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 CHAPITRE 6 : gouvernances sorcières, systèmes et relations avec la France sorcière

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MessageSujet: CHAPITRE 6 : gouvernances sorcières, systèmes et relations avec la France sorcière   CHAPITRE 6 : gouvernances sorcières, systèmes et relations avec la France sorcière EmptyVen 14 Déc - 9:57



Gouvernances et relations internationales magiques
« l'union fait la force »
CHAPITRE 6 : gouvernances sorcières, systèmes et relations avec la France sorcière Tumblr_mcd2cdH2Od1rhmsruo1_500

«  L'union fera notre force, la division notre faiblesse. Nous ne pourrons combattre la discorde et la haine qu'en montrant une détermination tout aussi puissante, fondée sur l'amitié et la confiance. Les différences de langage et de culture ne sont rien si nous partageons les mêmes objectifs et si nous restons ouverts les uns aux autres.  »
G
ouvernances sorcières - systèmes et relations du XIe siècle à nos jours
______________ par Haldin Gobesec


Par-delà les guerres d'opinions et d'interprétations, cet ouvrage, qui se veut d'une neutralité historique exemplaire, a pour but d'enseigner une histoire des plus complètes des systèmes de gouvernements sorciers et des relations internationales magiques d'une période qui s'étend du XIe siècle à nos jours, soit le XXIe siècle. Vous trouverez dans cet ouvrage, en plus d'une compilation de cinquante années de notes et de voyages au travers le monde et l'Histoire des peuples, l'exposé clair et précis des thèses historiques et magiques qui, tout au long du temps, ont eu pour visée d'interpréter, d'expliquer les faits de l'Histoire des gouvernements sous divers angles de vues. En aucun cas l'auteur du présent ouvrage ne se réclame partisan ou détracteur de l'une ou l'autre thèse exposées.

Si la plupart des historiens de la sorcellerie et magicologues fait le choix de débuter ses études des politiques internationales sorcières à partir du XVIIe siècle, année où la Confédération internationale des sorciers décide au terme de sept semaine de discussions de voter le Code International du Secret Magique, je crois important de rappeler à mes lecteurs que la première ébauche de fédération internationale a lieu en 1336 à Brocéliande. Là fut prise par les représentants des 12 pays sorciers du Nord et du Sud la décision d'une prime alliance sorcière face à la menace moldue ; ce que le magicologue anglais Theodor Fishman appelle dans son ouvrage, Six centuries of discussion, « early stirrings of a great union » : les prémices de la grande alliance. Si la fédération magique internationale n'aura lieu d'être qu'en juin 1615, c'est bien en 1336 qu'elle est née, et qu'a débuté la Grande Marche de l'Histoire Commune, ou, pour citer le poète sorcier Langmann, le réveil de la statue de bronze.

Je souhaite remercier tout particulièrement Stéphane Amblard pour sa révision précise et ses annotations, sans lesquelles la publication de cet ouvrage aurait été impossible.  




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MessageSujet: Re: CHAPITRE 6 : gouvernances sorcières, systèmes et relations avec la France sorcière   CHAPITRE 6 : gouvernances sorcières, systèmes et relations avec la France sorcière EmptyVen 14 Déc - 9:57


L'Angleterre




Dire que l'Angleterre sorcière n'a jamais connu de Prince, comme nous le rappelle Remus Lupin (T7) est véritable. Mais cela ne veut pas dire que l'Angleterre n'a jamais connu de monarchie. Jusqu'au XIIe siècle, ce qu'on appelle couramment une anticipation du siècle des Lumières (Aufklärung), la société sorcière des Royaumes-Unis était à la fois monarchique et matriarcale: on parle alors de la Dynastie des Sullivan. Norma Winona Jane Sullivan a été la première sorcière à fonder cette lignée, arrivée au pouvoir le 17 octobre 1051. Elle était la seule héritière du défunt (et dernier) roi d'Angleterre: Edvard Sullivan. Nommer Edvard Sullivan « roi d'Angleterre » est un raccourci historique que corrigent les historiens de la magie depuis la fin du XVIIIe siècle. Avant le règne de Norma Sullivan, il n'existait pas dans l'Angleterre magique de « monarchie » mais bien un système de valeurs féodal fondé sur la base d'une gouvernance triangulaire: les sang-purs, sorte de « noblesse » telle qu'on la conçoit en France, les baguettiers (qu'on rapproche de la caste française dite « caste de la chevalerie »), et les maneres (directement emprunté au latin: manere: demeurer, qui a donné mansio: maison. L'historien et magicologue Walter Constant se sert de cette origine latine pour justifier sa thèse selon laquelle le plus bas échelon de la population, le peuple manere, accédait à la première place sur le plan du respect social, étant donné que seuls les maneres étaient amenés à « demeurer », tandis que les sang-purs se succédaient aux guerres et aux décisions économiques, et que les baguettiers vouaient leur vie et leur baguette à la protection du peuple. Jansen Haugstanwald nuancera ce propos de Constant en insistant sur le sens usuel et premier qu'avait le terme de maneres: « ceux qui possèdent des maisons », lui déléguant un statut plus familial – les sang-purs possédant des manoirs et les baguettiers vivant également dans les annexes ces derniers – que « voué à perdurer parmi les siècles d'humanité. »).

