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 — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse)

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Antigone Ulysse, de Noblecourt, née Colombel



Le protocole
Cheveux d’ébène, regard céladon, apparence séraphique ; une carapace de grandiloquence révèle une tendance à l’exagération. D’autant plus que, lourd, sur tes frêles épaules, pèse le poids de ton nom, honni, oublié, rejeté. Colombel. Et tu es consciente de ce qu’on a toujours attendu de toi. Sois belle et tais-toi. Souris, sans jamais donner ton avis. Mais, emportée et anticonformiste, tu ouvres grand la bouche, la tête haute, le dos bien droit, et tu ne relâches pas le flot de tes paroles, impulsives, rêches ou sulfureuses. Et tu t’en fous, continuant d’aller de l’avant tandis que la foule se fend en deux pour te laisser passer, toi, la dernière des colombes. Le lionceau rugissant en ton sein qui s’éveille.

Tu peux sembler taciturne et peu bavarde ; pourtant, tu n’as aucun problème à maîtriser les mots qui jaillissent de ta gorge, simplement que ceux-ci se retrouvent domptés par la crainte d’être soudainement rejetée d’un monde auquel tu n’as jamais véritablement eu l’impression d’appartenir ; et la suspicion, toujours, que tu ne peux t’empêcher d’éprouver à l’égard du monde qui t’entoure, arrivistes avides de grappiller quelques éclats de l’aura lumineuse, du sang d’azur qui semble tout justifier. Et pourtant, tu es d’une éloquence redoutable, l’esprit d’un leadeur, destinée à combattre, à se faire lever des armées pour une cause que tu jugeras juste et où ton peuple, encore aveuglé par leur foi envers leur Roi, se lèvera comme un seul homme pour réaliser ta volonté. Ton rêve. Pour la liberté. Mais tu te tais, préfères garder le silence. Notamment pour conserver les secrets qui giclent contre ton cœur, élan brutal et fugace, avant de disparaître dans le creux de ta peau immaculée.

Tu aimes le calme et la solitude des nuits d’hiver. Tu préfères la compagnie de tes histoires mystiques, cueillies dans le coin d’une page, plutôt que celle de tes congénères. Visage au port altier où le sourire se fait rare, on te perçoit comme une femme distante et inaccessible, encore loin d’être l’amie, la confidente, l’amante. Et tu détonnes, dans ce flot de purs royalistes ; et pourtant, ils ne comprennent pas, que toi aussi, tu la chéris tant, la France, ta mère patrie. Juste que tu l’aimes différemment, que tu la veux autrement. Et pourtant, si tu es avare en sourires, le tien n’en demeure pas moins lumineux ; et tes grands yeux clairs font souvent chavirer les cœurs, et pas toujours les bons.

Tu es maladroite. Pas tant dans les mots – charismatique et bonne oratrice que tu es – ou dans les gestes – fine lame et duelliste de talent – mais surtout en ce qui s’agit d’exprimer tes sentiments ou comprendre les tourments de ceux qui t’entourent. Tu lis beaucoup, autant pour te donner une contenance que pour t’enrichir davantage ton esprit curieux et insatiable, ou même pour simplement comprendre les tréfonds de la nature humaine qui demeurent encore nébuleux pour toi. Tu lis avec une aisance et une rapidité redoutables les livres, mais tu manques cruellement de cette même habileté lorsqu’il s’agit de lire dans le cœur de tes camarades.

Tu es un peu trop généreuse et plutôt naïve, trop utopiste, philanthrope et humaniste, ta foi en l’Homme qui a raison de toi, raison de tout, te rendant bien piètre concurrente dans ces jeux de trônes auxquels tu ne participes qu’à contrecœur. Les examens te rendent toujours nerveuse ; l’habitude, sans doute, de toujours trop mettre de pression sur tes épaules en ce qui concerne ton avenir, songeant constamment que tout se joue dés maintenant. En vérité, tu es une nerveuse de nature, autant que tu es visionnaire : tu penses souvent au futur ; mais tu t’arrêtes très vite lorsque la peur remplace l’utopie.

En vérité, tout ce que tu crains, c’est de n’être qu’un être de chair et de sang, certes, mais surtout de pacotille ; que tes précieux rêves glissent en morceaux, tombent comme la pierre dans l’eau, acceptant simplement de sombrer. Toi, tu n’accepteras jamais de perdre ces idéaux pour lesquels tu as tant sacrifié. Ça ne fait que commencer.



Non, je ne me tairai pas ! Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Tout de suite, puisque c'est tout de suite qu'il faut choisir. Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.

