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 « You better back off: the boy is mine. »

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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
Elysée L. Berthelot
◗ HIBOUX : 826 ◗ REVELATEUR : « You better back off: the boy is mine. » Tumblr_n5y3ljL2o81qhclupo10_r1_250
◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger.
◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou.
◗ PENSINE : Comice Rubissane.

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MessageSujet: « You better back off: the boy is mine. »   « You better back off: the boy is mine. » EmptyJeu 5 Déc - 19:52

A chaque mauvaise nouvelle, il fallait réapprendre à vivre. Il fallait se relever, se battre peut-être, pour pouvoir mieux avancer. Quand votre meilleur ami vous apprend qu’il doit se fiancer, vous devriez normalement être heureuse pour lui. Quand il vous apprend le nom de sa fiancée, une fille que vous n’avez jamais grandement apprécié, vous prenez sur vous car le bonheur de votre ami vous importe plus qu’autre chose. Or, quand votre meilleur ami est également l’homme de votre vie, les choses ne se déroulent pas de la même manière. Vous souffrez quand il vous apprend ses prochaines fiançailles (avec une autre que vous), vous hurlez quand vous comprenez qu’il épousera celle que vous n’aimez pas. Mais avez-vous d’autres choix, sinon celui d’accepter la situation ? Pas vraiment. Sauf si, comme moi, vous refusez d’accepter, de vous soumettre aux décisions des grands de ce monde. Serait-ce un pas vers la révolution contre la monarchie ? Pas sûr. Juste une minuscule rébellion contre les dictats de ce monde, ceux qui vous interdisent de vous marier avec l’homme que vous aimez, simplement parce que vous n’êtes qu’une sang noble. Dorian Desclève et Diane Deulceux étaient désormais fiancés. Pour le meilleur, comme pour le pire. Je m’étais promis de leur interdire le meilleur et de ne leur offrir que le pire.

La colère m’entourait, jour et nuit. Elle ne me laissait jamais un seul instant de tranquillité. Je crois que cette rage qui se consumait, qui s’écoulait en moi me permettant d’oublier cette douleur mordante. Mieux valait un sentiment qui me donnait la force de me lever qu’un autre, qui me forcerait à rester clouée au lit et à passer mes journées à me morfondre, seule. Tout le monde se félicitait de la grande nouvelle. Après tout, un mariage dans la famille royale était un événement un peu trop rare, alors chaque occasion qui se présentait était magnifique. Quelque chose à ne surtout pas manquer. Le mariage d’un prince, qui plus est. Vivement, vivement le grand jour. Oh, bon sang, taisez-vous, ravalez ces mots de bon sens. Ravalez votre bonheur, emmenez-le loin de moi. Je ne veux plus en entendre parler. Ou, si. Je veux juste savoir quand tout se passera mal. Je veux savoir que Dorian n’a plus le sourire aux lèvres. Je veux savoir si Diane affiche une mine malheureuse. Car, ils tromperont peut-être le monde entier, mais pas moi. Dorian n’aime pas Diane. Pas comme il m’aime, moi. Et personne, même pas elle, n’accepterait avec bonheur d’épouser un homme qui ne l’aimera jamais.

Entre deux cours, j’avais décidé de revenir à la salle commune, prendre un peu de repos, m’éloigner de l’effervescence alentour. Prendre un peu de temps pour moi seule. Oui mais voilà. J’aurais dû savoir, depuis le temps, que nous ne pouvons jamais être tranquilles à Beauxbâtons. Et que nous croisons toujours la personne que nous avions le moins envie de voir, à ce moment là. La porte de la salle commune claqua, et en quelques secondes, elle se trouvait là, face à moi, les bras ballants dans le vide. A son air, je compris qu’elle ne s’attendait pas à me trouver là. Assise sur l’un des fauteuils d’un cuir, je la dévisage. Elle semble penaude, désolée d’être là. Elle me ferait rire. Reprends-toi, enfin. Tu devrais rayonner de bonheur. A sa place, je rayonnerai de bonheur. Et puisque j’ai promis de ne rien lâcher, je ne peux m’empêcher de l’interpeller : « Alors, Diane, ou devrais-je dire la future Mme Desclève, tu es venue prendre un peu de repos ? » Tu n’en trouveras pas. Pas tant que je suis dans les parages. Je me lève, m’approche d’elle et m’arrête à sa hauteur. Elle n’est pas vilaine, elle est même plutôt jolie, et cela me tue de l’admettre. Si elle avait été horrible, il aurait peut-être été plus facile pour Dorian de la laisser tomber. De l’abandonner. Je ne comprenais pas pourquoi il s’accrochait autant, pourquoi il persistait à vouloir se marier à une femme qu’il n’aimait pas. C’était incompréhensible, presque idiot. Il s’enfonçait lui-même dans un mariage certain. Et elle ? Elle. Est-elle heureuse ? Ou subit-elle la décision de leurs parents ? Qui, à notre âge, accepterait de se marier à un garçon que l’on n’aime pas ? Certainement pas elle, pas plus qu’une autre. J’aurais voulu qu’elle refuse. Qu’elle envoie Dorian et leurs parents balader. Qu’elle soit un peu plus forte que ça. Mais elle, comme lui, paraissaient bien trop lâche pour prendre de telles décisions. J’étais tombée sur deux idiots. Je me pince les lèvres, et demande, froidement : « Alors, heureuse ? » Heureuse d’avoir piqué l’amour d’Elysée Berthelot ? Après tout, elle devait être ravie. Elle ne m’avait jamais apprécié. La voilà qui pouvait prendre sa revanche, sans que personne n’y trouve quelque chose à redire. Elle croyait avoir gagné. Elle croyait pouvoir me battre. Diane me connaissait si peu, finalement. Personne ne me battra. Elle ne me battra pas. Elle n’était qu’un pion à abattre. Pauvre d’elle, il me semblait alors qu’elle allait beaucoup, énormément souffrir dans cette histoire.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
C. Diane Deulceux
C. Diane Deulceux
◗ HIBOUX : 184 ◗ REVELATEUR : « You better back off: the boy is mine. » Tumblr_n4uu5gmiOw1s8jdsxo5_250
◗ PSEUDO : ARTHUR DE NOBLECOURT./WR∆TH./LOLA. ◗ CREDITS : CRIPSOW. TUMBLR.
◗ SANG : SANG-BLEU (DUCHÉ DE WALLONIE).
◗ PENSINE : ÉLECTRON LIBRE REDOUTABLE AU FLEURET, À LA RHÉTORIQUE ET AUX DUELS.

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MessageSujet: Re: « You better back off: the boy is mine. »   « You better back off: the boy is mine. » EmptyMer 11 Déc - 21:54

It never occurred to me that our lives, until then so closely interwoven, could unravel and separate over a thing like that. But the fact was, I suppose, there were powerful tides tugging us apart by then, and it only needed something like that to finish the task. If we'd understood that back then-who knows?-maybe we'd have kept a tighter hold of one another.


