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| épisode pilote : la commémoration de Solange. | |
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Ad Astra ◗ HIBOUX : 491 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Maitresse du Jeu ◗ CREDITS : (c) regina.
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| Sujet: épisode pilote : la commémoration de Solange. Ven 8 Nov - 0:57 |
| « A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes. »
C'était un grand jour aujourd'hui. Un triste jour, mais un grand jour tout de même. D'ailleurs sur la grande place circulaire d'Orange ce n'était pas seulement la ville qui s'était réunie là mais tout un peuple, venu rendre hommage à une petite libellule partie trop tôt. C'était le peuple de France, entier et fier. Uni dans la joie comme dans la douleur. Un peuple venu roucouler sa flamme à Solange Desclève, morte jour pour jour un an plus tôt, adorée de tous, nobles, petites gens. Peuple heureux, malheureux ? On ne le sait pas car le faste de la royauté brouille les pistes. Il y a des bruits, des cris, des rires. De la frénésie. Mais à y regarder de plus près, il y a aussi des larmes au coin des yeux, des visages pâles et des sourires tristes. Il se murmure des prières, des supplications, des chuchotis adressés au ciel. Et puis soudain le silence. Parce que le roi est là, le roi s'avance. Il écarte et lève ses mains, ouvre sa poitrine comme si son cœur voulait s'en échapper, et d'un geste de ses bras courbés, il embrasse toute la foule.
« Monsieur le Cardinal, Messieurs les Dix, Duc de Provence, Comte d'Avignon, français, françaises. » Ils n'ont d'yeux que pour lui. « Mes amis, » C'est un jour triste oui, et Solange est là partout dans les mémoires, dans les yeux brillants, sur les lèvres fléchies comme une lune décroissante, sur les mines graves. Mais malgré tout aujourd'hui la monarchie est au sommet de sa gloire et lui, le roi, fortifie les remparts déjà épais de sa toute puissance. « Vous qui m'avez attendu, accompagné pour ce mémorial, malgré nos différences, nous nous ressemblons tous aujourd'hui, en cet après-midi bien funeste, en cet instant même, » Assistance émue, captivée. « La perte d'un être aimé et admiré nous rappelle que nous sommes unis dans la douleur et le souvenir de la belle et si rayonnante Solange... » Il n'y a plus le moindre murmure maintenant. « Je me souviens encore de son sourire et de sa gentillesse, de son esprit éclairé et vif, qui a tous su nous attendrir. » Il n'y a que la voix du roi, du patriarche, douce et empathique. Mais impérieuse, impériale. « Son absence est un poids avec lequel nous devons tous vivre, chaque jour. » Il mesure chacun de ses mots et leur impact sur ses sujets.
Ce sont des paroles touchantes, saisissantes. Qui remuent les coeurs, les entrailles. Mais c'est maintenant que tout se joue, Géodor le sait, le comprend pendant que ses yeux se promènent sur son peuple. « Un tourment terrible qui pèse également sur la famille de Peyrac et les proches de Carla, l'étudiante disparue à Beauxbâtons, il y a bientôt un an également. Deux pauvres jeunes filles innocentes que la Mort, implacable, nous a enlevées. »
Le silence pèse entre chaque phrase prononcée, lentement, par le souverain. Attention, le coup de poing, c'est maintenant. « Mais ne vous inquiétez pas, peuple français, la Maison royale est à vos côtés, plus proche de vous que jamais. Oui, mesdames, messieurs, mes plus loyaux sujets, nous sommes prêts à vous défendre et vous rassurer, car c'est mon rôle en tant qu'humble roi et protecteur de mes sujets, d'être là pour vous, peuple français. »
Le doute s'insinue, un frémissement parcourt la foule et des regards interloqués s'échangent. Le discours du roi a emprunté un autre chemin, une autre voie. Il revêt une allure toute différente, et totalement inattendue.
Que se passe-t-il, là ?
« C'est pour cette raison, qu'après concertation avec les Dix, la Maison Royale vous annonce l'arrivée de l'un de ses plus éminents et loyaux partisans, j'ai nommé Maxandre Lestang ici présent. » L'homme, sourire modeste accroché à ses lèvres, s'incline. Le roi poursuit. « Il symbolisera la sécurité même à Beauxbâtons, il me représentera moi-même auprès de vous, étudiants et adultes de l'Académie. » Lui même sourit. « Oui, j'ai l'honneur de vous présenter l'émissaire royal envoyé personnellement pour vous rassurer et vous guider dans ces heures bien sombres. Son arrivée sera annonciatrice de changements divers au sein de l'Académie, cela dès la rentrée scolaire d'ici cinq jours. »
Les sorciers sont en liesse. Heureux, malheureux ?
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| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot ◗ HIBOUX : 826 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger. ◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou. ◗ PENSINE : Comice Rubissane.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Ven 8 Nov - 16:15 |
| C’était le grand jour. Le jour terrible. J’avais du mal à croire que cela ne faisait qu’un an. J’imaginais encore parfois le rire de Solange, les jeux auxquels nous jouions, enfant, avec Dorian et elle. J’avais grandi avec eux, ils avaient été ma famille. Aujourd’hui, un membre de cette famille d’enfants manquait. Dorian avait survécu. Mais il avait souffert, en silence. Il avait perdu une part de lui-même. Mon Dorian s’éteignait sans sa grande sœur. Il avait du mal à avancer. J’avais essayé d’être là pour lui, de le soutenir, jusqu’à ce qu’il me rejette. La veille, je m’étais tournée et retournée dans mon lit, incapable de trouver le soleil, me posant et me reposant sans cesse la même question. J’hésitais, même si je savais quelle était la bonne décision à prendre. Au petit matin, je n’avais plus aucun doute. Je me rendrais à la commémoration avec Dorian. Nous déjeunâmes en silence. Mes parents me proposèrent de se rendre ensemble à Orange mais je refusai. Il fallait que j’aille le voir, que je le trouve avant qu’il ne parte, avant qu’il ne s’y rende seul. C’est ainsi que je me retrouvai devant sa porte, vêtue d’une petite robe noire. Par chance, c’est lui qui ouvrit. Je n’avais pas la force de me retrouver devant ses parents, ceux qui me refusaient mon bonheur, notre bonheur. « Qu-qu’est-ce que… » commença-t-il mais je l’interrompis. « Même si je t’en veux, Dorian, je ne te laisserai pas seul dans un moment pareil. » De toute façon, ce n’était pas que pour lui. Je crois que, moi non plus, je ne me sentais pas capable de me retrouver toute seule aujourd’hui. J’avais besoin de lui, de mon plus vieil ami, en ce jour funeste. Il nous fallait mettre nos problèmes de côté, juste pour quelques instants. Simplement pour aujourd'hui. Solange ne méritait pas que nous nous déchirions, aujourd'hui. « Tu es prêt ? » Il attrapa son manteau, et ferma la porte de sa maison sans un mot.
La place d’Orange était pleine à craquer. Des centaines de personnes s’étaient apparemment déplacés pour pleurer la princesse. Tout le monde l’aimait. Elle était douce, belle mais tellement fragile. Nous arrivons à nous frayer un chemin parmi la foule. Nous cherchons et trouvons un endroit où nous serons sûrs de bien voir et entendre l’intervention du roi, sans être vus. Je savais, en effet, que Dorian voudrait se confondre parmi les foules, n’être qu’un homme parmi tant d’autres. Nous sommes arrivés à temps : le Roi s’avance déjà, et commence un discours empli de tristesse et d’émotion. Il évoque Solange, sa nièce. « Je me souviens encore de son sourire et de sa gentillesse, de son esprit éclairé et vif, qui a tous su nous attendrir. Son absence est un poids avec lequel nous devons tous vivre, chaque jour. » D’instinct, j’attrape la main de Dorian et la serre dans la mienne. Des gens autour de nous, pleurent, reniflent, montrent ouvertement leur peine. Qui, dans ces gens-là, la connaissaient vraiment ? Qui d’entre eux partagent la peine de ceux qui l’ont connu, côtoyé, ceux qui ont grandi avec elle ? Dorian se tient droit, très droit. Il ne laisse passer aucune émotion. Le discours du roi prend alors une autre tournure. Il oublie Solange un instant. J’hausse un sourcil quand il évoque le fait qu’un certain Lestang assurera la sécurité à Beauxbâtons. La sécurité de quoi ? Comme si nous avions besoin de lui. Des murmures se fendent à travers la foule. Personne ne sait que penser. Je me sens moi-même un peu perdue, tout est confus. Je lance un regard interrogateur vers Dorian mais il ne semble pas en savoir plus. Qu’est-ce que cela veut dire, bon sang ?
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Ven 8 Nov - 17:48 |
| Un jour de merde, un jour tout en noir. Appuyée contre un lampadaire tout au fond de l'esplanade, j'attend que l'ennui du faste laisse place à la tristesse approprié. Car ce n'est que ça, n'est-ce pas, du malheur de bon ton. J'ai bien du mal à ne rien feindre, à être sincère dans mon deuil. Oh, oui Solange était une figure de proue admirable et douce, comme ce doivent de l'être les femmes à la cour. Puisqu'elle n'était pas faible non plus. Enfin, je suppose, je ne l'ai pas connue personnellement. Et je pense que toute cette mascarade vient bien de là : n'ayant jamais échangé le moindre mot avec elle, comment pourrais-je réellement ressentir sa perte ? Un an après, qui plus est. M'apprêtant à soupirer, le petit souffle d'insolence me reste coincé au bord des lèvres. Ils ont, pour la plupart, l'air si, si mal. Et ceux qui rigolent, discutant avec enthousiasme de cette toute proche aparté royale dans les rues d'Orange, ceux là ne me semble pas très convaincant. La petite favorite du peuple a expiré pour la dernière fois voici douze mois. On a bien le temps de s'en remettre, par Merlin. Et la royauté qui englobe le tout de dorures sous un voile sombre, ni a t-il pas plus irrespectueux pour la mémoire de quelqu'un ? L'utiliser à des fins politiques. Mais en même temps, je ne suis ni étonnée, ni en colère contre cette manœuvre. Admettons leur au moins, que c'est finement orchestré. Je soupire finalement, l'abondance de larmes et de minauderies finissant par courir sur la baguette. En outre je suis seule, Auxence doit tout juste rentrer de sa dernière chasse de l'été et je n'ai pas encore eue de nouvelles de Séraphina. Quelques camarades de classe ou d'écrin me lancent un salue poli, je leur répond d'un mouvement de main un peu brusque. Je n'ai pas franchement envie qu'on vienne me pleurer sur l'épaule. Et c'est au moment où j'imagine avec horreur, une de mes compagnes de dortoir me tremper le chemisier, que sa Majesté fait son entrée.
Après une écoute attentive, je ne peux qu'admirer l'habilité du discourt comme du ton employé. Les mots sont parfaits, la fermeté et alliée à un paternalisme replaçant tout à chacun, à la place qu'il doit occuper. Et nous sommes soumis à ses décisions, Beauxbâtons y comprit. L'arrivé de ce surveillant quelque peu spécial en est la plus parfaite illustration. Les murmures surpris et l'indignation muette de certains, tout aussi parlante. Je me verrais bien applaudir. Bien joué mon bon suzerain, la monarchie en a encore sous le pieds c'est certain. Mais, j'ai tout à coup un doute qui m'envahi. Les changements dont il est question, j'espère qu'ils ne vont pas plus compliquer mon quotidien. Par Morgane celui-ci est déjà bien assez bancal et incertain. J'imagine des patrouilles de surveillances, fouillant buissons et recoins du parc, inspectant le moindre couloir, la moindre alcôve. Et ça, ça me fait légèrement paniquer. Comment pourra-t-on continuer à se voir seul à seul avec Auxence ; comment pourra-t-on s'évader une heure ou deux pour se rouler dans notre interdit boueux ? Je jette des regards quelque peu affolés alentours, éprouvant un grand besoin de voir et de parler avec ma chère cousine. Mais il n'y a aucune silhouette d'oisillon de feu à l'horizon.
