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| épisode 1.1 : le bal d'automne. | |
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Ad Astra ◗ HIBOUX : 491 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Maitresse du Jeu ◗ CREDITS : (c) regina.
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| Sujet: épisode 1.1 : le bal d'automne. Ven 31 Aoû - 22:49 |
| Le bal d'automne
« Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards ! » Des murmures échangés dans les couloirs, les gloussements d’une élève et sur les lèvres de chacun, un seul mot : le bal. Ajustant sa cape, la jeune femme accéléra le pas, soucieuse de dépasser le groupe d’adolescentes bavassant à propos de leurs tenues. Il en était ainsi à chaque évènement dans le palais puisque tout à Beauxbâtons n'était que sensation, étonnement et somptuosité. Les bals se succédaient les uns et aux autres et ne se ressemblaient jamais tant et si bien que deviner les surprises de ces nuits folles. Mais ce soir, la brunette n’avait guère le temps de se réjouir sur les festivités. Et de toute façon, elle avait déjà tout préparé car même elle, aussi froide qu’elle pouvait paraître, ne parvenait à résister à ces bals. Celui des améthysses était placé sous le signe de l’originalité et de l'exubérance. Ils osaient tout, soucieux de donner un spectacle mémorable et cela ne ratait jamais. On en parlait jusqu’à l’année suivante et ce pour leur plus grande fierté.
Montant les escaliers, puis remontant un nouveau couloir, l’étudiante finit par s’arrêter près d’une fenêtre à laquelle la chouette l’attendait comme prévu. Esquissant un sourire, elle gratifia l’animal d’une brève caresse avant d’attacher le précieux parchemin à sa patte. « Et ne te trompe pas de destinataire, sale bête » marmona-t-elle en ignorant le hululement de protestation. « Le bal est pour très bientôt et il est hors de question que je le rate à cause de toi. » Un signe de main de sa part et l’oiseau s’envola. Plus que quelques jours et le grand soir serait là. Et, comme le voulait la tradition, il resterait gravé dans les mémoires de chacun.
Dernière édition par Ad Astra le Mer 16 Jan - 15:22, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: épisode 1.1 : le bal d'automne. Ven 7 Sep - 22:20 |
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« Je vis se dresser une vierge Quand le saint Dionysos mourut Qui arracha, les yeux fixes, Le coeur du flanc déchiré. Elle le coucha dans sa paume. Emporta cette pulsation, Et d'un coup toutes les Muses Chantèrent Magnus Annus Là où jaillit l'eau, comme si Que Dieu meure n'était qu'un jeu. »
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Les fées ont disparu des jardins d'acanthe, la nuit s'est levée, tiède au vent frais, comme le sont ces nuits de fin d'été ; éternelles, figée dans le temps. Les bosquets finement taillés entourant d'habitude les jardins ont été multipliés, transformés en d'immenses feuillages sombres aux reflets mauves. La lumière d'un grand feu au centre des jardins illumine l'endroit: les jardins ne sont plus, la jungle est née au sein des dehors du Palais. Du sable recouvre ce qui était autrefois des graviers, le feu rougeoie contre les cristaux, scintillant doucement contre les feuilles des arbres. Un chœur de chanteuses se tient debout sur le sable, pieds nus sur lesquels tombe une toge d'un blanc pur entouré d'une ceinture ornée d'améthystes. Quatre garçons frappent leurs mains contre des tamtams recouverts de peaux tannées, tandis qu'une jeune fille à longue tresse les accompagne à la flute. Le tout est étrange, inhabituel, fascinant. Au centre des jardins, tout près du feu, se tiennent Colette Archambault, Aloïs Lestiboudois, Céleste Mandragore, Sara Al Masri, Maxine de Gallois, Merry Doyle, Athénaïs Pangalos, ainsi que leurs camarades améthysses. A leurs bras et à leurs chevilles brillent des anneaux d'or polis par le temps. Les couleurs du bal sont au mauve, au noir, au satin et aux cristaux transparents comme de l'eau. Les tambours dans la nuit se joignent à l'exotisme qui se dégage de cette étrange assemblée, rassemblée debout et silencieuse, prête à découvrir l'inconnu. Les professeurs arrivent peu à peu et se joignent aux élèves: tous observent les Améthysses, seuls maitres au milieu de la jungle, l'univers aux effluves d'encens que rythment les mains frappées sur les djembes et le son de la flute qui semblent venir de loin, de l'autre bout du monde ; une mélodie imperceptible qui rappelle des pays inconnus, que l'on n'a jamais vus.
