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| Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] | |
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Alistair L. Adhémar ◗ HIBOUX : 224 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Dorian Desclève ◗ CREDITS : Unserious, tumblr ◗ SANG : Futur comte du Berry, sang-pur au père sang-bleu ◗ PENSINE : Animagus (chien) ; Des brûlures le long de la mâchoire et sur le bras, du côté droit ; Gaucher
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| Sujet: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Dim 12 Jan - 14:44 |
| « Pardon, connaîtrais-tu une certaine Petrónella Jónsson ? ». Cela fait plusieurs heures que je tente, en vain, de glaner quelques précieuses informations à son sujet. Il semblerait pourtant qu’elle soit un fantôme pour beaucoup d’élèves. Sans doute une nouvelle. Et je n’en ai même pas entendu parler ; impossible de cacher ma déception qui grandit avec le silence des étudiants. Qui est cette Petrónella ? Je fais glisser le tissu de son étole entre mes doigts et regarde de nouveau les lettres brodées au fil d’or, attestant de son identité. Avec un nom pareil, elle est sûrement russe ; du moins, d’origine nordique. Définitivement pas française : je connais toutes celles qui valent le coup. Et vu la qualité de l’étoffe, je doute qu’elle soit issue d’un milieu modeste. Il s’agit d’une bourgeoise ; une fille de la noblesse, que je ne connais pas. Je secoue la tête, me focalise de nouveau sur mon objectif : trouver la jeune fille. Je ne vais pas me trimballer avec son écharpe pastelle toute la journée. Au détour d’un couloir, j’ose me renseigner de nouveau près d’une jeune-fille, et obtiens finalement une réponse. « Elle est partie aux écuries, il y a une dizaine de minutes ». Après avoir adressé mon plus beau sourire en guise de remerciement, je me hâte dans cette direction. Les écuries ont toujours fait partie de mes endroits préférés, ici. Pourtant, je ne montre pas de cheval. J’ai essayé lorsque j’étais petit, et je ne suis définitivement pas fait pour cela. Mais la présence des animaux m’apaise, c’est un fait. Et peut-être que c’est ce que recherche cette jeune-fille, elle aussi. Un moment à l’écart des autres pour réfléchir, pour s’habituer à Beauxbâtons. Il faut dire que notre école doit être déstabilisante, quand on a vécu à l’étranger. J’imagine que la France entière l’est, pour être honnête. Notre mauvaise humeur, nos coutumes, notre langue, même. Parle-t-elle français ? Bien sûr que oui… Jamais elle n’aurait été acceptée ici si elle ne savait pas articuler deux mots. Oh et puis pourquoi je me pose tant de questions à son sujet, moi ? Je veux simplement lui rendre son foulard. Lui donner son bout de tissu, et ne plus entendre parler d’elle. J’espère juste ne pas avoir besoin de faire tout le tour de l’école pour tomber sur son minois… L’écurie semble déserte lorsque j’y arrive enfin. Quelques Abraxans paissent dans le parc, mais aucun élève ne semble être là. De toute façon, c’était une idée stupide. Les Abraxans sont souvent des chevaux craints ; impossible qu’une fille, nouvelle de surcroît, veuille instinctivement les approcher. Elle aurait plutôt envie de s’enfuir en courant à la simple vue d’une de ces bestioles… Et alors que je m’apprête à baisser les bras, à rentrer avec ce stupide foulard et le déposer simplement au bureau du professeur de mœurs et coutumes, une silhouette attire mon attention au loin. Plutôt petite, élancée, brune. Excessivement belle. J’ai pour habitude de dire que je tombe amoureux une dizaine de fois par jour. Mais Petrónella est la première à attirer mon regard, aujourd’hui. Peut-être parce qu’elle semble différente des autres élèves. Lointaine, discrète. Mystérieuse. Je regarde de nouveau la broderie fine du châle, et je sais que c’est elle. Parce que ça semble lui correspondre totalement. Le genre de fille à étiqueter ce qui lui appartient. À tout ranger soigneusement. À conserver ses affaires à l’abri du monde entier ; y compris sa personnalité, ses secrets les plus profonds. Une fille qui serait un vrai mystère pour tous, y compris elle-même. J’ignore pourquoi j’ai ce sentiment à son propos. Je m’approche, lentement, puis la jauge avant de la saluer. « Petrónella ? » demandé-je maladroitement, alors que je suis d’habitude confiant, sûr de moi. Qu’est-ce que tu fous Alistair ? La belle me dévisage, avant d’acquiescer. « Tu as oublié ça sur un banc, dans les jardins » dis-je en souriant. Si stupide, si innocent Alistair. Je lui tends son vêtement sans rien ajouter, puis plonge mes mains dans mes poches, alors que le silence semble vouloir s’installer entre nous. Un instant, je me demande si j’ai fait quelque chose de mal. D’habitude, les filles ne sont pas avares de conversation lorsqu’elles s’adressent à moi. Petrónella semble pourtant hermétique, fermée. Après tout, si elle est venue s’isoler ici, ce n’est pas pour qu’un petit bourgeois engoncé vienne perturber le calme de cet endroit. Mais je ne peux rien y faire ; ma bouche semble ne pas vouloir se taire. « Je m’appelle Alistair » ajouté-je, un sourire aux lèvres. Ne pas laisser s’installer le silence, parce que ça me met mal à l’aise. Vraiment mal à l’aise. Et quand je ne me sens pas bien, je parle. Je parle trop, je parle inutilement. J’essaie de retenir les mots mais il n’y a rien à faire. « Que faisais-tu ? ». Je m’attends à ce qu’elle me réponde ‘un tennis’ ou toute autre réplique à la hauteur de la stupidité de ma question. Je suis un imbécile, vraiment. Tout ce que j’espère, c’est que mon adorable sourire l’empêchera de m’envoyer sur les roses.
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Petrónella Jónsson ◗ HIBOUX : 108 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Liquorice wand • Chloé ◗ CREDITS : Mind dreamer ◗ SANG : Sang pur ◗ PENSINE : RAS
| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Lun 13 Jan - 18:37 |
| « Drífa sig ! », dis-je alors dans ma langue natale, dès que quelqu'un me bloque le passage, sur un ton peu courtois. Littéralement, dépêche-toi. Je ne veux pas m'attarder. Comme tous les jours depuis des semaines, dès que je peux être seule et fuir, je saute sur l'occasion. Je sais bien que Ragnar commence à se poser des questions. Et honnêtement, éviter mon cousin de la sorte me fait parfois demander pourquoi - pourquoi continuer - mais il le faut voilà tout. Il n'empêche que je profite de mon temps libre, à savoir quand je ne lis pas un quelconque livre sur la culture française qui me passionne, pour me retrouver ou alors, profiter un peu de Léa. Je suis si contente que nous soyons enfin réunies. Je me suis tant inquiétée pour elle, pour sa santé, pour sa raison. Il y a de ces secrets qui vous perdent à jamais et nous ne pouvions pas vivre pire situation. Heureusement que nous pouvons compter l'une sur l'autre. Ma Léa … Je m'engouffre dans les couloirs. Il y a du monde, même si je sais que ce sera pire dès les cours repris. Certaines têtes se retournent sur mon passage, mais je me fiche bien des autres. Ici, personne ne me connaît encore. Je ne suis pas la jolie brune, la bourgeoise, à la réputation de glace. Non que je ne sois pas appréciée, mais je suis si froide aux premiers abords, sans aucun doute les nombreuses années de danse classique et les remontrances de mes professeurs, lorsqu'un minuscule sourire envahit mon visage. « On ne sourit pas, lorsque l'on danse, Mademoiselle. On ne laisse rien paraître ». Je pense avoir retenu la leçon. Je me laisse donc porter par les quelques personnes présentes autour de moi, fermant parfois les yeux, écoutant les conversations, aussi futiles soient-elles. Pour une élève étrangère, je dois avouer n'avoir aucun problème avec la langue française. Je la parle couramment depuis mon jeune âge, mes parents ayant tenu à nous former au plus tôt. Et puis soudain, je m'écarte. Les couloirs sont de moins en moins fréquentés et rapidement, je suis seule. Je profite du silence qui s'est installé et sourit. Où aller ? Je réfléchis. Là où me porteront mes pas. Alors je visite, pour la centième fois, Beauxbâtons. Mais on ne tombe jamais sur une zone déjà vue auparavant. Cette école est si grande ! Oh, je pense sans aucun doute que des étudiants étrangers à Durmstrang en diraient autant. Il faut connaître, voilà tout. Et je suis comme une enfant qui découvre ses cadeaux à Noël, impatiente de savoir ce qui se cache sous le papier. Au bout de quelques heures, me voilà devant les écuries. Si je pratique la danse, le chant et sait jouer quelques instruments, l'équitation est une discipline dans laquelle je suis novice. Non que les chevaux ou Abraxans me fassent peur, mais manque de temps, tout simplement. Je m'avance, salue quelques étudiants présents et m'isole. Il y a un box, un peu à l'écart. Pile ce que je recherche. J'approche de celui qui sera mon compagnon pour les heures à venir, qui relève aussitôt la tête en me voyant arriver. Il faut être honnête, il est imposant. Il pourrait en effrayer plus d'un. Mais pas moi. Je lève le main, priant malgré tout pour la retrouver ensuite, et caresse la bête. Il semble apprécier, ce qui me fait rire. Je me lève sur la pointe de pieds et soupire. « Toi, au moins, tu me comprends », dis-je en parfait français. Pas besoin de mots effectivement. Juste un regard, un geste. Et la compagnie de cet animal est apaisante. Plus que celle de n'importe qui d'autre. « Petrónella ? », dit une voix qui me fait sortir de ma rêverie. Je tourne la tête, lentement et observe mon interlocuteur. A première vue, je ne le connais pas. Comment sait-il mon prénom ? J'acquiesce. « Tu as oublié ça sur un banc, dans les jardins ». Oh, oui. J'avais presque oublié mon arrêt, à contempler les fleurs et la verdure, perdue dans mes pensées. Il me tend le vêtement, que je saisis et le silence retombe. Nous ne nous connaissons pas, alors difficile de trouver quelque chose à se dire. Je n'ai pas pour habitude de faire la conversation. Je suis plutôt silencieuse avec les personnes que je ne connais pas, à se demander comment ai-je pu me faire des amis. Je ne sais pas, question de feeling, sans doute. Mais il me faut toujours un petit temps d'adaptation. « Je m'appelle Alistair », continue le jeune homme. Je voudrais lui dire de me laisser seule, parce que je recherchais le calme, à la base, mais je ne veux pas me montrer impolie. Je le regarde avec insistance et me présente à mon tour. « Petrónella », avant de me rappeler que mon interlocuteur connait mon prénom. « Enfin, oui, tu le savais déjà ». Je rougis. Un nouveau silence. Apparemment, ça met Alistair mal à l'aise. Il remue, cherche quelque chose à ajouter. « Que faisais-tu ? ». Je hausse les épaules. Je voudrais lui dire que dans des écuries, difficile de faire autre chose que copiner avec les animaux. Mais encore une fois, cela serait malpoli. Je réfléchis à une manière de lui faire comprendre que la solitude ne me dérangeait pas plus que cela. « Rien de spécial … ». Puis je me tourne vers la bête imposante, qui n'a pas bronché depuis que le jeune homme est arrivé, et sourit. « Demande-lui ? ». Alistair arque un sourcil, ne perdant toutefois pas son adorable sourire. Il est mignon, inutile de le nier. Toutefois, si jamais Ragnar apprenait ce que je suis en train de faire, il le tuerait sans plus attendre. A cette pensée, je déglutis. Je crains davantage la vie que la mort désormais. Et ça n'est pas normal. Alors peut-être que cette conversation avec le jeune homme me fera oublier un temps, que mon existence toute entière est en danger. Mais passons.
