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 Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.

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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Joséphine de Beaulieu
Joséphine de Beaulieu
◗ HIBOUX : 107 ◗ REVELATEUR : Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Tumblr_myskjyKO1i1sleh5uo1_400
◗ PSEUDO : styxx ◗ CREDITS : (c) psychadelya
◗ SANG : Ancienne comtesse d'Aix, évincée de la noblesse
◗ PENSINE : voyante

CARTE CHOCOGRENOUILLE
◗ LIENS:

Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Empty
MessageSujet: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptySam 2 Nov - 9:40


Joséphine Sophie De Beaulieu



Le protocole
Certains pourraient y voir un signe de démence, mais la réalité est toute autre. Joséphine est tout simplement désespérée. Désespérée de reconquérir son titre de noblesse, perdu suite à des divers scandales qui ont entaché la réputation déjà nébuleuse de sa famille. Tellement désespérée qu'elle est prête à tout, vraiment à tout. Son désespoir la rend dangereuse, puisqu'elle n'a pas hésité à tomber du côté sombre de la magie pour parvenir à ses fins. Les de Beaulieu, illustre famille de Provence, autrefois propriétaire du comté d'Aix baignent dans de multiples secrets: don de voyance qui se transmet de mère en fille, magie noire et anarchistes s'entremêlent joyeusement au fil des générations, créant un mélange plutôt explosif. Famille autrefois proche du Roi, ils ne sont désormais plus rien, mais méfiez vous de l'eau qui dort, et ne sous-estimez jamais les membres de cette famille: tout à chacun, ils sont capables de renaître de leurs cendres tels un phénix, on ne s'en débarrasse jamais vraiment...


M'extraire du cadre, la vie étriquée d'une écorchée, j'ai cru la fable, d'un mortel aimé, tu m'as trompée. Toi, tu m'as laissée me compromettre, je serai l"Unique pour des milliers d'yeux, un nu de maître. ▬ Je te rends ton amour, Mylène Farmer.

NOMS & PRENOMSDe Beaulieu.  Tout le monde sait qu'en France, dans le passé, les noms de famille ont souvent indiqué l'appartenance à un corps de métier, ou à une localité. Les membres de ma famille sont originaires de la ville de Beaulieu, en Ardèche, où ils se sont établis pendant la période du Haut Moyen-Age avant de bouger en Provence où ils restèrent par la suite. Depuis, la famille n'a jamais cessé de guerroyer et de s'entredéchirer pour une question de titres et d'héritage, il s'agissait de savoir qui serait, entre les Beaulieu et les Saint-Clair, de régner sur le petit comté d'Aix, longtemps resté insoumis à la couronne. Les Beaulieu sont ainsi sous la tutelle des Desclève, la famille ducale régnant sur le territoire. De plus, les Beaulieu sont des nouveaux monarchistes, disons qu'ils ont porté allégeance à la couronne plus tardivement que d'autres familles. L'allégeance à la monarchie étant assez récente et pas encore tout à fait rentrée dans les mœurs, tout du moins, parmi les membres de cette famille, à l'entente de ce nom de famille, on peut légitimement se méfier d'eux, car ils ont toujours été des traîtres potentiels à la couronne. Joséphine fut le prénom de nombreuses princesses et impératrices, et la plus connue fut sans aucun doute Joséphine de Beauharnais, qui fut la première épouse de Napoléon premier, et reine d'Italie. Joséphine est aussi un prénom d'origine hébraïque, dérivé de Joseph, qui fut le père du Christ dans la tradition catholique. Sophie n'est pas seulement le prénom de la mère de Joséphine, c'est un prénom issu du grec ancien qui signifie sagesse. C'est ce prénom qui tempère la personnalité romanesque de Joséphine, bien que les mauvaises langues diront qu'elle n'a pas fait honneur à ce deuxième prénom en se montrant aussi déraisonnable. Sophie fut également une impératrice byzantine mais elle fut surtout Sophie de Bavière, archiduchesse d'Autriche et mère de François-Joseph 1er d'Autriche. Avec de tels prénoms, Joséphine était appelée à connaître un destin (presque) royal, mais le sort en décida autrement, c'était à croire que le passé de la famille avait fini par la rattraper.  AGE, NAISSANCE ☞Joséphine est née le jour du solstice d'été, le 21 juin de l'année 1992. Elle est née à Aix-en-Provence, au sein même du chef lieu du duché de Provence. Elle a vu le jour au cœur même d'un ancien fief d'insoumis, sur la terre des Desclève, appelés à régner puisque Solange, leur descendante, était deuxième dans l'ordre de succession avant son décès. Elle est née au château détenu par les Beaulieu depuis des siècles, situé dans les environs d'Aix, les Beaulieu n'ayant jamais particulièrement aimé la ville, préférant de loin les champs de lavande, les oliviers et les garrigues. Elle a l'accent chantant des gens du sud, qui ressort plus particulièrement lorsqu'elle s'énerve.   NATIONALITÉ ☞  Joséphine est française, quand bien même elle aurait de très lointains ancêtres italiens ou autrichiens. Néanmoins, les Beaulieu se sont établis en Provence depuis plusieurs générations, et ont été anoblis peu avant la Révolution de 1789. Joséphine est profondément patriote, elle aime son pays et elle est fidèle à la royauté. Son frère aîné ayant été exilé, banni du royaume, elle craint de subir le même sort. Si elle venait à quitter ses terres natales, son départ serait vécu comme un véritable déchirement. Voilà pourquoi Joséphine a froncé les sourcils lorsque son père lui annonça qu'elle avait été fiancée à un russe, fut-il duc. Elle craignait de devoir quitter les terres brûlées de la Provence pour les contrées glacées de la Russie, où elle ne serait vue comme une étrangère, ni plus, ni moins. ASCENDANCE ☞ Sang-pur, depuis plusieurs générations, Joséphine n'y fait pas exception. Elle est la descendante d'une de ces familles de sorciers qui ne comportent aucun ancêtre moldu dans leur arbre généalogique, les Beaulieu ayant toujours été fiers de leur sang et très conservateurs à ce propos, pour ne pas dire extrémistes. Ils ont toujours été très sévères, pour ne pas dire cruels avec les bâtards. Oh, il y en a certainement eu, le dernier exemple en date étant Etienne de Saint-Clair, fils illégitime de Sophie de Beaulieu, mais ils ont toujours fait l'objet de mesures d'éloignement par les patriarches qui se sont succédés à la tête de la famille. Dans l'arbre généalogique donc, il n'y a aucune mention des bâtards, c'est un sujet relativement tabou pour la famille. Ils ont toujours préféré croire à la pureté absolue de leur sang, même si en réalité, il peut y avoir des sang-mêlés parmi leurs ancêtres, mais vous pensez bien qu'ils n'iront pas non plus s'en vanter...TITRE ☞Les Beaulieu n'ont actuellement aucun titre, et c'est sans aucun doute le signe le plus visible, le plus flagrant de leur déchéance. Autrefois, Ignace de Beaulieu, le grand-père de Joséphine,  était comte, et le titre a été transmis à Frédéric, le fils. Paul, le fils aîné de Frédéric, aurait dû hériter du titre en toute logique, mais ce n'était visiblement pas dans les projets de Frédéric de titrer son fils aîné, aussi, sentant sa fin venir (c'était un personnage très sulfureux et très gênant pour la monarchie), afin que le titre ne se perde pas en cours de route, il a lui-même abdiqué et transmis son titre à sa fille, qui représentait parfaitement les valeurs de leur famille et plus particulièrement, de la monarchie. Entre les mains de Joséphine, le titre semblait donc être en sécurité, Frédéric avait assuré ainsi sa pérennité. Or, c'était sans compter Paul, qui a été jugé pour haute trahison et banni du royaume de France pour avoir fait partie d'un groupuscule anarchiste, et les menus scandales qui ont rejailli sur le reste de la famille qui ont eu raison du prestige des Beaulieu. Ils ont été destitués de leurs lettres de noblesse, étant au même niveau que les simples roturiers et même en dessous, car tout se sait et ils sont évidemment vus d'un très mauvais œil. Pour couronner le tout, le reste de la famille est bouclée dans son domaine provençal, avec interdiction de sortir du royaume pour aller à l'étranger, afin de les garder à l'oeil. Humiliée d'avoir été dépouillée de la sorte, Joséphine ne s'en est jamais vraiment remise, elle tente désespérément de reconquérir cette noblesse qu'elle a perdue, et reconsidère désormais son futur mariage avec un duc russe, lequel pourrait l'aider dans sa reconquête, qu'elle ait lieu en France ou en l'occurrence, en Russie.  ANNÉE D’ÉTUDE ET CURSUS ☞ Joséphine a toujours été passionnée par les sciences et les grandes découvertes. Elle a toujours eu aussi de grandes ambitions. Elle aurait pu choisir le parcours politique, il est vrai, mais c'est dans le parcours scientifique qu'elle a trouvé sa voie. Joséphine travaille d'arrache-pied pour obtenir les meilleurs résultats possibles. Elle n'avait pas vraiment prévu d'avoir un métier, après tout, il est rare que les femmes de son rang occupent un emploi, elles qui sont en majorité entretenues par leurs riches maris, mais suite à la destitution de la famille, l'ancienne comtesse a été contrainte de réfléchir à la profession qu'elle devra exercer pour pouvoir vivre. Qu'à cela ne tienne, elle sera médicomage. Fascinée par l'esprit humain et les chemins détournés qu'il peut emprunter, elle a choisi comme option psychomagie. Comme elle ne recule devant rien, elle a choisi deux autres options, ostéomagie et botanique. Pour la petite histoire, Joséphine de Beauharnais, la femme de Napoléon premier était elle aussi passionnée de botanique, comme quoi, jamais rien n'arrive par hasard. Elle est actuellement en septième année, presque à la toute fin de ses études.  RESPONSABILITÉS, ACTIVITÉS PARASCOLAIRES ☞ Joséphine entra dans le très illustre Cercle de la Rosière moins de deux ans après son entrée à Beauxbâtons. Pleine de fougue, d'ambition, de mystère, vertueuse et représentative des valeurs revendiquées par le Cercle, Joséphine en était la candidate idéale. Seulement, il s'est avéré qu'elle gênait. Elle se montrait un peu trop présente, elle s'imposait, ce qui déplaisait à d'autres Rosière plus passives. De plus, elle était en faveur de certaines réformes, visant à moderniser le système sans pour autant l'abolir, mais aussi en matière de droit des femmes. Il semblerait qu'elle ait hérité sa prestance de son père, un personnage très sulfureux qui lui aussi dérangeait, à force de s'imposer et de faire entendre le fond de sa pensée. Deuxième erreur de la part de Joséphine, elle s'est affichée clairement comme appartenant aux Rosière, c'était un tel honneur, une telle fierté, qu'elle a cru bon de le crier sur tous les toits. Certes, elles n'étaient pas liées par une quelconque clause du secret, puisque certaines femmes de pouvoir ont, par suite, révélé leur ancienne appartenance aux Rosière, mais un tel comportement ostentatoire agaçait. Beaucoup désapprouvaient l'attitude de Joséphine qui paradait sans aucune honte. Sur les dernières années, il y eut beaucoup de frictions entre Joséphine et certaines de la Rosière, notamment Léocadie Grenat, sa dirigeante. Ces dissensions s'accentuèrent davantage à mesure du temps qui passe. Joséphine souhaitait une épuration du Cercle, elle était révoltée à l'idée que certaines n'étaient là que pour le prestige et pour faire tapisserie. Joséphine avait horreur de cette passivité, au 21e siècle, il fallait montrer qu'elles étaient des femmes fortes, puissantes, présentes, et il fallait prendre conscience du potentiel politique de la Rosière : elles, tout comme les Onze, ont été à l'origine de certaines réformes, alors c'était un pouvoir à ne pas négliger. Joséphine voulait un cercle moderne, dans l'air du temps, et non pas un cercle archaïque, qui vieillit.  Evidemment, les choses commencèrent à changer dès l'arrestation de Paul, qui revendiquait être anarchiste. Des traîtres à la Couronne ne pouvaient décemment pas rester dans le Cercle de la Rosière, Joséphine devait en être écartée avant que son attitude scandaleuse (elle était également soupçonnée d'inceste, en plus de fricoter avec des anarchistes) ne rejaillisse sur le prestige du Cercle et le mette dans une situation délicate. En toute logique, Joséphine en a été éjectée sitôt après son éviction de la noblesse. Cela poussa les dissensions entre Joséphine et Léocadie à leur point d'orgue : Joséphine trouvait ça proprement scandaleux et injuste que Léocadie, elle aussi évincée, puisse rester à la tête du Cercle grâce à l'influence de son grand-père, alors qu'elle-même en avait été jetée comme une moins que rien. Autant dire que son orgueil a jamais digéré cette exclusion, et encore aujourd'hui, Joséphine est encore extrêmement mal vue, et suscite parfois les sarcasmes de ses pairs, elle qui autrefois avait tellement fanfaronné sur son appartenance aux Rosière. Depuis, Joséphine n'a plus jamais endossé une quelconque responsabilité, ni pris part à une activité parascolaire, étant de toute manière trop occupée avec ses cours pour ce faire, avec trois options en plus de son cursus normal, elle ne peut pas être partout en même temps. Tout du moins, ça c'était jusqu'en Juin dernier. Intrigués par son don de voyance et fascinés par son héritage familial (le grand père de Joséphine, Ignace, en était un illustre membre bien qu'il garda cette activité secrète),les memres du Copte Keme sont venus la recruter. Opportuniste et désespérément en quête de pouvoir, elle a accepté leur proposition, elle fait désormais partie du cercle secret des alchimistes, ce sont à présent eux qui sont le plus à même de lui donner le pouvoir, la puissance et l'immortalité, trois choses qu'elle désire profondément.  PATRONUS ☞ De Joséphine, on pouvait s'attendre à un patronus classique, mais pourtant, ce qui sortit de la baguette de l'ancienne comtesse d'Aix fut une forme pour le moins insolite. En effet, le patronus, au départ simples volutes argentées, prit la forme d'une baleine. C'est certes moins glamour qu'une colombe, un tigre, qu'un corbeau, qu'un aigle, ou que savait-on d'autre, mais ça n'en est pas moins significatif, lourd de sens. Quel autre patronus pouvait mieux correspondre à Joséphine que la baleine, puisque l'on sait que cette dernière symbolise la clairvoyance, la longévité, le savoir et le pouvoir ? Bon, d'accord, on aurait du mal à imaginer le pouvoir maintenant que Joséphine a été évincée de la noblesse et réduite à l'état de rien. Pourtant, la clairvoyance fait directement référence à son don de voyance. Puisqu'elle peut voir dans le futur, tout du moins en théorie, parce qu'en pratique, Joséphine n'a pas encore accepté son don, qui sonne pour elle comme une malédiction, on peut dire qu'elle est clairvoyante, mystique, le troisième œil est malgré tout un don rare et précieux qui l'a conditionnée dès sa naissance. Si elle se décidait enfin à le travailler, à s'en servir, elle pourrait faire des grandes choses, mais elle est jeune, bornée, obstinée, et elle n'est pas près de changer d'avis. Quant à la longévité, il se pourrait que ce soit une caractéristique commune aux femmes de Beaulieu. Que ce soit Annabelle, ou Sophie, elles ont toutes survécu à leurs maris, elles ont le charisme, le panache, elles sont appelées à avoir une longue vie, certes non dénuée de mille tourments, car c'est aussi cela qui les caractérise, elles ont un destin tragique. Le savoir, Joséphine n'en est pas dépourvue, bien au contraire. Ce qui caractérise les Beaulieu, c'est leur esprit remarquable, fin et raffiné. Joséphine a toujours appris très rapidement, s'adaptant à toutes les situations. Frédéric a veillé personnellement à ce qu'elle s'intéresse à des domaines aussi variés que sont les sciences occultes ou la science tout court. C'est en partie Frédéric qui la poussa vers le parcours scientifique, qui voulait protéger sa fille des grands requins qui foisonnent dans l'océan qu'est la politique. Par la suite, lorsqu'elle fut en âge d'estimer qu'elle pouvait être un tant soit peu indépendante, Joséphine apprit par elle-même, elle aime lire, que ce soit des ouvrages savants ou des livres à teneur plus romanesque, dirons nous. Elle est également ouverte d'esprit et s'intéresse à tout, pourvu que ce soit intellectuellement enrichissant. Enfin, quant au pouvoir, Joséphine est indubitablement faite pour régner. Certes, elle n'aura jamais accès à la couronne, faute d'être née dans les familles adéquates, mais à défaut d'être reine, ou princesse, elle pourrait occuper des fonctions haut placées dans la hiérarchie. C'est une femme de pouvoir, qui veut du changement, qui veut moderniser le système et qui veut faire entendre sa voix. C'est la poigne de fer dans un gant de velours, elle est certes ravissantes et raffinée, mais elle sait ce qu'elle veut et surtout ce qu'elle ne veut pas. Peu importe aujourd'hui qu'elle ne fasse plus partie de la noblesse, peu importe son éviction, elle trouvera toujours le moyen d'emprunter des chemins furent-ils détournés pour accéder à ce qu'elle veut, ce à quoi elle aspire au plus profond d'elle-même. On pourrait même dire que depuis son éviction, Joséphine est véritablement obsédée par le pouvoir, elle tente désespérément de reconquérir la noblesse qu'elle a perdue, elle n'a pas encore dit son dernier mot malgré les doutes, insufflés par son frère, qui la rongent.