La société ne fonctionne donc pas de façon pyramidale, comme les sociétés médiévales françaises, magiques et moldues, mais bien de façon triangulaire: le statut de sang-pur, qui se transmet par la voie de la succession, n'est là que pour diviser la communauté et déléguer à une partie du peuple la tâche de la gestion de l'administration, économique et guerrière. En aucun cas le représentant de cette caste (en l'occurrence Edvard Sullivan) n'est assimilé à une religion, un dieu, et en aucun cas les membres de la caste manere ne sont au service d'une quelconque majesté. Pour ces raisons, le système triangulaire médiéval sorcier ne peut être appelé monarchie, et son représentant un roi, bien que beaucoup d'historiens fassent l'amalgame par un souci de regrettable rapidité. À la mort d'Edvard, sa seule héritière, Norma Sullivan, dont la mère était morte en couches, accède au rôle de Gestionnaire des Biens Publics et met en place un mouvement de réforme qu'on nommera en Angleterre sorcière: La Soupière. Le terme anglais « tureen » est utilisé de façon à la fois moqueuse et admirative pour symboliser cette période où une femme (d'où le terme de « soupière » moqueur ; les femmes étant habituellement assignées aux tâches ménagères et cuisinières) a opéré ce « bouillon de culture », pour employer une expression française qui sied parfaitement au mouvement, soit un siècle de réformes visant à: éduquer la population, restreindre les budgets guerriers pour favoriser les recherches magiques, notamment en médecine, ouvrir l'Angleterre magique au monde magique international. Ainsi, on cite souvent La Soupière comme prémisse au mouvement célèbre des Lumières, entamé en Europe au XVIIIe siècle sous l'influence des philosophes alliés aux gouvernements. Appréciée du peuple sorcier européen et poussée par les penseurs du XIe siècle à étendre son influence au-delà de l'Europe (une influence que beaucoup d'historiens-magicologues font correspondre à la Renaissance moldue), Norma Sullivan fonde la Dynastie des Sullivan, stipulant que son héritière de sexe féminin lui succèdera à la tête de la caste des sang-purs, et ainsi de suite pour toute la lignée féminine Sullivan. Il n'est pas inexact de rapprocher la Dynastie Sullivan du système monarchique, les réformes opérées durant cette période – dont nous ne parlerons pas en détail ici – s'accordant à ce type de gouvernance.

La Dynastie Sullivan s'éteindra en 1235, à la moitié du XIIIe siècle, lorsque Frederic Bloom-Carter détrônera Poppina Sullivan au nom de la Société des Gens de Loi et fondera le Mangenmagot, actuel gouvernement sorcier d'Angleterre.
Avec le Magenmagot nait le Conseil des Sorciers, dont Barberus Bragge sera l'un des plus éminents représentants (1269). Ce n'est qu'à l'aube du XVIIe siècle que le Conseil des Sorciers laisse sa place au Ministère de la Magie: les porte-parole des créatures magiques, notamment Gobelins et Harpies sont remerciés, et le bâtiment et ses nombreuses annexes (appelés Départements) prennent place au cœur du Londres moldu dans un espace magique sécurisé.
Voir p.55 : Du Conseil des Sorciers au Ministère de la Magie

Le Ministère de la Magie d'Angleterre est une bureaucratie fonctionnant sur la base de sept départements, dont celui de la Justice Magique, central et élémentaire puisque de nombreux départements et sous-bureaux ont pour charge de renforcer l'application des lois ainsi que leur respect. Le Ministre de la Magie, élu pour six ans par les sorciers du Magenmagot, a pour charge de coordonner le fonctionnement de la bureaucratie, et est le « chef » des organisations subalternes au Ministère mais non moins importantes, comme la Ligue de Défense contre les forces du Mal. Le peuple sorcier possède un « droit d'exclusion », c'est-à-dire la possibilité d'exiger la démission d'un Ministre, comme cela s'est vu en 1996 avec la démission forcée de Cornelius Oswald Fudge. Les sorciers du Magenmagot sont, eux, élus pour huit ans par un vote populaire (qui se fait depuis chez soi par courrier sécurisé et non aux urnes comme le système moldu), et élisent à leur tour pour trois ans un Président-sorcier à leur tête.

Depuis le 10 janvier 2006, Lorem Sanwald est Ministre de la Magie d'Angleterre sorcière, réélu à la majorité en 2012 pour six ans par l'Assemblée Constitutive du Magenmagot. Le Président-sorcier du Magenmagot, élu par l'Assemblée en 2011, est Ailbeart Forbes.

Vous trouverez en page 41 la liste des Ministres de la Magie s'étant succédé en Angleterre sorcière depuis 1679.



Relations avec la France Sorcière

Voir annexe p.455 la liste chronologiques des accords et désaccords magiques signés au long de l'Histoire par les gouvernements anglais et français.