Au contraire, je crois tout à coup reconnaître mon frère dans l'assemblée. Il est a un peu plus centre mètres sur ma gauche, je ne pense pas qu'il m'est vue. Ayant un tantinet, filé à l'anglaise disons ; en ne lui laissant qu'un mots sur la table de la cuisine, je crains un coup de sang et opte pour un battement en retraite. Dans ma précipitation, j'écrase quelques pieds, me sentant noyée dans cette marée de sorciers agités. C'est ainsi que je fini par violemment percuter un jeune homme. Impossible de distinguer si je le connais ou même simplement de voir son visage, celui-ci se trouvant à contre jour. "Euh, pardon." Je fronce les sourcils, aller pousses toi maintenant. "Pourriez vous éviter de rester planté au milieux de mon chemin comme un troll ?" Mon ton est assez brutasse, j'en conviens. Mais je préférerais être rejointe par Auxence, loin de la foule. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Dorian Charles Desclève ◗ HIBOUX : 164 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Alistair Adhémar ◗ CREDITS : Unserious ◗ SANG : premier Prince du Sang de France ◗ PENSINE : excellent duelliste, prince bègue dont tout le monde a entendu parler.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Ven 8 Nov - 22:35 |
| Un an déjà que Solange était partie. Un an que je regardais les gens nous saluer, l’air sombre. « Elle était pleine de vie » disaient-ils tous. Une évidence. Bien sûr qu’elle était pleine de vie. Elle était vivante. Dans mon esprit, elle l’est toujours. Je me surprends parfois à l’imaginer à mes côtés, grande sœur souriante et protectrice. Comme si elle veillait toujours sur moi. J’entends sa voix ; de moins en moins clairement, mais je l’entends tout de même. Plus le temps passe, plus j’ai peur d’oublier toutes ces choses. Son visage. La façon qu’elle avait de m’appeler par mon prénom, si tendrement. Un an. C’est si long, un an. Et en même temps, j’ai l’impression que c’était hier. Une commémoration est prévue aujourd’hui, et je ne compte pas y aller. C’était hier. Laissez-moi en paix. Laissez-moi penser à elle sans chichis, sans extravagances. Quelqu’un frappe à la porte. Sûrement une personne venue apporter des fleurs en l’honneur de Solange. Nous rappeler combien elle est inoubliable, à quel point elle nous manque. Mais lorsque j’ouvre, je me retrouve nez à nez avec Elysée. Elysée que je n’ai pas revue depuis notre moment d’intimité dans la Tour Carrée. Elysée, cette fille qui m’aime, que j’aime, mais avec laquelle je ne pourrai jamais vivre. Nos regards disent beaucoup, en quelques dixièmes de secondes. Tout ce que nous aurions aimé nous confier un peu plus tôt, sans le pouvoir. Nos sentiments enfouis, ceux que l’on tait parce qu’ils nous font trop de mal. J’ai l’impression qu’on vient de me donner un coup en pleine poitrine, et reste donc muet un instant. Et puis, je balbutie. « Qu-qu’est-ce que… ». Elysée me confie le fond de sa pensée. Elle veut m’accompagner à la commémoration ; que nous mettions nos histoires de côté pour une journée. Pour Solange. Pour que je ne sois pas seul. Parce qu’elle l’aimait, aussi, j’en suis sûre. Alors, je me prépare et la rejoins au bout de quelques minutes.
Le trajet se fait dans le silence. Lorsque nous arrivons, nous nous mêlons à la foule. Tant de gens sont venus écouter le roi qu’il est facile de passer inaperçu. Et puis, il se met à parler, fort, avec panache. « La perte d'un être aimé et admiré nous rappelle que nous sommes unis dans la douleur et le souvenir de la belle et si rayonnante Solange... ». Je ne l’écoute plus. Mes yeux sont plantés sur un point à l’horizon. Je revis à l’identique l’enterrement de ma sœur. Mes efforts pour ne pas fondre en larmes. Pour ne rien laisser paraître. Les quelques mots du roi n’y changeront rien. Ce n’est pas lui qui a perdu une sœur, une fille. Sa nièce était-elle vraiment importante ? Je déglutis. Son discours touche à sa fin et je ressens l’envie urgente de partir, mais mes jambes ne semblent pas vouloir bouger. Je me tiens là, droit, glaçant. Je sens Elysée prendre ma main. Oh, Elysée. Pourquoi t’ai-je infligé ces souffrances inutiles ? Tu es la seule qui reste à mes côtés quoiqu’il arrive, la seule qui soit là pour moi. Je m’apprête à me tourner vers elle, à lui dire que je suis désolé pour ce qu’il s’est passé plus tôt. Mais le roi reprend la parole. Nous parle de la mise en place d’un émissaire dans notre école, censé nous protéger. Quoi ? Quel est le rapport avec la commémoration ? Avec la mort de ma sœur ? Je me tourne vers Elysée, fronce les sourcils. Elle ne semble pas plus avancée que moi. J’ignore ce que tout cela veut dire. Pourquoi le roi veut-il contrôler Beauxbâtons de cette manière ? Solange n’est qu’un prétexte. Cette jeune-fille disparue aussi. Et ça, j’ai du mal à le supporter, même en tant que membre de la monarchie. Des murmures se répandent dans la foule, certaines personnes trébuchent, crient parfois. Personne ne comprend réellement. Mon regard ne lâche pas celui d’Elysée, pas même pour essayer de trouver Marien ou mes autres cousins. |
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Mar 12 Nov - 20:15 |
| C'était un drame, il n'y avait pas d'autres mots. Séraphine, à coté de ses parents, regardaient le roi avec un air impassible mais une certaine tristesse flottant dans le fond de ses prunelles clairs. Qu'on le voulait ou non, qu'on l'est connue ou non, la mort de la princesse Solange ne pouvait laisser personne de marbre. Elle écoutait le discours du roi, le cœur serré, notamment en pensant à la famille de la jeune femme. Elle pensa à Dorian, elle pensa à Marien et bien qu'elle n'avait alors ni sœur, ni cousine, elle tenta d'imaginer ce qu'ils pouvaient bien ressentir. Sa plus proche famille en dehors de ses parents, c'était Théodora et Auxence. Pendant un instant, elle imagina ce que cela serait de les perdre et un léger frisson – invisible à l’œil nu – lui traversa le dos alors qu'elle posa un instant ses yeux sur sa mère. Cette dernière semblait sincèrement affectée par la mort de la princesse et de nouveau, une contradiction de sa famille lui saute aux yeux. Si c'était elle qui était morte à la place de la princesse, elle ne serait pas aussi chagrinée. Vraiment pas. Sa mère pleure pour une jeune fille qui lui est inconnue quand elle ne verserait pas une larme pour le sang de son sang. Elle reporte son attention sur le roi, ce roi qu'elle n'a jamais vu que de loin. Ce roi qui est un inconnu pour elle et que pourtant, sa famille vénère. Elle l'écoute et d'un coup, elle sent une certaine indignation poindre en elle. Une indignation qu'elle cache, qu'elle dissimule sous son masque d'impassibilité. N'était-ce pas là une commémoration pour Solange Desclève ? Dans ce cas là, pourquoi parler d'autre chose ? Elle ne comprenait pas en quoi l'émissaire du roi pourrait les aider. Elle ne comprenait pas grand chose à vrai dire. Peut être son père avait-il raison à son sujet, peut être était-elle sotte. Elle ne se sent pas très bien tout à coup et sans un mot pour sa mère, elle quitte l'assemblée dans sa longue robe noire élégante pour aller se rafraîchir un peu. Il y avait des sourires autour d'elle, presque des rires. Des souvenirs échangés à la volée sur Solange, des serrement d’épaules et des étreintes. Il y a de l'incompréhension aussi, sur le discours du roi et sur ce qu'il désire, sur ses réelles motivations. Mais surtout, il y a de la tristesse. Beaucoup de tristesse pour Solange, pour les autres filles. De la tristesse et de la colère. Des sentiments qu'elle est incapable d'exprimer mais qu'elle ressent au centuple et qui à cet instant, la frappent de plein fouet. Et elle en a la nausée. Ca en est presque trop pour elle.
Ses yeux pâles scrutent l'assemblée, cette assemblée de gens que le malheur a réuni. Finalement, ils finissent par s'accrocher à une silhouette qu'elle connaît bien, une silhouette dont la posture, bien que digne, trahit une souffrance sincère qu'elle peut ressentir. Sans trop savoir comment, elle se retrouve avec un verre de vin dans une main, puis un second qu'un homme lui apporte. Il semblerait que malgré la bienséance de mise, de l'alcool coule quand même dans les verres. Elle soupire, partagée entre l'indignation et le soulagement. Quelque part, l'alcool lui fait du bien, elle en boit toujours quand elle est triste ou stressée. Repérant de nouveau Diane, elle zigzague parmi la foule pour finalement se retrouver aux cotés de sa camarade, qu'elle interpelle à voix basse pour ne pas provoquer chez elle une réaction pour le moins disproportionnée. Quand la blonde finit par se tourner vers elle, elle lui tend avec un mélange de grâce et de maladresse son verre de vin, lui adressant de sa voix monocorde quelques mots. « Quand ça ne va pas trop, je bois. Peut-être que cela pourra t'aider aussi. » Se rendait-elle compte à quel point elle avait seulement l'air d'une alcoolique à cet instant précis, à avouer sans honte qu'elle picolait à chaque coup bas de la vie ? Qu'importe. Elle porta d'ailleurs son verre à ses lèvres pour y boire longuement, sous le regard courroucé de quelques vieilles femmes auprès des deux jeunes filles qui s'empressèrent de caqueter entre elle sur la jeunesse débridée. Séraphine ne les entendit pas – ou prétendit-elle ne pas le faire – alors qu'elle ne focalisait pour le moment que sur la Rubissane. « Tu semblais seule et je me suis dit que tu aurais besoin de... » Elle s'arrêta quelques secondes, en repensant à ce qu'elle allait dire. De quoi ? D'une amie ? Elle ne savait pas réellement si Diane la voyait comme ça. De nouveau, elle porta son verre à ses lèvres, comme pour se donner le temps de réfléchir, alors qu'elle finissait par reprendre la parole pour conclure sa remarque « … quelqu'un. Tu ne sembles pas aller bien. » Elle avait l’œil Séraphine. Elle n'avait pas beaucoup d'amis, elle était tout sauf populaire mais elle voyait les gens. Oui, elle les voyait, dans leurs failles, dans leurs faiblesses mais dans leur bonheur aussi. Elle voyait tout. Et à cet instant précis, elle voyait bien comment Diane se sentait réellement.
- Spoiler:
Dernière édition par V. Séraphine de Reims le Mar 12 Nov - 22:43, édité 3 fois |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
C. Diane Deulceux ◗ HIBOUX : 184 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : ARTHUR DE NOBLECOURT./WR∆TH./LOLA. ◗ CREDITS : CRIPSOW. TUMBLR. ◗ SANG : SANG-BLEU (DUCHÉ DE WALLONIE). ◗ PENSINE : ÉLECTRON LIBRE REDOUTABLE AU FLEURET, À LA RHÉTORIQUE ET AUX DUELS.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Mar 12 Nov - 21:14 |
| Non, ils n'oseraient pas. Il n'oserait pas. Et pourtant. Avec une rapidité affolante, Diane regarda Son Altesse inspirer avant de reprendre : « C'est pour cette raison, qu'après concertation avec les Dix, la Maison Royale vous annonce l'arrivée de l'un de ses plus éminents et loyaux partisans, j'ai nommé Maxandre Lestang ici présent. » . Comment osaient-ils ? La colère, sourde, montait en elle à une vitesse folle et, si elle se serait écoutée, elle aurait bondi au devant du petit cercle qui entourait le roi pour crier sa haine et sa rage envers et contre tous. Comment pouvaient-ils ainsi utiliser Solange ? Diane sentit son estomac se nouer désagréablement alors qu'elle s'efforçait de déglutir pour faire passer son malaise et sa rage. Elle repensa, un instant, à Solange et son cœur n'hésita pas à chavirer une énième fois depuis le début de la journée. Un an. Un an et elle avait l'impression que ça faisait moins d'un jour tant la blessure, encore à vif, continuait à la lancer. La mort de Solange Desclève avait été synonyme de disgrâce pour les Deulceux – quand bien même Ferdinand Deulceux n'avait rien pu faire contre le mal qui rongeait la jeune femme, il avait sous sa responsabilité sa santé et sa vie – et de tristesse incommensurable pour la blonde. Ses yeux lâchement remplis d'eau – ce dont elle se défendra ardemment par la suite – vrillent l'assemblée avec intérêt et une rage qui ne fait qu'aller crescendo. Chaque mot que le roi ose proférer après ce qu'il appelle commémoration la sort hors d'elle. Diane n’arrive plus à se souvenir de quand date la derrière fois qu'elle a été à ce point énervée contre la monarchie ou, plus spécialement, ce monarque – c'était il y a vraiment trop longtemps.