NOM, PRÉNOM(S)COLOMBEL ; Derrière le velours des syllabes se cache un tempérament d’autant plus inattendu, presque impromptu. Une force farouche et colérique sous la douceur lorsque les lèvres s’entrouvrent et délivrent ce patronyme, tout en poésie : Colombel. Ces lettres qui se fondent sur la langue ; qui se fondent et glissent, puissantes, doucereuses, royales. Car tu n’oublies pas que ton nom sera désormais éternellement rattaché à celui de la famille royale, de par le mariage de ton oncle avec Charlotte Leblois, sœur de ce bon vieux Géodor. Colombel, car nous avons tous un fardeau incombant sur nos épaules, nous faisant courber l’échine sous le poids de la charge, trop lourd pour d’aussi jeunes épaules. Mais toi, déterminée et pleine de fougue, voilà que tu ne fais que redresser fièrement le menton, arborant aux yeux de tous un port altier. Royal. Pourtant, tu n’as rien de souverain, pas même les idéaux. Tu fus façonnée pour cela, cependant ; tu saurais être une conseillère de choix, pour ton cousin, si la réputation des Colombel ne te précédait pas et qu’on ne se contentait pas de sourire d’un air ironique lorsque tu cherches à donner ton avis sur le monde qui t’entoure. Lion dans la guerre, colombe dans la paix ; votre devise sonne comme un sois belle et tais-toi infâme et dégueulasse ; alors quoi, tu es née sous l’étendard de ces pacifistes aux allures fantomatiques tant ils cherchent à se faire discrets, donc tu te dois de te contenter d’errer silencieusement à travers les rues de France ? Tu as de ce nom, une colère farouche, mais surtout, surtout, au fond des tripes, une peur vivace qui t’étreint avec monstruosité. Tu as tant voulu l’oublier et œuvrer pour qu’il ne soit plus rien à tes yeux que tu l’as rayé de ta vie au moment le plus propice. Tu avais été forgée pour entrer dans les rangs, comme le voulait la moindre goutte d’hémoglobine coulant dans tes veines, ce patronyme que l’on voulait que tu portes en étendard. Colombel, rugissais-tu alors avec force, avec toute l’ironie dont tu étais capable, comme voulant qu’ils comprennent. Qu’ils admettent que tu puisses symboliser quelque chose. Que tu sois plus qu’une simple colombe le temps d’un instant, volatile, doux et éphémère. Colombel, ou la mort d’un nom qui te hante, qui te cherche, te dévore. DE NOBLECOURT ; Ou la seconde chance. La colombe est devenue lionne. Les compteurs sont retombés à zéro, l’espoir d’une autre destinée se dessine à l’horizon, esquissée par l’idée de deux âmes perçant leur petit monde de verre avec la force et la brutalité d’un boulet de canon. Ce nom signifie la renaissance, la délivrance de tes chaînes trop lourdes, bien qu’il ait fallu consentir à en porter d’autres, symbolisées par l’alliance trônant discrètement à ton annulaire, emblème de ce mariage avide et rapide, érigé sur de simples formalités, sur un besoin urgent de remettre leur progéniture sur le droit chemin. Et, tu te tais, même si tu songes que tout s’étiole d’ores et déjà, qu’avant d’être ton époux, il fut ton cousin, ce gamin insaisissable et insupportable qui s’amusait à emmêler tes cheveux avec son stupide sourire de canaille et que, à tes yeux, cette union bafoue les règles, brise les lois. Mais tu n’en dis rien, finalement – et un peu tardivement – fidèle aux traditions propres aux Colombel. Ce mariage, c’est la solidité d’une union basée sur la confiance inébranlable que ton père pose en sa sœur, c’est la promesse de ne jamais le laisser seul, de te laisser seule. Et pourtant, tu le prononces avec une certaine amertume, rude contre ton palais, rêche sur ta peau gangrénée de frissons lorsque tu souffles : de Noblecourt. Ce nom est réellement le tien, pas ce fardeau mis sur tes épaules trop frêles, pas celui de l’Iphigénie de ton géniteur. C’est celui d’une femme et d’une sœur, c’est celui de tes dettes effacées sans être remboursées. Tu avais promis, du moins ; aujourd’hui, tout s’envole. ANTIGONE ; Issu de la mythologie grecque, c’est un nom que tu n’arbores plus depuis des lustres, un nom que tu tais, espérant pouvoir passer sous silence ces lettres, un peu rugueuses, presque calleuses, autant que sa symbolique peu glorieuse. Tenu de la fille et sœur d’Œdipe, cette héroïne à la vie dramatique qui osa se lever face à ce qu’elle considérait comme une injustice. Celle qui eut le cran de s’injurier face à l’autorité, en dépit de tout ce qu’elle encourait. Antigone, dérivé du grec, signifiant « à l’encontre des ancêtres », et le nom te sied à merveille car tu n’as de cesse de te révolter contre ce patrimoine génétique, cette étiquette collée à ton front, scandant que tu es plus, bien plus qu’un simple nom, au-dessus du simple patronyme de Colombel. Tu es celle qui, à l’instar de ton homologue, osera braver les interdits par la simple force de tes convictions. Et, pourtant, en attendant, tu te tais. ULYSSE ; Encore un prénom tenu des mythes de la Grèce antique, cette fois-ci d’un homme, l’un de ces rares héros qui parvint à accomplir quelques exploits, tout dénué de sang divin qu’il était. Ulysse, littéralement « le courroucé » en grec. Et c’est tout toi, vraiment ; cette colère qui gicle soudain, fugace, fugitive, puissante mais silencieuse. Cette colère qui s’agite en ton sein, qui ne demande qu’à s’extérioriser soudain, mais que tu t’évertues à garder enfermée sous le revers de ton myocarde tressautant de nervosité, menaçant d’imploser à chaque instant sous l’ampleur de tout ce ressentiment. Tu es colérique de nature, et pourtant arctique par profession et angélique par vocation. Alors, tu te tais, et ton courroux n’en devient que plus redouté lorsque tu ne seras plus en état de le retenir. Tu es profondément paradoxale, oscillant constamment entre la douceur discrète de Colombel et la force colérique d’Ulysse, jolie petite funambule.  AGE, NAISSANCEVINGT-DEUX ANS ; Vingt-deux années. Tellement peu, tellement suffisant, pour eux, adultes qu’on scande responsables lorsqu’ils n’ont fait que détruire ta vie et tes espoirs de pacotille. Prise en pleine fleur de l’âge, ils ont donné à ton vingt-deuxième anniversaire comme une condamnation sans équivoque, une mise à mort implacable de ta liberté. Ils t’ont passée cet anneau au doigt, pas seulement Arthur ; eux tous. Ils t’ont enchaînée à leurs désirs de maintenir un simulacre de dignité au-dessus de leurs têtes nobles ; ils ont tué la petite Ulysse, cette gamine ivre de liberté et amoureuse de la vie, cette gosse qui souriait au plus petit prétexte et s’émerveillait de tout. Tu n’es plus qu’un fantôme, pale copie de l’idée qu’on a façonné de l’épouse idéale. Tu abdiques, présentes toujours un visage serein au monde qui t’entoure et une bouche silencieuse, scellée sur ton indignation, ton désir de t’enivrer à nouveau de cette vie si brutalement arrachée. Une bouche close alors que tu voudrais crier qu’on te rende cette dernière année perdue, comme une centaine de lettres sans réponse ; vingt-deux ans. Les compteurs se sont pourtant arrêtés, tu as perdu toute notion du temps, tu l’avais pourtant, avant. Autrefois. Avant l’anneau qui scella ta vie à celle de ton cousin. Au final, peu importe les années que tu as déjà vécu, le plus important est de savoir que toutes celles qui te restent devront lui être dédiées. VINGT-NEUF FÉVRIER, À ROUEN ; Tu as toujours aimé Rouen, ta Normandie. Le vent, ce doux murmure, devenant orage, puis cataclysme balayant ton enfance. Tu te souviens avoir dansé dans les rues, d’avoir couru en humant avec délectation l’odeur de la terre mouillée. La terre humide, chaude et calme, accueillante, si accueillante que tu aimerais t’y terrer lentement, d’y enfoncer lentement les doigts. Tu te rappelles de tes cheveux d’ébène balayés par une bourrasque, tandis que, faisant volte-face, tu souriais au paysage se profilant à l’horizon, tes yeux, superbes, vrillant le monde sous un ciel gris. C’est un jour comme celui-là, où tu es né, dans la grisaille, faisant exploser toutes les nuances de gris en un millier de couleurs tandis que le monde s’ouvrait déjà droit devant toi. Un vingt-neuf février, tu as vu le jour ; excuse rêvée pour ne subir les festivités qu’une fois tous les quatre ans. NATIONALITÉ ☞  FRANÇAISE ; Comment pourrait-il en être autrement ? Tout dans ton attitude transpire de cette attitude propre à la France. Ah, comme tu l’aimes, ta mère patrie. Comme tu la chéris, enfant choyée qui ne cesse de s’en abreuver avidement à la mamelle même de la Nation, te couvant de son regard bienveillant de mère en attendant que tu la rendes fière. Et tu t’y efforceras. Chacune de tes actions sera poussée par cette volonté d’être digne d’elle, digne d’être française. Quant à tes origines, elles ne semblent jamais aller au-delà de l’hexagone, s’arrêter aux frontières, comme peu désireuses de t’expatrier loin de ton unique pays. ASCENDANCESANG-BLEUE ; Du sang le plus pur qui soit. De ce sang, écarlate, que l’on nomme bleu pour la noblesse de ton rang, pour la grandeur dans chaque goutte carmine qui se profuse douloureusement dans tes veines bleuies. Comment pourrait-il en être autrement lorsque l’on scande cent fois le nom de Colombel comme celui de cousins de l’héritier du trône ? L’on réclame de la noblesse sorcière qu’elle possède le sang-bleu, tu ne fais pas exception à la règle ; mieux, tu t’appliques même à faire perdurer cette tradition en épousant ton cousin pour ne jamais corrompre cette hémoglobine encore pure. Chaque cellule dans ton corps le crie, le hurle : sang-bleu, qu’importe si ça peut paraître atrocement artificieux, sang-bleu comme le commun de tes aïeux et s’il le faut, pour le défendre, tu en deviendrais même d’un tempérament beaucoup plus belliqueux. TITRECINQUIÈME DANS L’ORDRE DE SUCCESSION DU DUCHÉ DE NORMANDIE ; Ou l’opprobre suprême : la dernière. Même ta petite sœur est passée avant toi, petite favorite de papa, la promesse d’hériter de vos terres a été scellée entre deux regards bienveillants et un baiser paternel seyant son front. Et toi, tu te contentes de hausser les épaules. Comme si tu t’en fichais. Comme si c’était important que tu t’effaces derrière elle, gamine encore ignorante de tout ce que ce titre implique, que tu ne sois rien, même aux yeux de ton propre géniteur pour qu’il te relègue au dernier plan et te vende au plus offrant. Qu’importe, ton époux, lui, n’a qu’un seul obstacle entre le titre de duc et lui : son frère. Au fond, pourtant, ça t’importe peu. Tu ne t’y intéresses pas, aux fastes et coutumes de la Cour, à cette course au pouvoir, ce jeu des trônes prenant parfois des allures de guerre froide, brisant des familles, annihilant des foyers. Tu n’es qu’une femme qui s’est retrouvée avec quelque chose de trop grand devant elle. En fait, t’as juste la trouille ; que tout ça t’échappe, que ça te file entre les doigts alors que t’as toujours vécu là. Que tes craintes pour l’avenir se manifestent soudain lorsque tu te rendras compte que toi, tu n’as rien ; que ce futur que tu édifies silencieusement sur le fil de tes pensées tombe en ruines. T’as peur que tout ça soit vain, de ne posséder plus rien. Que du vent. Et, pourtant, tu rejettes constamment ce gouvernement, cette monarchie, ce système, même si tu es cousine du futur Roi, fille de duc, et tout le toutim. Ce n’est pas pour toi, tout ça. Alors, pourquoi t’as peur, Ulysse ? Pourquoi tu voudrais tant serrer les doigts sur cet héritage qui t’échappe ? ANNÉE D’ÉTUDE ET CURSUSHUITIÈME ANNÉE, PARCOURS SCIENTIFIQUE ; Tu aspires, depuis ton plus jeune âge, à devenir une alchimiste de talent. S’alliant ainsi à ton ambition comme officiant en tant que tremplin de choix pour accéder à ce poste que tu convoites depuis toujours, ce parcours te semble tout à fait dédié. Tu excelles dans la plupart de tes matières, tu te plonges dans tes études avec un sérieux inébranlable, érudite et avide d’en apprendre toujours davantage, prenant lentement conscience que ton destin se joue d’ores et déjà, que la moindre de tes réussites déterminera l’accomplissement de ton avenir que tu espères simplement prospère. Cette destinée toute tracée est un véritable leitmotiv pour toi ; être la meilleure, en toutes catégories, tu t’y efforces chaque jour davantage, voulant être à la hauteur des attentes que peuvent placer tes professeurs en toi mais, surtout, les tiennes. Tu te promets de faire de ton mieux ; mais tu sais que ça ne sera pas suffisant, à moins que ton mieux te propulse au sommet. RESPONSABILITÉS, ACTIVITÉS PARASCOLAIRESESCRIME ; Tu te sers de cela comme un véritable exutoire ; tu y as été initiée dés ton plus jeune âge, malgré ce que pouvaient bien en dire tes parents, jugeant non seulement que ce n’était pas là une activité raisonnable pour une fille mais, surtout, te rappelant combien les médecins t’avaient férocement interdite de telles pratiques. Fleuret au poing, tu t’avances, tu pointes et tu touches. Tu aimes ces instants de quiétude, de silence où ton seul souci est de te concentrer sur ta cible, te calquant sur ta respiration, calme, sereine. Tu t’y entraines souvent, ces instants te permettent de tout mettre à plat, de réfléchir au calme, de te poser pendant un laps de temps, toujours trop court. Tu te concentres, et tu oublies le monde autour de toi ; tu ne penses plus qu’au fleuret, plus qu’au point que tu dois toucher de sa pointe pour l’emporter. Tes tourments s’effacent lentement, tes dilemmes s’étiolent et, doucement, comme dans un état second, tu virevoltes, tu n’est plus que la brise, insaisissable. Tu n’es plus Ulysse, Colombel, tu n’entends pas toute la haute-noblesse qui hurle à l’infamie de te savoir t’abaisser à un sport moldu de la sorte ; qu’importe ce qu’ils en disent, tu te sens bien lorsque tu pratiques l’escrime. Comme si tu avais été façonnée pour les champs de bataille. Femme-guerrier. DUEL ; Parce qu’il fallait perpétuer la tradition datant du Moyen-Âge ; parce que, non contente de pratiquer l’escrime, il fallait que tu te penches vers son équivalent sorcier. Parce qu’il fallait que tu excelles dans cette discipline aussi, n’allant pas oublier ta nature de sorcière sous ta condition de noble. Alors, tu te tais et tu brandis ta baguette droit devant toi, tu inspires et tu attaques. Rapide, vive comme l’éclair, tu n’as qu’à entrouvrir les lèvres, un souffle, et le sortilège fuse, imprévisible mais puissant, venant s’abattre contre ton adversaire, n’aspirant qu’à te faire goûter à la victoire, au calice de ta baguette. Souvent, tu te questionnes, te demandes si ceux en face de toi ne te laissent pas sciemment gagner, parce qu’eux aussi, savent, pour ta tare, se méfient, parce qu’ils ne veulent pas vous attirer d’ennuis. Et ça t’agace, te rend folle de  douter de la fiabilité de ces autres qui s’inquiètent de la santé de la gamine lorsqu’ils feraient mieux de combattre ardemment l’adversaire. Et ta volonté de prouver ta valeur n’en est que plus pressante. COPTE KĒME ; L’alchimie n’est pas une passion, mais une réelle obsession. Chaque page de tes carnets d’écoles porte dans un coin, dans une marge, entre deux lignes, une inscription alchimique, lorsque, laissant tes pensées s’évader dans des sphères trop hautes pour qu’on puisse te rappeler à l’ordre. Ça t’obsède, littéralement, partout, l’alchimie est là, partout, envahissant la moindre parcelle encore saine de ton esprit, contrôlant la moindre pulsion, les transcendant lentement, t’ensorcelant subtilement dans son aura mystérieuse. L’alchimie. Contrairement à d’autres, tu ne cherches pas à entamer une stupide course contre la montre, contre la mort. Pour vivre. Éternellement. Toi, tu veux juste tout découvrir, tout savoir de cette discipline qui te fascine. Tu t’abreuves du moindre ouvrage et brille de par ta volonté à le faire. Tu pourrais te sentir tout à ton aise, au sein de l’obédience, s’ils n’étaient pas tous obsédés par ce désir mégalomane de dompter la mort, donnant là quelques aspects macabres à vos réunions. Mise à part l’obédience des alchimistes, tu te souviens avoir été persuadée, durant ta première année, de sentir des regards insistants peser sur ta nuque, la brûler insidieusement. Chaque fois que tu te retournais, une paire d’yeux se détournait. Et tu avais fini par te convaincre que le Cercle de la Rosière lorgnait sur toi, hésitait simplement vis-à-vis de ton nom d’éternelle pacifiste, impartiale sans parti. D’un autre côté, tu te dis que ce n’est pas plus mal qu’on ne soit pas venu t’enjoindre à rejoindre l’obédience ; ça t’aurait fait mal d’être la première à refuser cela. PATRONUSLYNX ; Majestueux et puissant, sublime pelage d’un blanc pur irisé d’argent, ton patronus prend la forme d’un lynx aux yeux opalins. Doté d’une grâce vivace, d’une aura bienveillante, délicatement cambré vers l’avant, le félin ne demande qu’à s’élancer sur tes détracteurs dans un éclair de cristal ; tout juste le temps de l’apercevoir qu’il a déjà tout réduit à néant. Lynx, symbole de secret et de mystère ; cette manie que tu as de tout garder caché dans le creux de ta peau d’opale. L’observation, la perception, la vue et la sagacité ; toi, qui ne dis rien, qui te tais et qui observes en silence, qui comprends ce que d’autres s’évertuent à masquer aux yeux du monde. Cependant, il s’agissait pendant longtemps d’un simple nuage informe de fumée blanchâtre et opaque, à défaut de t’être réellement posée la question de quel pouvait bien être ton souvenir le plus heureux et, à défaut, de te contenter de penser à quelque moment qui venait soudain effleurer ton esprit sur l’instant. Mais, à force de détermination, tu as réussi à produire un patronus corporel. Pour le faire apparaître, tu songes désormais au sourire de Florent lorsqu’il dort ; peut-être que tu n’es pas sa génitrice, mais il est ton fils. Et tu l’aimes déjà, oh oui. Tu le chéris de toutes tes maigres forces comme tu t’émerveilles sur ses lèvres qui s’étirent, ses paupières qui tressautent et son poing minuscule qui se crispe. Tu as juste hâte de le voir grandir, te sourire, pour de vrai, t’appeler Maman, quoiqu’on en dise. Alors, le lynx s’élance, mord, griffe. Et l’emporte.