Indépendante ☪️ Orgueilleuse ☪️ Rancunière ☪️ Aristocratique ☪️ Venimeuse ☪️ Frivole ☪️ Intuitive ☪️ Démesurée.


Dorures et Ornements
LES VALISES:
Joséphine est venue à l'académie avec ses parures et ses bijoux, ses belles étoffes trop coûteuses pour être décentes. Comme toute dame de son rang, elle les affectionne particulièrement, même si enfant, elle n'y adhérait pas forcément. En grandissant, elle s'est surprise à développer un certain goût pour le luxe et le raffinement. Elle choisit toujours ses tenues avec soin, très soucieuse de son apparence. Pourtant, depuis que le deuil a secoué sa famille, en emportant son aïeul et son père, Joséphine ne porte que du noir, pour montrer au monde son affliction. Elle garde au fond de sa valise ses parures plus bigarrées, plus colorées, ne pensant pas s'en resservir un jour. Outre les robes, elle possède une quantité industrielle de bijoux, provenant des plus fins orfèvres. Ce sont le plus souvent des cadeaux, de son père, de son frère, ou même de ses soupirants, désireux de la séduire en la courtisant et en la couvrant de cadeaux coûteux. Elle possède aussi un certain nombre de parfums, eux aussi indécemment coûteux. Elle aime plus particulièrement les odeurs fruitées et épicées, parfois même orientales, mais ses parfums ont toujours une petite note de vanille, odeur qu'elle affectionne particulièrement. Elle garde bien précieusement la pierre qu'elle a reçue lors de sa répartition, qu'elle porte en pendentif autour de son cou, et il fut un temps où elle arborait fièrement l'emblème du Cercle de la Rosière. Aujourd'hui, sur son uniforme, seul est épinglé un pin's représentant les armoiries de sa famille. Outre les bijoux classiques, elle possède une montre à gousset, qui avait appartenu à son grand-père. Ignace la lui avait donnée peu avant sa mort, et pour Joséphine, cette montre a une certaine valeur sentimentale. Elle possède également beaucoup de produits de beauté et de maquillage, et ce afin d'être parfaite en toutes occasions. Malgré l'apparente austérité qui semble se dégager d'elle, Joséphine n'en reste pas moins une jeune fille coquette et raffinée, dont l'un des menus plaisirs est de se faire une beauté à l'occasion de grandes réceptions ou des événements qui rythment la vie de l'école. Elle a bien entendu emmené avec elle ses précieux manuels scolaires, et parfois des livres qui étaient hors programme, juste pour le plaisir et sa culture personnelle. Joséphine n'a jamais possédé un seul animal de compagnie car elle déteste les animaux, et plus particulièrement les oiseaux. Enfin, s'agissant de sa baguette, elle a été taillée dans un bois d'ajonc, qui symbolise le renouveau, l'équilibre fragile entre le jour et la nuit, la promesse d'une nouvelle croissance, l'espérance de l'illumination et la foi. Encore une fois, la baguette a bien choisi sa maîtresse, puisque depuis son éviction, Joséphine n'aspire qu'à son renouveau, son ancienne existence est morte pour qu'elle puisse mieux renaître de ses cendres, telle un phénix. D'ailleurs, quoi de mieux qu'une plume de phénix pour symboliser cette promesse de renaissance, pour l'aider à la concrétiser au travers de sa magie ? Cette baguette mesure vingt-et-un centimètres tout juste, est-ce un hasard quand on sait que Joséphine est née le jour du solstice d'été, soit un vingt-et-un juin ? Nul ne le sait, en tout cas, cette baguette est extrêmement capricieuse, et n'obéit pas toujours à sa propriétaire, transformant parfois la menue utilisation en un véritable tour de force entre Joséphine et sa baguette. Elle est également fine et extrêmement rigide, et sait se montrer d'une précision redoutable pour peu qu'on sache la manier. Elle est particulièrement conçue pour les sortilèges de médicomagie, et ça tombe à point nommé puisque Joséphine s'est engagée dans cette voie.

BEAUXBÂTONS:
Joséphine a toujours été plus ou moins impatiente à l'idée d'aller à Beauxbâtons. On pourrait même dire que depuis que son frère y est allé, elle n'attendait plus que ça. Elle en parlait sans cesse à son frère, avec enthousiasme et entrain. Auprès de son aîné, elle a voulu tout savoir à propos de cette illustre académie de magie. Autant dire que, lorsqu'elle fut enfin en âge d'y entrer, cette impatience s'est transformée en véritable fierté, parfois même outrancière. Plus que jamais, elle avait hâte de savoir à quel écrin elle allait appartenir, mais aussi, d'assister à ces cours qui promettaient d'être plus intéressants les uns que les autres. Il fallait dire que dans son grand château, dont elle n'était que très rarement sortie, Joséphine s'ennuyait ferme et rêvait d'évasion. Elle n'en pouvait plus d'y être enfermée, et l'entrée à Beauxbâtons sonnait comme la promesse d'une délivrance. Certes, son tempérament solitaire n'avait pas fait d'elle quelqu'un de très liant, enclin à s'adresser aux autres, mais elle obtint très rapidement des notes admirables et son parcours scolaire fut exemplaire. Elle s'attira les louanges des professeurs et attisa la jalousie de certains de ses camarades. À son arrivée, Sophie craignait que sa fille fasse trop de vague. Joséphine aimait malgré tout briller en société et se faire remarquer. Frédéric, lui, ne se faisait pas de soucis pour sa fille adorée, il avait confiance en elle, elle saurait se faire sa place parmi les plus grands. Et pour sûr, elle y est arrivée, par la seule force de son ambition démesurée. Elle avait des rêves, des envies, elle était obsédée par le pouvoir, par la quête effrénée de la perfection et de l'éternelle jeunesse. Elle agaçait parfois, elle dérangeait carrément le reste du temps, tout le monde avait son avis sur Joséphine. Soit on l'aime, soit on la déteste, il n'y avait pas de demi-mesure, on avait forcément une opinion à son propos, et encore plus depuis l'éviction de l'ancienne comtesse. Le terme anarchiste flotte encore sur toutes les lèvres, et elle est vue comme une traîtresse à la couronne. Quoiqu'il en soit, Joséphine a su se forger une réputation à sa hauteur, elle a été crainte et respectée, elle inspire à la fois la fascination et le dégoût, la curiosité malsaine et la curiosité tout court. C'était un étrange animal que la fille de Beaulieu, prête à mordre à la première occasion. A part les Rosière, elle ne fit partie d'aucune autre obédience, elle ne s'adonna à aucune activité. Après sa chute, elle resta aussi discrète que possible, tâchant de se faire un peu oublier, en attendant, elle prépare son grand retour sur la scène de l'académie, c'est partir pour mieux revenir. Elle attend simplement son heure.

ACTUALITÉ POLITIQUE:
Joséphine aurait tout donné à la monarchie, c'est un système dans lequel elle a toujours cru, elle estimait même qu'il ne pouvait pas y avoir de meilleur système que celui-là, au moins, il n'y aurait pas de problèmes de légitimité contestée comme cela peut être le cas en démocratie. Elle a été élevée avec les valeurs de la royauté, elle est monarchiste convaincue, elle a juré de servir son roi, jusqu'à la fin. Pourtant, des évènements ont eu lieu dans sa vie, qui font que ses opinions ont quelque peu été altérés. Déjà, il y a eu son frère Paul. Apprendre qu'il était ouvertement anarchiste fut comme un pavé dans la mare, Joséphine fut abasourdie, choquée, mais au fond, ça ne l'étonnait pas outre mesure, vu les conversations qu'ils avaient déjà eues tous les deux. À sa façon, il a tenté de la convaincre que la monarchie n'était pas le système le plus abouti qu'il soit. Une phrase prononcée par Paul lui revenait souvent en mémoire : la monarchie n'apporte pas que du bon au peuple de France. Paul avait souvent été absent, mais avait-il vu ce qui se passait au dehors, la misère du peuple, la colère de ce dernier ? Au fond, Joséphine n'était qu'une ignorante, elle n'avait jamais rien vu d'autre que ses beaux bijoux, son beau château et ses belles parures, à Beauxbâtons, elle ne s'occupait pas des roturiers, encore moins des sangs-mêlés puisqu'il lui semblait naturel de les ignorer, tout bonnement. Elle était prisonnière d'une cage dorée, de ses beaux idéaux, désespérément aveugle, dans le fond. Son éviction lui fit l'effet d'une claque. Elle tomba de désillusions en désillusions, ses idéaux volèrent en éclats. Elle ne savait plus que penser, le désenchantement l'avait gagnée. Les doutes la reprirent de plus belle. La monarchie lui avait tout donné, mais elle lui avait tout repris, aussi. Pour un peu, elle saurait se mettre à la place des miséreux : pour espérer prospérer dans un tel milieu, il fallait être bien né. Sans son titre, sans ses lettres de noblesse, elle ne pouvait même plus espérer gravir les échelons, les portes du pouvoir lui étaient fermés. Elle se sentait ravagée comme au lendemain d'une tempête, elle se sentait vide, privée de toute substance. La monarchie, c'était comme un vampire, qui avait sucé tous ses espoirs, tous ses désirs, toutes ses ambitions. Joséphine de Beaulieu n'était plus, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, pleine de rancoeur, de haine, d'injustice. Elle qui admirait tellement la famille royale, elle s'est mise à les haïr, purement et simplement, car à cause d'eux, elle avait tout perdu, elle n'avait plus rien. Elle ne pouvait même plus se résoudre à fréquenter Eglantine, qui fut pourtant sa plus ancienne et sa plus fidèle amie, parce que l'amie en question n'avait même pas cherché à amortir sa chute, elle avait laissé faire le roi. L'annonce de la mort de Solange ne lui fit ni chaud ni froid, ce n'était pas son problème, ce n'était plus ce problème. Et ce, même si elle connaissait la famille Desclève puisqu'elle habitait sur leur duché. Eux non plus, elle ne les voyait plus d'un très bon œil, elle n'avait pas que les Leblois dans le collimateur. Pourtant, à l'époque, Joséphine avait fréquenté Solange, elles habitaient la même ville, comment pouvaient-elles passer à côté de l'autre ? Elle se sentait trahie, abandonnée par ceux qu'elle avait considéré comme des amis. D'abord Eglantine, puis Solange. Et tant d'autres encore. Sa déchéance lui apporta une grande solitude, solitude qui lui donna plus d'une occasion de réfléchir sur bien des points. Était-il temps, au final, de changer les choses ? Lorsqu'elle faisait encore partie des Rosière, Joséphine avait tant souhaité réformer, elle avait voulu que sous son égide, les choses changent, mais maintenant, ne préférait-elle pas une abolition pure et simple du système, créateur de tant d'injustices, qui avait brisé bien des rêves à défaut d'en réaliser des tas d'autres ? Paul lui avait insufflé le doute, parfois, elle fut tentée de suivre le chemin de son frère, de défier la monarchie comme l'avait fait son père auparavant, mais était-elle suffisamment courageuse pour ce faire, ou bien trop lâche ? Et plus encore que de souhaiter une épuration du Cercle de la Rosière, n'était-il pas plus souhaitable d'épurer à plus grande échelle, à savoir la noblesse même ? Tant ne méritait pas leurs titres, ce qui était tellement injuste. Au fond, Joséphine ne savait plus, elle doutait de tout, elle était en plein dans la tourmente. Elle était déchirée de toute part, entre ce qu'elle avait toujours connu, et, de l'autre côté, ce à quoi elle aspirait. Voulait-elle réellement cette renaissance, ou au contraire, bifurquerait-elle par un tout autre chemin ? Ironie du sort, Joséphine avait le don du troisième œil, mais elle n'avait strictement rien vu à ce sujet, et à ce propos, elle ne pouvait que dire : seul l'avenir nous le dira.
PARTICULARITÉ(S):
Joséphine a une personnalité complexe, éclatée, et sans nul doute, plusieurs particularités. La particularité phare est sans doute son don de voyance, qu'elle a hérité de sa grand-mère, puis de sa mère. Elle avait le don des Saint-Clair, un don convoité par beaucoup, mais qui représente si peu aux yeux de Joséphine, qui en a peur dans le fond. Elle a peur de ce don, qu'elle envisage comme une malédiction. Pendant longtemps, elle a cherché à le fuir, elle ne l'a jamais vraiment accepté, elle a encore moins cherché à le travailler. Joséphine refusait en bloc cet héritage pourtant précieux, ne réalisant tout simplement pas le potentiel qu'un tel don pourrait avoir. Ce comportement de dénégation agaça particulièrement Annabelle, qui aurait voulu que sa petite-fille soit plus soigneuse sur ce plan là. Pourtant, ce don joua de nombreux tours à Joséphine, qui, à force de le contenir, s'est sans doute détraquée : insomniaque, il ne se passe pas une nuit sans que ses rêves soient peuplés de cauchemars, d'images floues et indistinctes. Parfois, le don se manifeste aux moments les plus impromptus, les plus inopportuns. La dernière fois, elle était entrée en transe en plein examen. Souvent, après une vision, son nez ou ses oreilles saignent, et elle a une forte migraine qui peine à disparaître, ce qui la contraint à rester au lit pendant de nombreuses heures. Parfois, encore, lorsqu'elle n'a pas eu de visions pendant trop longtemps, Joséphine tombe dans une forte fièvre, qui la fait délirer. Dès lors, ses visions se libèrent, avec violence, l'affaiblissant de façon proportionnelle. Obstinée, têtue, Joséphine ne veut toujours pas s'entraîner à maîtriser son don, n'ayant visiblement pas encore compris qu'il faisait partie d'elle et qu'elle ne pouvait pas passer outre.  



Les notes de la duchesse
Possède le don de voyance ♠️ Elle a extrêmement mal vécu son éviction de la noblesse sorcière ♠️ Elle est toujours vertueuse, malgré les nombreux prétendants qui ont déjà tenté de lui ravir son coeur glacé ♠️ Elle n'est jamais vraiment tombée amoureuse ♠️ En fait, ses seuls amours sont ses livres et ses parchemins ♠️ Elle aime étudier ♠️ Elle ne le dira jamais, mais elle a peur du noir ♠️ Qui s'y frotte s'y pique, mieux vaut ne pas attiser sa colère sinon elle vous le fera payer ♠️ Elle tente désespérément de reconquérir la noblesse qu'elle a perdue ♠️ Elle est fiancée à un riche dignitaire russe qui s'est épris d'elle en la rencontrant à une soirée mondaine organisée par ses parents ♠️ Solitaire, on ne la voit que rarement accompagnée ♠️ Suite à la disgrâce de Joséphine, à la perte de son titre de comtesse, on pourrait penser que le mariage arrangé que son père avait contracté de son vivant aurait été rendu caduc par l'effet de ce décès, mais Stanislas, le fiancé, compte bien conquérir le coeur de la sombre Joséphine et obtenir sa main pour de bon, envers et contre tout ♠️ Malgré tout, Joséphine rêve à un mariage d'amour et non pas arrangé ♠️ Son livre préféré est Autant en emporte le vent ♠️ Elle a un faible pour la littérature moldue, mais ne l'avouera jamais ♠️ Malgré sa carapace, son côté garce insensible, Joséphine est dotée d'une sensibilité bien réelle et peut être heurtée plus facilement qu'on peut le croire ♠️ Joséphine s'est toujours sentie très liée à sa famille, très proche des siens. Elle n'a de ce fait jamais digéré la trahison de son frère, au point de nourrir envers lui une haine qui fut aussi forte que son amour ♠️ Il plane sur la jeune Joséphine des soupçons d'inceste entre elle et son frère, soupçons qui n'ont jamais été avéré, et dieu merci ♠️ Joséphine est sans doute l'une des meilleures élèves de sa promotion, position qui est due à des heures de travail acharné ♠️ Elle estime que c'est la meilleure façon de compenser la noblesse qu'elle a perdue. Quitte à ne pas briller par son sang et par son rang, autant briller d'une toute autre manière ♠️ Elle pense sans honte aucune que la fin justifie les moyens ♠️  Ambitieuse, elle se donne les moyens de réussir ce qu'elle a entrepris ♠️ Joséphine est extrêmement capricieuse, au point même qu'elle a rendu certaines personnes complètement chèvres ♠️ Ancienne membre du Cercle de la Rosière, Joséphine n'a jamais digéré d'en avoir été exclue, injustement selon elle. Il faut dire que les rumeurs  d'inceste n'intercédaient pas en sa faveur, loin s'en fallait ♠️ Joséphine fascine autant qu'elle effraie ♠️  Née sur les terres brûlées de Provence, en plein dans les garrigues, elle a l'accent chantant du sud ♠️ Joséphine n'a jamais été très proche de sa mère, elle était beaucoup plus proche de son père, qui la défendait envers et contre tout, même si son attitude était clairement indéfendable ♠️   Elle a peur du noir, même si elle ne l'avouera jamais ♠️ Il lui arrive parfois d'hurler et de parler toute seule dans son sommeil ♠️ Rejetant son don, elle n'a jamais cherché à le travailler, tant et si bien que ses visions surviennent parfois de façon impromptue, aux moments les plus inopportuns ♠️ Joséphine est bourrée de complexes qui n'ont pour la plupart pas raison d'être ♠️  Névrosée, il peut lui arriver de se comporter de façon tout à fait bizarre: elle n'hésitera pas à se lever en pleine nuit pour chercher après quelque chose, sinon elle sera tout à fait incapable de dormir à cause de son idée fixe ♠️ Elle fait souvent des fixations sur des détails parfois insignifiants ♠️ Perfectionniste dans son travail, elle devient rapidement intransigeante, et pénible de par le fait ♠️ Ses exigences multiples font d'elle quelqu'un de tout à fait fatiguant ♠️ Malgré toute la noirceur dont elle semble drapée, Joséphine est rongée par les doutes et les incertitudes, ce qui fait qu'on peut facilement l'attaquer sur des choses et d'autres, elle qui a si peu confiance en elle dans le fond. ♠️  Elle a un petit frère âgé de 5 ans, qu'elle voit encore régulièrement malgré son bannissement du comté.

