MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Juliette de Noblecourt ◗ HIBOUX : 1338 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : westallen. ◗ CREDITS : shiya, tumblr. ◗ SANG : Maison de Noblecourt, sang-bleu. ◗ PENSINE : maître dans l'art de la bêtise.
CARTE CHOCOGRENOUILLE ◗ LIENS:
| Sujet: need a doctor, call me a doctor. (flashforward, julysée) Sam 14 Juin - 13:15 |
| I'd rather feel pain than nothing at all
(flashforward, octobre 2013)
Peine. C'était tout ce que ressentait Juliette. La douleur incommensurable parcourait chaque membre de son corps, électrifiait chaque pore de sa peau. Elle vivait un véritable supplice, une tourmente si véhémente qu'elle l'avait rendue inconsciente pendant des heures. Prisonnière de son propre corps, la jeune fille avait été transportée en urgence - comme toutes les autres victimes des esprits maléfiques au Berry durant ces foutues vacances de Toussaint - à l'hôpital LaBlanche. Une douce ironie, elle qui avait passé la plupart de ces dernières semaines au chevet de Capucine Vieulles, alitée à un autre étage.
La première chose dont Juliette prit conscience lorsqu'elle s'éveilla, fut la douceur du matelas sur lequel elle était allongée. Moelleux et confortable, son poids ne fit que s'enfoncer davantage dans le lit. Elle remua légèrement sur celui-ci, la soie du drap caressant ses jambes nues. Était-elle dans sa chambre ? Son esprit était comme enveloppé dans une substance vaporeuse, vide de toutes pensées. La jeune fille ne parvenait à comprendre où elle se trouvait ni pourquoi, ni même qui elle était. Délaissant plus fermement le monde des songes, ses yeux finirent par papilloter, la lumière aveuglante l'obligeant à les plisser instantanément. Sa tête se redressa avec difficulté - dodelinant de droite à gauche, secoué de vertiges - afin de parcourir les alentours. Son regard azuréen s'arrêta alors brusquement, découvrant les contours d'une silhouette surprenante. Toute la fatigue quitta soudainement le corps de la jeune femme, comme s'il avait reçu un de ces coups d’électricité typiquement moldu.
Par Merlin, ça alors.
Juliette de Noblecourt ne s'était pas attendue à voir Elysée Berthelot à son chevet. Elle se demanda brièvement si elle rêvait, ses orteils se crispant légèrement sous les draps luxueux de l'hôpital (on réservait toujours le meilleur pour les sangs-bleus lui avait-on un jour confié avec fierté). Les yeux cérulés de la jeune femme fixèrent son ancienne amie. Le visage vide d'une quelconque expression, elle cligna une fois, puis deux. Pourquoi Elysée était-elle dans la pièce ? Avait-elle l'intention de l'étrangler dans son sommeil avec un oreiller ? De lui couper une mèche de cheveux pour l'ensorceler ? Oh ! Était-elle en train de mourir ? Oui, cela ne pouvait être que cela, Juliette était en train de se décomposer comme un chat mort et son ancienne amie voulait lui faire ses adieux et parler du passé avant de faire la grande envolée. Juliette renifla, s'attendant à sentir les effluves nauséabondes de son corps en décomposition. Bordel de merde, par le string de Viviane elle allait mourir avant même d'avoir réussi à savoir si Gautier de la Jouvence était un bon coup au lit. Quel regret, pensa la benjamine de Noblecourt alors que sa tête retombait lourdement sur l'oreiller blanc, et que son regard se reportait sur les arabesques dessinés sur le plafond tout aussi immaculé.
"Qui êtes-vous ?" lança-t-elle innocemment, la voix cotonneuse. Elle se racla la gorge, et jeta un coup d'oeil vers Elysée, le regard paraissant toujours aussi endormi. Juliette ne savait même pas pourquoi elle lui avait posé une telle question. Peut-être parce que l'humour était si profondément ancré en elle que le besoin était irrépressible. Un agréable sentiment d'euphorie parcourait toujours chaque membre de la jeune fille, émotion constante depuis sa plus tendre enfance, elle s'y était accrochée dès le moment où elle avait aperçu Elysée dans cette pièce qui ne lui était guère familière. C'était ce sentiment qui avait toujours été la source de son enthousiasme et de son humour. Il était la seule lumière, le seul point d'ancrage qu'elle avait lorsqu'une situation paraissait incongrue, ou gênante. L'humour était sa meilleure arme contre le monde.
"êtes-vous ma soeur ? ou..." avant de jeter un regard licencieux sur la silhouette d'Elysée, la détaillant d'un regard faussement affamée (autant affamée que pouvait l'être une victime venant de se réveiller, encore faible et à moitié réveillée). Elle détailla la comice de haut en bas, s'attardant sur ses jambes, avant d'accrocher à nouveau son regard. "- ma fiancée ?" à cette remarque, Juliette dut faire un énorme effort afin de ne pas exploser de rire. La sorcière avait toujours particulièrement aimé les réactions si méprisantes et dégoûtées lorsqu'elle s'amusait à faire de tels sous-entendus. Juliette n'avait jamais été attirée par les femmes, et n'avait jamais eu l'envie ou la curiosité d'essayer le sexe opposé. Il n'y avait pas plus (comme elle le disait elle-même) "amoureuse des bites" qu'elle. C'était dans la manière dont elle avait de lorgner les torses nus de la gente masculine en plein été, ou de zieuter les postérieurs rebondis de certains professeurs en plein cours, voire de ses clins d'oeil foncièrement exagérés lorsqu'elle lançait des plaisanteries grasses et perverses à un garçon réservé. Les lèvres de Juliette finirent par s'étirer pour laisser échapper un gloussement immature. Encore affaiblie, son rire lui asséna un mal de tête épouvantable. Elle s'arrêta de s'esclaffer aussi vite qu'elle avait commencé, ses sourcils blonds se fronçant imperceptiblement. "tu devrais voir ta tête !" souffla-t-elle dans un murmure amusé. La duchesse leva aveuglément son bras gauche vers son propre front, dans l'espoir d'atténuer la douleur lancinante imprégnée dans son crâne."Aw !" grimaça Juliette, ne réalisant que trop tard qu'elle avait levé son bras beaucoup trop rapidement. Le laissant retomber, elle souffla une ou deux insultes colorées dans sa barbe.
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