Elle sursaute légèrement en tendant la voix de Séraphine de Reims qui s'élève, la prenant par surprise : « Quand ça ne va pas trop, je bois. » Quoi ? Un gloussement nerveux ne peut s'empêcher de passer les lèvres de Diane, qui baisse la tête d'un air penaud quand des regards la foudroient déjà en retour. « Peut-être que cela pourra t'aider aussi. » lui lance la Saphir en lui tendant un verre de vin rouge. Diane regarde le verre, la mâchoire décrochée – du vin ? C'était pour faire avaler la pilule ou quoi ? Elle s'en empare machinalement, quand bien même elle n'en boit pas une goutte, sans doute trop hébétée et le regard déjà trop vitreux pour ce faire. « Tu semblais seule et je me suis dit que tu aurais besoin de... quelqu'un. Tu ne sembles pas aller bien. » Diane planta son regard bleu dans celui, émeraude, de la rousse. Sa main qui tenait le vin tremblait légèrement, comme si elle allait en briser le verre d'un instant à un autre. « Ca va. » dit-elle simplement en détournant les yeux, honteuse ou juste troublée par le regard insistant de la rousse dans le sien. « Je trouve ça juste... déplacé de la part de Son Altesse, ajouta-t-elle finalement avec une certaine froideur. Je n'aime pas savoir les mémoires de Solange et de Carla de Peyrac utilisées pour convenir à ses affaires. » Elle hausse les épaules. Que pouvait-elle bien y faire après tout ? |
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Jeu 14 Nov - 1:09 |
| Il est, mais ne l’est pas. Qu’est-ce que tu fais là Barthélemy ? Inconnu dans ce bain de foule, homme parmi tant d’autre. Debout dans l’ombre d’une bâtisse, tentant le plus possible de pas se mêler à la foule, il ignore pourquoi il est présent. Garder l’illusion de patin soumis ou véritable peine qui l’oblige à se tenir là ? Il ne sait pas, ne sait tout simplement plus. Peut-être un mélange des deux. Peut-être ni l’un ni l’autre aussi. La raison n’a pas d’importance. Ou plutôt, on ne se préoccuperait pas de connaître la sienne. Il s’y trouve pour, même s’il ne le désir pas réellement, rendre hommage à une enfant disparue. Il s’y trouve parce que c’est une part de son devoir. Il se doit d’être ici. Sujet obéissant qui, pourtant, n’a pas eu une seconde l’idée de ne pas assister à la cérémonie. Il voulait, étrangement, y être. Et non pour préserver une image de loyal serviteur, là étant tout le paradoxe. Pourquoi se rendre à une cérémonie d’une personne qui était censée représenter tout ce qu’on détestait et maudissait ? La réponse était là, moqueuse, riant encore une fois de lui, de sa naïveté et de son amour passés. C’était un autre malheur d’être né dans un monde qui avait fini par vous rejetez. Parce que Barthélémy avait un jour admiré ce qu’était Solange Desclève, ce qu’elle représentait. Il lui avait déjà tenu une porte, avait sûrement déjà affiché un sourire éclatant devant le portrait d’elle, encore qu’une fillette alors que lui-même n’était qu’un gamin innocent. Il l’avait vu de loin et dans l’ombre, grandir sous les lumières alors que lui-même vieillissait un peu plus amer. Le jeune Bontemps avait connue, à sa manière, cette princesse à qui on rendait un dernier hommage.
Mais ce n’était pas pour Solange qu’il était, pas pour la commémorer là. Ce n’était pas pour pleurer ni se réjouir que Barthélémy avait décidé de se joindre à cette foule qui avait davantage des airs de spectateurs attendant le clou du spectacle. Il était là pour dire adieu. Adieu à cet amour volé, adieu à une liberté passée. Il était là pour saluer ce qui s’annonçait dans l’avenir. C’était le point final. C’était un nouveau départ. Une princesse était tombée de son bel écheveau. Les autres suivront, princes et sangs-bleu. Il espérait. Ou peut-être espérait-il espérer toute cette espérance. Le valet balaya ce doute. Il devait être davantage convaincu. C’était pour le mieux, le mieux pour lui. Le changement commençait et les paroles du roi ne faisaient que mettre un point sur ce fait. Il devait, oui, s’en réjouir. Ainsi, le Roi commençait-il à prendre sérieusement les menaces au sérieux ? Envoyer un émissaire pour préserver la sécurité, voilà ce qui était intéressant. La force royale prenait-elle finalement conscience qu’elle n’était pas imbattable ?
L’ombre d’un sourire s’installa quelques secondes sur les lèvres du jeune homme. Il n’était pas joyeux ce rictus, ni même satisfait. Soulagé peut-être, quelque peu las sans aucun doute, une trace d’espoir peut-être aussi. On ne sait jamais trop bien avec lui. Dans tous les cas, Barthélémy Bontemps était loin d’être un de ceux qui allaient pleurer la perte de la Desclève. Ce n’était qu’une mort, une parmi tant d’autre, il n’y avait pas de quoi à faire tout un tel spectacle… |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Nolan B. Le Floch ◗ HIBOUX : 593 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : styxx (audrey) ◗ CREDITS : (c) serleena ◗ SANG : sang-pur, breton, comte de Cornouailles depuis peu, habite un domaine bien trop grand pour lui. ◗ PENSINE : Est extrêmement doué pour le duel et l'escrime, ce qui lui a permis d'être le chef de l'obédience des onze.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Jeu 14 Nov - 12:26 |
| Je n'aimais pas ce genre de manifestations, mais j'avais le devoir moral d'être présent, ne serait-ce que parce que j'étais un proche de la famille royale. En tant que tel, je devais les soutenir dans cette épreuve. En fait, j'étais surtout là pour soutenir Marien. Après tout, n'était-il pas comme un frère pour moi ? En ce jour de deuil national, j'étais là, malgré mon aversion pour ce genre d'évènements. Exceptionnellement, j'étais venu seul. Je n'avais pas souhaité être accompagné, par qui que ce soit. Je n'avais pas osé en faire la proposition à Melian. La plupart des étudiants de Beauxbâtons allaient être présents, ça n'aurait pas été raisonnable. Et même si de toute évidence, je n'avais pas envie d'être raisonnable, ce n'était pas non plus le moment de faire un esclandre. Plus la rentrée approchait, et plus nous allions devoir nous montrer discrets. Pour notre bien à tous les deux. Ça, je l'avais compris, aussi était-ce pour cette raison que je me tenais seul, raide et guindé comme à mon habitude. J'étais paré de mes habits de deuil et de toute ma dignité. Bien sûr que la mort de Solange avait été un choc pour nous tous. Je me souviens de ce jour comme si c'était hier. Certains étaient ravis car cela bousculait dans le bon sens leurs velléités d'accéder un jour au trône, mais d'autres étaient tout simplement consternés d'avoir perdu la petite princesse du peuple. Les bras derrière le dos, je venais de baisser la tête, en signe de recueillement. Un murmure fébrile agita bientôt la foule : le roi venait de faire son entrée. Instantanément, je relevai la tête, toisant le souverain de mes yeux clairs, tentant -certes en vain – de décrypter son expression. Était-il sincère, était-il triste, ou au contraire, ravi que son fils soit l'héritier direct de la couronne ? Je tressaillis, recherchant Marien du regard, mais il était introuvable. Voilà comment il s'était retrouvé avec le poids de ces nouvelles responsabilités sur les épaules. Imperceptiblement, je serrais les poings, tandis qu'il faisait l'éloge de la princesse disparu. Démagogie, rien de plus, rien de moins. Rien n'indiquait qu'il eut été totalement sincère dans ses propos. Pourtant, je m'étais aussitôt mentalement rabroué. Je n'avais pas le droit de penser ainsi, pas alors qu'il s'était montré si bon avec moi toutes ces années. Malgré tout, le doute planait dans mon esprit, insidieux et sournois, il se faufilait, apposait son empreinte pour me marquer durablement. Je serrai davantage les poings lorsqu'il évoqua Carla. Carla n'avait rien à voir avec Solange. Je n'étais pas d'accord avec la façon dont il reliait leurs deux noms, tout ça pour nourrir des desseins strictement politiques, mais qui étais-je pour oser protester ? Je n'étais qu'un petit comte après tout, je ne pesais pas bien lourd dans la balance du pouvoir, même en tant que plus proche fidèle du dauphin. Je sentis un vague sentiment de révolte lorsque le roi annonçait sa nouvelle mesure. Je n'aimais pas les changements que cela allait impliquer. Qui plus est, Aliénor Yvelin allait-elle le laisser faire preuve d'autant d'ingérence dans ses affaires, elle qui conduisait Beauxbâtons d'une main de fer depuis des années ? Je parcourus à nouveau la foule du regard, à la recherche des membres de mon obédience. De toute évidence, j'allais devoir convoquer les Onze dans les plus brefs délais. Réunion de crise, en somme. Quoi de mieux pour inaugurer l'année qui se préparait ?
Trêve d'ironie. Du coin de l'oeil, j'aperçus Dorian, en compagnie d'Elysée. Qu'à cela ne tienne, il serait averti en premier de cette réunion surprise. Et j'espérais même rallier l'illustre cercle de la Rosière à ma cause. Une telle alliance ne serait que bénéfique, puisque nous partageons les mêmes convictions, les mêmes objectifs. Je voyais bien que cette nouvelle mesure était impopulaire, j'avais remarqué le sentiment qui avait empreint la foule sitôt cette annonce faite. Si la procédure allait jusqu'au bout, alors, la monarchie allait vivre des heures bien sombres. En tant que royalistes, nous ne pouvions pas laisser le régime devenir instable, nous devions préparer notre défense. Et pourquoi pas une riposte, si nous sommes attaqués. C'était le moment, maintenant plus que jamais pour resserrer nos liens, aussi distendus soient-ils. On ne se laisserait pas faire, et c'était une promesse que je me faisais à moi-même. Je fus néanmoins sorti de mes réflexions par quelqu'un qui me bouscula sans aucune délicatesse. Le choc me laissa muet quelques secondes, le temps de reprendre mes esprits. Je clignai légèrement des yeux, avant de darder mes yeux clairs sur la demoiselle. Un rictus sardonique vint tordre mes lèvres, tandis que je la toisais de toute ma hauteur. Ma foi, elle n'était pas bien délicate, pour une représentante de la gent féminine. « Euh, pardon. Pourriez vous éviter de rester planté au milieux de mon chemin comme un troll ? » Pardon ? Venait-elle de me traiter de troll ? à mesure que les minutes passaient, mon regard se faisait toujours plus glacial, à un point tel que j'espérais simplement la transpercer de cette façon. Si un regard pouvait tuer, sans nul doute serait-elle étalée à terre à l'heure qu'il est. « Ce serait plutôt vous, qui devriez faire attention. » lançai-je sèchement à son encontre, mes lèvres tordues en un rictus méprisant. « Au vu de la délicatesse qui semble vous transcender toute entière, tant par vos gestes que par vos paroles, de toute évidence, vous êtes peu digne du rang qui est le vôtre. » L'insulter en retour n'était peut-être pas élégant, mais elle m'avait froissé, et je ne comptais pas laisser passer cet affront. Mais ce n'était pas de ma faute si elle avait autant de délicatesse qu'un pachyderme dans un magasin de porcelaine. Comtesse du Jura, je saurai m'en rappeler. Allez, maintenant, disparais de mon chemin. |
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Jeu 14 Nov - 14:44 |
| Omphale avait écouté le discours du roi avec attention, observant les réactions des uns et des autres autour d'elle. « C'est pour cette raison, qu'après concertation avec les Dix, la Maison Royale vous annonce l'arrivée de l'un de ses plus éminents et loyaux partisans, j'ai nommé Maxandre Lestang ici présent. », avait annoncé le souverain avec un sourire bienveillant, tandis que le dénommé Lestang approchait avec un sourire modeste collé aux lèvres. Omphale le détailla de la tête aux pieds, mais ne put déterminer si elle allait l'apprécier ou non. Sa venue était annoncée, des mesures seraient prises. Mais quel genre ? On ne saurait rien de plus, c'était sur. Tout le monde avait pensé venir ici pour commémorer le premier anniversaire du décès de Solange Desclève, ainsi que la mort tragique de la rubissane Carla de Peyrac, survenue au sein même de Beauxbâtons. La famille Desjardins au grand complet avait fait le déplacement, sous le commandement du comte Henri, pour venir prouver encore une fois sa loyauté indéfectible à la couronne. Omphale détestait la façon qu'avait ses parents de présenter leur famille : on aurait dit une parade, un spectacle parfaitement orchestré. S'ils n'avaient pas été ses parents, elle les aurait détesté. Sa petite sœur, Thaïs, semblait déjà les détester. Mais Omphale ne comprenait pas ; ne le voulait pas, peut-être. Elle avait de nombreux soucis, s'approprier aussi ceux de sa famille. Parfois, elle s'imaginait flancher sous le poids des responsabilités : mais non, ses épaules restaient droites, son menton haut et son regard vif.