« Certains appellent cela … magie » résonne une voix qui n'a rien d'humain, grondante et douce, ronronnant et surgissant du centre de la terre, en dessous des pas des hommes et des femmes rassemblés. Si les tigres avaient eu une voix, ç'aurait été celle-là. Les regards se croisent, les têtes se tournent à la recherche du propriétaire de la voix, mais la vérité est pourtant la plus près de nous: la voix provient de la terre. Les Améthysses se tiennent serrés les uns contre les autres, sereins, certains ont fermé leurs yeux, comme s'ils priaient ou communiaient avec des êtres, des secrets que l'on ne saurait comprendre. La voix gronde encore, faisant doucement trembler les pieds au-dessus d'elle. « D'autres savent que l'inconnu qui vient à nous, timide, hésitant, empli de son étrangeté et de son mystère, vaut toutes les magies de la terre. » La voix s'éteint puis s'élève soudain du sol qu'elle fait trembler de plus en plus fort pendant que les mains s'agitent plus vite encore sur les tambours, jaillit vers le ciel et fait éclater dans la nuit des milliers d'étoiles minuscules qui retombent en pluie fine sur l'assemblée. La voix prononce ses dernières paroles en s'éloignant plus haut encore dans le ciel, prête à disparaître à jamais. « Dans l'inconnu familier de l'existence, mes amis, fêtons ce soir... l'automne. » Bienvenus au Bal d'Automne |
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| Sujet: Re: épisode 1.1 : le bal d'automne. Mer 16 Jan - 15:31 |
| La nouvelle du décès de Carla de Peyrac à la suite des blessures infligées par « la harpie du bal d'automne » avait fini par remplacer la rumeur dans les couloirs de l'Académie, aussi aucun étudiant, qu'importe son écrin, ne s'était-il étonné de se voir convoqué ce samedi soir, à dix-huit heures dans la galerie des glaces du Palais. On avait demandé aux élèves de revêtir leur uniforme scolaire, et les professeurs réunis au centre de l'immense pièce portaient des robes noires. Des rangées de bancs de bois, semblables à ceux que l'on trouve dans les églises, avaient été alignées dans la galerie, permettant aux étudiants de prendre place les uns à côté des autres, faisant face aux professeurs et au nom de Carla de Peyrac, qui brillait à présent sur l'écusson des membres célèbres du Cercle de la Rosière, représenté par une rose de cristal étincelant. Les regards sévères des professeurs se promenant parmi la foule d'étudiants n'étaient pas nécessaires au règne du silence. Un meurtre commandité venait d'avoir lieu à Beauxbâtons, et, sans la moindre explication, personne ne se sentait vraiment rassuré. On savait seulement que la harpie avait été mise hors d'état de nuire, qu'elle résidait toujours quelque part dans le Palais, enfermée, et que les étudiantes présentes lors de l'attaque n'avaient pas quitté leur lit d'infirmerie depuis l'accident. Lorsque chaque élève eut pris place sur un banc de bois dur, jambes serrées l'une contre