Dernière édition par Petrónella Jónsson le Sam 17 Mai - 15:42, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Lun 13 Jan - 20:15 |
| Inconvenant Alistair. Je sais que je la dérange, qu’elle est sans doute venue ici parce qu’elle souhaitait trouver un peu de calme, loin des autres élèves. Mais c’est comme si je n’arrivais pas à m’arrêter de parler. Comme s’il m’était impossible de partir sans en savoir plus sur elle. Curiosité maladroite, qui me pousse à agir aussi bizarrement. Si elle était à Beauxbâtons depuis des années, elle saurait que ce comportement ne me ressemble pas. Que le Alistair que tout le monde connaît n’a jamais vraiment envie de connaître la vie des jeunes-filles qui croisent sa route. J’aime qu’elles aient une belle personnalité, mais je m’attarde toujours plus sur le physique. Or, Petrónella a cet air hautain, ce port majestueux, cette grâce transcendante, qui m’obligent à en vouloir plus, encore et toujours. Elle se présente de nouveau, maladroitement, et rougit, ce qui me fait sourire. Puis lorsque je la questionne sur ses activités, elle répond avec assurance. « Rien de spécial » laisse-t-elle doucement planer au-dessus de nos têtes. Cette petite remarque simple et innocente, mais suffisamment explicite pour que je comprenne que je l’importune. J’aimerais m’en aller, vraiment. Pour toute autre fille, je le ferais. Mais là, mes pieds semblent englués dans le sol. Elle se tourne vers l’immense bestiole, l’observe un instant avant d’ajouter, à mon attention : « Demande-lui ? ». J’arque un sourcil, sans abandonner mon sourire. Oui, décidément, elle est étrange. Mais ce n’est pas une bizarrerie qui me met mal à l’aise. Ce n’est pas une incongruité qui me gêne. Elle est naturelle, et de ce fait, exquise. Comme si elle vivait sur un nuage, ou dans une bulle, à l’abri de tout. Enfin, j’arrive à bouger, et avance lentement. Une fois à ses côtés, je glisse ma paume sur la tête de l’animal, que je caresse doucement. J’aimerais répondre à la jeune-femme de façon charmante et intelligente, mais rien ne me vient en tête. Je ne suis pas dans mon état normal, définitivement pas. Lorsque mon regard croise de nouveau le sien, je murmure : « Je crois qu’il apprécie ta compagnie, et qu’il m’en veut de vous avoir interrompus ». Je souris davantage, guettant une réaction de la part de ma camarade. Une petite minute, c’est ce qu’il m’a fallu pour rentrer dans le jeu de Petrónella. Pour me laisser happer complètement par son air mutin, ses manières de dame, son port de reine. « On dit qu’il faut avoir un certain talent pour dompter ces animaux… Qu’il faut leur ressembler, psychologiquement parlant bien sûr » dis-je d’une voix douce, sous-entendant qu'elle a du talent avec ces bestioles, en tournant de nouveau la tête vers le cheval. Il se laisse toujours caresser, avec une docilité digne du plus obéissant des chiens. Je ne sais pas si Petrónella a envie de rester, et honnêtement, penser qu’elle puisse en avoir assez de ma compagnie a tendance à m’effrayer. C’est nouveau : la peur. Je ne l’ai jamais ressentie auparavant, pas dans mes relations avec les autres. J’ai toujours été quelqu’un d’apprécié, un garçon dont on recherchait la compagnie pour se sentir moins seul. Mais il se pourrait qu’elle me déteste. Qu’elle n’aime pas le fait que je me sois rapproché d’elle, que j’aie envahi son espace personnel. Que j’aie crevé sa petite bulle de solitude dans laquelle elle flottait jusqu’à maintenant. Je pose mon regard sur elle, de nouveau. « Je te proposerais bien de faire un tour sur son dos, mais ils sont tellement imprévisibles, et je… je ne voudrais pas que…, commencé-je, alors que le reste de ma phrase se noie dans ma gorge ». Je détourne les yeux, refusant de la regarder alors que je sens mes joues rosir. Avouer que je n’ai pas envie qu’il lui arrive malheur, alors que je viens à peine de la rencontrer. Alistair, quel tocard. Quel bourreau des cœurs à la manque. Quand elle se renseignera sur moi auprès des autres élèves, elle apprendra vite des choses que j’aimerais qu’elle ne sache jamais. Mon penchant pour le sexe féminin, par exemple. Alors qu’avec elle, il n’y a rien de tout ça. Elle pensera que le coup des chevaux, c’est quelque chose que j’utilise à chaque fois, alors que je ne me suis jamais senti aussi impuissant face à quelqu’un. Elle qui me juge. Qui attend sûrement que je fasse un faux-pas pour me fausser compagnie. Parce qu’elle préfèrerait être n’importe où plutôt qu’ici, avec moi. Il est temps de cesser de l’importuner. Car pour la première fois, je crains de ne laisser qu’une empreinte amère. Qu’une image détestable d’un garçon trop confiant. Et je refuse que la belle brune pense cela de moi. « Je vais te laisser » dis-je simplement, lui adressant un sourire sincère. Je vais te laisser, parce que tu m’effraies. Parce que l’effet que tu as sur moi me terrorise. Un petit signe de la tête, une dernière caresse à l’Abraxan qui tend le cou pour se frotter à mon bras. Puis je leur tourne le dos et commence à marcher en direction du château. Ma bouche est sèche, mes mains sont moites. J’ai chaud et froid en même temps, et je ressens un léger picotement dans tout mon corps. Bon sang, Alistair. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Petrónella Jónsson ◗ HIBOUX : 108 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Liquorice wand • Chloé ◗ CREDITS : Mind dreamer ◗ SANG : Sang pur ◗ PENSINE : RAS
| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Lun 13 Jan - 22:14 |
| Il m'observe. Il m'étudie. Et je ne comprends pas pourquoi. Est-il toujours ainsi avec les femmes ? Il semble si étrange en cette seconde, comme si il essayait plus que tout de me plaire, de se faire apprécier. Je ne sais pas quoi en penser. Je ne le connais pas après tout. Il est venu perturber mon calme, ma sérénité, et il ne peut désormais plus repartir. Peut-être suis-je la première femme à me montrer froide en sa présence. Ici, toutes le connaissent. Enfin je suppose. Toutes savent à quoi s'attendre. La page est vierge pour moi. Alistair a carte blanche. Il peut être qui il veut. Et à vrai dire, je me fiche bien de qui il peut être. Aime-t-il les femmes, les aime-t-il trop ? Est-il dragueur, ou alors timide ? Tout cela est sans importance. Ici et maintenant, en cette seconde, oublions qui nous sommes. Oublions la peur, oublions la crainte, tentons de partir sur de bonnes bases. Voilà ce dont j'ai besoin. J'aime Ragnar, je ne peux pas le nier, et je l'aimerai sans doute toujours. Mais je ne peux pas continuer à éviter son chemin, notre confrontation, retenir ma respiration à chaque fois que j'entends un bruit. Je dois vivre. Perdue dans mes pensées, je sursaute en sentant Alistair si proche de moi. Je pourrais presque sentir son souffle contre ma main. Je déglutis. Non, il ne faut pas. Il ne faut pas être si gênée. Après tout, les amitiés entre hommes et femmes existent. Et si je cache cela à Ragnar, tout ira bien. A mon tour d'observer. Je le regarde, sans retenue. Il est également très à l'aise avec le cheval. Et cela me fait sourire. Je croise finalement son regard. « Je crois qu'il apprécie ta compagnie, et qu'il m'en veut de vous avoir interrompus », dit-il. Je voudrais rire, mais alors, cela signifierait que je suis tombée dans le piège. Clairement, Alistair me drague. Je lève les yeux au ciel, persuadée que le jeune homme voit ce que je suis en train de faire. Je secoue la tête, laissant mes cheveux bruns virevolter. Je le sais aussi bien que lui. Le pouvoir que je peux avoir sur les hommes, je veux dire. Mais je n'ai pas pour habitude de me vanter de cela. Non, parce que la beauté extérieure est trop peu importante à mes yeux. Je préfère de loin la beauté intérieure. Je cherche mes mots. « Dommage effectivement », ajouté-je. Je hausse les épaules. Je détourne le regard et observe le bel animal. Il est majestueux. Je caresse une fois encore sa tête, et sourit. « On dit qu'il faut avoir un certain talent pour dompter ces animaux… Qu'il faut leur ressembler, psychologiquement parlant bien sûr ». Un talent, je ne sais pas. Disons que je suis naturelle. Je suis bien certaine que ces créatures sondent nos âmes. Et Dieu sait ce qu'il y voit. Une âme torturée, sans aucun doute. Sait-il à quel point je suis une menteuse ? Connait-il mon secret ? Je soupire. Heureusement que la bête est silencieuse. Le silence retombe, sans que je ne réponde à ses paroles. Je ne sais pas quoi dire, pour être honnête. Je … Je fais de mon mieux. Comme il est difficile de faire la conversation à un homme dont on ne connait rien. Je le sens tendu, peut-être même craintif. Je voudrais parfois lire dans les esprits. Savoir répondre à ses attentes, à ses questions. Je ne sais jamais quoi dire. Ma vie est un grand mystère, même pour moi alors je refuse de me confier aux autres. Je sens son regard sur moi. « Je te proposerais bien de faire un tour sur son dos, mais ils sont tellement imprévisibles, et je… je ne voudrais pas que… ». Je ne comprends pas. « Que quoi ? », dis-je. Il craint pour ma vie, pour ma sécurité ? Quelle jolie attention. Mais il détourne aussitôt les yeux. Je le sens loin, très loin. Je peux pourtant le voir rougir. Je suis amusée par son comportement. Il semble complètement décontenancé. Alors, est-il vraiment différent avec moi ? Je regarde droit devant. Je voudrais pouvoir en faire autant. Changer, être une autre en sa compagnie. Mais je dois me méfier de tout et de tout le monde. Je ne peux faire confiance à personne, sauf à Léa bien entendu. Pourtant je me sens bien en sa compagnie. J'ai mis de côté mon désir de solitude et me suis habituée à sa présence maintenant. « Je vais te laisser ». Oh. Je pensais que parler nous faisait du bien. Alistair sourit, caresse une dernière fois le cheval et retourne en direction du château. Je pourrais le laisser rentrer. Vraiment. Parce que partager un moment seule, avec cet Abraxan, est relaxant mais je ne sais pas, quelque chose me donne envie de lui demander de rester. « Attends ». Il marque un arrêt dans sa marche et se retourne lentement. Vite, trouver une excuse. « Je … Hum, j'ai oublié de te dire merci ». Excuse stupide, certes. Mais je ne trouvais rien de mieux à dire. Il sourit à nouveau et moi aussi. Pourtant, il va partir si je ne trouve pas autre chose. « À quel écrin appartiens-tu ? ». Peut-être nous trouverons-nous des points communs, qui sait.
