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 I thought about us for a long long time [ft. Louis]

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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Alistair L. Adhémar
Alistair L. Adhémar
◗ HIBOUX : 224 ◗ REVELATEUR : I thought about us for a long long time [ft. Louis] Tumblr_mjclvxcIOe1reci9go2_500
◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Dorian Desclève ◗ CREDITS : Unserious, tumblr
◗ SANG : Futur comte du Berry, sang-pur au père sang-bleu
◗ PENSINE : Animagus (chien) ; Des brûlures le long de la mâchoire et sur le bras, du côté droit ; Gaucher

CARTE CHOCOGRENOUILLE
◗ LIENS:

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MessageSujet: I thought about us for a long long time [ft. Louis]   I thought about us for a long long time [ft. Louis] EmptyMar 5 Aoû - 21:55

I thought about us for a long long time [ft. Louis] Tumblr_lnuny7mTzv1qf7jgro1_500
there's a place I used to go
there's a world I used to know
there was a light and it was you
every word I say is true


On frappe à la porte et je repose mon livre. Je sais pertinemment de qui il s’agit. Si je ne le savais pas, je n’aurais pas cette anxiété, cette boule au ventre qui se forme à chaque fois que je pense à lui, à nous. Pas parce que j’ai peur que quelqu’un découvre notre histoire – Dieu sait que je m’en fiche royalement – mais parce qu’il ne devrait plus rien représenter pour moi. Qui plus est, quand il me rend visite, mes parents sont toujours là. J’évite soigneusement de lui donner un nom, de le présenter, de l’introduire. Louis est « un ami qui vient réviser », rien de plus, rien de moins. Je regarde par la fenêtre, située juste au-dessus de la porte, et la silhouette fine, gracieuse, masculine du Saphiroy confirme mes soupçons. Lorsque je descends les marches, je vois d’ailleurs ma mère m’observer depuis le salon, presque comme si elle avait deviné qu’il s’agit du garçon que j’aurais pu présenter comme amant – je n’ai jamais eu aucun doute là-dessus, elle a toujours été au courant de notre relation. « Tu attendais quelqu'un ? Qui est-ce ? » demande-t-elle, et je réponds simplement « je ne sais pas » parce que c’est la vérité, après tout. Si seulement je connaissais vraiment Louis. J’ai parfois l’impression de fréquenter un ange, et pas dans le bon sens du terme. Quelqu’un de céleste, quelqu’un d’inhumain tellement il est divin. Quelqu’un qui s’oublie derrière des apparences trop lisses, trop impeccables. Louis est parfait, et c’est ce qui le perd. Alors que quand on est comme moi, quand on partage le sourire et les vices du diable, on ne peut être que vrai. Quitte à fausser les apparences, j’aurais pu me donner un meilleur visage. L’enfer de ma personnalité se reflète d’ailleurs de plus en plus sur mes traits. Louis a-t-il au moins remarqué les brûlures qui cernent mon profil depuis l’attentat ? A-t-il seulement pensé à me demander si j’allais bien ? Non. Parce qu’une chose si anodine que de se préoccuper l’un de l’autre est devenue un tabou. Depuis des années, nous partageons parfois le même lit mais prenons soin d’éviter de parler de nos problèmes respectifs. Que lui dire, de toute façon… Lui avouer ce que je pense au plus profond de moi ? Son manque d’amour pour moi, de confiance, la peine que j’ai eue quand il m’a quitté ? Ça ne servirait à rien, Louis sait déjà tout cela. Je suis certain qu’il a bien eu l’occasion de me sonder l’esprit à plusieurs reprises.  
Mes doigts se crispent sur la poignée et j’ouvre la lourde porte de bois dans un geste lent, presque las. « Bonjour, Louis », je lance, avant de lui serrer la main par pure convenance, sentant le regard de ma mère peser sur nous. Sans un mot, je devance mon camarade, remontant instantanément les escaliers. Ce n’est qu’arrivé à la chambre que je le laisse passer devant – une habitude de galanterie purement hétérosexuelle dont je suis sûr qu’il se moque éperdument – et prends soin de refermer la porte à clef derrière nous. Sur mon bureau, le livre a pris le parti de continuer la lecture sans moi. Magicalement, les pages se tournent, faisant face à un lecteur désormais absent. Je devrais tout cacher, parce qu’il est évident qu’étudier la magie noire est passible de peines allant au-delà de mon imagination, mais aussi idiot que cela puisse paraître, ma confiance en Louis est trop aveugle pour que je me méfie.