Actuellement, les relations entre le Ministre de la Magie anglais Lorem Sanwald et le Roi de la France sorcière Géodor I sont cordiales, bien que le refus de l'Angleterre de signer de nombreux accords magiques internationaux et ses votes négatifs à plusieurs référendums européens aient quelque peu tendu l'entente entre les deux pays.

L'Angleterre sorcière étant assez éloignée du gouvernement moldu d'Anglererre, on ne s'étonne pas de ce que réside un léger mépris anglais envers le système monarchique de la France sorcière, semblable à celui de l'Angleterre moldue, dont l'Angleterre sorcière ne se préoccupe pas ou très peu.

Au niveau de l'enseignement, les écoles Poudlard et Beauxbâtons ont toujours été proches et solidaires, comme le prouvent de nombreux échanges d'étudiants entre les deux établissements. Personne n'a oublié l'attachement des Flamel à l'Angleterre, ni même qu'ils y vécurent de nombreuses années. Le couple appréciait l'Angleterre et les anglais pour leurs paysages « emprunts d'une magie silencieuse et scintillante », leur histoire « forte », leurs traditions et leurs enseignements « lumineux ».
(Nicolas Flamel, Notes, 1981, éditions du Gobelin, p.117)


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MessageSujet: Re: CHAPITRE 6 : gouvernances sorcières, systèmes et relations avec la France sorcière   CHAPITRE 6 : gouvernances sorcières, systèmes et relations avec la France sorcière EmptyVen 14 Déc - 9:58


La Norvège




Au VIe siècle, les sorciers norvégiens étaient essentiellement regroupés en de petits groupes de nomades, ne dépassant souvent guère une ou deux dizaines de personne. Ce n’est véritablement qu’à partir du VIIIe siècle, avec le début de l’âge viking, que la sorcellerie norvégienne prend des forces et s’organise.

Aujourd’hui encore, la majeure partie des sorciers norvégiens se réclament descendants des Vikings. L’usage de la magie chez les Vikings était transmis uniquement de femme à femme, aussi ce peuple fut longtemps de sang-mêlé – ce qui est particulièrement intéressant, étant donné que les norvégiens sont aujourd’hui parmi les plus attachés à la valeur du sang. Les hommes détenant le gène sorcier et sachant en faire usage étaient extrêmement mal vus dans la société. Ce n’est qu’au début du Xe siècle que les femmes Vikings ayant hérité du don de sorcellerie se décident enfin à étendre leur savoir aux hommes. Si une telle décision est prise, c’est que la campagne de christianisation entreprise à l’époque par les Moldus menace de faire tomber dans l’oubli la culture viking et tout ce qui y est assimilé. Les Vikings ne comptaient que sur eux-mêmes, sans craindre les représailles des dieux, et cette marque vieille de milliers d’années est demeurée : les sorciers russes sont pour la plupart athées.

L’organisation politique de la Norvège sorcière est plus complexe que dans la plupart des pays. Les terres sont divisées en 7 landsdeler (landsdel au singulier) et 20 fylker (fylke au singulier), qui représentent approximativement les équivalents respectifs de nos duchés et comtés depuis 1947 – on en décomptait plus du double en l’an 1000. Ce sont les assemblées saisonnières ou Thing (Varthing le printemps, Althing l’été et Leid à l’automne) qui assurent l’équilibre de chaque clan. Durant celles-ci sont prises absolument toutes les décisions relatives aux terres qu’elles recouvrent. Elles ont lieu dans chaque landsdel, ainsi, chacun d’entre eux possède ses propres lois, ses propres coutumes, et ses propres particularités. Les Thing sont présidées par un jury, où siège notamment la Godi du landsdel. Ces assemblées remontent au temps des Vikings, et les sorciers norvégiens y demeurent très attachés. Lors de l’instauration de la monarchie collégiale en 1059, on tenta d’adapter le système politique à une échelle nationale. Une telle adaptation fut d’une difficulté inouïe à mettre en place, la royauté se heurta à de nombreux obstacles, et pour finir, l’insatisfaction des landsdeler était telle que l’on abandonna bien vite le projet.

Avant le VIIIe siècle, c’était la Godi qui dirigeait de manière totalement indépendante son landsdel. Femme considérée comme des chefs de clan, possédant une grande richesse et une influence sans pareille dans les environs, son titre se transmet soit de mère en fille, soit peut se voir racheté (en cas d’absence d’héritier, ou de clin de la famille en charge de celui-ci – dans ce cas, le rachat n’est qu’une formalité, une manière d’honorer le travail ayant été réalisé pour le peuple). En 1059, le régime change donc et se transforme en monarchie collégiale. Pour y accéder, un gigantesque tournoi, réputé pour avoir coûté la vie de nombre de grands sorciers norvégiens, est organisé à la mort d’une souveraine. N’importe qui pouvant justifier descendre de cinq générations de sorciers peut y participer. Plus encore que le sang, c’est la puissance, prouvée, qui compte afin de diriger le pays. Le couronne est alors remise aux mains de la gagnante – qui devient alors reine -, et elle partage le pouvoir avec les trois femmes de son choix – qui ne pourront être modifiées durant son règne. Celles-ci deviennent les co-reines. Le pouvoir n’est donc pas transmis par le sang dans la monarchie norvégienne : cette manière de procéder est supposée éviter les complots liés à l’hérédité et laisser un assez libre accès à la royauté. Bien que la royauté ne soit là que pour assurer une certaine unité dans le pays et s’assurer du bon respect des us et coutumes norvégiens, cela n’empêcherait pas pas pour autant, selon certains théoriciens du complot*, les Godi de fomenter une chute de la royauté en place si celle-ci venait à ne point lui convenir. Selon eux, ce sont elles qui détiennent réellement le pouvoir en Norvège.
*Pour un souci évident d’anonymat, les noms ne seront pas cités ici.