Dernière édition par Petrónella Jónsson le Sam 17 Mai - 15:44, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Lun 13 Jan - 23:07 |
| Je pars, parce que je crains la suite. Je crains de trop penser à cette fille étrange, cette fille froide et cynique. Cette fille qui me répond comme je n’en ai pas l’habitude, qui me surprend. Et alors que je pensais simplement lui rendre son foulard, lui donner ce maudit bout de tissu et partir, j’ai le cœur serré de lui tourner le dos. J’aimerais la connaître, ce qui est étonnant, inquiétant. Je n’ai jamais eu d’attentes particulières concernant les femmes. Je me suis toujours dit que si l’une d’elles ne voulait pas de moi, ce n’était pas un drame. Que si j’insistais suffisamment, je pouvais avoir n’importe laquelle. Or là, c’est différent. Je n’insiste pas, je m’efface, et d’un autre côté, je rêverais d’être proche d’elle. Peut-être qu’elle n’en vaut pas la peine. Peut-être que je m’emballe beaucoup pour une simple paire de beaux yeux. Pour de simples fossettes. Pour de simples cheveux qui volent au vent. Je sais que bientôt, je regretterai de m’être autant enflammé pour une fille dont je ne sais rien. Je regarderai le plafond de ma chambre en me disant qu’au final, je suis bien mieux seul. Qu’il ne sert à rien de nourrir une obsession aussi irraisonnée. Mais pour le moment, oui, pour le moment, je n’arrive pas à réfléchir. Parce qu’elle est trop proche de moi, cette Petrónella, avec ses grands yeux et son fond d’accent. C’est tellement stupide que je me déteste. Et la haine que je peux avoir envers moi est sans doute le meilleur moyen de guérir temporairement cet entichement. Alors, pourquoi est-ce que je n’accélère pas le pas ? « Attends » dit-elle soudain, et je m’arrête, la maudissant intérieurement. Je me retourne lentement, lui fais face, et ma curiosité revient au galop. Qui est-elle ? Quelle est son histoire ? Et surtout, pourquoi me retient-elle ? Il y a quelques secondes à peine, je semblais pourtant la gêner, et c’était bien normal. Suis-moi je te fuis ; fuis-moi, je te suis. Ça n’a jamais été plus juste. « Je… Hum, j'ai oublié de te dire merci ». Évidemment. Je pince mes lèvres dans un sourire, murmure : « Je t’en prie ». Bien sûr, si elle avait deux sous de jugeote, elle savait que je n’avais pas besoin de faire tout ce chemin pour rendre une vulgaire écharpe. J’aurais simplement pu la donner à l'un de ses camarades de classe. Non. Il avait fallu que je recherche la propriétaire de cette étole, et que ce soit elle. Quelqu’un de différent, quelqu’un d’étranger. Quelqu’un de captivant, c’est certain. « À quel écrin appartiens-tu ? », ajoute-t-elle ; et si je ne savais pas que, quelques instant plus tôt, je l’importunais, j’aurais l’impression qu’elle souhaite me retenir. Je m’approche de nouveau, de quelques pas seulement. J’hésite à lui dire. Parce que les gens de mon écrin sont considérés comme des artistes bohèmes, et que je ne suis pas sûr de vouloir qu’elle connaisse cette partie de ma personnalité. Ce n’est pas que je ne l’assume pas, non. Je pense avoir été envoyé là-bas pour une raison bien spécifique. Parce que même si je suis royaliste, j’aime le désordre. J’aime l’art, j’aime ce qui bouge. J’aime ce qui est différent. La pierre pourpre parmi toutes ces couleurs si ordinaires. C’est sans doute le véritable symbole de mon écrin. Je ne m’y suis jamais vraiment senti à ma place, mais je n’en ai pas honte, bien au contraire. Les gens qui en font partie sont souvent spontanés, naturels. Doués dans les relations humaines. Ce ne sont pas des dissimulateurs, ni des menteurs, ni des tricheurs. Un sourire se dessine au coin de mes lèvres alors que je lui réponds : « Améthysse… Et toi ? ». Je regarde la jeune femme, jusqu’à voir les commissures de ses lèvres se relever en un délicieux rictus. Avant même qu’elle ne me réponde, je sais ce qu’elle va dire. Et j’ignore pourquoi, mais cela ne me surprend pas. Je ne la connais pas, pourtant. TU ne la connais pas, Alistair. Cesse ce cirque. Ne fais pas comme s’il s’agissait d’une amie d’enfance. Comme si tu pouvais décoder ses pensées en un claquement de doigts. Elle est et restera une inconnue. Au mieux, une amie. C’est ce que tu souhaites, n’est-ce pas ? Sans même la connaître. Tu voudrais qu’elle fasse partie de ton entourage. Tu aimerais la retrouver dans chacun de tes souvenirs. Elle et son beau visage. Ses longues mèches brunes. Ses traits ravissants. Alors que, bon sang, tu ne la connais pas. Elle n’est peut-être pas aussi intéressante que tu le crois. Tu n’as jamais cru aux coups de foudre. Ferme tes yeux. Ferme tes yeux et tourne-lui le dos. Pars. Mais je n’y arrive pas. Je le veux, vraiment, mais détacher mes yeux d’elle me paraît impossible. Nous nous observons quelques secondes. « Si tu veux, je peux rester » dis-je doucement. Les mots sont dits. Elle m’a retenu, et je ne resterai pas si elle ne le souhaite pas. Mais j’ai l’impression qu’elle aimerait parler. Qu’elle se ferme volontairement au reste du monde, en restant ici, alors qu’une partie d’elle se réjouit d’avoir de la compagnie. J’attends sa réponse le cœur serré. J’accepterai ce qu’elle me dira. Mais si elle m’empêche de la découvrir, si elle met fin à la rencontre après m’avoir rattrapé au vol, je crains de le regretter éternellement.