Elle eut une pensée pour Solange, cet ange rendu au ciel. Ils étaient là pour elle, mais Omphale comprenait à présent que le roi utilisait cette cérémonie qui les réunissait tous pour faire de la politique, encore et toujours. La jeune femme en fut déçue, faute de pouvoir être en colère. Elle lut dans le regard de ses parents, de son père surtout, une lueur intéressée. Il avait très certainement hâte d'en savoir plus pour accourir approuver le roi, le féliciter pour les décisions prises. On aurait pu le traiter vulgairement de lèche-cul. Aussitôt pensé, Omphale se sentit coupable. Elle aimait son père, malgré tout. Elle aimait le roi, d'une autre manière. Et elle avait aimer Solange Desclève avant qu'elle ne soit emportée par la maladie. Elle se voulait entièrement dévouée à la monarchie.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Jeu 14 Nov - 15:55 |
| Je repousse d'un soupir impatient une mèche blonde me barrant le visage. Les grandes commémorations ne sont décidément pas pour moi, les grands rassemblements tout court d'ailleurs. Pour moi qui ai grandit dans le calme isolé du Jura, dépasser ainsi le millier de sorciers revêt rapidement l'apparence d'une épreuve. Ma bêtise a été de fuir sans prendre garde au chemin emprunté. Et maintenant que je suis face à ce géant ombragé, mes quelques rares bonnes manières risquent fort de s’effriter. « Ce serait plutôt vous, qui devriez faire attention. » Me répond enfin l'homme qui me fait face. Quelque peu séchée par la froideur de son ton, je me contente de froncer les sourcils en redressant, insolente, le menton. C'est vraiment insupportable de ne pouvoir distinguer clairement le visage de mon vis à vis. Surtout, que sa voix ne m'inspire personne en particulier. Quelle guigne. « Au vu de la délicatesse qui semble vous transcender toute entière, tant par vos gestes que par vos paroles, de toute évidence, vous êtes peu digne du rang qui est le vôtre. » Ah oui, je vois. Toutes ces paroles puent la noblesse ampoulée. Ni une ni deux, la curiosité et l'irritation me font empoigner le bienséancieux et inverser nos positions face à soleil. Il est de toutes les manières bien plus grand que moi, le soleil ne le gênera pas, lui. Et ainsi je peux finalement le reconnaître. Nolan Le Floch, un comte tout comme moi. Mais un comte terriblement proche de la magnifique Melian et aussi de l'insupportable Marien. On ne peut pas dire que je porte le Dauphin dans mon cœur. Toute cette histoire avec ma tendre Séraphine se déroule un peu trop sur le fil du rasoir à mon goût. Et ma cousine risque, à tout les coups, d'être le scrout-à-pétard de la farce. « Cette insulte me touche en plein cœur, non vraiment. » Je peux maintenant clairement remarquer son rictus méprisant. Le ton sur lequel je lui répond ne le fut pas moins, teinté également d'une ironie glaciale. Je place une main sur ma poitrine, faignant de courber sous la douleur que ses mots m'infligent. Pas digne de mon rang ? Et alors pauvre baguette brisée, je m'en fous comme de mon premier sortilège d'être ou pas en adéquation avec mon titre. Je m'apprète donc à tourner les talons, mon besoin de quitter cette place trop encombrée se faisant de plus en plus fort. Je me stoppe pourtant en plein mouvement et revient planter mon regard dans le sien. Je l'ai sous la main alors, autant essayer d'endiguer le problème Dauphinus/Cousinus. Marien doit foutre le paix à Séraphine, elle a bien assez de soucis pour en outre s'enticher de cette tête couronné sans remords. « Mais puisque je te croise et que la conversation en est aux délicatesses, fais donc déguerpir Monsieur Parfait de la vie de ma cousine. Je pense que tu vois, parfaitement, de qui je parle. » C'est vrai que je me sens un peu petite et frêle en-face de Nolan mais qu'importe, un peu de courage envers la gente masculine ne me fera pas de mal. Et au pire, Auxence réclamera réparation à ma place. Je ne lui avouerai jamais clairement, mais le voir se battre pour moi est une grand jouissance. J'ajoute tout de même un merci d'avance, particulièrement sarcastique, en esquissant une révérence pour le Jadérial.. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Iann Kermarrec ◗ HIBOUX : 224 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : alix ◗ CREDITS : kidd ◗ SANG : Vicomté du Trégor, sang plus ou moins mêlé
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Jeu 14 Nov - 20:44 |
| Tout ce beau monde réuni à Orange, à quelques jours de la rentrée… avait de quoi donner la nausée. Même parmi la foule, une sorte de hiérarchie s’était établie d’elle-même avec la famille royale au plus près de Sa Majesté, puis tout le gratin ducal agglutiné autour, des comtesses par-ci par-là agitant leurs mouchoirs, vicomtes et barons au coude à coude dans les rangs suivants et pour finir le peuple français, le vrai, relégué aux bords de l’Esplanade, affichant une tristesse mesurée mais sincère. Et puis il y avait eux, les scribouillards, tout à fait derrière, professionnels, exemples parfait de neutralité…
- Nous nous ressemblons tous, unis dans la douleur… Humphf. Quelle ordure. Renaud étouffa son insulte avec une quinte de toux forcée et le crépitement de l’obturateur. Ils étaient deux, venus tout droit du Griffon Délivré, armés d’une plume enregistreuse et d’un appareil photo magique pour l’évènement – évènement qui s’annonçait aussi palpitant que toutes les autres apparitions du roi. Préparations en grandes pompes pour son arrivée, mouchoirs, discours d’espoir de Sa Majesté, mouchoirs à nouveau, départ. Iann n’avait jamais connu Solange et, même s’il s’efforçait de garder une attitude neutre par respect pour ceux qui l’avaient côtoyée et aimée, le but de sa présence n’était pas de pondre un article sur La France En Pleurs. Le but était plutôt de tâter l’ambiance après un été maussade et une année scolaire riche en désastres. Le roi n’avait plus la cote et ça, ça valait le coup de se déplacer. L’été n’était pas encore fini et Iann n’avait pas encore officiellement remis l’uniforme de Beauxbâtons, après tout. Flash. Nouvelle prise de Renaud. Bla bla bla. Renaud mitraillait tous les angles de la grande place pendant qu’Iann mémorisait le discours à l’aide de sa baguette, laissant son esprit voguer à d’autres occupations. Il était à deux doigts de compter les nuages. Le moment intéressant viendrait après, quand il se faufilerait dans la foule et écouterait les ragots qui suivraient inévitablement le discours. Juste avant d’obtenir une courte et inutile déclaration du conseiller du roi. Quoique le moment intéressant pourrait venir un peu plus tôt que prévu. C’était en tout cas l’avis du roi, qui commençait progressivement à s’éloigner du souvenir de sa nièce pour emprunter une pente… glissante. Un rapide coup d’œil sur l’expression de Renaud lui fit comprendre qu’en effet, quelque chose clochait.
Le roi n’avait pas fait l’effort de descendre jusqu’à Orange simplement pour le plaisir de foutre les larmes aux yeux à tout ce peuple à genoux devant lui. Non, le roi en profitait aussi pour se prendre une large part du gâteau « médiatique » fabriqué pour l’occasion et, erreur MONUMENTALE de timing – penser à mettre en avant les noms des conseillers en communication du roi et les épingler au passage – se mit à énoncer les abominables décisions qu’il avait prises, lui et son bon sens ahurissant. Iann loupa une seconde ou deux, le cœur battant, les yeux écarquillés par ce début de cauchemar et tenta de mesurer ce que tout ça allait impliquer mais Lestang, semblait si calme, si docile, si… gentil, qu’il ne put empêcher un léger rire de sortir. Le roi avait décidé d’envoyer un de ses larbins à Beauxbâtons. Comme s’il n’y en avait pas déjà assez sur les bancs de l’école. Bonne, mauvaise idée ? Il hésitait. Doutait qu’il y ait un réel changement. Il avait même l’assurance, voire la stupidité, de penser que ça ne changerait absolument rien. Ce Maxandre resterait sûrement planté devant les grilles avec son sourire hautain en espérant jouer les héros si une seconde harpie débarquait en plein bal d’Automne. Les yeux du roi ne seraient rien de plus qu’officiellement là, à Beauxbâtons, et cette pensée le réconforta bien plus qu’il n’aurait pu l’imaginer. Tous ces fils et filles de nobles – lui-même ne se rangeait pas dans cette catégorie, bien sûr – qui allaient redoubler d’efforts pour cacher leurs vilains secrets, toute la descendance royale qui allait doucement s’aligner en rang pour paraître sous son meilleur jour… Maxandre était censé rétablir l’ordre. Maxandre, sous cette excuse bien connue et servie mille fois de « sécurité » n’était là que pour leur faire peur. Il se mit à sourire avant de ranger sa plume dans son sac. Silencieux, mais tous les sens aux aguets. Cette dernière rentrée s'annonçait finalement très, très intéressante. Plus pour lui-même que pour son apprenti-presque-collègue, Renaud murmura par-dessus son épaule : - Aliénor Yvelin. Hors de question de publier sans avoir eu son avis, et détaillé, sur ce… ce… Il réajusta ses lunettes qui avaient glissé sous le coup de l’émotion. Nom d’un Veracrasse emplumé.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Ven 15 Nov - 22:21 |
| Nous avions tous perdus des êtres chers dans notre vie. Que l'on s'en souvienne ou non, que l'on soit toujours meurtri par une perte ou non. Mais nous tous, autant que nous étions, avons déjà perdu quelqu'un qui comptait pour nous. Solange n'était pas des personnes qui comptait pour moi. Ça n'avait jamais été mon ami, cela aurait été bien difficile, et ça n'avait jamais été quelqu'un que j'avais pu côtoyé, pour les peu d'années que cette petite personne avait vécue. «tu vas y assister?» Je me tourne vers mon frère. Il me regarde, absent. Comme s'il était transporté quelque part d'autres, entre les tumultes sinueux de son esprit noirci par une quelconque chose contre laquelle il semble se battre. «pourquoi pas?» Il baisse les yeux avant de tourner les talons. Je sais qu'il ne viendra pas. Il n'aime pas toutes ces effusions d'émotions, elles le mettent mal à l'aise. Ce que je peux comprendre. Je me dirige vers ma causeuse et attrape la brosse qui y est posé. Magiquement, elle me coiffe les cheveux d'elle-même. Mes cheveux auparavant en batailles se retrouvent rapidement ondulés et aussi brillants que si l'on m'avait fait un soin magique. Les charmes d'être à demi-vélane. En sous-vêtements, je me dirige vers mon dressing. Je sais qu'il y aura des paparazzis, non pas pour me trouver moi ou toute autre célébrité, mais simplement pour colporter des choses sur l’événement. Je sais de fait, que je risque malgré tout de me faire interviewer ou photographier. Je ne peux me permettre aucun faux pas. Lentement, soigneusement, je passe mes robes au crible. Je fini enfin par trouver celle qui pourrait me sied dans pareille occasion. Noire, et collant parfaitement au corps et avec un col en dentelles. Je mets ensuite à mes pieds ma nouvelle paire de Louboutin noire, et prenant ma baguette et mon sac à main, transplane pour Orange. Mon arrivée n'est pas remarquée, je ne suis pas le clou du spectacle, l'étoile que l'on met sur scène. Et c'est quelque chose que, malgré l'événement, j'apprécie. Jusqu'à ce qu'une fille m'arrête. De par son jeune âge, je peux en déduire qu'elle entrera cette année à l'académie. «excusez-moi, vous ne seriez pas hécate? hécate deauclair?» Je lui souris, de mon naturel enjoué et optimiste. «c'est bien moi. tu vas bien?» Elle semble gênée, comme si elle ne s'attendait pas à ma question. Chose que je peux comprendre. Je n'aime pas ne pas avoir le côté relationnel qui incombe à ce que j'ai été conditionné à devenir. C'est pourquoi, je me permets à chaque fois de demander à mes «fans» s'ils vont bien. «et bien.. ce n'est pas vraiment un jour joyeux aujourd'hui.» Je baisse les yeux, avant de lui faire un léger sourire. «je crois que ça va commencer, tu m'y accompagnes?» Auparavant gênée, elle semble avoir retrouver toute confiance en elle et m'accompagne. Commençant à me raconter sa vie comme si nous étions des confidentes, que nous nous connaissions depuis toujours. Puis il est temps de se taire, et la cérémonie commence enfin. «oui, j'ai l'honneur de vous présenter l'émissaire royal envoyé personnellement pour vous rassurer et vous guider dans ces heures bien sombres. son arrivée sera annonciatrice de changements divers au sein de l'académie, cela dès la rentrée scolaire d'ici cinq jours. » La jeune fille à côté de moi se met à applaudir comme si sa vie en dépendait, comme si tout ce qui venait d'être dit était quelque chose de bénéfique. Je n'ai pas l'impression que cela était véritablement quelque chose de bien. Pas dans mon opinion. Et c'était bien la première fois que je trouvais quelque chose à redire à ça. «dites-moi que c'est une blague.» La jeune fille me regarde choquée, comme si l'image qu'elle avait jusqu'à présent de moi venait de s'effacer, de se briser en milles morceaux pour révéler une autre facette de ma personnalité, une autre personne. Je ne cherche pas à faire disparaître son regard ahurit, ni sa bouche entre-ouverte. Je fais demi-tour, essayant d'échapper au mouvement de foule. «mademoiselle deauclair, attendez! que pensez-vous de l'annonce du roi?» Et les ennuies commencent. Les flashs, les journalistes. Bien que n'étant pas la plus intéressante personne de la cérémonie, ils ne m'ont pas oubliés. «je passe cette question.» Je n'ai pas le temps de bataillé avec des journalistes en rûtes, alors que je suis moi-même partagée entre divers sentiments. Comme l'ahurissement, la pitié, et le mépris. Émotions que je n'avais jamais réellement ressentit auparavant. En détresse, je cherche du regard des élèves plus ou moins proches, afin d'avoir une issue de secours. |
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Sam 16 Nov - 23:39 |