Diane faisait de son mieux.
Réellement. Du plus profond de son coeur, elle faisait de son mieux. APRÈS tout, avait-elle le choix ? Avait-elle eut, une seule fois dans sa vie, le choix ? À lui demander deux mois plus tôt, elle aurait crié un oui, rugi un oui. Mais maintenant, aurait-elle à peine BALBUTIÉ une réponse et de serait enfuie. Pauvre fille. Trahie par les siens - ou du moins était-ce ainsi qu'elle le ressentait -, ayant l'impression d'être rejetée de parts et d'autres, de se faire piétiner le COEUR partout où elle allait. Elle ne put s'empêcher de penser à DORIAN, un ami qui lui ÉTAIT pourtant si cher, et à sa FORTUNE déplacée. Enfin ferait-il la joie de ses parents - mais à quel prix ? Ensuite, elle songea à Elysée Berthelot. Et décida de ne plus lui accorder un si GRAND HONNEUR : cette IDIOTE ne méritait pas cela. Elle ruinait tout. Sa simple pensée suffisait à lui miner sa JOURNÉE. Les mots encrés sur le livre, sous ses yeux, perdaient tous leurs sens. Ils n'étaient qu'une avalanche, une KYRIELLE de LETTRES et de sons sans saveur, sans idée, sans profondeur. Ce devoir de MAGIE Ancestrale allait certainement être une catastrophe mais elle s'en fichait pour l'instant. Ses pensées étaient complètement ailleurs, éparpillées, rassemblées en un amas NUISIBLE et déprimant de projections noires sur son avenir tout tracé. Tout le monde le murmurait, désormais. Diane Deulceux et Dorian Desclève fiancés. La toupie électrique et le prince bègue. Un couple improbable et inattendu qui ne pouvait soulever que des OVATIONS : les mariages royaux étaient toujours source de réjouissance. Sauf POUR les deux concernés. Elle finit par refermer le livre dans un claquement sec et par se relever, flageolante. Elle sentait, comme des lasers, les regards qui trainaient sur elle, envieux ou curieux ; QUELQUES murmuraient le prénom de son futur époux dans son dos, quelques évaluaient sa capacité à assumer cet hymen. Comme toujours, elle RELEVAIT le menton, affichait cette mine hautaine et distante qui défendait quiconque de venir la voir et remarquer dans ses grands yeux bleus tout ce qui l'affligeait. Était-elle prêt à ça ? Non. Mais qui l'était ?

Elle SORTIT de la bibliothèque avec raideur, TRAVERSA les couloirs comme une ombre, prit à peine le temps de saluer les gens qu'elle croisait : elle était inconsolable. Elle faisait ça pour Dorian, se morigénait-elle, étouffée par le devoir. Elle n'aurait dû être que joyeuse de cette situation, de pouvoir l'aider. Oui. Certes. Sauf qu'il aimait une autre. Elysée Berthelot. Elle était soudainement là, devant elle, comme un malheureux coup du sort. Elle aimait penser que son mariage avec Dorian faisait l'UNANIMITÉ, que, fondamentalement, on ne pouvait que s'en réjouir. Mais à VOIR le regard de la comice, Diane sut tout de suite qu'elle allait passer un sale moment. Ou, plutôt, une sale vie avec un mari qui ne l'aimerait jamais. Elle voyait clair dans son jeu, à cette comtesse. Elle n'était rien. Strictement rien, une erreur et pourtant, quand bien même Diane aurait été l'héritière direct du duché de WALLONIE, quand bien même aurait-elle aimé le prince de tout son coeur, elle avait bien compris qu'il l'aurait choisi elle. Car Elysée Berthelot était, à bien des égards, parfaite si ce n'était son sang trop faible. « Alors, Diane, ou devrais-je dire la future Mme Desclève, tu es venue prendre un peu de repos ? » Les yeux bleus de Diane s’étrécirent, semblant plus tenir lieu d'armes que de prunelles. Oh oui, elle voyait clair en elle, cette ambitieuse petite gamine. Comme des rayons X, ses YEUX bleus la détaillent de bas en haut. Toujours de la méfiance envers et contre son maitre chanteur, cette autre qui lui a dérobé depuis longtemps son futur époux. Elle ne prend même pas la peine de répondre : elle mérite moins que ça.

Diane ZYEUTE la comtesse s'approcher d'elle, se figeant mécaniquement. C'est une ennemi. Celle qui renversera tout, qui les rendra scandaleux, polémiques : elle n'a ni du temps, ni de l'attention à lui apporter. « Alors, heureuse ? » Heureuse. Heureuse d'être enchaînée à un homme qui pense à toi, qui t'aime toi, qui t'aimera toujours toi. Diane ne veut pas être de ces femmes tristes et trompées au mari occupé ailleurs. Elle aimerait briser ce pacte, laisser Dorian et la comtesse vivre leur passion - mais que diraient les gens ? Que dirait sa famille ? A-t-on même le droit de briser des fiançailles royales ? Elle déglutit difficilement. Heureuse. Oui, elle doit être heureuse. « Je vois que ça a rapidement fait le tour de l'académie. » dit-elle d'un ton égal en détournant les yeux pour observer, par delà l'épaule d'Elysée, le salon des rubissans. Désert pour une fois. A son grand regret, pour une fois. Elle finit par planter son regard dans celui, chocolat, de sa rivale. « Oui, je suis heureuse. Dorian est un homme formidable. » Un homme formidable, oui, il l'est. Mais pas le sien, jamais le sien. Elle ne cille plus, désormais, garde ses orbes fièrement plantées dans celle de l'ambitieuse comice. Que peut lui trouver Dorian ? Elle a un joli minois, c'est vrai ; mais Diane a l'impression de ne voir en elle que cette partie sombre, horrible, cette comice qui la fait chanter à torts et à travers, cette comice au sang vicié qui veut s'élever bien plus haut qu'elle ne l'est et qui ose lui dérober son futur époux. Ses yeux glissent, dédaigneux, sur la brune en face d'elle. Sa simple présence l'insupporte, lui donne envie de lui lancer à la figure tout ce qu'il l'agite : cette jalousie irrémédiable, cette envie de faire la bonne chose, ce désir de l'étrangler, de l'effacer pour que Dorian l'oublie, l'oublie, l'oublie et se concentre sur son devoir. Mais, après tout, elle aimerait qu'il aime. Elle aimerait qu'il aime sa femme, qu'il vive un mariage heureux – et ce ne sera, a-t-elle compris, qu'avec cette insupportable peste. Ce constat la tue. « Je suis désolée, j'ai un devoir à terminer. » finit par lâcher la Deulceux d'une voix blanche, contournant d'ores et déjà l'autre et la dépassant sans un regard en arrière, s'apprêtant à monter quatre à quatre les marches jusqu'à ses appartements, drapée dans un semblant de fierté.
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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: « You better back off: the boy is mine. »   « You better back off: the boy is mine. » EmptyVen 27 Déc - 12:21

J’étais fatiguée, usée, lassée à cause de ces derniers évènements. J’aurais voulu tout oublier, rien que quelques heures, et pouvoir enfin passer une nuit tranquille. Sans me retourner, sans cauchemars me réveillant toutes les heures. Ces cauchemars récurrents, toujours les mêmes. Lui et elle. Leur mariage, leurs enfants, leur bonheur. Leur amour. L’horreur.
Elle ne semblait pas au mieux de sa forme non plus. Je la connaissais assez bien pour savoir qu’à ce moment-là, elle ne paraissait pas du tout à son avantage. Tout me laissait croire qu’elle non plus ne fermait pas l’œil de la nuit. Etrange. Mais peut-être devais-je envisager les choses de son point de vue ? Être forcée d’épouser un homme que l’on a pas choisi pour le bien de l’obéissance et de l’autorité familiale n’était sûrement pas la situation rêvée. Pourtant, je me fichais complètement de ce qu’elle pouvait bien ressentir. Son air apeuré et ses yeux bouffis ne me provoquaient aucune peine. Pourquoi prétendre être malheureuse alors qu’elle s’apprête à vivre le reste de sa vie avec l’homme que j’aime ? Je ne comprends pas. Je ne peux pas comprendre. On m’enlevait l’une des choses que j’avais le plus désiré depuis des années, et voilà que celle qui me dérobait mon futur bonheur ne souriait pas quand elle aurait dû rire aux éclats.

