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 Goodness is selfish. (Nolan)

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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Églantine Leblois
Églantine Leblois
◗ HIBOUX : 63 ◗ REVELATEUR : Goodness is selfish. (Nolan) Tumblr_ll85fjanJV1qk7gloo1_500
◗ PSEUDO : Minie. (Jennifer) ◗ CREDITS : Minie, Tonsofgifs
◗ SANG : Sang-bleu, membre de la famille royale, Princesse du Sang de France et troisième dans l'ordre de succession pour le trône.

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MessageSujet: Goodness is selfish. (Nolan)   Goodness is selfish. (Nolan) EmptyVen 18 Avr - 17:22

Je sortais de la chambre de mon oncle. Silencieuse, impassible. L'atmosphère y était pesante. L'était sûrement même toujours lorsqu'on en sortait et plusieurs mètres à la ronde. Des gardes. Beaucoup de gardes et un accès strictement réservé aux membres de la famille Royale. Personne d'autre. Aucune exception. Le silence régnait en maître dans l'aile où se trouvait mon oncle, mais le brouhaha revenait dès qu'on en sortait. Les journalistes étaient à l'affût, traquant la moindre information, alpaguant la moindre personne susceptible d'avoir vu le Roi, de connaître son état. La moindre personne pouvant leur donner de quoi souiller leurs parchemins d'encre. Mais rien. Bien-sûr, personne ne parlait. Surtout pas moi. Ces vautours cernaient toutes les entrées. Je le savais, j'y étais habituée. L'attentat était récent, mais de nombreuses fois déjà je m'étais rendu ici visiter mon oncle. Et leur acharnement m’écœurait, tout comme le regard avec lequel ils me fixaient, même les mots avec lesquels ils m'interpellaient. N'avaient-ils à ce point aucun respect pour la famille Royale pour faire preuve d'une telle impolitesse ? C'est indéniablement ce à quoi je songeais.

Je marchais, lentement, silencieusement, à tel point que je pouvais presque entendre le bruit du tissu de ma longue robe frôler le sol. A mes côtés se trouvait ma dame de compagnie, celle qui bien évidemment m'accompagnait à chaque déplacement. Pourtant, voilà présentement que nos chemins se séparaient. Ou plutôt que je lui ordonnais de me laisser seule, après qu'elle est pour moi frappé trois coups à la porte d'une chambre. Pas de réponses, pourtant j'entrais tout de même. Était-ce la première fois que je me rendais ici ? Oui, mais voilà plusieurs jours déjà que j'hésitais à le faire. Plusieurs fois déjà que j'étais passée là, sans toutefois oser franchir le seuil de la porte, mais en ne manquant pas de me renseigner sur l'état du patient qui s'y trouvait. Était-il précieux à mes yeux au point de me soucier à ce point de sa personne ? Non, mais il figurait sur la liste des blessés les plus graves, ainsi il était de mon devoir de me préoccuper de ceux qui avaient perdu beaucoup dans une bataille qui pourtant n'était pas la leur. De ceux qui avaient perdu beaucoup oui et qui avaient perdu à notre place, pour nous. Sûrement même par notre faute. Étais-je reconnaissante pour cela ? Bien-sûr mais, sûrement pas autant qu'il le faudrait. Sûrement pas autant que la Princesse du Sang de France le devrait. Car, allais-je voir chaque blessé, chaque homme qui pour la famille royale avait risqué sa vie ? Non. Et pourtant j'étais tout de même là. Bonté égoïste, les inconnus ne m'intéressaient guère, mais ce garçon n'était pas n'importe qui. N'était pas comme tous ces hommes inconnus à mes yeux. Non, de lui je voulais quelque chose. De lui j'obtiendrais quelque chose et s'il fallait que je face preuve de générosité pour cela, soit. Qu'il en soit ainsi. Je le ferais. Et pas pour le bien de la couronne. Non, pour mon propre bien, quand bien même arriverais-je sûrement à lui faire croire le contraire. Ou plutôt à me faire confiance au point que cela puisse lui sembler censé.

