aîné des la Jouvence, Gautier a été éduqué dans plus stricte des traditions qui soit ★ Gautier est un garçon raffiné et cultivé ★ il est également doté d'un sens aigu de la justice ★ fier et orgueilleux, Gautier est l'image type du noble ★ c'est un fervent amateur d’œuvres classiques moldues, que ce soit en lecture, peinture ou musique ★ tout comme ses trois frères cadets, Gautier convoite avec ardeur la place d'héritier du duché d'Aquitaine ★ Gautier est particulièrement proche de sa mère ★ extrêmement scolaire, Gautier est un élève excellent ★ il est passionné de potions et aime beaucoup faire de nouvelles expériences dans cette matière ★ sous ses airs de coq fier qui se pavane, Gautier est un garçon sensible et humain ★ il a choisi le cursus social et politique à la fois pour suivre les traces de son père mais aussi pour pouvoir se tourner vers la justice magique ensuite ★ si Gautier ne semble pas être timide ou mal à l'aise en public, il parle toutefois très peu, considérant qu'il ne sert à rien de parler pour ne rien dire, ce qu'il explique par le célèbre dicton "le silence est d'or" ★ souvent très calme et posé, Gautier peut pourtant être impulsif dans ses décisions et faire ainsi les plus mauvais choix qui soient ★ son éducation lui a conféré les meilleures manières possibles ★ à Beauxbâtons, Gautier agace plus d'un de ses camarades avec son côté si parfait ★ il cache pourtant bien son jeu puisqu'il est extrêmement fourbe et son ambition le pousse à faire les pires crasses ★ c'est un occlumens très doué et étonnamment, lui qui est si égocentrique ne souffre pas de devoir garder ce don pour lui ★ si Gautier peut faire preuve d'une grande maturité, il lui arrive d'être aussi inconscient qu'un enfant de dix ans ★ membre de l'atelier de peinture, ce qu'il tente de garder le plus secret possible car honteux de pratiquer une telle activité ★ royaliste par défaut, les opinions de sa famille l'ont toujours beaucoup influencé, en réalité, il ne sait pas vraiment où il en est et reste mitigé sur la question politique ★ son père est Ministre des Richesses du royaume mais il gère également les finances personnelles du roi et de sa famille ★ Gautier a une réputation de tombeur de ses dames, pour autant, il ne compte aucune relation sérieuse à son actif ★ c'est un rat de bibliothèque qui ne s'en cache pas ★ c'est l'un des seuls à savoir que Capucine Veuilles est sa demi-sœur ★ il aimerait pouvoir parler avec elle mais il voit qu'elle ne semble pas être au courant ★ contrairement à ce que l'on pourrait penser, Gautier n'éprouve pas de rancœur vis-à-vis de Capucine et il ne se sent pas non plus effrayé par le fait qu'elle pourrait être choisie comme héritière, il lui est déjà arrivé de souhaiter cela, ce qui lui enlèverait un poids considérable ★ Gautier éprouve un profond respect pour la famille royale et une certaine admiration pour le dauphin de France, Marien Leblois ★ peu ordonné, Gautier est cependant très tatillon en ce qui concerne sa baguette à laquelle il tient comme à la prunelle de ses yeux ★ il n'aime pas particulièrement les animaux, il possède uniquement une souris blanche qu'il a appelée Lili, ce qui provoque d'éternelles moqueries de la part de ses frères ★ Gautier n'est pas du genre à se confier, ce qui explique qu'il ait peu de véritables amis ★ il est souvent impassible, son éducation l'a conditionné à ne rien laisser paraître de ses sentiments ★ pendant longtemps, Gautier a eu un pincement au cœur chaque fois qu'il apercevait Églantine Leblois, fille aînée du roi, désormais, il se rend compte qu'elle n'a jamais été la seule fille sur terre ★ bien qu'en apparences méprisable, l'aîné des La Jouvence est en fait généreux et fait, plus souvent dans l'ombre, de véritables bonnes actions dignes d'un noble ★ tout le monde a été étonné de voir Gautier rejoindre l'équipe de quidditch de son écrin, son image de futur duc raffiné n'allait pas de paire avec la violence dont il peut être question au quidditch ★ le jeune homme ne pratique ce sport que pour une seule raison : le vol, ce qui fait de lui un poursuiveur assez médiocre, ce dont il se fiche royalement, du moment qu'il puisse passer quelques heures à méditer dans les airs ★ il n'a jamais fait partie d'une obédience et cela lui convient très bien, Gautier n'a pas un esprit collectif aussi développé que ça ★ rejoindre Beauxbâtons à chaque rentrée est devenu pour lui une sorte de libération, l'année scolaire lui permettant d'échapper un peu au protocole sévère mis en place chez les La Jouvence, Gautier éprouve une certaine nostalgie à l'idée d'en être à sa dernière année d'étude ★ il se sent inutile et invisible au sein de la maison familiale, se noyant dans la masse de monde qui va et vient dans la demeure des La Jouvence, il se sent également évincé par ses autres frères ★ malgré une compétition indéniable entre eux, Gautier aime beaucoup ses frères et même s'ils se disputent constamment, tout en se faisant des coups bas, il tient à eux et irait jusqu'à donner sa vie pour eux ★ Gautier est un grand romantique et il appréhende le jour où ses parents lui choisiront une épouse, bien qu'il ne soit jamais tombé amoureux, le jeune homme croit au grand amour ★ pour autant, rien n'empêche Gautier d'avoir des conquêtes qui ne sont pas de vulgaires coups d'un soir, il éprouve pour ces filles une véritable affection et n'a jamais couché avec une fille au hasard ★ son charisme et son charme font de lui un des garçons les plus appréciés des filles et des professeurs ★ Gautier est un garçon paradoxal et difficile à cerner, ce que personne n'a réussi à faire jusqu'ici.

