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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Nolan B. Le Floch ◗ HIBOUX : 593 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : styxx (audrey) ◗ CREDITS : (c) serleena ◗ SANG : sang-pur, breton, comte de Cornouailles depuis peu, habite un domaine bien trop grand pour lui. ◗ PENSINE : Est extrêmement doué pour le duel et l'escrime, ce qui lui a permis d'être le chef de l'obédience des onze.
CARTE CHOCOGRENOUILLE ◗ LIENS:
| Sujet: Nolan ♦ blood & steel. Ven 1 Nov - 9:25 |
| (c) Cyrine Nolan Brieuc Le Floch.
Le protocole Nolan est un homme tourmenté. Il a été laissé à l'abandon par ses parents depuis son plus jeune âge, et il a toujours souffert de leur démission. Il avait le sentiment d'être invisible, de ne compter pour personne, à part peut-être pour les Leblois, qui furent comme sa famille d'adoption. Nolan n'a jamais considéré ses parents biologiques en tant que telles, pour lui, c'est Charlotte et son mari qui les avaient élevés, au même titre que les princes et princesses. Il se sentait heureux, aimé, il avait une famille, ce qu'il a toujours désiré, dans le fond. Pourtant, il savait qu'il n'avait pas sa place parmi eux, ce n'était qu'un étranger, le futur comte de Cornouailles de surcroît. Il ne sera jamais un Leblois, il n'héritera jamais de la couronne, et pourtant, de sa proximité avec la famille royale, il était amené à faire de grandes choses. Comme par exemple, devenir le chef de la prestigieuse Obédience des Onze pas si longtemps après son entrée à Beauxbâtons, lui permettant rapidement de se distinguer pour ses talents en matière d'escrime et de duel. Talents qui par ailleurs suscitèrent autant l'admiration que la jalousie de ses pairs. Nolan était un élève brillant et exemplaire, c'était un élément très prometteur, tout destiné qu'il était à aller loin, très loin. Son pouvoir et son charisme attiraient aussi l'attention de la gent féminine, qui espéraient obtenir ses faveurs, toutes autant qu'elles étaient. Pendant quelques années, il entretint une relation avec Estelle Duchesne, sa maîtresse qu'il intronisa au sein de l'Obédiene des Onze non sans l'avoir entraînée durement au préalable. Sa décision ne ravit pas tous ses camarades, et certains même ne se gênèrent absolument pas pour contester son autorité...Et ils le regrettèrent amèrement puisque Nolan les avait éjectés du cercle secret, pour l'exemple. Aujourd'hui, il vit plus ou moins une relation avec Melian Devlin, une ancienne Saphiroyse plus âgée que lui, désormais assistante de professeur. Fiancé à Pélagie le Bihan depuis toujours, il compte se débarrasser de sa fiancée au plus vite, quitte à mettre sa mère sous tutelle pour rendre caducs tous ses engagements...en effet, le père de Nolan est mort pendant l'été, des suites d'une longue maladie, et Nolan, le fils prodigue, est de retour au pays pour reprendre les rênes du domaine en mains. Et pour tout avouer, le tout nouveau comte est irrité de voir sa mère dilapider le patrimoine familial en tenues coûteuses et à organiser des soirées mondaines indécemment fastueuses. Il est temps à présent pour le jeune jadérial d'arrêter de batifoler et d'enfin prendre ses responsabilités, et de devenir celui qu'il était censé être. « Si on ne voulait qu’être heureux, cela serait bientôt fait. Mais on veut être plus heureux que les autres, et cela est presque toujours difficile parce que nous croyons les autres plus heureux qu’ils ne sont. » MONTESQUIEU NOM, PRÉNOM(S) ☞ Le Floch, Nolan, Brieuc. Nolan se traîne le nom des Le Floch comme on peut se traîner un boulet, pour lui, être un des leurs est une malédiction. Nolan tremble à l'idée de recevoir leur lourd héritage, ce titre et ces terres. Nolan se sent plus volontiers rattaché aux Leblois, mais il sait qu'il ne pourra échapper éternellement à ses origines. Le Floch n'est rien d'autre que le nom du comte propriétaire du comté des Cornouailles, et Nolan n'est autre que son fils, un fils ingrat si l'on en croit les racontars. Vis-à vis de ces gens, Nolan n'a pas à se justifier, il a tourné le dos aux Le Floch parce qu'il avait ses raisons, rester parmi eux n'aurait fait que de le meurtrir, pire, le tuer à petit feu. De la famille, il ne reste donc que ce nom, ses membres ne sont plus que des fantômes, l'ombre de ce qu'ils avaient été jadis. Quant à ses prénom, eh bien, ils trahissent non seulement ses origines françaises, mais aussi ses origines bretonnes. St-Brieuc n'est-il pas le chef-lieu des Côtes d'Armor? Nolan le sait, il se sent breton avant tout. AGE, NAISSANCE ☞ Nolan est né à Quimper, dans le Finistère, au sein même du duché de Bretagne un pluvieux et frileux 23 Novembre 1990, il a 22 ans. NATIONALITÉ ☞ Nolan est de nationalité française, mais il se sent avant tout breton. Les Le Floch occupent la Bretagne depuis des siècles, mais si on regarde bien l'histoire de cette région de France, il ne serait guère étonnant de trouver des ancêtres vikings dans son arbre généalogique, de même que des ancêtres anglais puisque certaines régions d'Angleterre furent annexées à la Bretagne par Guillaume Le Conquérant. ASCENDANCE ☞ Sang-pur. Aucun moldu n'est venu ternir la noble lignée des Le Floch, et de toute manière, Nolan n'a jamais vraiment eu l'occasion de mettre les pieds dans le monde moldu. L'Autre Monde, comme il l'appelle, ne l'intéresse tout simplement pas, sans pour autant le dédaigner. Cela dit, il brigue aussi les valeurs de sa famille sur la valeur du sang, sans être pour autant un extrémiste. Par exemple, il n'ira pas haïr un né-moldus simplement parce que c'en est un, disons que tout simplement, il ne les fréquentera pas. Il est également logique de penser que l'héritier du comté de Cornouailles épousera une jeune fille de sang-pur et issue de la haute aristocratie française, seulement, les Le Floch sont assez libéraux en la matière: Nolan aura le choix de qui il veut épouser, les mariages arrangés n'étant plus en vogue depuis des siècles. TITRE ☞ Vicomte de Cornouailles. Le père de Nolan est effectivement comte, et ce titre reviendra au jeune homme à son décès.Pour Nolan, cet héritage est plus une plaie qu'autre chose: l'accepter reviendrait à admettre son appartenance à cette famille qu'il a reniée depuis si longtemps. Le destin força alors sa décision. Le père de Nolan étant décédé au cours de l'été, le jeune Nolan est désormais comte, et il gère les affaires de son domaine, mais aussi de son comté. ANNÉE D’ÉTUDE ET CURSUS ☞ Huitième et dernière année, parcours social et politique. Nolan a longtemps hésité avant de se lancer dans ce cursus, étant passionné de tout et par tout. En effet, Nolan est intellectuellement parlant très ouvert, passionné et assidu, en plus d'être rigoureux et assoiffé de savoir. Aussi, son côté intellectuel s'est passionné pour l'Arithmancie et le Droit Sorcier. Il aurait bien pris une troisième option, juste pour satisfaire sa curiosité intellectuelle, mais son emploi du temps déjà très chargé et ses autres responsabilités ne le lui permettaient pas, sinon, il ne fait aucun doute qu'il aurait choisi la psychomagie en plus du reste. RESPONSABILITÉS, ACTIVITÉS PARASCOLAIRES ☞ Chef de l'obédience des onze. Son allégeance à la couronne lui a permis d'entrer au sein de cette obédience, puis, plus tard, d'en prendre la tête. Il sait très bien qu'il en est le chef en partie parce que c'est un proche du futur roi de France, aussi Nolan ne profite guère de ses privilèges, toujours empreint de modestie. Sinon, étant très sportif, Nolan pratique le duel et l'escrime. A noter qu'il a une petite préférence pour l'escrime, discipline pour laquelle il s'avère particulièrement doué et agile. Enfin, dans la mesure où Nolan est l'une des personnes les plus en vue de Beauxbâtons, il se livre volontiers à d'autres activités parascolaires, notamment le théâtre. Il estime en effet qu'il est important de participer de façon égale et équilibrée aux activités tant sportives qu'intellectuelles. PATRONUS ☞ En raison de son soutien indéfectible envers la couronne et de son amitié de longue date avec Marien, le futur roi de France, le patronus de Nolan prend la forme d'un élan. Cet animal s'est également imposé à lui en ce qu'il représente l'endurance et la fraternité.
Dorures et Ornements LES VALISES: Nolan est venu à Beauxbâtons avec peu de ses possessions. En fait, il a embarqué avec lui tout ce qui lui paraît strictement nécessaire, aussi ne cherchera-t-il pas à s'encombrer de babioles inutiles. Cela ne veut pas dire pour autant que le jeune homme est venu les mains vides. Bien sûr qu'il a ramené des vêtements, ses uniformes, tout ce qui allait lui être essentiel pour son habillement, en somme. Seulement, il a également embarqué des collections de livres traitant de sujets divers et variés, même si la plupart traitent de politique et d'histoire de France. Son livre préféré est sans contester le Prince, de Machiavel, qu'il feuillette à l'occasion pour en tirer quelques leçons. il possède également des pièces de théâtre écrites par de grands dramaturges comme Molière ou Racine. Dans sa valise, on trouve aussi Les Châtiments, de Victor Hugo, ainsi que quelques recueils de poésie signés Apollinaire ou Verlaine, mais étant peu friand de littérature anglaise, vous ne verrez pas du Shakespeare dans ses effets. S'agissant de sa baguette magique, celle de Nolan est composée de bois de cèdre, qui représente la grandeur, la noblesse, mais aussi la force, la pérennité et l'incorruptibilité. Quel bois pouvait représenter au mieux le Jadérial hormis celui-là? Son coeur est composé d'un ventricule de coeur de dragon, ce qui prédispose ce type de baguettes aux sortilèges. Aucun autre ingrédient ne pouvait davantage convenir au futur chef de l'obédience des onze. La baguette mesure un peu plus de vingt-cinq centimètres, ce qui fait qu'elle est particulièrement courte, mais elle est droite et rigide, tout comme son propriétaire. Nolan apprécie sa précision, mais paradoxalement, cette baguette semble très capricieuse, elle ne passe pas d'une main à une autre sans difficulté. Elle est en effet très fidèle à son propriétaire et quiconque d'autre s'en servirait provoquerait une catastrophe magique sans précédent. Enfin, Nolan n'est pas arrivé à Beauxbâtons seul, il est en effet le propriétaire d'un chat abyssin qui n'a pas de nom. Nolan l'appelle tout simplement "le chat", ou alors, il le tutoie, comme s'il parlait à une personne réelle et non à un animal. C'est sans doute le compagnon le plus fidèle du jeune homme puisqu'ils se côtoient depuis huit longues années. C'est Charlotte Leblois qui lui a offert lorsqu'il est entré à Beauxbâtons.
| BEAUXBÂTONS: Ayant grandi dans une famille de sorciers au sang-pur, Nolan a toujours su qu'il finirait par intégrer Beauxbâtons un jour. Aussi eut-il tout le loisir de se documenter à propos de cette prestigieuse école et d'emmagasiner toutes les informations qui seraient nécessaires à sa survie une fois là bas. N'aimant guère les surprises, Nolan s'est donc préparé méticuleusement à intégrer Beauxbâtons, dévorant des tomes entiers sur son histoire - au cas où on l'interrogerait à ce propos, il se devait d'être incollable - mais il se renseignait sur les différents cours qui lui seraient enseignés une fois là bas. Sans pour autant apprendre tous les livres par coeur -ce qui est humainement impossible-, il se distrayait tout en apprenant: lire lui permettait entre autres de passer le temps. D'emblée, il a beaucoup aimé l'histoire de la magie, matière paraissant pourtant très chiante aux yeux des élèves mais aussi les duels et les sortilèges. Il s'entraînait en secret à en lancer plusieurs, jusqu'à ce qu'il sache en maîtriser. Cependant, la pratique de la magie étant interdite à l'extérieur de l'école, Nolan ne put s'entraîner que pendant l'année scolaire. Par contre, il n'a jamais vraiment aimé les potions et la botanique, et c'était peu dire. Sans être pour autant une catastrophe -il fallait bien sauver les meubles - il n'a jamais été très doué pour les potions. Bref. Lorsqu'il arriva à Beauxbâtons, il ne fut pas tellement surpris, à dire vrai, il savait déjà à quoi s'attendre. S'il était impatient d'y être? Très probablement. Bien qu'il adorait Charlotte, il lui tardait de voir du pays, d'apprendre, de connaître d'autres sorciers, et surtout, de se réaliser par lui-même, de montrer au monde son immense potentiel. Sitôt ses premiers pas faits à l'académie, il s'est senti chez lui, mais il a découvert également qu'il suscitait la fascination et l'intérêt de ses pairs. Nolan sait très bien que c'est en partie en raison de sa -presque- appartenance à la famille royale, mais il n'empêche qu'il exerçait déjà sur les étudiants de sa maison une certaine autorité, qui ne fit que s'accentuer avec le temps. Plus il grandissait, et plus il gagnait en prestance, en charisme. Son ascension atteignit son point d'orgue lorsqu'il devint le chef de l'obédience des onze. Dès lors, ils se consacra à cet obédience avec passion et dévotion, recrutant ses membres avec soin, afin d'honorer son devoir autant que faire se peut. Outre cette première responsabilité, Nolan est un fervent pratiquant de l'escrime et du duel, deux disciplines dans lesquelles il excelle. puisque Nolan tient à équilibrer les activités tant sportives qu'intellectuelles, il s'adonne également à l'art théâtral, lequel l'a beaucoup aidé à acquérir un talent d'orateur. Quant à son niveau scolaire, il est excellent. Par fierté et par honneur, mais aussi pour être digne des siens, Nolan se donne les moyens de réussir dans ce qu'il fait, ce qui est également une question d'orgueil. Dans la mesure où le Jadérial tolère extrêmement mal l'échec, il travaillera d'arrache-pied pour éviter de décrocher des notes si peu satisfaisantes. Le jeune homme passe beaucoup de temps à la bibliothèque, et ses devoirs sont toujours très aboutis, étant un maniaque du détail et un adorateur du travail bien fait. En effet, dans ses travaux, Nolan fait preuve de beaucoup de rigueur, il ne laissera rien au hasard. s'agissant de ses cours de prédilection, ses préjugés se sont renforcés lorsqu'il est arrivé à Beauxbâtons: il est effectivement très bon en histoire de la magie et en sortilèges, par contre, il n'est pas très doué pour les potions même s'il essaie de sauver les meubles. Enfin, quant à son avenir, Nolan reste très indécis. Autant il ne dirait pas non à une carrière politique, parce qu'il a des idéaux à défendre, et parce qu'il serait très probablement nommé conseiller/ministre si un jour Marien venait à accéder au pouvoir, autant il pourrait exercer une fonction purement juridique, comme par exemple avocat ou mage-procureur.
