Avec septembre qui avançait et touchait bientôt à sa fin, le temps devenait maussade et rares étaient ceux qui se risquaient à mettre le nez à l’extérieur du château. Melian comptait parmi eux et elle espérait bien profiter de cette journée pluvieuse pour travailler sur ses écrits. Elle avait déjà préparé les cours du professeur Amblard et pouvait donc s’adonner pleinement à ses propres recherches. Les bras chargés de vieux livres poussiéreux, elle alla prendre place à une petite table libre. Autour d’elle, des étudiants, principalement des premières années, semblaient absorber par leur travail. Melian se souvenait bien de ses premières années à Beauxbâtons et de sa manière de se précipiter à la bibliothèque dès qu’un professeur lui recommandait un ouvrage. Un sourire aux lèvres, elle se détourna de cette vision et sortit de son sac en toile un long parchemin ainsi qu’une plume et un encrier. Elle ouvrit un livre intitulé « La Bretagne et ses origines mystiques. » et débuta sa lecture. Bien sur, elle connaissait déjà une grande partie de l’histoire celte. Passionnée par ce domaine, elle écrivait elle-même un livre sur le sujet en se concentrant sur les figures féminines. De temps en temps elle gribouillait quelques mots sur son parchemin. Sa concentration était au plus fort lorsque du fond de la salle lui parvint des rires et des pas précipités. Relevant la tête de son livre, elle regarda passer un groupe d’élèves qui alla s’asseoir à quelques mètres d’elle. Elle reconnut sans peine l’une des jeunes filles et un sourire mauvais se dessina sur son visage. La petite brune parlait un peu trop fort tout en déballant ses affaires. Melian attendait, les yeux braquaient sur le groupe. Même les élèves de première année jetait des regards vers elle, l’air visiblement embêté mais n’osant rien dire. Melian se racla la gorge et se leva. « Mesdemoiselles, un peu de tenue ! » Debout derrière la brunette, elle regarda par-dessus son épaule. « Vous devriez en effet commencer votre devoir d’Étude des mythes et légendes françaises mademoiselle Lefèvre… » Elle savait pertinemment que la jeune Océane n’excellait pas dans ce domaine et elle s’en délectait à juste titre. Océane faisait sans doute parti de ses plus mauvais élèves et Melian n’avait aucun sympathie pour elle, d’où son acharnement systématique sur sa pauvre personne.