PSEUDO / PRÉNOM:  Tainted love (lucie). ÂGE: on ne demande pas ce genre de chose à une dame, nan mais oh !    PRÉSENCE : 3 ou 4 / 7 jours. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM: une admin sadique et cruelle m'a forcée à m'inscrire    COMMENTAIRE(S): je suis faible.    AVATAR: Dylan O'Brien    MOT DE LA FIN: une partouze, ça vous tente ?   

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La chose, minuscule dans son petit couffin, ne cessait de gesticuler et de pousser des cris aigus. Les deux aînés ne cessaient d'être intrigués à chaque nouvelle réaction du nourrisson. Ils étaient sur la pointe des pieds afin de mieux voir la créature que leur mère chouchoutait tant depuis quelques jours. Le plus jeune, trois ans, finit par se lasser du spectacle qui devenait ennuyeux à la longue, mais Gautier, l'aîné, ne pouvait s'empêcher de contempler le petit être qui dormait paisiblement. Il n'avait que quatre ans mais déjà il comprenait qui était ce bébé et ce que sa naissance impliquait. Un nouveau frère, un nouveau camarade de jeu, un nouveau membre de la famille. Une épée en plastique à la main, Gautier faisait le garde devant le couffin de son petit frère, tel un véritable chevalier, tout en vérifiant à intervalles réguliers si le petit était toujours là, comme s'il avait peur qu'il ne disparaisse soudainement. Alors qu'il continuait son tour de garde, Gautier fut surpris par sa mère, qui s'accroupit face à lui.
« Alors, petit soldat, tu gardes la forteresse de ton frère ? » ce à quoi Gautier répondit en hochant la tête vigoureusement et en montrant son épée. Sa mère rit doucement avant de lui caresser les cheveux. « Mais tu n'as pas peur des monstres qui pourraient attaquer ? » Gautier secoua la tête. « Et des fantômes ? » l'enfant secoua à nouveau sa petite tête brune. Sa mère releva les sourcils. « Tu es encore plus courageux que je ne le pensais ! » cette simple phrase illumina le visage de son fils aîné, visiblement très flatté par le compliment de sa mère. Sans qu'elle ne s'y attende, Gautier se leva et alla lui coller un baiser sonore sur la joue. Elle éclata de rire avant de l'enlacer et de lui coller à son tour, des baisers sur tout son visage. Sans qu'ils ne s'en aperçoivent, des pas lourds s'étaient approchés d'eux. « Pénélope, que fais-tu enfin ? Relève-toi et montre l'exemple à notre fils ! » La comtesse de Boisbleau obéit aussitôt à son mari. Elle se redressa, lissa sa jupe avant de se pencher vers Gautier, qui ne comprenait absolument pas ce qui venait de se produire. Elle passa ses mains sous ses aisselles avant de le relever d'un coup sec. Une fois posé sur ses pieds, Pénélope de Boisbleau épousseta son fils, passa délicatement la main dans ses cheveux pour le recoiffer et replaça doucement ses vêtements. Alors qu'elle se redressait, tournant le dos à son mari, elle entendit celui-ci tourner les talons en marmonnant. Elle se pencha à nouveau vers Gautier pour lui coller un baiser sur la joue. Puis elle lui murmura à l'oreille : « Ne change pas, mon petit, reste aussi vivace et innocent qu'aujourd'hui. » et elle lui adressa un clin d’œil complice, auquel Gautier tenta de répondre, en vain, incapable de cligner d'un seul œil.