Elle ne fléchit pas, ne me répond pas quand je l’affronte. A-t-elle peur ? Ou pense-t-elle qu’elle n’a pas une seule minute à me consacrer ? Je ne suis apparemment pas assez bien pour elle non plus. N’être qu’un sang noble n’est apparemment plus assez pour ceux qui sont bien plus proches de la couronne. Je n’avais pas l’habitude qu’on se comporte de cette manière avec moi. Diane me considérait certainement comme une nuisance. Les gens ne supportent pas ceux qui ont trop d’ambition, mais dans ce bas-monde, où serions-nous si nous ne nous mettions pas à croire à nos rêves et espérer que l’on mérite mieux que ce que le destin nous a offert à la naissance ? Je valais mieux que devenir une simple comtesse. Je pouvais bien plus que ça. Et si Diane et sa famille pensaient pouvoir se mettre en travers de mon chemin, ils se trompaient gravement. Puis sa douce voix brise le silence, ce silence lourd des mots qu’on ne dit pas. « Je vois que ça a rapidement fait le tour de l'académie. » Elle évite mon regard, préfère se concentrer sur autre chose. N’ose pas m’affronter. Je hausse les épaules. Tout s’était su très vite, trop vite. Je maudissais Dorian pour ne pas avoir osé m’annoncer la nouvelle en face. Je l’avais appris par Nolan, qui lui-même avait entendu trop de rumeurs à ce sujet. Je fuyais les ragots, depuis. Je n’en pouvais plus, je ne supportais plus d’entendre des chuchotements sur mon passage. Parce que, si peu de personnes connaissaient les réels sentiments que j’éprouvais pour mon meilleur ami, beaucoup avaient fait le lien entre ma mine défaite et l’annonce des fiançailles. Diane ne pouvait pas prétendre être surprise : elle-même devait avoir l’impression que les moindres de ses mouvements étaient à présent épiés par tous. Elle reprend et, cette fois, plonge son regard dans le mien : « Oui, je suis heureuse. Dorian est un homme formidable. » Je ferme les yeux. Un homme formidable, qui aurait dû être mien. « Je sais » est la seule chose que je parviens à murmurer. Parce que la réalité me revient en pleine face. Diane est heureuse d’épouser un homme tel que lui. L’épouser. Porter son nom. Elle ment, pourtant, je le vois, mais je ne peux pas lui en vouloir. Même si elle ne savait pas l’amour que je portais à son fiancé, elle ne pouvait pas me dire qu’épouser mon meilleur ami la révulsait complètement.  
«  Je suis désolée, j'ai un devoir à terminer. » Elle fuit. Cela ne me surprend qu’à moitié. Elle, comme lui, n’étaient que deux lâches, incapables de lutter contre la décision de leurs parents. Ils ne savent pas se défendre. Ils me font presque pitié. Si je n’étais pas autant en colère, je les plaindrais, peut-être. Mais il me semble qu’ils sont tous deux assez grands pour se battre pour leur avenir. Je ne vais pas la laisser partir comme ça. Je n’ai pas fini ce que j’ai commencé. J’ai rêvé et imaginé cette entrevue depuis des jours et des jours. Je ne la laisserai pas gagner. Jamais. « Tu sais qu’il ne sera jamais tien, n’est-ce pas ? » J’entends ses pas s’interrompre et, satisfaite de moi-même, je fais volte face pour le plaisir de découvrir sa mine déconfite. Mon regard flamboyant semble lui dire que Dorian est mien, à moi. Je ne le partagerai jamais. Peu importe, même si elle porte son nom, c’est moi, moi, qui a son cœur, son âme. Elle n’aura jamais rien de plus. Le mariage n’est qu’un morceau de papier, au fond. « Tu n’es rien pour lui, » je finis par lâcher. Dorian n’aurait certes pas apprécié cet affront, mais il fallait bien que quelqu’un se batte pour notre avenir. Je ne les laisserai pas provoquer ma perte. Car, si j’attends leur réaction, le réveil de leur combat, je n’ai plus qu’à aller creuser ma tombe. Maintenant.
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C. Diane Deulceux
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MessageSujet: Re: « You better back off: the boy is mine. »   « You better back off: the boy is mine. » EmptyVen 3 Jan - 10:04

« Je sais » Une paire de lèvres se pincent, un regard se fait glaçant. Evidemment qu'elle sait. A-t-elle besoin de le lui dire ? A-t-elle besoin de saler la plaie déjà à vif ? Dorian est effectivement un homme formidable, mais qui ne l'aimera jamais. Plutôt cette... cette comtesse en face d'elle, à l'air si détruite et, pourtant, si déterminée à ruiner la vie de Diane. Autant fuir. Autant fuir avant qu'elle ne dise quelque chose que Diane ne pourra pas sortir de sa tête ; autant fuir avant qu'elle ne remette sur le tapis les sentiments éviscérés de la belge, qui lui crient qu'il ne sera jamais heureux avec une autre que la brune. Diane espérait un peu naïvement que Berthelot allait la laisser partir, sortir définitivement de sa vie si ce n'était du cœur de Dorian – mais non. Car tout était imprévisible, que la comtesse était opiniâtre et détestable et que, quoique Diane fasse, tout irait de travers. « Tu sais qu’il ne sera jamais tien, n’est-ce pas ? » Silence comme toute réponse. La blonde s'arrête, ses doigts se crispent sur la tranche du livre qu'elle tient à bout de bras alors qu'elle se retourne, gardant un masque de glace. Je ne lui ferai pas le plaisir d'être horrifiée, d'être déconfite, d'être faible. Je ne lui ferai pas le plaisir d'avoir Dorian, je ne lui offrirai rien se convainc-elle à grand mal. Pour l'instant, elle hésite entre aller se rouler en boule dans ses couettes à l'étage et aller faire un ravalement de façade au visage d'Élysée Berthelot. A coups de poings. A la place, elle déglutit en la dardant, la fusillant de son regard céruléen à défaut de trouver le courage de lui dire ce qu'elle pense. Sois droite, sois plus noble qu'elle ne le sera jamais, ne lui donne aucun plaisir, ne lui laisse voir aucune faille. Elle n'est rien.

« Tu n’es rien pour lui, » C'en est trop. Les yeux de la blonde s'étrécissent alors qu'elle fait un pas vers Élysée, semblant se raviser au dernier moment de s'approcher complètement d'elle pour lui cracher son fiel à la figure. Autant se tenir hors de portée. Diane sa sait violente, prompte à la réaction inappropriée : ses parents le lui ont toujours reproché. Et cette idiote... cette idiote ne veut que la provoquer – même si son propos n'est pas sans fond de vérité. Elle ne l'aura pas. Elle n'aura pas Diane à ce jeu, elle est plus intelligente, plus forte, inatteignable. Du moins essaie-t-elle de s'en convaincre. Elle ne peut retenir le dégoût et le mépris qui suintent de ses prunelles lorsqu'elles descendent sur Elysée, semblant juger chaque centimètre, semblant dénigrer tout ce qu'elles voient. Ne pouvant plus le retenir, l'acide l'attrape à la gorge et vient lentement s'enrouler autour de sa langue alors qu'elle siffle, plus perfide qu'elle n'aurait cru : « Je suis sa future épouse et son amie. » Et ça, elle le sait. Elle se souvenait du petit Dorian et elle se souvenait de la petite Élysée, même si elle n'avait jamais eu d’atomes crochus avec la comtesse. En fait, elle ne l'avait jamais regardée qu'avec distance et un certain mépris, peut-être à cause de sa petite extraction – même si, soyons honnêtes, tout était relatif – ou juste parce que sa tête ne lui revenait pas. Tout avait empiré quand Elysée Berthelot était devenu son maître-chanteur, essayant vainement de se faire une place auprès du futur roi Marien. Comment Dorian, modèle de droiture, de douceur et d'amour, avait pu tomber amoureux de cette fille ? Elle devait l'avoir ensorcelé – au sens littéral du terme.