En décembre 1802 a lieu une révolte parmi le peuple. Les sorciers norvégiens souffrent de leur politique uniquement ouverte aux femmes et réclament l’égalité des sexes. Tendant à démontrer la place importante qu’ils occupent dans la société, ils s’arrêtent brutalement de prendre part au système, ce qui a d’énormes répercussions, aussi bien économiques que sociales, sur la partie sorcière du pays. Les textes anciens retrouvés jusqu’ici expliquent la place particulière de la femme sorcière en Norvège de plusieurs manières : tout d’abord, c’est elle qui est à l’origine de l’expansion de la magie au sein du peuple ; ensuite, son sens de la famille est généralement supérieur à celui de l’homme, ce qui est d’une grande importance dans ce pays qui fait preuve d’un patriotisme que certains qualifieraient parfois de disproportionné. En mai 1803, la politique n’est donc officiellement plus réservée uniquement aux femmes. Néanmoins, leur ascension reste aujourd’hui encore extrêmement difficile. Un poste leur demeure néanmoins toujours inaccessible : celui de Godi (au contraire du titre de roi).



Relations avec la France Sorcière

L'aristocratie française a toujours plus ou moins méprisé la monarchie Norvégienne, en raison du système mis en place pour désigner leur reine. La France n'a en effet jamais caché son scepticisme, réfutant la théorie de supériorité physique d'un souverain sur la pureté de son sang. Quelques guerres à travers les époques ont d'ailleurs pris source dans cette divergence de conviction, telle que la bataille Blodtørstig connue pour s'être déroulée à dos de Dragons, pendant près de dix jours et neuf nuits, en 1622. Après ce conflit dévastateur, qui causa non seulement la destruction de plusieurs villes et la perte de nombreuses créatures et dragonniers, les relations entre la Norvège et France ne se réduisirent qu'au strict minimum. Une guerre froide semble néanmoins perdurer qu'encore aujourd'hui, entre quelques familles ducales françaises et la Norvège, les ducs évitant soigneusement d'organiser des mariages avec les sorciers du nord.

Pourtant, depuis le couronnement du roi français Géodor I, les relations diplomatiques entre le gouvernement norvégien et la France se sont particulièrement améliorées. La raison à ce rapprochement manifeste résulte de l'amitié fusionnelle qu'entretient Géodor I avec une co-reine norvégienne : Agnethe Nilsen. Cette relation platonique a suscité de nombreuses interrogations, et continue d'alimenter quelques rumeurs étouffées inventées de toutes pièces par des aristocrates irrémédiablement conservateurs.




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Les États-Unis




Si le célèbre Conservatoire des sorcières de Salem est soigneusement tenu à l'écart des yeux moldus, c'est avant tout pour une raison évidente de coopération nationale: la « guerre froide » qui opposa USA et URSS pendant des années persiste encore des les mentalités américaines les plus reculées des centres administratifs moldus (New York et Washington). Ces tensions n'ont jamais existé chez les sorciers américains, en excellents termes avec les russes, d'où, notamment, l'architecture du Conservatoire, hommage de qualité à l'art russe de la construction et du choix des couleurs vives. Certes, il est admis que Capton Meyer a signé le code du secret magique en même temps que le reste de la communauté internationale, cependant, les États-Unis restent à ce jour l'État sorcier le plus uni aux moldus: on pense notamment à Jack Kennedy, fils de la célèbre sorcière Rose Fitzgerald, malheureusement cracmol et 35e président des États-Unis d'Amérique. Jack Kennedy étant bien entendu au courant de l'existence de la communauté sorcière par sa mère, il privilégia tout au long de son mandat les relations entre moldus et sorciers. Il n'existe d'ailleurs pas de terme péjoratif aux États-Unis pour désigner les sans-pouvoirs: les sorciers sont plus que bienveillants à leur égard, on cite souvent à ce titre leur amour pour « le fils Fitzgerald ». L'assassinat de Kennedy fut un coup porté à la communauté sorcière américaine, qui manifesta son deuil pendant plus de deux mois, obligeant les bureaux de police de chaque État à accroitre leur surveillance. De nombreux sorciers se recueillent chaque année sur la tombe du président cracmol.