Sachant pertinemment qu'il était tard, Gautier descendit le plus discrètement possible ce soir-là. Il entendit la voix grave de son père résonner dans le salon et, sans trop savoir pourquoi, il se dirigea dans cette direction. La porte était fermée mais son œil s’accommodait parfaitement au trou de la serrure. Son père était debout, à faire les cent pas, tandis que sa mère était assise, extrêmement droite, sur un des canapés brodés. Elle avait le regard fixé sur les pieds de son mari qui continuait à gronder tout en tournant en rond. « A quoi pensais-tu, enfin ? Maintenant, il va s'imaginer que trainer par terre est normal et convenable ! Comment veux-tu qu'il devienne un duc respectable si tu lui montres ce genre de comportement ? » La comtesse reste silencieuse, n'écoutant que d'une oreille le discours de son mari. Lorsqu'il s'arrêta face à elle, elle sut qu'elle devait lui répondre. « Ce n'est qu'un enfant, il n'a que quatre ans ! Il aura tout le temps adulte de se plier aux conventions... » ; « Mais enfin, Pénélope, est-ce que tu t'entends parler ? L'éducation d'un duc commence dès son plus jeune âge ! Si tu voulais qu'il vive une vraie enfance, il ne fallait pas épouser un La Jouvence, ma chère ! » Son épouse leva les yeux au ciel tant elle était habituée à cet argument. A chaque querelle, son époux trouvait toujours le moyen de caser ce genre de phrase assassine. « Nous n'allons pas revenir sur ce sujet ! Tu sais très bien que je suis heureuse de t'avoir épousée, maintenant si tu ne peux pas le supporter, eh bien tant pis pour toi car ça ne changera pas ! »
Gautier ne comprit plus réellement de quoi il était question, alors il fit demi-tour, passa par la vaste cuisine de la demeure pour prendre un verre d'eau, puis il remonta à pas feutrés dans sa chambre. S'il n'avait pas tout compris de la conversation qu'il venait de surprendre, il savait pertinemment que c'était de lui dont il était question. Il avait remarqué, depuis quelques temps, que le comportement de son père était tourné vers son cadet, qui répondait à toutes ses exigences. Gautier quant à lui, se sentait bien mieux avec sa mère, qui aimait jouer et s'amuser avec lui. A tel point, qu'il ne la quittait plus, toujours collé dans ses jupons.

« S'il te plait, sors de ma tête... » Gautier, à genoux, implorait sa mère du regard. Cette dernière ne semblait pas se réjouir de ce qu'elle était en train de faire, pour autant, elle continuait de pointer sa baguette vers son fils dont le visage se tordait de douleur. La comtesse de Boisbleau ferma les yeux, horrifiée par la souffrance qu'elle faisait subir à son fils aîné. Ce simple geste des paupières fit légèrement baisser l'emprise qu'elle avait sur Gautier qui en profita pour se saisir la tête en criant : « Arrête ! S'il te plait, arrête ! » mais elle n'en fit rien.

