me faisait atrocement mal. Il savait. Il savait, et je ne savais rien. Alors, ça y est, Dorian est bel et bien fiancé, et cet idiot n’a même pas pris la peine de me prévenir. Je me mords les lèvres, mon corps empli de rage, je tremble, tremble, de tristesse, de colère. « Qui ? » soufflai-je entre mes dents. Qui, qui ? J’ai besoin de savoir. J’ai besoin de mettre un nom sur celle qui détruira ma vie. Qui me prendra l’homme que j’aime. J’aurais tellement voulu l’entendre de la bouche de Dorian, qu’il me prouve peut-être une dernière fois qu’il n’était pas un lâche. Que je vois son visage, peint de douleur, quand il m’annonce son mariage imminent. Il n’avait même pas pris la peine de m’écrire. Ne serait-ce qu’un mot, qu’un nom. J’aurais compris. J’aurais partagé sa douleur, elle aurait été mienne. Mais… Le silence, il avait choisi le silence. Et qu’est-ce que cela voulait dire, au fond ? Que l’annonce de ses fiançailles avait fini par le réjouir ? Parce que l’élue est bien plus belle, plus droite, plus sincère que moi ? Parce qu’elle saurait le rendre heureux, qu’elle ne le pousserait pas dans ses retranchements ? Et moi, moi ? Où étais-je dans cette histoire, dans son cœur ? Moi, qui avais cru naïvement qu’il finirait par se battre, pour moi, pour celle qu’il disait aimer, réellement. Moi, sa meilleure amie, celle qui avait grandi avec lui, celle qui l’avait protégé, qui l’avait regardé avec passion et amour. Il m’abandonnait. Et laissait un autre se charger de m’apprendre une mauvaise nouvelle. Il n’était qu’un lâche, un malhonnête, un menteur, et je le détestais, je le détestais, autant que je l’aimais. Je me tourne vers Nolan, qui garde le silence, qui me regarde me battre avec moi-même, qui semble désolé, abattu de se retrouver dans cette situation, au milieu de deux personnes qui se déchirent. Tout doit être plus simple pour lui, maintenant. Maintenant qu’il est avec celle qu’il l’aime. Mais cela  ne durera peut-être pas. Tout n’était qu’éphémère, on venait encore de me le rappeler aujourd’hui. Je me rapproche de lui, pose ma main sur son bras, que je serre peut-être un peu trop fort. « Dis-le-moi, Nolan. » Je suis prête. Prête à tout entendre. Prête à pleurer, à hurler, à mourir. Mais reste, reste près de moi, et protège-moi. Aide-moi. J’ai besoin, besoin de toi.

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Nolan B. Le Floch
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◗ HIBOUX : 593 ◗ REVELATEUR : « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) Tumblr_mxedkoZcOS1sygpo2o1_500
◗ PSEUDO : styxx (audrey) ◗ CREDITS : (c) serleena
◗ SANG : sang-pur, breton, comte de Cornouailles depuis peu, habite un domaine bien trop grand pour lui.
◗ PENSINE : Est extrêmement doué pour le duel et l'escrime, ce qui lui a permis d'être le chef de l'obédience des onze.

CARTE CHOCOGRENOUILLE
◗ LIENS:

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MessageSujet: Re: « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.)   « Je verrais s’il est possible de toujours faire mon possible. » (Nolan.) EmptyJeu 24 Avr - 19:41

Chaque personne avait sa part d'ombre et je ne faisais pas figure d'exception. J'étais abîmé, bancal, si bien que mes ténèbres se manifestaient plus facilement que n'importe qui d'autre. Quelque chose s'était brisé en moi depuis les attentats, réveillant quelque terrible instinct. Cet instinct n'avait jamais cessé de croître, de remplir tout l'espace exactement comme l'aurait fait une tumeur. Je ne serai plus jamais le même, je le savais. Une partie de moi était morte sous ce mur, en même temps que mes jambes. À la date d'aujourd'hui, je ne savais pas si je pourrai me remettre au duel, à l'escrime, ou à toutes ces choses que j'avais aimées ici à Beauxbâtons. Je n'avais plus que les complots et les intrigues pour m'occuper l'esprit. Je n'étais plus qu'un type cassé en mille morceaux, un type qui s'ennuyait, blasé avant l'heure. J'avais envie de les faire payer, tous autant qu'ils étaient. Je voulais venger ces morts, ma jeunesse saccagée, tout ce sang versé pour rien, dans le fond. Un jour, celui de cette personne viendrait s'y ajouter, j'en faisais le serment. Je ne la voulais pas spécialement morte, après tout, semblerait-il, elle n'avait rien fait qui puisse mériter un tel châtiment, mais je voulais simplement la voir tomber, traîner dans la boue, voir sa réputation réduite à néant. Et voilà que ça revenait au galop, ce ça qui gronde, ce ça qui a faim, ce ça qui réclamait vengeance. Le ça semblait se régaler à l'idée d'une nouvelle intrigue qui se profiler à l'horizon, il ne ferait qu'une bouchée de la mystérieuse fiancée de Desclèves. Puisque le prince était censé épouser une sang-bleue, la demoiselle en question serait facilement identifiable. Après tout, ce type de jeunes femmes ne courait pas les rues. Elysée disait ne pas savoir qui c'est, en soi, ce n'était pas un obstacle. Moi, j'étais au courant parce que dans notre milieu, les nouvelles allaient vite. La famille de l'heureuse élue n'avait pas tardé à s'en vanter, oubliant de faire preuve de discrétion. Pour le coup, ils n'avaient pas su anticiper, surtout au vu des récents événements qui ont secoué la monarchie. Cela étant, ces fiançailles prouvaient au moins une chose : malgré tout, on tenait bon, ce n'était certainement pas ce groupe de rebelles qui allait nous faire tomber, il nous en faudrait bien davantage. Malgré tout, je ne me sentais pas très bien vis à vis d'Elysée. Je me débattais toujours avec ma conscience pour savoir si je devais lui en faire part ou non. D'un côté, je brûlais d'envie de lui dire tant je voulais voir cette garce de Deulceux mordre la poussière, mais de l'autre, je n'avais pas spécialement envie de me mêler d'une histoire qui ne me regardait pas.