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ACTUALITÉ POLITIQUE: Tant par honneur que par conviction, Nolan a juré son allégeance à la couronne jusqu'à la fin de ses jours. Il pourrait même mourir pour son roi s'il le fallait. Cela dit, il ne le fait pas en tant qu'honnête citoyen: il le fait en tant qu'ami et proche du futur roi de France. Les Le Floch ont toujours été proches de la famille royale, à un point tel qu'ils furent hébergés et accueillis à bras ouvert par les Leblois quand tout a commencé à déraper. Nolan est donc un royaliste convaincu, et pour lui, il ne faudrait changer le système pour rien au monde. Le jeune homme est très attaché aux vieilles valeurs de la monarchie, tant et si bien que si un nouveau système venait à voir le jour, il en dépérirait. Qui plus est, de quel droit pourrait-il cracher sur le système puisque si Marien venait à accéder au trône un jour, Nolan se verrait sûrement offrir une place de choix parmi l'hypothétique futur gouvernement. Peut-être serait-il premier ministre, comme le fut Colbert au temps de Louis XIV. Cela étant, Nolan ne court pas après les privilèges, au fond, toute cette noblesse, ces titres à foison l'écoeurent. Les Le Floch sont propriétaires du comté de Cornouailles, dont Nolan devrait hériter à la suite de son père. Pour le jeune homme, cet héritage est un fardeau, ce sont des responsabilités qu'il ne veut pas endosser. De plus, cet héritage le confronterait à un problème identitaire de choix: l'accepter reviendrait à admettre son appartenance à la famille Le Floch, or, c'est ce qu'il ne veut à aucun prix, pour le moment, il cherchera à fuir, à contourner le problème autant que faire se peut. Quant à la gloire, eh bien, même s'il faut l'avouer, Nolan a acquis le goût de la réussite et un sens de la compétition hors-pair, jamais il n'ira poignarder quelqu'un dans le dos pour accéder à la postérité. La traitrise est selon lui un crime de lèse-majesté et il méprise ouvertement les traîtres et les lâches. Nolan est certes ambitieux, mais dans une certaine mesure: il n'irait jamais renier ses valeurs ni même ce qu'il est, de toute manière, s'il venait à se dénaturer pour accéder à certaines places trop importantes, il se ferait honte. Qui plus est, le Jadérial a un sens de l'honneur très prononcé et une loyauté sans failles, aussi ne fera-t-il rien au détriment de ses proches, même s'il n'hésite pas à éliminer la concurrence lorsque la situation l'exige: il n'aura aucun scrupule à écraser un illustre inconnu pour bien se faire valoir, pour accéder à ce qu'il veut. Enfin, quand on dit écraser, tout est relatif. Il n'aura certainement pas son adversaire à la déloyale, il restera fair-play en toutes circonstances, il n'appartiendra qu'à lui de prouver qu'il est le meilleur. Quant à Marien Leblois, Nolan ne pourra faire à son égard que des éloges. L'héritier des Le Floch considère le futur roi de France comme son ami, son confident, son frère, et ce d'autant plus que grâce à son soutien indéfectible, Nolan a pu se redresser suite à la mort de son frère cadet et à l'éclatement de sa famille. Pour résumer, Nolan doit tout ce qu'il est actuellement à Marien, et aux Leblois en général. Qui plus est, Marien le consulte volontiers lorsqu'il a besoin d'un conseil, ce qui flatte énormément Nolan. Quoiqu'il en soit, Nolan voue une admiration sans bornes au futur roi de France, au point même de vouloir donner sa vie pour lui s'il le fallait. ils se connaissent par coeur, et Marien peut se targuer d'être la seule personne qui connaît autant Nolan, et qui lui est aussi proche. Nolan ne le trahira jamais quoi qu'il arrive, il en a fait le serment. Quant à la mort de Solange Desclève, eh bien, Nolan en a été très affecté puisqu'il était lui-même très proche de la famille royale. Nolan trouve cette mort d'autant plus injuste que Solange était jeune, et très belle, elle aurait pu avoir toute une vie devant elle, une longue et belle vie, si seulement le destin en avait décidé autrement. | PARTICULARITÉ(S): Nolan est particulier à bien des égards. En premier lieu, c'est probablement parce qu'il est à ce jour la personne qui peut se targuer d'être la plus proche du futur roi de France. Son amitié avec Marien remonte à l'enfance, et elle est exceptionnelle et unique, fusionnelle et merveilleuse. Pour résumer, Marien est son tout, son meilleur ami, son confident, son frère. Quiconque verrait Nolan le Floch pour la première fois verrait quelqu'un d'influent et charismatique, en bref, l'une des personnes les plus en vue de Beauxbâtons. Lorsque l'on s'approche un peu plus, on se rend compte que tout ceci n'est que façade. Lorsqu'on se plonge dans ces orbes d'un bleu profond, on se rend compte qu'il est habité par une douleur dévorante, dévastatrice, qui d'années en années s'est transformée en une rancoeur vive et amère. Cette douleur est née lorsque son petit frère, Etienne, est parti. Nolan était alors bien trop jeune pour seulement s'en rendre compte, mais cette mort, autant injuste que dramatique, a jeté la discorde dans une famille déjà bien bancale: à partir de ce moment, les liens entre les Le Floch se sont distendus pour ne pas dire se sont éteints, et le plus grand manque de Nolan est sans doute d'avoir eu une famille heureuse et soudée. Certes, il y a eu les Leblois, mais ils n'ont jamais comblé réellement le vide qui l'habitait, car jamais personne ne pourra remplacer un proche disparu, surtout s'il est du même sang. Les liens affectifs existaient certes entre la famille royale et Nolan, mais il n'y avait aucun lien de sang entre eux, et ça, il le sait, il n'est que l'étranger, une pièce rapportée, il n'a pas réellement d'importance, il n'est que l'ombre de Marien, il n'existe qu'à travers lui. Qui plus est, est l'héritier du comté de Cornouaille, en Bretagne, et cet héritage est un fardeau. Un cruel dilemme l'agite alors: accepter son héritage et admettre qu'il n'est pas un Leblois, ou alors, perdre son héritage à tout jamais, son titre et ses terres pour une simple question d'orgueil et d'obstination? C'est le choix auquel Nolan devra se confronter très vite, afin de réconcilier les deux parties de lui-même qui coexistent: Nolan, profondément ancré dans ses terres de Bretagne, breton avant d'être "parisien", ou Nolan, pupille de la famille royale qui avait trouvé chez les Leblois une famille aimante. |
Les notes de la duchesse Insomniaque depuis toujours, Nolan ne dort que quatre heures par nuit Il se refuse de boire des potions de sommeil pour améliorer son sommeil, s'estimant bien trop jeune pour tomber dans le cercle vicieux des somnifères Nolan ne tombe jamais malade. Quand par malheur cela arrive, il préfère presque crever dans son coin plutôt que d'aller voir l'infirmière. On peut donc facilement en déduire qu'il n'a pas souvent mis les pieds à l'infirmerie. Nolan n'a eu qu'une maîtresse dans sa vie, sa précieuse Estelle Duchesne, et sa protégée de surcroît. Envers et contre tout, s'attirant même les foudres de ses pairs, Nolan a fait entrer Estelle dans l'Obédience des Onze alors qu'elle n'appartenait même pas à la noblesse. Estelle et Nolan se sont souvent rencontrés en secret, mais cela a cessé dès lors que Nolan a entamé une relation avec Melian Devlin. Aujourd'hui, l'ancienne Saphiroyse est devenue assistante de professeur et Nolan et elle se voient toujours en secret. Après tout, pour vivre heureux vivons cachés Nolan adore lire jusqu'à plus d'heure. Nolan est excellent en escrime et en duel Nolan ne considère pas les le Floch comme ses parents biologiques, d'ailleurs, il aurait presque tendance à les renier tant la rancoeur à leur égard est vive Nolan a peur du vide, même si somme toute il adore regarder les matchs de Quidditch Nolan fait le même cauchemar toutes les nuits. Le pire, c'est qu'il ignore ce qu'il représente, tant le rêve est flou Nolan n'est pas très doué pour les potions, bien qu'il essaie de faire de son mieux, son orgueil le poussant à avoir les meilleures notes possibles Nolan a un sens aiguisé de la compétition Quand Nolan veut, il a. Très exigeant, Nolan recherche le meilleur, que ce soit chez lui ou chez les autres Extrêmement méfiant, Nolan accorde sa confiance au compte-gouttes, aussi il n'est guère facile d'essayer de le berner Doté d'une franchise désarmante, Nolan n'hésite pas à dire ce qu'il pense, quitte à blesser voire même d'être odieux Nolan n'est jamais tombé amoureux. La seule exception est Melian Devlin, pour qui il nourrit une passion sans égale, une passion qui pourrait le mener droit à sa propre perte Certaines filles frustrées d'avoir été rejetées n'hésitent pas à le qualifier de frigide Les gens narcissiques et imbus de leur personne l'insupportent Rares sont ceux qui peuvent se targuer de figurer parmi son cercle d'amis, le jeune homme refusant de s'attacher à quiconque. Marien reste à cet égard l'une des seules exceptions Royaliste convaincu, il a juré de servir la monarchie jusqu'au bout, tant par allégeance envers Marien que par conviction Il ne pardonnera jamais une quelconque trahison Difficilement acquise, Nolan peut choisir de retirer sa confiance en moins de temps qu'il faut pour le dire Il sait bien qu'il doit sa place de chef de l'obédience des onze grâce à sa proximité avec le futur roi de France, aussi a-t-il parfois du mal à asseoir son autorité sur le Conseil, cela dit, son charisme naturel lui a permis de s'imposer plus d'une fois Nolan a d'excellentes qualités d'orateur Il a un sens de l'honneur très prononcé, et sa loyauté est indéfectible Son livre préféré est sans doute Le Prince de Machiavel Ce qu'il ne dira jamais, c'est qu'il ne sait pas quoi faire de sa vie bien que de nombreuses portes lui soient ouvertes Nolan ne se sent pas à sa place dans cette noblesse qui au fond le répugne Cela étant, il se plie à l'étiquette sans broncher Nolan a une très grande capacité à tout encaisser, jusqu'au jour où... Nolan est d'un naturel très calme et est doté d'un sang-froid à toute épreuve. Par contre, ses colères, quoique rares, sont monumentales et destructrices Droit comme la justice, Nolan prend très à coeur le respect des règlements il n'a jamais triché, même lors d'une simple interro, se mettant un point d'honneur à réussir grâce à la sueur de son front N'allez pas non plus croire que Nolan est un saint, en réalité, il tire les ficelles dans l'ombre Il est incapable de rendre la pareille quand on lui fait un sale coup, il préfère ignorer. Cela ne veut pas dire pour autant que c'est oublié et pardonné, bien au contraire Nolan déteste se sentir redevable envers quelqu'un.
L'écrivain anonyme PSEUDO / PRÉNOM: styxx/audrey. ÂGE: 23 ans. PRÉSENCE : 7 / 7 jours pour le RP c'est plus variable. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM: Via bazzart. COMMENTAIRE(S): Ca va faire plaisir de retrouver des têtes connues. AVATAR: Gaspard Ulliel . MOT DE LA FIN: C'est la première fois que je tente de jouer un PV, aussi j'espère que cela conviendra. .
Les banalités protocolaires REGISTRE A (bottin) ▬ Gaspard Ulliel REGISTRE B (nom & prénoms déjà pris) ▬ Nolan & Le Floch REGISTRE E (étudiants par écrin & par année) ▬ dernière année & jadérial REGISTRE G (familles titrées) ▬ Famille vicomtale (comté de Cornouailles.) mais je crois qu'il y est déjà. Je le remets là au cas où. REGISTRE I (patronus) ▬ élan REGISTRE J (obédiences) ▬ les onze (chef), mais je crois qu'il y est aussi. REGISTRE K (Opinions politiques) ▬ Royaliste (indécis) . Merci d'avance.
Dernière édition par Nolan B. Le Floch le Sam 2 Nov - 22:55, édité 7 fois |
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Nolan B. Le Floch ◗ HIBOUX : 593 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : styxx (audrey) ◗ CREDITS : (c) serleena ◗ SANG : sang-pur, breton, comte de Cornouailles depuis peu, habite un domaine bien trop grand pour lui. ◗ PENSINE : Est extrêmement doué pour le duel et l'escrime, ce qui lui a permis d'être le chef de l'obédience des onze.