| la commémoration de solange (épisode pilote) ◈Cela ne faisait qu’un an que la brune étudiait désormais à Beaubâton, mais pourtant, elle savait pertinemment la raison de se rassemblement en ce jour de deuil. Solange. Ce prénom raisonné depuis plusieurs jours dans les couloirs du château, cette commémoration faisant alors beaucoup parler d’elle avant même qu’elle n’ait lieu. Il faut dire que le roi était de rendez-vous, c’était un évènement à ne pas manquer pour tous ces sorciers français. La grecque, elle, s’était montrée perplexe à l’idée de s’y rendre, ne connaissant en aucun cas la jeune femme qui en était le sujet principal. Elle faisait partit de la famille royal, c’était la seule chose qu’elle avait pu comprendre, la seule chose qu’elle avait voulut entendre avant de changer de sujet. Certes, elle comprenait se deuil général, mais elle savait que les royalistes pourrait en user pour arriver à leur fin. Aussi, la brune avait planifiée en premier lieu de rester tranquillement à la bibliothèque, redoutant l’agitation qu’un tel évènement pourrait provoquer. Marchant dans les couloirs de Beaubâton, ces derniers vides étant donné que la plupart des élèves étaient déjà partis, elle fut surprise d’être appelée par une élève. Il lui semblait l’avoir déjà vu, sûrement partageait-elle certain cours de leur cursus respectif. « Tu n’es pas avec Hécate ? C’est rare de ne pas vous voir ensemble. » Fit la sorcière qui se trouvait en face d’elle, Apolline haussant alors légèrement ses épaules. « Je ne sais pas où elle est passée, à vrai dire. » L’air si joyeux de son interlocutrice vint alors à s’assombrir, cette dernière sachant sûrement où son amie était passée. « Elle est à la commémoration de Solange, tu devrais venir. » Elle avait alors haussée ses épaules, ne sachant qu’elle comportement adoptée. Il était vrai qu’elle n’appréciait pas la noblesse, la cours royal, possédant un esprit complètement différent que celui des conservateurs. Seulement, elle se sentait tout de même dans l’obligation d’y assister, la présence de la blonde l’incitant alors d’autant plus. Déjà bien en retard, elle avait alors finalement prit la décision de se rendre à Orange, croisant les doigts pour y trouver parmi la foule sa plus proche amie, Hécate. La brune avait alors l’impression de se trouvant en plein dans un labyrinthe, la foule de sorciers présente dépassant ce qu’elle avait pu imaginer. Se haussant sur la pointe de ses pieds à plusieurs reprises en espérant reconnaître la crinière de son amie, elle finit par esquisser un léger sourire lorsqu’elle la trouva finalement. N’écoutant alors jusqu’à maintenant que très peur les paroles du roi, si ce n’était pas plutôt tout faire pour ne pas se perdre dans son discours. Cela lui valut alors plusieurs mauvais regards, chose dont se fichait pas mal la grecque qui arriva à la hauteur de l’amethysse. Elle remarque alors les flashs qui semblent bombarder la blonde, fronçant alors légèrement ses sourcils en posant sa main autour de son poignée, comme si elle cherchait à la protéger. Un réflexe qu’elle ne contrôlait plus depuis qu’elle savait ce qui lui était déjà arrivée. « Je passe cette question. » Il ne lui en faut alors pas plus pour deviner qu’elle est mal à l’aise, un soupire lasse s’échappant alors des lèvres de la brune qui adresse un sourire sarcastique aux journalistes. « Vous ne devriez pas vous concentrer sur notre chère et majestueuse altesse ? » Commença-t-elle, l’exagération s’entendant parfaitement dans le timbre de sa voix faussement mielleuse. « Mademoiselle Deauclair a à faire, je vous pris de nous excuser. » Finit-elle, ne lâchant aucunement le poignée de son amie avant de s’enfuir un peu plus loin entre la foule, priant pour que ces derniers n’arrivaient pas à les suivre. S’arrêtant au bout d’un instant, pourtant toujours coincées au milieu de la foule, elle tourna son visage vers Hécate. « Tu ne m’avais pas dis que tu te rendais à la commémoration. On aurait pu s’y rendre ensemble ! » Lui chuchota-t-elle, n’étant tout de même pas assez sotte pour hausser le ton alors que tous étaient pendus aux lèvres du roi dans les paroles semblaient interminables. Relevant alors la tête, elle adresse un sourire à une jeune femme qu’elle ne connaît en aucun cas mais qui semblait discuter avec son amie il y avait encore quelques secondes. « Même dans un moment pareil tes fans te sautent dessus. » Fit-elle observer, un malin sourire au coin des lèvres tandis que son regard venait se perdre dans la foule, le posant finalement comme des centaines avant elle sur le roi. Ce dernier se pavanant, elle se forçait pour ne pas afficher une grimace qui pourrait alors lui attirer beaucoup d’ennuie, elle le savait. Cet évènement la dépassait, la brune n’étant aucunement une proche de la concernée, Solange Desclève. Après tout, cela faisait seulement un an qu’elle était présente à l’académie, ne lui permettant pas de connaître cette personne qui semblait être tellement adorée par les sorciers français. Levant ses yeux au ciel, elle croisa ses bras contre sa poitrine, en ayant déjà entendu assez d’après elle alors que la commémoration venait à peine de débuter. « Je n’ai pas tout suivis, mais les mots émissaire royal et changement m’ont suffit. » Le roi ne faisait que de se servir de ce deuil national pour amplifier sa domination sur l’académie. Une pure mascarade pour la grecque qui semblait déjà bien lasse. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Nolan B. Le Floch ◗ HIBOUX : 593 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : styxx (audrey) ◗ CREDITS : (c) serleena ◗ SANG : sang-pur, breton, comte de Cornouailles depuis peu, habite un domaine bien trop grand pour lui. ◗ PENSINE : Est extrêmement doué pour le duel et l'escrime, ce qui lui a permis d'être le chef de l'obédience des onze.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Jeu 21 Nov - 17:00 |
| Pour un peu, j'en aurais oublié le discours du roi et ses intentions d'instrumentaliser la mort de Solange pour s'immiscer dans les affaires de Beauxbâtons. En ce moment même, j'avais d'autres chats à fouetter : j'étais trop occupé à fustiger du regard l'insolente qui venait de me bousculer, et accessoirement de me traiter de troll. Si l'insulte m'avait coupé le sifflet en l'espace d'un instant, j'avais rapidement retrouvé mon talent incontesté pour la palabre meurtrière et je l'avais insultée en retour – quoique, je l'ai simplement descendue en flèche, pas de quoi en faire toute une histoire. Pourtant, la conversation n'en resta pas là. La blondasse ne semblait pas vouloir lâcher prise. Mieux, elle me fournit une réponse qui était à la hauteur de son absence flagrant d'élégance et de retenue. « Cette insulte me touche en plein cœur, non vraiment. » S'en suivit un étalage de geste aussi ridicules qu'ils étaient grossiers, gestes auxquels je répondis par un regard glacial, dépourvu d'intérêt, car de toute évidence, me montrer ulcéré par son attitude ne lui ferait que trop d'honneur. Or, ce n'était pas en agissant de cette façon que j'allais lui faire comprendre qu'à mes yeux, elle n'était rien. Puis, après sa comédie, elle amorça un énième mouvement théâtral pour s'effacer, alors que j'étouffais un rire moqueur, mon sourire teinté d'ironie s'allongeant davantage. De toute évidence, ces énergumènes là étaient une vraie plaie pour la noblesse. On disait volontiers qu'elle se dévoyait, mais quand je voyais ça, ça ne m'étonnait même pas. C'était précisément ces malotrus là qui allaient nous mener à notre propre perte, et cela ne va pas être beau à voir. C'est ça. Fuis. Fais-le tant qu'il en est encore temps. Cependant, elle n'en resta pas là. Loin s'en faut. Elle revenait déjà à la charge. Je m'attendais déjà à la gifle – pour le coup, je ne l'avais pas volée – mais elle se contenta de revenir me foudroyer du regard...enfin, pas tout à fait, parce que visiblement, elle avait une réclamation à me faire. « Mais puisque je te croise et que la conversation en est aux délicatesses, fais donc déguerpir Monsieur Parfait de la vie de ma cousine. Je pense que tu vois, parfaitement, de qui je parle. » Oh que oui, je savais très bien de qui elle parlait, tant c'était limpide. Cependant, je ne pus m'empêcher d'arquer un sourcil surpris face à cette revendication. Ainsi, la blondasse aussi délicate qu'un pachyderme dans un magasin de porcelaine était la cousine de Poil-de-Carotte ? Ah ben ça, si j'avais su...quoique, à la réflexion, ça ne m'étonnait même pas...qui se ressemble s'assemble, après tout. Et voilà qu'elle se relançait dans sa parodie ridicule. Je laissai échapper un long soupir, exprimant de façon ostensible ma lassitude. « Arrêtez de gesticuler ainsi, vous êtes ridicule. » lançai-je, sèchement. « Mais puisqu'il est question de politesse et de protocole, appelez-moi donc Monsieur le Comte. » Ironie, quand tu nous tiens. Cela dit, j'étais véritablement intéressé par ce qu'elle venait de me dire. Elle non plus n'approuvait pas la relation entre Marien et Poil-de-Carotte ? Voilà qui arrangeait mes affaires, parce que je n'avais pas réellement compris ce qui était passé par la tête du Dauphin lorsqu'il s'était entiché de cette fille. Moi qui pensais bêtement que Juliette était son âme sœur, voilà que je m'étais magistralement fourvoyé sur ce point...et je n'aimais pas me tromper. « Attendez une minute. » repris-je, en levant l'index pour la faire taire. « Si je lis entre les lignes, vous n'approuvez pas non plus la relation entre le Dauphin et... » hésitation. Pas moyen de me rappeler son prénom, tant j'avais l'habitude de l'appeler Poil-de-Carotte. Mais je doutais, bizarrement, que ce sobriquet convienne à la demoiselle en face de moi, et qui attendait quelque chose de ma part. « Votre cousine. » finis-je par conclure en pinçant les lèvres, en me retenant à grand peine d'être condescendant. Je scrutai alors la blondasse d'un regard mi inquisiteur, mi indifférent. « Qu'avez-vous à proposer ? » étais-je vraiment prêt à pactiser avec cette fille ? Cela y ressemblait fort. Néanmoins, elle n'était pas sans savoir que je ne faisais jamais les choses gratuitement. Il y avait toujours une contrepartie. Les négociations étaient désormais ouvertes. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Melian Devlin ◗ HIBOUX : 860 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : riddermark (florence) ◗ CREDITS : hollow bastion ; killianhjones ; signature by wild heart ◗ SANG : Devlin-Colbert, sang pur. Dernière survivante de la famille française Colbert. Parents enfermés à Azkaban. ◗ PENSINE : Excellente cavalière et escrimeuse. Douée et dangereuse en duels de sorciers. Possède une grande maitrise du feu.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Lun 10 Fév - 15:38 |
| Melian avait longuement hésité. Devait-elle se montrer lors de la commémoration en l’honneur de la petite Solange ? Ne pas s’y montrer pourrait passer pour du désintérêt. Ou pire… Melian ne voulait pas paraitre insensible aux yeux de ceux qui remarqueraient son absence. Elle était touchée par la mort brutale de Solange. Peut-être plus touchée que d’autres… Elle-même avait côtoyée de près la mort. Elle avait connu le deuil et, pour dire la vérité, elle n’en n’était toujours pas sortie. Décidant de finalement se rendre à Orange, Melian avait revêtu une longue robe noire en fine dentelle. Même dans les pires situations, la jeune femme restait belle et classe. Elle possédait cette capacité étrange d’être parfaite en toutes circonstances. Et puis le noir était une couleur qui lui allait à ravir !
En arrivant sur la belle et grande esplanade d’Orange, Melian ne put que constater que toute la population s’était réunie en ce lieu. Tous, à leur façon, géré ce moment et le deuil qui allait avec. Elle ne doutait pas que la famille royale n’avait pas fini de dire adieu à Solange. Elle-même ne s’était toujours pas détachée complètement de sa sœur. La perte d’un être cher était inévitable. Et la douleur qui s’en suivait permanente. Melian se frayait un chemin parmi les badauds, essayant de s’approcher autant que possible. Son regard s’arrêtait sur la famille royale et elle tentait de repérer Nolan dans tout ce monde qui fourmillait. Bien sûr, il serait malvenu de les voir ensemble. Elle ne pouvait pas se montrer aussi proche qu’elle le voudrait avec lui. Pas maintenant. Pas ici. Pourtant elle aurait tant aimé lui prendre la main, le sentir proche d’elle. Sa présence l’aurait rassuré et apaisé. Hélas, Melian était seule. Seule, perdue dans une masse humaine sans fin.
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Ad Astra ◗ HIBOUX : 491 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Maitresse du Jeu ◗ CREDITS : (c) regina.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Mer 19 Mar - 0:22 |
| « It's the moment of truth and the moment to lie The moment to live and the moment to die The moment to fight, the moment to fight »
Tout s'était passé à une vitesse inouïe. Les murmures - souvent indignés - de la foule étaient parvenus jusqu'au roi, qui, les sourcils froncés par la surprise, avait élégamment levé une main en l'air pour faire taire ses sujets. Des aubins s'étaient disséminés un peu partout, parvenant à calmer les sorcières et sorciers présents d'un regard autoritaire ou par quelques politesses teintées d'ordres. Certains voyaient en ce comportement la preuve du pouvoir excessif du roi, mais bien vite cette pensée s'évanouit, et la communauté magique réunie se tut, distraite par le bruit d'un grondement, comme si le tonnerre frappait Orange, alors que le ciel était encore d'un bleu renversant. Mais ce qui détourna absolument l'attention des sorciers fut l'apparition d'étranges lumières incandescentes dans le ciel. Des filaments pourpres ondulaient dans l'air, pareil à une aurore boréale. Le spectacle était époustouflant, une vision surréelle. Et pendant un temps on crut qu'il s'agissait d'un acte de commémoration planifié par le roi en l'honneur de Solange, mais qui avait malheureusement eu un mauvais timing.
La réalité en était tout autre, et elle les rattrapa quand ces lueurs vinrent à former des mots de plus en plus distincts. Les français en eurent le souffle coupé, des hoquets de surprise saisissant l'assemblée toute entière. Devant eux s'affichait une menace.