CHRONOLOGIE.

23 juin 1992. Naissance de Joséphine Sophie de Beaulieu à Aix-en-Provence. Elle est la fille de Frédéric de Beaulieu et Sophie de Saint-Clair. Elle est la soeur cadette de Paul de Beaulieu, seconde dans l'ordre de succession au titre de comtesse.
02 mars 2000. Décès d'Ignace de Beaulieu, mari d'Annabelle de Rochefort, père de Frédéric de Beaulieu et grand-père de Paul et Joséphine de Beaulieu.
14 Novembre 2005. Naissance d'Etienne de Saint-Clair, fils illégitime de Sophie de Beaulieu et de son amant, resté secret. Plus tard, c'est Paul qui informa Joséphine, qui avait 13 ans à l'époque des faits, de la trahison de leur mère. Joséphine refusa tout d'abord d'y croire. Par suite, le scandale éclaboussa la réputation sans tâches de Sophie.
01 septembre 2006. Entrée de Joséphine très remarquée à Beauxbâtons. Toute la famille, excepté le grand-père, se rendit à l'académie de magie ce jour là.
03 avril 2007. Un peu moins de deux ans après son entrée à Beauxbâtons, Joséphine est invitée  à faire partie du Cercle de la Rosière. Elle devint une des membres les plus influentes du Cercle, se montrant en faveur d'une éventuelle réforme et se rangeant du côté de celles qui voulaient mener des actions pour montrer qu'elles existaient. Joséphine n'était pas d'accord avec elles qui se contentaient de rester passives, et ne se gênait pas pour le faire savoir.
04 décembre 2008. Joséphine est titrée comtesse. Pour une raison obscure, Paul ne fut jamais nommé comte, en revanche, Joséphine représentait parfaitement les valeurs familiales, et elle semblait être la plus à même de porter le titre. Dans la foulée, une fête a été donnée en son honneur chez les de Beaulieu.
07 septembre 2009. Fiançailles entre Joséphine de Beaulieu et Stanislas Indeitsev, un duc russe. Les Indeitsev sont des proches amis de la famille de Joséphine, et Frédéric a arrangé ce mariage avec un vieil ami. Joséphine ne voit pas en quoi ces fiançailles l'aideraient à gravir l'échelle sociale. Elle décide néanmoins de faire confiance à son père et de voir où tout ceci pourra bien la mener.
12 février 2010. Paul de Beaulieu est arrêté, faisant partie d'un groupuscule d'anarchistes. L'arrestation est un véritable choc pour la famille, jusqu'alors fidèles à la couronne. Frédéric de Beaulieu tenta de protéger son fils en évitant d'ébruiter l'affaire, mais les journaux s'en emparèrent et le scandale éclata au grand jour.
21 mars 2010. Le scandale de l'adultère de Sophie de Beaulieu éclate au grand jour, l'héritier Etienne de Beaulieu est déshérité, et devient bâtard. Il s'appelle désormais Etienne de Saint-Clair, et il vit dans un manoir en Ardèche, une des propriétés des de Beaulieu. Sophie privée de son droit de visite, Joséphine va lui rendre visite en cachette, et très régulièrement. Elle estime que les enfants n'ont pas à subir les fautes de leurs parents.
07 avril 2010. Assassinat de Frédéric de Beaulieu. Personne ne sait à ce jour qui sont ses assassins, l'hypothèse d'un complot politique a été soulevé. Frédéric était une personnalité influente du pays, ses idées subversives dérangeaient, il avait fait beaucoup parler de lui ces temps-ci. Il devenait gênant pour certains royalistes, et même pour le camp adverse, devenant la personnalité qu'il fallait éliminer.
23 avril 2010. Le premier petit scandale concernant Joséphine fait son apparition. On la soupçonne d'avoir eu une relation incestueuse avec Paul, son aîné, les témoins attestant de l'ambiguité de leur relation. Dans la foulée, on soupçonne également Joséphine d'appartenir à un mouvement anarchiste, de la même trempe que le groupuscule qui a précipité Paul à sa propre perte. Joséphine a toujours réfuté ces rumeurs absurdes qui la concernaient.
26 avril 2010. Joséphine est exclue du cercle de la Rosière. Les rumeurs d'inceste ont eu raison de la confiance que ses condisciples lui portaient, et son comportement pourtant exemplaire n'aura pas suffi à invoquer leur clémence: Joséphine est jetée du Cercle comme une malpropre, avec le déshonneur qui va avec. Joséphine voue une haine farouche à Léocadie Grenat, haine qui, semble-t-il, est partagée par la princesse Eglantine Leblois, qui fut pendant longtemps sa plus fidèle alliée et amie. Leur amitié cessa en même temps que l'activité de Joséphine au sein du cercle.
23 mai 2010. Le procès de Paul a eu lieu, il a été condamné pour haute trahison. Le fait que l'aîné des de Beaulieu fricote avec des anarchistes a suffi a jeter l'opprobre sur la famille, et ils sont désormais très mal vus, considérés comme les branches pourries de la monarchie. Dans la foulée, le roi prononce la destitution complète de la famille de Beaulieu. Par crainte de voir des nouveaux anarchistes se révéler dans cette famille, il décide de les évincer, de les priver de leurs titres et de leurs lettres de noblesse. Paul, d'abord emprisonné, a été banni.  Le reste de la famille n'a pas connu le même sort, faute de preuves à leur encontre. Ils sont désormais bouclés dans leur domaine, avec interdiction de sortir du territoire.
10 juin 2013. Joséphine est approchée par un des membres de l'Obédience du Copte Keme. En effet, il s'est avéré qu'Ignace de Beaulieu, le cher grand père de Joséphine, en était un des illustres membres bien que cette appartenance était restée secrète. L'obédience était intéressée par le don de voyance de Joséphine, qui pourrait en faire des grandes choses si elle le voulait, mais aussi par ses nettes prédispositions à la magie noire. Joséphine ne pouvait pas être  meilleure candidate: elle qui désirait tant la puissance, le pouvoir, l'immortalité - elle avait une peur panique de vieillir-, comment pouvait-elle refuser une telle offre? Elle intégra presque immédiatement ce cercle secret, y voyant là un moyen de parvenir à ses fins.
28 août 2013. Après avoir été relativement absente du paysage pendant l'été, anormalement silencieuse, Joséphine réapparaît en public lors des funérailles de Solange Desclèves, son ancienne amie. La jeune femme n'a jamais été aussi déterminée à récupérer ce qui lui revient de droit, et à se faire un nom dans l'histoire, quel que soit le côté où elle luttera, royalistes ou révolutionnaires. Un  de Beaulieu a toujours plus d'une corde à son arc, toujours.
30 août 2013. Ulcérée d'avoir revu Vipérine de Vauvenargues, cette parvenue appelée à hériter de son titre de noblesse, Joséphine a décidé de mettre fin une bonne fois pour toutes à cette sordide mascarade. Bien décidée à venger les siens, Joséphine met au point une bien sombre machination. Pour la première fois de sa vie, elle fait appel à une magie très ancienne, mais aussi très dangereuse, défiant les lois de la nature. Elle jette une malédiction sur ceux qui ont dénoncé les siens et qui ont été à l'origine de l'éclatement de sa famille. Ce faisant, elle apaisa certes son courroux, tout du moins sur l'instant, mais elle a damné son âme à tout jamais. Pratiquer une telle magie a un prix, et le prix à payer est son âme. Pour l'instant, Joséphine n'a pas encore été victime des effets secondaires liée à ce rituel, mais il se peut que peu à peu, elle perde certaines capacités magiques, comme par exemple celle de produire un patronus, ou même, à terme, pratiquer des sorts de guérison, ce qui pourrait compromettre l'avenir professionnel qu'elle s'est choisi...





L'écrivain anonyme
PSEUDO / PRÉNOM: styxx/audrey ÂGE: 22 ans, je suis vieille  Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  1860159893  PRÉSENCE : 7 / 7 jours, pour le RP c'est plus variable COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM: Je suis le DC de ce cher Nolan  Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  4153354820  COMMENTAIRE(S): Je vous hais, j'ai cédé à la tentation du DC.  Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  4073985934  AVATAR: Natalia Vodianova. (du coup, il va falloir que je change l'avatar de Pélagie  Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  810156456 )  MOT DE LA FIN: Je rigole, en fait je vous aime tellement que je sors du placard un vieux personnage que j'affectionne particulièrement et qui, je pense aurait parfaitement sa place sur AA.  Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  4153354820 . Et pardonnez moi aussi pour le pétage de plombs avec les chapitres introduits par des chansons de Mylène Farmer, mais c'est précisément mon inspiration pour ce personnage et ce que j'écoute tout le temps quand je RPise avec cette chère Josie Arrow



Les banalités protocolaires

REGISTRE A - Natalia Vodianova (avatar)
REGISTRE B- - Joséphine (prénom) et de Beaulieu (nom)
REGISTRE E - Rubissane & septième année
REGISTRE F - don de voyance
REGISTRE G - les familles titrées (évincés, famille comtale du comté d'Aix, duché de Provence)
REGISTRE I - la baleine
REGISTRE J - Ancienne membre du cercle de la Rosière (je pense qu'il serait utile de le préciser directement dans le sujet Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  2890962141), puis, plus récemment, nouvelle recrue du Copte Keme.
REGISTRE K - Royaliste (indécise)


Dernière édition par Joséphine de Beaulieu le Jeu 7 Nov - 11:46, édité 3 fois
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Joséphine de Beaulieu
Joséphine de Beaulieu
◗ HIBOUX : 107 ◗ REVELATEUR : Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Tumblr_myskjyKO1i1sleh5uo1_400
◗ PSEUDO : styxx ◗ CREDITS : (c) psychadelya
◗ SANG : Ancienne comtesse d'Aix, évincée de la noblesse
◗ PENSINE : voyante

CARTE CHOCOGRENOUILLE
◗ LIENS:

Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Empty
MessageSujet: Re: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptySam 2 Nov - 9:54




Les allégories princières: Prologue

Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  449608vodianova_17
Jésus! j'ai peur, de la douleur, des nuit de veille, mémoire inachevée, qui ne sait où elle naît. . AVANT QUE L'OMBRE - MYLENE FARMER.
Je me réveillai en sursaut, le cœur cognant à tout rompre dans ma poitrine. Il palpitait à m'en faire mal, j'avais l'impression qu'il allait s'échapper de ma cage thoracique d'un instant à l'autre. Mollement, je me laissai retomber sur mes oreillers et mes édredons, une main apposée directement contre mon front brûlant. Une fois encore, je venais de me réveiller en sursaut suite à un mauvais rêve, à un cauchemar qui distillait la peur dans mes veines et qui m'avait arrachée à la réalité pendant quelques secondes. Les membres gourds, je me sentais dans un état second, la peur m'obstruant la trachée et rendant mon souffle plus court, plus saccadé. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu peur du noir, peut-être parce que l'obscurité faisait elle-même écho à celle qui engloutissait mon âme toute entière, parce qu'elle anéantissait tous mes repères. Peut-être était-ce aussi en raison des images délétères qui me harcelaient sans cesse, ces souvenirs qui ne m'appartenaient pas, qui étaient à quelqu'un d'autre, mais qui pourtant venaient m'habiter comme s'ils étaient miens. Peu importait la cause, dans le fond, le plus important était sans doute de savoir que j'avais toujours eu le sommeil troublé, agité, jamais totalement réparateur, mais je m'efforçais d'être aussi fraîche que possible l'aube venue, j'avais après tout une image à entretenir auprès des autres, un standing à conserver. Là encore, je savais que je ne m'endormirai pas avant un long moment encore, tournant et me retournant sans cesse afin de trouver la position la plus adéquate, tergiversant sur des choses et d'autres, des futilités comme des choses de la plus haute importance. Je n'étais pas une grosse dormeuse, j'étais même un poil insomniaque, et même les remèdes de grand-mère n'auront rien résolu du problème, loin s'en fallait. J'étais semble-t-il condamnée à avoir le sommeil léger, perturbé par ces images parasites qui venaient jusqu'à s'insinuer dans mes rêves, me montrant toutes ces choses que je n'avais jamais désiré voir.

Les images de mon rêve se détachaient nettement dans mon esprit encore engourdi. Je les avais vues, je les avais même ressenties, tout était réel, si réel, comme si elles étaient en train de se jouer sous mes yeux, et que j'en étais simplement la spectatrice. Ces images, j'avais souhaité ne plus jamais les revoir, ou tout du moins, pas avant longtemps. Instinctivement, je portai une main craintive à mon visage, pour en caresser la peau. Le soulagement me gagna alors que je réalisais que je n'étais pas encore toute ridée et toute flétrie, exactement comme dans mon rêve. J'étais encore la jeune et fougueuse Joséphine, qui n'avait pas encore subi les affres du temps qui passe, je n'étais pas cette vieille dame fatiguée et lassée de tout, potentiellement aigrie. Au départ, j'avais naïvement pensé qu'il s'agissait de ma grand-mère, mais je n'avais pas mis bien longtemps à réaliser que ce n'était pas Annabelle que j'avais vu dans ce miroir, mais que c'était moi, avec des décennies supplémentaires. Je me souvenais de l'odeur capiteuse d'un parfum dont le flacon s'était brisé au sol suite au mouvement de panique que j'avais eu suite à cette image, à cette image de moi que je ne saurais supporter. Ma peur de vieillir était au moins toute aussi ancienne que ma peur du noir. Elle faisait partie de mes nombreuses névroses, qui pour certaines se transformaient en véritables psychoses. J'étais presque littéralement obsédée par mon apparence, je guettais avec acharnement les moindres signes d'une vieillesse avancée. Plus que tout, j'avais peur de voir ma peau se flétrir, se creuser de dizaines et de dizaines de petites rigoles plus ou moins profondes, de perdre ma jeunesse et ma beauté. Je ne voulais pas être cette femme que j'avais entraperçue dans ce miroir, et pourtant, je savais que c'était inéluctable, que personne, par essence, n'y échappait, alors, tout ce qui m'importait, c'était de retarder l'échéance le plus possible, et dans l'immédiat, continuer à vivre dans le déni, un déni avec lequel je cohabitais depuis tellement longtemps maintenant. Souvent, je me demandais ce que ces rêves pouvaient bien signifier, d'autant plus que cette vieille dame, qui me hantait, revenait très régulièrement me visiter dans mon sommeil. Pour l'heure, elle ne m'a jamais encore parlé, restant obstinément muette, mais je redoutais le moment où sa langue se délierait enfin, où ses paroles viendraient me heurter. En attendant, il y avait cette petite voix dans ma tête, cette petite voix qui me soufflait souviens toi, Joséphine, souviens-toi du temps qui passe. Et cette petite phrase, pourtant anodine, me trottait dans la tête pendant des heures, tout du moins, jusqu'à ce que je me rendorme, épuisée, dormant d'un sommeil toujours agité, mais cette fois sans rêves.

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Voluptueusement, je paressais dans mon bain, savourant le bien que me faisait la chaleur de l'eau sur ma peau. L'odeur entêtante du bain moussant me montait jusqu'aux narines, et l'odeur de myrtille était tellement forte que j'en eus presque une légère migraine, migraine que j'oubliai bien vite. Mon index traçait des motifs indistincts à la surface de l'eau brûlante. Je bus une gorgée de la tasse de café excessivement chaud que l'elfe de maison venait de m'apporter, avant de mordre avidement dans un macaron à la pistache. Je mis une mèche de cheveux détrempés derrière mon oreille, savourant mes pâtisseries du bout des dents. C'était un mets tellement fin et délicat, coûteux de surcroît que je m'arrangeais pour qu'ils restent longtemps en bouche, leur saveur encore imprimée sur le bout de ma langue. Une fois que j'eus fini mon café et mon macaron, je m'allongeai de nouveau dans la grande baignoire de marbre blanc, posant ma tête sur le rebord afin de contempler le plafond orné de dorures et de peintures baroques, témoignage de l'extravagance et de la mégalomanie de mes ancêtres, qui avaient bâti eux-mêmes la demeure où nous habitions depuis des siècles. Je n'étais pas pressée de sortir de l'eau. C'était chaud, c'était confortable, cela avait le mérite de me détendre, de m'exalter. Je pouvais passer des heures dans l'eau, à la regarder ondoyer. Je n'avais jamais vu la mer, à Aix, j'habitais plutôt dans les terres, et la plage, ce n'était pas la porte d'à côté. Je me reposais généralement au bord d'une rivière ou auprès d'une petite mare, simplement en m'écoutant penser, ou plus rarement, à crayonner un petit quelque chose sur le coin d'une feuille, poème ou dessin. Une fois encore, dans mon bain, je me laissais aller à quelques rêveries, profitant de ce bref moment d'accalmie où j'étais un tant soit peu déconnectée de la réalité. Afin de m'en soustraire davantage, je basculai finalement en arrière, me laissant engloutir par l'eau chaude.