courageuse ☪ rancunière ☪ juste ☪ capricieuse ☪ opiniâtre ☪ lunatique ☪ loyale ☪ utopiste ☪ réservée ☪ brillante ☪ fière ☪ charismatique ☪ colérique ☪ philanthrope ☪ perfectionniste ☪ humble ☪ anticonformiste ☪ passionnée ☪ implacable ☪ obsessionnelle ☪  paradoxale ☪ téméraire ☪ manipulatrice ☪ versatile.


Dernière édition par Ulysse Colombel le Jeu 19 Déc - 21:37, édité 1 fois
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Dorures et Ornements
LES VALISES:
Tu n’as jamais versé dans le sentimentalisme. Un peu par pudeur, sans doute, craignant qu’on ne comprenne que trop facilement qui tu es en découvrant le contenu de ta valise. Une malle en cuir, assez petite en apparence, pas beaucoup plus grande qu’une besace tout ce qu’il y a de plus ordinaire, sur laquelle tu as simplement jeté un sortilège d’extension indétectable. Ce n’est pas comme si, faute de cet habile subterfuge, tu te trainais un bagage de dix pieds de long ; tu ne prends que le strict nécessaire pour l’année qui se profile à l’horizon, ce n’est pas vraiment ton genre à t’encombrer de breloques inutiles.

C’est là un bagage exceptionnellement ordonné pour une femme aux idées bien rangées. Et c’est bien la première chose qui frappe : tout est à sa place, impeccable, du premier au dernier jour. Pourtant, tu n’as recours à nul domestique pour t’aider dans cette tâche que d’autres peuvent juger fastidieuse ; étrangement, tu aimes bien ces instants de silence où, sereine, tu te retrouves en tête-à-tête avec ta valise, cloitrée dans tes appartements, rangeant tes affaires comme tu ordonnes tes pensées : avec application. Sans doute est-ce toujours cette retenue qui t’empêche, même s’il n’y a rien de profondément personnel à l’intérieur, de laisser ta valise aux prises de quelques regards indiscrets, à l’image de ta difficulté à t’ouvrir véritablement aux gens, à leur laisser entrevoir la moindre parcelle de ta personnalité, souvent bien cachée. Alors, ta valise, on l’aperçoit brièvement le jour de ton arrivée, lors de ton départ mais tout ce qu’elle contient, toi seule le sais.

Avant toute chose, dans une poche fermée sur le côté, tu y entreposes soigneusement ta baguette qui n’y reste que le premier et le dernier jour de l’année, faute de quoi, elle est toujours sur toi le reste de l’année. Finement ouvragée, taillée dans du bois d’ajonc, symbole de renouveau, de promesse d’une nouvelle croyance et du délicat équilibre entre le jour et la nuit ; une définition qui, tu t’en rends soudainement compte combien le bois te correspond puisqu’il ne s’agit que de l’accomplissement de ta destinée, l’année précédente, par loyauté envers ta famille, essentiellement. Mesurant trente-trois centimètres, longue, fine, elle n’en demeure pas moins rapide et précise, ratant rarement les cibles que tu lui imposes d’un fluide mouvement du poignet. Flexible, elle s’avère plus résistante qu’on ne pourrait le penser au premier abord, en voyait le bout de bois si ouvragé qu’on pourrait songer en avoir négligé sa robustesse au profit de son apparence noble, au bois lisse et lustré, élégant, dans lequel on a fait taillé tes nobles initiales s’entremêlant et, à la base de la baguette, le doux blason des Colombel, colombe blanche, paisible et candide ; si ironique. Enfin, en son sein, ton arme de prédilection – avec le fleuret – contient un cheveu de farfadet. On dit de ces cœurs qu’ils rendent la baguette davantage propice aux métamorphoses et à l’alchimie, ce qui n’est pas pour te déplaire, bien au contraire, lorsqu’on connaît ta passion pour ces disciplines, sachant faire judicieusement rimer connaissance avec puissance. L’on te jura la gloire et le pouvoir lorsque ce frisson si particulier de ces sorciers trouvant le bout de bois qui les accompagnera dans leur périple se fit ressentir. Baguette de choix, souffle-t-on avec respect et admiration.

Également, tu y as entreposé tout le nécessaire pour ton animal de compagnie, Bastet. Son nom, tenu de la déesse égyptienne des chats, détonne avec son sexe ; mâle dominant qu’il se plait à être sous le regard du monde. Moitié chat Bengal, moitié fléreur ; on pourrait pourtant le prendre pour l’une de ces créatures magiques pure sang alors qu’il est ce qu’on appelle communément un bâtard. Ça ne l’empêche pas d’être ô combien maniéré, capricieux et acariâtre. À feuler lorsque n’importe qui, autre que toi – ou Florent, ton fils, pour lequel il s’est d’ores et déjà tant pris d’affection –, ose poser la main sur son superbe pelage fauve dont il ne tient pas que la couleur. Et pourtant, d’une douceur insoupçonnée et mystérieuse lorsqu’il vient simplement quémander un peu de ton attention, le soir venu, lorsque tu te laisses tomber sur ton lit dans un léger soupir soulagé. Il est extrêmement jaloux, aussi ; fusillant de ses grands et sublimes yeux mordorés tout jeune homme susceptible d’un jour prendre la place qu’il occupe dans ton lit, ayant élu domicile sur le second oreiller où il vient se pelotonner avec une délectation qu’il ne prend même pas soin de dissimuler – autant dire que l’entente entre l’animal et Arthur est littéralement catastrophique –. Et si la plupart de tes proches l’exècrent, toi, tu y tiens, et ne peux t’empêcher de laisser courir tes doigts sur sa robe ; surtout, qu’à force, tu lui en dois pas mal, à Bastet. Instinct infaillible de fléreur là où tu te montres parfois trop naïve ou confiante, que tu en oublies de te méfier de personnes pourtant susceptibles de te nuire, voilà qu’il est capable de flairer les mauvaises intentions, se montrant assez suspicieux pour deux et n’hésitant pas à sortir les griffes ou les crocs pour te défendre. Ton époux ou tes sœurs pourraient attester, qu’il n’y va pas de main morte, laissant ses traces pour un moment.