l'autre, et qu'un silence complet tomba comme un voile sur la salle, Aliénor Yvelin, sur qui tous les yeux étaient fixés, tourna son regard noir vers les fenêtres hautes qui laissaient un ciel froid, morne et gris éclairer doucement l'atmosphère. Son visage, d'ordinaire sec et hautain, d'une perfection de pierre glacée, semblait à cet instant émacié, accablé. Comme la Vierge au-delà de toute douleur, au pied de la Croix où gît son Fils, un voile transparent masquait sans la ternir sa beauté à l'assemblée, et, pour la première fois, le temps et ses souffrances semblaient être passés sur elle, avoir foulé ces pommettes hautes d'un pas conquérant, soufflé un air putride sur ces cheveux de jais aux boucles bleutées, arraché de ces lèvres son rose originel. Ses yeux se posèrent sur le sol de marbre et ses deux bras s'élevèrent dans l'air comme pour embrasser toute l'assemblée, pour communier ensemble dans la douleur, non pas d'un être perdu, mais des conséquences de nos actes cruels. Aliénor Yvelin savait que Carla de Peyrac avait vu sa propre malfaisance se retourner contre elle. Mais elle le tairait. Au travers la mort du bourreau, de l'ange déchu, c'était la déchéance humaine qu'ils célèbreraient ce soir, le fruit toujours empoisonné de l'arbre de la haine. Des parchemins par centaines s'envolèrent des bras du professeur Amblard et se déposèrent par magie sur les genoux de chaque étudiant. Les professeurs en possédaient également un entre les mains, et Aliénor Yvelin scella le sien dans l'air, face à son regard. « Lisons ensemble », dit-elle d'une voix douce, suspendue entre le chant et le murmure. Mère, voilà douze ans que notre fille est morte ; Et depuis, moi le père et vous la femme forte, Nous n'avons pas été, Dieu le sait, un seul jour Sans parfumer son nom de prière et d'amour. Nous avons pris la sombre et charmante habitude De voir son ombre vivre en notre solitude, De la sentir passer et de l'entendre errer, Et nous sommes restés à genoux à pleurer. Nous avons persisté dans cette douleur douce, Et nous vivons penchés sur ce cher nid de mousse Emporté dans l'orage avec les deux oiseaux. Mère, nous n'avons pas plié, quoique roseaux, Ni perdu la bonté vis-à-vis l'un de l'autre, Ni demandé la fin de mon deuil et du vôtre À cette lâcheté qu'on appelle l'oubli. Oui, depuis ce jour triste où pour nous ont pâli Les cieux, les champs, les fleurs, l'étoile, l'aube pure, Et toutes les splendeurs de la sombre nature, Avec les trois enfants qui nous restent, trésor De courage et d'amour que Dieu nous laisse encor, Nous avons essuyé des fortunes diverses, Ce qu'on nomme malheur, adversité, traverses, Sans trembler, sans fléchir, sans haïr les écueils, Donnant aux deuils du cœur, à l'absence, aux cercueils, Aux souffrances dont saigne ou l'âme ou la famille, Aux êtres chers enfuis ou morts, à notre fille, Aux vieux parents repris par un monde meilleur, Nos pleurs, et le sourire à toute autre douleur.