Dernière édition par Alistair L. Adhémar le Mar 1 Avr - 10:01, édité 1 fois |
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Petrónella Jónsson ◗ HIBOUX : 108 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Liquorice wand • Chloé ◗ CREDITS : Mind dreamer ◗ SANG : Sang pur ◗ PENSINE : RAS
| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Dim 19 Jan - 14:31 |
| Il faut être honnête, me voilà troublée par la venue de ce beau brun d'Alistair. Il sait y faire, avec ses sourires et son air de séducteur. Pas que je sois tombée dans le panneau, non, car il m'en faudrait plus que cela sans aucun doute, mais disons que je suis curieuse. Oui, curieuse de savoir qui il est. « Je t'en prie », finit-il par ajouter alors que mes remerciements sont une manière bien particulière de lui demander de rester, encore un peu. Je pense que le jeune homme le sait mieux que personne. Il a compris que rester seule est une idée que je laisse désormais de côté. Et puis, très franchement, qui serait prêt à faire tout ce chemin pour une écharpe ? Non, il y a quelque chose de plus fort, un lien que nous devons tisser peut-être. Et je fais confiance au destin. Lorsque je lui demande à quel écrin il appartient, il marque une pause. Il se rapproche de moi, encore un peu, ce qui me fait déglutir. Mon Dieu, mais si Ragnar nous voyait. Mon coeur tambourine contre ma poitrine, alors que j'attends sa réponse. « Améthysse… Et toi ? ». Feux d'artifice. Je ne peux en croire mes oreilles. Je souris, prête à exploser de rire. Il y a vraiment des points communs entre nous. Je hausse les épaules. « Je crois que notre rencontre est un signe. Je suis aussi une Améthysse », dis-je. Je ne sais pas pourquoi, mais moi qui mets généralement plus de temps à être apprivoisée, me voilà à sa merci. Je ne supporte pourtant pas être si vulnérable, mais il faut dire que mon interlocuteur a une attitude qui me plaît bien, qui me rassure. Aussitôt, le silence retombe. Nous nous observons simplement. Je cherche mes mots, lui aussi. Mais pas besoin de parler. Je sais dans tous les cas que cela est dangereux. Une amitié, un flirt, appelez cela comme vous le voulez, me mènera à ma perte. Parce que maintenant que mon histoire est écrite, avec Ragnar je veux dire, impossible de faire marche arrière. Le jour où mon prétendant a été tué, j'ai choisi. Nous ne pouvons pas parler de mauvais choix, non, mais du choix du coeur. Parce que oui, le condamner était trop difficile pour moi. Avouer son crime, sa jalousie, sa maladie, non, je ne le pouvais pas. Mais alors, pourquoi ai-je si peur désormais ? Si peur de la vie, alors que je la célébrais chaque jour avant cela ? La voix d'Alistair me sort de mes pensées. « Si tu veux, je peux rester », dit-il. Je relève les yeux et le fixe. Il a raison, il vaut mieux être franc. Il a compris que je tournais autour du pot, avec mes phrases sans grand intérêt, avec mes sourires et mes attitudes bien étranges. Je pinces les lèvres. Je ne sais pas quoi répondre. Oui, je voudrais continuer cette conversation. Mais est-ce bien raisonnable ? Je finis par regarder le bel animal à mes côtés. « Qu'est-ce que tu en penses ? ». Pas de réponse. Evidemment. Comme si une bête pouvait me répondre quelque chose. Alors je souris et demande à Alistair de se rapprocher. « Pourquoi pas ? ». Il s'exécute. Il semble serein. Comme si ses peurs venaient de s'envoler. Maintenant que le jeune homme est là, il va falloir lui faire la conversation. Mais par où commencer ? Je ne veux pas en dire trop sur moi. Je ne veux pas lui laisser la chance de comprendre que ma vie est un désastre. Enfin, une partie de ma vie. Parce que ma famille me donne de l'amour et de l'affection plus que jamais. Après tout, ils pensent que la pauvre petite a perdu celui dont elle tombait amoureuse ; son prétendant. Ils ont eu si peur pour moi, comme si je n'allais jamais me relever. Certes, la perte de Margeir avait été un coup dur. Parce que ce n'était pas un garçon mauvais. Au contraire. Mais ils ne pourraient pas comprendre la vérité. La vérité qui m'a fait accepter la mort d'un innocent pour sauver un fou allié. Je me tourne doucement vers Alistair. « Ça fait longtemps que tu me cherches ? ». Une question bateau. Mais bon, je ne préfère pas attaquer sur ma vie tout de suite. Parlons en premier lieu des futilités, comme le temps, la vie à Beauxbâtons, la France, aussi. Bref, il faut que je trouve des sujets de conversations qui lui donnent l'impression d'apprendre à me connaître, mais sans aller trop loin. Ma pauvre fille, que ne ferais-tu pas pour éviter de te livrer. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Alistair L. Adhémar ◗ HIBOUX : 224 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Dorian Desclève ◗ CREDITS : Unserious, tumblr ◗ SANG : Futur comte du Berry, sang-pur au père sang-bleu ◗ PENSINE : Animagus (chien) ; Des brûlures le long de la mâchoire et sur le bras, du côté droit ; Gaucher
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| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Mar 21 Jan - 15:04 |
| Un signe. Oui, je le crois. Autrement, comment expliquer cet instant ? Le simple fait d’être là, de se parler, de se découvrir ? Mon sourire s’étire sur mes lèvres. Nous nous ressemblons sans doute plus que nous voulions le penser. Je me demande ce qui lui a valu d’atterrir dans le même écrin que moi. Pratique-t-elle un art ? Est-elle sociable, enjouée ? Dans tous les cas, elle se révèle comme étant un véritable mystère. Une énigme que j’aimerais comprendre. Si elle m’en laisse l’occasion, évidemment. Je ne peux pas la forcer à m’accepter. Ça a toujours été comme ça : on m’aime ou on me déteste. Et il se pourrait qu’elle ne m’apprécie pas. Que son sourire soit simplement une manière délicate de rire de moi, de se moquer, me mépriser, sans me pointer du doigt. Je refuse pourtant de le croire. Car dans sa voix, dans ses mots, dans son attitude, je ne ressens aucune haine. Pas de geste de recul. Elle semble presque nerveuse, désormais, mais j’ignore pourquoi. Petrónella semble être le genre de fille qu’un garçon n’effraie pas. Surtout un garçon comme moi. Les beaux-parleurs, c’est facile de les remettre à leur place. Et si elle souhaitait se débarrasser de moi, nul doute qu’elle aurait déjà trouvé un moyen de le faire. Alors j’attends. J’attends qu’elle me demande de rester. Qu’elle me laisse partager quelques instants avec elle. Je patiente, et j’essaie de ne pas montrer que je n’attends que ça. Que je veux la connaître. « Qu'est-ce que tu en penses ? », dit-elle en regardant le grand cheval à ses côtés. Je ris spontanément, charmé par sa délicieuse excentricité. Quant à elle, elle sourit, m’adresse un signe de la tête. « Pourquoi pas ? ». Je mords un instant ma lèvre inférieure, puis m’avance lentement vers elle. À chaque pas, je la détaille un peu plus, ne l’ayant pas fait la première fois. Un pas ; ses doigts fins, sa silhouette de ballerine, ses vêtements qui s’agitent lentement au rythme du vent. Deux pas ; ses grands yeux sombres, ses mèches brunes qui tombent devant, et ses joues roses, si roses. Trois pas ; ses adorables fossettes, ses quelques tâches de rousseur, ses sourcils légèrement froncés. Quatre pas ; la courbe de ses lèvres, le bout de son nez, rond, parfait. Je plante mes yeux dans les siens, alors qu’un petit mètre nous sépare désormais. Le cheval appuie de nouveau ses naseaux sur mon bras, et je saisis son immense tête entre mes mains pour la caresser tendrement. Nous restons un moment sans rien nous dire. Et finalement, Petrónella prend la parole. « Ça fait longtemps que tu me cherches ? ». Je pose mon regard sur elle, hésite à lui répondre franchement. Car oui, je l’ai cherché un bon bout de temps, et pour une raison qui m’est encore inconnue. J’aurais pu trouver un autre moyen de lui rendre son écharpe. Par exemple, j’aurais pu la donner à cette jeune-fille, tout à l’heure. Mais non. C’était comme si quelque chose m’avait poussé à chercher Petrónella. À lui remettre son vêtement en main propre. Un signe, sans doute, comme elle l’a si bien dit. Un sourire nait au coin de mes lèvres. « Oui, dis-je en détournant les yeux. Plusieurs heures, mais ce n’est pas grave. Je n’aime pas passer par un intermédiaire » ajouté-je simplement, comme si cela expliquait que je fasse tout ce chemin, que je me donne toute cette peine, pour une stupide étole. Elle n’est pas dupe, mais j’espère qu’elle ne me posera pas de questions, parce que je ne saurai pas quoi lui répondre. J’ignore si c’est mon instinct qui m’a incité à faire tout ce chemin. Si nous étions destinés à nous rencontrer aujourd’hui, ici. Je n’ai jamais vraiment cru à tout ca, mais il faut avouer que c’est une heureuse coïncidence. Je la regarde de nouveau, pince mes lèvres en un petit sourire. « Où étudiais-tu avant d’arriver ici ? ». Une simple question pour lui montrer que je sais qu’elle est nouvelle. Si Petrónella avait suivi tout son cursus à Beauxbâtons, je l’aurais déjà croisée. Je l’aurais remarquée au détour d’un couloir, et j’aurais été trop timide pour aller la voir. Timide, une chose que je ne suis pourtant jamais. Dans tous les cas, son visage me serait familier. Je sais qu’elle vient d’ailleurs, et d’après son nom, je pencherais pour Durmstrang. Là encore, je peux me tromper. Après tout, Poudlard regorge également de sorciers de toutes nationalités. Notre école est une exception ; les familles étrangères ne sont pas légion, et on croise plus souvent des Français de souche lorsqu’on vadrouille dans les couloirs. Petrónella Jónsson n’est définitivement pas Française, mais elle n’est pas n’importe qui non plus. Il se pourrait même qu’elle soit une excellente sorcière, pour avoir été acceptée parmi nous avec autant de facilité. Je la regarde, et vois qu’elle hésite à me répondre. « Tu n’es pas obligée d’en parler… Oublie » ajouté-je dans un murmure. J’ai trop peur qu’elle s’en aille si la conversation ne lui sied pas. Qu’elle me quitte, me laisse seul ici. La solitude, je connais, certes. J’ai énormément d’amis mais aucun réel confident, et mes penses m’amènent souvent à m’isoler, à oublier le monde. Mais avec elle, j’ai l’impression que ne pas être en décalage. Nous sommes sur la même longue d’onde, nous nous comprenons. Nous nous intéressons l’un à l’autre, cherchons à en savoir plus. Et c’est quelque chose qui ne m’arrive pas si souvent. Être happé par quelqu’un, au point de vouloir tout connaître de cette personne, du début à la fin. Chaque ligne de son histoire. Le problème, c’est que je sens que Petrónella ne souhaite pas ouvrir son livre aussi facilement. Je reste un inconnu. Qui sait, elle me déteste peut-être, d’ailleurs. Je ne peux pas la forcer à se dévoiler alors qu’elle ne le souhaite pas. Je tourne alors la tête vers le cheval. Les caresses semblent l’apaiser, et ses yeux sont presque clos. Quand je pense à cet être si paisible alors que je suis moi-même tellement nerveux…
