Une question récurrente qu'il est arrivé à beaucoup de se poser: les sorciers sont-ils croyants ? La réponse est
oui, les sorciers peuvent être ou ne pas être croyants, et Dieu, Bouddha, Mohamed, existent bel et bien dans la vie de beaucoup de sorciers. Tout comme les moldus, les sorciers croyants d'Angleterre sont majoritairement protestants, et les sorciers croyants français catholiques.
Les rapports entre la religion catholique et la foi sorcièreLes moldus chrétiens ont toujours intégré la sorcellerie dans la religion. Ils lui ont donné la couleur du noir et du mal, la représentation du Diable. Diable peut-être, mais religion quand même. Le fait est que la religion alliée à la magie des sorciers a toujours effrayé les moldus de par l'intrusion de l'incompréhensible et de l'inexplicable au coeur même de l'inconnu qu'est Dieu. Le code international du secret magique est né de cette impossibilité de faire cohabiter deux fois qui ne s'expriment pas de la même manière, qui ne sont pas de même nature.
L'analyse moldue s'acharne depuis des siècles à distinguer le sabbat des sorcières du Chabbat hébraïque. En réalité, Shabbath est le septième jour sanctifié par Dieu dans la Bible hébraïque. Il correspond au vendredi-samedi occidental, jour de repos pour le judaïsme : Shabbath commence le vendredi soir et s'achève le samedi soir. on sait par la Bible que le terme vient du mot hébreu Shabbat dérivé probablement étymologiquement du chiffre 7. Celui-ci a une grande importance dans la Bible et les mythologies égyptienne et babylonienne, liées aux observations des astres.
Dans l'Antiquité romaine, rappelle Sallmann, la strix était une créature cruelle qui volait la nuit pour dévorer les enfants, pomper les forces des adultes. La première mention de femmes volant la nuit derrière Vénus ou Diane date de 906, dans le Canon Episcopi. Il s'agit en réalité de la première observation moldue de sorcière effectuant un trajet sur balai, de nuit. Le stéréotype du sabbat sorcier se forme vers 1400-1430 dans les Alpes françaises, plus précisément dans le Valais et les diocèses de Sion et de Lausanne. Jean-Michel Sallmann énonce ainsi les séquences: il y a des sorciers et des sorcières, ils s'enduisent le corps d'un onguent fait de chair d'enfants sacrifiés rituellement, ils volent dans les airs vite et loin à cheval sur des animaux ou des balais, ils se rassemblent alors dans un lieu écarté, ils participent là à une cérémonie présidée par le Diable qui est représenté par un bouc, ils adorent le Démon, ils renient la foi chrétienne, ils piétinent les insignes du christianisme, la cérémonie se termine par une orgie générale où les sorciers s'accouplent avec des démons succubes et les sorcières avec des démons incubes. Suit un grand festin au cours duquel sont dévorés des enfants préalablement mis à mort rituellement. Tous ces faits n'ont évidemment jamais existé chez les sorciers, qui célébraient le Shabbath par de grands tours de haute magie, et l'historien Arrold Haveras relève que les banquets étaient majoritairement végétaliens. Lors de cette nuit, les sorciers, femmes et hommes (car le sabbat n'a jamais été une histoire de femmes et n'a aucun lien direct avec les célèbres dionysies des bacchantes) célébraient le repos de Dieu et la joie de la vie. On y faisait exceller la magie par des transes qui cherchaient à puiser aux « sources » de la magie, à revenir au temps de la Création, où Dieu, en créant les hommes, plaça en certains d'entre eux la force de puiser dans la vie l'ancestrale magie. Pour les sorciers, les particules de magie sont intimement liées à leurs corps, à la vie et surtout au Don la Création originale; d'où le fait qu'on dise d'eux qu'ils sont charismatiques.
(ici pour vous renseigner sur la signification de ce terme: http://fr.wikipedia.org/wiki/Dons_du_Saint_Esprit ). Le corps du Christ est également un objet de vénération pour les chrétiens sorciers, qui voient sa résurrection comme l'affirmation au-delà de tout du don fait à Dieu aux hommes élus pour « créer dans la vie » (représentation de l'acte de magie). Les chrétiens sorciers croient donc en la vie après la mort, sont convaincus de n'être que « de passage » sur cette terre, et savent également qu'une fois qu'ils se présenteront devant le Tout Puissant, les différences entre les hommes, sorciers et moldus, disparaitront pour laisser place à la communion pleine et entière, en Christ. Pour les chrétiens sorciers, le Christ est le Symbole de l'Homme à l'image de Dieu, à la fois sorcier et moldu, envoyé sur terre pour guider et sauver les Hommes quels qu'ils soient.