« Et toi ? » les mots, soufflés, transpercent le silence ; la condescendance faite reine sur sa langue. Enfin, elle consent à s'approcher à pas mesurés, ses doigts toujours crispés jusqu'à devenir douloureux sur la tranche de son livre. Son bras tremble légèrement, témoin de la tension qui l'habite, de sa grande envie de gifler la comice et de la détruire, la réduire en miettes, la ranger dans un coin et l'y oublier. Ah, si seulement ! « C'est toi qui n'est rien, Élysée, plus rien. Inutile de te targuer de je ne sais quoi, de je ne sais quel sentiment gratifiant. Dorian va m'épouser moi. » Les mots appuient, princiers, tranchent l'air pour entrer dans la petite tête de linotte de la jeune femme. Il faut qu'elle comprenne, qu'elle se tienne à l'écart. Diane est désormais juste en face d'elle, ses yeux enfoncés dans les siens. « En fait, je suis contente d'avoir cette conversation avec toi pour qu'on remette les points sur les i, Élysée. Je ne te le répéterai pas deux fois. » murmure-t-elle, la colère allant toujours crescendo, lui empoignant douloureusement le cœur alors qu'elle sait parfaitement qu'il n'y a aucune raison de se mettre dans cet état. Mais elle ne peut s'en empêcher. Elle a le diable au corps, le sang qui a tourné au feu, au venin dans ses veines. « Reste à l'écart. Oublie le. Grandis. Laisse le vivre sa vie. Il est Prince, bon sang, et tu n'es rien. On sait toutes les deux qu'il sera deux mille fois plus heureux avec moi. » Si seulement.
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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: « You better back off: the boy is mine. »   « You better back off: the boy is mine. » EmptyDim 12 Jan - 21:09

Elle se tient droite, me fusille du regard. Je reconnais son air prétentieux. Celle qu’elle a toujours eue à mon égard. Parce qu’elle de sang bleu, parce que face à elle, je ne suis rien. Elle le sait, elle l’a toujours su. Aujourd’hui plus que jamais. Car elle a le privilège de pouvoir se fiancer avec Dorian. Ce privilège que l’on me refuse. Pour une histoire de sang. Une histoire minable, à déplorer. Elle est condescendante, autant que moi. Chacune se trouve supérieure à l’autre. Elle parce qu’elle a le soutien de toute une famille royale. Moi parce que j’ai l’amour du garçon concerné. La passion, celle qui vous consume jusqu’à la fin. Celle qui brûle en vous, sans arrêt, sans répit. Je la sentais, comme jamais je ne l’avais ressenti auparavant. Mes sentiments étaient devenus plus profonds dernièrement, comme si l’aveu de mon amour pour lui avait ravivé tout ce que j’avais enfoui depuis des années. Comme si ses baisers m’avaient fait comprendre tout l’amour que je lui portais. Pouvait-elle dire la même chose ? Ressentait-elle ne serait-ce qu’un semblant d’amour pour son fiancé ? Ou bien, était-elle simplement trop fière pour admettre qu’il n’était qu’un ami. Pour me donner raison. Les choses n’étaient jamais aussi simples que l’on aurait voulu. Elle n’avait probablement jamais rêvé de se marier avec Dorian. Mais, maintenant qu’elle lui était fiancée, elle ne semblait pas prête à renoncer, et j’avais du mal à comprendre pourquoi. Pourquoi se forcer à épouser un homme qu’elle n’aime pas ? Nous avions des visions tellement différentes de la vie. Peut-être que je ne pouvais pas comprendre, au fond, car elle se devait de respecter le choix de ses parents, alors que moi, j’avais la possibilité de ne plus les écouter, de les envoyer balader, si j’en ressentais vraiment le besoin.

« Je suis sa future épouse et son amie. » Je hausse les épaules tout en souriant. Des mots. Des mots qui ne voulaient absolument rien dire. A quoi bon être une épouse quand il n’y a pas d’amour ? Une amie… Une amie. Ce qui prouve bien que je n’ai pas de crainte à avoir. Car elle ne sera jamais plus qu’une amie. Une amie qui s’affichera à son bras, qui portera son nom, qui portera peut-être même ses enfants, mais une amie. Pas une amante. Pas une femme qu’il aimera. Simplement une amie. Une pauvre amie, qui l’attendra désespérément quand il passera son temps à penser à autre chose. A penser à moi. Et même si le mot amie me surprenait (je n’avais jamais entendu Dorian parler d’elle, mais une fois encore, Dorian ne parlait pas de grand-chose. Il restait dans son monde, la plupart du temps. Et, nous avions cette drôle d’alchimie qui nous permettait de nous comprendre sans prononcer un seul mot), il ne me dérangeait pas. Car je préférais qu’elle ne soit qu’une amie. Qu’elle ne me prenne pas mon rôle, ma place. Je préfère ne pas lui répondre, pour lui laisser ainsi le plaisir de sa position. Celle qu’elle a l’air de tant apprécier, mais qui, au final, n’est rien.

« Et toi ? » finit par lâcher la petite vipère. Elle meurt d’envie de déferler son venir sur moi, je le vois. Elle ne me fait pas peur. Moi, moi. Je m’apprête à lui répondre, ouvre la bouche, mais elle ne m’en laisse pas le temps. Elle continue, et je sens sa colère monter. « C'est toi qui n'est rien, Élysée, plus rien. Inutile de te targuer de je ne sais quoi, de je ne sais quel sentiment gratifiant. Dorian va m'épouser moi. » Difficile de prétendre ne rien avoir entendu quand on vous jette de telles affreusetés à la figure. Même si Diane n’est aucunement vulgaire, ses mots font mal et elle le sait. Elle les a soigneusement choisis. Rien, rien, je ne suis rien. La meilleure amie, mise de côté, oubliée. Celle qu’on aurait pu aimer passionnément, longtemps, mais à qui une autre fut préférée. Je baisse les yeux, quelques secondes, avant de la regarder à nouveau en face. Je ne me laisserai pas abattre, je ne la laisserai pas gagner. « Peu importe, Diane. Le mariage n’est qu’un morceau de papier. A quoi bon être sa femme quand tu sauras qu’il pensera à une autre ? A quoi bon l’épouser quand tu sais déjà que tu passeras des journées, des soirées et des nuits à l’attendre ? » Mes poings se serrent. Peu importe qu’il y ait mariage ou non, je ne resterai pas à l’écart. Je ne laisserai pas Dorian partir. Il est à moi, il est mien, pour toujours, pour toujours. Même s’il l’épouse, il restera à mes côtés, je le sais. Car, lui comme moi, ne pouvons pas vivre l’un sans l’autre. Mon ton se radoucit, presque pour la prendre en pitié : « Ne te fais pas d’illusions. Le mariage ne changera rien à ses sentiments. » Elle n’écoute pas, n’écoute que sa colère, sa rage qu’elle éprouve à mon égard. Elle me déteste, tout comme je lui en veux de m’avoir pris ma place. Ma place. Et, pour seule défense, elle choisit de me menacer. La pauvre petite. L’insolente. Elle ne sait pas ce qu’elle fait. N’a-t-elle donc jamais entendu parler de moi ? N’a-t-elle jamais eu vent de ma réputation ? « Reste à l'écart. Oublie le. Grandis. Laisse le vivre sa vie. Il est Prince, bon sang, et tu n'es rien. On sait toutes les deux qu'il sera deux mille fois plus heureux avec moi. » Cette fois-ci, j’empoigne le bras de Diane et le serre, fort, un peu trop, sûrement, mais qu’importe. Elle apprendra. Elle apprendra que je ne suis pas rien, que son stupide sang royal ne fait pas tout. « Tu me fais pitié, Diane » sifflai-je entre mes dents. « Moi, je sais que Dorian serait bien plus heureux à l’écart de toute cette mascarade, loin de vos règles de sangs royaux. » Il semblait tellement perdu depuis l’annonce de ses fiançailles. « Si tu connaissais assez bien Dorian, tu saurais qu’il abandonnerait son titre de Prince, qu’il t’abandonnerait toi pour vivre tranquille, loin de tout ça. » Et toi, toi, serais-tu prête à t’évader pour ce mariage dont, apparemment, tu rêves tant ? « Tu ne rendras jamais Dorian heureux. Pas tant que j’existe. Pas tant que je suis dans les parages. Dorian ne sera jamais heureux avec toi, parce qu’il imaginera toujours le futur qu’il aurait pu avoir avec moi. » Ma pauvre enfant. Le lien que Dorian et moi avons créé depuis toutes ces années est bien trop fort pour l’effacer maintenant. Il ne pourra jamais faire une croix sur moi. Je suis trop ancrée en lui pour ça. « J’ai toujours été là pour lui. Toujours. Ce qui est déjà beaucoup plus que ce que tu ne lui as donné. Où étais-tu, où étais-tu cette dernière année ? » Elle, elle qui l’a abandonné. Elle ne peut pas croire que tout ça restera sans conséquences. Elle avait oublié son ami, celui qui sera son mari. Dans un moment aussi important, elle avait préféré l’abandonner. « Comment peux-tu te targuer d’être une bonne épouse si tu ne le soutiens pas quand il en a le plus besoin ? La vérité, c’est que tu ne connais pas assez Dorian, ou que tu le crains trop, pour le rendre heureux. » Dorian ne se confie pas, jamais. Jamais naturellement. Il faut savoir lire en lui pour qu’il puisse s’ouvrir, livrer ses peines. Elle ne sait pas le faire, et c’est pour ça que j’aurais le dessus. Elle avait perdu d’avance, et c’en était presque trop facile.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
C. Diane Deulceux
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◗ SANG : SANG-BLEU (DUCHÉ DE WALLONIE).
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MessageSujet: Re: « You better back off: the boy is mine. »   « You better back off: the boy is mine. » EmptyJeu 16 Jan - 21:48