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| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Petrónella Jónsson ◗ HIBOUX : 108 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Liquorice wand • Chloé ◗ CREDITS : Mind dreamer ◗ SANG : Sang pur ◗ PENSINE : RAS
| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Jeu 30 Jan - 19:19 |
| La Petrónella froide et peu souriante a laissé place à la jeune fille que je suis habituellement. La jeune fille qui perd facilement sa garde et qui pourtant, ne le devrais pas. Je sais que la situation est risquée. Je risque gros, il risque gros. Mais quelque chose de plus fort que la peur, me donne envie d’en savoir un peu plus à chaque minute. Je ne comprends pas. Ses grands et beaux yeux sans doute. Le fait de savoir que je lui plais. Car oui, ne nous voilons pas la face n’est-ce pas ? Cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Je dois avouer que je ne suis pas insensible à son charme, de mon côté. Mais je dois faire attention. Attention à ne pas y laisser des plumes. « Oui », dit-il pour répondre à mon interrogation. Je me mords la lèvre inférieure, mal à l’aise. Le pauvre. « Plusieurs heures, mais ce n’est pas grave. Je n’aime pas passer par un intermédiaire », termine-t-il finalement. Je lui adresse mon plus beau sourire. Il sait y faire, il est doué. Mais on ne me la fait pas, à moi. Tout cela pour une simple étole ? Et fait-il cela souvent ? Ma curiosité et mon envie de me moquer de lui prennent le dessus. « Toutes les filles ont le droit à ce traitement de faveur ? ». Je ne laisse rien passer. Si bien que le jeune homme se raidit. Je vois la panique dans ses yeux. Comme si tout était perdu. Sous ses airs apeurés, je laisse mon rire retentir et lève les yeux au ciel. « Je plaisantais ». Son rire se mêle au mien et il se détend alors. Je dois être honnête, avoir le pouvoir a ses avantages, et la situation est plutôt amusante. Mais en réalité, tout cela est bien plus qu’une simple coïncidence. Nous étions sans aucun doute destinés à nous rencontrer. Ici, maintenant. Et je suis heureuse que le jeune homme ait insisté, alors que je voulais simplement être seule. Nous nous regardons à nouveau. « Où étudiais-tu avant d’arriver ici ? ». Bon. Oui, mon petit accent me trahit. On sait par mon look et lorsque j’ouvre la bouche, que je ne suis pas française. Et je suis fière de ne pas appartenir au même pays que tous les autres. Surtout que nous sommes si peu, à venir d’Islande. Une magnifique contrée. Si je voudrais lui raconter mon enfance, mes heures à jouer dans le froid sans en ressentir le mal, je ne le veux pas. Il y a quelque chose qui me… Frêne. Oui. Je joue la timide, mais malheureusement, vu que je comprends tout, impossible de faire semblant que la langue est une barrière entre nous. Très vite, nous serons amenés à parler de nos situations et la mienne est trop compliquée pour évoquer un unique détail. Je refuse de parler de moi. Mais je ne peux pas réagir ainsi à chaque fois. Sinon, tout le monde saura que je mens. « Tu n’es pas obligée d’en parler… Oublie ». Comme si Alistair avait tout compris. Je soupire et laisse le silence retomber. Un silence qui pèse, pèse... Et qui me rend malade. Plusieurs minutes s’écoulent avant que ma voix ne se fasse à nouveau entendre. Je suis gênée, vraiment. Tremblotante, je pose une main sur celle de mon interlocuteur, comme pour le rassurer. Mais nous ne nous connaissons pas. Mouvement de recul, raclement de gorge. Je baisse les yeux. « Je… Hum, pardon. Je suis de Durm. Enfin Durmstrang. Mais je suis islandaise à la base ». Ce qui donne une jolie brune, aux yeux noisettes, grande et élancée. Je lui souris, timidement. Je ne sais pas quoi ajouter de plus à cela. Mon problème étant que lorsque je suis stressée, je me sens obligée de parler, parler, sans m’arrêter. Et il ne le faut pas. La seule qui soit au courant de ma vie entière est Léa. Mais elle c’est différent. Je lui fais confiance. Elle est ma meilleure amie. Elle sait quelles sont mes qualités, quels sont mes défauts. Elle connaît mes peurs, mes fantasmes les plus fous, elle lit en moi comme dans un livre ouvert. Et sans elle, je dois avouer que la vie ne serait pas la même. Elle sait apaiser mes craintes. Je me tourne vers Alistair. « Et toi ? Tu as toujours été à Beauxbâtons ? ». Pas de doute sur sa nationalité. Il est français. Son accent le prouve, ses petits airs de bourgeois également. Mais peut-être a-t-il eu la chance d’étudier dans une autre université ? Au moins quelques semaines ? Je suis chanceuse c’est vrai. Avoir visité deux écoles de sorcellerie différentes a été une belle expérience. Il y a tant à apprendre. Je regarde mon interlocuteur, attendant sa réponse. J’espère n’avoir pas jeté un froid, en me taisant si soudainement. Je suis certaine qu’il se pose déjà mille et une question sur mon compte. Pourquoi, que cache-t-elle, est-elle honnête ? Mais je ne dois pas y porter attention. Je dois avancer malgré tout. Je me sens néanmoins triste. Triste de devoir mentir à mon sujet. Mais je me vois mal dire la vérité. Je suis amoureuse de mon cousin. Il a tué mon prétendant il y a quelques années, fou de jalousie. Et sinon, ça va ? Comment les gens pourraient-ils réagir à cela ? Je pense à Léa, qui vit avec depuis ce jour funeste. Elle a été tellement forte, tellement… Exemplaire. Elle est une bien meilleure amie pour moi, que moi pour elle. Je soupire, à nouveau perdue dans mes pensées. Je vais finir par éveiller les soupçons. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Alistair L. Adhémar ◗ HIBOUX : 224 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Dorian Desclève ◗ CREDITS : Unserious, tumblr ◗ SANG : Futur comte du Berry, sang-pur au père sang-bleu ◗ PENSINE : Animagus (chien) ; Des brûlures le long de la mâchoire et sur le bras, du côté droit ; Gaucher
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| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Jeu 30 Jan - 20:47 |
| Je sais l’image que je renvoie. J’en suis conscient. Un garçon désinvolte, assez fier ; bourgeois, sans aucun doute. La vérité, c’est que je ne suis pas aussi superficiel que ce que je laisse entendre. Si je l’étais, je ne figurerais pas parmi les meilleurs élèves. Je ne serais qu’un écolier comme tant d’autres. Mais non. Ce n’est pas le cas. Et j’ai l’impression que Petrónella commence à se rendre compte que je ne joue pas un jeu avec elle. Que je ne flirte pas inconsciemment comme je peux le faire avec d’autre. Jusqu’à ses mots : « Toutes les filles ont le droit à ce traitement de faveur ? ». Je me raidis, la jauge pendant quelques instants. Son impertinence continue de me surprendre, alors qu’elle agit ainsi depuis le début. Petrónella. Belle et impétueuse. Elle me surprend de seconde en seconde, me donne envie d’en savoir plus, encore et toujours. Et puis elle rit. « Je plaisantais » ajoute-t-elle, et je me détends à mon tour. Ici, maintenant, à ses côtés, j’ai l’impression que rien de mal ne peut nous arriver. Que nous sommes dans une bulle qui n’éclatera sous aucun prétexte. Mais l’ambiance change rapidement lorsque je lui demande d’où elle vient. Je vois qu’elle craint de me répondre ; elle semble pourtant en avoir terriblement envie. Comme si une moitié d’elle se battait avec l’autre. Un duel pour savoir si elle doit rester secrète, renfermée, ou se confier comme si nous étions amis. Un silence s’installe. Évidemment, il avait fallu que je pose la question qui fâche. Je suis stupide. Stupide, stupide, stupide. Je me hais, et je déteste ces sentiments qui grandissent en moi. Ceux qu’il m’est impossible de contrôler. Ceux que je commence à éprouver pour cette charmante inconnue. La culpabilité d’avoir dit un mot de trop. L’envie de la connaître. La curiosité. Parce qu’elle est spéciale, je le vois, je le sens. Elle pose sa main sur la mienne, quelques secondes seulement, avant de reculer nerveusement. Je déglutis, la regarde alors qu’elle baisse déjà les yeux, sûrement honteuse de cette proximité soudaine. Honteuse de laisser le vernis se fissurer. De me faire entrer un peu plus dans sa vie. « Je… Hum, pardon. Je suis de Durm. Enfin Durmstrang. Mais je suis islandaise à la base ». Je la contemple. Mille questions me traversent l’esprit. Est-ce que sa famille est venue ici avec elle ? Est-ce que la vie là-bas lui manque ? Durmstrang est-elle vraiment différente de Beauxbâtons ? Mais je n’ose pas. J’ai peur de briser cette confiance qui s’installe de nouveau, en en disant trop. « L’Islande est un pays magnifique » dis-je simplement, un sourire aux lèvres. Je me rappelle avoir visité les côtes islandaises quand j’étais enfant. Mes parents voyageaient beaucoup à une époque, sans doute pour oublier leur mariage qui tombait en pièces. Toujours ensemble, après tant d’années. Alors que ma mère avait trompé mon père. Alors que je n’étais pas son fils légitime, mais pourtant leur unique enfant. Malgré tout, il ne m’a jamais rejeté. Il m’a emmené dans les plus beaux endroits au monde, m’a permis de voir des paysages dont je n’aurais osé rêver. « Et toi ? Tu as toujours été à Beauxbâtons ? » demande-t-elle à son tour. Je lui souris, acquiesce d’un signe de la tête. Le Alistair habituel, celui qui aime séduire et se vanter, profiterait de l’occasion pour lâcher au détour de la conversation qu’il est l’héritier du comté du Berry. Mais en ce moment, je ne souhaite pas faire ça. Parce que j’ai envie que Petrónella apprécie le garçon et non le titre. Évidemment, elle doit voir que je suis riche. Pas à cause de mes affaires, non ; je porte l’uniforme comme les autres élèves. Mais plutôt parce que je transpire la bourgeoisie. Quelques petits détails permettent de se faire une idée. Ma chevalière, qui scintille à mon doigt. Mes chaussures vernies. Ma raie sur le côté, malgré le fait que mes cheveux soient ébouriffés. Inutile de répondre, donc. Petrónella n’a pas besoin de connaître la grande et belle histoire des Adhémar. Ni de savoir que mon véritable père a le sang bleu. Je ne revendique pas cet héritage, et je ne le ferai jamais. Raison de plus pour ne pas l’évoquer. Je lui adresse un grand sourire, puis me tourne vers le grand cheval. Et si… Oh et puis mince. En quelques secondes, je me hisse sur l’animal. Je n’ai pas l’habitude de monter à cru, mais le cheval ne semble pas s’en formaliser. Petrónella m’observe, semble presque surprise. Je ne peux réprimer un rire. « J’ai pratiqué le polo pendant plusieurs années… Ça ne risque rien ». Je me pince les lèvres, hésite un instant. D’un côté, nous pourrions nous en tenir là. Je pourrais redescendre du cheval, continuer de dire des banalités. Ce serait simple, sans doute trop. Nous échangerions quelques mots, au calme. Mais le Alistair charmeur est toujours là, et n’arrive pas à s’en empêcher. J’observe Petrónella, sourire aux lèvres. Puis je tends la main vers elle. Une invitation qui pourrait s’avérer dangereuse, mais je connais ces chevaux. Je les maîtrise. Et quoi de mieux pour découvrir Beauxbâtons qu’une balade en plein air, à dos d’Abraxan ? « Monte », ajouté-je, comme si ça permettait de la rassurer. Mais elle hésite. Petrónella qui semble pourtant courageuse et rebelle. Je soupire, lève les yeux au ciel, avant de les reposer sur elle. « S’il te plaît, fais-moi confiance ». Une demande qu’elle pourrait parfaitement refuser, car après tout, elle ignore tout de moi. Mais je lui adresse mon plus beau sourire, et avance davantage ma main, dans l’espoir qu’elle la saisisse. |