J'avais fermé les yeux, m'imprégnant de ce silence nouveau, presque impossible à reproduire sur la terre ferme. Je flottais au fond de la baignoire, la respiration bloquée, mes cheveux flottant n'importe comment autour de moi, comme une noyée. La brûlure caractéristique du manque d'air ne tarda pas à venir me dévorer les poumons et la trachée, et pourtant, je ne refis pas surface pour autant. J'étais toujours aussi inerte, plongée dans une sorte de léthargie, les membres gourds, en veille. Des flashs commencèrent à jaillir des tréfonds de mon esprit, des images qui n'étaient pas à moi, qui n'étaient pas moi. Bientôt, une scène se déroula sous mes yeux, mais tout était bien trop rapide pour que je puisse discerner quoi que ce soit. Des voix résonnaient dans mon esprit, de façon confuse et indistincte, puis, je vis un éclair vert aveuglant, puis plus rien. Le retour à la réalité fut brutal, si violent que je me redressai brusquement dans mon bain, m'accrochant désespérément au rebord de la baignoire. J'attrapai une goulée d'air, respirant bruyamment, le cœur battant à tout rompre. Je mis un certain temps avant de réaliser que j'étais toujours dans ma baignoire, dans mon manoir, dans les appartements qui m'étaient réservés. Je n'étais pas au cœur d'une quelconque bataille, personne venait de se faire tuer ou que savais-je encore. J'étais là, encore vivante et entière. Je ne pus cependant m'empêcher de sursauter lorsque le visage répugnant de l'elfe de maison apparut devant moi. L'elfe paniqua en voyant mon expression, oscillant entre la colère et la surprise. « Je suis désolé, Miss Joséphine, je ne voulais pas vous effrayer ! » couina l'elfe de sa petite voix horripilante, tandis que je reprenais peu à peu mes esprits. « Mademoiselle Joséphine veut-elle d'autres macarons ? Ou du champagne ?» J'arquai un sourcil, déjà ennuyée par son empressement. C'était en soi un miracle qu'il n'ait pas cherché à se punir pour avoir osé m'effrayer. Néanmoins, force était de constater qu'il connaissait plutôt bien mes goûts de luxe, ce qui en soi n'était pas déplaisant, je pouvais ainsi être exaucée bien plus rapidement. « Non merci, tu peux ramener l'assiette à la cuisine. » répondis-je, tout de même sèchement malgré mon merci. Tout ce que je voulais, c'était que la créature ne s'efface pour me laisser enfin tranquille, seule avec mes pensées. Néanmoins, je savais que ma tranquillité serait tantôt troublée par les multiples questions venues parasiter mon esprit, aussi crus-je bon de l'interpeller. « Tiens, rends-toi utile un peu, va me chercher Annabelle. J'ai besoin de lui parler. » « Tout de suite, Mademoiselle Joséphine. » couina l'elfe avant de disparaître en un craquement sonore, allant chercher ma grand-mère, laquelle était la plus susceptible d'éclairer ma lanterne sur ce qui venait de se passer. Je savais que ceci avait un rapport avec le secret de famille que l'on se transmettait de mère en fille, et que ma mère et ma grand-mère, en toute logique, étaient passées par là avant moi. Mais moi, je ne voulais pas être une voyante, je ne voulais pas être parasitée par des images qui ne m'appartenaient pas, qui n'étaient même pas des souvenirs. Je ne voulais pas porter sur mes frêles épaules un tel fardeau, je n'avais pas la volonté de travailler ce don, qui était pour moi comme une malédiction. Lorsque j'ai eu mes premières visions, je n'avais jamais autant haï être une de Beaulieu, descendante des illustres de Saint-Clair qui étaient les véritables détenteurs du don. Je finis par chasser d'un coup de tête ces pensées délétères, avant de m'emparer de la coupe de champagne et d'en boire le contenu d'une traite, de dépit, m'impatientant de ne pas voir Annabelle arriver aussi vite que je l'aurais voulu.

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« Si vous aviez travaillé votre don, Joséphine, cela ne serait pas arrivé. » me houspilla Annabelle, tandis que je faisais les cent pas dans son bureau, tendue comme jamais. « Et par pitié, cessez d'arpenter cette pièce, vous me donnez le tournis. » De mauvaise grâce, je m'assis en face d'elle, boudant la tasse de thé que l'elfe de maison nous avait servie. « Et sans soupirer, je vous prie ! » me houspilla-t-elle encore, tandis que je me retenais de justesse de lever les yeux au ciel, excédée. Tout ce que je voulais, c'était comprendre ce qui m'arrivait, et elle était clairement en train de sous-entendre que c'était de ma faute ? Bien sûr, à l'écouter, j'étais trop obstinée, trop têtue, trop suffisante pour seulement songer à écouter les conseils, mais m'en avait-elle seulement donné un depuis mes premières visions ? Non, jamais. Et il aurait fallu que je travaille mon don ? Comment ? En sortant ces techniques de mon chapeau magique, peut-être ? Finalement, je me dis qu'aller la voir à ce propos n'était peut-être pas la meilleure idée que j'ai pu avoir. Au contraire, je regrettais amèrement de lui en avoir parler. Au final, j'aurais peut-être dû me débrouiller toute seule, peut-être serais-je même parvenue à de meilleurs résultats. « Et que faisiez-vous donc sous l'eau ? » continua-t-elle de ronchonner, tout en croquant dans une langue-de-chat. « Je m'amusais, c'est tout. » répondis-je tout en tentant de conserver mon calme, ce qui n'était guère évident vu les mauvaises ondes qui passaient dans le coin. « Vous amuser à mettre la tête sous l'eau ? » me rabroua-t-elle, tout en arquant un sourcil perplexe. « En voilà une drôle d'idée ! » Je me mordillai le bout de la langue, tout en continuant de dédaigner mon thé. « Qu'avez-vous vu, Joséphine, très exactement ? » m'interrogea-t-elle donc, finalement radoucie. Je pus enfin relâcher mes nerfs, quelque peu soulagée. « Je viens de vous dire que je n'ai rien vu de bien distinct. C'était surtout des images floues, désordonnées, et un flash vert à la fin, c'est tout. » répondis-je en faisant l'effort de me remémorer ce que j'avais vu -ou cru voir, c'est selon. Je savais très bien ce que signifiait l'éclair vert à la fin - le sortilège de la mort, quoi d'autre ?- mais quant au reste... « A votre âge, mes visions étaient bien claires ! » reprit Annabelle. « Vous ne buvez donc pas votre thé ? » me demanda-t-elle finalement, tout en désignant du menton la tasse qui reposait en face de moi. « Vous savez très bien que je n'aime pas le thé. » répondis-je avec une certaine aigreur, tout en m'enfonçant dans le siège, les deux mains agrippées aux accoudoirs. Décidément, je ne comprenais pas l'engouement des anglais pour cette boisson. Ce n'était rien de plus que de l'eau aromatisée, et encore. Le thé, ce n'était bon que noyé dans du lait et trois tonnes de miel, encore que cela ne suffirait même pas à effacer le goût amer et particulièrement atroce du breuvage. Ma grand-mère crut bon de remettre le sujet visions floues sur le tapis. « Ce que vous avez vu, Joséphine, c'est exactement le genre de visions que pourrait avoir une fillette de six ans. Vous en avez dix-huit, il faudrait peut-être réagir. Vous n'apprendrez pas tout dans les livres, vous savez. Ces choses-là ne s'apprennent pas dans les livres. » Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel, avant de croiser les jambes. « Et décroisez-moi ces jambes ! » s'écria Annabelle, agacée par mon comportement (trop ? ) désinvolte. « Ce ne sont pas des manières de se tenir pour une jeune femme de votre rang ! » Cette fois, c'en fut trop. J'étais venue chercher de l'aide, et voilà que l'on m'assommait de reproches en tout genre. Je savais que je n'obtiendrais strictement rien de ma grand-mère, il était à présent temps de me retirer. « J'en ai assez. » déclarai-je plutôt sèchement, tout en me levant avec grâce et élégance. « Il est temps pour moi de me retirer. » Courage, fuyons. J'abandonnais la bataille, incertaine de pouvoir en sortir victorieuse. J'avais la tête dure, Annabelle également, je n'étais pas une de Beaulieu pour rien, et j'avais malheureusement hérité du caractère excécrable des de Saint-Clair. Si je m'effaçais maintenant, c'était pour m'échapper avec toute la dignité qui me restait, pour éviter de faire un incident diplomatique. « Ma pauvre enfant, qu'allons-nous faire de vous ? » soupira-t-elle en me regardant partir, particulièrement remontée. Elle pouvait parler, la matriarche, elle qui perdait si rapidement son sang froid. Tout comme elle, j'avais un tempérament sanguin et explosif, bien que j'avais tout de même hérité de la patience de mon père. Tout arrivait à point à qui savait attendre, me disait-il si souvent. Soit. J'attendrai, dans ce cas.



Chapitre 1: La genèse

Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  7lpl
Si j'avais la foi du monde, en cette seconde, serais-tu là? . SERAIS-TU LA - MYLENE FARMER.

« Qu'avez-vous donc, Joséphine, vous m'avez l'air bien pâle. » s'inquiéta Paul, de me voir si chétive et avec si peu de couleurs. J'avais l'air tellement fragile que l'on pouvait craindre de me briser au moindre faux mouvement, mais ce n'était qu'une apparence, et à l'instar de toutes les autres apparences, elles étaient trompeuses, j'étais bien plus solide qu'il n'y paraissait. Aussi que Paul pensât que j'avais l'air maladif m'irrita au plus haut point, tant et si bien qu'en l'espace d'un instant, je m'étais demandée s'il n'était pas en train de plaisanter. « Je vais bien, pourtant. » arguai-je, en tout désespoir de cause, alors que le visage de mon aîné venait de se fendre en un large sourire narquois. Mes yeux s'écarquillèrent, tandis que mes lèvres se tordirent en une moue désabusée en réalisant que je venais encore une fois de me faire avoir. « Vous l'avez fait exprès ! » m'indignai-je, les poings sur les hanches, tandis que je lançais un regard courroucé à mon frère qui partit dans un grand éclat de rire. « Vous devriez voir votre tête, c'est à mourir de rire ! » s'esclaffa Paul tandis que je me déchaussais d'une de mes précieuses chaussures pour la lui lancer avec ma force de mouche. Sans grande surprise, Paul l'esquiva, ce qui me fit d'autant plus enrager. « Ce n'est pas drôle ! » m'égosillai-je tout en commençant à le poursuivre, remontant le bas de ma robe pour ne pas me prendre les pieds dedans. « Vous savez très bien que je déteste quand vous faites cela ! Je ne suis pas une petite créature fragile et sans défense ! Je vais parfaitement bien, je n'ai pas besoin d'être sans cesse surveillée, je vais bien. » Paul ne répondit rien à mon coup de gueule, qu'y avait-il à répondre de toute façon ? Ce speech était pour le moins habituel, je répétais à qui voulait l'entendre que je n'avais besoin de rien ni de personne, et que je n'avais peur de rien, et surtout pas, de mettre les mains dans le cambouis, je n'étais pas une petite chose délicate qu'il fallait mettre sous vitrine, que diable. Je n'étais pas la petite merveille que l'on pouvait exhiber sans cesse, je n'étais pas une de ces petites filles fades, insipides et sans caractère, j'avais un caractère bien trempé et j'entendais bien le montrer. « Vous ne vous en sortirez pas comme ça ! » m'écriai-je, légèrement haletante, tandis que je venais de m'élancer à toutes jambes vers mon frère, qui se dirigeait tout droit vers les oliviers et la petite rivière qui délimitait l'étendue de notre domaine un peu plus vers le sud. « On n'a pas le droit d'aller là bas ! » rappelai-je avec sévérité, tout du moins, je l'espérais. « Et alors ? » me défia Paul, sachant que j'allais marcher en plein dedans. « Je croyais que vous n'aviez peur de rien, ma très chère sœur. » C'était à croire que mon frère me connaissait mieux que n'importe qui. Il savait jouer sur la corde sensible, user de mes faiblesses pour parvenir à ses fins. Il savait que je ne reculais devant aucun défi, fût-il dangereux. Je n'étais pas spécialement courageuse, en fait, ce n'était pas ce qui me caractérisait le plus, faisant habituellement preuve de lâcheté pour bien d'autres choses, mais mon orgueil me poussait à me dépasser, à montrer que j'étais meilleure que lui à ce petit jeu et que je comptais bien gagner, ne lui en déplaise.

Paul, aidé par ses grandes jambes, traversa la rivière sans difficultés, sautant de rochers en rochers avec une aisance déconcertante. Bizarrement, la masse d'eau me parut infranchissable, l'obstacle insurmontable. Mais ce n'était pas le moment d'abandonner, ce serait lui donner trop de satisfaction sinon. « Que faites-vous, Joséphine, vous hésitez ? » me nargua-t-il, tandis qu'il m'attendait de l'autre côté. « Je peux m'asseoir sur la berge en vous attendant. » poursuivit-il, toujours aussi narquois, tandis que j'étais en train de défaire mes souliers tous neufs. Il manquerait plus que je revienne au château couverte de vase et de boue particulièrement infectes, notre mère me tuerait sinon. « Tout arrive à point à qui sait attendre. » rétorquai-je tout en défaisant mes bas, prenant délibérément mon temps pour le faire s'impatienter. « il faudrait être rentrés au château avant la nuit. » poursuivit-il, sur sa lancée, tandis que je commençais à sentir l'agacement poindre en moi. « ça s'en vient, ça s'en vient. » Bon. En relevant un peu la robe, ça devrait être bon, non ? Je devrais pouvoir traverser la rivière sans encombre. Prudemment, j'avançai mon pied nu vers le premier rocher qui fut à ma portée. J'hésitai avant de l'y poser pour de bon, ça m'avait l'air bien glissant tout ça. Néanmoins, je parvins à me hisser sur le premier rocher, et à m'y stabiliser, ce qui n'était pas gagné vu mon équilibre plus que précaire. Ainsi, je progressai lentement mais sûrement vers le milieu de la rivière. À cet endroit ci, le courant était plus rapide, les rochers étaient plus vaseux, et l'aventure devenait périlleuse. Je m'apprêtais à quitter mon rocher, lorsque mon pied glissa. Tout alla alors très vite. Je basculai en arrière, perdant complètement l'équilibre. Je ne pus me retenir, à aucun moment, aussi je n'eus pas d'autre alternative que de tomber dans la rivière, sur les fesses, mouillant et salissant ma jolie robe. Fort heureusement, la rivière n'était pas bien profonde, aussi je ne risquai pas de me noyer, bien que je ne savais pas nager non plus. « Joséphine, Joséphine, ça va ? » me héla Paul, de l'autre côté, qui s'était brusquement relevé lorsque je chutais. « ça va. » haletai-je, pas sûre de pouvoir me relever pour le moment. « Rendez-vous utile. » commandai-je avec autorité. « Venez m'aider à me relever, plutôt que de faire le malin. » Pour une fois, Paul ne broncha pas et obtempéra bravement, bravant le courant pour revenir me chercher. Dès qu'il fut perché sur son rocher, il me tendit la main, pour que je puisse m'en saisir. Je me relevai avec toute la dignité dont j'étais capable, puis, non sans assortir mes gestes d'un sourire malicieux, je poussai Paul en arrière, pour qu'il tombe lui aussi dans la rivière. « Pour que je ne sois pas la seule à être trempée. » précisai-je, avant de traverser la rivière en sens inverse, vers le château, partant la tête haute, laissant Paul les fesses dans l'eau, qui peinait à se relever sans glisser sur les pierres vaseuses du fond de la rivière. « En fait, vous n'aviez pas besoin d'aide ?» Grinça-t-il, vexé de s'être laissé surprendre. « Vous avez tout compris. » lançai-je d'un ton joyeux, avant de récupérer mes bas et mes souliers, et de courir vers le domaine, sans me préoccuper de mes jupes qui traînaient par terre, de toute manière, sali pour sali, ce n'était pas ça qui allait faire la différence. Mère allait nous tuer si on s'avisait de revenir dans un tel accoutrement, mais pour l'heure, je m'en fichais. J'avais eu ma petite vengeance, mon frère s'était laissé prendre à son propre jeu. Peu importait également que je me suis considérablement calmée par la suite, l'épisode de la rivière me revenant régulièrement en mémoire, me poussant à la prudence, sans doute excessive. A compter de cette chute accidentelle, qui aurait pu s'achever d'une bien tragique façon, je n'avais plus jamais été la même. J'étais devenue comme cette rivière, d'apparence calme et sécurisante, mais dans le fond aussi dangereuse et obscure. Comme cette eau, j'étais changeante, c'était selon le vent, selon tout un tas d'autres choses. On ne s'approchait jamais de la rivière, de peur d'y tomber.