Victor Hugo Le dernier vers fit place au silence, durant lequel, yeux fermés, Aliénor Yvelin continua de murmurer silencieusement d'autres paroles que personne n'aurait su recevoir. Sa voix s'éleva à nouveau tandis que ses yeux se rouvraient sur l'assemblée étudiante, qu'elle couva du regard. « Le corps de Carla de Peyrac a été rendu à sa famille. Nous gardons en nous et en ces lieux son souvenir, et lui assurons par notre silence que nos cœurs, nos pensées l'accompagnent. Les regrets, comme souvent, viennent trop tard. Les larmes s'épanchent sur des souvenirs qui ne sont plus matière, aussi, dans ce silence, nous ferons vœu de mémoire. Jamais nous n'oublierons ce que produisent la colère, la solitude, l'abandon. Nous ne nous laisserons plus jamais seuls. » Très peu d'élèves comprirent le sens de ces paroles, mais, par un étrange et inexplicable phénomène magique, leur musique les pénétrait dans une tiède chaleur, et ces mots sonnaient comme un réconfort, une promesse rassurante. Ils observèrent une minute de silence complet, pendant laquelle on entendait quelques gouttes de pluie s'écraser contre les carreaux des fenêtres, et les respirations de chacun. Au terme de ce silence, Aliénor Yvelin fit un pas un avant, se rapprochant de la foule. Son visage avait retrouvé son ancienne allure, elle était redevenue la sorcière de cuivre, implacable, une aura puissante et intimidante émanant de ses yeux noirs profonds. « Si nous déplorons ce soir la mort d'un vivant, n'omettons pas de diriger nos pensées vers ceux que le trépas berçait et qu'une main haineuse a profanés. Ce soir, n'oublions pas de célébrer la mémoire d'Amatus Bonberger, dont je conseille à tous la lecture ou relecture de la biographie, disponible en bibliothèque. Sachez que le tableau ne pourra être réparé. La faute demeurera à jamais visible dans l'espace vide laissé sur le mur par le départ d'un souvenir qui nous était précieux. » Les yeux noirs d'Aliénor se durcirent plus encore et jetèrent des éclairs. « Une même main a frappé Carla de Peyrac et Amatus Bonberger. Je l'appelle La main de la discorde. » Elle parcourut du regard l'assistance muette, posant sur chaque visage son tonnerre grondant. « Ceci est une illustration des conclusions que donnera l'expérience de la haine, des querelles superflues, de la division, de la médisance. Ceci est le contraire du vœu de Pernelle Flamel, celui de rassembler en ces lieux une communauté intellectuelle. Ceci est le théâtre odieux de la folie qui s'empare du cœur de ceux que la Discorde appelle. » Elle parcourut l'assemblée d'un regard dur. « La guerre n'aura pas lieu à Beauxbâtons. » La sentence tomba dans le silence comme une pierre s'écrase dans un lac impassible. « Nous ne devons pas céder à cet appel. Depuis les débuts du monde, la mort nous rappelle que la violence, l'injustice et la vengeance ne sont que folies. Mais quels morts peuvent tenir des discours? Quels fantômes peuvent saisir l'épée et l'arracher de la main tendue vers le cœur ? Quel chant la mort saurait-elle murmurer pour nous dissuader de la réveiller. » Ambrose du Barry toussa légèrement, une main devant la bouche. « Je vous demande de ne pas céder aux attraits sauvages de la barbarie, de la médiocrité. Au nom de Pernelle Flamel. » Aliénor Yvelin se tourna alors vers un homme que personne n'avait remarqué. Petit, à l'étroit dans une robe sombre brodée de dentelle d'or, ses cheveux blonds cendrés plats contre son crâne dégarni, il semblait attendre, les yeux rivés sur la directrice, un parchemin entre les mains et une plume à papote prête à écrire. Son visage s'anima lorsqu'il croisa le regard d'Aliénor Yvelin, qui s'adressa à lui sans être dérangée par la présence de ses élèves. « L'enquête et l'interrogatoire de la harpie sont à présent ouverts, ainsi que l'investigation sur la profanation du tableau d'Amatus Bonberger. Je souhaite qu'une copie du dossier complet soit rédigée à l'attention de mes archives personnelles. De plus, j'interdis toute entrevue à des fins d'interrogatoires avec mesdemoiselles Berthelot, Archambault et Seurel. Ces jeunes filles sont en état