On lui coupera la tête
Les mots restèrent immobiles, avant que le rouge des lettres ne se transforment clairement en couleur écarlate, une ressemblance troublante avec le sang, on parvenait à deviner quelques gouttes du liquide visqueux coulant le long de chaque lettre, comme si la phrase avait été écrite à l'aide du fluide pourpre. La phrase s'évanouit dans les airs, et une autre apparut en quelques secondes, qui parurent être des heures.
Une nouvelle ère s'annoncera sur les cadavres des nantis et sur les cendres de ce qu'ils ont bâti.
Ce fut à cet instant précis que l'enfer débuta.
A peine put-on comprendre le sens de cette phrase, que les mots se divisèrent en milliers de lueurs qui plongèrent vers le sol en une pluie de maléfices, tombant comme des étoiles filantes. L'averse écarlate éclata sur l'estrade où se trouvait le roi, en même temps qu'elle détruisit les bâtiments entourant la place d'Orange. Une lumière aveuglante brouilla les sens de tous les sorciers présents. L'espace d'un millième de seconde, on entendit plus qu'un bourdonnement, un acouphène, et on ne vit plus que la couleur grenat, avant que le monde ne réapparaisse en une vision apocalyptique, dévastée.
Les flammes dévoraient tout ce qu'elles pouvaient. Les débris magiques continuaient à tomber sur les bâtiments entourant la place, empêchant les sorciers de s'enfuir partout où ils le pouvaient. Pourtant, malgré cela, la foule semblait intouchée, comme volontairement épargnée par cette pluie enflammée. Car le roi était la cible, la proie à abattre, cela était aisé à comprendre en voyant les milliers d'étincelles et flammes qui se ruaient sur l'estrade, à tel point qu'on ne parvenait plus à la distinguer. Étaient-ils tous brûlés vifs ? Les premiers rangs - prioritairement issue de la haute aristocratie - étaient également touchés par cette attaque. Les flammes, et les fumées noirâtres empêchaient de distinguer clairement ce qui se passait là-bas. L'attentat semblait être orchestré dans la moindre précision, le seul but était les nobles. Du moins, étaient-ce que la plupart des sorciers avait pensé les deux premières minutes. On se bousculait dans une cacophonie morbide, la peur poussant tous les sorciers à s'enfuir le plus loin possible de l'endroit où se trouvait le roi et la haute société. Quelques malheureux en venaient même à être piétinés, l'instinct de survie guidant les plus bienveillants des sorciers. On ne pensait plus qu'à soi-même, à sauver sa vie au détriment de celles des autres. On ignorait les cris et les pleurs, les supplications. On ne voyait plus que l'hécatombe épouvantable, et le meilleur chemin pour s'en échapper sain et sauf.
L'anarchie paraissait à son comble, lorsque, dans le ciel, d'autres maléfices apparurent, et fendirent violemment l'air pour exploser à terre, de longues silhouettes encapuchonnées apparaissant ensuite de ces points percutés. Ils avaient un aspect iréel, semblable à des mangemorts britanniques, à l'exception du blanc immaculé de leur tunique et capuche. Ils semblaient chercher spécifiquement des personnes, et les blessaient volontairement, ignorant d'autres sorciers plus proches d'eux. Bien vite, certains comprirent que ces personnes à l'apparence troublante n'étaient pas humaines. Elles avaient une capacité étrange à s'évaporer dès lors qu'on tentait de les toucher, la plupart des sortilèges des sorciers passant à travers leurs corps. Elles étaient des créatures invincibles créées de toute pièce par une sorcellerie d'une rare puissance.
Elles n'étaient rien d'autre que des monstres à l'apparence humaine dont le simple objectif était d'attaquer et tuer les sorciers au sang noble. Vicomtes, comtes, ducs, et mêmes barons. Des sortilèges informulés fusaient de leur baguette à chaque fois qu'ils rencontraient un aristocrate. Mais si les roturiers n'étaient pas la cible, ils restaient irrémédiablement des dommages collatéraux. La plupart d'entre eux s'en sortaient sains et saufs, si les flammes provoqués par la première ruée de sortilèges et les brusques effondrements des bâtisses aux alentours ne les blessaient pas.
Les corps tombaient, les cadavres et les gémissements désespérés des blessés se faisaient de plus en plus denses sur la place. Il était impossible de transplaner, les aubins ayant sécurisé la zone de la place d'Orange quelques heures avant le début de la cérémonie, les sorciers n'étaient plus que des victimes sans défense, semblables à de vulgaires moldus avec pour seule arme leur baguette, face à un adversaire redoutable, toujours tapi dans l'ombre et impossible à avoir.
Allez-vous survivre ?
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| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot ◗ HIBOUX : 826 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger. ◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou. ◗ PENSINE : Comice Rubissane.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Lun 24 Mar - 10:56 |
| Le murmure se faufile dans la foule. L’incompréhension pour beaucoup ; pour d’autres, la colère, déjà. Car eux avaient vite compris ce qui se tramait. Il semblait que le roi veuille à présent assoir son autorité sur le reste du pays, sur son peuple. Est-ce que les choses allaient réellement changer ? Je n’en savais rien. A vrai dire, j’avais du mal à comprendre toute cette agitation. J’aurais peut-être dû me sentir révoltée, mais je ne concevais pas une seule seconde pouvoir contester l’autorité de notre roi. Et soudain, un grondement. D’instinct, je lève les yeux vers le ciel, croyant apercevoir un large nuage gris, malgré la chaleur du soleil que je peux encore sentir sur ma peau nue. Mais rien. Le ciel est aussi bleu qu’il l’avait été depuis le début de la matinée. Je n’ai pas le temps de souffler mot à Dorian que déjà des lumières pourpres envahissent le ciel. J’en ai le souffle coupé, tellement je trouve cela beau. Et je ne dois pas être la seule : des sourires s’affichent sur les visages de mon voisin. Jusqu’à ce moment précis, très étrange, où des lettres se dessinent dans le ciel pour former cette phrase : On lui coupera la tête. Les sourires s’effacent rapidement. Mon corps tout entier est parcouru de frissons tandis qu’une deuxième phrase s’affiche. Une nouvelle ère s'annoncera sur les cadavres des nantis et sur les cendres de ce qu'ils ont bâti. Sourcil froncés, je pense que nous cherchons tous à comprendre le sens de cette phrase. La main de Dorian toujours serrée dans la mienne, je me retourne vers lui – décidément, cette journée ne nous laissera que des interrogations – mais encore une fois, les mots restent coincés dans ma gorge quand des sortes d’étoiles tombèrent à même le sol, et surtout, sur l’estrade où se trouvait le roi. Rien, plus rien. Juste une lumière, j’ai envie de crier, d’hurler, mais je ne peux pas. Je n’entends plus rien. Je ne sens plus que la présence de Dorian. Tout revient. Mais cette fois, on peut apercevoir des flammes dévorantes autour du roi. Près des premiers rangs. Tellement prés de nous. Il fallait partir. Loin, très vite.
D’un pressement de la main, j’indique à Dorian qu’il vaut mieux commencer à courir. Il comprend, et tous deux, nous cherchons désespérément un moyen de fuir d’ici. Mais, c’est bien trop difficile. Le chaos règne, les gens se bousculent, les gens hurlent. Et je me rends compte d’une chose. J’ai peur. Peur pour nos vies, à cet instant précis, mais aussi pour le futur. Car si l’on s’attaque au roi, si on ose s’attaquer à l’autorité suprême, qu’adviendra-t-il de nous ? Nous courrons, main dans la main, quand tout à coup, on me bouscule, je me sens tomber. « Do… » Je suis à terre, je n’ai même plus la force de me relever, car beaucoup me voient à peine et me piétinent. Dorian s’arrête, me tend la main et m’aide à me mettre debout. Nous reprenons notre course, remarquant à peine le sang qui s’écoule de mon genou. Je n’ai pas le temps de penser à ça, car je vois autour de nous des sorciers qui tombent, et qui ne se relèveront pas. Je ne veux pas que cela nous arrive. A présent, des sortes d’ombres blanches nous tombent dessus, des ombres que j’ai peine à distinguer. Ils ne sont pas humains. Il est facile, en regardant vers qui ils se dirigent, que nous sommes visés. Nous, les sang-purs. Je tire Dorian vers moi, l’empêche de courir. Il me regarde et alors qu’il s’apprête à me demander de courir, je pose mes deux mains sur ses épaules. « Il vaut mieux qu’on se sépare. » La respiration haletante, je m’approche un peu plus de lui, quitte ses épaules pour caresser ses joues, ses cheveux. « Va-t-en, cours et ne te retourne pas. » Car Dorian est, après tout, certainement l’une des premières cibles, bien avant moi. Je le serre contre moi, dépose un doux baiser à la commissure de ses lèvres, et me sépare de lui lentement, trop lentement. Je lui jette un dernier regard, comme si c’était la dernière fois que je pouvais le voir. Car je ne savais pas ce qu’il adviendrait de nous. Aujourd’hui. Et puis, dans notre relation, ces fiançailles. Je suis la première à lâcher prise, je me détourne et je me mets à courir dans la direction opposée. Une ombre semble me suivre, j’essaie de lui jeter un sort mais c’est bien inutile. Je trébuche quelque fois, mais réussit à toujours retrouver mon équilibre. Mon corps tout entier tremble mais je sais que je ne peux pas m’arrêter. Ma vie en dépend. |
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Dorian Charles Desclève ◗ HIBOUX : 164 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Alistair Adhémar ◗ CREDITS : Unserious ◗ SANG : premier Prince du Sang de France ◗ PENSINE : excellent duelliste, prince bègue dont tout le monde a entendu parler.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Lun 24 Mar - 21:07 |
| Les lettres s’inscrivent, écarlates, dans le ciel si bleu. On lui coupera la tête. Je me raidis, mais reste stoïque. Un regard de côté pour épier la famille royale. Géodor ne semble pas vraiment paniqué, mais le Roi n’a pas pour habitude de montrer ses émotions. Ma tante, en revanche, cache mal sa panique. Parce que c’est une mise en garde. Et qui dit avertissement, dit quelque chose de pire. Quelque chose qui n’est pas encore arrivé. Je regarde de nouveau le ciel, resserrant la main d’Elysée. D’autres mots s’y inscrivent, tout aussi mortifiants. Une nouvelle ère s'annoncera sur les cadavres des nantis et sur les cendres de ce qu'ils ont bâti. Une fraction de secondes, et les syllabes se transforment en plusieurs centaines de minuscules comètes, se dirigeant à toute vitesse vers le sol. Vers nous. Les nantis. Je me tourne vers ma meilleure amie, lis la même incompréhension sur son visage. Nous ignorons ce qu’il faut faire, mais nous savons qu’il faut se décider vite. Elysée presse ma main, et mes jambes se mettent en mouvement. J’essaie tant bien que mal de nous tirer hors de la foule qui hurle, qui gesticule dans tous les sens. Je joue des coudes parmi les gens, me fraye un chemin, serrant régulièrement la main de la rubissane pour m’assurer qu’elle ne se perde pas. Soudain, je ne sens plus ses doigts entrelacés aux miens. Je balaye la foule, paniqué, perdu, tremblotant. Mais Elysée est toujours derrière moi, au sol, les genoux en sang – ce que je ne remarque pas sur le moment. « Elysée » m’écrié-je, écartant violemment les gens qui la piétinent. Je prends sa main, l’aide à se relever. Ma belle comtesse, écorchée, dépouillée de sa pelisse d’or habituel. Mais je n’ai pas vraiment le temps de m’attarder sur sa beauté ; rapidement, nous reprenons notre course. Les sorciers tombent, crient davantage. Nous enjambons quelques cadavres, avec précaution ; mais cela ne sert à rien, puisque tout le monde les piétine. La rue est mise à feu et à sang. Rien n’est reconnaissable. En une fraction de seconde, notre monde a été dévasté. Et alors que je pense que le pire est derrière nous, des silhouettes blanches, fantomatiques, apparaissent. Je me tourne vers Elysée. Et maintenant, que faire ? Maintenant que nous ne sommes pas uniquement stoppés par les flammes, les gens affolés, mais également par des ectoplasmes venus tout droit d’un autre monde ? « Il vaut mieux qu’on se sépare » lâche Elysée, les mains sur les épaules. Je secoue la tête. « Il est hors de qu-question que je te laisse » crié-je, tentant de couvrir le tumulte des voix. Mais Elysée est bien trop têtue pour cela. Têtue, fière. Et amoureuse. « Va-t’en, cours et ne te retourne pas » ajoute-t-elle, avant de se serrer contre moi. Je lui rends son étreinte, au centuple, et frémis lorsqu’elle embrasse ma joue. Elle recule, m’observe longuement avant de s’éloigner, à contrecœur, le regard vissé dans le mien. « Cours ! ». Lorsque je suis sûr qu’elle ne me regarde plus, qu’elle s’est bel et bien enfuie, je sonde la foule. Je regarde les Leblois, les Deulceux, Géodor. Espère qu’ils vont s’en sortir. Je suis trop loin pour pouvoir les aider. Quand je me retourne, une silhouette blanche me fait face. Elle lance un sort dans ma direction, que j’esquive habilement. Il me reste peu de temps pour m’échapper. Je rassemble mes esprits et cours. Je cours aussi vite que possible. Je fends la foule comme une flèche. Je m’éloigne de cet endroit maudit. Et plus que tout, je prie pour que les gens que j’aime en sortent sains et saufs. Parce que le prince bègue ne peut rien pour eux ; il est bien trop lâche. |
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Melian Devlin ◗ HIBOUX : 860 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : riddermark (florence) ◗ CREDITS : hollow bastion ; killianhjones ; signature by wild heart ◗ SANG : Devlin-Colbert, sang pur. Dernière survivante de la famille française Colbert. Parents enfermés à Azkaban. ◗ PENSINE : Excellente cavalière et escrimeuse. Douée et dangereuse en duels de sorciers. Possède une grande maitrise du feu.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Mar 25 Mar - 16:39 |
| Comme tous les autres, le visage de Melian se leva vers le ciel et ses yeux distinguèrent peu à peu les mots qui s’inscrivaient. Le soleil avait disparu, obstruait par les nuages ou par une quelconque magie. Tout semblait si irréel. Le sang dans le ciel, la menace… Son sans se glaça. Incapable de bouger, elle regardait les mots apparaitre et disparaitre. Qui osait s’en prendre à la royauté en ce jour ? Qui avait assez d’audace pour mener une attaque frontale de la sorte ? Melian n’eut pas le temps de s’en préoccuper ni de penser à quoique ce fût. Une violente pluie de sortilèges s’abattit sur la place, semant la pagaille. Et dans ce chaos elle ne pu voir que l’estrade où se tenait le roi quelques secondes plus tôt, sombrait dans les flammes. Fascinée, Melian regardait ce spectacle comme détachée de la réalité. A croire qu’elle n’était pas là physiquement. Elle entendait les cris, elle sentait la panique autour d’elle mais rien ne l’atteignait vraiment. Ses yeux fixaient inlassablement les flammes. Ce ne fût que lorsqu’on la poussa violemment au sol que la jeune femme reprit ses esprits. Les mains ensanglantés et douloureuses, elle regarda autour d’elle, tentant de comprendre ce qui venait d’arriver. Autour d’elle, sorciers et sorcières courraient, cherchant à se mettre à l’abri. A quelques mètres d’elle, un pan de mur entier s’était décroché, probablement sous l’impact d’un quelconque sort. C’est là qu’elle le vit. Nolan, au milieu des débris. Le rejoignant plus vite qu’elle ne s’en serait cru capable, Melian lança un sort afin de dégager les plus gros gravas. Son bras gauche pendant lamentablement contre son ventre et si douleur il y avait, elle ne la ressentait pas. « Nolan !! » réussit-elle enfin à hurler. Elle l’atteignit enfin et lui agrippa la main. Un hurlement déchirant l’attira de l’autre côté de la place. Elle ne voyait rien. Rien que de la poussière, des flammes et des corps inanimés. Et puis une silhouette blanche entra dans son champ de vision. D’instinct Melian comprit qu’ils étaient responsables de ce chaos. Elle lança une volée de sorts informulés mais rien ne marchait. Ils étaient comme immunisés. L’homme en blanc s’approchait d’eux, leur lançant des sorts que Melian repoussait à chaque fois. Elle essaya de transplaner, tenant Nolan du mieux qu’elle le pouvait mais rien ne se produisit. Ils étaient coincés.