CARTE CHOCOGRENOUILLE ◗ LIENS:
| Sujet: Re: Nolan ♦ blood & steel. Ven 1 Nov - 9:25 |
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Les allégories princières PROLOGUE.La douleur ne disparaissait jamais avec le temps, ce n’était qu’un mensonge. Le temps effaçait certes le plus gros des blessures, mais il restait toujours une cicatrice, plus ou moins conséquente: c’était cette cicatrice qui menaçait de se rouvrir à la moindre incartade, au moindre faux pas de travers. La douleur ne faisait que s’atténuer, ou alors, on finissait simplement par s’y habituer. Cohabiter, maîtriser le monstre, museler nos sentiments. On ne laissait rien échapper qui soit susceptible de nous détruire, il était imprudent de donner des armes supplémentaires à nos ennemis: on n’avait qu’à faire semblant, avancer, autant que faire se peut. Par intermittence, nos vieux démons revenaient nous hanter, ils nous sautaient à la gorge sitôt que l’on fermait l’œil, l’étau de la culpabilité venait nous tordre les entrailles, et le goût âcre de l’impuissance venait nous inonder la bouche. Dès lors, un haut le cœur nous saisissait, mais jamais nous ne cédions à la nausée, fut-elle pressante et impérieuse. Il ne fallait rien montrer, c’était comme ça, j’étais comme ça. Personne ne m’avait appris que montrer ses sentiments était l’apanage des plus faibles, j’en suis venu à cette déduction moi-même, à cette période où tout a commencé à foutre le camp. J’avais stupidement pensé que, si je ne montrais rien de mes sentiments, si je m’efforçais de ne pas les extérioriser, peut-être viendraient-ils à se tarir d’eux-mêmes, mais je m’étais leurré, jamais rien de tel n’était arrivé. Au contraire, mes vieux démons n’avaient cesse de me ronger de l’intérieur, à l’instar du plus corrosif des acides, emplissant mon for intérieur d’un marasme immonde, me pourrissant jusqu’à la moelle. Bien sûr que j’ai gardé mes qualités originelles, on ne devenait pas un monstre du jour au lendemain, la transition était certes lente et pénible…doucereuse, sans doute, car pour l’heure, mon âme purulente était encore intacte, je suis resté inchangé durant toutes ces années. Simplement parce que j’étais figé, comme gravé dans le marbre, immuable sans doute, mais douloureusement intact, comme si ne pas évoluer était en soi mon châtiment. Je représentais volontiers ma vie comme une immense horloge, un brin déréglée. Peut-être même détraquée, je n’en savais trop rien, cela faisait quelques années que je suivais ce rythme effréné sans trop me poser de questions. Pourtant, l’infernale course du temps s’était stoppée, brutalement, rendant toute évolution impossible. Depuis, les grandes aiguilles qui gouvernent mon existence sont obstinément figées, un grain de sable s’était glissé dans l’engrenage pour venir tout bloquer. Depuis, la machinerie, quoique complexe, n’est jamais réellement repartie, et le plus injuste était sans doute de penser que ma vie s’était arrêtée sitôt commencée. J’étais jeune bien trop jeune, trop jeune pour seulement m’en rendre compte, de cette époque je n’avais plus beaucoup d’images, juste des souvenirs un peu floues, comme des traces de larmes séchées sur les joues. De cette période, il ne me reste plus que quelques vagues sensations, des impressions persistantes, des saveurs restées orphelines à ce jour, sans identification certaine. Moi-même je ne suis plus certain d’avoir été un jour heureux, même si je sais de source sûre que c’est à ce moment là que ma vie s’est brutalement arrêtée. Parfois, il m’arrive d’y penser, sans pour autant m’appesantir sur ces évènements: je ne fais que les survoler, parce qu’au fond, tout au fond, la douleur est toujours aussi vive, la rage palpite au fond de moi, telle un immense feu de joie, un brasier que ce drame a allumé sans jamais réussir à l’éteindre. Pour autant, il suffirait d’un coup de vent pour que la flamme soit soufflée, pour que ma vie soit de nouveau plongée dans l’obscurité. L’ensemble demeurait fragile et bancal, et moi, je tanguais, dangereusement, me sentant parfois sombrer, pour sitôt remonter à la surface comme si de rien n’était. Je souffrais, j’étais un écorché vif, mais je n’en montrais rien, au fond, j’étais juste ce gamin perdu qui avait tant désiré avoir une enfance, et qui ne l’avait jamais eue. Je suis Nolan Brieuc Le Floch, et voici l’histoire de ma vie. CHAPITRE 1 - LA GENÈSE. Enfant, j’étais plutôt calme et solitaire, pour ne pas dire taciturne. Je regardais les autres de loin, sans jamais me mêler à leurs jeux, lesquels me paraissaient bien trop futiles. D’entrée de jeu, j’avais toujours mis une distance entre les autres et moi, sans doute avais-je pressenti que j’allais me sentir différent toute ma vie, à l’image même d’un parasite. Il paraissait que l’on était conditionné dès notre plus jeune âge et que notre personnalité se construisait sur ces bases des plus fragiles. Pour certains, la construction sera droite, les murs seront solides, ils ne s’effondreront pas à la moindre tempête. En ce qui me concerne, l’édifice était bancal, à l’instar d’une tour de Pise ratée, et elle menaçait de partir aux quatre vents à la moindre occasion. Je n’étais pas un déséquilibré, loin s’en faut, j’étais même plutôt lucide, même pour mon âge, je n’avais jamais eu l’apanage de la naïveté, la candeur était une contrée qui m’était inconnue. J’ai toujours eu un caractère terre à terre, si peu enclin à croire aux choses qui sortaient de l’ordinaire, si peu fantaisiste dans le fond, je n’ai toujours été que raideur et rationalité. Pour autant, il y avait certaines choses que je ne pouvais contrôler, pas même ma propre nature. Je suis né dans un univers à part, caché, connu d’une petite poignée de gens seulement, je suis né sorcier. En des temps médiévaux, je serais monté sur le bûcher pour moins que ça, par ma simple naissance, j’étais voué à me taire sur ce que j’étais au plus profond de moi-même: je suis né sorcier. Je suis bien d’accord, cette affirmation aurait de quoi faire rire n’importe qui, surtout quelqu’un d’aussi cartésien que je pouvais l’être, oui mais voilà, je suis né sorcier au sang-pur, ce qui signifie que j’ai baigné dedans depuis tout petit: je n’ai rien connu d’autre à part ce monde, et si je devais par le plus grand des hasards m’exiler dans le monde moldu, il n’était pas certain que j’y survive. Non content d’être né sorcier de sang-pur, ce qui signifie entre autre qu’aucun moldu n’est venu pourrir mon arbre généalogique depuis des siècles, j’étais qui plus est né Le Floch, et croyez-le ou non, c’était un fardeau plutôt lourd à porter, encore plus que l’essence magique qui grondait au fond de moi. Etre né dans une famille comme la mienne, c’était une malédiction, d’autant plus que nous bénéficions du titre de vicomte, lequel devait en principe me revenir par voie de succession. Seulement, j’ai toujours dédaigné ce titre, car l’accepter reviendrait à accepter de faire partie intégrante de cette famille, et ça, je ne le voulais à aucun prix. Je n’avais des Le Floch que le nom de famille. J’avais juste avec eux des liens de sang, pas même des liens affectifs. Ceux-ci avaient fini par se distendre, pour ne pas dire disparaître. Je considérais volontiers les Leblois comme ma véritable famille, mais ils n’étaient ni plus ni moins qu’une famille de substitution, qui n’avait fait que recueillir l’enfant déboussolé que j’étais alors. Je n’étais pas spécialement ingrat, j’avais moi aussi mes raisons. Quelle mère ne s’occuperait pas de son fils? Quel père préférerait-il sa carrière à sa famille? Aussi loin que je me souvienne, j’étais toujours passé en second plan, comme si au fond je n’avais pas la moindre importance. Je faisais partie intégrante du décor, j’étais voué à devenir une ombre, à tirer les ficelles dans l’obscurité. Quand je disais que notre futur rôle était conditionné depuis même notre naissance…J’étais voué à souffrir de la disparition de ce frère que j’aimais malgré mon jeune âge, disparition dont je ne me suis jamais réellement remis. Etienne n’avait pas le droit de mourir, il était bien trop jeune, bien trop innocent pour seulement songer à flirter avec la Faucheuse. Tout ça parce qu’il avait été emporté par une forte fièvre, quel gâchis. Parfois, il m’arrive d’éprouver une rage sourde teintée d’un profond sentiment d’injustice. Pourquoi? Pourquoi lui, pourquoi nous, pourquoi étaient-ce les meilleurs qui partaient en premier, alors que les pires pourritures pouvaient avoir une longue et belle vie qu’ils ne méritaient aucunement? Cela avait toujours été un mystère, cela restera toujours un mystère. Je n’avais jamais pu me résoudre à abandonner cette stèle en marbre blanc, sur laquelle était gravé le nom de mon défunt frère. J’avais l’impression qu’en m’en éloignant, cela reviendrait à renier une partie de moi-même, celle-là même qui était bien ancrée dans ces terres, dans mon Finistère natal. Sans que personne ne le sache, j’allais visiter cette tombe tous les jours, simplement pour accomplir mon devoir de mémoire. Je n’avais certes pas beaucoup connu Etienne, et j’étais somme toute bien trop jeune pour seulement me rappeler totalement de lui, mais je vivais avec cette impression persistante et hautement désagréable d’avoir perdu un membre de ma famille -et dire que ce n’était pas qu’une impression, c’était même l’odieuse et affligeante réalité, celle-là même dont je me serais bien passé. J’étais beaucoup trop jeune pour seulement porter un deuil, je n’étais même pas certain que j’avais réellement conscience de ce que cela pouvait bien représenter. Je me souvenais parfaitement du jour où le visage dévasté de ma mère était passé dans l’entrebâillement de la porte pour simplement lâcher ces quelques mots, peu avant de s’effondrer, terrassée par la douleur: « il est parti. » il est parti Mais qui était ce il, dans le fond, n’avait-il pas un nom? il ne pouvait pas être mon père, lequel était en train de feuilleter un journal traitant d’économie. Pour autant, un poids était venu se loger dans mon estomac sans plus jamais le quitter: j’avais l’impression d’avoir avalé un bon kilo de briques, et je ne parvenais simplement pas à me défaire de cette sensation de lourdeur qui s’était dès lors emparée de moi. D’autant plus que la dure réalité venait de me frapper, la sentence était tombée, dure et cruelle, tandis que je mesurais tout doucement ce que cela pouvait bien impliquer. Etienne n’était plus. Il venait de s’éteindre. La fièvre venait de l’annihiler comme on pouvait souffler une bougie. Il était parti, comprendre par là qu’il n’était plus. Papa n’a même pas réagi, de toute façon, je ne suis pas certain qu’il ait réellement compris ce que cela pouvait bien impliquer Etienne n’était plus. Il venait de s’éteindre. La fièvre venait de l’annihiler comme on pouvait souffler une bougie. Il était parti, comprendre par là qu’il n’était plus. Papa n’a même pas réagi, de toute façon, je ne suis pas certain qu’il ait réellement compris ce que cela pouvait bien impliquer, il avait l’air absent, comme étranger aux évènements qui se déroulaient pourtant sous son toit. Je me refusais à croire qu’il s’en fichait, que la mort de son plus jeune fils ne l’affectait pas. Je voulais bien que les chefs de famille se montrent impassibles, mais là, c’était juste trop…Ou pas assez, cela dépendait bien sûr du point de vue. Maman n’était pas repartie. Elle s’était effondrée sur la première chaise venue, pour y pleurer tout son soûl. Il y avait tant de douleur dans cette pièce que cela me mettait extrêmement mal à l’aise, du haut de mes cinq ans, j’avais compris que j’étais de trop ici, qu’il fallait que je m’efface parce que je me sentais étouffer, oppressé. Sans adresser un regard à mes parents, je les avais contournés, alors que Papa, complètement saisi, venait de refermer son journal avec lenteur pour le poser sur la table de la cuisine. Dans ma course folle, j’avais renversé une chaise, et j’avais filé à l’étage sans demander mon reste, escaladant même les marches quatre à quatre, mon cœur cognant à tout rompre, presque à m’en faire mal. Personne n’avait cherché à me rattraper, de toute manière, ma mère était trop occupée à sangloter dans la cuisine, et mon père à la consoler pour réellement s’apercevoir que je venais de filer. Même le vacarme provoqué par la chaise en tombant ne les alerta pas. J’étais habitué à leur indifférence, je ne serais pas là que ça leur ferait le même effet, avec le temps j’avais fini par faire partie du décor. J’étais de ceux qui étaient invisibles, à l’égal des ombres, et pourtant, j’ignorais à quel point mon destin, à compter de ce jour, allait changer. J’avais toujours gardé cette blessure secrète, enfouie en mon for intérieur, telle un sujet tabou que je me refusais d’évoquer. Aussi loin que je me souvienne, j’avais