Cette anecdote pour illustrer un rapport pouvoir/sans pouvoirs (le terme « pouvoir » pour désigner les sorciers n'existant pas aux États-Unis) sans précédent et sans égal sur l'ensemble du globe. Peuple conquérant de nature, les Américains (ainsi se considèrent à la fois les moldus et les sorciers) sont arrivés en même temps sur le sol « indien » et ont mené le même combat contre l'Empire Britanique pour obtenir le droit d'installation. Il n'est pas rare aux États-Unis de voir des sorciers inviter leurs voisins moldus à une partie de grillades, et les unions entre pouvoirs et sans pouvoirs sont très fréquentes: pour cette raison, le sociologue sorcier Friedrick Eickstein s'accorde à désigner le peuple sorcier américain comme le plus nombreux du globe. Les clivages entre les sangs magiques ou non magiques n'existant plus depuis la chasse aux sorcières, les mélanges ont permis à la communauté sorcière de se reproduire sept fois et demi de plus que la moyenne mondiale. Toujours selon Eickstein, ce ne sont pas les mentalités (les américains ne seraient pas « plus » ouverts d'esprit que les autres nations du monde) mais bien la conjoncture économique et sociale qui a permis le rapprochement exceptionnel entre sorciers et moldus: Eickstein marque une rupture entre la fin officielle de la chasse aux sorcières et le début de l'ère « industrielle », ère à partir de laquelle les États-Unis auraient entamé un processus de glorification planétaire qui aurait fait passer les problèmes externes (guerres, menace russe, etc) au premier plan sur les problèmes internes (sorciers). De plus, l'activisme anti esclavagiste en faveur des populations noires ainsi que les mouvements de révolte, notamment à l'époque de l'apartheid semblent avoir réduit à zéro l'intérêt négatif porté par la communauté moldue à la race sorcière. Unis dans un même mouvement, il est donc historiquement avéré que les sorciers ont, comme les moldus d'Amérique, participé à la traite des noirs, à l'apartheid, mais également à la lutte pour leurs droits et leur reconnaissance. Pour citer Eickstein, « les histoires se confondent pour ne former qu'une nation : l'Amérique ».

Pays moderne par excellence, dont l'industrialisation est la plus avancée du globe (sur le plan sorcier, précisons que la Chine sorcière ne concurrence aucunement les États-Unis, contrairement à la Chine moldue sur le plan de l'industrie et de la technologie), aussi n'est-il pas rare de croiser en Europe des inventions magiques directement importées d'Amérique ; on pense au chaudron auto-cuiseur, à la glace à l'ennemi, la plume à papote, la longue-vue plutonienne, etc, ainsi que de nombreux sortilèges d'invention américaine adaptés à chaque pays (le sortilège doloris est d'ailleurs une invention américaine née pendant la Seconde Guerre Mondiale). Les États-Unis ne connaissent cependant pas la même restriction au niveau des sortilèges que l'ensemble de l'Europe (ayant signé une charte commune sur la loi des Sortilèges Impardonnables). Tout comme le moldu américain peut posséder librement une arme chez lui, le sorcier américain a techniquement le droit légal de jeter un sortilège dit « impardonnable » en cas de légitime défense. Aux États-Unis, les sortilèges sont classés par numéros. Pays culturel par essence, l'Amérique est également connue pour ses artistes, notamment ses groupes de musiques connus de l'ensemble du monde sorcier: Awkward Wand, The Pithy, Gnome...

Le président sortant Barack Obama a été informé dès son entrée à la Maison Blanche de l'existence du président sorcier (dont les dates d'élections et les durées de mandat correspondent très exactement à celles des moldues), et l'on sait à ce jour qu'ils entretiennent d'excellents rapports. Comme le système moldu, le système politique sorcier d'Amérique est une république fédérale et présidentielle. La notion d'État « fédéral » prédomine dans cette structure politique, aussi est-il inscrit en lettres d'or sur les portes de la Maison Noire (lieu de gouvernance présidentielle sorcier): « United we stand, divided we fall ». (Au sujet de la couleur noire et de sa symbolique aux États-Unis (notamment liée au chat noir propre à l'emblème de Salem), lire Black colour, a history of pride and prejudice, de Wilhemina Cavendish.) L'actuel président sorcier des États-Unis n'est autre qu'Osric McMahoy, le frère cadet de Soleen McMahoy, directrice du Conservatoire de Salem. Adoré par le peuple sorcier, McMahoy vient d'être élu pour la seconde fois consécutive, exactement comme son homologue Obama. McMahoy semble avoir profité de l'influence du président moldu pour affirmer certaines de ses volontés, notamment en faveur des unions homosexuelles. A la question « êtes-vous favorables à l'union de deux personnes du même sexe? », les sorciers d'Amérique répondent oui à 85%. 70% d'entre eux sont favorables à l'adoption par un coupe homoparental. Le journal français L'Accio n'a pas hésité à reprendre cette information pour étayer le débat actuel.



Relations avec la France Sorcière

Le sorcier américain est connu pour sa bienveillance: il aime l'étranger, mais n'est pas un grand voyageur. Il fonctionne avec beaucoup d'idées vagues sur les pays d'Europe et les apprécie beaucoup sans vraiment les connaître. Il n'est pas rare d'entendre un sorcier américain scander qu'il « aime le France », sans y avoir jamais été. Les t-shirt animés au symbole de la monarchie française sont également très à la mode aux États-Unis. C'est surtout la tradition monarchique et le talent pour la haute-couture qui font la renommée de la France en Amérique. La « Révolution » est un terme qui fait fantasmer bien des sorciers américains. Bien qu'ils se montrent chaleureux et amicaux envers les sorciers de France, les américains restent globalement moqueurs envers eux: France, Angleterre, ces deux-là sont les « mauvaises sœurs » d'Europe, ennemis, alliées, opportunistes, traditionalistes et contre le « progrès ».