Confiante, je l'avais toujours été. Est-il simplement possible de vivre sans quelconque confiance en sa propre personne ? Je ne le pense pas. Exister sans ambition n'est que survivre et peut-être cela plaît-il aux peuple français, comme à certains membres de la famille Royale, mais pas à moi. Et sûrement est-ce cette passivité qui les conduira à leur perte. Sûrement est-ce cette dernière qui sera l'arme avec laquelle je les achèverais. Pauvre gens. Leur naïveté me faisait de la peine et j'avais presque des remords à blesser ces personnes déjà à terre. A terre oui, car quand bien même le sang qui coule dans leurs veines fait-il d'eux des individus aussi essentiels et prestigieux que moi, quand bien même est-ce la manière dont le peuple les voit, mes yeux à moi ne me mentent pas. Mes pupilles les scrutes, les observes et me révèle chaque faiblesse, me disent où frapper, m'indique l'endroit sur lequel il faut appuyer pour que cela face mal. Je ne triche pas, n'ai jamais triché. Ni avec moi-même, ni avec les autres et sûrement est-ce pour cette raison que les remparts de mon âme sont si solides, tellement solides qu'à ce jour même les plus puissants en ce monde n'ont réussis à les briser.

Et voilà que depuis une poignée de seconde j'étais dans cette chambre, droite, à fixer ce corps à l'apparence inerte que seule la respiration trahissait. Et je décidais finalement d'avancer, de m'approcher. Un sourire dessinait mes lèvres alors que les secondes s'écoulaient. Un sourire satisfait, loin de laisser penser à une quelconque pitié. « Voilà ce qu'apporte une attache avec le Dauphin de France mon cher Nolan. Sévices et discrédit. » Laissais-je échapper d'entre mes lèvres d'une voix faible, tout en laissant ma main se poser sur l'avant bras du malade à l'apparence toujours endormie.


Dernière édition par Églantine Leblois le Ven 6 Juin - 15:33, édité 1 fois
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Nolan B. Le Floch
Nolan B. Le Floch
◗ HIBOUX : 593 ◗ REVELATEUR : Goodness is selfish. (Nolan) Tumblr_mxedkoZcOS1sygpo2o1_500
◗ PSEUDO : styxx (audrey) ◗ CREDITS : (c) serleena
◗ SANG : sang-pur, breton, comte de Cornouailles depuis peu, habite un domaine bien trop grand pour lui.
◗ PENSINE : Est extrêmement doué pour le duel et l'escrime, ce qui lui a permis d'être le chef de l'obédience des onze.

CARTE CHOCOGRENOUILLE
◗ LIENS:

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MessageSujet: Re: Goodness is selfish. (Nolan)   Goodness is selfish. (Nolan) EmptyVen 9 Mai - 11:43

Il y avait eu des complications. Trop téméraire, j'avais quitté ce lit d'hôpital bien trop tôt, si bien que ma première sortie avait été précipitée. N'en pouvant déjà plus de rester entre ces murs, anéanti par l'idée que je ne pourrai peut-être plus marcher normalement, j'avais voulu montrer que j'étais parfaitement apte à retourner à Beauxbâtons et à reprendre une vie tout à fait normale. ERREUR. La journée que j'avais passée là bas avait été quelque peu mouvementée. Comploter contre Diane Deulceux était bien plus fatiguant qu'il n'y paraissait, et ces intrigues avaient eu raison de moi. Plus tard, j'avais rencontré Anne de Lancastre aux aux écuries et cela n'avait pas été de tout repos non plus. J'étais rentré épuisé, les jambes douloureuses, même en restant appuyé sur ma canne je n'avais pas été fichu de me déplacer correctement. Je me sentais vieux avant l'heure. Dans ma tête, cela ne pouvait pas arriver avant très longtemps. J'avais encore la vie devant moi et je comptais bien continuer à m'adonner à l'escrime et au duel. Mon coup de fleuret et mon agilité avaient fait ma renommée au sein de l'Académie et m'imaginer un seul instant que je ne puisse plus exercer mon art était un réel déchirement. Il me faudrait réapprendre à vivre sans cela, peut-être même que ma place au sein des Onze allait être compromise. J'imaginais la catin Deulceux en prendre la tête, s'asseoir à mon siège avec son sourire chafouin, bouffie de fatuité, calife à la place du calife. Plus que me chiffoner, cette vision suffisait à me remplir d'une rage sans nom. C'était sûr, Marien n'allait pas rester passif. Il ne la laisserait pas faire. J'osais croire qu'entre elle et moi, il me choisirait moi, même si j'étais estropié à vie. Il ne pouvait pas m'abandonner. Impossible. Pourtant, j'en doutais. Diane finissait par tout empoisonner, détruire tout ce qu'elle touchait. Lorsqu'elle s'approchait, il n'y avait plus qu'à prier pour qu'elle ne s'immisce jamais, car sinon, c'était foutu, son venin ayant raison de la plus solide des relations. N'avait-elle pas réussi à s'immiscer entre Marien et moi alors que notre amitié était vieille comme le monde –  au demeurant plus vieille encore que celle qui unissait le Dauphin à la belge. Garce. Elle n'était ni plus ni moins que de la vermine, de la même trempe que celle qui se glissait dans les murs et les charpentes et qui faisaient tomber les maisons. Elle pourrissait tout jusqu'à la moëlle et une fois qu'elle avait fini son oeuvre, tout était à jeter, plus rien ne restait, sinon que des moignons pourris par la gangrène et par les vers. À mes yeux, elle ne méritait même pas d'être dans mon obédience d'ailleurs si ça ne tenait qu'à moi elle n'y aurait jamais foutu les pieds. Je ne supportais pas l'idée que cette sorcière puisse m'être supérieure par le sang et par la place que sa famille occupait dans la monarchie. Je n'avais beau être qu'un petit compte, un peu trop pédant pour son propre bien, il n'en demeurait pas moins que les Leblois m'avaient quasiment adopté – Marien me voyait comme le frère qu'il n'avait jamais eu, et Hortense me considérait comme un grand frère protecteur, un peu trop sans doute. Les Leblois avaient été ma seule famille pendant toutes ces années, ils avaient su combler ce vide affectif qui me comblait de l'intérieur en raison de mes parents indignes qui avaient démissionné de leur rôle bien trop tôt. La seule consolation que je pouvais avoir, c'était de me dire qu'il faudrait bien plus que Diane Deulceux pour m'enlever tout ça.  