Et puis, la cage d’Icare, l’hibou grand-duc qui te sert régulièrement de messager entre toi et le monde extérieur, te permettant d’échanger quelques missives avec tes parents ou parfois ta tante et belle-mère, soucieuse de te donner des nouvelles de Florent, d’en quémander d’Arthur lorsque celui-ci ne daigne pas répondre à ses nombreuses lettres. Tout en cet animal n’a de cesse de rappeler la noblesse de ta famille, de ses plumes d’un blanc presque incandescent, pureté irréprochable à l’image de votre sang, à ses immenses yeux vermeilles semblant capables de te transpercer d’un simple regard vif et attentif, attendant ton aval avant d’enfin prendre son envol. L’animal a d’ailleurs tendance à snober le monde qui l’entoure, ou toute personne qu’il juge indigne de son intérêt – soit le monde entier, hormis ceux qui comptent dans leurs veines quelques gouttes de sang Colombel – et s’applique d’ailleurs à toujours faire sortir Bastet de ses gongs, le regardant de haut, noblement perché sur le rebord de ta fenêtre, tandis que le chat feule, se crispe, hurlerait presque pour qu’il s’en aille enfin, déployant ses immenses ailes majestueuses et disparaissant à l’horizon.

Ensuite, sagement empilées, quelques chemises blanches, noires, ou plus fantaisistes, notamment à carreaux ; des tee-shirts aux slogans plus provocateurs et pullovers aux couleurs chatoyantes. Puis, des pantalons, sombres pour la plupart, parfois même quelques jeans, et un nombre particulièrement restreint de jupes ; tu fais toujours dans le sobre, n’essayant pas par tous les moyens à te démarquer, une chose bien vaine puisque les regards coulent sur toi lorsqu’on connaît ton nom, la manie de ta famille à se cacher derrière un masque impénétrable, volonté de ne pas prendre parti dans quelque domaine que ce soit. Six paires de chaussures, ballerines ou chaussures en toiles, quelques accessoires sans grande valeur. Et puis, quatre robes sublimes, hors de prix et très différentes les unes des autres – une pour chaque bal donnée par les différents écrins de Beauxbâtons ; personne ne risquerait de s’y rendre en portant deux fois la même tenue – ; du reste, dés que tu le peux – soit en dehors des horaires de cours – tu préfères te débarrasser de l’uniforme réglementaire, au profit d’une tenue bien plus décontractée.

Bien évidemment, également tes livres de cours auxquels tu portes un grand soin, presque excessif et maniaque, ne supportant pas la moindre page cornée ou tâche sur la couverture. Mais, également, d’autres bouquins personnels ; la plupart sont moldus, tu n’as aucun soucis avec ce monde-là, profondément patriote, tu te targues avant tout que ces grands esprits aux plumes aiguisés furent français plutôt que de te lamenter qu’aucune goutte de sang magique ne coulât dans leurs veines. Ainsi, on découvre des pièces de théâtre de Molière ou Racine – dont tu relis incessamment sa Bérénice ; admirant ce sacrifice de soi au profit de l’État, comme un geste vraiment honorable – ; pour les poésies, tu affectionnes particulièrement Apollinaire et Baudelaire – dont ses Fleurs furent, pendant longtemps, et ce jusqu’à ton entrée à Beauxbâtons, ton livre de chevet – ; du reste, tu admires particulièrement la rhétorique de Diderot, homme à l’esprit lumineux, et te complais plus que de raison dans les mots de George Sand et ceux d’Alfred de Musset dont tu vénères quasiment le Lorenzaccio dans lequel tu t’es presque perdue avec une certaine délectation.  

Du reste, quelques babioles qui n’ont aucune autre valeur que sentimentale ; elles se font rares, cependant. Une chaîne en or blanc, à laquelle pend une colombe, toute en diamant, un cadeau pour ton entrée à Beauxbâtons, le symbole de votre famille sur laquelle tu as assez craché pour qu’on veuille en plus en marquer ta peau. Et, comme s’ils n’apprenaient rien de leurs erreurs, tes parents t’ont offert un médaillon semblable, cette fois tout en or et rubis lorsque le premier était d’argent de saphir, représentant un lion, ton nouvel emblème, comme la devise des Colombel. Désormais, les deux animaux dansent au bout de cette chaîne, s’entremêlent en silence, à l’instar de ta vie et celle d’Arthur, désormais indissociables. On peut dire que ce deuxième pendentif est assorti à l’alliance, elle-même marquée de vos prénoms, entremêlés, et de la date de votre mariage à l’intérieur de l’anneau, bien que celle-ci ne fut jamais entreposée dans ta valise puisque tu ne t’en séparée à aucun moment depuis que ton époux te l’a passée au doigt, l’année dernière.

Et, lorsque tu refermes enfin ta valise, le noble blason des Colombel, désormais accompagné de celui des de Noblecourt, une colombe d’argent et un lion d’or taillés dans le bois, bat des ailes et rugit, dispersant un épais nuage doré, enduisant ta malle d’une potion de feuhardan, brûlant le malheureux qui oserait poser ne serait-ce que son petit doigt sans ta permission.

BEAUXBÂTONS:
Ça a beau être aussi simple que cliché, mais tu considères Beauxbâtons comme une seconde maison. Échappant à un protocole bien plus strict où chacun de tes mouvements est régi par tes parents ou précepteurs, tu sens l’air étrangement léger, tes poumons inspirant le plus grand nombre de ces bouffées salvatrices alors que, cloitrée au domaine des Colombel, celles-ci ne font que davantage obstruer ta cage thoracique sous la pression. Oh, certes, on t’en demande toujours beaucoup – toujours trop, même, peut-être – parce que, qu’importe les murs, que ce soit dans l’enceinte de ta demeure ou arpentant les couloirs de Beauxbâtons, ton visage demeure celui d’une sang-bleue. Tu es en course pour le titre de duchesse de Normandie, même si tu restes largement en retrait, que tu n’es en lice que pour la poudre aux yeux alors que tu n’as aucune chance d’accéder à ces terres qui te sont si chères. Tu es noble avant d’être étudiante, songes-tu parfois, avec une certaine amertume, à l’idée d’être parfois favorisée et d’autres complètement brimée lorsque tes professeurs sont des démocrates convaincus – alors que, dans le plus grand des secrets, tu argues les mêmes idéaux que ces-derniers –. Impossible ainsi de détacher le personnage de duchesse de celui de l’élève brillante et silencieuse, agréable de par son savoir, quoique parfois frustrante tant elle persiste à s’enfermer dans un mutisme qu’elle juge respectueux alors que les enseignants ne cherchent qu’à la pousser à s’exprimer davantage.

Et pourtant, Beauxbâtons, c’était comme une bataille gagnée d’avance. Comme une partie d’échecs où, déjà, toutes les pièces sont agencées selon une stratégie militaire redoutable et implacable, ne pouvant t’assurer que la victoire. Et c’est ainsi que tu es arrivée : victorieuse, d’ores et déjà vainqueur, foulant le sol sacré de l’école comme on s’avance en terrain conquis. Déjà, les étudiants faisaient courbette, dans le but de s’attirer quelques uns de tes risettes ou juste un regard, juste l’espoir que tu te souviennes d’eux le moment venu, lorsque ton cousin grimpera sur le trône qui lui est dû ; lorsque tu seras élevée au rang de proche de la famille royale. Alors, tu te tais. Tu deviens cette fille à l’aura écrasante et surtout ô combien mystérieuse tant le monde ne semble être là que pour que tu le conquiers. Tu avances, le regard toujours vers l’horizon, les épaules droites et fières, le menton haut, tes yeux verts vrillant un point droit devant toi comme ils ne viennent pas même effleurer les visages de tes camarades. Tu es cette femme dont on cherche désespérément à attirer l’attention mais, aussi insaisissable que le vent, tel un fantôme, tu disparais au détour du couloir aussitôt, ne laissant derrière toi qu’une trainée de murmures à propos de la fille Colombel.

Du reste, tu te complais parfaitement dans ta vie d’étudiante de la noble et prestigieuse école de Beauxbâtons. Élève excellente dans toutes les matières, tu es une acharnée ; tu ne travailles pas pour satisfaire tes professeurs ou étonner ton entourage, mais pour réussir plus tard et parvenir à ton but ultime. Tu es sincèrement brillante, répondant aux questions d’un ton calme et posé mais acceptant toujours l’idée de pouvoir t’être trompée, préférant t’abreuver du savoir de tes ainés plutôt que de te targuer d’avoir raison et camper sur tes positions. Ça, tu ne le dois pas tant à un don inné, une intelligence surdéveloppée – même si, certes, tu as toujours eu des facilités – mais, avant tout, à ces longues journées, se prolongeant parfois jusqu’au beau milieu de la nuit, à travailler avec assiduité ; véritable bourreau de travail que tu es, à toujours chercher l’excellence lorsqu’on te reconnaît déjà comme douée. Mais ça n’est jamais suffisant.

Et c’est un véritable plaisir de t’avoir comme étudiante, oh oui. Tu t’intéresses à tout, ne dédaignes aucune matière bien que tu aies toujours tendance à privilégier les enseignements propres à ton parcours, jugeant qu’ils ne font que te former plus précisément à ta vocation. Tu es curieuse, voulant toujours aller le plus loin possible, écoutant avec attention, laissant toujours des notes sur le coin de tes feuilles.