La France, en retour, est plus critique envers les prises de liberté des USA, notamment le rapport traditionnel entre sorciers et moldus, mais aussi les libertés sociales qui foisonnent sur le continent (entre autres, le mariage homosexuel et la libre possession d'œuf de dragon jusqu'aux trois ans du dragon avant saisie par l'État). La tendance « post-libéraliste » des États-Unis tend parfois les relations internationales avec la France et plus généralement les « vieilles écoles » d'Europe. Faute d'éloignement, McMahoy ne rend pas souvent de visite d'État à la Maison Royale, mais on sait que la discussion entre les deux États existe bien, particulièrement par le biais d'un réseau de cheminette reliant directement la Maison Royale et la Maison Noire. Actuellement, les relations franco-américaines portent sur le projet d'une simplification de la monnaie (à ne pas confondre avec le projet avorté d'une monnaie commune lancé en 1999) internationale et l'exportation d'animaux de classe D.


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L’Égypte




On situe généralement l'âge d'or de l'Égypte magique durant l'Antiquité à l'époque où moldus et mages (du vieux-perse maguš) cohabitaient en un seul et même monde. Alors la magie était partout et régissait la vie des égyptiens du plus miséreux jusqu'au pharaon qui s'entourait volontiers de mages afin de protéger son pays de ses ennemis extérieurs comme intérieurs. Les historiens d'aujourd'hui s'accordent à dire que c'est en partie la magie qui a fait la force de cette civilisation à cette époque là et celle-ci est un des plus beaux exemples de promiscuité entre moldus et sorciers. D'ailleurs, alors que l'on parle d'un temps révolu depuis des millénaires, il en reste des traces indélébiles dans la mémoire collective aussi bien chez les moldus que chez les sorciers (on ne compte plus les ouvrages désignant l'Égypte comme le berceau de la magie).

Cette période prospère prit fin après un long et lent déclin qui s'opéra durant le dernier millénaire avant notre ère. Peu de témoignages de cette époque nous sont parvenus mais il semble que la confiance entre pharaons et sorciers se soit peu à peu étiolée au point que les sorciers furent écartés du pouvoir alors que le pays était en crise, décimé par des guerres intestines. Les sorciers profitèrent alors de cette anarchie pour se rebeller et s'allier à Alexandre le Grand à qui ils permirent de s'emparer du pays. En retour, la complicité moldus-sorciers connut un sursaut de vie avant de mourir complètement lorsque les romains marchèrent sur la capitale : Cléopâtre partagea dès lors son pouvoir avec Jules César puis Marc Aurèle et la magie fut totalement réprouvée.

C'est donc de la trahison qu'est née la société sorcière égyptienne telle que nous la connaissons aujourd'hui ou du moins son ancêtre car son fonctionnement, aussi étonnant soit-il, a peu changé depuis deux millénaires. En -31 avant J-C, alors que l'Égypte devient officiellement une province de l'Empire romain, une sorcière du nom d'Holofira organise un grand regroupement de sorciers, pour ce qu'on en sait, peut-être le premier de l'Histoire, sur le plateau de Gizeh et se proclame reine. S'ouvre alors une période sombre pour le peuple sorcier qui s'étale sur plusieurs siècles : En 392, l'empereur chrétien Théodose présente un décret qui interdit ce que les romains appellent dans les textes officiels « les rites païens » mais qui vise, en Égypte, à éradiquer toute forme de sorcellerie, très liée à la religion locale et devenue trop menaçante : les sorciers sont chassés et persécutés, les temples sont convertis, détruits ou abandonnés, l'écriture et la lecture des hiéroglyphes se perd et, peu à peu, la communauté sorcière égyptienne, considérablement affaiblie, se fait plus discrète et fait croire, vers le Vième siècle, aux moldus qu'elle a complètement disparu.

Il est vrai que, pendant des siècles, la sorcellerie peine à survivre en Égypte en raison d'un gouvernement, toujours établi en monarchie héréditaire, replié sur lui-même et vindicatif alors qu'il ne parvient pas à rassembler ses sujets. Le peu de ressources qui existent sur cette période atteste d'ailleurs d'un étiolement culturel et d'un déclin général de la société sorcière égyptienne.
Les écrits réapparaissent vers le milieu du XIVième siècle et attirent l'attention des gouvernements européens : ils découvrent, comme sortie de nulle part, une monarchie à la culture flamboyante qui exploite et développe jalousement le faste et l'opulence. Pernelle Flamel, qui eut l'occasion de visiter Khéops II, la pension des sorts et incantations, note dans son Tour des civilisations : d'un monde à un autre qu'elle n'a jamais vu « tant de grimoires et livres anciens réunis en un seul et même endroit » que dans « l'impressionnante bibliothèque de Khéops » qu'elle qualifie de « paradis de l'historien ». La directrice de Beauxbâtons œuvra d'ailleurs une partie de sa vie pour ouvrir l'accès à de tels trésors aux historiens et aux chercheurs français mais se heurta toujours au conservatisme et à la politique exclusive des gouvernants égyptiens.

