1er Septembre 2012
Les grilles n'étaient pas ouvertes qu'il frémissait déjà d'impatience. Dans quelques instants, les élèves retrouveraient leur place et la vie dans la majestueuse académie reprendrait ses droits.
Chaque année le même manège. Chaque année la même fébrilité. Et, chaque année, la même folle excitation qui s'emparait de tout son être au point de le faire ronronner de plaisir. C'est que Rococo n'aimait rien tant que la rentrée des étudiants à Beauxbâtons et peu lui importait qu'au fil des siècles la cérémonie de début d'année ait si peu variée. Toujours les mêmes tenues bleues sur le dos des jeunes personnes qui étudiaient à l'académie et toujours la même expression d'émerveillement sur les visages pourtant différents des premières années. Toujours la même expression de satisfaction sur le visage des professeurs qu'ils tentaient pourtant si vainement de dissimuler sous un sourire sévère. Dès que l’un d’entre eux se présentait, les élèves chuchotaient entre eux, échangeant des remarques admiratives ou moqueuses, et même parfois craintives.

Les petits nouveaux de l’académie se plaçaient devant la fontaine avec appréhension, à la fois impatients et anxieux de connaitre leur écrin. Des rires résonnaient dans les couloirs, certains retrouvant leurs amis de l’année précédente, d’autres découvrant leurs nouveaux camarades de chambrées. Les valises défilaient dans une valse étourdissante et, dans cette frénésie, la gargouille traversait les différentes ailes du château en dansant pour les éviter.

Toujours la même cérémonie. Toujours les mêmes coutumes. Et si aucun des sorciers qui foulaient le sol de l’Académie n’était pareil, ils partageaient pourtant tous quelque chose : la fierté d'en rejoindre les rangs. Et tandis que chacun prenait ses marques, Rococo était là, au milieu, se réjouissant de cette nouvelle année qui s’annonçait. Beauxbâtons reprenait vie et lui avec. Il s'en liquéfiait de plaisir tant l'attente avait été grande, son impatience à peine soutenable et le palais calme. Trop calme. Mais ce temps là était révolu, foi de Rococo !