toujours eu envie de me réaliser par moi-même, de montrer au monde entier que j’existais, je me refusais de rester cloîtré dans le royaume des ombres, j’étais attiré par la lumière de la même façon que l’étaient les papillons de nuit. De ma profonde solitude et de l’indifférence dont les autres faisaient preuve à mon égard était née une ambition démesurée, qui pouvait presque être taxée de folie des grandeurs. Pourtant, ce n’était pas comme si je manquais cruellement de potentiel, j’étais plutôt éveillé pour mon âge, j’avais appris à lire et à écrire rapidement, enracinant ainsi ma passion dévorante pour la lecture. J’étais assoiffé de connaissances, assoiffé de pouvoir, un brin mégalomane peut-être, tout se bousculait dans ma tête et je n’aspirais plus qu’à une chose, la plus importante d’entre toutes: leur montrer à tous, tous autant qu’ils étaient, ce dont j’étais réellement capable. Il fallait dire que je n’étais pas spécialement bien portant, bien que j’eus mangé à ma faim et obtenu tout ce dont j’avais besoin, j’étais chétif et il était surprenant que, eu égard ma taille et ma corpulence, je tenais encore debout. Mère ne faisait que répéter que j’avais la peau sur les os. Et puis, j’étais toujours pâle également, comme si j’étais malade, mais le malade, ici, ce n’était pas moi, c’était Etienne et il n’était plus. Il est parti. Brusque retour à la réalité. Tout à coup, je m’étais souvenu ce pourquoi j’étais monté avec autant de précipitation. Je voulais constater de mes yeux l’évènement, car je savais que si je n’étais pas mis devant le fait accompli, je continuerai à nier jusqu’à la fin des temps. Il fallait dire que j’étais doué pour ça, vivre dans le déni, c’était même une seconde nature. Le cœur au bord des lèvres, j’étais rentré dans la chambre, tout en faisant le plus de vacarme possible, comme si un tel ramdam allait réveiller mon frère. Etienne n’avait pas cillé, il restait allongé, désespérément figé, immobilisé dans son éternité, figé dans sa jeunesse. Injustice. Les larmes me montèrent aux yeux mais je tâchais de les réfréner du mieux que je pouvais. Je ne pouvais pas pleurer, je n’en avais pas le droit, pleurer, c’était l’apanage des faibles et je n’étais pas faible. Oui mais voilà, si je ne pleurais pas maintenant, pour la mort d’un proche, quand le pourrais-je? N’était-ce pas une raison suffisante? Alors, doucement, je pris la main d’Etienne dans la mienne, qui était encore tiède. Un instant, j’espérais qu’il la serre en retour, mais il resta inerte, amorphe, et ce fut ce dernier constat qui m’anéantit. Fugitive, une larme roula sur ma joue, que je ne cherchai même pas à essuyer d’un revers de manche. Je me contentai simplement de rester debout, tout à la fois figé par la douleur et l’incrédulité, parce que de toute évidence, une partie de moi se refusait à y croire. Cette nuit là fut la seule fois où je m’autorisai à laisser couler ces quelques larmes, car par la suite, je ne laissai plus rien m’ébranler. Je m’étais érigé au fil des années une forteresse infranchissable. x « Tu es toujours là? » s’enquit Marien, tout en s’approchant avec prudence. Je ne cillai pas à l’approche de celui que je considérais comme un frère, comme un ami, comme mon tout, j’étais encore trop imprégné par mes souvenirs pour seulement songer à retourner au présent. Je finis par tourner la tête lorsqu’il me donna l’accolade, puis, il tapota amicalement mon épaule. Je ne cillai toujours pas lorsqu’il se permit de me faire la morale. « Je n’aime pas te voir te complaire dans le passé, ce n’est pas bon pour toi. » Je fronçai les sourcils, le regard toujours rivé sur la pierre tombale qui portait le nom de mon frère. Je n’en montrais rien en affichant un visage impassible, mais ses propos m’avaient toutefois ébranlé. Marien avait toujours su me cerner à la perfection, décrypter la moindre émotion que je consentais à laisser passer, aussi feindre l’indifférence, en sa présence, était parfaitement inutile, il avait déjà deviné qu’il venait d’attirer mon attention. Je daignai enfin tourner la tête, pour le toiser de mes prunelles glacées. Je savais bien que se complaire dans le passé n’était jamais bon, mais c’était le seul lien qui me rattachait à lui. Les souvenirs. Les années avaient passé, le temps les avait détériorés, ils étaient trop flous désormais pour être seulement exploitables, de cette période là de ma vie, je n’en conservais que quelques bribes, lesquelles avaient été noyées sous le chagrin et la rancœur que j’avais accumulés pendant tout ce temps. « Si je ne pense pas à lui, si je ne viens pas le voir, alors personne ne le fera » avais-je déclaré avec assurance, la voix légèrement rauque à cause d’un trop plein d’émotions venues tout d’un coup. Il fallait que j’extériorise, que je craque, mais comme d’habitude, je me contentais d’encaisser, bravement, sans jamais rien montrer. Il n’y avait que Marien pour comprendre que dans le fond, j’étais secoué, que la situation me touchait plus que je ne le laissais paraître. « C’est scandaleux. » finis-je par affirmer, tout en passant une main nerveuse dans mes cheveux sombres. « Les gens oublient vite on dirait. » Je laissai échapper un rire amer, légèrement sarcastique. Je bouillonnais de l’intérieur, toute ma rancœur menaçait d’éclater d’un moment à l’autre. Mes parents, ces imposteurs. Le reste du monde. Je ne me mettais pas souvent en colère, mais lorsque c’était le cas, c’était dévastateur, sans précédents. Ce n’était que la conséquence d’un trop plein d’accumulation. « Ils n’ont rien oublié, crois-moi. » répondit Marien, qui avait parfaitement deviné à qui je faisais allusion. Je ricanai, une fois encore. Je ne pouvais m’empêcher d’être amer et cynique, même dans les moments les plus critiques. C’était une façon comme une autre de me défendre contre ce qui m’ébranlait et me rendait vulnérable. « Ils ont tendance à oublier qu’ils ont un deuxième fils. » avais-je répliqué durement, mettant d’office les pieds dans le plat. Oui, Marien, regarde comme je leur en veux, comme ma rancœur est vide, tenace, combien elle menace de se déverser et de tout détruire sur son passage, telle un poison violent. J’avais beau m’exhorter de respirer calmement, je n’y parvenais pas, mes oreilles bourdonnaient, ma bouche s’emplissait d’un goût âpre et cuivré, celui du sang. « Je comprends que tu te sentes seul, abandonné, mais…tu ne peux pas non plus leur en vouloir. Ils ont perdu un enfant. Et rien n’est plus terrible pour une mère que de devoir enterrer son fils ». Je serrai les poings à ses propos. Marien et son fichu bon-sens, Marien et sa fichue sagesse, Marien et ses mots qui faisaient mal, qui étaient comme autant de sel versé sur des plaies déjà à vif. Marien n’avait pas l’habitude de me plaindre, ni même de compatir, comme tous les autres, il voulait que j’avance, quitte à me heurter plus qu’il n’était nécessaire. Cela faisait bien longtemps qu’il ne disait plus amen à toutes mes paroles. Au contraire, il essayait plutôt de me raisonner, et force était de constater qu’il y arrivait particulièrement bien, et c’était de toute évidence le seul, personne, à part lui, n’était capable de me faire entendre raison. « Même ici, sur mes terres natales, je suis un étranger. Ironique, n’est-ce pas? » Puis, estimant que je n’avais rien d’autre à dire, qu’il était inutile d’arguer davantage, je jugeai bon de m’effacer, je me sentais de toute façon de trop ici. Marien avait raison. Je me laissais empoisonner par mes souvenirs, aveugler par ma rancœur. Mais qu’y pouvais-je, si la colère était mon essence même? Je m’étais construit sur toute cette rancœur, et si on venait à me l’enlever, je n’aurais plus rien. Car que je le veuille ou non, cette colère, c’était moi, et elle était tout ce qui me rendait vivant. Sans elle, je mourrais à petit feux, soyez-en certains. x 15 décembre 1997 - Chez les Leblois. Noël approchait, et ce n’était pas pour autant que mes parents retrouvaient le sourire, bien au contraire, ils ne cessaient de s’enliser dans leur chagrin. Plus jamais mère n’avait souri, lors de ses rares apparitions, elle paraissait vêtue de noir. Père, déjà peu loquace, n’avait plus dit un mot, il s’était abruti dans son travail, témoignant de sa douleur à sa façon. Et moi, au milieu de tout ça, je m’efforçais de vivoter autant que faire se peut. Je jouais avec Marien, Charlotte essayait de m’arracher ces quelques mots que je gardais jalousement pour moi: il semblait que moi aussi, je m’étais enfermé dans mon mutisme, bien que ce changement eut été inconscient. J’avais cessé de parler simplement parce qu’il n’y avait personne pour m’écouter. Je redevenais à peu près un enfant normal lorsque j’étais en compagnie de Marien, lui seul pouvait se targuer de bénéficier de mes rares conversations. À la place, je dessinais. Partout, tout le temps. C’était ma façon d’extérioriser, de m’exprimer. Il fut un temps où j’étais vraiment doué pour ça, mais à mesure que le temps passait, que je grandissais, je m’en étais complètement désintéressé. C’était dommage car à l’époque, on pouvait penser que j’avais trouvé ma vocation. Maintenant, il ne restait plus que des incertitudes, et l’angoisse persistante de ne pas savoir quoi faire de sa vie. Toute ma vie, je m’étais habitué à n’être personne, ce n’était pas du jour au lendemain que j’allais devenir quelqu’un. Si seulement j’avais su lire dans une boule de cristal ou le marc de café, sans nul doute aurais-je été rassuré sur ce point, mais à l’époque, je n’étais pas en mesure de savoir ce que les prochaines années allaient bien pouvoir me réserver. Assis sur ma chaise, entouré de crayons de couleur, je regardais Charlotte s’affairer, c’était à croire que cette dame était toujours pressée. Charlotte avait été davantage une mère que celle qui m’avait mis au monde, Charlotte s’était occupée de moi et m’avait donné tout son amour, tant et si bien que je la considérais volontiers comme ma mère, tout comme elle me considérait comme son fils. C’était donc tout naturellement qu’à cette époque, je lui avais posé la question fatidique. « Charlotte? Est-ce qu’un jour vous allez m’adopter? » Un silence de plomb accueillit ma question pourtant innocente. Pourtant, à en croire l’absence de réaction de Charlotte, il semblait qu’au contraire, elle était plutôt lourde de sens. Je crus alors bon de renchérir. « Je pense que ça ne dérangera pas mes vrais parents, ils ne s’occupent pas de moi, je leur manquerai donc pas. Et puis, comme ça, avec Marien, on sera comme deux frères, pour de vrai. » Patiemment, j’attendis la réponse. Réponse qui ne tarda pas à venir et à faire voler en éclats mes rêves d’enfant, pour peu que j’en avais. « Tu sais bien que c’est impossible. » avait-elle soupiré, gênée, bien que moi, paré de ma naïveté d’enfant, je ne voyais pas en quoi elle pouvait être gênée. « Je ne peux pas t’enlever à tes parents, tu sais. Jusqu’à preuve du contraire, tu es encore leur fils. Et les procédures d’adoption, c’est souvent très long et très compliqué. Il faut de bonnes raisons. » Elle m’avait regardé d’un air désolé, et elle m’avait ébouriffé les cheveux avec tendresse. Pourtant, en mon for intérieur, mon cœur s’était brisé. Je venais de réaliser du haut de mes sept ans que le chemin allait être encore long et parsemé d’embûches avant que je ne sois un Leblois à part entière, et pourtant, Merlin savait que je le désirais de tout mon cœur. Je voulais faire partie de cette famille, bien qu’en théorie je faisais déjà partie des leurs. Je n’étais même pas un Leblois, je n’étais qu’un Le Floch, un breton, un étranger. Je n’avais pas ma place ici, bien qu’étant de sang-pur, je n’avais même pas le sang bleu. Je n’étais personne, et encore une fois, on venait de me le rappeler. Ce fut à partir de ce jour que je commençais à me sentir comme un étranger, même parmi les Leblois. J’avais fini par comprendre que Marien ne sera jamais mon frère autrement qu’en théorie, et que, malgré tout, j’avais encore un lien avec ces parents qui me dédaignaient depuis des années, trop écrasés par leur chagrin pour seulement songer à mon bien-être. Je n’étais que Nolan, ce gamin perdu qui n’avait jamais vraiment eu d’identité, et que même des années après, il la cherchait encore. Ce ne fut seulement qu’à Beauxbâtons que je devins enfin quelqu’un.
Dernière édition par Nolan B. Le Floch le Sam 2 Nov - 21:28, édité 1 fois |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Nolan B. Le Floch ◗ HIBOUX : 593 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : styxx (audrey) ◗ CREDITS : (c) serleena ◗ SANG : sang-pur, breton, comte de Cornouailles depuis peu, habite un domaine bien trop grand pour lui. ◗ PENSINE : Est extrêmement doué pour le duel et l'escrime, ce qui lui a permis d'être le chef de l'obédience des onze.