Schisme et modernité La modernité, écrit Albus Dumbledore dans son très court essai «
Short story about sorcerer secularism », est avant tout le projet d’imposer la raison comme norme transcendantale à la société. Face aux guerres de religion du XVIIIe et aux croyances qui s'opposaient aux découvertes scientifiques (notamment des origines de l'humanité), certains sorciers ont imposé le règne de la « raison », représenté par la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Cette mesure a lieu en 1799, à l'initiative des Dix. Ce courant de pensée apparaît au même moment que les découvertes des Lumières (idem pour la période moldue), et le rejet en masse de la religion et son « opium ». On note que la guerre sorcière entre l'Angleterre et la Syrie née d'un malentendu religieux venait alors de prendre fin, laissant derrière elle un bilan impressionnants de morts, de prisonniers et de réfugiés qui marqua les consciences.
Contrairement à la laïcité moldue, la séparation de l'Eglise et l'Etat n'a pas, chez les sorciers, mis l'Eglise et son influence en retrait. Au contraire, les moines et les soeurs sont plus nombreux chez les sorciers que chez les moldus à l'heure actuelle, et l'Eglise sorcière ne se reconnaît pas dans les accusations très actuelles faites au Vatican. La raison en est simple: la base religieuse sorcière n'est pas au Vatican, qui ne regroupe évidemment que des religieux moldus, mais à Murcie, en Espagne (le pays où les sorciers chrétiens sont les plus nombreux). Au coeur de la ville est installé l'
Institut du Monde Religieux Sorcier, l'I(M)RS. L'amour du prochain et la reconnaissance de l'Autre étant un fondement de la religion catholique, l'IRS est visible aux moldus sous la forme d'un petit Autel consacré à la Vierge Marie. En vérité, l'IRS est immense, et s'il est à dominance catholique, il se targue de représenter les relations internationales entre toutes les religions du monde sorcier. Aussi n'est-il pas rare d'y voir entrer et sortir des moines bouddhistes ou encore des imams et des rabbins. Les catholiques sorciers ne reconnaissent pas les Papes moldus, et ne pensent pas qu'un homme peut-être élu si ce n'est le Christ. Ils sont donc organisés en diocèses, et les décisions sont prises par un conseil des prêtres diocésains qui a lieu à l'IRS.
L'Eglise sorcière ne souffre donc pas de la même « mauvaise réputation » que l'Eglise moldue, dont la plupart des sorciers ne savent rien, et les pèlerinages et sabbats sont courant chez énormément de sorciers, sachant que la tradition du sabbat n'est pas seulement réservé aux juifs dans la religion sorcière, mais à tous les croyants et non croyants. Il s'agit bien d'une célébration de la vie et du Don de Dieu. Les prières sorcières sont les mêmes que les prières moldues, et sont, à l'origine, en latin. Les fêtes chrétiennes, comme la naissance du Christ, sont également célébrées par les sorciers.
La modernité sorcière veut que la différence très marquée par la religion sorcière entre bien et mal, magie blanche et noire, tende à disparaître au profit du rationalisme: pas de bien absolu ni de mal absolu, pas de magie blanche ni de magie noire, rien n'est auto-déterminé, les choses sont les mêmes à leur essence mais se distinguent par l'utilisation qu'on en fait. Les actes seuls caractérisent un homme de bon ou de mauvais, encore qu'il n'existe pas de mauvais sans bon ni de bon sans mauvais. Il en va de même pour la magie, où la pensée moderne refuse la séparation du blanc et du noir. L'exemple le plus connu, et devenu un véritable cas d'école est celui du Belzébuth: potion qui permet de guérir et de tuer selon qu'on la dose juste ou qu'on la dépasse: dans les deux cas, ses effets sont spectaculaires.
Et le roi dans tout ça ?Si le « Roi Soleil » des moldus et les autres avant lui se divinisaient et que leur gouvernement entretenaient une étroite relation avec l'Eglise, il n'en va pas de même pour la monarchie sorcière. Le règne du roi est un règne historiquement politique, c'est-à-dire que le monarque n'a jamais été vu comme représentant de Dieu, du Christ, de l'Eglise ou de tout autre divinité. Il s'agit simplement du plus apte à gouverner le peuple français, dont la valeur est représentée depuis les siècles par les qualités au combat et dans la stratégie militaire. Aussi, la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1799 symbolise l'arrêt définitif du Conseil Royal Religieux qui existait jusqu'alors. Le roi se disait chrétien, et devait accepter parmi ses ministères un « ministère de la religion d'état ». Par la dissolution de ce parti, la population française sorcière affirmait deux choses: l'Eglise n'appartient pas au politique mais au spirituel, le roi n'appartient pas au spirituel mais à la politique. Depuis 1799, le roi n'est plus obligé de s'affirmer chrétien, même si le roi actuel a déjà manifesté au cours de plusieurs discours et actes de présence sa foi en la religion catholique.