Tu t’avères véritable génie en Alchimie ; rien de bien étonnant lorsqu’on sait tous les après-midis passés dans la bibliothèque des Colombel, à t’enivrer de ses connaissances, subitement livrées à ton esprit vif et avide, te repaissant de la moindre information ; et ces journées passées à observer, détailler les moindres faits et geste de quelques alchimistes voulant déjà, du haut de tes dix ans, t’imprégner totalement de ce que serait un jour ton quotidien. Ainsi, déjà initiée aux moindres difficultés de cette matière, tu ne pouvais que prendre conscience de ce sérieux, devenu ton principal atout dans ta quête de perfection pour devenir un jour une grande alchimiste. Tu écoutes attentivement les leçons d’Arithmancie  et d’Astronomie, manquant parfois d’informations sur telle étymologie ou tel astre, c’est toujours avec modeste que tu abordes ces disciplines, prenant conscience qu’il y aura toujours quelque chose qui t’échappera, que tu ignoreras. En ce qui concerne le subtil Art des potions, tu trouves la matière tout bonnement passionnante, toujours avide de connaissances, t’ouvrant à de nouvelles découvertes, comprenant de nouvelles formules, ouvrant ton esprit tout entier. Ton enthousiasme est loin d’être vicié par cette expérience que tu possèdes, ces longues années passées à étudier les potions à Beauxbâtons qui pourraient marquer ces leçons par l’habitude et, par conséquence, la lassitude.

Néanmoins, tu dois avouer avoir quelques difficultés en ce qui concerne la Médicomagie, à ton grand dam. Tu ne présentes pas de prédispositions fabuleuses dans cette discipline mais tu t’efforces, travaillant avec acharnement, toujours plus dur, pour obtenir un résultat satisfaisant. On loue ta détermination et ton ambition, mais ça n’est jamais suffisant, surtout lorsque tu prends conscience des difficultés que ce manque de résultat pourrait engendrer. Une alchimiste se doit d’être capable de soigner, que ce soit ses camarades ou soi-même ; comment le pourrais-tu si parvenue sur la pratique, tu te retrouves soudainement démunie. Tu as l’habitude des éclairs de génie et inattendus, soudains, et inexplicables ; tu es habituellement d’une logique froide et implacable mais là, à contempler des blessures, tu perds tes moyens. Tu te rends compte combien la vie est fragile et tu as soudain peur. Peur de tout foirer. Alors, chaque soir, juste avant de te coucher, après une dernière lecture, tu t’efforces de faire un long récapitulatif de tes connaissances en médicomagie, t’efforçant de te remémorer de tous les sortilèges, onguents et autres remèdes ; ce n’est pas tant la théorie qui pose problème, mais surtout ta sale manie de perdre tes moyens en contemplant le désastre qui risque de se dérouler sous tes yeux si tu n’agis pas au plus vite. Tu veux à tout prix pallier à cette faiblesse, d’autant plus que celle-ci risquerait de te goûter l’accomplissement de tes études, couronnées de succès, lorsqu’on sait combien cette discipline est décisive dans ton cursus. Et si c’est le cours le plus ardu à tes yeux – d’autant plus que, pour les autres, tu sembles user d’une facilité déconcertante –, ça n’empêche pas que ce soit celui que tu écoutes le plus attentivement, refusant de ne rater ne serait-ce qu’une seconde et venant toujours glaner auprès de ton professeur quelques conseils supplémentaires.

À propos de la Magie ancestrale, tu te rends en cours, souvent persuadée de n’avoir plus rien d’essentiel à apprendre, comprenant les bases encore nébuleuses de cette discipline mais tu en ressors toujours surprise, toujours avec cette envie pressante d’aller à la bibliothèque, chercher dans les livres, encore d’autres détails, comme pour délimiter plus nettement cette matière encore trop obscure dans ton esprit, malgré les années, se fondant un peu trop facilement dans les autres, se perdant au beau milieu de toutes les autres leçons tant elle semble être une partie inhérente de chaque autre discipline. À la réflexion, seul le cours de Mœurs et coutumes te laisse quelque peu sceptique et tu dois avouer y aller parfois à contre cœur. On veut t’apprendre à te comporter dignement en société, si tu venais à te présenter un jour au roi, mais toi, tu ne veux pas prêter allégeance à ce système-là en lequel tu ne crois pas. On ne fait que te répéter des préceptes mille fois entendus dans la bouche de tes parents ou de précepteurs chargés de parfaire ton éducation pour que ton entrée à l’académie se fasse dans les meilleures prédispositions possibles. Alors, souvent, âme charitable, tu viens plutôt prêter main forte à ceux qui n’ont pas été dés leur naissance, enfermés dans ce carcan de bonnes manières, érigés sur une étiquette particulièrement stricte. Tu t’inclines face aux damoiseaux dans un sourire adorable, acceptant humblement une danse, tu corriges avec une politesse cordiale la fille à ta droite qui se trompe de couvert au moment du poisson, tu donnes une astuce à l’étudiant qui commence tout juste à se familiariser à son violon. Toi, tu es tout bonnement irréprochable, ne considérant apprendre quoique ce soit que lorsqu’il est l’heure d’améliorer ton anglais ou d’écouter encore quelques indications pour le transplanage pour lequel tu devras bientôt passer ton permis.

Concernant le sport, tu as pour habitude de pratiquer équitation, escrime ou duel de manière assez débridée et parfois occasionnelle, au gré de tes envies. Tu te laisses guider, soit par le vent soufflant dans tes mèches brunes, soit par ton poignet qui te démange. Néanmoins, tu es davantage présente en escrime, préférant le fleuret à la baguette que tu manies toute la journée. L’équitation serait davantage un échappatoire et si tu apprécies de regarder quelques matchs de polo ou de Quidditch, tu n’y participes toi-même que s’il faut dépanner, faute d’autres joueurs, n’excellant pas véritablement dans ces domaines puisque les sports d’équipe ne sont pas ton fort.

Enfin, ton choix s’est arrêté sur Ostéomagie en option ; estimant que tes lacunes en Médicomagie méritaient d’être comblées par une autre discipline, sous-branche de cette-dernière ; tu voulais comme des cours supplémentaires, une nouvelle façon d’aborder la matière, même si tout te semble ardu. Tu as au moins le mérite de mettre la meilleure volonté du monde à l’accomplissement de ton cursus dans les meilleures dispositions possibles. Tu avais hésité avec Soins aux créatures magiques, mais estimais que ça ne t’apporterait rien, au long terme, pour ton projet professionnel.

Sinon, en dehors de tes heures de cours, tu aimes à flâner tranquillement dans les somptueux jardins de l’académie, te permettant même de t’avachir paisiblement dans l’herbe verdoyante – ta préférence allant aux soirées d’été pour y observer paresseusement les étoiles lactescentes –, croisant tes mains derrière ta nuque et vrillant la voie lactée de tes grands yeux prenant l’éclat du ciel nocturne. Bien que tu t’y rendes rarement, tu apprécies aussi les après-midi à errer allègrement dans les rues d’Orange, laissant ton regard vagabonder sur les devantures, souriant d’un air affable à quelques passants aux regards insistants, t’arrêtant parfois à telle ou telle boutique pour fureter quelques instants, parfois en quête d’un objet précis, parfois simplement par curiosité même si tu achètes rarement quelque chose – et, une fois sur deux, c’est davantage pour l’une de tes sœurs que pour toi –. Mais, si l’on te cherche véritablement, il est plus sage de commencer par la bibliothèque, ton refuge quotidien comme tu te plais à te perdre entre deux pages d’un roman ou t’imprégner du savoir d’un grimoire ancestral. Sinon, fort à parier que tu te prélasses simplement dans ta chambre, après une longue et fastidieuse journée.

En vérité, si Beauxbâtons correspond au moindre récit de tes parents à ce sujet, à chaque légende dont l’académie fait l’objet, s’il s’agit de ta seconde maison, tu ne peux oublier que tu redoutais le jour de ta première rentrée, quelque peu intimidée. Et, désormais, c’est l’instant fatidique de ton départ que tu appréhendes, bien malgré toi, même s’il fut retardé d’un an.

ACTUALITÉ POLITIQUE:
Tu es de sang noble, et porter le titre de duchesse aurait pu être ton héritage, si la préférence de ton père n’allait pas sur ta cadette. De même, ton rôle pourrait te pousser à t’investir dans la vie politique du système monarchique sorcier, si tu n’étais pas une Colombel. Cette famille qui se fait connaître de par son tempérament pacifiste, à ne jamais prendre position, officiant toujours en tant que conseillers de choix, quoique beaucoup trop partiaux pour qu’un roi avisé puisse un jour se tourner vers eux. Ce qui explique, en partie, l’éviction de ta lignée de la vie politique de la France. Et toi, quatrième gamine du duc de Normandie, l’anticonformiste, la révoltée, voilà que tu ouvres grand la bouche, que tu te fais femme savante et que tu n’hésites pas à parler, toujours, à défendre ton point de vue comme tes goûts avec véhémence. Et pourtant, il y a ton nom qui te rattrape, inexorablement ; malgré toi, malgré tes envies de te détacher de cette foutue réputation qui te colle à la peau, te la lacère avec cruauté, te l’arrache soudain, te dénudant sous les yeux acérés de la Cour.

Parce qu’on ne peut arguer des idéaux tels que les tiens en toute impunité. Être séduite par les valeurs démocratiques, plus que par cette monarchie qui, pourtant, t’ouvre grand les bras, t’offrant une place de choix, hissée sur un véritable piédestal ; eh bien, être une démocrate convaincue, ça serait mal vu. On te traiterait d’ingrate, à ainsi cracher sur ce que le destin a mis sur ta route, sur tout ce que tu as d’ores et déjà acquis rien que par ta naissance. On te dirait complètement folle, irraisonnée d’ainsi cracher sur ce système qui t’a tant favorisée. On te scandera combien toi, plus que quiconque, tu devrais jurer allégeance à la couronne lorsque c’est ton cousin qui est destiné à monter sur le trône. Alors que ton nom sort enfin des tréfonds de l’ombre pour briller, auréolée de cette lumière royale que dégage d’ores et déjà Marien. Ah, Marien. Un roi d’envergure, même toi, tu te dois de l’avouer. Un bon roi, un cousin honorable alors qu’aucun de vos souvenirs communs n’est spolié par une concurrence, un stupide jeu des trônes ; un gamin que t’a connu et qui est devenu un homme digne. Alors, dans quelques instants de doute, tu viens à songer que, si la monarchie doit persister ; eh bien, vous serez déjà bien lotis d’avoir un roi tel que lui, plutôt que ce simulacre de souverain tel que Géodor.