Salope. Le mot défile dans sa tête, injurieux, franchement blessant, qui ne correspond pas à son rang ; mais, si en cet instant précis, elle avait dû décrire Élysée Berthelot, comtesse de pacotille, en un mot, il aurait été salope. Les six lettres tournent autour de sa langue, vicelardes, mielleuses, parfois crachées ; elle a envie de lui jeter le mot à la figure, l'adjectif en pleine face, pour la confronter au fait. Rien ne peut t'abattre, rien ne peut t'atteindre, rien, rien, rien et surtout pas elle. Et pourtant. Rien ne pourra jamais atteindre la méchanceté dont fait preuve Elysée en cet instant, Diane s'en rendre compte avec effarement. Que sait-elle d'elle ? Qu'elle est ambitieuse. Qu'elle est prête à tout. Qu'elle en sait trop sur Léonard. Que Dorian l'aime et, surtout, que Dorian ne cessera jamais de l'aimer. « Peu importe, Diane. Le mariage n’est qu’un morceau de papier. A quoi bon être sa femme quand tu sauras qu’il pensera à une autre ? A quoi bon l’épouser quand tu sais déjà que tu passeras des journées, des soirées et des nuits à l’attendre ? » Elle déglutit. Ses mots sont autant de lames qui pourfendent la blonde, ses mots sont cruels, ses mots sont criants de vérité. Lors de ses fiançailles plutôt inattendues au parc Bleuret avec Dorian, Diane avait voulu garder le tout formel. Le tout cérémonieux, juste deux signatures au pied d'un long papier et c'était fini : ils étaient mariés, on en parle plus, pas de cérémonie, ni de trop longues fiançailles, non, rien. Mais non. Evidemment. Il avait fallu que Dorian lui fasse ses yeux doux, qu'il lui révèle les tenants et les aboutissants de l'histoire, qu'il laisse traîner le temps. C'était un mariage royal. Elle devait souffrir de l'attente – non pas d'impatience, non, au contraire. De l'appréhension. Des mots et du vent, ce mariage. Des mots et du vent.

« Ne te fais pas d’illusions. Le mariage ne changera rien à ses sentiments. » Oh, mais je ne m'en fais pas. Il me l'a dit lui-même. Je ne cesserai jamais de l'aimer. Que puis-je faire contre ça ? Enfin, Diane sembla trouver la chose qu'elle détestait le plus chez Berthelot. C'était sa manière de tomber juste. De dire la vérité. Diane avait vu comme si c'était une peinture son futur se dessiner devant elle, tout comme Elysée venait de le décrire. Elle-même, qui attendait inlassablement Dorian, en sachant pertinemment où il était. Elle-même, étouffée par ce devoir envahissant et cette fidélité malsaine, incapable de bouger, incapable de rien si ce n'était que de l'attendre, de l'attendre, de l'attendre jusqu'à ce qu'il revienne, marqué par la vulgaire comtesse. Et ce mariage sans sentiments, ce mariage de raison... oh, comme elle détestait la comice en cet instant ! Salope répéta-t-elle intérieurement, buté, alors que ses joues se coloraient d'un rouge de colère. Cette même colère rageuse parle et, presque aussitôt qu'elle a fini sa phrase, l'autre rubissane s'empare de son bras et serre. Fort. La blonde n'en dit rien même si elle sait qu'elle gardera la marque rouge de sa prise sur elle un petit moment. « Tu me fais pitié, Diane » Elle commence fort. Le rouge devient blême sur le visage de Diane, avant de presque virer au translucide quand son discours se poursuit. Cette fois, la belge n'a même pas la force de l'insulter intérieurement. Elle n'a même pas la force de se dégager de son emprise. Elle n'a même pas la force de, de... rien. « Où étais-tu, où étais-tu cette dernière année ? » J'étais perdue, pense-t-elle, coupable et penaude, sans pour autant quitter le regard de Berthelot. Elle a envie de la repousser, de la provoquer en duel – comportement de dame oblige – ou juste de la trucider sans prévenir, elle ne sait pas trop. Elle a aussi envie d'aller se réfugier dans ses appartements pleurer toutes les larmes de son corps. J'avais raison : c'est moi qui suis horrible, pas lui. Quant à elle...

Silence quant la comtesse a fini sa tirade. Silence quand Diane sans tout air quitter ses poumons dans un soupir douloureux. Silence quand, enfin, elle se détache avec brusquerie de la prise de l'autre sur son bras, ses sourcils blonds se fronçant enfin sur son front pour venir souligner ses grands yeux bleus. Colère. Blessure. Mépris. Colère, colère, colère. Calme toi. Tu dois ça à Dorian. Elle ne mérite pas que tu t'énerves contre elle et il ne le souhaiterait pas... oui, mais en ce moment, Dorian n'est (mal)heureusement pas là. « Qui crois-tu être pour penser pouvoir me juger ainsi, Élysée ? » siffle-t-elle, perfide et méprisante, en se redressant à nouveau imperceptiblement. Fierté et orgueil faits femme.  « Il n'y a pas de « vos règles de sang royaux » qui tienne. C'est la vie, Élysée. Non. C'est notre vie et je n'ose même pas espérer un seul instant te la faire comprendre. » Grimace dédaigneuse, elle la regarde de bas en haut en se reculant d'un pas – pour éviter que Berthelot recommence son coup du grappin sur son bras. « Il a des devoirs. Tu penses que l'Amour est une belle chose – et oui, j'imagine que ça l'est – mais l'Amour n'est rien face au devoir. L'Amour passe après le devoir. Tu comprends ? Il t'aime. Bien sûr qu'il t'aime ! » Elle s'écrie, et c'est comme un barrage qui se brise pour laisser passer l'eau en torrent. Bientôt, les mots se précipitent et s'entremêlent, trouvent enfin leur voie pour se succéder en faisant du sens.  « Il t'aime plus que tu ne pourras jamais l'imaginer, pauvre sotte et je t'interdis, tu m'entends, je t'interdis de lui faire du mal. Je t'effacerai de sa mémoire par tous les moyens s'il le faut, je te ferai passer pour morte ou disparue, je ferai n'importe quoi pour qu'il t'oublie et ne vive pas dans la mémoire et la souffrance de toi, Élysée, car c'est bel et bien ce qui va se passer. Il ne va pas t'épouser. Je suis sa future femme, tu comprends ça ? Il n'a... il n'a pas le choix. » Si un doigt accusateur s'était dressé contre la comice au début, désormais, son bras était retombé le long de son corps et elle avait baissé machinalement les yeux – trop brillants et piquants – alors que sa voix se brisait. Il n'a pas le choix, et toi non plus. Il n'a pas le choix, donc il s'est tourné vers toi.