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Je regardais pour la énième fois à travers la fenêtre, tentant de distinguer quoi que ce fût parmi les flocons épais qui tombaient sur le domaine, recouvrant arbres, fleurs, pelouses et bâtiments d'une épaisse couche blanche et glacée. J'aimais l'hiver, mais je n'aimais pas spécialement la neige. La neige, c'est froid, c'est humide, ça se glisse partout entre les vêtements et ça reste dans les cheveux. Paul et Père étaient partis couper un sapin dans la forêt avoisinante, et il me tardait déjà qu'ils rentrent. En attendant, j'étais assise à cette fenêtre, contemplant le paysage en berne, un livre sur les genoux dont j'avais corné le coin d'une page afin de la retrouver plus facilement. « Encore en train de rêvasser, Joséphine ? » m'interpella Sophie, qui venait d'entrer dans ma chambre, transportant avec elle les effets que j'allais porter ce soir. Je détournai la tête, détaillant ma mère d'un œil circonspect. Elle était grande, raide, guindée, elle avait les mêmes cheveux blonds que moi, je tenais plus d'elle qu'il n'y paraissait au premier abord. Je n'étais pas aussi pincée et mal embouchée qu'elle, mais j'adoptais parfois la même attitude qu'elle, ne serait-ce que pour prendre de la distance avec les autres. Comme elle, je savais être calme et mesurée, je m'efforçais de ne pas montrer mes sentiments, je m'efforçais de rester neutre en toutes circonstances. Pourtant, s'il y avait bien quelque chose que je ne partageais pas avec elle, c'était mon goût immodéré pour la rêverie, j'avais un imaginaire fertile, nourri aux histoires fantastiques et à l'eau de rose, je rêvais de capes et d'épées, de princes et de princesses plongées dans un sommeil centenaire, il fallait dire que mon frère en avait souvent raconté lorsque nous jouions encore ensemble. Enfin, ça, c'était avant qu'il se désintéresse de moi pour jouer avec des garçons de son âge, plus intéressants que sa petite sœur bien trop rêveuse pour son propre bien. D'ailleurs, Paul n'était pas le seul à penser que je rêvais trop. Ma mère aussi était de cet avis, elle me le reprochait même un peu trop souvent. « Paul et père vont-ils bientôt rentrer ? » m'enquis-je finalement, ayant déjà oublié son reproche précédent. « Ca commence à faire long. » Ma mère s'approcha de moi et me présenta la robe que j'allais porter ce soir, lors de la soirée mondaine qu'ils donnaient au domaine. « Habillez-vous donc, cela vous occupera. » Je soupirai, avant de me lever, toujours en robe de chambre, et je me saisis prudemment de la robe bleue. Mère avait toujours le chic pour dénicher les plus belles robes, elle tenait absolument à ce que je sois toujours très bien apprêtée, le paraître était primordial pour elle. Je soupirai légèrement en avisant le tissu très probablement coûteux. Elle avait dû mettre des fortunes là dedans. « Et ne soupirez pas, je vous prie ! Vous devriez vous estimer heureuse ! Des tas de petites filles n'ont pas la chance de posséder de telles robes, vous devriez y réfléchir avant de vous montrer ingrate. » Ingrate. Voilà un mot qui revenait bien souvent dans les reproches de ma mère. J'étais ingrate et j'avais tendance à croire que tout m'était dû. Elle me reprochait si souvent mes caprices, mes exigences qui avaient rendus cinglés bien des valets de chambre et des gouvernantes. Je ne me sentais pas spécialement ingrate. C'était juste que je ne comprenais pas l'engouement de ma mère pour les choses trop luxueuses. Je n'étais qu'une enfant, j'aurais eu vite fait de faire un accroc dans ma robe toute neuve, ou renverser ma boisson dessus. Enfin, c'était ma mère, à l'âge qu'elle avait, on ne la changerait pas. Avant de s'effacer pour de bon, elle crut bon d'ajouter. « Arrangez-vous pour être prête d'ici une heure et demie. Je vous veux en bas à sept heures et demie pétantes, ne soyez pas en retard. » Et alors qu'elle s'apprêtait à franchir la porte de ma chambre pour retourner à ses propres appartements, je décidai de l'interpeller, presque sur un coup de tête. « Mère, attendez. » Et alors qu'elle se retournait pour me toiser de ses yeux gris, je m'aperçus que je n'avais strictement rien à lui dire. « Non, rien. » marmonnai-je finalement, avant de m'emparer de ma robe pour pouvoir l'enfiler. J'aurais voulu lui demander de me coiffer, comme font toutes les mères avec leurs petites filles, mais une telle requête aurait été trop lui demander, aussi je m'étais ravisée au dernier moment, me résignant à demander à l'elfe de maison le cas échéant. Je n'avais plus que ça à faire de toute façon, je n'allais pas appeler Annabelle au risque de la déranger dans ses affaires pour si peu.


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En bas, la fête battait son plein. L’on dansait et l’on buvait, oublieux du temps qui passe, ne serait-ce que pour quelques heures. Depuis toute petite, j’avais été habituée à de telles fêtes, j’avais été formatée pour. C’était important, disait ma mère, surtout pour nouer des contacts. Ha, mais quels contacts, mes aïeux. Des gens simples d’esprit, qui n’avaient pas la moindre once d’intelligence, qui se laissaient volontiers aveugler par leur désir d’accéder à la postérité. Et, en vertu de ces idéaux absurdes, ils s’asservissaient aux plus puissants dans l’espoir pourtant vain de gagner une place au soleil. Des fayots, des hypocrites, appelez les donc comme vous voudrez. Mais moi, je me refusais à les côtoyer, même s’ils étaient susceptibles de m’aider pour ma vie future. Rien à faire, je n’arrivais pas à sourire, pas même en me forçant. Je me forçais néanmoins à ne pas être désobligeante devant la superficialité de ces femmes, poudrées jusqu’aux yeux, et qui étaient bêtes, bêtes à pleurer. Je préférais écouter les conversations des érudits, celles qui savaient si bien éveiller ma trop grande curiosité. Aussi, je me surpris à écouter aux portes, cachée derrière une colonne. Mes yeux s’agrandissaient et pétillaient dès lors que j’entendais quelque chose susceptible de m’intéresser. « Eh bien, chère sœur, depuis quand écoutez-vous aux portes? » Je venais de sursauter, puis, de me retourner brusquement, faisant face à mon frère. Tout naturellement, j’ai cru qu’il allait me gronder, mais il ne fit rien, se contentant simplement de me toiser, sourire amusé accroché aux lèvres. « Depuis que les conversations ici même sont bien plus intéressantes que celles là bas. » je rétorquai, sans me démonter outre mesure. Paul arqua un sourcil, puis vint également écouter. Je me serrai le plus possible contre mon frère, il fallait dire qu’il n’était guère évident d’être cachés tous les deux derrière cette colonne sans se faire repérer pour autant. « De quoi ils parlent? » finit par chuchoter Paul, n’arrivant pas à comprendre ce qui était en train de se passer dans la pièce d’à côté. « je crois qu’ils parlent d’un mariage, mais je ne saurais en jurer. » je répondis, sourcils froncés, en me penchant toujours plus pour mieux écouter. « Qui est le type qui converse avec Père? » demanda Paul, avec hésitation. « Je n’en sais rien, mais il a un sale accent, en tout cas. » je commentai, en pouffant de rire. Paul leva les yeux au ciel, avant de se mettre à rire lui aussi. Puis, il me prit par le bras. « Viens, il ne faut pas rester ici. » Je fis la moue, peu désireuse de retourner me mêler aux autres. « On est vraiment obligés de retourner là bas? » je demande, d’une voix plaintive. « Ils sont inintéressants. Ils ne font que parler des richesses qu’ils parviennent à amasser, quand ils ne déblatèrent pas sur les ragots ou autres futilités. Ils sont tellement bêtes, Paul, je les déteste! » Mon frère soupira, tout en guettant du coin de l’œil si nous n’allions pas être découverts. « Et vous voudriez qu’ils parlent de quoi? » Paul me dévisageait, de son regard curieux. « Je ne sais pas, moi. » je répondis, en haussant les épaules. « De l’histoire par exemple, de philosophie, des avancées scientifiques. Des choses intéressantes, en somme, pas des futilités! » Paul connaissait mon amour pour les livres, les ouvrages anciens. Et malgré mon jeune âge -j’avais à peine dix ans-, j’aimais lire, et écrire. J’étais une insatiable rêveuse, qui s’abreuvait de ses romans, et qui avait envie de tout savoir, de tout connaître. Tant et si bien que je me lamentais de l’ignorance des adultes, eux qui paraissaient tellement superficiels. « Ils s’intéressent à tout ça eux aussi. » répondit simplement Paul. « Mais, c’est juste qu’ils ne ressentent pas le besoin d’en parler. Ce n’est ni le lieu, ni le moment. » Je me mis à bouder. « Alors, si j’ai bien compris, pendant les soirées mondaines, il faut être le plus bête possible? » Paul me lança un regard désolé, avant de m’ébouriffer les cheveux avec tendresse. « Faites un effort, Joséphine, s’il vous plaît. Vous n’êtes pas le centre du monde. » Puis, ignorant mon regard peiné, il s’en retourna à la fête, bavardant avec les fils des notoires. Moi, je n’étais guère sociable, je ne ressentais pas le besoin de me mêler aux autres, j’avais pleinement conscience de ma valeur et de mon rang. C’est tout naturellement que j’allais reprendre mon activité favorite, c’est-à-dire, écouter aux portes. Mais, je m’aperçus bientôt que les voix s’étaient tues. Faute d’avoir mieux à faire, je m’en allai donc, pour aller me boucler à double tour dans ma chambre. J’allais passer la fin de la soirée à étudier un gros grimoire, comme toujours. Je me fichais bien d’être seule, on m’avait habituée à la solitude dès le berceau. Seulement, contrairement à Paul, moi, je savais parfaitement m’en accommoder.

Puisqu'il faut rendre à César ce qui appartient à César, la première bannière (prologue) a été réalisée par Lellia, et la seconde (chapitre 1) par Hell's angels.


Dernière édition par Joséphine de Beaulieu le Jeu 7 Nov - 11:42, édité 1 fois
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Joséphine de Beaulieu
Joséphine de Beaulieu
◗ HIBOUX : 107 ◗ REVELATEUR : Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Tumblr_myskjyKO1i1sleh5uo1_400
◗ PSEUDO : styxx ◗ CREDITS : (c) psychadelya
◗ SANG : Ancienne comtesse d'Aix, évincée de la noblesse
◗ PENSINE : voyante

CARTE CHOCOGRENOUILLE
◗ LIENS:

Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Empty
MessageSujet: Re: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptySam 2 Nov - 9:55



Chapitre 2. L'ascension

Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  13ouo
De ce paradoxe, je suis complice, souffrez qu'une autre, en moi se glisse. SANS LOGIQUE - MYLENE FARMER.

Le moment était enfin venu, j'allais entrer à Beauxbâtons. Pour l'occasion, toute la famille s'était déplacée. La famille, c'était surtout Annabelle, Frédéric, Sophie, et Paul, qui entamait déjà sa quatrième année à l'illustre académie de magie, fleuron de l'excellence à la française. Parée de mon uniforme tout neuf, je me dirigeais vers les arches d'un pas de conquérant, déjà si hautaine, si suffisante, alors que j'avais tout juste quatorze ans. J'étais la digne descendante des de Beaulieu, j'étais drapée dans ma fierté, dans mon orgueil, je faisais partie de ceux qui avaient une stature, un charisme évident. Paul marchait à mes côtés avec nonchalance. Sa première rentrée était déjà derrière lui, pour lui, passer à travers les arches faisait déjà partie de la routine. Les jours ayant précédé la rentrée, je n'avais pu masquer mon impatience, j'avais hâte de fouler le sol de l'académie, apposer ma pierre à l'édifice chancelant qu'était l'Histoire. Je voulais graver mon nom dans le marbre, que tout le monde se souvienne de mon nom. Il fallait dire que j'étais d'une grande beauté, une beauté pure et noble, quoique étant loin d'être la plus belle de tout le royaume de France. Mais la beauté, bien qu'elle aidait quelque fois, n'était pas mon atout principal. Mon atout principal, c'était l'esprit, je maniais le verbe avec aisance, je savais apprécier la pertinence d'un bon jeu de mots, j'aimais parler littérature et j'étais véritablement passionnée par toutes les avancées scientifiques. J'étais curieuse et avide de connaissances, je voulais tout savoir, et j'étudiais à cet effet, bien que j'avais quand même à l'esprit qu'il me serait impossible de détenir tout le savoir dans ce monde. « Joséphine, revenez par-ici, vous êtes coiffée comme l'as de pique ! » me réprimanda Sophie tout en sortant de sa pochette un peigne. Elle m'attrapa par les cheveux et elle commença à me les peigner pour le moins énergiquement. Je grimaçai sous le peu de délicatesse dont elle faisait preuve. « Mais ils étaient très bien mes cheveux ! » protestai-je, priant pour le salut de mon cuir chevelu. À côté de moi, Paul ricana. Je lui flanquai un coup de coude pour le faire taire, coup de coude qui ne passa pas inaperçu aux yeux de Sophie, bien malheureusement. C'était à croire que ma mère avait des yeux derrière la tête. « Eh bien, vous croyez que je ne vous ai pas vue ? Votre grand-père disait tout le temps jeux de mains, jeux de vilains. » Je levai les yeux au ciel tout en soupirant d'un air désabusé, profitant de lui tourner le dos pour ne pas me faire disputer en raison de mon insolence. « C'est une expression moldue, mère ! » grinçai-je, complètement exaspérée. « Peu importe. » coupa-t-elle, sèchement. « Tâchez de vous tenir tranquille et cessez donc de vous comporter comme si vous étiez la reine de Saba, c'est tout en bas de l'échelle que vous êtes, Joséphine, tout en bas de l'échelle. » Oui, je sais, me retins-je d'ajouter de justesse. Combien de fois m'avait-elle répété qu'en dehors du domaine, je n'étais rien ? Certes, j'étais mieux née qu'une simple roturière, tout de même, mais je faisais quand même partie de la noblesse et notre famille était connue de tous, au moins dans le sud de la France, où elle se déchirait et guerroyait depuis des siècles. « Laissez donc cette enfant, ma chère Sophie. » intervint Frédéric en posant une main sur l'épaule de sa femme, qui s'ébroua sous ce geste un peu trop affectif à son goût. « Joséphine arrive peut-être à peine à Beauxbâtons, mais je ne me fais aucun souci à son sujet, elle saura s'imposer parmi tout ce petit monde, n'ayez-crainte. » « Justement, c'est cela qui m'inquiète. » soupira Sophie, désabusée. J'émis un petit ricanement. Mon père avait toujours été trop laxiste envers moi, tandis que ma mère, elle, s'était toujours montrée plus sévère. pour votre bien, disait-elle tout le temps. Cela dit, l'un comme l'autre ne me connaissaient que trop bien. Ils savaient que j'allais petit à petit escalader l'échelle sociale de Beauxbâtons, me hisser tout au sommet par la seule force de mon ambition. Et plus encore, une fois que je serai tout en haut, j'y resterai, j'avais la poigne pour m'y maintenir, car ce n'était pas tout de connaître une ascension fulgurante, encore fallait-il se maintenir dans le temps.

Je jetai finalement un coup d'oeil à la montre à gousset que je portais autour du cou, et qui avait appartenu à Ignace, mon défunt grand-père. Il était temps d'y aller, de franchir les arches, et de commencer ma scolarité, loin du château provençal où j'étouffais, malgré le luxe dans lequel je vivais depuis que j'étais toute petite. Je n'aspirais qu'à une chose, ma liberté, me réaliser par moi-même. Au fond, je me sentais étouffer au sein de cette famille, mais j'étais malgré tout profondément attachée à eux, tous autant qu'ils étaient, malgré leurs innombrables défauts. Ils étaient ma vie, mon sang, et j'avais vécu la mort d'Ignace comme un déchirement, je n'avais jamais su me faire à l'idée que je ne le verrais plus jamais. « C'est l'heure ! » finis-je par m'exclamer avec un enthousiasme démesuré. « Je sais princesse, je sais. » répondit Frédéric en me tapotant l'épaule d'un geste qui se voulait apaisant. « Joséphine, cessez donc de vous agiter ainsi, vous allez vous faire remarquer ! » me houspilla Sophie, pour la énième fois depuis que nous étions arrivés ici. Je n'étais décidément plus à ça près. « ne tardez pas trop à donner de vos nouvelles. » « Paul, assurez-vous qu'elle se tienne tranquille un peu ! » « Joséphine, tâchez de nous faire honneur. » J'obtempérais bravement à chaque fois, impatiente d'en terminer avec toutes ces mondanités. Alors que je faisais mes adieux à ma grand-mère et à mon père, Sophie étudiait les gens présents, et critiquait copieusement la tenue et l'attitude des uns et des autres. « Au revoir tout le monde ! » m'écriai-je, tout en agitant la main, un sourire timide accroché aux lèvres. « Joséphine, n'oubliez pas votre don ! » me rappela Annabelle avant de venir m'embrasser les deux joues. « Et rajustez-vous, votre chapeau est tout de travers ! » « Oui, je sais. » répondis-je machinalement, tout en redressant mon chapeau sur la tête. Sophie m'attrapa par le bras et vérifia que tout était en ordre, puis, je partis à la suite de Paul. Plus que jamais, j'étais impatiente de savoir à quel écrin j'allais appartenir. Paul, lui, était un Rubissan, mais je ne me sentais pas faite pour cet écrin, j'étais beaucoup plus calme que mon aîné, beaucoup plus timorée également, bien que je savais me laisser gagner par la frivolité à l'occasion. J'étais changeante et versatile, j'étais tout et son contraire, un curieux paradoxe, je savais me montrer insouciante comme jamais, et être un poil psychorigide sur certaines choses. Mais quel que soit mon écrin, au final, je savais que j'allais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour l'honorer, pour le servir, pour m'en montrer digne, et pourtant, Pernelle Flamel savait que j'en étais capable, de remuer ciel et terre pour tenir mes promesses.