Dans la tête de Gautier défilaient des images lointaines que sa mère épluchait minutieusement. Il se revit, plus jeune, la main accrochée à celle de sa mère. En face, il voyait le même schéma : une femme aux vêtements moins classieux que ceux de la comtesse, avec, pendue à sa main, une petite fille à la chevelure rousse flamboyante. Celle-ci souriait de toutes ses dents, ou du moins, de ce qu'il lui en restait tandis que Gautier se contentait d'étirer les lèvres timidement, tous deux insouciants face à la scène qui se déroulait à côté d'eux. « Je sais ce que vous avez fait. Ne vous fatiguez pas à nier quoique ce soit. » L'épouse du Duc tenta de jeter un regard méprisant vers la petite fille mais en la voyant, elle perdit sa dureté. La femme en face d'elle afficha une mine étrange, dont il ne ressortait rien d'autre que de la tristesse et de la gêne. Dans un mouvement de protection, elle serra la main de sa fille un peu plus fort mais la fillette ne remarqua rien. Gautier, de son côté, sentit vaguement de la tension chez sa mère mais il ne s'y attarda pas et continua de regarder la petite rousse, imperturbable. Elle aussi, elle le fixait et voyant qu'il ne cillait pas, elle commença à lui faire des grimaces. D'abord outré, Gautier commença à rire de bon cœur en voyant de quelle manière sa nouvelle copine pouvait déformer son visage. Les deux enfants étaient totalement à l'écart du conflit qui se tramait entre leurs deux mères, comme si un mur invisible les séparaient du monde des adultes. Le jeune garçon ne remarqua même pas le ton incroyablement froid que sa mère employait, elle qui était, d'ordinaire, si calme et si douce. « Ne vous avisez surtout pas d'en parler. Ni à mon époux, ni à personne d'autre. Et restez loin de ma famille. Pour toujours. »

Le souvenir s'arrêta là, Gautier comprenant alors quelle était la clé de tous ces exercices éprouvants. Huit ans et déjà en train de se former à l'art compliqué et délicat de l'occlumencie. Sa mère l'avait amadoué en lui expliquant qu'il s'agissait d'un jeu, que ça allait être amusant et qu'ensuite, cela deviendrait leur secret, à tous les deux. « Pourquoi tu fais ça ? » cette question attrista la comtesse qui s'agenouilla en face de son fils, sa baguette désormais baissée. Elle approcha sa main pour lui caresser le bras mais aussitôt, il s'éloigna, encore trop secoué par ce qu'il venait de vivre. Ce geste eut l'effet d'une gifle pour Pénélope de Boisbleau qui laissa échapper un soupir de désespoir. « Ne m'en veux pas, mon grand. Il faut que nous continuions. Ce que tu as vu, ce jour là, ne doit pas être révélé. C'est un horrible secret qu'il faut garder. » Gautier ne sembla pas comprendre. Il ne posa cependant aucune question, alors sa mère continua. « Tu comprendras tout cela plus tard. Et tu sauras pourquoi il fallait faire ça. » le petit garçon s'était calmé et son comportement s'était adouci, c'est pourquoi, sa mère put lui caresser délicatement la joue. Puis, elle se leva avant de lui tendre une main pour l'aider à en faire de même, à contre cœur, son fils s'en saisit. « Allez, prépare-toi. » fit sa mère en armant sa baguette vers lui tandis qu'il la regardait de la manière la plus déterminée qui soit.

« Les garçons, on ne va pas tarder à passer à table. » Les quatre, assis sur le divan, échangèrent des regards soupçonneux et soudainement, ils se levèrent d'un même geste. Gautier en profita pour pousser légèrement l'un d'entre eux qui retomba sur le canapé. Les deux autres commencèrent à courir vers le couloir. Ils avaient beau être grands et nobles avec une éducation irréprochables, une part d'enfance continuait à subsister chez chacun d'eux et se retrouver tous les quatre ensemble menait à chaque fois à la même chose : les transformer en un groupe de gamins. La course se poursuivit et lorsqu'ils atteignirent les escaliers, Gautier parvint à prendre l'avantage en glissant le long de la rampe. L'un de ses cadets l'imita tandis que l'autre avait choisi de descendre les escaliers en courant. Arrivé en bas avec un retard irrécupérable, il protesta et cria à l'injustice. Ce qui n'arrêta pas les deux autres. Ils slalomèrent entre les meubles anciens et les couloirs, jusqu'à ce que, dans un virage un peu critique, Gautier ne perde l'avantage. Son cadet en profita pour lui passer devant et quelques mètres plus loin, il se stoppa net pour entrer dans la salle à manger. Il se redressa, arrangea sa tenue et sa coiffure et afficha une mine sérieuse. Gautier en fit de même et lorsque les deux derniers entrèrent, ils avaient exactement le même comportement. Leurs parents étaient déjà installés, leur père déjà servit, perdait visiblement patience. « Vous êtes en retard. » La comtesse remua sur son fauteuil, visiblement mal à l'aise. Une fois que tous furent servis, le patriarche entra dans le