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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: « You better back off: the boy is mine. »   « You better back off: the boy is mine. » EmptyJeu 13 Fév - 19:16

Je ne sais plus quoi faire, plus quoi dire pour lui faire comprendre. Lui faire comprend que pour elle, tout est perdu d’avance. Elle devrait reculer maintenant, tout de suite, s’en aller et fuir. Refuser ce qu’on voulait lui imposer. Elle ne gagnerait que souffrance et malheur si elle restait confinée dans cet engagement de misère. J’avais du mal, énormément de mal, à comprendre ce drôle d’entêtement, aussi bien de sa part que de celle de Dorian. Je n’avais pas  l’habitude que l’on me force à faire quelque chose, je savais dire non quand une décision, un conseil, ne me plaisait pas. Alors pourquoi eux, ces deux beaux idiots, se sentaient obligés d’obéir ? Est-ce que, parce que l’on naît au sein de la famille royale, on ne peut pas avoir sa propre vie, ses propres envies ? Doit-on toujours se soumettre aux volontés de ses parents, de son pays ? J’avais du mal à y croire. Je pensais, avec tort, apparemment, qu’il était toujours possible de se lever, de s’opposer à ceux qui pensaient pouvoir décider pour nous. J’étais peut-être idiote. Idiote de croire que tout était aussi facile. Pourquoi, pourquoi le bonheur de leurs enfants passait après celui de la réussite sociale ? J’avais eu envie de pleurer, d’hurler après ma rencontre avec les parents de Dorian. Eux qui mettaient de côté les sentiments de leur fils. Eux qui le destinaient à une vie malheureuse. Eux qui scellaient son avenir, mon avenir, sans un regret, sans un battement de cils, sans un soupir. Sans même d’arrière-pensées, sans s’imaginer une seule seconde que ce n’est peut-être pas ce que Dorian voulait. Mais lui, trop faible, trop peureux pour leur dire la vérité, se cachait derrière ce nouvel engagement, l’acceptait comme une nouvelle épreuve. Une de plus, après la mort de Solange. Rien ne pouvait lui arriver de pire, apparemment. Le pire était en train de m’arriver. Car vivre sans Dorian n’était pas imaginable et je savais, je sentais, je le voyais dans ses yeux enflammés, ces petites flammes qui dansaient, avec rage, qu’elle ne le laisserait plus m’approcher si elle portait son nom. S’il lui passait la bague au doigt, elle ferait tout, tout, pour qu’il soit sien, et qu’il ne soit plus mien. Elle m’arracherait celui avec qui j’avais grandi, mon frère, d’abord, mon meilleur ami, puis l’homme dont j’étais rapidement tombée amoureuse, dès que l’amour avait décidé que j’étais assez âgée, assez mature pour s’immiscer dans mon corps, dans mon esprit. Elle m’arracherait mon âme sœur, ma vie.

Sa fierté en prend un coup. Plusieurs mêmes. Elle se redresse, pourtant, ne laisse rien paraître. Elle n’est pas si différente de moi, au fond. On dira peut-être que j’ai un fond plus méchant, plus mesquin. C’est possible. Mais je lis dans ses yeux cette même colère, cette même rage. L’amour que nous portions à Dorian pouvait nous unir. Moi qui brûle d’amour pour lui, depuis l’adolescence, elle qui ne découvre qu’aujourd’hui ce drôle de sentiment. Car aimer Dorian n’est pas impossible, n’est pas improbable. Il n’est pas comme ces autres, ces autres dont on sait qu’il faut mieux fuir, maintenant, si l’on ne veut pas passer des nuits à souffrir. Dorian est calme, attentif, doux et prévenant. Dorian ne ferait pas de mal à une mouche. Et pourtant, qui aurait pu penser qu’il serait la cause du déchirement de deux femmes ? L’une qui perdait tout, l’autre qui gagnait ce qu’elle n’avait jamais désiré. Dorian nous montait l’une contre l’autre – nous finirons par nous détester encore plus que d’origine. Dorian serait la cause de notre perte. Sans le vouloir, sans avoir fait plus pour l’une que pour l’autre. Mais Dorian nous détruira. Parce qu’il ne sait pas choisir, parce qu’il ne sait pas dire non, parce qu’il attend que d’autres fassent les bons choix pour lui. Nous devrions le regarder avec dédain, peine, pitié. L’abandonner, le laisser mijoter là, pendant des jours, des mois, des années. L’oublier. Mais non. Nous préférions nous battre pour lui. Parce que Dorian nous consumait de l’intérieur. Avec force. Lentement, mais sûrement. Sans lui, on ne pouvait pas renaître de nos cendres et tirer un trait sur le passé. Sans lui, nous n’étions rien. Alors, pour ne pas sombrer, pour ne pas combler, nous nous battions. Pour un homme. Pour un mariage, pour l’amour. Une querelle idiote, stupide, aux yeux des autres. Pourtant, elle existait. Entre nous, le fossé s’agrandissait tandis que chacune pensait que Dorian serait malheureux s’il choisissait cette autre. Toutes deux, nous pensions avoir raison sans, pour un seul instant, considérer la position de l’autre. Car, nous étions têtues, bornées,… amoureuses. Et Dieu sait que des femmes amoureuses sont prêtes à tout, tout, pour gagner le cœur de l’être aimé.

« Qui crois-tu être pour penser pouvoir me juger ainsi, Élysée ? » Je hausse les épaules. Et elle ? Elle ? Qui croit-elle être pour briser le bonheur d’autres. Pour qui se considère-t-elle pour oser anéantir la vie de deux êtres ? Elle n’est qu’une idiote, une égoïste. Elle oublie, ou ne veut pas voir, le désir, la volonté de Dorian. Elle préfère ignorer, alors qu’elle sait pertinemment, elle sait qu’il ne veut pas de ces fiançailles, qu’il n’en a jamais voulu, que la nouvelle lui était tombée dessus, un beau jour d’été, sans le prévenir. Il ne s’y était pas attendu – personne ne s’était attendu à un tel événement. Il était encore dans son deuil, terrible, le deuil de sa sœur, la prunelle de ses yeux. Il n’avait pas imaginé devoir grandir aussi vite, devoir endosser de telles responsabilités. Je ne préfère pas répondre mais je constate avec plaisir ses joues qui s’enflamment encore un peu plus, son regard haineux. Elle en deviendrait presque affreuse, et je me demande ce que Dorian penserait en la voyant ainsi. Elle continue : « Il a des devoirs. Tu penses que l'Amour est une belle chose – et oui, j'imagine que ça l'est – mais l'Amour n'est rien face au devoir. L'Amour passe après le devoir. Tu comprends ? Il t'aime. Bien sûr qu'il t'aime ! » Elle a raison. Quelques temps plus tôt, j’aurais bien évidemment fait passer l’amour, ce grand Amour, après le devoir, le pouvoir, la politique. Après mon ambition. Mais les choses avaient changé, mon ambition avait changé : je ne songeais plus qu’à Dorian et mon nouveau rêve était de rompre ses fiançailles pour qu’il m’appartienne, enfin. Elle déclare enfin, avec conviction, qu’elle parviendra, sans grande difficulté, à m’éradiquer de la mémoire, des souvenirs du Prince. J’éclate de rire. Rire mauvais, ironique qui perce ce silence maudit. Elle est tellement naïve. Elle semble triste, abattue. Et je jubile. Je jubile de son malheur, comme une femme sans cœur le ferait. Je suis sans cœur. « Diane… Diane. Regarde les choses en face. Dorian ne m’oubliera jamais. Même à tes côtés, même si tu fais tout pour le combler. » Nous avons vécu bien trop de choses pour que toi, petite chose fragile, puisse prendre ma place. Et puis, je ne laisserai pas ce genre de choses arriver. Il faut qu’elle comprenne que quoi qu’il se passe, je ne serai jamais bien loin. Je resterai dans l’ombre de Dorian s’il le faut, mais je ne le laisserai jamais, jamais, aimer Diane plus qu’il ne m’aime moi. « Tu ferais mieux de rompre l’engagement, ou tu y perdras des ailes. » Judicieux conseil. Je savais ce qui allait arriver pour elle : les fiançailles finiront par être annulées et elle se retrouvera là, les bras ballants, les yeux dans le vide, seule, seule. Si elle prenait l’initiative de quitter Dorian, elle garderait la tête haute. Sa fierté tant aimée. Je finis par ajouter : « Mets-toi ça en tête : le mariage ne se fera jamais. » Pas tant que je serai dans les parages.