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Nolan B. Le Floch ◗ HIBOUX : 593 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : styxx (audrey) ◗ CREDITS : (c) serleena ◗ SANG : sang-pur, breton, comte de Cornouailles depuis peu, habite un domaine bien trop grand pour lui. ◗ PENSINE : Est extrêmement doué pour le duel et l'escrime, ce qui lui a permis d'être le chef de l'obédience des onze.
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Jeu 27 Mar - 13:00 |
| En vérité je ne m'étais pas rendu à cette commémoration pour recueillir les doléances du bas peuple. Bon, d'accord, les Delor faisaient partie de la noblesse mais ils étaient tellement rustres qu'ils ne méritaient même pas d'être considérés comme tels. Autant dire que j'avais envie d'abréger cette entrevue le plus vite possible. Je n'avais pas envie d'être vu avec ces gens là, surtout lorsque les requêtes en question étaient aussi futiles que celles-là. Cela étant, c'était plutôt un bon point pour moi, dans l'esprit des gens je pouvais avoir une certaine influence sur le Dauphin. Je n'étais pas que Nolan, l'homme de l'ombre. J'avais réellement les moyens de tirer les ficelles, mes décisions avaient autant de poids que celles de ceux qui étaient en pleine lumière. Enfin. La blondasse semblait réellement croire que je pouvais faire quelque chose pour sa cousine, à savoir l'éloigner du prince. Moi non plus je n'approuvais pas cette relation, mais dans le fond, est-ce que ça me regardait ? Sûrement pas. Marien était suffisamment grand et raisonnable pour choisir correctement ses fréquentations sans que je n'aie à servir de garde fou. D'ailleurs, s'il venait à s'immiscer dans ma relation avec Melian, sans doute n'apprécierai-je pas la plaisanterie. « Je veux juste que vous fassiez en sorte qu'il ne s'immisce plus jamais dans sa vie. » insista-t-elle avec l'aplomb qui la caractérisait. Elle semblait anxieuse, comme si elle était agitée d'un horrible pressentiment. Elle jetait des regards inquiets à la foule qui nous entourait. Peut-être craignait-elle que l'on écoute notre conversation. « écoutez. » proposai-je immédiatement. « Si c'est la confidentialité de notre conversation qui vous chagrine, je vous propose de vous rencontrer ultérieurement, dans un endroit où nous serions plus tranquilles. » Elle renifla dédaigneusement, peu convaincue par ma proposition. « C'est ça oui. » claqua-t-elle sèchement. « Et comme ça vous en profitez pour filer à l'anglaise sans jamais honorer votre part du marché. » La conversation commençait à m'agacer quelque peu. Je pouvais envisager qu'on ne puisse pas me faire confiance, après tout, je pouvais me montrer quelque peu fourbe et calculateur. Je savais modeler mes combines d'une main de maître de façon à retourner la situation à mon avantage, mais il n'en demeurait pas moins que j'étais un homme d'honneur et s'il y avait bien une qualité dont je pouvais me targuer, c'était bien de respecter mes engagements. Encore fallait-il qu'il y en ait un, d'engagement, ce qui n'était pas le cas en l'espèce mais peu importe, si je proposais à la Delor de la retrouver ultérieurement afin de discuter d'un arrangement, il était certain que je m'y tiendrais, je n'étais clairement pas du genre à faire des promesses en l'air. « Excusez-moi. » dit-elle en faisant volte-face, me laissant là comme un con au milieu de la foule. Fichtre ! Elle venait non seulement de me laisser en plan mais en plus elle avait eu le dernier mot. Je mis ma fierté de côté et décidai de ne pas la rattraper. Après tout, c'était elle qui avait eu l'initiative de faire affaire avec moi, si elle y tenait vraiment elle savait où me trouver.
Je tournai à mon tour les talons, me frayant un chemin parmi la foule dense. À présent que j'étais libre, il m'était loisible de rejoindre mes amis. Je ne voulais pas davantage subir la présence de tous ces nobles qui ne souhaitaient m'utiliser que comme un faire valoir. S'il me pensaient plus accessible que l'était le Dauphin, c'était une grossière erreur, de nous deux, Marien avait toujours été le plus sociable, le plus aimant. Moi, j'étais le solitaire, on pouvait même dire que j'étais un poil asocial, cela ne me dérangeait aucunement de faire cavalier seul. Je n'avais pas réellement besoin de la compagnie des autres pour exister, surtout lorsque ladite compagnie s'avérait empoisonnée : mieux valait être seul que mal accompagné. Je dus jouer des coudes pour pouvoir passer et je ne progressais pas autant que je l'aurais voulu. La vache. Avant maintenant, je n'avais pas eu notion qu'il y ait autant de monde. À moins que les gens aient déboulé d'un coup ce qui était fort probable. C'est là que je la vis. Melian. Elle aussi semblait chercher quelqu'un. Moi, peut-être ? Si seulement. J'agrippai le bras de la jeune femme, montrant ainsi un excès de familiarité. « Melian ». saluai-je en la gratifiant d'un sourire qui se voulait affable, oubliant momentanément qu'on pouvait nous voir. Cela cependant ne semblait pas m'effleurer l'esprit outre mesure puisque j'avais oublié mes bonnes manières. Quoiqu'il en soit, j'avais profité de la diversion qu'avait créée le discours du roi pour la retrouver et c'était désormais chose faite. Pour autant, nous n’eûmes pas le loisir de profiter de nos retrouvailles puisque la foule avait recommencé à s'agiter, pour une raison toute autre cette fois-là. « Regarde ! » signalai-je à la jeune femme en désignant le ciel du menton. Quelque chose me disait que ce n'était pas normal. Je me sentais soudainement inquiet. Ces volutes écarlates avaient quelque chose d'effrayant, et le message qu'elles dessinaient était plus tétanisant encore.
On lui coupera la tête.
« Putain. » sifflai-je entre mes dents, oubliant toute bienséance. Était-il toutefois pertinent de s'en inquiéter alors que la commémoration de la mort de la princesse Solange semblait prendre une toute autre direction ? Peut-être pas, au vu des expressions choquées qui se peignaient sur les visages de mes compatriotes. Le vent venait de tourner et cela n'augurait rien de bon. Le roi lui-même semblait bien trop surpris pour que ce soit une énième mauvaise blague de sa part. Cela ne faisait aucun doute, quelque chose de très grave était en train de se passer.
Une nouvelle ère s'annoncera sur les cadavres des nantis et sur les cendres de ce qu'ils ont bâti.
Les nantis en question, c'était nous. Moi, Melian et tous les autres. Quelqu'un semblait réellement désirer s'en prendre à nous. Quelqu'un dans la foule semblait nous vouloir du mal. L'évidence en devenait troublante : il ne fallait pas rester là. L'important était que nous soyons tous en sécurité. « Melian, viens, il faut partir. » dis-je d'une voix tendue, tandis que je pressais la jeune femme pour qu'elle bouge. Elle n'en fit rien. Elle ne semblait même plus m'entendre, comme hypnotisée par ce qui était en train de se passer, et pour cause. Des dizaines de maléfices étaient en train de bombarder la foule, engendrant une vague de panique sans précédent. Déjà, tout le monde commençait à se disperser, désireux de déserter l'esplanade le plus vite possible. Moi même j'avais amorcé ma fuite, pensant vraiment que Melian me suivait. Bientôt, je fus aveuglé par la fumée noire qui émanait du brasier, je me couvris la bouche pour ne pas suffoquer. J'étais bousculé par mes plus proches voisins, pressés de me sortir de là. Éberlué par le choc, je fis quelques tours sur moi-même légèrement titubant, comme si j'avais trop forcé sur la boisson. La panique commença à réellement me gagner quand je vis que Melian n'était pas derrière moi. Bon sang. Je l'avais semée dans la foule et la retrouver n'allait pas être aisé. Pourtant, il était hors de question que je la laisse.
On allait s'en sortir ensemble, ou nous ne nous en sortirions pas du tout.
N'écoutant que mon courage je retournai sur mes pas, prenant la foule en contre-pied, tentant de lutter contre le courant qui semblait déterminé à m'entraîner dans la direction opposée à celle que je voulais atteindre. « Melian ! » appelai-je, espérant qu'elle m'entende, mais le son de ma voix était noyé parmi les cris et les supplications. Je n'y voyais rien. Je sortis ma baguette. Lumos maxima. Cela ne servait à rien, la fumée était bien trop opaque « MELIAN ! » ma voix devenait de plus en plus désespérée tandis que mes espoirs de la retrouver saine et sauve s'amenuisaient. Le chaos qui régnait m'avait complètement désorienté, je ne savais même plus dans quelle direction j'allais ni même où se trouvait la sortie. Mes yeux pleuraient à cause de la fumée âcre et je peinais de plus en plus à respirer. C'est là que je la vis. Elle était restée exactement au même endroit que tout à l'heure, comme étrangère à tout ce qui se passait. Elle semblait comme tétanisée, incapable de réagir correctement. Je n'eus qu'à faire quelques pas pour m'approcher d'elle, et pourtant, j'avais l'impression que des kilomètres nous séparaient. « ATTENTION ! » criai-je une fois à proximité d'elle, pour l'avertir du danger qui la menaçait. Ce fut peine perdue. Elle ne réagit pas davantage. Un pan de mur était en train de s'effondrer et elle menaçait de se faire ensevelir sous les pierres. Je me jetai sur elle littéralement, la poussant brutalement de façon à ce qu'elle soit hors d'atteinte. Le mur s'effondra. Je n'avais pas eu le temps d'en réchapper à mon tour, le premier réflexe -certes débile – que j'eus fut de me protéger de mes bras mais ce n'était pas suffisant puisque les briques me tombaient dessus. Une poutre tomba carrément sur mes deux jambes, les brisant net. Je laissai échapper un hurlement de douleur mâtiné de rage tandis que je réalisais que j'étais coincé, pris au piège. Je me laissai lourdement tomber au sol, le visage contre les pavés, à moitié assommé. « Nolan ! » La voix de Melian se détachait très distinctement de ce chaos tandis qu'elle s'approchait, déterminée à me sortir de là. « Je suis revenu...te chercher. » balbutiai-je tandis que la douleur me transperçait de toute part, me rendant plus faible chaque seconde qui passait. Elle tenta tant bien que mal de me dégager des débris mais elle n'eut pas le temps d'achever sa tâche. Des silhouettes immaculées s'approchaient de nous. Je compris alors que c'était la fin. La fin de quoi, je n'en savais trop rien mais une chose était-il, c'est que nous étions à leur merci et qu'on ne pouvait rien faire. On était tombés ensemble. Il faudrait réellement un miracle pour que nous sortions vivants d'ici. Sauf que, je ne croyais vraiment pas aux miracles. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
C. Diane Deulceux ◗ HIBOUX : 184 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : ARTHUR DE NOBLECOURT./WR∆TH./LOLA. ◗ CREDITS : CRIPSOW. TUMBLR. ◗ SANG : SANG-BLEU (DUCHÉ DE WALLONIE). ◗ PENSINE : ÉLECTRON LIBRE REDOUTABLE AU FLEURET, À LA RHÉTORIQUE ET AUX DUELS.