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Petrónella Jónsson ◗ HIBOUX : 108 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Liquorice wand • Chloé ◗ CREDITS : Mind dreamer ◗ SANG : Sang pur ◗ PENSINE : RAS
| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Mer 5 Fév - 18:25 |
| « L’Islande est un pays magnifique », dit-il. A ces mots, mes yeux pétillent. Sérieusement, si je pouvais hurler de joie, je le ferai. Il connait ma terre, il connait sa beauté, son originalité. Il est passé près de moi. Mon pays me manque tant mais néanmoins, je ne peux pas me plaindre d’être ici. Tout simplement parce que ça fait partie de mon histoire depuis toujours. Apprendre le français, étudier à Beauxbâtons, une belle tradition de famille, et je tenais à honorer ma part du marché. La France aussi est belle. Très belle même. Avec ses odeurs de croissants, chatouillant nos narines lors des promenades, ses musées, sa culture, son vin - breuvage divin - et tout ce qui la caractérise. Mais elle n’est pas mon pays. Elle ne sera jamais aussi belle que mon Islande natale à mes yeux. Parce que je suis une fille du froid, une fille qui vient de loin. Alors que je demande à mon interlocuteur si en retour, Beauxbâtons est la seule école jamais connue, il se contente de sourire. Il acquiesce brièvement. Je vois. Il doit avoir un rôle important ici. Il doit être le fils de. Soit. Mais il ne semble pas vraiment s’en préoccuper, à ce que je vois. Il est là, avec moi, sans vouloir à tout prix me parler de son titre. Peut-être que ça lui fait du bien, ce naturel je veux dire. Je ne suis que Petra après tout, la jolie étudiante étrangère. Pas de titre, juste une belle éducation et des parents au porte monnaie bien rempli. Cela me suffit. Et ce, même si nous étions pauvres. Je me fiche tellement de tout cela. De ces futilités. Voyons où ça nous a mené. Oh, à l’exécution de mon prétendant, jugé pour avoir été en contact avec moi un peu trop fréquemment, par exemple. Je baisse les yeux et aperçois la chevalière qu’Alistair porte. Oui il est fortuné. Je tente de reconnaître le blason qui y est gravé, mais je ne suis pas assez cultivée apparemment. Tant pis. Après tout, nous avons tous les deux nos histoires. Et je comprends que le jeune homme préfère ne pas s’attarder sur la sienne. Je tente désespérément de faire de même de mon côté. Et je crois qu’il a compris. Il ne semble plus vouloir savoir à tout prix qui je suis. Et ça me va. Nous restons deux étrangers, tout en apprenant à nous découvrir. Je ne parle plus. Je me contente de plonger mon regard dans celui du beau français. Et je comprends en quelques secondes à peine qu’il prépare quelque chose. Je ne me suis pas trompée. Le voilà qui se hisse sur le cheval. Je le regarde sans rien faire, juste surprise par son geste. Où compte-t-il aller comme ça ? Mon petit minois doit être bien étrange, vu qu’Alistair se met à rire. « J’ai pratiqué le polo pendant plusieurs années… Ça ne risque rien ». Ahah. Oui, on ne me la fera pas, celle-là. Je refuse de le suivre. Je l’imite et pince les lèvres à mon tour, mon coeur tambourinant contre ma poitrine. Inutile de prendre des risques, si ? Nous étions bien, à parler de tout et de rien. Et puis, nous ne nous connaissons pas très bien. Je ne peux pas me risquer à lui faire confiance si facilement. Certains pourraient le vivre très mal. Pourtant, une part de moi en rêve. Partir loin. Son sourire me ferait presque céder. Il tend la main. « Monte », dit-il. Je ris. « Hors de question ». Je ne suis pas méchante, et je le prends plutôt à la rigolade même. Allez, tais-toi et monte. Suis-le, me dis-je. Ah, je ne sais pas. Je déglutis. « S’il te plaît, fais-moi confiance ». Je regarde à gauche, puis à droite. Oh, et puis zut. Je saisis sa main sans vraiment y réfléchir, et le rejoins sur l’animal. Il aura eut raison de moi finalement. Je soupire, bien fort pour lui faire comprendre quel sacrifice je fais, et hésitante, je place mes mains autour de sa taille. Je suis morte de peur. Je pose ma tête contre son dos, et dans ma barbe, je lui déclare : « Tu as intérêt à me faire revenir en un seul morceau ». Ca ne me ressemble pas. Faire confiance si vite, je veux dire. Mais quelque chose me pousse à le faire pourtant. Non, non, je ne dois pas commencer à y penser. Sinon, je pourrais le regretter. Tout ce que je veux, c’est vivre l’instant présent. Et nous sommes bien, là, tous les deux. Et pour rien au monde, je souhaiterais être ailleurs. |
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| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Mer 5 Fév - 21:17 |
| Le rejet me fait peur, m’a toujours terrifié. Je comprends qu’on puisse ne pas m’apprécier ; j’ai juste beaucoup de mal à me retrouvé délaissé, abandonné. Mon père, ce héros, celui qui m’a transmis ces psychoses, ces phobies. Et quand cette peur se projette sur quelqu’un que j’apprécie… j’ai du mal à ne pas montrer mes sentiments. À garder mon masque de charme, de calme. Quand Petrónella rit et me lance un « Hors de question » qui semble sans appel, je déglutis. Je tente une dernière fois, et après une hésitation, elle prend ma main. Je l’aide à monter en tirant sans trop de peine – qu’est-ce qu’elle est légère -, attends un instant pour qu’elle prenne ses repères. Je sens ses mains glisser autour de ma taille, sa tête se poser contre mon dos, et je prie pour que le galop du cheval étouffe les battements de mon cœur, trop forts, bien trop forts. « Tu as intérêt à me faire revenir en un seul morceau » gromelle-t-elle. Je souris. « Tout ira bien » murmuré-je simplement. Et puis, mes pieds claquent contre les flancs de la bête qui s’élance. Un instant, ma camarade se serre contre moi ; la vitesse, la crainte de tomber. J’avais le même sentiment lorsque j’ai commencé à monter à cheval. En fait, j’ai toujours un peu peur, mais il ne faut pas le montrer à l’animal. Surtout pas. Les Abraxans sentent les comportements anxieux et se laissent rarement apprivoiser par les personnes un peu couardes. Nous parcourons des centaines de mètres, arrivons en à peine une minute au bord du canal. Mes mains tirent doucement le cou du cheval pour lui faire signe de ralentir. L’Abraxan trotte un instant, puis se met docilement au pas. À croire que je n’ai vraiment pas perdu la main avec ces bêtes. Je ne dis aucun mot, laissant ma camarade contempler le paysage d’elle-même. Un joyau de beauté, vu sous cet angle. Je sens ses doigts se desserrer, même s’ils restent agrippés à ma chemise. Bienvenue chez nous, Petrónella. Dans ce pays qui ne sera jamais vraiment le tien, mais qui pourra devenir une terre d’adoption. Je désigne une magnifique maison aux briques blanches et au toit en ardoise. « C’est l’une des résidences secondaires de la famille royale ». Je tourne la tête vers elle, souriant, et vois qu’elle hésite à parler. Je devine exactement ce qu’elle va me demander, parce que c’est prévisible. « Non, je n’en fais pas partie » dis-je en riant. J’omets évidemment de dire que mon père est un sang-bleu. J’imagine que si elle accepte d’entrer dans ma vie, je pourrai lui faire cette confidence. Mais pas ici, pas maintenant. C’est assez dur d’être un bâtard. Je ne veux pas qu’elle sache qu’en plus, j’ai du sang royal qui coule dans mes veines. Cette partie de moi, de mon histoire, je ne l’assumerai jamais vraiment. Oh, et si je lui parlais de mon histoire avec Diane, si je lui racontais que j’étais amoureux de ma cousine… Mieux vaut ne pas y penser. Elle n’en saura rien, jamais. J’aurais bien trop honte, même si l’amour nous tombe toujours dessus sans qu’on s’y attende. Un peu comme avec elle, même s’il est trop tôt pour parler de ça. Je donne deux petits coups sur les flancs de l’animal et nous partons de nouveau, au trot cette fois. Nous nous taisons pendant quelques minutes et profitons de cette balade silencieuse. Seuls le bruit de notre respiration et les tapotements des sabots sur le sol terreux troublent la quiétude de cet instant. L’animal suit le cours d’eau, nous guidant de lui-même dans les endroits les plus beaux aux alentours. Le meilleur guide possible. Lorsque je vois l’écurie se dessiner à l’horizon, comme un brutal retour à la réalité, je force le cheval à s’arrêter et me tourne vers la brunette. « Tu veux descendre ? ». Parce que moi, je ne le souhaite pas. Je veux rester sur ce cheval, dans ce parc. Je veux redécouvrir cet endroit que je connais par cœur, et si je dois le faire, je veux que ce soit avec toi. Juste toi. Nous échangeons un regard, et je souris davantage. Parce que je me rends compte qu’elle aussi, elle souhaite rester là. J’ignore pourquoi elle me fait confiance, mais j’imagine que c’est une question de curiosité. Elle veut me découvrir, et le sentiment est mutuel. Deux petits coups de talon et le cheval repart à une allure calme, mais rapide tout de même. Ne t’arrête pas. Cours. Jusqu’à l’épuisement. Fais-nous cadeau de ces petits instants. Le moment de revenir sur terre arrivera bien assez tôt. Je sens les doigts de Petrónella s’agripper de nouveau à mon vêtement, et même malgré les bruits sourds qui rythment notre balade, je crois entendre mon cœur tambouriner. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Petrónella Jónsson ◗ HIBOUX : 108 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Liquorice wand • Chloé ◗ CREDITS : Mind dreamer ◗ SANG : Sang pur ◗ PENSINE : RAS
| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Dim 9 Fév - 14:04 |
| Je pense que mon nouvel ami a très vite compris que je suis morte de peur. Je me demande même si j’ai bien fait de lui faire confiance. Après tout, je ne sais rien de lui, non ? Pourtant, quand il murmure un « Tout ira bien » avec simplicité, les battements accélérés de mon coeur cessent. Comme ça. Je ferme les yeux les premières secondes. Je serre mes mains un peu plus, et déglutis. Le vent fait virevolter mes cheveux et même si je voulais admirer le paysage, je ne le pourrais pas. Ma crinière m’en empêche pour le moment. Je prends mon courage à deux mains et bouge mon bras droit, jusqu’à atteindre mon visage pour en écarter les petits cheveux qui me gênent. Tout va bien, Alistair avait raison. Je me fais plutôt rapidement à la vitesse et arrive même à l’apprécier. Je ne peux réprimer un sourire. La sensation est excellente. Et puis, je ne dois pas trop montrer mon anxiété. Sinon, le cheval le sentira, et je sais ô combien cela pourrait être dangereux pour nous. Heureusement que je ne dirige pas. Je chasse rapidement ces pensées de mon esprit et me concentre sur le paysage qui défile. Nous allons vite et je n’ai pas le temps de m’attarder sur les détails. Et puis, soudain, nous ralentissons. L’animal est obéissant et bientôt, il trotte. Je regarde tout autour de moi, fascinée. La France par excellence. Je soupire de bonheur. Alistair désigne une maison du bout des doigts. « C’est l’une des résidences secondaires de la famille royale », dit-il. Je fronce les sourcils, réalisant la mesure de ses propos. Si il connait si bien cela, serait-il … ? Il semble comprendre immédiatement. « Non, je n’en fais pas partie », ajoute-t-il en riant. Je souris à mon tour, sentant mes joues prendre une jolie couleur rosée. Ce que je peux être idiote parfois. Et puis, comme pour conserver les apparences, je hausse les épaules. « Et puis, dans le cas contraire, en quoi cela serait-il un problème ? ». Après tout, oui. Il pourrait bien être un membre de la famille royale, ça ne changerait rien. Il resterait le même. Ou alors, il essayerait. Je ne pense pas être en mesure de comprendre la difficulté de cette situation. Appartenir à la famille royale peut être complexe. Il faut être à la hauteur, en permanence, se faire respecter. Et pour rien au monde, je ne voudrais de cette vie. Il est déjà compliqué d’être une bourgeoise. Mais par le silence de mon interlocuteur, je devine que sa vie est aussi mouvementée que la mienne. Il a des choses à cacher. Mais chacun à le droit à ses petits secrets. Pourrait-il accepter mon histoire d’amour avec un membre de ma famille ? Je ne pense pas. Et même si je mentais et affirmais que cela est une tradition. Choisir la famille, cette valeur sûre, pour perpétuer notre nom. Mais comme ce serait idiot. Mieux vaut ne pas trop en dire. Alors, comme Alistair, je garde silence et observe les environs. J’imagine la vie que les habitants des environs mènent. Une vie bien tranquille, au chaud, même lors des pires hivers. La belle vie. Et puis, en levant la tête, je vois les écuries au loin. Je pince les lèvres. Le cheval s’immobilise et le beau brun se tourne vers moi. « Tu veux descendre ? ». Il sourit. Mais je sens sa panique. Comme si le jeune homme avait peur que je mette un terme à notre promenade. Il a envie de rester et pour être honnête, moi aussi. Nous nous amusons bien après tout. Je fais mine de réfléchir. « Hum … Et retourner faire mes devoirs ? Non merci ». Je souris à mon tour et le laisse prendre les devants. Il donne un petit coup de talon et le cheval se remet à courir. Vite, si vite. Je ris. Mes doigts se referment doucement sur son ventre, pour ne pas tomber. Je ferme à nouveau les yeux, profitant de cette sensation de bien être. Comme c’est agréable. « Galope, galope ! », dis-je amusée. Soudain, j’ai l’impression d’être une enfant de cinq ans. Mais comme cette insouciance est plaisante. Ne plus prendre part aux problèmes, ne plus penser à ce mal qui me ronge, juste profiter. Et je suis heureuse d’être en présence d’Alistair. Avec lui, tout s’efface, pour ne laisser que cette envie de découvrir le monde. Comme si nous étions seuls. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Alistair L. Adhémar ◗ HIBOUX : 224 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Dorian Desclève ◗ CREDITS : Unserious, tumblr ◗ SANG : Futur comte du Berry, sang-pur au père sang-bleu ◗ PENSINE : Animagus (chien) ; Des brûlures le long de la mâchoire et sur le bras, du côté droit ; Gaucher
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| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Dim 9 Fév - 22:21 |
| L’insouciance est un sentiment auquel je n’avais pas goûté depuis longtemps. Car bien sûr, il ne faut pas mélanger cette douce sensation d’immaturité assumée à la rébellion qui m’anime constamment, me forçant à braver tous les interdits. Là n’est pas une question de défiance. Nous profitons simplement de ce moment comme le feraient deux enfants. Innocemment, entièrement, sans compromis. Nous nous sentons bien et cela nous suffit. Petrónella répond à mes attentes, lorsqu’elle affirme ne pas avoir envie de rentrer. Le cheval reprend sa course. Encore, toujours plus vite. Ses sabots frappent le sol, et le paysage autour défile à une allure folle. « Galope, galope ! » s’exclame la brunette en riant aux éclats. Mes talons claquent une nouvelle fois contre les flancs de l’Abraxan, et il accélère, comme s’il avait finalement compris que nous ne souhaitions pas rentrer aux écuries. Autour de nous, les couleurs éclatent comme des fruits trop mûrs ; elles ne sont plus que semblables à des bandes de peinture dessinées dans le ciel. L’animal évite quelques obstacles. Zigzague, semble presque planer au-dessus du sol. Je me rappelle les journées d’été où je faisais courir mon propre cheval dans les champs, en dessous de chez moi. Dans le Berry, j’ai toujours eu cette réputation de cavalier rebelle. Le garçon qui vadrouille à longueur de temps, cigarette au coin de la bouche. Qui a un terrible besoin de liberté. Cela fait plusieurs années que je n’ai pas pris le temps. Que je ne me suis pas baladé, à dos d’Abraxan, tout simplement. Comme maintenant. Il aura fallu attendre cette rencontre incroyable, cette belle étudiante étrangère, pour que je reprenne goût à ce genre d’aventure. Je regarde droit devant, vois le sommet de la colline se dessiner. Arrivés en haut, je tire doucement le cou de l’animal qui s’arrête docilement. Je descends d’un bond puis tends les bras vers Petrónella. Mes mains attrapent chaque côté de son buste ; je la soulève et l’escorte sur la terre ferme sans difficultés. Mes yeux croisent les siens, et je lui souris. Qui aurait cru qu’une telle complicité pourrait naître aussi rapidement, sans que nous y soyons préparés ? Sûrement pas nous. Pas moi, le garçon volage qui a beaucoup d’amis mais personne qui ne lui fasse vraiment de l’effet. Ni elle, parce qu’elle ne se doutait sans doute pas qu’elle tomberait sur un garçon curieux, charmeur, et indéniablement sincère.
Je plonge mes mains dans mes poches, marche lentement vers le haut de la colline. Quelques mètres seulement et la voilà, la magnifique vue plongeante qui laisse apercevoir une grande partie d’Orange. Pas besoin de regarder derrière moi ; je sais que Petrónella m’a suivi. J’ai attisé sa curiosité et je sais qu’elle désire en savoir plus. Sur la France, la monarchie. Sur moi, peut-être, mais là n’est pas la question. Je me laisse tomber sur l’herbe verte et regarde le paysage. Ces maisons que je connais si bien. Ces gens qui vivent, à quelques pas de là. Lorsque je suis à Beauxbâtons, j’ai toujours l’impression d’être prisonnier. Ce qui est stupide, vraiment ; je ne suis pas vraiment enfermé. Je peux sortir quand je veux, ou presque. Mais l’école a toujours eu cet effet sur moi, bien que ça n’ait jamais affecté mes résultats. Cet endroit nous garde captifs malgré tout, qu’on le veuille ou non. Petrónella a dû s’en rendre compte. Le règlement est très strict, en tous points. Les lieux que nous pouvons visiter durant une journée traditionnelle de cours. Notre comportement vis-à-vis des autres élèves. Et, bien sûr, les relations sentimentales. Je tourne la tête vers ma camarade. Elle pourrait être avec quelqu’un, maintenant que j’y réfléchis. Je ne l’avais pas envisagé jusqu’à maintenant, mais peut-être que le cœur de Petrónella ne souhaite pas faire de la place à quelqu’un d’autre. Peut-être qu’il est envahi par une seule et unique personne. De toute façon, c’était présomptueux de ma part de penser que je pourrais lui plaire. La belle islandaise a vécu une vie que je ne connaitrai jamais, entre son pays et Durmstrang. Elle a sûrement connu d’autres garçons, plus intéressants que moi, simple petit Français. Ça me dérange, mais je devrais m’y habituer dès maintenant. Seulement, quand je détaille ses traits si fins, si parfaits, je me surprends à éprouver de l’affection pour elle. Un sentiment nouveau, jamais éprouvé encore pour une quasi inconnue. Elle est belle, mais pas uniquement. J’ai l’impression que nous nous comprenons bien trop facilement. Que nous n’avons pas besoin de parler pour s’exprimer. Et ressentir cela pour quelqu’un que je ne connais pas, c’est incongru. Étrange. Dérangeant. Et en même temps, ça m’attire, ça me bouleverse. Je reporte mon attention sur le paysage. Ce silence, qui d’habitude me met si mal à l’aise, est presque bienvenu. Je sais que si Petrónella parle de nouveau, laisse chanter ce merveilleux accent, se laisse aller à des divagations enfantines, je risque de perdre le nord. Parce qu’elle m’a pris au piège dès le moment où elle s’est adressée au cheval pour lui demander si je devais rester. Parce qu’elle m’a hypnotisé lorsqu’elle l’a sommé de galoper pour nous emmener ici. Petrónella et ce petit grain de folie irrésistible, qui me donne envie de rester ici aussi longtemps que possible.