Toutes ces frustrations avaient eu raison de moi et j'avais fini par m'assoupir, malgré le lit inconfortable dans lequel j'étais allongé. J'enrageais de devoir rester à l'hôpital pour une durée indéterminée, obligé de louper le tournoi qui s'annonçait. Je me faisais une joie d'y participer, mais on m'avait bien fait comprendre que c'était impossible, que je devais rester tranquille tant que je ne serai pas entièrement remis de mes blessures. Selon les docteurs, ma guérison pouvait s'avérer très longue, encore plus longue si je ne respectais pas mes consignes. J'aurai beau tempêter, faire jouer de mes relations pour sortir d'ici le plus vite possible, rien n'y fera, ils étaient à la fois intraitables et incorruptibles: plus d'activités physiques jusqu'à nouvel ordre. Je n'osais pas imaginer le carnage que ça allait être lorsque j'allais reprendre l'entraînement. Tous ces mois passés sans rien faire, dans l'oisiveté la plus totale allaient être d'autant plus difficiles à rattraper. Dès lors, je n'aurai plus qu'à espérer que je n'avais pas totalement perdu la main. Et encore. J'avais été fauché en pleine jeunesse et maintenant je n'étais plus qu'un boîteux, brisé de partout. Pour autant je ne regrettais pas ma folie, je ne le regretterai jamais. J'avais toujours su que protéger Melian de ce pan de mur qui s'effondrait était la meilleure chose à faire. J'avais fait le bon choix. Si je ne l'avais pas fait, si j'avais poursuivi ma course sans me rendre compte que j'avais laissé la jeune femme derrière moi, je l'aurais sans doute regretté toute ma vie. Ma conscience aurait porté le poids de mes remords jusqu'à mon dernier souffle. Je n'avais même pas eu besoin de réfléchir, d'hésiter, j'avais agi sous l'effet d'une impulsion, dictée par l'amour que je ressentais pour elle. Désormais, je porterais les stigmates de mon acte héroïque, avec une leçon en prime: il y avait toujours un prix à payer pour chaque acte de bravoure. La beauté de Melian était intacte, hormis quelques égratinures, quant à moi, j'avais sans doute perdu  l'usage de mes jambes pendant un certain temps. J'ignorais encore ce que j'allais devenir. Melian voudrait-elle encore de moi sachant ce que je suis devenu? N'aurait-elle pas honte d'être avec un boiteux? Préférerait-elle quelqu'un d'autre plutôt que ce petit comte brisé en mille morceaux dans un lit d'hôpital? Si elle devait s'en aller, soit, je n'aurai pas d'autre choix à part l'accepter, même si cela me fendait le coeur rien que d'y penser. À tout bien réfléchir, peut-être que mes blessures compromettaient mon avenir dans la monarchie française, avenir qui s'annonçait pourtant brillant. Entre l'amour et le pouvoir, inconsciemment, j'avais choisi l'amour. Ce choix inconscient était révélateur. Peut-être que dans le fond, je ne souhaitais pas particulièrement que Marien accède au trône. Car si cela devait arriver, je savais pertinemment quel destin m'attendait. Il était évident que je deviendrais son bras droit. À vingt deux ans, je me retrouverais avec de lourdes responsabilités sur les épaules et je n'étais pas certain d'être prêt pour cela. En réalité, je n'avais jamais eu le temps de me préparer à cette éventualité. C'était quelque chose qui allait me tomber dessus sans prévenir, et voir le roi dans un état plus qu'incertain ne faisait que renforcer l'imminence de tout cela. Plus que jamais, mon destin s'approchait à très grands pas, je n'aurais pas d'autres choix que de l'accepter avec tout ce que cela implique.