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La fête battait son plein. Une fois encore, nos parents avaient invité en leur demeure les plus notables du royaume de France. Ducs et duchesses se pavanaient à côté des comtes et comtesses, dégustant petits fours et champagne. Parfois, on servait du vin issu des caves familiales, un vin à la saveur particulière, sucré, préparé à partir de raisins gorgés de soleil provençal. Outre le vin, la famille exploitait aussi un moulin à huile, de l'huile d'olive, bien entendu. Je faisais partie de ceux qui dansaient, tournoyaient jusqu'à l'aube, m'amusant enfin à ces soirées que je jugeais jadis sans intérêt. On ne voyait plus que moi, rayonnante, vive, habile, sourire plaqué au visage et cheveux dans le vent. J'étais indéniablement l'attraction de la soirée, bien qu'elle ne fût pas donnée particulièrement en mon honneur. Mon prénom était sur toutes les lèvres : moi, Joséphine de Beaulieu, digne héritière de cette famille, j'avais été invitée à faire partie de l'illustre Cercle de la Rosière, et j'arborais fièrement leur emblème en plus des armoiries de ma famille. J'étais la septième femme de la famille à en faire partie, et je n'avais pas manqué d'être félicitée chaleureusement par mes aïeules, dont les portraits étaient accrochés dans le couloir principal du château. J'étais ainsi devenue l'incarnation de l'excellence de la famille, moi qui brillais déjà par mes bulletins de notes exemplaires, cette invitation était comme une consécration. Droite et fière, altière comme jamais, de bonne grâce j'accordais une danse aux gentilshommes qui m'en proposaient une, en dépit des regards courroucés de Sophie qui persistait à croire que tant de frivolité allait finir par me nuire. Qu'importe, puisque dans ces moments là je tournoyais, je riais, je souriais, je me sentais libre, libre comme jamais ne je l'ai été auparavant. Il n'y avait pas que Sophie qui partageait mon enthousiasme, Paul avait lui aussi vu mon intronisation chez les Rosière d'un très mauvais œil. Lui-même n'avait jamais fait partie d'une quelconque obédience à Beauxbâtons – bien que j'appris plus tard qu'il avait secrètement fait partie des Compagnons, mais il s'était bien gardé d'en parler à qui que ce fût – tant et si bien qu'il n'approuvait pas forcément ma nouvelle appartenance. Au fond, il n'avait jamais supporté que je puisse lui faire de l'ombre, me montrer meilleure que lui sur tous les plans. Il n'avait jamais supporté que je sois autant chouchoutée et choyée par les miens, que j'étais en quelques sortes l'espoir de la famille. Bien qu'il fût le premier né, il avait toujours été l'éternel second, s'éclipsant au profit de son envahissante petite sœur, un pur produit des de Beaulieu. Je portais les valeurs de la famille en étendard, j'étais loyale et juste, mais comme tous les membres de cette famille, j'avais l'âme bien sombre, j'étais pourrie par l'ambition et par l'orgueil, dans l'ombre, je faisais mes armes, j'éliminais mes adversaires un par un, redoutable comme jamais. J'étais autant crainte que respectée, tous savaient que je n'étais pas très arrangeante, pas très conciliante. Il se murmurait à Beauxbâtons que j'étais au fond lâche et égoïste, que j'avais des oeillères, et que je ne devrais pas m'afficher de la sorte, on n'aimait pas beaucoup les personnalités trop présentes, trop envahissantes, trop gênantes dans le fond. Comme tous les autres membres de ma famille, j'avais une certaine aura, un destin tragique. Tous sans exception avaient mal fini, il n'y avait pas de raison pour que moi j'échappe à cette malédiction qui semblait toucher notre famille. Pourtant, je refusais de croire à ma déchéance, je faisais tout pour l'empêcher. Peut-être qu'au fond c'était pour ça que je mettais autant d'acharnement dans ce que je faisais, parce que je savais que nul ne pouvait échapper à l'inéluctable, mais cela ne pouvait m'empêcher d'y croire, de croire à l'impossible.

Finalement, la danse s'acheva. D'une révérence, je remerciai mon partenaire, qui alla vaquer à d'autres occupations. Avant de s'éloigner, il me fit un baise-main. J'allais tout naturellement entamer une autre danse, lorsque je tombai nez à nez avec Paul, qui glissa ma main dans la sienne et posa l'autre sur ma taille. « Vous ne pouvez pas me refuser celle-ci, ma très chère sœur. » Mes yeux s'écarquillèrent de surprise, mais je ne perdis rien de ma verve. « Je sens comme de la jalousie dans vos mots. » Paul se renfrogna, et je sus que j'avais touché une corde sensible. « Ils ne vous méritent pas, petite soeur, tous autant qu'ils sont. » Non, bien sûr, ils ne me méritaient pas. À entendre mon aîné, quiconque s'approchait de moi était un danger potentiel, un ennemi à éliminer. Paul était extrêmement belliqueux, il n'aimait pas la concurrence de tout poil. « Pourtant, certains sont très charmants. » arguai-je, tout en guettant du coin de l'oeil la réaction de mon frère, qui me fit tournoyer une nouvelle fois. « je croyais que vous n'aimez pas ces mondanités ? » questionna-t-il, en plantant son regard dans le mien. Ce fut à mon tour de me renfrogner. Ce n'était pas parce que je n'aimais pas les soirées mondaines que je ne pouvais pas tenter de m'y amuser, non ? Mais plutôt que d'exprimer mon opinion, au risque de le froisser, je parvins à m'échapper d'une habile pirouette...ou pas. « Je n'ai pas dit que je les appréciais à présent » murmurai-je non sans assortir mes propos d'un sourire sardonique. J'étais ainsi, je cultivais l'ambiguité, les mystères, dans le fond, personne ne savait ce que je pensais vraiment, j'étais trop changeante pour ce faire, j'étais la femme caméléon. « c'est votre intronisation dans le Cercle de la Rosière qui vous est monté à la tête, Joséphine ? Est-ce une raison pour tourner le dos à tout ce que vous croyez pour avoir une place au soleil ? » Et voilà, nous y étions. Paul venait de mettre les pieds dans le plat, d'évoquer les mots qui fâchaient. Mon intronisation dans le Cercle de la Rosière. Plus que jamais, je ressentais la jalousie, l'amertume, dans les paroles de mon frère. N'était-il pas heureux pour moi ? Comment ne pouvait-il pas se réjouir de ce qui m'arrivait ? « Je crois en la monarchie, Paul, mon entrée dans le cercle ne fait que confirmer mon allégeance au régime en place, en pénétrant la Rosière, je ne fais que confirmer ma loyauté envers le roi de France, ce que père a fait avant moi en étant un de ses plus fidèles serviteurs. » Paul me sonda du regard, longuement. Face à son regard pénétrant, je tâchais de rester digne, neutre, de ne pas montrer qu'il me troublait plus que nécessaire. J'étais en train de réaliser mon destin, d'accéder à la place que j'avais toujours convoitée, ce pourquoi j'avais été formatée depuis des années. Mon existence prenait enfin tout son sens, le comprenait-il ? « La monarchie n'apporte pas que du bon au peuple de France, Joséphine, gardez-le bien à l'esprit. Il n'y a pas que vos précieux intérêts qui sont en jeu. » Mon regard se troubla, tandis que je fronçais les sourcils. Que voulait-il dire ? Certes, il venait encore une fois de me reprocher mon égoïsme, mon égocentrisme, mais en quoi la monarchie n'apporterait pas que du bon au peuple de France ? Que deviendrait la noblesse si le système venait à tomber ? Que deviendrions-nous ? Que voulait-il dire ? Quels sous-entendus se cachaient derrière ces mots ? Apparemment, Paul ne sembla pas décidé à révéler tous ses mystères, aussi me décidai-je à jouer sur les cordes sensibles pour le faire parler. « Vous dites cela parce que le système ne peut rien vous apporter, vous n'y trouverez jamais votre compte. » soufflai-je finalement, consciente que j'étais en train de jouer avec le feu. Paul, lui, crut bon de contre attaquer. « Au fond, Joséphine, la chute éventuelle du système, comme vous le dites si bien, vous effraie, parce que vous ne savez absolument pas ce que vous allez devenir en cas de chute. Vous appréciez trop votre confort pour seulement y renoncer, ou tout au moins, ouvrir les yeux ailleurs que sur votre ravissant nombril. » J'encaissai le reproche sans ciller, bien que je sentais l'énervement poindre en moi, le goût du sang, propre à la colère, était en train d'envahir ma bouche. « Je fais ce qu'on me demande, j'honore mon rang. Mère et Grand-mère n'ont jamais été aussi fières de moi que lorsque j'ai intégré les Rosière, tout comme elles en ont fait partie bien avant moi. Un destin hors du commun m'attend, Paul. Je ne veux pas passer à côté. » J'étais intimement persuadée qu'armée de mes convictions, je pouvais surmonter tous les obstacles, m'affranchir de mes chaînes pour réaliser de façon pleine et entière ce pour quoi j'étais appelée. Mes convictions étaient tout ce que j'avais, elles m'étaient chères, elles définissaient ma ligne de conduite, elles étaient mon leitmotiv. Paul n'avait pas le droit d'insinuer le doute dans mon esprit, il n'avait pas le droit de me priver de la seule chose qui me permettait d'avancer. Il n'avait pas le droit, et pourtant, il ne se gêna pas pour m'asséner la sentence finale. « Vous verrez, Joséphine. Plus rapide est l'ascension, plus dure est la chute, j'espère que vous le savez. Il n'est pas trop tard pour ouvrir les yeux et revenir un tant soit peu à la réalité. » Sur-ce, il s'inclina légèrement et m'embrassa sur le front, avant de s'éloigner à son tour. Je clignai des yeux, légèrement hébétée, tentant de digérer ce qu'il venait de me dire. Puis, de dépit, je repris une autre coupe de champagne, que je bus d'une traite. Cela n'empêcha pas les paroles délétères de mon frère de revenir me hanter insidieusement La monarchie n'apporte pas que du bon au peuple de France. Balivernes. Je chassai ces pensées d'un revers de main, avant de sortir du château d'un pas digne et fier, ressentant cruellement le besoin de prendre l'air.

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« Pardon ? » m'enquis-je, interloquée, tout en me retournant vivement pour lui faire face, dans un bruissement d'étoffe. « Un russe, j'espère que vous plaisantez. ! » Je me trouvais finalement face à mon père, recherchant dans son regard sombre un quelconque indice indiquant qu'il était en train de se moquer de moi. Pourtant, Frédéric de Beaulieu était on ne peut plus sérieux. Qu'il m'annonce mes fiançailles était une chose, comme toute fille de mon rang, je savais que j'allais forcément passer par là un jour, mais qu'il m'annonce mes fiançailles avec un russe, c'en était une autre. Un russe, très franchement ? Et de quinze ans mon aîné de surcroît. Mon père était-il tombé sur la tête lorsqu'il a contracté ce mariage derrière mon dos ? « Ai-je l'air de plaisanter ? » rétorqua mon père, tout en me regardant droit dans les yeux. « Pourquoi un russe ? » questionnai-je, toujours aussi perplexe. « Il y a tout de même des contrées plus proches...Comme par exemple, un anglais, un autrichien, pourquoi pas un espagnol ou même un grec ? Pourquoi un russe ? » Mon père me lança un regard désolé, tandis que je me renfrognais. « Les Indeitsev sont des amis de la famille. Leur fils n'a jamais été marié. Il m'a réclamé votre main. Il s'est épris de vous sitôt qu'il vous a vue, Joséphine. Il est prêt à tout pour vous conquérir. Laissez lui sa chance. » Je secouai la tête d'un air navré, n'en croyant pas mes oreilles. « Il a presque quarante ans, père, et vous laisseriez votre fille de seize ans à peine sans sourciller ? Vous être vraiment tombé sur la tête ! » « Il a trente-trois ans. » rectifia Frédéric, machinalement. « Peu importe. » coupai-je, froidement. « On n'est pas à sept ans près. Il pourrait être mon père. Comment voulez-vous que je fasse ma vie avec cet homme ? » Je ne le connaissais pas. Je ne l'avais jamais vu, et il faudrait que j'accepte de l'épouser ? Un homme de cet âge qui s'éprenait d'une adolescente était-il vraiment bien équilibré dans sa tête ? Le monde était devenu fou. J'avais l'impression perturbante que j'étais la seule à être un tant soit peu lucide dans toute cette famille, même si Paul soutenait que je n'avais pas davantage le sens des réalités. Mais par Morgane, un homme de trente-trois ans. Il avait plus que le double de mon âge. « Vous n'avez vraiment pas d'autres raisons que faire plaisir à des amis de la famille ? » repris-je, tout en plantant mes prunelles glacées dans celles de mon père. « Il fallait quelqu'un qui soit à votre hauteur, Joséphine. » plaida mon père avec douceur. « Stanislas est définitivement à votre hauteur. Il est talentueux, riche et influent, il saura vous rendre heureuse, et il vous aidera à gravir les échelons. Il ne peut que vous être bénéfique. Vous pensez bien que je n'aurais pas laissé ma petite fille entre les mains de n'importe qui. » j'esquissai une moue peu convaincue, je ne voyais pas en quoi épouser un russe pouvait m'être bénéfique. Je n'envisageais pas de m'exiler en Russie, pas dans l'immédiat, en tout cas. Un mariage arrangé avec un duc français m'aurait certainement plus aidée dans mon ascension. « Voulez-vous le rencontrer ? » me demanda finalement mon père, pensant qu'il avait réussi à me convaincre. « Faites-lui savoir que je suis occupée pour le moment. » répondis-je dans un souffle, en adressant à Frédéric un regard froid. « S'il vous plaît. » l'intimai-je, comme une supplique. Je n'étais pas encore prête à le rencontrer, il fallait que je me fasse à l'idée, tout d'abord. Il fallait que j'accepte, que je me plie aux desiderata de mon père, que j'assume, et peut-être que lorsque ce sera fait, lorsque je me serai enfin résignée, j'accepterai de le rencontrer. Mais pour l'heure, je préférais fuir, une fois encore, je ne voulais pas de ce mariage, je ne voulais pas de ce russe bien trop âgé pour moi. « Comme vous voudrez. » capitula finalement Frédéric, tout en refermant le dossier qu'il était en train de lire. Comme je voudrai. Comme si c'était aussi simple. Si c'était vraiment comme je le voudrais, ce mariage n'aurait même pas lieu d'être, il aurait annulé ces fiançailles. Mais Frédéric fut incapable de décrypter les tréfonds de mes pensées, aussi je jugeai bon de prendre congé, la mort dans l'âme. De mon père, j'aurais espéré bien plus de soutien.



Chapitre 3. La mort du cygne

Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  976642vodianova_8
Je veux mon hiver, m'endormir loin de tes chimères, je sais bien que je mens, je sais bien que j'ai froid dedans. AINSI SOIT JE - MYLENE FARMER.

Une fête, encore une fois, mais cette fois, donnée en mon honneur.Je venais d'être faite Comtesse d'Aix. Pour une raison qui demeurait obscure, Paul n’avait jamais été titré, bien qu’il fût l’aîné. Sans doute mon père avait-il d’autres projets pour lui…à moins qu’il ne fut digne d’aucun titre du tout, je ne connaissais malheureusement pas tous les secrets de mon aîné. Quoiqu’il en fût, j’étais parée ce soir de mes plus beaux atours, et je regardais la bacchanale de loin, comme à l’accoutumée. Les langues des courtisanes se déliaient sous l’effet du vin qui coulait à flots, un grand cru issu des vignobles que nous possédions depuis plusieurs siècles maintenant. Mes soupirants se bousculaient au portillon, désireux de me chanter une sérénade ou me déclamer un poème. Jamais je ne les écoutais, les récompensant de soupirs épais. En ce moment même, je voulais être ailleurs, n’importe où, mais pas ici, loin de la haute aristocratie où j’étouffais. Pour une fois, j’aurais voulu ne jamais détenir ces privilèges, si cela pouvait me permettre de rêvasser encore un peu, à des choses et d’autres qu’une jeune fille de seize ans pouvait bien désirer. Moi aussi, comme toutes les autres, je rêvais d’amour, d’une passion véritable et violente, de ces premiers émois qu’ils savaient si bien décrire dans les romans à l’eau de rose. Pourtant, je brandissais ma vertu en étendard, refusant de me donner à quiconque. Personne n’était assez bien pour mes beaux yeux, aucun jouvenceau n’était susceptible de répondre à mes attentes. Simplement, je m’ennuyais, comme depuis ma naissance, depuis que j’ai réalisé que j’étais née dans un domaine bien trop grand pour moi. Quelqu’un frôla ma robe, léger comme une ombre. J’eus simplement à baisser la tête pour voir de qu’il s’agissait, Etienne, lui aussi paré de ses plus beaux atours alors qu’il était haut comme trois pommes. Je consentis enfin à sourire, pour prendre la prunelle de mes yeux dans mes bras. « Alors petit frère, tu t’amuses bien? » Dans la famille, il était le seul que je tutoyais. Parce qu’il n’était pas simple d’apprendre à un enfant qu’il fallait vouvoyer sa sœur aînée. Etienne était un amour, il était sage et on ne l’entendait jamais. Je me plaisais à croire qu’on se ressemblait tous les deux: calmes, peu loquaces, un poil solitaires. Et j’étais d’autant plus confortée dans mon idée, que lui aussi fuyait cette fête, aussi insipide qu’absurde. « Non, je m’ennuie. » répondit-il, légèrement boudeur. Evidemment, qu’il s’ennuyait. Il n’avait jamais rien à faire pour les enfants, dans de telles soirées. Moi aussi, quand j’étais petite, je subissais les affres de l’Ennui, celui avec un grand E, qui allait conditionner toute mon existence. « Eh bien, je crois qu’il est temps d’aller te coucher. » répondis-je, en l’embrassant sur le front. Enfant sage qu’il était, Etienne n’opposa aucune résistance. Je m’éloignai donc avec mon frère, rejoignant ses appartements. J’attendis patiemment qu’il eut fini de mettre ses vêtements de nuit pour le coucher, sous le regard peu amène de la bonne qui était toujours réticente à ce que je m’en occupe.