Je ne saurais dire si c’est à cause de la tristesse, de la fatigue, ou tout simplement de l’amour que j’éprouve encore pour lui, mais en un quart de seconde, Louis se retrouve plaqué contre le bois de la porte, alors que j’embrasse doucement ses lèvres. Je ne montre mes sentiments que peu de temps ; ce moment de faiblesse passé – deux secondes à peine –, je m’éloigne de lui pour aller m’asseoir de nouveau à mon bureau. Je veux cacher ce livre, parce que je refuse qu’il le découvre, qu’il veuille me dissuader de m’engager sur ce chemin. La magie noire est tout ce qu’il me reste. Je sais pourtant qu’avec mes pouvoirs – grands, dangereux comme on me l’a parfois dit –, elle pourrait s’avérer mortelle, pour moi comme pour les autres. Mais je refuse d’être Auror, désormais. Suivre ce chemin que j’affectionnais tout particulièrement autrefois m’est désormais impossible. Les Aurors m’ont blessé, et s’en sont pris à Petrónella et Léa. Autant de raisons de les mépriser, de les combattre. Louis ne comprendrait pas. Tout ce qu’il peut savoir, en ce moment, c’est la colère que je ressens, et que je m’efforce pourtant de contenir. Je refuse qu’il m’interroge sur les raisons de cette fureur qui m’anime. Louis ne comprendrait pas. Il est trop doux, trop pur, trop sage, trop aimant. Trop empathe. Je contrôle alors mes pensées, autant que possible. Au lieu des flammes, au lieu des coups, j’essaie de visualiser son visage, celui de Diane, celui de ma mère. Ma paume referme le livre d’un geste sec, et je le fourre dans le tiroir du bureau. « Que me vaut l’honneur de ta visite ? » dis-je doucement, d’un ton presque badin, contrastant avec la fougue qui m’animait quelques secondes plus tôt. Je crois savoir pourquoi il est là, mais une part de moi-même souhaite toujours que ses visites mensuelles ne servent pas qu’à assouvir ses pulsions. J’ai besoin d’un ami. J’ai besoin d’un amour.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Louis V. Boissieu
Louis V. Boissieu
◗ HIBOUX : 13 ◗ REVELATEUR : I thought about us for a long long time [ft. Louis] Tumblr_m1qyq2bDeY1qf7jgro1_500
◗ PSEUDO : If Only ◗ CREDITS : Eylika
◗ SANG : Sang Bleu et il l'espère Futur Comte d'Artois
◗ PENSINE : Empathe et homosexuel caché

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MessageSujet: Re: I thought about us for a long long time [ft. Louis]   I thought about us for a long long time [ft. Louis] EmptyVen 8 Aoû - 21:09

I thought about us for a long long time [ft. Louis] Tumblr_n0dr0jpy5t1t1opw0o1_500

May I hold you
as you fall to sleep,
when the world is closing in
and you can't breathe.
May I love you.
May I be your shield.
When no one can be found
may I lay you down.

Faire semblant, tous les jours que Dieu fait, dès que cela est possible, jouer un rôle, vivre sur cette scène de théâtre géant qu’est la vie réelle. C’est usant mais Louis en a fait son dada quotidien, tellement quotidien d’ailleurs qu’il se perd parfois dans son jeu et pourrait facilement croire, comme beaucoup, qu’il est réellement si parfait, si lisse, si pure, si « hétéro ». Un bon petit noble en résumé. Si le monde connaissait la réalité, si elle voyait le visage derrière le masque de porcelaine, alors sa vie ne serait plus une pièce de théâtre mais une tragédie, un enfer où chaque pas serait égal à un marquage au fer rouge, indélébile et causant une douleur intense. Mais c’est comme ça. Louis est né dans un monde où l’homosexualité est tabou, et bien qu’il espère un jour que ce tabou disparaisse il est prêt à s’en accommoder. Les seuls moments où il ose être lui, à laisser tomber le masque, c’est lorsqu’il est avec ses meilleurs amis, ou avec un garçon ressentant le même genre d’attirance que lui. Le premier avec qui il arrêta de jouer un rôle n’était autre qu’Alistair, le bel Améthysse au caractère si affirmé, exubérant dans certaines circonstances, assumant tout à fait son attirance pour les deux sexes, un jeune homme avec des qualités certes mais aussi des défauts, défauts qu’il exhibe presque avec fierté comme s’ils faisaient sa valeur, alors que Louis lui gomme ses défauts. Deux conceptions différentes et pourtant…