Je ne dormais plus. Le sommeil était impossible à trouver avec toutes ces pensées qui me taraudaient. J'avais l'esprit en ébullition, à un tel point que je doutais de pouvoir me reposer complètement. Pour cela, il faudrait au moins que je ne sois plus capable de penser mais ce n'était malheureusement pas à l'ordre du jour. Cela étant, rien ne m'empêchait de faire semblant de m'être assoupi. Aujourd'hui je n'étais pas d'humeur sociable, à dire vrai, s'il me fallait être honnête, je n'avais envie de voir personne. Quoi de mieux que de faire semblant de dormir, dans de telles conditions? Les infirmières n'y verraient que du feu. Si visite il y avait, elles n'auront qu'à dire que je me reposais et qu'ils pourront passer plus tard. Aussitôt que cette pensée m'eut effleuré l'esprit, je crus entendre le grincement d'une porte non loin de moi. Allongé dans mon lit d'hôpital, je me crispai. De toutes mes forces, je priais pour que cette personne – peu importe qui c'était – s'en aille. Je ne voulais pas qu'ils me voient dans un état aussi pitoyable. Je ne voulais pas me montrer aussi faible. Moins on me verrait ainsi et mieux ce serait. Je sentis la personne s'approcher de mon lit. Ne surtout pas ouvrir les yeux. Rester impassible. Cela était impossible, en fin de compte, d'autant plus que le parfum de cette femme – j'étais certain qu'il s'agissait d'une demoiselle – emplissait toute la pièce, chatouillait mon odorat. Ce parfum, je savais à qui il appartenait, je saurais le reconnaître entre mille. Eglantine Leblois. Que faisait-elle dans ma chambre alors qu'elle ne me portait pas spécialement dans son coeur? En fait, je savais très bien ce qu'elle était venue faire. Elle était venue contempler mes restes, elle était venue se repaître de mon état précaire. Pour elle, ça devait être jouissif de voir un ennemi presque à terre. Va t'en, démon. Elle ne semblait pas obéir à mes injonctions silencieuses, en réalité, elle se rapprochait encore. Elle était toute proche maintenant, je pouvais ressentir sa présence. Puis, le son de sa voix déchira le silence qui nous enveloppait. « Voilà ce qu'apporte une attache avec le Dauphin de France mon cher Nolan. Sévices et discrédit. » Je sentis alors sa main se poser sur mon bras. J'ouvris alors les yeux, incapable de les garder fermés plus longtemps. Je tournai finalement la tête vers elle, impassible. « Je ne dormais pas. » répondis-je d'une voix rauque. « Quel dommage, tu ne pourras pas m'étouffer dans mon sommeil. » Mes lèvres se tordirent en un sourire ironique. L'inimitié qui me liait à la princesse Églantine n'était pas un secret, et si cela devait en être un, ça ne serait qu'un secret de polichinelle. « En tout cas, tu n'as pas changé, princesse. Tu es toujours aussi délicieusement maléfique. » Et voilà que ça reprenait. Je n'étais pas censé la tutoyer comme je le faisais, mais je la connaissais depuis tellement longtemps qu'il n'était plus vraiment utile de s'encombrer du protocole, d'ailleurs, je la connaissais mieux que n'importe qui pourrait l'imaginer, mais cela devait rester un secret car ni l'un ni l'autre n'en sortirions indemnes. Sans trop dramatiser, je pourrais même dire que notre réputation était en jeu.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Églantine Leblois
Églantine Leblois
◗ HIBOUX : 63 ◗ REVELATEUR : Goodness is selfish. (Nolan) Tumblr_ll85fjanJV1qk7gloo1_500
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MessageSujet: Re: Goodness is selfish. (Nolan)   Goodness is selfish. (Nolan) EmptyDim 25 Mai - 14:25