Cela nous amène à la situation actuelle de l'Égypte sorcière, gouvernée depuis 1978 par la reine Nilufer dont le tempérament et les aptitudes lui valent souvent d'être qualifiée de « Cléopâtre des temps modernes ». La rumeur, par exemple, raconte qu'elle boit chaque jour une potion, qu'elle prépare elle-même et dont les ingrédients demeurent secrets, pour entretenir sa beauté et conserver sa jeunesse.

Concrètement, Nilufer, et ses prédécesseurs avant elle, a toujours été préoccupée par les conflits politiques qui agitent l'Égypte moldue (nombreux attentats qui ont mis en danger la sécurité des sorciers d'Égypte depuis les années 1980) et a ainsi adopté une politique rigide et autonomiste vis-à-vis du monde moldu. La vague révolutionnaire du printemps arabe de 2011 n'a fait que renforcer les sorciers égyptiens dans leurs positions et les lois et mesures adoptées par Nilufer (la multiplication des boucliers magiques de protection dans des villes moldues, l'autorisation d'user de la magie en présence d'un moldu en cas de légitime-défense, etc.) ne cessent de déranger au niveau international (violation de plusieurs décrets et traités internationaux dont le CISM de 1692).
De fait, pour lutter contre ses détracteurs, Nilufer a instauré une monarchie sévère, peu compréhensive du peuple sorcier ce qui lui vaut le surnom de « Nilufer, Main de Fer », et semble tout miser sur la culture dans le but non dissimulé de rendre à l'Égypte sa grandeur du passé. Cependant, malgré la grande place réservée à la culture, celle-ci demeure mal répartie, inégalitaire : alors que les plus nantis sont ostensiblement favorisés (leurs familles sont les mécènes de la monarchie), de nombreux jeunes sorciers issus de milieux modestes n'ont pas accès à un enseignement de qualité : l'entrée à Khéops est gratuite (mais non obligatoire) mais de nombreux cours et options, ainsi que des activités parascolaires (l'accent étant mis sur les activités culturelles) sont onéreux. Par exemple, l'accès à certains secteurs de la bibliothèque est payant.

Relations avec la France Sorcière

Aussi loin qu'on s'en souvienne, les relations franco-égyptiennes ont toujours été ambiguës et difficiles à cerner pour tous les spécialistes en relations internationales qui se sont penchés sur la question. Il y a pourtant eu des exemples précis de conflits qui ont mis à mal la collaboration entre les deux pays comme la question des tapis volants qui, faute d'accord, les fit entrer en guerre en 1676 jusqu'en 1683 ou comme l'affaire du Sphinx de Louxor en 1857 où l'on frôla la crise diplomatique par la faute d'un ambassadeur français qui tenta de ramener la créature clandestinement jusqu'en France.

Cependant comme le note avec conviction la politologue Nacira Semahi dans son ouvrage Espoirs égyptiens, d'incontestables efforts ont été faits des deux côtés tout au long du XXième siècle pour rendre les relations entre les deux monarchies plus cordiales. Le résultat le plus significatif, et également le plus concluant, est certainement le programme d'échange entre les deux écoles de sorcellerie Khéops et Beauxbâtons (à ce sujet, lire Un siècle d'échanges de François Feuillard aux éditions Enluminée, 1998). L'entente entre l'Égypte et la France reste pourtant fragile en raison de leurs rapports de concurrence sur des critères tels que l'enseignement ou la magnificence. Il est en effet notoire que les royalistes égyptiens cherchent depuis plusieurs décennies à devancer la France en culture et en richesse.

Plus récemment, les négociations en cours sur la possibilité pour les sorciers maghrébins (en tant que ressortissants de pays anciennement colonisés) de choisir librement d'aller à Khéops ou Beauxbâtons suivre leurs études font renaitre de leurs cendres les tensions qui ont pu exister entre l'Égypte et la France et les différences d'enseignement entre Beauxbâtons et Khéops (au niveau de la qualité évidemment mais aussi par rapport à leur autonomie par rapport au gouvernement : Khéops est étroitement liée à la monarchie alors que Beauxbâtons a toujours lutté pour son indépendance) rendent le problème particulièrement épineux.