CARTE CHOCOGRENOUILLE ◗ LIENS:
| Sujet: Re: Nolan ♦ blood & steel. Ven 1 Nov - 9:26 |
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Les allégories princières CHAPITRE 2: L'ASCENSION. Il n’y avait pas que la colère qui bouillonnait en moi. Il n’y avait pas que cette rage sourde et corrosive, qui balayait tout sur son passage. Aussi loin que je me souvienne, j’avais toujours cohabité avec ce quelque chose que je n’avais jamais su nommer, mais qui existait tout de même. Je le ressentais à chaque instant, à chaque pas que je faisais, à chaque geste que j’accomplissais. Ce quelque chose, c’était la magie. En tant que sorcier de sang-pur, j’ai toujours baigné dedans, depuis tout petit. Je pensais magie, je mangeais magie, je vivais magie. Tous les autres autour de moi n’avaient que ce mot à la bouche, et il me tardait le moment où moi aussi, je serai un vrai sorcier. Je la sentais, elle était en moi, quelque part, elle ne demandait qu’à s’exprimer, qu’à éclater au grand jour, qu’à éclabousser les autres de sa puissance. Pourtant, c’était bien qu’elle tardait à se manifester. Tous autour de moi attendaient beaucoup de ma personne, et il était légitime de ne pas souhaiter les décevoir. Pour mon plus grand bonheur, je fus de ces sorciers dont la magie se manifesta dès le plus jeune âge, faisant ainsi honneur aux miens: être né cracmol aurait jeté l’opprobre sur ma famille. Alors, je m’amusais, je provoquais le destin. Je savais à quoi m’attendre, par les grimoires qui traînaient dans la bibliothèque familiale, alors, je m’acharnais, jusqu’à sécréter la moindre goutte de magie. Acharné et volontaire, parfois même à l’extrême, je m’escrimais, jusqu’à parfois avoir des maux de tête, jusqu’à même saigner du nez. Pour les adultes, il s’agissait davantage de jeux d’enfants, c’était l’histoire d’un enfant qui se prenait pour un grand sorcier, et qui agitait un bout de bois dans l’espoir d’en sortir quelque chose, clamant à qui voulait l’entendre qu’il s’agissait d’une baguette magique. Pour moi, c’était du sérieux, ce n’était pas une lubie d’enfant nourri aux contes de fées, tout le monde était sorcier dans ma famille alors il était logique que je le sois également. Je devais l’être, je n’avais pas d’autre alternative. Je ne me donnais pas d’autre alternative. Je ne savais pas encore lire, je n’en avais pas encore l’âge de toute façon, mais j’avais déjà notion de tellement de choses. On m’avait toujours trouvé particulièrement éveillé et curieux pour mon jeune âge, d’autant plus que j’assommais les autres avec tout un tas de questions diverses et variées. Mon oncle était présent ce jour là, après tout, on ne laissait jamais un enfant en bas âge sans surveillance. « Dites, mon oncle, connaissez-vous la formule pour faire voler un objet? » Fanch m’avait toisé de ses yeux sombres, quelque peu interloqué. Visiblement, il ne s’attendait pas à ce que je lui parle de formules, de lévitation, ou que sais-je, j’étais bien trop jeune. Pourtant, j’avais surpris une fois une discussion entre mon père et mon oncle justement, où ils parlaient de formules, de sortilèges, et de tout un tas d’autres choses toutes aussi fascinantes les unes que les autres. Seulement, je n’en avais pas eu l’occasion d’en savoir plus, on m’avait débusqué en moins de temps qu’il fallait pour le dire, en me rabrouant sévèrement parce qu’il ne fallait pas que j’écoute aux portes. « Pourquoi tu veux savoir ça, Nolan? Tu es bien trop jeune pour savoir lancer un sort. » J’étais trop jeune. C’était l’argument qui revenait toujours, tout le temps, incessamment, qui justifiait systématiquement tel ou tel comportement envers moi. Pourtant, loin de moi l’idée de me démonter, je voulais savoir comment on faisait voler un objet, il fallait que ma curiosité soit rassasiée. « je m’en fiche, je veux savoir. » avais-je coupé d’un ton décidé tout en croisant les bras sur mon torse, légèrement boudeur. « je sais que cette formule existe. » Fanch me regarda encore quelques instants, avant de soupirer, longuement. C’était à croire que la magie était un tabou, à ne pas en parler de la sorte. « C’est wingardium leviosa » dévoila Fanch en soupirant. « Mais je doute sincèrement que ça te serve à quelque chose avant un long moment. » « Wingardium Leviosa. » répétai-je, émerveillé par la sonorité de la formule. Ça alors! C’était quelque chose que Merlin l’Enchanteur lui-même n’aurait pas renié. Alors, doucement, avec patience, je m’emparais de mon bout de bois, celui que j’appelais communément baguette magique. « Wingardium Leviosa ». Dis-je d’un ton décidé, tout en faisant des moulinets ridicules avec mon bout de bois. « Wingardium Leviosa! FANCH! Ça ne marche pas! » « Forcément que ça ne marche pas. » soupira Fanch tout en me regardant d’un air navré, alors que mes lèvres s’étaient tordues en une adorable moue boudeuse. « Ce n’est pas une vraie baguette. » « Bien sûr que si! » m’insurgeai-je, outré qu’il puisse penser que ma baguette était fausse. « Elle est faite en bois d’acajou et elle contient une écaille de dragon. Je le sais! C’est Marien qui me l’a dit! » « Et tout ce que dit Marien n’est pas parole d’évangile. » compléta Fanch avant de m’ébouriffer les cheveux avec un petit sourire compatissant, tandis que je m’étais clairement remis à bouder. « T’escrimer ne servira à rien, l’heure où tu révèleras tes pouvoirs n’est pas encore arrivée. Tout arrive à point à qui sait attendre. » « Je m’en fiche, je veux mes pouvoirs tout de suite! Moi aussi je serai un grand sorcier, moi aussi j’irai à Beauxbâtons! » « Bien sûr, Nolan. » Les adultes disaient toujours bien sûr pour couper court à la conversation, alors qu’ils n’en croyaient pas un mot. Ça, je l’avais compris depuis un petit moment déjà, alors, que Fanch élude la conversation de la sorte me fit bouder davantage. Je plissai les yeux, avant de reprendre ma vraie-fausse baguette magique. En tout désespoir de cause, je fis à nouveau tout un tas de moulinets inutiles, avant de hurler devant tant d’inertie. « Wingardium Leviosa! Tu vas marcher espèce de machin! Wingardium Leviosa! » à mesure que mes efforts demeuraient vains, je sentais une forte colère m’envahir, de la même trempe de celles que je piquais lorsque je n’obtenais pas quelques choses. Et ces colères avaient quelque chose d’explosif. Ce qui devait arriver arriva. La plume que j’essayais désespérément de faire voler prit soudainement feu, à la grande surprise de mon oncle, mais surtout de moi-même. Je fus tellement surpris que je poussai un hurlement avant de reculer brusquement ma chaise, effrayé par ce départ d’incendie. Fanch, heureusement, réagit très vite. Déjà, il avait sorti sa propre baguette magique et il avait lancé d’une voix décidée son propre sortilège: « aguamenti! » Aussitôt, un jet d’eau en sortit et vint éteindre le feu, m’éclaboussant au passage. « C’est fini, j’en veux plus! » couinai-je en jetant le bout de bois au loin. « Comment as-tu fait ça, Nolan? Ce n’est certainement pas ton bâton qui a pu déclencher cet incendie. » s’enquit Fanch, avec gravité, tout en tournant autour de la table pour mieux examiner les lieux du crime, si l’on pouvait présenter les choses ainsi « Je…je sais pas. Ce…ça s’est enflammé tout seul! Je te jure que je ne voulais pas mettre le feu! » « Ce n’est pas beau de jurer. Et si tu as réussi à mettre le feu à cette plume, c’est qu’il n’y a qu’une seule explication possible. » « Je suis un sorcier? Un vrai de vrai? » m’enquis-je, en ouvrant des yeux grands comme des soucoupes. « Ca en a tout l’air. » approuva Fanch, tout en envoyant un Patronus à mon père, pour lui demander de venir. x Dès lors que j’avais su que j’étais un sorcier, un vrai de vrai, j’attendis avec grande impatience la lettre qui allait m’ouvrir les portes de Beauxbâtons. Marien avait déjà reçu la sienne depuis un petit moment déjà, et je désespérais d’attendre encore un peu pour avoir mon précieux sésame. Pour un peu, j’en aurais presque envié mon ami, qui avait toujours tout avant moi. De nous deux, j’avais toujours été celui qui restait dans l’ombre, celui qui tirait les ficelles à l’abri du regard tandis que le dauphin était exposé en pleine lumière. Comme tous les jours, j’étais en train de faire le pied de grue dans la cuisine, quand bien même le jour de mes onze ans ne serait pas encore arrivé. J’étais fidèle au poste, au cas où le Ministère aurait eu des velléités de m’envoyer ma précieuse lettre plus tôt. À chaque fois, Charlotte me regardait, avec un petit sourire à la fois attendri et désolé aux lèvres. « Désolée Nolan, je n’ai rien reçu pour toi aujourd’hui. » à mon tour de soupirer, franchement découragé. « Alors, quand? » m’étais-je enquis, sourcils froncés, mon pied tapotant nerveusement sur le sol. « Bientôt. » avait-elle promis comme tous les jours, tandis que je me disais sans cesse qu’elle avait une conception bien large du bientôt. « Marien a déjà reçu la sienne. » avais-je objecté, arrachant un petit soupir à ma tutrice. « Je sais. » avait-elle acquiescé en silence. « Mais je te demande d’être un tout petit peu patient. Tu auras onze ans dans moins de quinze jours, là tu recevras ta lettre. » J’avais hoché la tête tout en soupirant, sans grande conviction, tout simplement parce que j’avais particulièrement horreur de repartir bredouille. J’avais compté les jours qui me séparaient encore de mon anniversaire, je n’avais jamais cessé d’attendre tous les matins dans la cuisine, force était de constater que j’étais particulièrement tenace. Et puis, un jour, mes efforts payèrent. Depuis la cuisine, Charlotte m’avait appelé, et en moins de temps qu’il fallait pour le dire, je l’avais rejointe. Elle m’avait accueilli avec un immense sourire aux lèvres, tout en me lançant un joyeux: « Tu as reçu du courrier. » m’avait informé Charlotte tandis que je m’étais presque littéralement jeté sur le parchemin encore cacheté. Je n’avais même pas jeté un œil à l’adresse, j’avais d’ores et déjà brisé le sceau du secret qui nimbait encore ma missive. Puis, mon regard s’était éclairé tout au long de ma lecture. L’impatience, quant à elle, avait crépité en moi à l’instar d’un immense feu de joie. « J’ai reçu ma lettre. » avais-je murmuré, incrédule. « je vais pouvoir commencer mon apprentissage. » « Ce n’est pas comme si tu avais attendu ta lettre pour commencer à apprendre. » avait souligné Charlotte, non sans accompagner ses propos d’un léger sourire. Sa remarque m’avait fait légèrement rougir, mais je m’étais efforcé de garder une certaine consistance. Effectivement, je n’avais pas attendu ma lettre pour commencer à m’entraîner à jeter des sorts. J’étais un autodidacte, j’apprenais dans les livres, sans l’aide de qui que ce soit d’autres. Je m’en étais toujours sorti de cette manière, et cela avait fait de moi quelqu’un d’autonome. Pour l’heure, j’ignorais si j’allais pouvoir m’accommoder de professeurs particuliers tant j’avais l’habitude d’apprendre seul, mais qu’importe. J’avais reçu ma lettre, et rien ne m’importait davantage. J’avais même hâte d’y être. x Charlotte Leblois m’avait toujours élevé comme si j’étais son propre fils. Pour elle, il était évident que je faisais partie de la famille royale, quand bien même je n’aurais jamais aucune chance d’accéder au trône un jour. Pourtant, je savais bien que tout n’était que façade, je n’étais pas naïf non plus. Je l’avais su dès lors que Charlotte m’avait clairement faire comprendre qu’elle ne pouvait pas m’adopter et faire de moi son fils officiellement. J’étais si jeune à l’époque…mais à présent, j’avais grandi et je comprenais bien les enjeux. Mon adoption n’aurait en rien bouleversé l’ordre de succession, malgré l’adoption, je serai toujours un étranger chez les Leblois parce que nous n’avions pas le même sang. Pourtant, l’on m’avait maintes fois répété que cela n’avait aucune importance. J’étais la pupille de la famille royale, j’étais sous leur protection. À cet égard, je m’étais juré de servir la couronne, quitte à donner ma vie pour ce faire, même si je savais bien que ma propre vie avait bien piètre valeur à côté de ce que m’avaient offert les Leblois. Grâce à eux, j’avais pu avoir une enfance plus que correcte malgré les démons du passé qui revenaient par intermittence. Mes parents et moi vivions toujours chez les Leblois, mais je ne leur parlais plus, ils n’avaient même plus le statut de parents à mes yeux, je répugnais à utiliser les mots père et mère pour parler d’eux. Ils n’étaient que des étrangers. Pourtant, personne n’était au courant des divisions qui gangrenaient notre famille, nous offrions l’apparence d’une famille heureuse et unie, mais pour être honnête, j’étais fatigué de prendre part à cette sordide comédie qui dans le fond ne menait strictement à rien. Je ne pouvais pas m’empêcher de leur en vouloir, de les maudire, de me sentir meurtri par tant d’indifférence, je leur en voudrai toujours de m’avoir abandonné au moment où j’avais le plus