Louis ne sait pas trop ce qu’il attend, là devant la maison d’Alistair, où plutôt celle de ses parents. Il ne savait pas trop quoi faire, et comme d’habitude, lorsqu’il n’est ni avec ses amis, sa famille ou ses bouquins, il est happé par le piège de la pensée. Il est pensif notre Louis, et il ne pense pas à n’importe quoi, ou plutôt à n’importe qui : à Lui. Encore et toujours lui, l’Améthysse, le premier, celui pour qui il a éprouvé et pour qui il éprouve encore des sentiments, même si jamais il ne serait prêt à lui avouer, non pas par fierté, mais par pudeur et par timidité. Ils sont sortis ensemble, se sont aimés mais ont rompu. Pourquoi ? Alistair était trop exubérant, Louis trop lisse, trop parfait, trop secret, trop superficiel face à la franchise de l’amoureux. Louis avait trop peur que sa famille n’apprenne la vérité, et les rares fois où il invitait Alistair chez lui, c’est-à-dire en tout et pour tout trois fois, il avait fait attention à ce que soit sa famille soit absente, soit il l’avait présenté comme un camarade de classe avec qui il devait faire un exposé pour les cours. Et puis il y avait Diane. Louis était jaloux, il ne le montrait pas mais il ne supportait pas de savoir que dans le cœur d’Alistair, la silhouette, l’ombre de la jeune fille brillerait toujours plus que sa présence et son amour. Alors ils ont rompu, d’un commun accord, sans jamais vraiment rompre le contact, ce qui explique peut-être la présence de Louis à la porte des Adhémar. Oui car il avait pensé à lui toute la journée, se souvenant des moments qu’ils avaient passés ensemble…Pour Alistair, Louis ne venait certainement que pour assouvir des pulsions somme toute assez naturelle, et Louis ne faisait rien pour le démentir mais non, en réalité, il ne venait que pour passer du temps avec le jeune homme e pour se bercer d’illusions quelques heures.

Il venait de frapper, et pourtant il n’eut pas à attendre longtemps avant de voir une silhouette masculine connue s’approcher et ouvrir la porte avec une lassitude fausse. Avec cette porte qui s’ouvrait, c’était comme une écluse qui laissait passer des flots aqueux avec force et à un débit important, sauf qu’ici l’eau était remplacé par un stress dur à gérer. Voilà ce qu’il en coûtait d’être empathe. Louis l’était depuis quelques années et bien qu’il puisse se fermer comme une coquille, avec Alistair il préférait laisser la porte ouverte, non pas par curiosité perverse mais par sentiment… Le visage d’Alistair faisait toujours autant de peine à Louis, ces marques de brûlure lui faisait mal, comme s’il était lui-même touché. Brûlures dues à cet attentat… Louis avait tout fait pour paraître ne rien remarquer, il ne voulait pas qu’Alistair sache qu’il s’inquiétait pour lui, car il ne voulait pas que celui-ci sache la nature des sentiments du Saphiroy… En entrant dans la demeure, Louis ressent toujours cette même atmosphère – car ce n’est pas la première fois qu’il vient – et lorsqu’il croise la mère de son ami, il la salue avec politesse et perçoit toutes ses émotions. Il ressent sa curiosité, son amusement, mais aussi une pointe d’excitation et de joie. La première fois, il avait ressenti de l’angoisse et de la tristesse. Louis ignorait si elle connaissait la nature de sa relation avec son fils mais ce qu’il ressentait ne le trompait pas : elle savait tout mais restait discrète par pudeur, sachant aussi ce qu’il coûtait dans la noblesse d’être gay. Très vite, Louis suit Alistair jusqu’à sa chambre, même s’il aurait pu s’y rendre seul. Galant, l’Améthysse fit passer Louis devant lui pour entrer dans la chambre. Tout était rigoureusement identique aux fois précédentes, sauf ce livre, dont les pages tournaient seules.. Un livre à la couverture en cuir desséché, et dont les pages étaient illustrées de manière significative : de la magie noire… Mais pourquoi Alistair lisait ce livre, lui qui voulait devenir Auror. Louis s’apprêtait d’ailleurs à lui poser la question, comme le moralisateur qu’il était, mais il n’en eut pas l’occasion car Alistair l’avait plaqué contre le mur pour l’embrasser fugitivement. Dans ce baiser, Louis ressentit toute la passion de son compagnon, mais aussi de l’amour, le sien, peinant à accepter celui d’Alistair et de le reconnaître. A peine ce moment de vérité passé que le jeune homme s’était détourné, laissant en plan Louis, pour fermer l’ouvrage d’un coup sec et le ranger dans un tiroir du bureau. Au contact du livre, Louis ressentit de la rage et de la colère, sentiment qu’il ne comprenait pas chez son ami. Immédiatement suivi de plénitude et d’un calme forcé, car pour le futur Comte d’Artois son ami restait une vraie tempête émotionnelle en sa présence…La raison de sa visite ? Rapidement, Louis sut détourner la vérité :