vif du sujet sans prendre de gants. « Vous êtes assez âgés maintenant pour savoir que le duché d'Aquitaine doit avoir un héritier. Non pas quatre, mais un seul. » Il y eut un silence pesant durant lequel les quatre frères n'osèrent pas se regarder dans les yeux. Seul le bruit des couverts sur les assiettes de porcelaine brisait ce silence insoutenable. La comtesse ne pouvait détacher son regard de son époux, désapprouvant visiblement la situation. Le duc s'essuya la bouche et prit une gorgée du vin qui reposait dans son large verre. « C'est bien évidemment à moi de choisir lequel de vous sera mon héritier officiel. » Gautier regardait désormais son père, tout en portant sa fourchette jusqu'à sa bouche. Une seule pensée lui venait en tête : ça devrait être moi. Son père sembla entendre ses pensées puisqu'il continua son discours : « La logique voudrait que ce soit toi, Gautier, mon fils aîné, qui reprenne la succession. Cependant, je tiens à ce que chacun d'entre vous puisse prétendre au titre de duc d'Aquitaine. »

« Vous savez ce qu'il essaye de faire n'est-ce pas ? » Les trois cadets se jetèrent des regards interrogateurs. Bien sur que chacun savait ce que leur père tentait de mettre en place. Une compétition, un jeu. Et Gautier n'avait pas vraiment l'intention de prendre part à cela. « Et alors ? » demanda l'un d'eux. Gautier ne s'était pas attendu à une telle réaction. Il pensait qu'ils allaient comprendre, être d'accord avec lui. « Alors vous avez vraiment envie que l'on s'affronte tous les quatre ? » Le deuxième plus âgé pouffa. « Et alors ? » répéta-t-il. « C'est ce qu'on a toujours fait, depuis qu'on est tout petits. C'est quoi ton soucis ? Tu as peur de te faire battre ? » Gautier releva les sourcils tout en secouant la tête. « Ne dis pas n'importe quoi. Cette fois, ça ne sera pas comme lorsqu'on était petits. » Nouveau gloussement de la part de son cadet. « C'est une menace ? » Gautier secoua la tête exaspéré. Il ne comprenait pas. Ni lui, ni les deux autres. L'aîné savait que cette annonce lors du diner était un test, un piège. Leur père voulait voir lequel tenait le plus au duché, il voulait en voir un se démarquer des autres, pouvoir choisir lequel serait son préféré. Car c'était exactement ça l'enjeu : celui qui obtiendrait le plus les grâces du duc La Jouvence monterait en haut de sa liste et obtiendrait la récompense suprême. Non pas l'amour d'un père mais le pouvoir sur toute une région et pas n'importe laquelle : l'Aquitaine. Bien sûr que cette course au sommet avait des bons côtés, des aspects attirants et Gautier tout autant que ses frères souhaitait obtenir la place de duc. Seulement sa naïveté et son côté fleur bleue le poussaient à croire que l'amour fraternel était plus fort que ça, qu'aucun des fils La Jouvence ne s'affronteraient pour une chose aussi éphémère que le pouvoir. Et la conversation qu'il avait actuellement lui faisait ouvrir les yeux : il était le seul à aimer ses frères au point de laisser tomber le duché, le statut de duc, l'argent et l'héritage tout entier. « Que veux-tu qu'on fasse exactement ? Qu'attends-tu de nous Gautier ? » ; « Je ne sais pas, on pourrait tous refuser ? Dire non à notre père et lui montrer que nous sommes frères avant d'être des candidats pour le duché. » Décidément, le second de la fratrie trouvait les propos de son aîné très drôles, il laissa à nouveau échapper un rire moqueur. « Ca ne mènerait à rien. Il nous renierait, nous chasserait et trouverait une autre personne pour prendre la succession en un claquement de doigts. » Gautier fut forcé d'admettre qu'il avait raison. Leur père ne serait pas vraiment affecté par ce refus, cette sorte de rébellion de la part de ses fils. En revanche, leur mère en serait très attristée et à y réfléchir, c'était la dernière chose au monde que souhaitait Gautier. « Laissez tomber. Affrontons nous comme nous l'avons toujours fait, de toute façon, c'est bien ce que notre père attend de nous... » Il y eut un silence, ce qui devenait une habitude chez les La Jouvence ces derniers temps. Les quatre frères se jetèrent des regards en coin, chacun réfléchissant visiblement à la situation dans laquelle ils étaient dès à présent. Puis l'un d'entre eux attrapa un édredon avant d'en frapper un autre. « Ben quoi ? Autant s'entraîner dès maintenant non ? » Une bataille éclata. Malgré les éclats de rire et la bonne entente qu'il y avait, Gautier ne put s'empêcher de penser que plus jamais les choses ne seraient comme avant, que peut-être plus jamais il ne ferait de bataille de la sorte avec ses frères. Et que désormais, il fallait qu'un seul ne reste, qu'un seul ne parvienne à plaire suffisamment au patriarche, et puisque ses cadets l'avaient décidé ainsi, Gautier allait jouer le jeu lui aussi, tout en sachant qu'il s'agissait de tout sauf d'un jeu.