Puis, une fois que cela fut fait, je m’en retournai à la fête, prête à braver les invités qui déblatéraient sur des idioties. Je n’eus pas fini de franchir le corridor, qu’une voix familière m’avait interpellée. « Joséphine! » je devinai sans peine à qui appartenait cette voix. À part à Paul, à qui d’autre pouvait-elle appartenir? Je fis volte-face, donc, et m’en retrouvai à toiser mon frère, bras croisés sur la poitrine -une manie. Il me prit par le bras, avant de m’entraîner plus loin, à l’abri des regards indiscrets. « Que se passe-t-il? » m'enquis-je, en voyant son expression bouleversée. « Je dois vous parler. » me répondit-il. Que faire d’autre, alors, à part attendre? J’attendis. « J’ai une nouvelle à vous annoncer. Mais ça ne va pas vous plaire. » Je dardai mes prunelles argentées sur son visage pâle, attendant la sentence qui semblait l’avoir profondément remué. « J’ai surpris une conversation entre deux anciennes dames de compagnie de Mère, bien entendu avinées. Et il semblerait que celle-ci ait eu une liaison adultérine avec un duc, ou que sais-je. Vous ne devez plus vous occuper d’Etienne, Joséphine, c’est un bâtard! Un énième bâtard des de Beaulieu, qui va bien entendu hériter d’un titre de noblesse bien qu’ils ne fassent pas partie de notre famille. En vous occupant de cet enfant, vous bafouez la confiance de notre père, vous participez à la trahison de notre mère. » J’étais devenue livide de par cette annonce. Mère, avoir un amant? C’était impossible. Tout bonnement impossible. Et Etienne n’était pas un bâtard. Etienne était mon frère, au même titre que Paul. Je poussai violemment Paul, comme pour le punir d’avoir osé proféré de tels mensonges. « TU MENS! » criai-je, envoyant au diable l’étiquette, et tous les chichis qui s’en suivaient. J’aurais tout donné pour revenir cinq minutes en arrière, au moment où ces mots calomnieux n’avaient pas encore franchi ses lèvres pincées sous l’effet de la jalousie et de la cupidité « Tu n’as pas le droit de proférer de telles horreurs! Pourquoi tu me dis tout ça, hein, franchement? Parce que tu es en train de crever de jalousie parce que tu n’as jamais obtenu de foutu titre? Mais enfin Paul, c’est absurde! Si tu n’as pas été titré, c’est qu’il y a bien une raison, non? Papa ne ferait jamais quelque chose sans… » Je n’eus pas le temps de finir ma phrase. Paul venait de me donner une torgnole magistrale, qui me fit vaciller sous le choc. Ma joue se mit à brûler. Machinalement, je portai ma main frêle à ma joue meurtrie, alors que mes yeux orageux lançaient des éclairs. Pour la première fois de ma vie, je fus effrayée par la violence dont pouvait faire preuve mon frère. Pour la première fois de ma vie, je le repoussai avec autant de hargne qu’il m’était possible, pour me soustraire à son emprise délétère. Puis, pour la première fois de ma vie, j’avais amorcé un pas pour prendre la fuite. Paul avait tenté de me rattraper, sans doute pour m’excuser, mais je m’étais dégagée. « Ne me touche plus jamais. A partir d'aujourd'hui, tu n'es plus mon frère. » répliquai-je, avec toute la haine que j’étais capable d’éprouver. À partir de ce moment, entre lui et moi, quelque chose fut rompu. Définitivement.

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« Un anarchiste, Joséphine, rendez-vous compte ! Un anarchiste ! » cela faisait une demi-heure que Sophie répétait inlassablement les mêmes paroles, pleurant toutes les larmes de son corps. La nouvelle de l'arrestation de Paul avait un coup dur pour nous tous, mais surtout pour notre mère, qui s'était toujours efforcée de nous élever dans le strict respect des valeurs briguées par la monarchie. Face à un tel chagrin, inconsolable, je tâchais de rester de marbre, de rester forte pour nous deux. Je n'en pouvais plus de voir ma mère se lamenter et invoquer Dieu à tout bout de champ, comme si lui, là haut, était en mesure de faire quelque chose. « Mon fils, un anarchiste ! » Et voilà qu'elle se remettait à sangloter bruyamment, usant un énième mouchoir. Aussi loin que je me rappelais, j'avais toujours vu ma mère inébranlable, stoïque en toutes circonstances, dénuée de toute espèce d'émotions. La voir dans un état pareil m'avait secouée bien plus que je ne l'aurais pensé, je n'avais pas l'habitude de voir Sophie dans des états pareils. « Je sais, Mère, je l'ai vu dans le journal, comme tout le monde. » Je ne pouvais m'empêcher de me montrer froide et distante, comme si rien de tout cela ne m'atteignait. J'étais presque insensible à la détresse de Sophie, j'avais encore à l'esprit ce que Paul m'avait dit la dernière fois, la dernière fois qu'on s'était véritablement parlés. Etienne était un bâtard. Mère, ce monstre de droiture et de rigidité, avait eu un amant, et un enfant était né de sa liaison adultérine. Elle aurait mérité la mort pour avoir osé bafouer ainsi toute notre famille, comme si nous n'étions pas déjà accablés comme ça. Je me sentais monstrueuse de ne pas compatir à son chagrin, mais dans un sens, je me disais que Dieu l'avait punie, lui qui tolérait si mal l'adultère. « Que se passe-t-il, Josie ? Qu'avons nous pu échouer dans votre éducation, votre père et moi ? Pourquoi tout est allé de travers ? On a tout fait pour vous apprendre à vivre, à vous débrouiller dans une telle société, on a parfois sévi pour enfoncer le clou, pourquoi, Joséphine, pourquoi cela n'a pas marché avec Paul ? » Josie. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas utilisé mon vieux diminutif, peut-être trop affectueux à son goût. Quelque part du côté de mon cœur, quelque chose se brisa. Jamais je n'avais vu Sophie douter de quoi que ce fût, et encore moins de notre éducation, elle avait toujours été persuadée qu'elle agissait pour le mieux, elle qui disait si souvent c'est pour votre bien. « Tout ne marche pas comme on le voudrait, mère. » répondis-je, toujours aussi stoïque. « On ne fait rien de bien avec des branches pourries, croyez-le ou non. » Au lieu de la réconforter, ces quelques mots la firent pleurer davantage. Machinalement, je lui tendis un mouchoir en papier neuf pour qu'elle s'en tamponne les paupières. « Chacun a ses petits secrets. » déclarai-je en la regardant droit dans les yeux, pour lui faire signifier que j'avais compris ce qu'elle nous cachait depuis des années. « ça fait encore plus de mal lorsqu'ils éclatent au grand jour. Personne n'est à l'abri du scandale. Aujourd'hui, c'est Paul. Demain, ce pourrait être Père. Ou même vous. » Sophie s'était figée à mes derniers mots, levant ses grands yeux gris vers moi. Je la toisai de mon regard froid et implacable, où aucune émotion ne filtrait. « Je suis désolée. » pleurnicha-t-elle tout en saisissant mes mains glacées. « Je suis tellement désolée. » Je retirai sèchement mes mains des siennes, m'ébrouant à son contact, auquel j'étais si peu habituée. Nous nous affrontâmes du regard, sans doute curieuses de savoir qui, de nous deux, allait flancher en premier. Je baissai finalement le regard, incapable de la fixer trop longtemps. Au fond, le fait de savoir qu'elle avait eu un amant me dégoûtait tellement, au fond, elle n'avait pas plus de principes qu'une autre, elle était juste humaine, et ça me faisait mal de le réaliser. « J'aurais tellement voulu qu'il en aille autrement. » insista Sophie, en me suppliant de ses grands yeux gris. « Notre famille a tellement souffert par le passé, il y a eu tant de morts, tant de pertes...nous sommes encore une fois dans la tourmente, Joséphine, plus que jamais, nous devons restés soudés. » Elle me dégoûtait. Elle me dégoûtait tellement. Comment je pouvais en arriver là, à déprécier ma génitrice de cette façon ? Elle avait trompé mon père, elle avait écorné son image de femme digne, elle était descendue bien bas dans mon estime. Pour elle, je n'avais plus que le respect que je devais à ceux qui m'ont engendrée, le minimum syndical. « C'est vous qui vous êtes isolée toute seule, Mère. » répondis-je platement, presque dans un murmure, tandis que je me levais du pouf où je m'étais assise pour me rapprocher d'elle. Mais Sophie ne méritait pas ma compassion, elle avait récolté ce qu'elle avait semé. « Paul avait tort. » ajoutai-je, comme un coup de grâce. « Vous et moi n'avons rien en commun. » Une fois, Paul m'avait dit que Sophie et moi, on se ressemblait bien plus que je le croyais. À présent, j'avais réalisé que je ne voulais plus ressembler à cette femme, que j'avais admirée pendant tellement longtemps, jusqu'aux révélations fracassantes de Paul tout du moins. Je ne voulais pas penser que je pouvais être capable de tromper mon mari un jour, que ma frivolité pourrait précipiter ma chute. Je n'étais pas elle, et je ne le serai jamais. « Joséphine. » m'appela-t-elle d'un ton suppliant tandis que je m'en allais, prise d'un soudain malaise qui commandait un besoin impérieux de m'enfuir, de m'échapper de cette pièce où je commençais à étouffer. Je partis comme un courant d'air, traversant les couloirs du château au pas de course, pressée de regagner ma chambre où je me bouclai à double tour, non sans y jeter un sort de silence. Je me jetai alors dans mon lit sans aucune dignité, laissant éclater mes larmes trop longtemps retenues, martelant de mes poings les oreillers et les édredons. Puis, venu du fond des tripes, un cri déchirant naquit du plus profond de ma gorge, un vrai hurlement de douleur, de haine, de tourments trop longtemps retenus. Je hurlais, presque prise dans les affres de la démence, comme si j'étais possédée, laissant mes larmes brûlantes rouler sur mes joues, jusqu'à épuisement.

x

Impossible. Je persistais à croire que c'était impossible. il n'aurait pas fait ça. Pas lui. Pas mon frère. Et pourtant, l'idée avait fait son chemin dans mon esprit, et croyez-le ou non, j'aurais aimé ne jamais avoir à l'envisager. Paul avait toujours été intelligent et discret, il manigançait chacun de ses coups dans l'ombre, jamais il ne se serait fait prendre aussi bêtement, de façon aussi évidente. Je persistais à croire qu'il y avait une coquille dans l'arrestation de mon frère, fut-il anarchiste. il l'avait fait exprès. il avait fait exprès de se faire prendre, de se faire arrêter, je le soupçonnais même d'avoir mâché le travail de ceux qui l'ont pris la main dans le sac. Avant de s'effacer, peut-être pour de bon, Paul avait voulu faire un coup d'éclat à sa façon, il avait jeté le pavé dans la mare, ce pavé qui nous avait tous éclaboussés sans exception. A présent, il n'était pas question de savoir si cette arrestation était délibérée ou non, il s'agissait de savoir pourquoi il avait fait ça ? Père assassiné, mon frère qui croupissait en prison depuis plusieurs mois maintenant, se pouvait-il que quelqu'un en veuille particulièrement à notre famille, au point de vouloir nous éradiquer les uns après les autres ? Je ne pouvais pas croire à l'hypothèse du complot, c'était absurde, et pourtant...encore que, pour Frédéric, je pouvais encore l'envisager. Sous ses allures de gentilhomme débonnaire, Frédéric était un personnage influent qui gênait, notamment en raison de ses idées subversives. Il avait été très impliqué en politique, défendant ses convictions bec et ongles, au point même d'y avoir laissé la peau. Ses détracteurs avaient été de plus en plus nombreux, la critique toujours plus virulente à son encontre, il divisait, il dérangeait, il avait fallu l'éliminer et c'était chose faite. Et moi, sous mon regard impuissant, je les voyais tomber un à un, je voyais ma famille se disloquer sans que je puisse faire quoi que ce soit pour l'en empêcher. Je ne pouvais rien faire, et c'était pour cette raison que je me sentais particulièrement désœuvrée face au raz-de-marée qui déferlait sur la famille. J'avais séché mes larmes, et à présent, c'était un violent sentiment d'injustice qui m'avait possédée, l'injustice mitigée à la haine, à la rancœur. J'étais en colère contre tous ceux qui désiraient notre chute, qui se réjouissaient de notre tourmente, qui en étaient directement à l'origine. C'était pourquoi j'en voulais plus particulièrement à Paul maintenant que j'avais compris qu'il l'avait fait exprès de nous précipiter à notre chute. A travers ses actes, il avait voulu nous faire passer un message, il y avait dissimulé une morale, fut-elle bancale.

Et c'était bien parce que j'avais compris le message laissé par mon frère que je m'étais rendue à la prison où il était écroué. Les Aurors m'avaient laissée passer, ils avaient vu l'emblème de la Rosière, ils connaissaient mon appartenance. Ils m'avaient menée droit à la cellule du prisonnier, qui se leva de sa couchette sitôt qu'il m'eut aperçue. Une fois que les gardes se furent éloignés pour nous laisser discuter en toute discrétion, et non sans garder un œil sur moi pour ma propre sécurité, ce fut mon frère qui attaqua le premier, sans autre forme de préambule. « Si vous êtes ici, petite sœur, c'est uniquement pour une raison. Vous n'êtes pas du genre à faire dans la charité en allant rendre visite à un prisonnier, fut-il du même sang que vous. » Je toisai mon frère froidement, tentant de retenir, à grand peine, le flot d'injures qui menaçaient de jaillir de mes lèvres pincées, bénissant la présence de ces barreaux entre nous car sinon je l'aurais déjà roué de coups. « Pourquoi vous avez fait ça ? » demandai-je, dans un souffle. « POURQUOI ? » Je venais de hurler ce dernier mot, tandis que Paul restait impassible face à mon brusque accès de colère. « Vous avez détruit notre famille. » bredouillai-je, la voix tremblante, les mains moites, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. « J'ai détruit notre famille ? » interrogea Paul, en croisant les bras sur son torse. « Mais ouvrez les yeux une bonne fois pour toutes, Joséphine. Ce n'est pas moi qui nous ai détruits. La famille va à sa propre perte depuis longtemps. C'est nous qui avons provoqué sa chute, Josie, nous et personne d'autre. Nous sommes faits du même moule, nous sommes cupides et arrogants, intéressés et ambitieux, et chacun d'entre nous n'a jamais supporté que l'autre puisse avoir plus de pouvoir, plus de prestige que les autres, car nous voulions briller, nous et nous seuls. » J'hochai la tête frénétiquement de droite à gauche, pour témoigner de ma désapprobation. C'était faux. Peut-être qu'il était comme ça, mais ce n'était pas le cas des autres. «Ne me mêlez pas à ça ! » l'intimai-je, retenant les larmes qui menaçaient de rouler sur mes joues blêmes. J'étais fatiguée d'avoir tant pleuré, je ne voulais pas verser encore plus de larmes, tout ça, c'était fini, ils ne le méritaient pas. « Je n'y suis pour rien dans la chute de cette famille, vous m'entendez ? Je n'y suis pour rien. » Je savais pourtant que ma réputation ne tenait qu'à un fil, que je pouvais tout perdre du jour au lendemain. Je faisais encore partie du cercle de la Rosière, mais pour combien de temps ? Tout comme mon père, je divisais, j'agaçais, j'étais un obstacle qu'il fallait éliminer. Les de Beaulieu agaçaient, ils dérangeaient car ils brillaient trop fort, ils avaient trop de panache pour leur propre bien. « Pour le moment, Joséphine, pour le moment. » répondit Paul, avec ce calme qui m'exaspérait. « N'oubliez pas que vous êtes du même sang qu'eux, que nous sommes du même sang. Vous n'êtes pas à l'abri des petits scandales qui ont gangrené notre réputation. Vous n'êtes pas blanche comme neige, ça vous rattrapera plus tôt que vous ne le pensez, vous ne pouvez pas passer entre les mailles du filet. » Comment osait-il ? Je m'étais toujours efforcée de rester irréprochable, je travaillais à l'école pour avoir les meilleures notes, j'étais toujours vertueuse malgré mes trop nombreux soupirants, je m'efforçais de rester digne et fière, authentique en toutes circonstances. Il ne pouvait pas m'accuser d'un mal que je n'avais même pas commis. « Tout finit par se savoir, petite sœur. » conclut-il, de cette voix qui me faisait toujours frissonner tant elle était menaçante, promesse de malheurs et d'opprobre à venir. « Je n'ai rien fait. » soutins-je avec aplomb, les paupières papillonnantes, luttant pour retenir mes larmes. « Je n'ai rien à me reprocher. » Comme tout le monde, j'avais mes défauts. Mais aucun d'entre eux n'était susceptible d'entacher ma réputation sans failles. C'était impossible. C'était une tentative de plus pour me déstabiliser. « Il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, Joséphine. » conclut-il finalement, ses doigts venant effleurer ma joue. Je repoussai sèchement sa main, ne tolérant plus ses marques d'affection. Il était comme tous les autres, faux, hypocrite, intéressé. Pendant longtemps, j'avais voué une admiration sans bornes envers Paul, je l'avais inutilement hissé sur un piédestal. C'était mon grand-frère, mon héros, mon idole, un modèle à suivre. Mais maintenant que je savais, maintenant que j'avais réalisé, sous le vernis impeccable de l'apparence, il y avait toute cette pourriture qui suintait, qui avait rongé tout ce qu'il y avait encore de bon en lui. De nous tous, c'était peut-être le pire. C'était lui le vrai traître. Pas ma mère. Pas mon père. Ni même mon grand-père. C'était Paul qui était le responsable de tout ça. Mon bien aimé frère. « Vous nous avez tous trahis. » accusai-je, en levant mes yeux larmoyants vers lui. « un anarchiste, Paul, vous êtes tombé sur la tête. » Il secoua la tête d'un air faussement affligé. « Avez-vous oublié ce que je vous ai dit il y a quelques années, Joséphine ? La monarchie n'apporte pas que du bon au peuple de France. Continuer à servir le roi ne servira à rien. Ce n'est pas ainsi que vous aurez une chance de prospérer, s'il y a encore quelque chose à faire pour vous. » « ASSEZ ! » m'écriai-je, d'une voix perçante, tremblant comme jamais. « ça suffit, arrêtez ! » ma voix déraillait sérieusement, elle partait dans les aigus. Je reniflai piteusement, puis je chassai rageusement d'un revers de manche les larmes qui avaient débordé malgré tout. « Vous le paierez un jour ou l'autre. » hoquetai-je, tout en me tamponnant les paupières. « Oui, vous nous le paierez très cher. On ne détruit pas toute une famille sans rester impuni. » Paul ricana, légèrement sardonique. « Vous persistez donc dans l'optique de faire de moi le bouc émissaire de tout ce qu'il vous arrive ? Dois-je payer pour des crimes que je n'ai pas commis, sérieusement ? » Je soupirai bruyamment, tout en levant les yeux au ciel, excédée. Paul crut bon de m'asticoter une fois encore, toujours aussi provocateur. « C'est une menace, petite sœur ? » Je levai finalement la tête, pour le regarder droit dans les yeux. « Non, c'est une promesse. » Si Paul me connaissait aussi bien qu'il le prétendait, sans doute aurait-il à l'esprit que je tenais toujours mes promesses, de quelque nature qu'elles soient.