« J’étais seul chez moi et m’ennuyais, je me suis donc dit que l’on pourrait passer un petit moment à deux tu ne crois pas ? Après tout, nous sommes amis non ? »

En disant ces mots, Louis s’était mis à déambuler sans oser regarder Alistair dans les yeux : donner l’impression de vouloir du sexe alors qu’il voulait de l’amour, nouvelle pirouette pour l’acteur. Sur les derniers mots, il s’était approché puis assis à côté d’Alistair sur le lit. Là, au contraire, il le fixa dans les yeux et lui demanda, en posant par faiblesse sa main sur la sienne, comme au bon vieux temps :

« Mais dis-moi avant, pourquoi étudier la magie noire ? Tu croyais vraiment que je ne le verrais pas en rentrant dans ta chambre ? »

Louis voulait se montrer moraliste, donneur de leçon, mais en réalité il s’inquiétait pour son ami. Si seulement Alistair lui ouvrait son cœur, comme c’était le cas avant, alors peut-être Louis pourrait-il l’aider ? il serait prêt à beaucoup de choses pour son ancien amant. Pour le seul qu’il ait aimé aussi intensément et pour qui il ressentait encore ces sentiments, qu’il rejetait pourtant avec force. Après tout, s’il était là, n’était-ce pas un signe montrant que l’Améthysse lui manquait, plus que la raison ne l’exigerait ?
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MessageSujet: Re: I thought about us for a long long time [ft. Louis]   I thought about us for a long long time [ft. Louis] EmptySam 9 Aoû - 22:08

And we're going to these meetings
But we're not doin' any meetin'
And we're trying to be faithful but we're cheatin', cheatin', cheatin'

I'm the hero of the story
Don't need to be saved
I'm the hero of the story
Don't need to be saved