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C. Diane Deulceux
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MessageSujet: Re: « You better back off: the boy is mine. »   « You better back off: the boy is mine. » EmptyDim 23 Mar - 20:16

Diane était lasse. Lasse de se battre pour quelque chose en laquelle elle croyait – ô, blasphème! – qu'à moitié. Généralement, Diane était une convaincue. Elle semblait toujours se donner à trois cent pour cent dans chaque entreprise ; toujours la plus enthousiaste, la plus volontaire, celle qui était persuadée par ses idéaux. Le sang, le titre, la famille, la naissance ; autant de choses en lesquelles elle posait une croyance immense et irrémédiable. Ajoutez à cela une pincée d'orgueil et vous vous retrouviez avec Diane, incapable de retourner sur ses décisions (généralement prises sur un coup de tête) et toujours à s'enfoncer plus dans la cause par orgueil et fierté quand bien même qu'elle savait qu'elle fonçait dans le mur. Mais cette fois, cette fois, elle n'était pas entièrement convaincue ; le fiel d'Élysée s'était infiltré en elle, vicieux, et venait lentement pourrir son cœur, jusqu'à gangréner ses pensées. Elle ne désirait plus qu'une chose, désormais : lui faire autant de mal qu'elle lui en faisait, cette petite comtesse de pacotille. Non. Mieux. Lui faire trois fois plus de mal, lui enfoncer trois couteaux dans le cœur si elle insérait une lame dans le sien. Oui. Elle allait la faire souffrir, la faire douter, lui faire comprendre qu'on n'emmerdait pas Diane Deulceux impunément. Et que, surtout, on ne se mettait pas en travers de son chemin. Diane relève les yeux, ardente, en entendant cette idiote rire, ses sourcils blonds se fronçant délicatement sur son front alors que son poing se serre. Elle se moque de moi, en plus ? « Diane… Diane. Regarde les choses en face. Dorian ne m’oubliera jamais. Même à tes côtés, même si tu fais tout pour le combler. » Lente, la langue de Diane passe sur sa lippe, comme si elle se retenait de lui sauter dessus – à moins qu'elle ne se lèche les babines à l'idée, d'effectivement, lui sauter dessus pour lui arracher les yeux et le reste. Elle a un comportement presque félin, penchant la tête sur le côté, ses muscles se bandant machinalement ; à l'intérieur, son coeur saigne.

On peut lui accorder beaucoup de défauts et lui concéder quelque qualité mais, pour sûr, Elysée Berthelot sait viser juste. Diane serre les dents (elle ne lui fera pas l'honneur de lui laisser entrevoir son trouble) alors qu'elle sent sa respiration s'accélérer sensiblement et ses battements de cœur s'emballer. Tu as perdu. Abandonne. Laisse tomber. Détourne toi. Elle ne mérite même pas un de tes regards. Mais c'est plus fort qu'elle. Elle ne sait même plus si elle se bat pour l'honneur de Dorian et de sa progéniture (le mot la fait frissonner) ou juste pour son orgueil mortifié. « Tu ferais mieux de rompre l’engagement, ou tu y perdras des ailes. Mets-toi ça en tête : le mariage ne se fera jamais. » C'en est trop. Diane ferme un instant les yeux, appelle tout son self-control au rendez-vous pour ne pas, là, tout de suite, dégainer sa baguette plus vivement que l'éclair et lancer à la face de Berthelot un maléfice de son cru. Elle fait de son mieux, s'exhorte au calme, enfonce lentement ses ongles dans les paumes fragiles de ses mains, compte jusqu'à dix mais rien n'y fait. Élysée Berthelot vient de relâcher les sept enfers sur elle. « Ton sang pur (le mot est craché comme une insulte) de simple comtesse s'est-il tant dilué avec les ans que tu as oublié que tu étais sorcière ? » siffle-t-elle, perfide (et même si son argument n'a pas grand sens, car Berthelot est de sang-pur et que Diane ne l'ignore pas, elle s'en fiche car l'important était de la rappeler à sa misérable condition). Le ton est froid, inflexible ; il y a, par-dessous, une consonance méprisante et on retrouve en Diane l'archétype de la femme de glace et d'acier blessée dans son orgueil, ne sachant que dire pour essayer de racheter sa fierté bafouée. « Je n'ai jamais entendu d'un homme résistant à un sortilège d'amnésie. » éclaire-t-elle la comice, devant son regard incompréhensif, agrémentant sa phrase d'un petit reniflement dédaigneux de circonstance.

Cruelle dans son orgueil blessée, incroyablement extrême dans ses machinations tordues. Dans un brusque élan de calme, Diane adresse un regard polaire à Élysée, la détaillant des pieds à la tête avec une certaine suffisance, le sang battant toujours à ses tempes – alors qu'elle s'apprêtait à la provoquer en duel quelques secondes plus tôt. « Ne t'avises plus jamais de me menacer et ne pense jamais être en droit de me donner un conseil, Elysée, ou je peux te jurer sur le trône de France et sur tout ce qui m'est précieux que tu t'en mordras les doigts. » rajouta Diane, la voix blanche, son regard s'attardant dans celui d'Élysée avant qu'elle ne se détourne définitivement d'elle pour monter les escaliers jusqu'à la chambre qu'elle partageait avec Juliette dans l'optique de finir ce devoir dont elle parlait plus tôt. Elle en grimpa trois marches avant de brusquement s'arrêter pour jeter un regard en coin à la comtesse, par-dessus son épaule. « Oh, et avant que j'oublie. » commença-t-elle, un amusement sardonique se lisant en filigrane dans sa voix. Elle plongea son regard céladon dans celui, chocolat, de la brune. Lentement, Diane leva la main pour montrer à Elysée la bague qui ornait son annulaire – magnifique, vraiment, plusieurs carats, d'une finesse rare, certainement très coûteuse et ancienne. « Demande à Dorian ce qu'il pense de tout ça. Demande à Dorian ce qu'il m'a dit à propos de toi au parc Bleuret, demande lui comment il m'a dit que tu n'avais plus d'importance. Demande à Dorian ce qu'il pense de moi. » Sa voix, tendue à l'extrême, finit par s'éteindre en même temps qu'une troupe de rubissans entraient en riant dans le salon rouge. Dans un soupir, Diane reporta son attention sur Berthelot après avoir détaillé les nouveaux arrivants. « Demande lui tout ça et après on reparlera de ce qui adviendra et, surtout, de ce qui n'adviendra pas. Sur ce. »

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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: « You better back off: the boy is mine. »   « You better back off: the boy is mine. » EmptyMer 9 Avr - 8:38

No matter how many deaths that I die, I will never forget. No matter how many lives that I live, I will never regret. There is a fire inside of this heart and a riot about to explode into flames.


Ferme les yeux. Et sens, sens ton cœur battre à toute vitesse contre ta poitrine. Serre les poings, prend trois grandes respirations et redeviens maître de toi-même. Et oublie, oublie. Laisse couler les mots sur toi. Ne les écoute pas, ne les entends pas. Et tout ira bien. Tout ira bien.