Tu suis les affaires politiques avec intérêt. Et pourtant, ce n’est pas comme si ta dynastie avait la politique dans le sang ; au contraire. Chez les Colombel, tu t’emportes souvent, tu pousses même le vice jusqu’à te lever brusquement de table, et de t’égosiller soudain combien ils t’écœurent, tous, à se tenir sagement là, tranquillement assis, ramassis d’hypocrites et de planqués, à parler de la pluie et du beau temps lorsqu’il y a tant de choses, ô combien plus importantes. Toi, tu voudrais pouvoir en parler à tout moment, même à table, malgré la désapprobation de tes parents à ce propos. Tu voudrais des discussions houleuses à cause de divergences politiques, des discussions pouvant durer des heures, à défendre ardemment ton point de vue et démontrer avec verve pourquoi tu as raison, démembrant la théorie de ton interlocuteur point par point jusqu’à la rendre complètement désuète.

On pourrait dire que c’est peut-être ce futile attachement à la culture moldue qui t’aveugle, à toujours vouloir te référer à cet autre monde pour calquer tes raisonnements là-dessus, scandant que la monarchie n’a été que néfaste pour la communauté à une autre époque, tenant à expliquer qu’il ne s’agit là que d’un reflet de l’avenir de votre pays. La révolution, tu en entends déjà les clairons, les cris indignés, l’appel à la justice, à l’équité. Car voilà où réside le problème : la monarchie est basée sur un principe hautement inégalitaire, favorisant autant qu’il discrimine les individus, pour une simple question de rang, de titre, aussi futiles soient-ils. La monarchie brise des familles entières, fait naître des guerres entre les enfants, leur relation fraternelle sacrifiée sur l’autel de la puissance promise, d’un titre qui ne leur est même pas garanti. Des terres derrière lesquelles toi-même, tu as cessé de courir, voilà des années.

L’homme est un animal politique, a dit Aristote. Mais toi, tu es un prédateur, vorace, avide, guettant sa proie en silence et attendant le moment opportun pour t’élancer et la dévorer toute crue. De même, tu en es intimement convaincue, dans le plus grand silence ; la démocratie vaincra.
PARTICULARITÉ(S):
Gamine, tu voulais essayer de devenir legilimens. Toi, qui peinais tant, parfois, à comprendre les attentes de tes parents, ces regards pourtant entendus que te jetaient tes sœurs à la dérobée ; tu rêvais d’être capable de comprendre, en un clin d’œil, les moindres pensées, de percevoir les sentiments, t’en accaparer et t’en servir. Oh, tu n’avais pas de mauvaises intentions derrière la tête ; tu étais encore trop jeune pour cela, songer que ce don aurait pu te servir dans une quête de pouvoir, dans un jeu des trônes duquel tu préfères te maintenir éloignée. Non, toi, tu songeais juste à ta vie sociale que tu peinais tant à entamer, qui pourrait enfin s’épanouir convenablement. Pourtant, il a fallu que tu l’avoues, même à regret ; la pratique était trop ardue – bien sûr, orgueilleuse comme tu l’étais, tu ne pouvais songer que c’était essentiellement dû à ton jeune âge – et, finalement, comme une gosse qui comprend qu’on ne lui cèdera pas son dernier caprice, tu as cessé de caresser cette idée-là.

C’est à l’âge de dix-huit ans, quand tes idées politiques se sont faits davantage concrètes. Quand tu as compris, en dévisageant cette Cour qui se pâmait pour la bénédiction d’un souverain incapable d’assumer ses responsabilités, que t’as songé qu’à défaut d’y être parvenue, d’autres pouvaient être des legilimens aguerris ; qu’ils pourraient peut-être même se servir de tes idéaux secrets contre toi, pour briser tout ton petit monde de verre. Alors, à partir de là, t’as commencé à férocement t’entraîner pour devenir occlumens. Tu t’es dit que, dans ton cas, il valait mieux que tu sois capable de dresser des barrières dans ton esprit plutôt que de défoncer celles des autres. Qu’importe ce qu’ils peuvent bien penser tant que toi, t’es au-dessus de tout ça, qu’ils ne peuvent pas savoir ce à quoi, toi, tu songes. Dans un sens, t’es juste une foutue Colombel ; juste, tu refuses qu’on sache quel parti tu as pris. Ce n’est pas par pacifisme, encore moins par lâcheté, c’est juste cette loyauté tenace et dégueulasse qui t’empêche de trahir ta famille, cette image terne mais sans tâche qu’ils dégagent. Alors, tu ériges un millier de barrières supplémentaires autour de toi. Qu’importe la solitude ; gardes la tête haute, bats-toi, tais-toi, le secret survivra. T’es profondément secrète, Ulysse. On te le reproche trop souvent ; toi-même, tu en as conscience et tu voudrais le corriger, mais t’en es foutrement incapable. Parce que tu sais que ce sont toutes ces petites choses que tu ne dis pas – pas encore – qui te préservent pour le moment. Alors, tu continues à t’entraîner en silence, comme souvent. Oh, tu n’es pas encore une occlumens aguerrie et implacable ; mais tu es d’ores et déjà capable de fermer ton esprit à un assaillant inexpérimenté, tu t’appliques silencieusement à mettre à l’écart tout ce qui saurait être compromettant, voulant isoler les pensées néfastes de celles, fort louables, que tu ne te gênes pas d’exprimer à voix haute.

Tu as aussi une cicatrice au creux du bras droit, résultat d’une de ces nombreuses fois où tu voulais jouer à la dure, prouver ta valeur, un peu trop casse-cou sur les bords pour ne pas revenir avec des branches plein les cheveux, des têtards dans les poches, des bleus sur ta peau d’opale et des écorchures sur tes genoux. T’avais toujours un sourire de trente-deux dents, sauf ce jour-là, où t’es rentrée, quasiment en pleurs. T’as cherché à monter trop haut dans ce foutu chêne, à la lisière de votre domaine ; et, à trop chercher à atteindre le sommet, tel Icare, t’es tombée. La chute a été douloureuse. Tu t’es fêlée une côte, tordue une cheville et ouverte le bras avec une pierre un peu trop tranchante. La médicomagie aurait pu en effacer toutes les traces mais t’as regardé ta mère droit dans les yeux et t’as dit que tu voulais la garder, ta cicatrice. Blessure de guerre, que dit ton père dans un léger sourire en coin qui retourne sa lippe. Juste pour te rappeler de ce jour-là où t’as défié l’autorité encore une fois, une fois de trop ; juste pour te souvenir qu’à grimper les échelons, ta chute n’en sera que plus brutale. La cicatrice est néanmoins fine, pâle ; un peu rêche sur ta peau, un peu sèche sur le tracé et parfois peu nette, mais elle demeure quasiment invisible à l’œil nu pour ceux qui n’ont pas conscience de son existence. De même qu’une subtile tâche de naissance, coincée dans le creux de tes reins – autant dire que personne, hormis ta mère, ne l’a jamais vue –, elle forme comme un demi-croissant de lune, tourné vers le haut, comme si les pointes visaient tes omoplates, aspirant à les toucher mais, bien trop courtaudes, étaient avortées au bout d’un simple centimètre. Chaque fois que tu passes, à moitié nue, devant la psyché, tu ne peux empêcher tes doigts gourds et glacés de glisser sur cette marque imprimée dans ta chair ; juste une manie sans raison, un tic dont tu ne peux te débarrasser.

Enfin, t’es atteinte de ce qu’on appelle communément un complexe d’infériorité. La faute à ta famille, ton père qui favorise jusqu’à ta cadette, plutôt que toi, toi et tes grands yeux verts, toi et ton sourire fané, toi et ton regard où se mêlent insolence et amertume. Il aurait pu choisir de vous désigner par ordre d’ainesse, en ce qui concerne la succession mais non, il a préféré placer ta petite sœur en tête de file, te laissant fermer la marche ; il ne sait pas ce que ça représente pour toi. Oh, c’est pas comme si t’en avais réellement quelque chose à foutre, de cet héritage amer, trop lourd pour tes frêles épaules. Mais, quelque part, tu songes que c’est toi la dernière là où l’autre n’est que la plus jeune. C’est comme lorsque t’étais enfant, qu’on louait la beauté sublime de tes ainées et s’extasiait devant le visage poupin de la benjamine de votre fratrie, avant de froncer le nez de désapprobation en te découvrant, débraillée et intenable, foutant en l’air toutes ces leçons de bonne conduite dont on t’a si longtemps rabâchée les oreilles. T’as toujours eu ce soucis-là, alors, à vouloir savoir si toi aussi, t’étais jolie ; oh, tu sais très bien que tu détonnes parmi tes sœurs, t’as une beauté bien à toi, plus épurée, aux traits plus délicats, aux lèvres ourlées là où elles se démarquent par un côté plus sauvage et brutal. Femmes fatales là où tu portes les traits d’une petite fée innocente, cachant sous le revers de ce masque de candeur, des flammes vibrant dans ton cœur. Oh, et comme ça serait pas assez complexe pour toi, pas encore à ta hauteur, voilà que tu couples ça avec un complexe de supériorité ; ouais, tu la joues paradoxale jusqu’au bout. T’es du genre à passer pour une arrogante, à te considérer au-dessus de tous, tandis que tes professeurs louent tes exploits, s’extasient devant tes résultats plus qu’excellents, pendant que quelques garçons te font la cour et que l’obédience de Copte Kēme ; tout pourrait te sourire, si tu ne vivais pas éternellement dans l’ombre d’un nom, d’une sœur, ou dans celle d’un secret.