Semblait endormi, oui, parce qu'en réalité il ne l'était pas. Me doutais-je qu'il m'entendait, ou même qu'il était conscient ? Non. Il m'avait semblé si paisible, si reposé, que l'idée même qu'il puisse faire semblant ne m'avait effleurée. Et pourtant j'étais ravie, comme le démontrait ce sourire qui ornait mon visage. Sourire espiègle, comme s'il avait été ordonné par la partie la plus sombre de mon âme. Comme si cette dernière voulait qu'il est entendu ma phrase, voulait qu'entre nous le sarcasme continue à régner en maître. Et au fond, n'était-ce pas mieux ? Que diable aurais-je pu lui dire s'il n'avait daigné reprendre consciente seulement de longues minutes plus tard. Un simple bonjour, suivis de banalités ayant pour but de m'éclairer sur son état ? A quoi bon. Je savais déjà tout de lui. Et sûrement se doutait-il que je n'étais pas sans savoir. Car c'était bien connu, Églantine Leblois savait tout. Tout, sur tout le monde. Ou plutôt, tout ce qu'il n'y avait pas à savoir. Tout ce qui se devait de rester cacher, ou du moins discret. Était-ce mon titre de Princesse de France qui m'octroyait ce semblant de pouvoir ? Peut-être, ou non. La vérité était que je n'en avais que faire, que tout m'avait toujours été servis sur un plateau d'argent et que tout cela pouvait bien venir de je ne sais où, du moment que ça arrivait.

Impassible, il l'était, avant qu'à son tour il use d'ironie. Y avait-il seulement un autre moyen de communication possible entre nous ? J'en doutais. Il n'y en avait jamais eu, n'en aurait probablement jamais. Nolan et moi étions de ces personnes à ne pouvoir se supporter trop longtemps, mais qui indéniablement étaient toujours ramenés l'une vers l'autre. « Pourquoi changerais-je ? » Laissais-je alors échapper, usant d'une intonation similaire à la sienne. Oui, à quoi bon changer. Après tout, n'était-ce pas comme cela que je lui plaisais ? Que je plaisais à chaque personne en ce monde ? Les gens pouvaient bien user de maintes mots pour décrire la non-amitié qu'ils ressentaient envers ma personne, je n'étais sans savoir qu'au fond, ils adoraient me détester. La maléfique princesse de France, celle qu'on peine à cerner, celle à qui on peine trouver de bons côtés et pourtant, celle dont le nom est présent sur toutes les lèvres. « Et sois tranquille, je ne m'abaisserais à t'étouffer dans ton sommeil, Nolan. Il y a bien d'autres manières plus subtiles d'ôter la vie à quelqu'un. » Je le détaillais alors, jaugeant les dégâts, imaginant vaguement les séquelles que lui causerait l'attentat. Etait-il seulement coupable de quelque chose, à part d'avoir été présent ? Indéniablement pas et pourtant, voilà qu'il se retrouvait dans ce lit d’hôpital, incapable de se tenir sur ses deux jambes, dépendant d'autrui. « Subtiles, ou maladroites. » Marien. Saint Marien, celui que tout le monde aimait, le Dauphin de France, ce garçon faible, celui qui n'arriverait jamais à rien et pourtant, celui en qui tout le monde croyait. Je ne comprenais cet engouement que le peuple avait pour mon très cher frère, mais ce que je voyais c'est que se rapprocher de lui n'apportait rien de bon. Et surtout, ne protégeait en rien. Il n'y avait cas voir l'état dans lequel étaient ses amis les plus proches. Il n'y avait cas voir Nolan. « Mais te voir mort ne fait pas partit de mes envies, du moins pas pour le moment. » Je laissais alors mes doigts glisser le long de son avant bras, avant de rompre le contact entre nous. Mes propres mains entrelacées, je le regardais, ne le lâchait pas des yeux. Avec toujours ce même sourire aux lèvres, ce sourire qui nous allait si bien.
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