« Qui ? » Elysée ne me laissait pas le choix. Maintenant que j'avais laissé entendre que je savais quelque chose, je devais parler. J'hésitais encore, comme si j'avais conscience que que mes mots risquaient à eux seuls de déclencher un raz-de-marée. Tout ne tenait plus qu'à un fil, à un putain de fil que j'avais le pouvoir de rompre si je le souhaitais. Elle serrait mon bras avec force, comme pour me presser à lâcher le morceau. Mon regard devint tout à coup plus sombre. À nouveau, la bête s'était déchaînée avec vigueur, tandis que j'avais le goût du sang sur le bout de la langue. Rien que le fait de penser à elle suffisait à me donner de l'urticaire. Elle avait le don de vampiriser tout son entourage comme la sangsue qu'elle était. D'abord Marien, puis Dorian...Je laissai échapper un profond soupir, mon regard fuyant celui de la Rubissane. « Dis-le-moi, Nolan. » Je n'avais plus le choix. Elle ne lâcherait pas l'affaire de toute façon. Elle était comme ça, Elysée. Elle était aussi têtue que je l'étais. Et c'était parce que nous avions la tête dure que notre amitié avait connu des hauts et des bas. Trop de fierté, trop d'orgueil. Chacun campait désespérément sur ses positions, peu réceptifs à l'opinion d'une tierce personne. Je n'étais pas un breton pour rien. Je pouvais être généreux, mais je pouvais aussi reprendre tout ce que j'avais donné en un claquement de doigts. Il suffisait parfois d'une déception pour que ce soit irréparable. « Diane Deulceux. » répondis-je enfin après moult tergiversations. J'avais presque craché ce nom avec mépris. De toute façon, c'était tout ce qu'elle m'inspirait, du mépris, purement et simplement. Cette pauvre fille se pensait importante parce qu'elle était dans les petits papiers des plus grands, mais dans le fond, elle n'était rien. En plus, elle avait davantage le comportement d'une roturière que celui d'une dame digne de ce nom. Dire que cette garce était dans mon obédience. D'ici les prochains mois, elle aurait tout le loisir de se pavaner et rien que cette idée me rendait malade. J'éclatai d'un rire froid, sans âme, comme si je venais de raconter une bonne blague. Cependant, mon rire ressemblait davantage à un aboiement qu'à un éclat de joie. Il était presque malveillant. « Elle a le don d'être là où on ne l'attend pas, pas vrai ? » sifflai-je d'un air mauvais, alors qu'un éclat haineux venait de s'allumer au fond de mon regard. Il fallait toujours qu'elle s'incruste, qu'elle s'impose et pourtant elle n'était qu'une indésirable. Elle s'était immiscée entre Marien et moi exactement de la même façon qu'elle s'est glissée entre Elysée et Dorian. La fin était dès lors prévisible. Elle allait tout mettre en pièces, ne laissant derrière elle que des ruines fumantes et un champ de bataille dévasté. Elle détruisait tout ce qu'elle touchait, c'était un fait. Ce qu'elle ne savait cependant pas, c'est qu'elle n'arrivera jamais à nous détruire, Elysée et moi. Ni l'un ni l'autre n'étions du genre à nous laisser marcher sur les pieds. Si Elysée préférait se confronter directement à l'ennemi, je préférais les éliminer en douce. À nous deux, on pourrait bien faire quelque chose. « Qu'elle aille brûler en enfer, cette sorcière. » conclus-je d'un air bien sombre, presque conspirateur. Avec moi, ce n'était pas que des paroles. C'était une véritable malédiction que je venais de prononcer, promesse de mille tourments à venir. À présent que la bombe était lâchée, j'attendais la réaction d'Elysée, prêt à affronter la tempête qui s'annonçait.
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