besoin d’eux, même si j’ai grandi maintenant, même si j’ai trouvé chez les Leblois une famille aimante et accueillante. Malgré tous ses efforts, la blessure n’aura jamais vraiment cicatrisé, je ressentirai toujours ce manque au fond de moi. Si pendant toutes ces années, j’avais réussi à passer outre, à suivre mon propre chemin, il apparut néanmoins que la blessure s’était rouverte dès lors que j’avais mis les pieds à Beauxbâtons. Bien sûr, je ne m’attendais pas à subir le même accueil que Marien, mais tout de même. Je ne pensais pas que c’était à ce point. Je ne pensais pas que j’allais me prendre claque sur claque, claques qui allaient m’ouvrir les yeux et qui allaient d’autant plus me confiner dans mon statut d’étranger. Lors de mon arrivée, l’on m’avait bien fait comprendre que je n’étais personne, juste une pièce rapportée. Un imposteur. Je savais déjà que je n’existais qu’à travers Marien, que je n’étais que son disciple le plus fidèle. Pourtant, cela s’accentua lors de mon arrivée à Beauxbâtons. Des opposants de la couronne, je ne recevais même pas le dédain, juste une profonde indifférence. Quitte à susciter une quelconque réaction chez les détracteurs du système, j’aurais préféré être méprisé, honni, raillé, plutôt que de ne pas exister à leurs yeux. Plus tard, j’avais reçu le regard moqueur d’Eglantine qui m’avait glissé à l’oreille: « ici, tu n’es personne, tu n’es que le petit chien de Marien. J’espère que maintenant tu en as conscience. » Je n’avais jamais aimé Eglantine. Mieux, je la détestais, je ne pouvais pas entendre son nom sans avoir une crise d’urticaire. La princesse, bien qu’elle fût jolie, n’était qu’une pauvre garce que j’exécrais, à mettre dans le même panier que cet imbécile de de Valverde. Ils ne valaient pas mieux l’un que l’autre, ils étaient tous deux cupides et intéressés, bouffés par la jalousie, leur conduite était dictée par le profit, et ils avaient les yeux plus gros que le ventre en terme d’ambition. A cet égard, j’avais donc appris à dédaigner les piques que m’adressaient Eglantine, puis, à la dédaigner elle, elle n’était même pas suffisamment intéressante pour seulement engendrer une quelconque réaction de ma part. Pourtant, ses paroles firent son chemin à travers mon esprit, bien que je m’étais refusé de seulement y penser. Elle disait n’importe quoi me répétais-je, pour tenter de me rassurer un tant soit peu. Elle crève de jalousie de te voir si proche de son frère, elle n’attend que ta chute prochaine, et elle mettra tout en œuvre pour y arriver. Ce boniment n’empêcha toutefois pas ces sordides pensées de me parasiter. Ce jour là, Eglantine Leblois m’avait insufflé ce poison dans les veines, ce lent et doucereux poison qui tuait toutes mes incertitudes une par une. Oh, bien sûr, elle n’était pas la seule, mes ennemis savaient très bien me tirer dans les pattes également. Mon nom de famille, différent de celui des Leblois, suffisait de toute évidence à faire jaser. Beaucoup échafaudèrent des théories toutes aussi grotesques les unes que les autres, mais aucune n’était représentative de la réalité. Ils extrapolaient tous, ils étaient à côté de la plaque sans exception. Dès mon arrivée à Beauxbâtons, j’avais veillé à ne rien laisser filtrer concernant ma vie privée, j’avais renforcé la muraille que j’avais d’ores et déjà érigée autour de moi. Je n’offrais qu’une façade solide et impénétrable, je dédiais des sourires à qui en voulaient, mais personne, ou si peu, ne voyait qu’ils étaient forcés. Tout n’était que question d’apparence, et je savais en jouer à la perfection: tous se laissaient berner plus ou moins facilement. À ce jour, j’étais sans doute l’une des personnes qui suscitaient le plus de rumeurs, qui soulevait le plus de questions au sein même de la prestigieuse académie. C’est bien ironique quand on pense que lorsque j’étais arrivé, je n’étais personne. J’avais fait mes armes tout seul, je m’étais imposé peu à peu, j’avais refusé de me servir de ma proximité avec Marien pour y parvenir, j’avais bien trop de moralité pour seulement songer à user et à abuser de mes privilèges. J’avais encore suffisamment d’ambition pour me battre, de justice pour défendre les idéaux qui me tenaient à cœur, un assez fort caractère pour ne pas me laisser marcher sur les pieds. Un à un, j’ai éliminé mes ennemis. Bien sûr, je n’étais pas un adepte des coups dans le dos, j’étais loyal, même envers ceux qui ne le méritaient pas. Je n’étais pas spécialement mesquin non plus, j’abattais cartes sur table dès le début, on savait à quoi s’en tenir avec moi. Lentement, mon influence s’était accrue, de même que ma popularité. J’étais brillant, objectivement brillant, mon côté autodidacte m’a poussé hors de mes limites. J’en ai passé des heures entières dans mes livres, à étudier, à essayer de comprendre les tenants et aboutissants du monde qui m’entourait. Excellent en sortilèges et en duel, une catastrophes en potions, je m’équilibrais, je faisais honneur à mon nom et à mon rang. De toute manière, je refusais de me complaire dans l’oisiveté. J’étais l’étoile montante qui n’attendait plus que sa consécration. x Je n’avais pas spécialement de velléités d’entrer en politique. À ce stade de ma scolarité, mon avenir était encore flou, je ne savais pas très bien ce que j’allais faire de ma vie. Étant brillant élève ET pupille des Leblois, il s’offrait à moi une infinité de possibilités toutes aussi alléchantes les unes que les autres. Je n’avais limite qu’à faire mon choix, je savais qu’on ne me refuserait rien. Seulement, j’étais face à un dilemme. Je pouvais avoir tout ce que je voulais d’un simple claquement de doigts, oui, mais que désirais-je réellement? Je ne le savais même pas. Je n’avais jamais réfléchi à la question à dire vrai, je me fiais plus volontiers à mon instinct. Je sautais d’occasions en occasions, j’attendais parfois pendant longtemps, mais j’obtenais toujours un résultat. Je savais être patient, parfois. En attendant, je me glissais dans le rang, je faisais ce qu’on attendait de moi. Je m’accrochais encore à cet idéal absurde qu’était la famille et la fierté des parents pour leur enfant. J’avais le désir d’arracher un semblant de fierté à mes parents, ceux que je m’efforçais de renier depuis le début sans jamais y parvenir. Peut-être qu’au fond, tout au fond, je rêvais encore d’une famille heureuse et unie, même si ma raison m’intimait de ne pas trop y penser, parce que cette perspective ratée me faisait mal plus que de raison. Je me tuais avec mes rêves, alors pourquoi ne pas embrasser la réalité pour de bon, quitte à devenir cet individu fade et amer, sans désirs ni rêves que je me refusais à être depuis le début? Au fond, j’étais juste ce gamin perdu qui cherchait encore son identité, qui n’était certain de rien, et qui avait conscience que son imposture pouvait s’étioler d’un instant à l’autre, sans autre forme de préambule. Je vivais quotidiennement avec cette hantise, quand bien même mon allégeance à la couronne me laverait de tous soupçons. Tant par conviction que par honneur, j’étais profondément royaliste, patriote à outrance, limite même chauvin. Ma fidélité envers Marien était inébranlable, je ne retournerais pour rien au monde ma veste. Je n’avais qu’une parole, et je la respectais toujours. Qui plus est, ma dette envers les Leblois était bien trop grande pour que je songe seulement à les trahir un jour, je n’étais pas quelqu’un d’ingrat, je leur étais même profondément reconnaissant. Cette même reconnaissance ne sera jamais assez pour éponger ma dette, et à présent, elle m’écrasait. Je détestais être redevable de quelqu’un. Pourtant, c’est cette dette qui me mena indirectement à entrer dans l’obédience des onze. J’ai intégré ce cercle secret très vite, et j’en ai pris la tête plus vite encore: qui, mieux que l’individu le plus proche du futur roi de France était le plus digne de figurer à la tête de ce groupuscule? Cette proclamation changea mon avenir du tout au tout. Ce fut ainsi que je parvins à me hisser au sommet de la hiérarchie au sein même de Beauxbâtons, devenant une des personnes les plus influentes et en vue de l’école. J’étais quelqu’un d’exemplaire, droit comme la justice, qui croyait dur comme fer à ses principes, qui avait une conviction inébranlable en ses idéaux. J’étais un modèle de droiture et de vertu, j’étais inaccessible et surtout incorruptible. Ce n’était pas moi qui faisais mes petites combines en douce, qui acceptais tous les pots de vin divers et variés, ou qui accordais des privilèges à l’une personne ou l’autre pour des raisons toutes aussi obscures les unes que les autres. Mon jugement était infaillible, sans appel, et beaucoup furent chassés de l’obédience pour pas grand-chose, je ne tolérais pas que quiconque ne bafoue les principes, les valeurs que nous défendions. J’étais à la recherche de la perle rare, celle qui était la plus à-même de briguer notre credo à la perfection. C’est alors que je la trouvai, ma perle rare. Elle avait une chevelure de feu et un caractère bien trempé. Elle avait attiré mon attention non en raison de son excentricité, mais parce qu’elle m’observait bien trop souvent à mon goût. Il fallait que je sache pourquoi elle me vouait tant d’intérêt, moi qui pourtant n’étais pas connu pour mes conquêtes amoureuses, jusqu’alors inexistantes. Et à l’instant même où je l’avais vue, j’avais su que c’était elle, elle qui était digne d’intégrer mon obédience malgré son apparente fragilité. Oh, elle n’avait rien d’extraordinaire, elle n’avait rien d’une noble, encore moins d’une sang-pur, et pourtant, il y avait cette volonté de fer, cette détermination qui m’avait laissé rêveur. « Estelle, c’est ça? » avais-je susurré d’une voix doucereuse, légèrement rauque, invitant l’étudiante à me suivre plus loin, à l’abri des regards indiscrets. Je n’avais rien dit de plus, à part peut-être me fendre d’un sourire énigmatique, qui voulait tout dire. « Rendez-vous demain au patio vénitien. Ne t’apprête pas trop, il vaut mieux se mettre à l’aise. » Puis, je l’avais plantée là, sans rien ajouter de plus, lui donnant ce rendez-vous obscur, espérant au fond qu’elle allait s’y rendre. Et, le lendemain, à ma grande satisfaction, elle était là, pas très à l’aise, j’en conviens, mais tout de même présente. Sans même prendre la peine de la saluer, je lui avais ordonné de sortir sa baguette et je lui avais fourni une épée. Je l’avais saluée, puis elle m’avait imitée très maladroitement, sans trop savoir ce que je lui voulais. Puis, j’engageai le combat. Les épées s’entrechoquèrent, les sorts fusaient, c’était un duel sans merci, acharné. C’était presque un duel à mort. « Non, pas comme ça! Du nerf, Duchesne, je ne veux pas voir ça! Tu espères vraiment remporter un duel comme ça? » Les piques fusaient, odieuses et meurtrières. Je ne l’épargnais aucunement, tant par les mots que par le fer. J’ignorais ses soupirs fatigués, j’ignorais ses suppliques, je n’écoutais rien venant d’elle, je voulais l’endurcir, quitte à la malmener un peu. Certes, ma méthode n’était guère très orthodoxe, mais je n’en avais rien à faire, j’avais voulu la prendre sous mon aile, elle devra en payer les conséquences. Peu, à cette heure, pouvaient se targuer d’avoir attiré mon attention de la sorte, aussi n’avait-elle pas à se plaindre. « ça ira pour aujourd’hui. » la congédiai-je, sèchement. « je t’attends demain à la même heure, au même endroit. Je ne tolèrerai aucun retard. » Sincèrement, je m’étais attendu à ce qu’elle déserte, tant j’avais été odieux avec elle, mais elle ne céda pas, elle revint à chaque fois, déterminée et farouche. À mesure des séances d’entraînement, elle gagnait en force et en assurance, en habileté également. J’étais fier de mon élève, même si je ne le montrais pas pour qu’elle ne se repose pas sur ses lauriers. Au terme d’une année d'entraînements intenses ponctués combats au corps plutôt torrides , je décrétai enfin qu’elle était prête. Pourtant, cette fois-là, ce fut elle qui vint à moi et non l’inverse. J’accueillis mon élève avec un sourire narquois aux lèvres, ayant parfaitement conscience qu’elle allait me dire quelque chose, je ne la connaissais que trop bien, désormais. « Tu es prête. » coupai-je finalement, sans lui donner le temps de répliquer. « Il ne faut jamais abandonner, Estelle, jamais. Même quand la situation te semble désespérée. » Et en avisant son expression médusée, je sus que j’avais visé juste. Comme d’habitude.
Dernière édition par Nolan B. Le Floch le Sam 2 Nov - 21:43, édité 3 fois |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Nolan B. Le Floch ◗ HIBOUX : 593 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : styxx (audrey) ◗ CREDITS : (c) serleena ◗ SANG : sang-pur, breton, comte de Cornouailles depuis peu, habite un domaine bien trop grand pour lui. ◗ PENSINE : Est extrêmement doué pour le duel et l'escrime, ce qui lui a permis d'être le chef de l'obédience des onze.