Les notes de la duchesse
SI TU ÉTAIS UNE QUALITÉ ◊ LA LOYAUTÉ ; Cette même allégeance que, malgré tout, en dépit de la colère et de l’amertume, tu as juré silencieusement à l’encontre de ta famille. C’est cette fidélité envers les Colombel qui t’a coûtée ta liberté, si précieuse, si brusquement arrachée, sans vergogne. Tu peux pester contre le monde entier, grogner et mordre, un simple « non » aurait suffit. Tu aurais pu survivre à la polémique qui menaçait d’exploser soudain, de s’éparpiller comme une trainée de poudre, tu aurais pu continuer d’arpenter les couloirs de Beauxbâtons, la tête haute ; qu’importe les médisances. C’est toujours cette stupide loyauté qui t’empêche d’arguer avec force les idéaux qui calcinent pourtant ton cœur de démocrate convaincue. Tu te calques beaucoup trop sur l’histoire moldue pour ne pas considérer la monarchie comme un régime néfaste pour la France, ta chère mère patrie. La loyauté, toujours, qu’importe si elle te bouffe, te dévôre, jusqu’aux entrailles. SI TU ÉTAIS UN DÉFAUT ◊ LA RANCUNE ; Non, on ne devrait pas dire que tu es rancunière. On devrait dire que la rancune est Ulyssienne. Voilà qui serait plus correct. Tu te souviens si bien de ce jour, tu devais avoir quoi, dix ans, quand « l’affront » a eu lieu. C’était cette mégère, une comtesse de votre duché dont tu as préféré oublier le nom, une fière amie de ta mère ; elle était passée, et avait tapoté la tête blonde d’une de tes sœurs ainées et avait refusé de s’attarder sur toi. C’est quelque chose qui arrive tout le temps. Mais l’autre avait poussé le vice, elle ne savait pas que toi, le vice, tu l’avais épousé. Elle était allée jusqu’à s’accroupir, planter son regard droit dans le tien et t’avait dit, le sourire aux lèvres, le seul sourire peut-être de sa vie, elle avait dit : « Toi, tu ne seras jamais jolie. » C’est certainement à ce moment précis que tu as décidé d’être jolie ; c’était la phase un de ton plan. Ensuite, t’as attendu. C’est quelque chose d’important, l’attente, dans la rancune. Il faut la sublimer, la transcender. Il faut de la folie. Pas une folie furieuse, une folie douce, mélodieuse. Une folie mélodieuse, oui. Tu regardais, tu souriais, tu faisais la révérence avec irrévérence et t’attendais. T’attendais. Ce moment précis où tu pourrais la détruire entièrement. C’était à une de ces soirées mondaines où il était coutume de recevoir le menu et la table où vous devez vous asseoir sur un petit papier de soie qui apparaît par magie juste après l’apéritif. Sauf qu’en lieu et place du menu se trouvaient les déclarations d’amour enflammées et surannées du comte, Monsieur l’époux de l’autre vieille peau, pour toi. Nous passerons la vulgarité de ce fumier. Il y avait joint des photos assez suggestives qui étaient bien évidemment épinglées sur le doux support. Ce porc. Personne n’a pensé à t’incriminer. Quelle jeune vierge de bonne famille aurait volontairement voulu se compromettre dans une telle affaire ? On voyait bien dans les lettres que tu le repoussais, que tu ne te laissais pas faire. Tous ont cru à ton innocence. Sauf que, en-dessous du menu de la comtesse, il y avait écrit « Je suis bien trop jolie, si Absynthe en doutait. Et drôle aussi. Joyeuse vie ruinée, très chère. » L’enfant bien en chair s’est transformée en maigre vipère. SI TU ÉTAIS UN PÊCHÉ ◊ L’ORGUEIL ; Oh oui, orgueilleuse à souhait, comme tout alchimiste qui se respecte. Tu te penses peut-être capable de défier Dieu, te pensant créatrice alors que tu n’es qu’une simple magicienne, certes, douée, mais juste une sorcière. Rien de plus qu’un petit rien de tout, qu’un grain de sable dans l’immensité du désert. Et ça l’écorche, ton orgueil, hein, de te savoir si infiniment petite, de ne pas parvenir à te démarquer de ces autres alors que tu voudrais leur hurler combien tu mérites d’être sous le feu des projecteurs, toi, la fille qu’on a si longtemps délaissé, oublié, relégué au second plan. Toi, l’oubliée. Et l’orgueil, ah, l’orgueil, qui se gonfle lentement, qui se gonfle et vient occuper tout l’espace, toute la place. L’orgueil, encore, qui t’empêche parfois d’agir comme tu l’entends, d’envoyer Arthur valser aux quatre coins du vent, de lui cracher à la figure que cet enfant, t’as beau l’aimer, il ne sera jamais ton fils, et t’as envie de chialer, chaque fois que t’y penses. Florent, t’auras beau le bercer toutes les nuits lorsqu’il s’éveille en pleurs, il prend peut-être toute la place dans ton cœur, mais sa mère, celle qui lui a fait don de la vie et celle dont il recherchera indubitablement l’affection quand il sera plus grand, eh bien, ce n’est pas toi. Mais ton orgueil, si précieux orgueil, te demande de garder la tête haute, de ne pas faiblir, encore moins faillir. Alors, parfois, c’est le dernier rempart qui te reste entre toi, et toute la douleur qui ne demande plus qu’à s’abattre ; alors, tu tiens et tu fermes le poing. SI TU ÉTAIS UN SORTILÈGE ◊ FILDELITAS ; Parce que le sortilège repose sur la loyauté, celle dont doit faire preuve le Gardien du Secret envers ceux qui ont eu assez confiance en lui pour placer d’aussi grandes responsabilités sur ses épaules ; parce que tu es d’une loyauté indéfectible envers ceux à qui tu jures fidélité, même dans le silence. Parce que ce sortilège consiste à préserver les secrets et toi, tu es un mystère à toi toute seule, rengorgeant de ces secrets que tu t’appliques à garder, t’évertuant à te protéger des regards inquisiteurs et des questions trop insistantes. Le secret doit survivre ; que ce soit celui de tes idéaux, les sentiments qui se perdent dans le creux de ta peau d’ivoire, les véritables raisons de ton mariage d’avec Arthur, la naissance de Florent. Il te faut tout garder pour toi, absolument. Gardienne de tes secrets, de ceux qui pourraient te briser. SI TU ÉTAIS UNE POTION ◊ LE POLYNECTAR ; Parce que ce n’est qu’une mascarade, parce que tu peux changer ton allure au même titre que l’alchimie aspire à modifier le monde, altérer les apparences ; tu peux être qui bon te semble pendant un laps de temps déterminé, ça t’amuse, t’accorderait comme une armistice dans ce combat vain que tu mènes depuis tant d’années, contre le monde, contre la monarchie, contre toi-même. Et puis, c’est une des potions les plus dures à confectionner, de par le nombre d’ingrédients qu’elle nécessite, comme par la précision redoutable qu’elle demande pour être réalisée correctement et la patience presque légendaire dont il faut faire preuve pour parvenir à ses objectifs. Tu aimes la difficulté, tu t’amuses à relever les défis, au même titre que tu affectionnes le subtil art des potions et cette idée, toujours, qui te taraude, t’obsède ; et si tu pouvais vraiment tout changer, au-delà de tes simples traits ? SI TU ÉTAIS UNE CRÉATURE MAGIQUE ◊ UN ABRAXAN ; Pour la liberté. Cette liberté enivrante que la simple évocation de l’animal dégage et profuse lentement dans tes veines. Doté d’une paire d’ailes, il semble constamment prêt à prendre son élan et s’envoler, loin de la Terre et des maux qui la frappent et s’y répandent lentement, comme une trainée de poudre. Tu envies cette grâce, comme une volupté exquise qui t’effleure lorsque, dans un ultime hennissement, il déploie ses ailes de géant et disparaît au détour d’un nuage cotonneux. Ce n’est pas tant la beauté de l’animal, mais surtout ce courant d’air frais, et de liberté ; tes bras en croix qui se tendent toujours davantage ; ton sourire qui fend soudain ton visage lorsque tes yeux balaient le sol, mille pieds sous toi, sous vous, et tu prends ton envol. Et tu es libre. Si légère. Aussi insaisissable que le vent. Si seulement… SI TU ÉTAIS UN MÉTIER ◊ ALCHIMISTE ; Ce n’est pas comme si c’était un secret. C’est ta vocation depuis toujours. Un rêve de gosse, et tu multiplies les efforts pour qu’il se réalise. Y parvenir. L’alchimie, t’as envie de dire que c’est toute ta vie. Mais tu te souviens du reste, de ta famille, ton mariage, Florent. Tu te rappelles qu’en tant que de Noblecourt, aujourd’hui, il te faut faire passer les tiens avant tout le reste. Jusqu’à ta passion, tes projets d’avenir ? Tu ne t’en penses pas capable. Après tout, l’alchimie a toujours été ton échappatoire de prédilection, celle où tu te faufilais sans gêne avec délectation, te jurant doucement qu’un jour, tu en feras ton métier. Car, tel est ton souhait le plus cher : y parvenir. SI TU ÉTAIS UN SPORT ◊ L’ESCRIME ; C’est dans cette activité sportive que tu trouves le plus aisément cet équilibre si ardemment recherché. La quiétude dans lequel tu t’entoures où ne résonnent que les échos du fer qui se croise, que le souffle erratique de vos respirations tandis que vous vous accordez quelques secondes pour réfléchir, où taper, pour gagner. Tu es l’épée que tu brandis, les coups que tu reçois et qui te coupent le souffle. Tu es le calme et la réflexion ; la concentration. Tout, dans ce sport, semble te correspondre à merveille, et même plus encore.  Alors, tu respires, tu vises, et tu touches. SI TU ÉTAIS UNE PIERRE PRÉCIEUSE ◊ LE RUBIS ; L’éclat rougeoyant des de Noblecourt. Ta désormais famille, ce nom apposé sur tes papiers comme imprimé dans ta chair, par la force de l’alliance qui sertit ton annulaire. Cette famille rugissante et toi, innocente colombe, tombée dans la fosse aux lions, sortant finalement les crocs pur défendre l’honneur de cette lignée qui est désormais tienne. Inspire, Ulysse. Et rougeoie. Et puis, le rubis, pierre rouge, de ce même carmin réputé pour colorer la mythique et mystique pierre philosophale. Quand on parle d’obsession. Tu ramènes toujours tout, constamment, à l’alchimie ; inévitablement. La pierre philosophale, peuplant les rêves de tous les alchimistes dignes de ce nom, cette pierre qu’on dit capable de transformer le plomb en or, de défier les lois régissant d’ordinaire l’alchimie, cette pière qui promet le pouvoir et la gloire. Mais ce n’est pas tant ça que tu recherches si ardemment, Ulysse. Toi, tu te contenterais d’un peu de reconnaissance, d’un regard fier de ton père, d’un sourire de Florent, d’un « Je t’aime » d’Arthur ; tu te contenterai des connaissances glanées et acquises. En vérité, de presque rien. SI TU ÉTAIS UN SORCIER CÉLÈBRE ◊ PARACELSE ; Paracelse, un grand alchimiste qui a su marqué l’histoire. Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Honhenheim, un nom à rallonge pour un homme qui a de la suite dans les idées, et pas qu’un peu. Il fut astrologue, médecin, mais surtout alchimiste. Et ces deux disciplines mises côte à côte, exercées par un seul homme ; eh bien, ça ne peut faire poindre en ton cœur qu’une admiration sans borne tant, toi-même, tu te penses incapable d’un jour maîtriser toute la complexité de la médecine et ça, n’en parlons pas, parce que ton orgueil ne le supporterait vraiment pas. SI TU ÉTAIS UNE LÉGENDE ◊ LA QUÊTE DU GRAAL ; Parce que les légendes arthuriennes ont toujours bercé ton enfance, tu lisais tous les romans qui pouvaient bien apparaître à ce sujet, si bien que tu semblais presque incollable sur le sujet. Et puis, tu l’admirais tant, ce souverain, toi qui, pourtant, à l’âge de sept ans, comprenait que quelque chose clochait dans ce système monarchique ; tu n’arrivais pas encore à mettre le doigt dessus mais tu savais que ça ne devait pas être comme ça, tu aspirais à autre chose. Mais ce roi-là, eh bien, tu l’admirais ; un souverain comme Arthur Pendagron, tu voudrais bien le suivre jusqu’au bout du monde, tu accepterais même de lui céder ta chère et tendre France, parfaitement. Et puis, ces chevaliers-là, leur détermination qui a finalement eu raison d’un objectif de prime abord impossible, par la simple force de leur foi inébranlable. Tu trouves ça beau, et honorable. Tu aimerais te retrouver dans ces récits vantant autant l’amour courtois que les valeurs chevaleresques qui pourraient tant faire défaut à votre univers. SI TU ÉTAIS UNE DIVINITÉ ◊ ATHÉNA ; Essentiellement pour sa facette guerrière, plutôt que pour la sagesse dont elle est réputée être l’emblème. Athéna, les stratégies guerrières, celle qui savait manier son esprit au profit des conquêtes, qui remportait ses batailles, qui demeurait sage et réfléchie. C’est un idéal que tu veux poursuivre, femme enfermée dans le cocon des convenances que tu exècres tant, désormais. Mais Athéna, aussi, la fille favorite de Zeus, malgré la quantité d’enfants, tous ces gosses ; voilà qu’elle savait néanmoins briller aux yeux de son géniteur là où seul l’éclat de tes sœurs semble véritablement l’éblouir, tandis que ses yeux te survolent sans s’attarder, te voient sans te regarder. Alors, tu orchestres des plans, des stratégies, t’as la rage au cœur, la rage de vaincre et toi, tout ce que t’as jamais voulu conquérir, c’est le cœur des personnes qui te sont proches. SI TU ÉTAIS UN ÉLÉMENT ◊ LA TERRE ; T’es attachée aux terres qui t’ont vue naître, puis grandir. C’est dans la terre, en foulant ta Normandie, que tu sembles reprendre force et vigueur. C’est tout l’attachement si sacré de la terre, cette envie de devenir terre lorsqu’on tente de t’y arracher, tant tu sais que ça te coûtera ; ça te tuera, même. Et tu ne veux pas, tu t’y accroches, tellement elle t’es précieuse, ta terre. Parce que, parfois, tu songes que c’est tout ce que t’as jamais possédé, tout ce que t’as jamais véritablement eu ; et puis, tu songes qu’un jour, tout reviendra à l’une de tes sœurs, vraisemblablement la petite dernière, qui s’est toujours attirée les faveurs de votre géniteur ; et voilà que même ça, ça te filera entre les doigts. Et ça te rend malade. T’as envie d’en vomir cet attachement exacerbé, cet amour insensé, cette colère, si amère sur ton cœur. Et le pire, c’est que tu le sais, qu’aucune terre ne saura jamais combler le vide, panser les plaies. Comme une nouvelle cicatrice marquée au fer blanc.