x

J'étais mentalement épuisée. Je me sentais vide de l'intérieur, comme si on m'avait privée de toute ma substance. Je tenais à peine debout, vacillante sous ce poids que je portais sur mes épaules, telle Atlas. La déchéance était somme toute bien trop lourde à porter. J'avais le visage pâle, émacié, j'avais tellement perdu de ma superbe. Certes, je m'efforçais de garder la tête hors de l'eau, mais si on se plongeait un tant soit peu dans mon regard, on pouvait y lire mille tourments. J'étais fatiguée, épuisée, je me sentais vide, désespérément vide. Je n'avais plus d'appartenance, plus d'identité, j'étais personne. J'étais même plus bas encore que les roturiers, eux, ils étaient connus pour être de basse extraction, certains le revendiquaient même. Mais moi, je portais l'opprobre de ma famille sur les épaules, c'était marqué sur mon front que j'étais une évincée. évincée. évincée comme celle qui a perdu son titre de noblesse, son prestige, qui, pour un peu, aurait été bannie du Royaume de France. J'étais au même niveau que les truands et les catins, à en croire le regard si peu amène des autres, j'étais comme pestiférée. Les Rosière n'avaient pas cru bon de garder une membre comme moi en leur sein, j'en ai été jetée comme une malpropre, avec le déshonneur qui va avec. Était-ce ça, de ne rien être aux yeux du monde, de vivre dans l'indifférence et le mépris des autres ? De notre ancienne richesse, nous n'avions plus que notre domaine et nos vignobles, encore heureux qu'ils n'aient pas songé à confisquer nos biens. Vivre loin de mes terres natales aurait été l'ultime affront, le déchirement le plus atroce d'entre tous. Maigre consolation, nous avions encore nos racines, nos origines, notre histoire, oui mais voilà, la lignée s'arrêtait ici, il n'y aurait plus de nobles nés de Beaulieu, dans l'histoire de la famille, on se souviendra de mon nom comme étant celui de la comtesse déchue. La dernière comtesse de Beaulieu ne se sera pas fait raccourcir, comme l'ont été tant d'autres à la veille de la révolution, mais son sort, au final, sera bien pire. Désormais, je n'existerai plus qu'en filigrane, moi qui voulais briller, je n'étais plus qu'une ombre, l'ombre de moi-même, de celle que j'aurais pu être, de celle que j'aurais dû être. Joséphine de Beaulieu était une parmi tant d'autres, une seule parmi la centaine.

Par habitude, j'avais continué à me vêtir de noir, en signe de deuil. Je portais le deuil pour mon père, pour ma famille déchue. Je n'avais plus jamais mis d'autres couleurs, embrassant la morosité, me fondant dans le décor, me donnant un air encore plus mystérieux, encore plus mystique. J'avais l'air d'avoir dix ans de plus, et pourtant, je n'avais que vingt ans, je n'étais qu'à l'aube de ma vie. Vingt-ans, oui, mais déjà si lasse, si blasée, si déchirée de partout, je n'étais plus qu'un puzzle dont on peinait à rassembler les pièces, je n'étais plus qu'un ensemble de pièces détachées. « Voilà, Mademoiselle, vous êtes arrivée à destination. » je tournai finalement la tête, m'arrachant à la contemplation de la pluie qui tombait dru sur le sol d'Ardèche, là où avait été exilé mon frère cadet lorsque le scandale de l'adultère de Sophie avait éclaboussé la famille. « Merci, Charles. » répondis-je au cocher, tandis qu'on m'ouvrait la porte pour que je puisse descendre. Le dénommé Charles venait de sauter à terre pour m'aider à descendre de la calèche. « Vous n'avez besoin de rien d'autre ? » s'inquiéta-t-il, en voyant mon expression défaite et mon regard aussi sombre que le ciel orageux. J'hochai la tête en signe de négation. Je tendis au cocher quelques gallions, pour lui payer la course, puis, je rabattis mon capuchon sur mes cheveux, dissimulant à moitié mon visage. Charles tira les rênes des chevaux, et la calèche repartit, me laissant seule face à cet immense manoir ardéchois, là où habitait mon frère. Je ne pus m'empêcher de ricaner face à l'ironie de la situation. Mon père avait décidé de déshériter Etienne, mais il s'était quand même assuré qu'il puisse vivre confortablement, c'est à dire, dans une des innombrables propriétés que possédait la famille, et un manoir trop grand pour lui, où une gouvernante s'occuperait de lui, et où un percepteur particulier se chargerait de son éducation. Sophie avait été privée de son droit de visite, ultime punition pour sa trahison. Il n'y avait plus que moi qui lui rendais visite, il n'avait plus que moi. Je toquai finalement à la porte du manoir, me sentant bien petite dans un si grand domaine. Je n'arrivais pas vraiment à croire que j'avais vécu là dedans, je sentais comme une petite nausée naître en moi, celle d'un dégoût latent que je dissimulais depuis peut-être trop longtemps.

Ce fut un domestique qui m'ouvrit. Il s'inclina devant moi, ce qui m'indigna plus que nécessaire. Il n'avait même plus besoin de s'incliner, nous étions d'égal à égal à présent. Je n'avais plus que quelques bribes de mon glorieux passé, et encore. Rien ne m'étais assuré. J'avais un passé, mais je n'avais pas d'avenir, c'était ainsi. « Où est Etienne ? » demandai-je sans autre forme de préambule, m'inquiétant de ne pas voir mon cadet dans le salon. « Etienne est très malade. » m'informa la femme de chambre, d'un air désolé. « Montez donc le voir, il vous réclame. » J'acquiesçai en silence. Le domestique me débarrassa de mon capuchon trempé. La femme de chambre m'accompagna à l'étage, où Etienne était alité. L'enfant était allongé dans un lit bien trop grand pour lui, pâle comme jamais. Son regard s'éclaira sitôt qu'il m'aperçut. « Joséphine ! » s'écria-t-il en me tendant les bras. J'adressai un sourire à mon petit frère, avant de le serrer tout contre moi et de lui ébouriffer les cheveux tendrement. Je n'avais jamais fait preuve de tendresse envers quiconque, Etienne était le seul qui y avait droit, il était le seul qui avait le pouvoir de me rendre mon humanité. « J'ai continué à apprendre à lire. » m'informa-t-il fièrement, tout en assortissant ses paroles d'un sourire édenté, typique des enfants qui étaient en train de perdre leurs dents de lait. « Le percepteur dit que j'apprends vite. » Il parvint à m'arracher un sourire, un sourire empli de fierté. Je m'assis à côté de lui dans le lit. L'enfant vint se blottir contre moi. Je le serrai contre moi d'un geste maternel et réconfortant. « Mais bien sûr que tu apprends vite. » murmurai-je en embrassant sa tempe. « Tu es un petit garçon très intelligent, Etienne. Tu iras loin. » Et dans ces quelques mots, j'étais on ne peut plus sincère. Etienne avait hérité de l'esprit remarquable des de Beaulieu, ce même esprit qui fut mien jadis, au temps où j'avais encore la perspective d'un avenir brillant. « Je veux aller à Beauxbâtons. » répondit le petit d'un ton décidé, tandis que mon regard s'était voilé, devenant plus mélancolique. « Je n'en peux plus de rester ici à attendre, enfermé dans ce manoir. Je veux voir comment est le monde dehors. » « Je comprends. » soufflai-je du bout des lèvres, me rappelant qu'à son âge, j'avais eu aussi les mêmes envies, les mêmes attentes. Pourquoi tout avait changé maintenant ? Pourquoi je me sentais si lasse, au bout du rouleau, comme si ma vie allait s'achever d'un moment à l'autre ? « Moi aussi j'étais comme toi. » avouai-je, a demi-mots, tandis que je sentais un flot de larmes silencieuses me monter aux yeux. « Pourquoi tu n'es plus comme moi ? » demanda-t-il, avec toute la curiosité dont un enfant pouvait faire preuve. « Parce que j'ai grandi, je crois bien. » répondis-je dans un souffle éteint. Au fond, Paul avait eu ce qu'il voulait. Il avait tué mes illusions une par une, il m'avait ramenée brutalement à cette réalité infecte. Je n'avais plus aucun rêve, plus aucun désir, mais comment expliquer à un enfant de six ans, sept ans peut-être, que vivre faisait mal ? L'enfance avait été incontestablement la meilleure période de ma vie. Je serrai au creux de mon poing la pierre que j'avais reçue lors de mon entrée à Beauxbâtons, il y a des années de cela. Je sentais sous mon toucher la froideur de la pierre, qui se réchauffait à mon contact. J'avais été si fière d'appartenir à mon écrin, à cette école. Qu'en restait-il maintenant ? Plus rien, juste quelques bribes de souvenirs trop douloureux. « C'était le bon vieux temps. » murmurai-je enfin, perdu dans mes souvenirs, plus pour moi que pour Etienne cependant. Oui, c'était le bon vieux temps. Le temps de la gloire, de la renommée. Plus rapide est l'ascension, plus dure est la chute, disait souvent Paul. Il n'avait peut-être pas raison sur toute la ligne, mais il n'avait pas eu tort sur de nombreuses autres choses, et ça me faisait tout simplement mal de l'avouer.


Puisqu'il faut rendre à César ce qui appartient à César, la troisième bannière (chapitre 2) a été réalisée par Hell's angels, , puis les 2 suivantes (chapitre 3, chapitre 4) ont été réalisées par Lellia.


Dernière édition par Joséphine de Beaulieu le Jeu 7 Nov - 11:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptySam 2 Nov - 10:16

(Re)Bienvenue, toi Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Herz Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Herz Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Herz
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MessageSujet: Re: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptySam 2 Nov - 10:17

T'es une grande folle Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Herz Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  1147778360 
Je sens que je vais adorer ce personnage aussi ! Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  2176505670 

maintenant file finir Nolan !
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MessageSujet: Re: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptySam 2 Nov - 11:45

JOSIE JOLIE Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  1823284050 Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  1823284050 rebienvenue Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  1823284050
T'inquiète, on est pas encore vieilles à 22 ans Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  2812165076
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MessageSujet: Re: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptySam 2 Nov - 14:40

Je me rappelle avoir lu cette fiche pendant que j'espionnais/fouillais le forum de fond en comble pour préparer mon perso et je me rappelle aussi l'avoir touvée splendide Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  459784477. Après ça, j'ai dû revoir l'histoire d'Iann pour ne pas créer un cas similaire Arrow mais... la grande famille qui se fait rejeter au bas de l'échelle comme une vieille chaussette, j'adhère, définitivement.
Rebienvenue chez toi donc Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  2211252749
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Juliette de Noblecourt
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MessageSujet: Re: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptySam 2 Nov - 17:22

contente que tu gardes Joséphine aussi Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  152261392 Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  2890962141 
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Joséphine de Beaulieu
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◗ SANG : Ancienne comtesse d'Aix, évincée de la noblesse
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MessageSujet: Re: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptyJeu 7 Nov - 11:50

Merci à tous, vous êtes adorables Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  2970661624 Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  2812165076 

Mat: Depuis, j'ai pris une année de plus, j'ai désormais 23 piges Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  1805953252 

Iann: Merci beaucoup pour les compliments, ça fait tellement plaisir Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Herz J'espère que les petits changements apportés à Josie te plairont également Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  2803459995 
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MessageSujet: Re: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptyJeu 7 Nov - 22:39

* Dépose une rose noire sur sa fiche, plein d'admiration & repart*
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MessageSujet: Re: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptyVen 8 Nov - 0:06

(re)bienvenue. Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  3215251770  que ce soit en homme ou en femme t'es franchement pas mal nom d'un troll. Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  3535450623 Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  1147778360 
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MessageSujet: Re: Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.    Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  EmptySam 9 Nov - 13:29



Guide de Validation.
« Bienvenue Au Royaume de Viviane. »




« La France se nomme diversité. »



    Je viens de voir que le message de validation n'était pas passé l'autre soir. gnah Alors alors belle Joséphine, ça a été étonnement assez compliqué de te répartir dans le sens où l'écrin rubissan semblait lui allait à ravir mais qu'elle avait également de très bonnes qualités de saphiroy. ❤Finalement, ce sera le rubis dont elle portera les couleurs. Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  459784477 Ton personnage est vraiment prometteur, j'ai particulièrement aimé son histoire concernant l'obédience de la Rosière puis son passage vers l'obédience de Copte K. Sans oublier la merveilleuse idée de la malédiction, je suis impatiente de lire la suite de cette histoire. Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  2970661624 
    Je ne te donne aucun parrain puisqu'il s'agit d'un DC et que tu es une ancienne. Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Herz

Félicitations, tu es officiellement magique ! Si ton personnage a un jour fréquenté Beauxbâtons, c'est que tu viens d'être réparti dans l'un des écrins de l'Académie. Un passage inoubliable pour ton personnage, à ne point en douter. Chaque sorcier français se souvient aisément de l'appréhension nouant son estomac, et de la beauté féerique de la Fontaine. Mais c'est avant tout le tout nouveau style de vie qui s'offre ensuite à lui, dont le magicien se souviendra. Rien de mieux pour construire cet univers que de se lancer dans l'ouverture d'un sujet de liens, et de participer évidemment aux sujets de relations postés par les autres membres, cela afin d'acquérir un background intéressant pour l'évolution de ton sorcier. Ce n'est pas seulement ton personnage qui bénéficiera d'une continuité, mais également l'univers sorcier français ! Pour s'en tenir informé, essaie de consulter régulièrement l'actualité sorcière par le biais de la catégorie Sorcière bien-aimée . Si tu te sens inspiré par les événements secouant la France sorcière, alors dans ce cas, n'hésite pas à participer aux intrigues ou mini-intrigues (l'arrivée du roi et de la cour à Orange actuellement) et même à l'animation de la quinzaine à thèmes très bientôt disponible ainsi qu'au sujet mystère. Rien de mieux pour maintenir ces divertissements que de poster régulièrement dans les publicités de Bazzart et Pub Rpg Design. Sachant que ces activités te permettront de gagner des points grâce à notre système de bavboules mis en place sur le forum ! Bien sûr, postez des rps pour faire évoluer ton personnage reste la meilleure des solutions pour obtenir des gains rapidement. Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  Herz

Aussi, n'oublie pas d'aller vérifier que ton avatar et ton personnage sont bien recensés, l'erreur étant humaine, le staff peut très bien en commettre certaines - bien que très rarement  Joséphine ♣ il est des heures où mes pensées sont si faibles, un marbre sans veines.  4153354820 .  Une dernière formalité, mais incontournable si vous ne désirez pas voir ton compte supprimé, consistera à signaler tes éventuelles absences dans la partie appropriée.

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