CARTE CHOCOGRENOUILLE ◗ LIENS:
| Sujet: Re: Nolan ♦ blood & steel. Ven 1 Nov - 9:26 |
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Les allégories princières CHAPITRE 3 - LE COLOSSE AUX PIEDS D'ARGILE. Estelle Duchesne était allongée sur le ventre, paressant voluptueusement. Ses boucles rousses tombaient sur ses épaules d'un blanc laiteux, et ses yeux clairs me fixaient avec curiosité. Mes doigts effleuraient doucement sa colonne vertébrale, la faisant frissonner sous ma caresse. Lentement, nous reprenions notre souffle. Nul ne pipait mot, savourant la quiétude qui suivait ces instants. Je me penchai légèrement en avant, pour embrasser la rondeur de son épaule, puis, laisser une traînée de baisers brûlants dans son cou. Elle frissonna derechef, glissant ses doigts derrière ma nuque. « Si j'avais su que derrière ce monstre qui me martyrise pendant nos entraînement se cachait un amant insatiable et passionné... » soupira-t-elle en basculant la tête en arrière pour m'offrir un meilleur accès. « Je réserve bien des surprises... » éludai-je d'un ton énigmatique, un sourire en coin se formant sur mes lèvres. « Suis-je réellement un monstre ? » Elle laissa échapper un énième soupir, les yeux clos. « Je ne recommencerai plus. » promit-elle d'un air faussement penaud. « Qu'est-ce que tu ne recommenceras plus ? » susurrai-je à son oreille, mordillant tout doucement son lobe. « Penser que tu es un monstre. Je ne le ferai plus. » Je la basculai en arrière et je revins au dessus d'elle, prêt à lui faire l'amour une nouvelle fois, et autant de fois qu'elle le souhaitait, finalement. « Franchement, je n'y croyais plus. » révéla-t-elle en plantant ses yeux dans les miens. « Si tu n'es pas déjà au courant, tu sauras que je suis très exigeant, et très difficile à satisfaire. » glissai-je à son oreille, avant de soudainement bifurquer vers ses lèvres pour les reprendre en un baiser langoureux. Estelle se mit à glousser légèrement, avant de remonter sa jambe le long de mon flanc. « Alors, j'espère que j'y arriverai, cette fois encore. » soupira-t-elle alors que je remontais déjà le draps sur nos corps étroitement enlacés, trop peut-être, pour que cela reste décent. Je ne répondis rien à cette assertion, puisque de toute manière je savais que c'était le cas. Estelle était mon apprentie, mais aussi ma maîtresse, et même si nous gardions cette relation secrète pour des raisons qui étaient évidentes, et qui tenaient surtout à la différence entre nos rangs respectifs, je n'en demeurais pas moins très possessif avec elle, gardant jalousement mes conquêtes comme je pouvais garder tout le reste, jetant un regard féroce et hautement dissuasif à quiconque oserait poser son regard lubrique sur sa jolie silhouette. Elle était mienne, et en tant que tel, je n'étais pas disposé à la partager, à laisser quelqu'un d'autre la souiller. x Bien sûr que je n’étais pas un saint, il serait erroné de le croire. De même que je n’avais jamais prétendu l’être. Comme tout le monde, j’avais mes travers, mon âme avait des recoins sombres rarement explorés. Comme tout le monde, j’avais des failles, des faiblesses avec lesquelles on pouvait aisément jouer, quand bien même elles seraient bien cachées. Je ne me prétendais nullement invincibles, c’étaient les autres qui m’avaient hissé sur ce piédestal sans même quémander mon consentement, de toute façon, je n’avais pas mon mot à dire. Dans le fond, je savais bien que je n’étais qu’un pion que l’on déplaçait sur un grand échiquier. Ce serait se bercer d’illusions que de croire que j’étais acteur de ma propre vie. Il ne fallait pas croire, même les hommes les plus influents de ce monde étaient des pantins. Pour autant, j’agissais à mon échelle. J’avais le pouvoir, n’en serait-ce qu’une petite parcelle. En arrivant à Beauxbâtons, j’avais déjà appris à être hautain, méprisant, à être élitiste. On ne pouvait pas dire que je ne savais pas m’entourer, loin s’en faut. Pendant un certain temps, ma nomination à la tête des Onze fut contestée. On doutait que j’en sois réellement capable, on savait bien me rappeler que j’avais obtenu cette place parce que j’étais un proche de Marien. Pourtant, je me suis imposé, en me montrant juste et impartial, en menant mes troupes d’une main de fer, comme le ferait un général avec ses soldats. Une poigne de fer dans un gant de velours, c’était exactement ça. Je savais me montrer charmant et affable quand il le fallait, tout comme je pouvais montrer mon pire visage simplement parce que je n’aime pas l’autre personne. Beaucoup, en définitive, auront subi les affres de mon mépris. Seul de Valverde aura eu quant à lui le privilège de goûter à mon acrimonie la plus brutale, la plus absolue. Jamais je n’aurai autant haï une personne que j’ai pu haïr celui-là. Les autres m’indifféraient, tout simplement. Les nuisibles, quant à eux, je les écrasais d’un coup de talon, sans pour autant me préoccuper des dommages collatéraux que j’étais susceptible d’engendrer. Car évidemment, et ce, j’en étais si peu fier, j’en avais détruit des réputations, poussé d’autres au suicide social. J’avais compromis la réussite de certains dans le haut monde. Comme le disait Montesquieu, et ce à juste titre, quiconque disposant du pouvoir tend à en abuser. Etant l’une des personnes les plus influentes de Beauxbâtons, je devais obligatoirement y être sujet un jour ou l’autre, ce n’était qu’une question de temps. Je savais bien que l’entrée d'Estelle dans l’Obédience des Onze allait susciter des émules parmi nous. Il s’agissait bien à ce jour d’une des décisions qui a été le plus contestée. Laisser rentrer dans l’obédience une roturière, étais-je tombé sur la tête? Pourtant, j’assumais mes choix, je les affirmais haut et fort, je ne m’en cachais absolument pas. Si j’avais recruté Estelle, c’était bien parce qu’il y avait une bonne raison, et personne n’avait le droit de remettre en cause mon choix. Personne. Sauf que, le lendemain de l’entrée de ma protégée au sein de l’obédience, quelqu’un fut assez fou pour seulement me défier. « Sérieusement, Nolan, une roturière? » Je toisai mon collègue, froidement. À présent, ça me revenait. Il s’agissait l’un des rares trublions à ne pas avoir voté pour l’entrée d'Estelle au sein des Onze. « Peu importe. » coupai-je, durement, tandis que je rivais mes prunelles glacées dans les siennes, comme si au fond je croyais que mon seul regard allait suffire à le faire abdiquer. « Elle défend nos idéaux et je l’ai entraînée personnellement pour qu’elle soit enfin digne d’être des nôtres. Dès lors, je n’ai pas à justifier mon choix, est-ce bien clair dans ton esprit? » L’autre déglutit, faiblement. Il savait qu’il ne fallait pas trop me titiller sous peine de déclencher mes colères qui étaient aussi rares que colossales. Avait-il conscience qu’il avait fait le pas de trop? Déjà qu’auparavant, je l’avais déjà dans le collimateur… « Nous sommes censés prendre des décisions de façon collective et… » « Le sens du terme majorité t’échapperait-il? » glissai-je d’un ton diablement moqueur, tandis qu’un sourire méprisant venait ourler mes lèvres. « Il me semble que l’entrée d'Estelle a été votée à la majorité. » « Peut-être, mais son entrée était jouée d’avance puisque TU l’as décidé. » à ces mots, je me raidis. Mes yeux se plissèrent, tandis que je sentais le goût âcre de la colère m’envahir la bouche. Comment osait-il? « Qu’est-ce que tu insinues? » demandai-je, non sans m’efforcer de rester stoïque autant que faire se peut. « Que mes décisions sont adoptées par l’ensemble de l’obédience simplement parce que je leur fais pression, ou pire encore, qu’on me respecte simplement parce que je suis le plus fidèle acolyte de Marien? » Je respectais toujours le futur roi de France, mon ami, mon frère, il ne fallait pas croire, mais j’avais horreur que l’on se permette de remettre en cause mon autorité sur ce seul fondement. « N…Non! » bredouilla l’autre alors qu’il devait probablement sentir la colère affluer en moi. « Je n’ai pas…je n’ai pas… » « Tais-toi! » crachai-je froidement. « L’entrée d'Estelle Duchesne au sein de l’obédience des onze est irrévocable. Si tu n’es pas d’accord avec cela, il t’est toujours loisible de partir. » « Les onze sont tombés bien bas depuis que tu en as pris la tête. » murmura l’autre avant de me planter là, ce qui ne manqua pas d’attiser ma colère. J’étais en colère non pas parce qu’il osait défier mon autorité, mais parce qu’il venait de mettre le doigt sur une corde sensible. À mon arrivée ici, je n’étais personne, aussi, je devais ma place actuelle à une succession de coups de poker. Et après le départ de mon collègue, je me sentais encore plus mal. Voilà que ça me reprenait. Avais-je vraiment mérité cette place? La question ne me hanta pas bien longtemps, juste le temps de me tempérer en fait. Ce n’était pas quelques individus jaloux qui allaient remettre en question tout ce que j’avais accompli avec talent. Pour autant, rien n’était pardonné. Quelques semaines plus tard, alors que personne n’avait rien vu venir, j’avais expulsé pour la première fois quelqu’un du conseil des Onze, simplement sur un coup de sang. Croyez-le ou non, j’en ai eu honte pendant longtemps tant je répugnais à abuser des pouvoirs qui m’étaient conférés, mais je ne suis jamais revenu sur ma décision. J’étais inflexible, mon jugement était parfois impitoyable, et ça, on ne pouvait pas me l’enlever. x Malgré tout ce que les Leblois avaient fait pour moi, il n’empêche que tous n’attiraient pas ma sympathie, à commencer par Eglantine Leblois. Elle, je ne l’avais jamais aimée. Certes, le ressentiment que j’éprouvais envers elle n’était pas aussi fort, aussi poussé, aussi démesuré que celui que j’éprouvais envers ce répugnant insecte qu’était Raphaël de Valverde, mais tout de même. Je n’aimais pas ses sourires, sa fausseté, son hypocrisie. J’avais essayé de faire des efforts, pour Marien, pour Charlotte, mais il n’y avait rien à faire, nos caractères semblaient hautement incompatibles, et pourtant, c’était peu dire que dans le fond, nous étions dangereusement semblables. Trop semblables, peut-être. Pour un peu, Eglantine Leblois aurait pu être mon âme sœur, son côté peste en moins, j’en conviens, et il était somme toute ironique d’avoir une âme sœur que l’on détestait. Dans un premier temps, j’avais bien tenté de l’ignorer, mais cela m’était impossible. Il ne se passait pas une journée sans qu’elle me lance une pique désagréable, sans qu’elle me cherche des noises, tout ça pour me décrédibiliser aux yeux de Charlotte, et surtout, de Marien. Pour elle, je n’étais que le petit chien du futur roi de France, ce qui somme toute était très vexant. À ce que je sache, je n’étais pas un de ces suiveurs bêtes et méchants, sans personnalité, qui disait amen à tout ce que Marien disait. Marien, lui, a tout supporté, mes coups de blues, mes coups de gueule, mes soudaines crises de colère, tout. Il savait mieux que quiconque trouver les mots justes pour me redonner du courage, pour me raisonner, et pourtant, Merlin savait que ce n’était guère facile: il m’arrivait de m’engouffrer tête baissée dans la brèche, j’étais têtu, limite même borné, comme si l’on m’avait mis des œillères. Avec le recul, j’ai fini par me dire que si Eglantine agissait de la sorte envers moi, c’était peut-être parce qu’elle était jalouse de ma proximité avec son frère, avec Charlotte. Sans doute Marien était-il plus proche de moi qu’il ne l’était de sa propre sœur, et elle ne le supportait tout simplement pas. Alors, elle me faisait tout voir, espérant me voir réagir, mais je ne réagissais pas, tout du moins, si j’avais réagi un jour, ce n’était plus le cas aujourd’hui. Aujourd’hui, la princesse suscitait en moi une profonde indifférence, elle n’existait pas, purement et simplement. Si elle m’indifférait tant, pourquoi j’étais gêné lorsqu’elle souriait trop fort, ou bien qu’elle posait sa main sur mon bras sans gêne aucune? Pourquoi j’avais envie de fuir dès lors qu’elle se montrait trop proche de moi, beaucoup trop proche? Pourquoi la détestais-je d’autant plus que je savais qu’elle suscitait en mon for intérieur des émois dont la simple pensée me révulsait? Eglantine Leblois était un démon, un démon qui se cachait sous un visage d’ange. Tout en elle n’était que volupté et il était difficile de ne pas y succomber. J’étais un monstre de droiture, plutôt dans le genre inflexible, plus qu’attaché à mes principes. Il était évident que je lui devais le respect qu’appelait son rang, mais paradoxalement, en sa présence, ma patience avait tendance à s’émousser plus rapidement que prévu. Chaque dialogue avec elle était un affront fait à ma maîtrise légendaire, et pesante était l’envie de l’envoyer paître. Pourtant, je me mordais la langue pour retenir la réplique malheureuse qui menaçait de fuser. Offenser Eglantine revenait à offenser Marien, ou Charlotte, et je ne le voulais, à aucun prix. Pourtant, avec le temps, ses gestes n’étaient plus aussi innocents, ils étaient plus appuyés, plus provocateurs également. Ses sourires sonnaient toujours aussi faux, mais il y avait quelque chose en plus, quelque chose qui faisait son chemin dans mon esprit. Je n’étais qu’un homme, bon dieu, et qui subissait les affres de l’adolescence qui plus est. Je ne connaissais rien aux femmes, mes conquêtes amoureuses étaient inexistantes, je n’avais jamais réellement touché une fille et cette simple idée suffisait à me révulser. Pourtant, pour un œil extérieur extrêmement bien avisé, le jeu d’Eglantine était très clair, car oui, il s’agissait purement et simplement d’un jeu. Un jeu où j’avais tout à perdre, rien à gagner, où j’étais voué aux enfers si je cédais à la tentation. Surtout, y succomber reviendrait à trahir Marien, à trahir celle que je considérais comme ma mère. Pas question, c’était même devenu mon leitmotiv, mon principe directeur auquel je ne dérogerai jamais, je l’avais juré. « ça suffit, Eglantine ! » avais-je tonné alors qu’elle s’était de nouveau approchée, scandaleuse et tentatrice à la fois. Mon cœur malmené n’avait pas supporté cette soudaine proximité, aussi avais-je jugé bon pour ma santé mentale de l’éloigner. « Ce ne sont pas des manières de princesse que de se comporter comme une jeune péronnelle! » Et puis, j’avais déguerpi sans demander mon reste. C’était lâche, j’avais honte, mais que pouvais-je faire de plus? La laisser gagner à son petit jeu? Me laisser