Il a souvent essayé mais pourtant, Louis n’est jamais parvenu à me piéger. Il aurait pourtant pu le faire ; son don lui permet d’avoir une longueur d’avance sur à peu près toutes mes réactions. Mais je sais parfaitement contrôler mes émotions, allant même jusqu’à feindre certains sentiments. Ça n’a pas toujours été facile. Au début, Louis me prenait de court, interceptant mes émotions avant que je les comprenne moi-même. J’ai rapidement appris à tout cacher. Quand je ressens de la colère, lorsqu’il est là, je me contiens autant que possible. Je ne doute pas qu’il parvienne tout de même à sentir ma fureur ; mais je refuse de lui faciliter la tâche. C’est la raison pour laquelle je le déteste, et aussi celle pour laquelle je l’aime : Louis reste la seule personne capable de faire ce qu’elle veut de moi. J’use souvent – et facilement – de ruse avec Diane. Lui faire croire que je me moque d’elle et de son stupide prince. La laisser penser que je suis indifférent à tout. Elle ne le gobe pas vraiment, c’est certain, mais j’arrive à maintenir l’illusion. Pas avec Louis. Jamais. Parce que Louis saura toujours quand je mens. Tout ce que je peux faire, c’est feindre pour qu’il ressente des émotions contradictoires. Je joue avec sa tête, et je sais qu’il déteste ça. Son regard me le montre. « J’étais seul chez moi et m’ennuyais, je me suis donc dit que l’on pourrait passer un petit moment à deux tu ne crois pas ? Après tout, nous sommes amis non ? ». Seul chez lui ? Est-ce donc une excuse pour venir en plein Berry, un milieu d’après-midi ? Je lève les yeux au ciel, étouffe un rire. Je sais ce qu’il doit percevoir, en ce moment. De l’arrogance. Entre mes lèvres, je souffle : « Non, nous ne sommes pas amis, et tu le sais très bien ». Je suis conscient de la dureté de mes mots et, presque immédiatement, je les regrette. Il le sent, je le sais. Et s’engouffrant alors dans l’énorme faille que je viens moi-même de creuser, il essaie lentement de me titiller, pour en venir au fameux sujet : ce livre que j’étudiais à l’instant. Mais il n’y a rien à dire, vraiment. Si Louis était mon petit-ami, j’aurais à me justifier auprès de lui. Du moins, il aurait une légitimité à me le demander. Mais là, il n’est personne, au final. Même pas un ami, comme je viens d’avouer à mi-mot. Louis ne peut pas prétendre me connaître, plus maintenant. Trop de choses nous ont éloignés. Il ne peut pas prétendre être plus qu’un ‘coup’ occasionnel, à mes yeux. Ce n’est pas sa main sur la mienne qui me fera croire le contraire. Et lorsqu’il prononce la phrase fatidique, je me raidis. « Mais dis-moi avant, pourquoi étudier la magie noire ? Tu croyais vraiment que je ne le verrais pas en rentrant dans ta chambre ? ». Je retire immédiatement la main, comme si ce simple toucher était une injure, alors que quelques secondes plus tôt, je l’embrassais contre ma porte ; quelques instants plus tôt, je le rêvais contre moi, bouche à bouche. Mais Louis me blesse, Louis me poignarde, et il ne s’en rend même pas compte. Un instant, je laisse cette tristesse me submerger, puis je reprends le contrôle, droit comme un i, comme à mon habitude. J’ose planter mes iris dans les siens, et récite presque, laconique : « Toujours aussi observateur ». J’hésite un instant à le foutre à la porte. Je n’ai vraiment pas besoin de ça, de lui pour le moment, surtout si son seul but est de me faire cracher le morceau sur ma nouvelle passion pour la magie noire. Mais au lieu de ça, je respire lentement et me laisse tomber en arrière sur le lit, désormais allongé à côté de lui.
« Ça ne te regarde pas ». Ma voix s’est élevée au bout de quelques secondes, forte, imperturbable. Ça ne le regarde pas. Peu importe ce qu’il me dira, je m’en moque. Ça ne le regarde pas. « Et même si ça te concernait… Je te vois venir, je t’entends déjà me faire tout un laïus complètement inutile. Épargne ta salive, Louis » je lance, sûr de moi comme je ne l’ai jamais été. Il a déjà essayé de me dissuader de faire bien des choses. Boire, fumer, tout y est passé. Il n’a jamais réussi. Comme pour le défier, je sors d’ailleurs une cigarette de ma poche et la plante au coin de mes lèvres. Elle s’allume soudain sans que je dise quoi que ce soit, et je ferme les yeux, aspirant doucement le tabac entre mes lèvres. Un instant, j’hésite à confier mes craintes à mon amant. Mais je sais parfaitement qu’il ne comprendra pas mes motivations. Qu’il essaiera simplement de me détourner de cette magie considérée comme mauvaise par tellement de sorciers. Le bien ne se trouve pourtant pas toujours là où l’on pense… Je rouvre soudain les paupières, sans prêter plus d’attention que cela au Saphiroy toujours assis à mes côtés. Mes yeux contemplent un instant le plafond, sur lequel de minuscules étoiles dansent. Ma mère avait conçu cette décoration lorsque j’étais enfant, pour que je parvienne à m’endormir malgré les mauvais rêves. Aujourd’hui, mes insomnies sont pires que jamais, et Louis le sait. À l’époque où nous étions ensemble, je pouvais rester des heures à fumer à la fenêtre alors qu’il dormait paisiblement. Je saisis délicatement la cigarette et laisse les volutes blanches s’échapper de ma bouche. J’aimerais parler à Louis. Lui dire que ce que je voudrais, ce que je voudrais vraiment, c’est qu’il me dise qu’il me comprend. C’est qu’il me prenne contre lui, m’embrasse. Mais sitôt ces pensées me submergent, je glisse de nouveau la cigarette entre mes lèvres pour m’empêcher de dire quelque chose de stupide que je pourrais regretter. Quoiqu’il m’en coûte, je dois tenir tête à Louis. Autrement, il pourrait me convaincre que ce que je fais est mal. Qu’il pourrait m’aider à retrouver un peu de bon sens, à calmer cette rage en moi. Louis, si saint, si parfait. Mais les mots s’échappent tous seuls du coin de ma bouche, faisant bouger doucement la cigarette, alors que je lève les yeux vers lui : « Je n’ai pas besoin d’être sauvé ».
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