L'écrivain anonyme
PSEUDO / PRÉNOM:  virtual heart / laura. ÂGE: eighteen. PRÉSENCE : cinq/sept pour la présence ; deux/sept pour le rp. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM: bazzart. COMMENTAIRE(S): une merveille, sisi ; tellement que je retente le coup alors que j’avais juré que non. AVATAR: la sublaïme felicity jones. MOT DE LA FIN: ULYSSE N’EST PAS UN HOMME, OK. — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) 3043937034



Les banalités protocolaires
Filles ; D - E - F › Felicity Jones.
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Copte Kēme › Ulysse Colombel.



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les allégories princières


don't grow up too fast
and don't embrace the past
NAISSANCE. ENFANCE. INNOCENCE.




'cause though the truth may vary
this ship will carry our bodies safe to shore
BEAUXBÂTONS. COLOMBEL.


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les allégories princières


taking over this town, they should worry,
but these problems aside i think i taught you well. that we won't run.
DUEL & ESCRIME. ALCHIMIE. COPTE KĒME.




they say what don't kill me
can make me stronger
DERNIÈRE DANS L’ORDRE DE SUCCESSION. RÉVOLUTIONNAIRE. IGNACE. POLÉMIQUE (⇒ « TOI, TU NE SERAS JAMAIS JOLIE » ⇒ VENGEANCE).


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les allégories princières


there's a shop down the street where they sell plastic rings for a quarter a piece i swear it
yeah i know that it's cheap not like gold in your dreams but i hope that you'll still wear it
ARTHUR. JUSTE ARTHUR. ET ASTRID AUSSI.




but if you close your eyes,
does it almost feel like nothing changed at all ?
SEPTIÈME ANNÉE, REDOUBLANTE. FLORENT.


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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Arthur de Noblecourt
Arthur de Noblecourt
◗ HIBOUX : 25 ◗ REVELATEUR : — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) Tumblr_mn7xl5TwgX1ryfg6ao7_250
◗ PSEUDO : DIANE DEULCEUX/WR∆TH./LOLA. ◗ CREDITS : POMELINE. TUMBLR. PEGASUS BRIDGE.
◗ SANG : SANG BLEU (DUCHÉ DE CHAMPAGNE).
◗ PENSINE : ÉLÈVE EMPATHE REDOUBLANT CRYPTIQUE ET LOUCHE.

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ÇA VA TU PRENDS PAS TROP DE PLACE ? — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) Fresse
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MessageSujet: Re: — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse)   — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) EmptyJeu 19 Déc - 22:22

bah toi, t'occupes bien toute la place dans mon petit cœur et je te dis rien. — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) 1823284050

BAH NON, JUSTEMENT, TU EMPIÈTES UN PEU DESSUS, D'AILLEURS. — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) Fresse

 
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
Elysée L. Berthelot
◗ HIBOUX : 826 ◗ REVELATEUR : — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) Tumblr_n5y3ljL2o81qhclupo10_r1_250
◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger.
◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou.
◗ PENSINE : Comice Rubissane.

CARTE CHOCOGRENOUILLE
◗ LIENS:

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Bienvenue — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) Herz
Eh bien, ce personnage promet  — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) 2124793060 
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MessageSujet: Re: — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse)   — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) EmptyVen 20 Déc - 11:14

Bienvenue ici, très chère !

Ton avatar est superbe ^^
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MessageSujet: Re: — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse)   — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) EmptyVen 20 Déc - 13:05

Bienvenuuuuue ! =)
Un personnage qui promet !
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Juliette de Noblecourt
Juliette de Noblecourt
◗ HIBOUX : 1338 ◗ REVELATEUR : — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) Tumblr_mkgkaeOA2R1s95s3to3_500
◗ PSEUDO : westallen. ◗ CREDITS : shiya, tumblr.
◗ SANG : Maison de Noblecourt, sang-bleu.
◗ PENSINE : maître dans l'art de la bêtise.

CARTE CHOCOGRENOUILLE
◗ LIENS:

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OMG COMMENT ELLE EST TROP BELLE ET TROP GENIALE LA BELLE-SOEUR  — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) 2970661624 — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) 2176505670 — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) 3043937034 — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) 1823284050 — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) 2774444739 
trop contente de te voir de retour  — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) 3766314836 — ❝ je t’offre ce dont je dispose mon corps, mon âme, prend tout, tout de suite. (ulysse) 2176505670
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