de choc intense, ayant assisté sans possibilité de fuite à un meurtre d'une sauvagerie rare, il n'est pas envisageable de les éprouver actuellement, et ce jusqu'à la fin de l'enquête. » Le petit sorcier blond secoua la tête, l'air mécontent, et ouvrit la bouche pour parler, quand Aliénor lui coupa la parole qu'il s'apprêtait à prendre d'une voix aimable mais ferme. « Le bienêtre de mes élèves dépend de mes décisions, mon cher La Tour. Je me montrerai intraitable sur ce point. » Le dénommé La Tour acquiesça de mauvaise grâce et revint à sa rédaction. « Je suis certaine que le témoignage de la harpie saura éclaircir la majorité des points d'ombre de cette affaire », ajouta-t-elle. « Une enquête auprès de Victor de Peyrac serait également préférable. » La plume à papote se stoppa soudainement et La Tour leva lentement la tête vers la directrice. Ambrose du Barry s'avança et posa une main sur son épaule, murmurant quelque chose d'inaudible à l'attention de la directrice et du scribe de la Maison Royale. Cassandre de Beaumont et Gwladys Mazarin s'avancèrent alors vers les étudiants pour leur intimer l'ordre de rejoindre leurs appartements dans le calme. Sur le chemin de la sortie, certains élèves tendirent l'oreille pour tenter de saisir ce qui se disait entre La Tour, du Barry et Yvelin. L'on perçut seulement: « Chastel », « Desclève », « famille », et « Cardinal Duplessy ». NB : ARCHIVES CONFIDENTIELLES CARLA DE PEYRAC - Spoiler:
NB : PORTRAIT INITIAL AMATUS BONBERGER - Spoiler:
| « Amatus Bonberger s’est fait connaître durant les années quatre-vingt et s’est depuis lors instauré en modèle dans la communauté sorcière, tout particulièrement noble pour l'éclat qu'il a su donner à son image. Si sa vie fut brève – il est en effet mort à l’âge de 42 ans - , elle n’en fut pas moins remplie, et il fait définitivement partie de ceux ayant fait bouger les choses, notamment du point de vue des alliés de la monarchie. Doté d’un simple titre de baron, Amatus sut s’imposer sur le devant de la scène politique : il fut tout d’abord l’un des plus jeunes à pénétrer le Cabinet du Roi de l’Histoire – il servit avec brio Géodor, qui le précéda, et lui survécu -, après avoir travaillé à la Chancellerie, et fut responsable d’un certain nombre d’évolutions à la Cour. La plus notable d’entre elles fut la Création du Comité de Gestion des Maisons de France. Par cet acte, il rallia à sa cause les familles ducales. Amatus n’était pourtant pas uniquement un personnage politique. Si sa carrière l’aida à se faire connaître pour son calme, sa générosité et sa grande intelligence, elle brilla également dans ses actions philanthropiques : il fut notamment très actif au moment où l’Hôpital Lablanche menaça de fermer ses portes, et activa pour la sauvegarde de certaines créatures magique comme les dragons, et quelques races de chevaux ailés en voie de disparition, par exemple. Politicien, philanthrope, il fut également un personnage public d’une certaine importance. Dès ses premières apparitions, le peuple aussi bien que ses supérieurs s’éprirent de lui au point d’en faire un prodige. Amatus Bonberger représentait le parvenu, celui parti de rien qui avait réussi à briller en société. Lui collait également à la peau l’image du gendre idéal, et de l’amant parfait. On lui prêta notamment une romance avec Alice Leblois, et son mariage arriva si vite après que les journaux se mirent à titrer cela, qu’on ressentit presque alors la réaction de la famille royale comme une insulte à la personne d’Amatus. S'il est aujourd'hui encore la cible des historiens, et si bien des nobles cherchent à l'imiter, c'est peut-être pour son engagement auprès de la noblesse (il fut le premier "homme du peuple" à apporter son soutien par une signature aux Accords d'Orléans, autorisant la noblesse à posséder sa propre gestion de biens financiers, indépendamment de la Maison Royale) qui n'a pas empêché le peuple de lui vouer un culte à l'époque, ce qu'aucun titré n'a réussi à faire depuis de manière aussi prononcée. Enfin, parce qu’il faut bien une fin triste à cette histoire heureuse, Amatus décéda dans d’étranges circonstances, si étranges que certains ne parvinrent à croire à sa mort, quand d’autres ne parvinrent à croire à l’accident dont on parlait. Amatus Bonberger décéda un an à peine après la création du Comité, alors que son influence grandissait toujours plus encore, d’un mauvais transplanage. »