CARTE CHOCOGRENOUILLE ◗ LIENS:
| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Jeu 27 Mar - 19:29 |
| Le père de Diane lui fit un signe et elle s'excusa auprès de Séraphine en se dirigeant tel un automate vers lui. Elle tenta de se faire la plus discrète possible et pensait franchement réussir son entreprise jusqu'à comprendre, après un temps de retard, que l'attention de tous était focalisé sur un seul et même endroit : le ciel. Elle releva à son tour le regard en fronçant les sourcils d'incompréhension et les mots s'inscrivirent sur sa rétine – et y restèrent collés pour le millier d'années à venir – : On lui coupera la tête. Elle avait à peine fini de lire que, déjà, le message s'effaçait. Elle baissa machinalement des yeux, balaya l'assemblée d'un regard incompréhensif ; et quand ses prunelles s'ancrèrent dans celles de son père, elle sentit son corps se mettre en mouvement avant même d'en avoir esquissé le moindre désir. Marien. (Ferdinand Deulceux, quant à lui, était déjà en train de s'occuper de monsieur et madame Desclève qui, sur l'estrade, ne comprenaient rien à ce qui leur arrivait). En se mettant machinalement à courir à travers la foule pour retrouver sa tête blonde préférée (il avait certainement voulu assister à la commémoration, même si la rubissane n'en était pas entièrement sûre) et pour le mettre à l'abri, sa baguette apparaissant presque magiquement dans sa main. L'Aubin en devenir leva les yeux uniquement pour regarder le second message – avec un sang-froid qui ne lui ressemblait guère – et ne s'arrêta même pas en entendant les premiers cris étouffés de frayeur ou de douleur, elle ne savait plus. Alors qu'elle pensait pouvoir rejoindre l'estrade – Marien devait s'y trouver, non ? Elle n'avait pas vérifié, bon dieu, quelle incapable – avant le début des hostilités, elle fut arrêtée net par un de ces maléfices qui tomba presque sous ses pieds, explosant de lumière et d'un bruit assourdissant qui faillit faire céder ses genoux. Pendant un terrible instant, elle regarda l'apocalypse autour d'elle sans pouvoir entendre un son, un mot, n'importe quoi (les gens hurlaient, gueule béante, faces tordues de douleur) et elle crut être morte ou bien sourde. Puis tout redevint aussi vif, aussi intense, d'un coup trop brutal et le temps d'être bousculée par une silhouette d'homme, elle avait repris contenance.
Quand elle chercha du regard la famille royale et son père, elle n'aperçut que des flammes. Son père. Son père, avalé par des flammes (elle ne pensait qu'à lui, qu'à son beau visage, ses grands yeux, son sourire franc ; et non plus à ces sangs royaux qui, même si elle les aimait, les adorait n'arriveraient jamais à la cheville de son paternel). Son père, trop vaillant, trop protecteur pour son propre bien. Et alors qu'un « non » désespéré s'échappait de ses lèvres et que son corps se remettait lourdement en marche comme dans un rêve, une silhouette fantomatique apparut sous ses yeux, lui lança un sortilège. Par des gestes rodés par l'expérience et l'habitude, Diane plongea sur le côté pour esquiver, répliqua ; mais rien n'y faisait, constata-t-elle même au bout de cinq minutes : chacun de ses maléfices transcendaient son adversaire comme si il était fait de fumée et non de chair. Dans un hurlement de rage, elle finit par plonger sur le côté pour sortir du champ de vision de son adversaire ; et se mit-elle à courir à toutes jambes pour lui échapper et trouver un moyen d'accès à l'estrade où, elle en était persuadée, son père se battait encore pour la survie de monsieur et madame Desclève. Elle joua des coudes, lança des sortilèges à tour de bras, jura, hurla, maudit, courut toujours plus vite pour tenter d'atteindre l'estrade ; tout cela en vain car sans qu'elle ne comprenne pourquoi, comment et d'où, un sortilège fusa droit vers sa tête et elle se retrouva parterre, au milieu d'une masse grouillante de sorciers mourants ou se battant, incapable de se relever ou de comprendre ce qu'il se passait. Sur ses lèvres se précipitaient des sorts et des mots qui n'avaient pas de sens, bredouillés et ne dépassant quasiment pas sa pensée qui, comme toujours, s'étiolait et finissait par partir en fumée : où suis-je, que se passe-t-il et que m'arrive-t-il ? |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Alistair L. Adhémar ◗ HIBOUX : 224 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Dorian Desclève ◗ CREDITS : Unserious, tumblr ◗ SANG : Futur comte du Berry, sang-pur au père sang-bleu ◗ PENSINE : Animagus (chien) ; Des brûlures le long de la mâchoire et sur le bras, du côté droit ; Gaucher
CARTE CHOCOGRENOUILLE ◗ LIENS:
| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Jeu 27 Mar - 23:22 |
| Je suis venu là plus par devoir que par véritable attachement à Solange et tout ce qu’elle représente. Le royaume est en deuil, depuis un an maintenant. Mais j’ai la désagréable impression que cet événement n’est qu’un moyen de plus pour le monarque d’asseoir sa suprématie. De nous astreindre à un mode de vie dont nous ne voulons pas. J’ose un regard discret autour de moi, contemple les visages des nombreux citoyens venus rendre hommage à Solange Desclève. Tous semblent surpris de voir le roi tirer la couverture sur lui. Il profite de cette occasion pour nous assujettir, un peu plus. Si je ne faisais pas partie de la jeunesse dorée de France, je le prendrais mal. Je me sentirais offensé, profondément délaissé par une monarchie qui n’est plus consciente des véritables enjeux. Mais je n’ai pas le temps d’y réfléchir plus longuement. Les lettres de sang s’affichent dans le ciel ; étendard funeste d’une destinée qui ne nous appartiendrait plus. On lui coupera la tête. J’ai à peine le temps de comprendre ces mots. Ils s’effacent, et les étincelles fondent sur nous. Par centaines. Par milliers. Bientôt, la cohue est générale. Les familles sont séparées, dispersées, détruites. Les gens se retrouvent à terre, piétinés. Les jets de lumières n’ont pas seulement touché certaines personnes en tombant ; ils ont également provoqué des incendies en chaîne, qui ont ravagé les premiers rangs. Les nantis. Ma première réaction est la panique. Je jette un regard à mes parents. J’hurle. « Allez vous mettre à l’abri ». Un instant, ma mère hésite à m’attraper par le col. À me traîner avec eux. Mais elle sait que je suis destiné à devenir un auror. Je ne montre pas ma peur, j’intériorise ; et mon courage causera ma perte. Après un dernier regard, ils courent se réfugier loin de l’agitation. Quant à moi, mes yeux scrutent l’assemblée. J’ai du mal à reconnaître les visages, mais dès que ma vue intercepte les Desfontaines, tétanisés par la peur, je cours. Je cours au travers des flammes, je serre les dents lorsque je sens le feu me lécher le cou, le visage. Claude Desfontaines, cet homme, ce père que je n’ai jamais connu. Je risque ma vie, pour lui. Nul besoin de se demander pourquoi il a l’air si surpris de me voir, à leurs côtés. Je ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit : je passe son bras autour de mes épaules et l’aide à avancer. À sortir de cet enfer qui nous consume. Il a à peine le temps de lâcher un « Alistair » des plus perplexes. « Courez, je lui hurle, et ne vous retournez pas ». Lui, sa femme, ses filles. Leur famille parfaite, que je viens de tirer des flammes. Alors que tout aurait été plus facile pour moi s’il avait disparu définitivement ; rayé de ma vie à jamais. J’ai risqué ma vie pour lui, sans même être sûr d’obtenir un « merci » un jour. À quoi me servirait un remerciement, de toute façon ?
À rien, parce que je meurs. Je tombe à genoux, suffoque. Mes yeux me piquent, les larmes salées brûlent ma peau calcinée au niveau de la mâchoire. Je lâche un hurlement. Un cri de désespoir, un appel à l’aide. Pendant quelques secondes, je perds pied. Et lorsque je lève les yeux de nouveau, une silhouette fantomatique me fait face. Quelque chose que je n’ai jamais vu, nulle part. Pas même dans les livres. Une créature qui glace mon sang, mais étrangement, me rend toute ma lucidité. J’essuie mes larmes, réalisant soudain l’ampleur des brûlures, qui semblent ravager une bonne partie de mon épiderme. Mon cou, ma mâchoire. Je me soucierai de tout ça plus tard. Pour le moment, seule la survie compte. Je me relève, saisis ma baguette. Tente un sortilège informulé, qui traverse le spectre sans provoquer chez lui le moindre tressaillement. Cours, je pense, parce que c’est la seule issue qu’il me reste. Mes jambes – qui me font mal à en mourir – me portent sans que je m’en aperçoive. Je passe à côté des corps sans vie, des sorciers en larmes, hurlant leur colère, leur peur, leur incompréhension. Et au milieu de tout ça, de cette horde d’individus mutilés, je reconnais une crinière blonde. Un visage. « Diane ! » hurlé-je à pleins poumons. Je répète son nom, j’esquive les corps immobiles, je le répète encore, j’enjambe les cadavres. Plus je m’approche, plus sa silhouette devient nette. Diane est au sol, semble tétanisée. Je me jette presque à ses pieds, glisse mes mains sur ses joues pâles. « Viens avec moi » dis-je, d’une voix forte mais douce, bien trop douce. Nous ne nous sommes pas adressé la parole depuis des années. Mais la seule perspective de la perdre m’est insoutenable. Diane ne bouge pas, pourtant. Je la vois jeter un regard vers l’estrade, et comprends tout de suite. Évidemment. Elle voudrait aller chercher son père. Même si elle risque sa vie. Même s’il est trop tard pour le sauver, s’il ne s’est pas encore échappé. J’arrive à sentir la chaleur de l’incendie comme si j’y étais de nouveau, en plein cœur. Je plante mon regard dans le sien, saisis sa main. « Diane Deulceux, si tu veux mourir ici, c’est ton choix, mais je ne t’abandonnerai pas ». Je mourrai avec toi. Ses yeux semblent s’attarder dans les miens, un long moment. Nous nous relevons enfin, et je sais, je sens que nous allons nous tirer de là. Alors que nous nous remettons à courir, je resserre mon étreinte sur sa main. Si je perds Diane, je perds tout. |
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Ad Astra ◗ HIBOUX : 491 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Maitresse du Jeu ◗ CREDITS : (c) regina.
CARTE CHOCOGRENOUILLE ◗ LIENS:
| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. Sam 17 Mai - 2:49 |
| « Acte dernier »
Cela aurait pu être des heures comme d'interminables minutes. L'hécatombe, le carnage épouvantable semblait éternel pour les malheureux sorciers présents sur l'esplanade d'Orange. Les monstres immaculés ne connaissaient aucun répit, comme déterminés à exterminer jusqu'au dernier des aristocrates, avides de répandre le sang bleu sur le sol poussiéreux.
Les victimes et derniers survivants ne comprirent alors guère le brusque revirement de ces êtres magiques. Tel un seul homme, ils s'immobilisèrent tous avant de s'évanouir dans les airs. Ils ne restaient plus aucune trace de leur présence, à l'exception des dégâts qu'ils avaient infligés. On entendait plus que les râles, gémissements insupportables, et au bout de quelques secondes quelques cris vinrent s'ajouter à la cacophonie mortuaire, cris de sorciers apercevant les corps immobiles ou les cadavres ensanglantés de personnes chères à leur coeur.
Ce fut dans cette atmosphère apocalyptique que vinrent enfin les premiers secours. Médicomages, guérisseurs et mêmes aurors n'ayant pas été réquisitionnés pour la commémoration, tous apparurent des quatre coins de l'esplanade, tels des cracmols incapables de transplaner directement aux endroits où on avait le plus besoin de leur aide. Dans ce champ de bataille, durant l'espace de quelques heures, on ne distinguait plus roturiers de nobles. Devant la Mort, les titres et privilèges ne tenaient plus aucune importance.
HJ : vous pouvez encore participer au sujet. Notamment pour continuer vos rps, parler de la venue des secours, et vous rendre compte des pertes, chercher vos êtres proches, etc. |
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| Sujet: Re: épisode pilote : la commémoration de Solange. |
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| | | | épisode pilote : la commémoration de Solange. | |
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