berner comme un débutant? J’avais d’autant plus honte que je l’avais insultée, manquant clairement de respect à la princesse. J’ai eu des remords, pendant longtemps. Je me dégoûtais, parce que j’avais des principes, et ces mêmes principes commandaient de respecter les femmes. Encore plus quand elles étaient de sang royal. Alors, dévoré par la culpabilité, j’étais revenu m’excuser, purement et simplement. Croyez-le ou non, mon orgueil eut bien mal ce jour là, mais j’avais dû m’asseoir, ne serait-ce que pour me laver de ma faute. Je crois bien que nos relations sont devenues plus cordiales à compter de ce jour, j’étais prêt à la tolérer, à l’accepter. Elle avait cessé son jeu sordide, elle était bien plus courtoise et amicale qu’auparavant. Je me surprenais parfois à l’apprécier, à me dire que je m’étais peut-être trompé sur son compte, qu’elle en valait peut-être la peine. Alors, tout autant épris de justice que je l’étais, j’étais disposé à lui accorder une seconde chance. La trêve fut de courte durée. J’aurais dû, dans le fond, me douter que l’amitié d’Eglantine Leblois, fut elle factice, était un cadeau empoisonné. x L’amour était un concept qui m’était étranger. Pour moi, se laisser aller à de telles passions était faire preuve d’une faiblesse certaine. Aimer, c’était accepter de baisser ses barrières, et je n’étais certainement pas prêt à le faire. On attendait de moi que j’épouse une fille respectable, évidemment de sang-pur, et Capucine Vieulles était tout sauf de celles-là. Aussi loin que je me rappelle, je l’avais toujours méprisée. L’humilier aux travers de quelques remarques blessantes était devenu un passe-temps. Comme tout le monde, j’avais aussi mes têtes. Je me moquais ouvertement de son manque flagrant de bonnes manières, de son statut de roturière. Capucine n’était ni plus ni moins qu’une distraction, de bien mauvais goût, je vous l’accorde. Je ne crois pas avoir persécuté Capucine au point même de l’avoir faite pleurer, et à l’époque, cela ne me faisait ni chaud, ni froid. Elle avait appris à ses dépends qu’être la tête de turc du chef de l’Obédience des Onze n’allait pas lui rendre service, bien au contraire, j’avais le pouvoir de détruire sa réputation pour les décennies à venir, et pourtant, cela ne l’empêcha pas de me tenir tête, c’était à croire qu’elle était un brin kamikaze. Je me souvenais très bien de ce jour de juin où je fus forcer de travailler en binôme sur un projet alors que tout le monde me savait plutôt individualiste. C’était d’autant plus un véritable supplice que ma partenaire m’avait été imposée, et ce n’était autre que cette fille que je méprisais. Au début, je m’étais comporté comme un parfait enfoiré, si je puis me permettre. J’avais d’emblée voulu prendre les rênes de notre travail, mon orgueil aurait mal digéré que je me paye une mauvaise note à cause d’elle, parce que de toute évidence, je ne pouvais pas être le fautive. Je n’avais cessé de rejeter ses idées, ses propositions, je l’avais singée parfois, je lui témoignais ouvertement mon hostilité. Puis, en réfléchissant bien, je m’étais rendu compte que ses idées n’étaient pas si mauvaises, qu’il y en avait là dedans, comme on le disait familièrement. Pire, certaines de ses remarques parvenaient même à me faire sourire, parce qu’elle était drôle, pétillante, intègre, même en présence de son bourreau. Dès lors, je commençai à éprouver quelques remords, me demandant pourquoi je m’étais comporté ainsi avec elle…avant de me ressaisir. Elle n’était qu’une meurtrière, rustre et vulgaire, et je devais continuer de la considérer comme telle, point. Il n’y avait pas lieu de tergiverser plus longtemps sur la question. Il n’empêchait que pendant ces vacances, j’y ai souvent pensé. Son visage est souvent revenu hanter mes rêves. Et voilà qu’elle riait, qu’elle parlait à toute vitesse comme elle savait si bien le faire. Mon cœur, lui, se contractait douloureusement à ces pensées. En pensant à Capucine, il m’arrivait parfois d’avoir un coup de blues que je ne saurais expliquer. Puis, je chassais son image sitôt qu’elle était apparue. Je ne voulais pas la laisser entrer dans ma vie, nous n’étions pas du même monde. Fréquenter Estelle était déjà bien assez. Pourtant, Marien, qui me connaissait par cœur, avait remarqué mon changement de comportement vis-à-vis de la belle rouquine, et il n’avait pas tardé à m’en faire part. « Ai-je tort en pensant que quelque chose te travaille? » Je sursautai, ne l’ayant pas entendu arriver. Décidément, je ne pouvais rien lui cacher. Marien avait le regard brillant d’intelligence, comme s’il avait deviné ce qui me passait par la tête. Non, c’était impossible. Je ne pouvais pas être aussi transparent, n’est-ce pas? « Ce n’est rien. » éludai-je en réponse, le regard obstinément rivé sur la Seine qui s’étendait sous nos pieds. « En fait, ça n’a pas la moindre importance. » je me mentais à moi-même, je le savais très bien, sinon, pourquoi aurais-je si souvent pensé à elle? J’étais bien trop fier pour seulement admettre qu’elle m’avait interpellé plus qu’il ne l’aurait fallu. Marien, qui avait déjà détecté que je ne lui disais pas tout, revint à la charge. « Pas à moi, Nolan. » me rabroua-t-il, tandis que je daignais enfin tourner la tête vers lui. « Je te connais trop bien pour avoir remarqué que ton comportement envers Capucine Vieulles a changé. Est-elle l’objet de tes tourments? » Entendre le prénom de Capucine me fit l’effet d’une douche glacée. Qu’était-donc en train d’imaginer Marien? Je n’aimais pas ce qu’il était en train d’insinuer. « C’est une roturière! » objectai-je vivement, ce qui le fit sourire. « Elle…Elle est vulgaire. Elle est contre nous. Elle…est brillante, intelligente, et je me serais mieux porté si je ne lui avais pas reconnu certaines qualités. » Marien devait pourtant le savoir que je tenais à mes valeurs comme à la prunelle de mes yeux, que j’étais si profondément royaliste que je ne pouvais pas me mêler à toutes ces personnes qui pensaient différemment. Elle…Elle m’avait jeté un sort, ce n’était pas possible autrement. « Cela prouve que tu mûris. » affirma mon ami avec sérieux, paré de sa sagesse légendaire, qui le rendait plus digne de porter la couronne que n’importe qui d’autre. « C’est en acceptant l’autre que l’on progresse, quand bien même cet autre serait radicalement différent de ce qu’on connaît d’habitude. » je méditai un instant sur ses paroles. Il était vrai que j’étais particulièrement fermé, buté, inflexible même, mais au fond, à quoi tout cela pouvait-il bien me mener? Reconnaître Capucine à sa juste valeur revenait à admettre que je m’étais trompé, et je n’y étais pas encore prédisposé, j’avais tout de même mon orgueil à préserver. « Je persiste et signe. » déclarai-je finalement, sourcils froncés. « Capucine n’est qu’une femme. Ça me passera, sois-en sûr. » Si seulement j’avais cru en ce que je disais. Si seulement tout ne sonnait pas comme un mensonge à mes oreilles, tout comme cela devait être le cas aux oreilles de Marien. Si seulement j’avais dévoilé mon intention de me faire pardonner de la belle. Si seulement. Or, je n’avais fait que mentir, de nier l’évidence, à cause d’un trop plein de fierté. Marien ne sera jamais convaincu par mes dires, c’était couru d’avance, mais qu’importait, dans le fond. Il ne tenait qu’à moi de reléguer la délicieuse Capucine au fin fond de mes pensées. C’était plus facile à dire qu’à faire. x Leblois ou pas, je n’étais pas non plus né dans n’importe quelle famille. Personne n’était sans savoir que les Le Floch régnaient sur les Cornouailles depuis des siècles, mon géniteur était même titré. Monsieur le Comte, voyez-vous ça. Lorsque j’étais plus jeune, en pleine adolescence, toutes ces fioritures avaient don de m’arracher tout à la fois amer et cynique. Je riais jaune parce que je savais qu’un jour, ce titre devait me revenir, et je priais pour que ce jour arrive le plus tardivement possible. N’importe qui aurait sauté sur l’occasion puisqu’après tout, personne ne crache sur un titre. Seulement, mon esprit de contradiction, et surtout, mon fort attachement envers les Leblois a encore fait des siennes. Accepter ce titre reviendrait à accepter mon appartenance à cette famille originaire du Finistère. Bien que j’étais toujours, et que je serai toujours breton dans mon cœur, je n’étais pas prêt à endosser cette identité là. J’étais toujours tiraillé, entre deux eaux, déchiré entre un extrême et un autre. Je ne finirai jamais d’être hanté par un quelconque dilemme, je serai toujours bouffé par mes insécurités. Pourtant, je ne disais rien, je tâchais de faire bonne figure. Je respectais scrupuleusement l’Etiquette, comme on m’avait appris depuis mon plus jeune âge. Je suivais mon petit bonhomme de chemin sans ciller. Parfois, je vacillais, mais j’étais à l’instar du roseau: je ployais sous la force des vents contraires, mais je ne me brisais jamais. On pouvait dire qu’il s’agissait là d’une de mes plus grandes forces. Il m’arrivait de sourire parfois, de plaisanter, de laisser tomber le masque le temps de me laisser gagner par la frivolité, mais une fois l’amusement achevé, je redevenais celui que j’étais alors: celui qui jouait des apparences à la perfection, le caméléon. En attendant, je continuerai à taire mes vieux démons, à contenir cette colère qui me rongeait de l’intérieur, jusqu’au jour où elle explosera.
Dernière édition par Nolan B. Le Floch le Sam 2 Nov - 22:26, édité 2 fois |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot ◗ HIBOUX : 826 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger. ◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou. ◗ PENSINE : Comice Rubissane.
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| Sujet: Re: Nolan ♦ blood & steel. Ven 1 Nov - 9:36 |
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| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Melian Devlin ◗ HIBOUX : 860 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : riddermark (florence) ◗ CREDITS : hollow bastion ; killianhjones ; signature by wild heart ◗ SANG : Devlin-Colbert, sang pur. Dernière survivante de la famille française Colbert. Parents enfermés à Azkaban. ◗ PENSINE : Excellente cavalière et escrimeuse. Douée et dangereuse en duels de sorciers. Possède une grande maitrise du feu.
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| Sujet: Re: Nolan ♦ blood & steel. Ven 1 Nov - 9:41 |
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| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Juliette de Noblecourt ◗ HIBOUX : 1338 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : westallen. ◗ CREDITS : shiya, tumblr. ◗ SANG : Maison de Noblecourt, sang-bleu. ◗ PENSINE : maître dans l'art de la bêtise.
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| Sujet: Re: Nolan ♦ blood & steel. Ven 1 Nov - 12:52 |
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| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Perrette Ballerine ◗ HIBOUX : 2122 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : ma' (insuline) ◗ CREDITS : voir avatar ◗ SANG : mêlé
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| Sujet: Re: Nolan ♦ blood & steel. Ven 1 Nov - 21:17 |
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| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Juliette de Noblecourt ◗ HIBOUX : 1338 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : westallen. ◗ CREDITS : shiya, tumblr. ◗ SANG : Maison de Noblecourt, sang-bleu. ◗ PENSINE : maître dans l'art de la bêtise.
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| Sujet: Re: Nolan ♦ blood & steel. Dim 3 Nov - 2:39 |
| Guide de Validation. « Bienvenue Au Royaume de Viviane. »« La France se nomme diversité. »
Délicieuse fiche, l'évolution apportée à Nolan (et les petites modifications du passé) sont excellentes. J'avais beau être crevée de fatigue, je n'arrivais pas à me décoller de l'écran. Le triangle Melian/Nolan/Capucine risque d'être renversant aussi, tout comme le futur de Nolan avec le décès de son père. Validation sans problème donc ! Je ne te donne pas de parrain/marraine puisque tu connais déjà le forum.
(J'espère qu'on aura l'occasion d'élaborer définitivement les détails de notre lien. )
ps : les registres seront à jour demain.
Félicitations, tu es officiellement magique ! Si ton personnage a un jour fréquenté Beauxbâtons, c'est que tu viens d'être réparti dans l'un des écrins de l'Académie. Un passage inoubliable pour ton personnage, à ne point en douter. Chaque sorcier français se souvient aisément de l'appréhension nouant son estomac, et de la beauté féerique de la Fontaine. Mais c'est avant tout le tout nouveau style de vie qui s'offre ensuite à lui, dont le magicien se souviendra. Rien de mieux pour construire cet univers que de se lancer dans l'ouverture d'un sujet de liens, et de participer évidemment aux sujets de relations postés par les autres membres, cela afin d'acquérir un background intéressant pour l'évolution de ton sorcier. Ce n'est pas seulement ton personnage qui bénéficiera d'une continuité, mais également l'univers sorcier français ! Pour s'en tenir informé, essaie de consulter régulièrement l'actualité sorcière par le biais de la catégorie Sorcière bien-aimée . Si tu te sens inspiré par les événements secouant la France sorcière, alors dans ce cas, n'hésite pas à participer aux intrigues ou mini-intrigues (l'arrivée du roi et de la cour à Orange actuellement) et même à l'animation de la quinzaine à thèmes très bientôt disponible ainsi qu'au sujet mystère. Rien de mieux pour maintenir ces divertissements que de poster régulièrement dans les publicités de Bazzart et Pub Rpg Design. Sachant que ces activités te permettront de gagner des points grâce à notre système de bavboules mis en place sur le forum ! Bien sûr, postez des rps pour faire évoluer ton personnage reste la meilleure des solutions pour obtenir des gains rapidement.
Aussi, n'oublie pas d'aller vérifier que ton avatar et ton personnage sont bien recensés, l'erreur étant humaine, le staff peut très bien en commettre certaines - bien que très rarement . Une dernière formalité, mais incontournable si vous ne désirez pas voir ton compte supprimé, consistera à signaler tes éventuelles absences dans la partie appropriée.
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| Sujet: Re: Nolan ♦ blood & steel. |
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