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| Sujet: Re: épisode 1.1 : le bal d'automne. Jeu 17 Jan - 13:03 |
| Ma Sorcière Bien-Aimée en parle Meurtre à Beauxbâtons : le scandale de l’enquête compromise L’académie française de magie est en deuil. Secoués par une tragédie aux rares précédents, nos enfants pleurent. A tous les esprits s’impose l’évidente question de la sécurité de ceux-ci, des compétences d’un corps professoral et d’une direction supposés les protéger, et enfin, celle de l’éthique. Où s’arrêter afin de préserver ceux-ci des séquelles qu’un tel drame pourrait susciter ? Jusqu’où aller afin de connaître la vérité et faire lumière sur ce drame venant souiller l’innocence de dizaines de jeunes gens ? Le 21 septembre 2012, l’académie toute entière s’en va assister au bal annuel des Améthysses, l’un des écrins dans lesquels sont répartis les élèves de l’école. Cette nuit-là, pour des raisons qui restent actuellement plus que floues, une harpie pénètre entre les murs de la bâtisse et lacère le corps de la comtesse de Toulon Carla de Peyrac. Âgée de ans, jeune 18 ans, figure de la noblesse pleine de promesses, la vie de la demoiselle s’interrompt de manière brutale. Un mois après les faits, chacun se demande encore pourquoi. Lors du discours qu’Aliénor Yvelin, actuelle directrice de Beauxbâtons, adresse aux étudiants à la suite de l’incident, elle stipule immédiatement son refus de voir les témoins de la scène subir un interrogatoire. La fragilité des victimes, leur jeune âge et le choc émotionnel faisant suite à cette catastrophe ne devraient être exploités dans l’enquête. Plusieurs fois par la suite, elle manifestera à nouveau son refus. L’enquête est au point mort. Quand les témoins ne peuvent être interrogés, vers où regarder ? Aliénor Yvelin semblerait porter des accusations bien rapides à l’encontre de M. Victor de Peyrac, l’oncle de la défunte, mais nul ne sait où elle veut en venir. Elle-même refusant de s’étaler sur le sujet, l’investigation se fait délicate. Ainsi, hier, le dimanche 13 janvier2013, le juge s’est finalement décidé à appeler un témoin à la barre. Celui-ci est pour le moins original : il s’agit de la harpie furieuse, la meurtrière présumée de la victime. L’appel à témoin des créatures est une décision extrêmement rare et aujourd’hui encore très contestée. Une telle décision n’a pas manqué de provoquer un incendie de murmures dans la salle. En l’absence de tout autre témoin, en l’absence de victime, qui sait ce que la supposée coupable aura à dire ? Beaucoup doutent qu’il s’agisse de la vérité. Beauxbâtons est en deuil Conformément aux dires d’Aliénor Yvelin, directrice de Beauxbâtons, les élèves de l’académie paraissent en effet particulièrement perturbés par la perte qu’ils ont subi. Après avoir effectué une religieuse minute de silence suite au décès de leurs camarades, quelques étrangetés ont pu être remarquées au sein même de l’organisation et du calendrier de l’académie. Ainsi donc, pour rendre hommage à celle qui était jadis des leurs, les Rubissans ont repoussé la date de leur propre bal en raison des récentes perturbations. Ce changement de dernière minute ainsi que le mystère créé par les élèves autour de l’évènement fait naître un certain nombre de rumeurs. On raconte par exemple qu’une milice aurait été dépêchée par les Dix afin de veiller au bon déroulement de la soirée. Et s’il est rare que les Dix s’immiscent dans les affaires de l’école, les appréhensions évidentes des parents rendent cette éventualité parfaitement plausible. |
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| Sujet: Re: épisode 1.1 : le bal d'automne. |
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| | | | épisode 1.1 : le bal d'automne. | |
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