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La Grèce




Les sorciers grecs ont probablement été parmi les derniers à opérer une séparation de leur système avec celui des Moldus. S’il leur arrivait de se réunir et d’agir afin de préserver leur communauté, ils ne ressentirent pas immédiatement le besoin de posséder leur propre organisation ou leurs propres règles. Le sociologue Herodion dont les écrits datant du XVIIIe siècle sont très respectés aujourd’hui encore estime que cela n’aurait été possible sans la très forte croyance des moldus grecs et le mysticisme bien ancré parmi le peuple. Se considérant comme égaux à eux et souhaitant s’investir dans la société en n’usant de leurs pouvoirs qu’afin d’aider leurs congénères, la scission ne s’est ainsi produite qu’avec l’émergence de l’Empire Byzantin, en 330 de notre ère. La société sorcière se fonde alors doucement, et plusieurs décennies s’écoulent avant qu’ils ne parviennent à trouver une stabilité aussi bien politique qu’économique. Finalement las de tenter de s’extraire totalement de leurs homologues moldus – ils s’essayeront notamment à l’oligarchie entre 350 et 380 -, ils finissent en 400 par revenir au modèle de la démocratie athénienne connue durant la Grèce Antique. Ils reprennent alors le découpage par dèmes – la Grèce sorcière est aujourd’hui encore divisée en vingt dèmes distincts – et accordent à chacun de ceux-ci vingt citoyens tirés au sort chaque année afin de former la Boulê (ils sont alors chargés de récolter les propositions de lois des citoyens de leur dème) , et l’Ecclésia, l’assemblée des citoyens où nul ne se voit refuser l’accès, siégeant à Patras, en Achaïe : c’est là-bas que toutes les décisions concernant le pays sont prises : les débats sont connus pour y être mouvementés, et les votes s’ils se font dans le plus grand des secrets, scellent le destin de la Grèce pour les prochaines années. Ils réinstaurent également l’Aréopage, qu’ils composent des sorciers les plus cultivés, comme tribunal.

Bon nombre de sorciers étrangers trouvèrent et trouvent encore à redire sur l’organisation politique grecque sorcière, et pourtant, ce régime est l’un des rares à avoir aussi bien traversé les siècles. La Grèce sorcière ne connut ainsi qu’une seule véritable crise, et une seule grande modification de son système : au XVIIe siècle, il sembla que les esprits s’échauffaient. Bien que chaque citoyen soit impliqué dans la vie politique de son pays et y prenne pleinement part – ne pas se présenter au moins une fois tous les six mois à l’Ecclésia est puni par une amende, et l'individu coupable peut être condamné, dans les cas où cela se répète trop régulièrement, à l'exil -, on se rend compte que la liberté de décision accordée à chacun est sur le point de mener à l’anarchie. Les débats à l’Ecclésia se font de plus en plus violents et chacun est prêt à tout pour imposer ses idées au reste du peuple. Certains sorciers se dénotent particulièrement à cette époque et seront plus tard connus sous le nom des « Tyrans de l’esprit » : on les retrouve incessamment à l’Ecclésia, tous s’opposent, et aucun ne parvient à conserver le peuple derrière lui. La philosophie a percé les cœurs des sorciers et est comparé par Zeno Mephyros, à une « maladie vicieuse s’insinuant peu à peu dans les âmes jusqu’à les rendre arrogantes, satisfaites de leur seule opinion ». Les sorciers grecs se mettent à prendre, à l’image des autres pays, la politique comme outil de pouvoir, ce qui n’était encore jamais arrivé jusque-là. La situation politique devenant instable se répercute sur les trottoirs, dans les rues de la Grèce sorcière. Herodion explique que « le sorcier grec, libre comme aucun homme n’avait pu être libre, avait perdu la patience d’ancrer sa liberté dans un cadre légal ». C’est à ce moment-là que l’on constata que la place donnée aux pouvoirs exécutif et judiciaire était loin d’égaler celle admise pour le pouvoir législatif. Ce fut à cette période que fut prononcée la « Beuglante contre les droits et pour les devoirs », prononcée par Mikenos Donas, un sorcier jusque-là anonyme, ne répondant pas même aux critères intellectuels dirigeant la Grèce de l’époque – et qui ne se sont d’ailleurs pas totalement estompés. Il proposa à la suite la démission de l’Aréopage, jugé trop laxiste, et proposa à la place l’instauration des Erynies en tant que nouveau tribunal. Ainsi, le 2 septembre 1658, la Grèce sorcière mit en place un nouveau système judiciaire, ainsi qu’une nouvelle police, beaucoup plus stricts et intransigeants. Cette justice grecque n’a jamais vu de fin depuis, et explique sûrement le caractère dur et droit que l’on associe aux citoyens grecs.

Si le nom d'Aréopage est encore aujourd'hui prononcé, ce n'est plus donc pour désigner le tribunal de l'époque, mais plutôt la caste d'intellectuels sorciers qui continue d'avoir une grande influence en Grèce. Très portés sur la culture, les domaines des sciences et de la pensée, les grecs persistent à croire que le travail de l'esprit est à la fois la clé de la liberté, mais aussi un symbole de supériorité sociale. Ce terme persiste donc, tel un hommage.

Relations avec la France Sorcière

Une grande amitié lie la France et la Grèce, une entente qui dure depuis plusieurs siècles à présent. On ne compte plus le nombre de grands politiciens grecs ayant effectué dans leur jeunesse un court séjour en France, et réciproquement. Ce n'est pourtant pas le système politique français qui attire les sorciers grecs, mais plutôt cette mentalité vouant un culte à l'élévation de l'esprit. Sans surprise, Beauxbâtons est une Académie aimée et respectée par l'Aréopage, pour qui, être sélectionné par l'école de magie française est bien plus qu'un honneur.


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