J’aurais dû me répéter ces phrases des centaines de fois. Appliquer les moindres conseils à la lettre. Ne pas la laisser me faire mal. Ne pas la laisser essayer de me détruire. Ne plus l’écouter, la laisser dire tout ce qu’elle souhaiter. J’aurais dû, j’aurais dû ne pas m’énerver. Je ne l’avais pas fait. Je pensais me battre pour Dorian, et finalement, je me battais peut-être pour moi-même. Parce que je n’avais jamais supporté cette petite idiote, celle qui se croyait tout permis parce que proche des marches du pouvoir. Elle me répugnait. Je haïssais ses mèches blondes et ses yeux clairs. Elle était tout ce que je n’étais pas. Alors, peut-être qu’au fond, je détestais l’idée qu’elle soit celle qui puisse prendre ma place. Si elle n’avait été qu’une inconnue, aurais-je réagi de la même manière ? Aurais-je attaqué une fille que je ne connaissais pas avec autant de véhémence ? Bien sûr, bien sûr, tentais-je de me convaincre.  Je savais que j’avais tort. Je ne voulais pas qu’elle épouse Dorian car je ne supporterais jamais qu’il puisse aimer une femme à mon opposé. Si sa fiancée avait été brune, grande et froide, alors, j’aurais pu m’imaginer que lorsqu’il partageait son lit, il pensait à moi. Quand il partagerait le lit de Diane, il ne verrait qu’elle. L’or de ses cheveux, sa bouche rosée, ses mots tendres, son regard amouraché. Elle le caresserait dans le sens du poil, ne le défierait jamais alors que moi, moi – Dorian devait le savoir – je ne ferais que lui rentrer dedans. Je le provoquerais, pour faire de lui un homme meilleur et plus confiant. Ce que j’avais toujours fait, en somme. Cependant, Dorian pouvait accepter un tel comportement de la part de son amie mais cherchait peut-être autre chose venant de sa femme. Je le savais, il rêvait de tendresse et de douceur. Dans notre amour proche de la passion, je finirais par ne lui apporter que de la peur et de la cruauté.

Reprends-toi. Reprends-toi, je t’en prie. Je me battais pour Dorian, je le savais. Il ne fallait pas la laisser me convaincre d'autre chose. Je voulais le sauver, égoïstement. Je me trompais peut-être. Peu importe, je n'avouerais jamais avoir tort, et j'irais jusqu'au bout. Jusqu'au bout. . Jusqu'au bout. Plutôt continuer de la menacer que d’annoncer cette défaite, que je sens pourtant planer au-dessus de moi. En regard ses yeux froids, son allure droite et fière, je sais que Dorian ne la laissera pas partir aussi facilement que je l’aurais voulu. J’avais du mal à savoir ce qu’il pensait de tout ça. Lui qui n’avait jamais cru qu’on puisse l’aimer, à sa juste valeur, était-il heureux aujourd’hui de voir que deux jeunes femmes aussi différentes que semblables se battent pour lui ? Pour un homme que, finalement, elles n’auront jamais entièrement. Car une part de lui-même resterait ancrée, pour toujours, à l’autre. Et ça me bouffait, ça me bouffait, comme ça devait la bouffer, de savoir que, même s’il me choisissait, il rêverait toujours de Diane, parfois. De son rire parfait. De ses dents blanches et sûrement de la douceur de ses baisers. J’aurais dû tout envoyer balader, le laisser pourrir dans sa misère, et me trouver quelqu’un d’autre, quelqu’un qui n’hésitera jamais entre moi et une autre. Alistair, peut-être. Mais non, non. Un sourire amer se dessine sur mes lèvres. Car Alistair avait lui aussi des sentiments pour la belle blonde. Décidément, elle était partout sur mon chemin.

Alors que je lui affirme que ce mariage n’arrivera jamais, pas tant que je suis dans les parages, je vois son visage se fermer, le sang lui monter à la tête. Elle aussi, je le comprends, tente de se contrôler. Mais laquelle, laquelle de nous deux perdra son sang-froid en premier ? « Ton sang pur de simple comtesse s'est-il tant dilué avec les ans que tu as oublié que tu étais sorcière ? » Simple comtesse. Le mot me fait doucement rire. Des tas de roturières rêveraient de n’être ne serait-ce qu’une simple comtesse. Je hausse les sourcils, cependant, quand elle me rappelle ma condition de sorcière. Qu’attend-t-elle de moi ? Que je sorte ma baguette, que je la défie, là, ici, en pleine salle commune, quand n’importe qui peut entrer à n’importe quel moment ? Je ne suis pas aussi idiote. Je n’ai pas le temps de me poser plus de questions. La voilà qui continue, de son air vulgaire et audacieux : « Je n'ai jamais entendu d'un homme résistant à un sortilège d'amnésie. » Un coup dans le ventre. Je le sens, là, ce coup de poignard qu’elle vient de m’envoyer. Car je sais qu’elle en est parfaitement capable. Et que pouvais-je bien y faire, moi, face à un tel sortilège ? Il n’y résisterait pas. Moi non plus. Elle a ce petit sourire satisfait sur son visage. Ce sourire que je déteste. Ce sourire pour lequel je serais prête à tuer. Je reste là, pourtant, sur place, comme une pauvre imbécile, les pieds cloués au sol, imaginant tout un monde où Dorian ne me connaîtrait plus.

A son tour de me menacer. Des menaces que j’entends à peine, car les mots cités précédemment ne font que se répéter incessamment. Amnésie. Amnésie. Dorian et Elysée, effacés à tout jamais. C’était bien la pire chose qui puisse m’arriver. Qu’il m’oublie, complètement. Qu’il oublie la couleur de mes yeux, le goût de mes baisers, le son de mon rire. Tout. Tous ces moments passés ensemble. Notre vie entière. Je la vois se diriger vers les escaliers, et je ne fais rien pour la retenir. Mais c’est elle qui, à nouveau se tourne vers moi, et fait ce qu’elle n’aurait jamais dû faire. Elle lève sa main. Cette main ornée de la bague de fiançailles. Celle qui aurait du être mienne. Et à nouveau, je sens toute la colère, la fureur et la rage revenir en mon corps, pénétrait les moindres pans de peau. « Demande à Dorian ce qu'il pense de tout ça. Demande à Dorian ce qu'il m'a dit à propos de toi au parc Bleuret, demande lui comment il m'a dit que tu n'avais plus d'importance. Demande à Dorian ce qu'il pense de moi. » Plus d’importance. Plus d’importance ! Tout se mélange. Dorian ne dirait jamais ça. Dorian ne… Ni une ni deux, je ne prends pas la peine de réfléchir, je sors ma baguette et m’avance vers elle avec fureur. J’escalade les quelques marches qui nous séparent, et arrivée à sa hauteur, je l’attrape par le col et la colle contre le mur de briques. Je la toise, des quelques centimètres qui nous séparent, et pose ma baguette contre son col. Je la secoue violemment, un peu trop peut-être, mais je ne me contrôle plus. Elle a réussi, elle a gagné, je perds mon sang-froid, tout ce contrôle, j’oublie, j’oublie tout. Je ne rêve que d’une chose, la voir mourir, la voir défaillir sous le poids de ma baguette. « Tu ferais mieux de te taire » sont les seuls mots que j’arrive à prononcer, alors que je la tiens encore fermement contre moi. Je la déteste encore plus, car elle parvient à sa maîtriser. Si je vois parfois des éclairs de frayeur traverser son regard, ce n’est rien par rapport à la colère et la confiance que je vois défiler. Des rires me parviennent aux oreilles. Je me tourne vers l’entrée et voit une troupe d’élèves entrer dans la salle commune. Instantanément, je lâche Diane et range ma baguette – je ne veux pas m’attirer de problèmes pour une fille comme elle. Entre mes dents, je siffle une dernière menace : « J’aurais ta peau, un jour. Que ce soit demain, ou dans dix ans, je te finirais. Et crois-moi, une Berthelot ne trahit jamais ses promesses. » Je me recule, pour la laisser filer. Car, avec le monde autour de nous, il est bien impossible de continuer cette passionnante conversation. Elle en rajoute encore une fois. « Demande lui tout ça et après on reparlera de ce qui adviendra et, surtout, de ce qui n'adviendra pas. Sur ce. » Cette fois-ci, elle se tourne définitivement et monte les escaliers rapidement, mais toujours avec une grâce folle, qui me ferait vomir. A mon tour, je m’adosse contre le mur et ferme les yeux. Diane a gagné une bataille. Mais pas la guerre. Mais pas la guerre.

Tell me would you kill to save a life? Tell me would you kill to prove you're right?


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