Je laisse le calme revenir plusieurs secondes, peut-être même des minutes entières. Puis je la regarde de nouveau. Et je sais que je ne devrais pas m’emballer pour une simple rencontre. Mais je me dis que ce n’est pas un hasard si elle a laissé ce bout de tissu sur mon bureau. Si j’ai choisi de lui rapporter, quitte à fouiller l’école entière. Si nous sommes ici, au sommet de cette colline, assis dans l’herbe, à regarder le paysage. Ce n’est pas un hasard, non. « J’aimerais rester ici… Ne pas retourner à Beauxbâtons » dis-je simplement. Un moyen aussi de m’évader de cette école, de ces élèves. Je regarde de nouveau le paysage. Avec elle, je vais mieux. Je pense à autre chose, je rêve d’autres choses. Et ça fait tellement de bien…
Dernière édition par Alistair L. Adhémar le Mar 1 Avr - 10:15, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Jeu 27 Mar - 17:08 |
| Alors que le cheval galope encore plus vite, je ferme les yeux, lève les bras et laisse ce sentiment de bien-être m’envahir. Comme c’est agréable. Nous pourrions parcourir le monde ainsi, ensemble, comme des amis de longues dates qui apprécient ce moment à deux. Et pourtant, difficile de croire que nous nous connaissons depuis quelques minutes seulement. Mais cela n’a pas la moindre importance. Il a su comprendre, aller à l’essentiel au plus vite. Et peu sauraient en faire autant. Je me sens seule, parfois. Je veux dire, maintenant que je suis avec Léa, les choses ont un peu évoluées. Et encore, ma meilleure amie n’est pas bavarde. Elle est discrète, douce, et tout le contraire de moi. Mais c’est pour cette raison que je l’aime, parce que nous nous complétons. Elle sait me calmer alors que je peux réveiller le chat qui dort. Mais lorsque je vivais dans ma contrée lointaine, ou pire encore, à Durmstrang, il n’y avait que moi. La pauvre petite Petrónella, cette jolie poupée de porcelaine, insaisissable. Ils n’avaient pas tord, pour dire la vérité. J’ai toujours été incomprise. Le monde qui m’entoure a toujours été un mystère pour moi, il fallait sans cesse que je brave les interdits, que je franchisse les limites. La preuve en est, avec Ragnar. Mais je ne peux pas lui en vouloir, pas à lui. Lui qui était là pour moi, lui qui me portait un amour intense, immense, aveugle. Lui qui a bravé mille dangers pour me garder et ce jusqu’à commettre un geste impardonnable. Je me sens tellement responsable, parfois, oui responsable d’avoir emmené un garçon à la mort. Mais le destin a choisi, il était écrit quelque part que la vie devait se dérouler ainsi. Alors j’ai oublié, tout simplement. J’ai fait comme si rien ne s’était passé. Pour lui, pour moi, pour Léa. Est-ce plus facile ? Non. Parce que vivre avec un si lourd secret est terriblement angoissant. Je crains pour nos vies, sans cesse, mais nous n’avons pas le choix, nous avons préféré nous taire. Je soupire, retournant auprès de mon nouvel ami, au moment où l’animal s’immobilise. Alistair descend, très habilement, comme s’il avait fait ça toute sa vie. Je souris. Il se tourne ensuite vers moi et me tend les bras. Je ne réfléchis pas et je jette presque, avec grâce. Ses mains attrapent mon buste et lorsque nos regards se croisent, il sourit à son tour. Il est beau et mes joues rougissent. Je suis mon compagnon tout en réfléchissant à cette rencontre. Etrange, n’est-ce pas, comme la vie vous mène par le bout du nez. Saisissant, de se dire que nous étions destinés à nous rencontrer. J’aimerais en savoir plus, tout de suite, maintenant. L’avenir nous réserve-t-il des surprises ? Alistair se laisse tomber dans l’herbe et je l’imite. Le calme, le silence, après tant d’émotions. Ça fait du bien. Je profite du paysage, de la brise légère, de ce moment. Je sais que nous ne devrions pas être ici. Premièrement, parce que le règlement de Beauxbâtons est formel. Et ensuite, parce que si Ragnar le savait, il pourrait très bien décider de passer ses nerfs sur mon nouvel ami. Je déglutis à cette pensée. Je ne comprends pas comment nous en sommes arrivés là. Mon cousin a toujours été jaloux, possessif, mais de là à adopter un comportement impulsif … Je voudrais que la vie soit plus simple, parfois. Cette histoire qui nous lit est mauvaise pour tous les deux. Je le sais, il le sait — même si le pauvre, se voile la face. Je ne sais pas comment faire pour tout arrêter. La peur me fait rester, elle me tiraille, elle me fait mal. Alistair tourne la tête vers moi et je fais mine de réfléchir à tout autre chose, à des choses futiles, sans importance. A quoi pense-t-il ? Je ne dis rien. Nous nous observons simplement, dans le silence. Je ne suis pas mal à l’aise, et lui non plus. Nous nous découvrons. Ainsi, je peux plonger mes yeux dans les siens, admirer ses iris, les mille couleurs qui illuminent ses pupilles, comme des tableaux. Je peux également m’attarder sur son nez, sa bouche, ses pommettes, sa coupe de cheveux, et en retenir chaque détail. Sans savoir si je pourrais à nouveau le revoir, lui, cet ami que j’attendais depuis tant de temps. J’aimerais lui crier de s’éloigner, lui dire que je suis un poison. Mais je ne peux pas. Sans doute, suis-je égoïste, mais tant pis. Je n’ai pas envie de lui dire adieu. J’espère sincèrement que nous pourrons une fois encore, nous échapper comme aujourd’hui, découvrir ces terres, ensemble, comme deux enfants. « J’aimerais rester ici… Ne pas retourner à Beauxbâtons », dit-il. Rien de plus simple. Moi aussi, je le voudrais. Rester loin de mes problèmes. Ne penser à rien d’autre qu’à moi, pour une fois. Je sais que lorsque je suis avec eux, je me voile la face. Je fais comme si je ne comprenais pas pourquoi Léa s’enferme dans son silence, comme si Ragnar était un être pur et humble, comme si je n’avais jamais été promise à un homme, comme si le malheur ne l’avait pas frappé, comme si … J’étais heureuse. C’est idiot. Je soupire. « Un homme est mort à cause de moi », répondis-je. J’écarquille les yeux ; je ne peux pas croire ce que je viens de dire. Je relève la tête et cherche quelque chose à dire pour me défendre. Le meilleur moyen est de rester honnête, alors que rassemble ce qui me reste de courage, et ouvre la bouche. « Chez moi ou ici, je ne suis bien nulle part. Sauf en cette seconde, comme si tout avait soudainement changé ». Je hausse les épaules, parce que je me sens idiote. Je n’aurais jamais dû confier cela. Va-t-il me poser des questions ? Va-t-il chercher à comprendre ? Pitié, non. Je ne veux pas en parler. Je replie mes jambes, que j’entoure de mes bras et regarde le paysage. Peut-être comprendra-t-il que j’en ai déjà trop dit. Je suis sûre que je peux lui faire confiance. Ou du moins, je l’espère. Je le saurai rapidement. |
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| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Ven 28 Mar - 22:33 |
| Ne plus retourner à Beauxbâtons serait une solution. J’y ai souvent songé, à une époque. Tout plaquer, parcourir le monde. Pourquoi pas aller en Islande, d’ailleurs. Je pouvais trouver en Petrónella la meilleure des guides. Mais ce n’est pas aussi simple. On m’a toujours appris que c’était mauvais de fuir les problèmes. Quoiqu’il arrive, ils reviennent ; de manière douce ou brutale, tôt ou tard. Ils ne disparaissent jamais vraiment, pas tant qu’on ne les a pas réglés. J’ai toujours eu du mal à affronter les choses. Certains appelleraient cela de la couardise et n’auraient sans doute pas tort ; mais lorsque l’on sait qu’il n’y a pas d’alternative, qu’on sera forcément perdant, on hésite à aller au casse-pipe. À partir à la guerre, en étant sûr de revenir éclopé. Alors, vaut-il mieux ignorer ou se battre ? Oublier ou affronter ? Si seulement il existait une bonne réponse à cette question. Si seulement… Et bien, sans doute que ni elle, ni moi ne serions là en ce moment. Nous prendrions nos problèmes à bras le corps, tenterions de les résoudre. Sans vraiment connaître Petrónella, je sais que quelque chose ne va pas. Je le vois à la manière qu’elle a de me regarder. De réarranger ses cheveux alors qu’il n’y a aucun vent. De se mordre discrètement les lèvres, de soupirer sans s’en rendre compte. Mais impossible de savoir ce qui peut la tourmenter. Impossible, jusqu’à ce qu’elle se prononce finalement. « Un homme est mort à cause de moi » dit-elle, et je me fige, le regard planté dans le vide. J’aurais pu croire à une blague si elle ne m’avait pas sorti ça de but en blanc, aussi sérieusement. Un homme, mort. À cause d’elle. « Chez moi ou ici, je ne suis bien nulle part. Sauf en cette seconde, comme si tout avait soudainement changé » ajoute-t-elle rapidement, sans me laisser le temps d’avaler cette révélation si déroutante, si dérangeante. Je ne me sens même pas flatté, parce que je ne pense plus qu’à ces mots. La mort de quelqu’un. Une personne, comme elle et moi. Certes, je veux devenir Auror. Je suis prêt à risquer ma vie pour sauver des gens, pour combattre la magie noire. Mais ce n’est pas seulement une question de vie ou de mort, ici. Il s’agit d’un décès qu’elle a causé. Elle. Douce Petrónella, si belle, si insolite. Petrónella et son secret. Son grand secret. Je la regarde, tentant de garder mon calme. Mon visage ne laisse transparaître aucune émotion. Ni la surprise, ni l’effroi. Ni la peur. « Tu veux en parler ? ». Je ne réfléchis même pas lorsque je lui pose cette question. Évidemment, je pourrais lui demander ce qu’il s’est vraiment passé. Sa responsabilité dans cette histoire. Ou encore mieux, la question qui me brûle les lèvres : suis-je en danger. Alors que quelques instants auparavant, je lui faisais confiance – une confiance presque aveugle, bornée, mais qui avait une certaine valeur – voilà que je me méfie.
Et pourtant, je m’imagine à quel point ça a dû être difficile pour elle de me dire ça, alors qu’elle me connaît à peine. Ses plus proches amis sont-ils au courant ? J’en doute. Ce n’est pas le genre de chose que l’on crie sur les toits. Et peut-être que sa confiance soudaine en moi – suffisante pour qu’elle me confie l’un de ses plus dangereux secrets – est liée au fait qu’elle ait retenu cette confession trop longtemps. Qu’elle n’en ait parlé qu’à trop peu de gens. Je me rends compte alors qu’il ne sert à rien d’avoir peur de Petrónella. Si je craignais vraiment quelque chose venant d’elle, jamais elle ne m’aurait confié ce meurtre. Jamais elle n’aurait pris le risque d’ébruiter un événement aussi confidentiel que celui-ci. Après une seconde d’hésitation, je me rapproche d’elle, me relevant quelques centimètres au-dessus de l’herbe pour m’asseoir plus près. Naturellement, amicalement, je pose ma paume contre son dos. Fais doucement glisser ma main sur le tissu. Je ne sais pas si Petrónella acceptera ce semblant de réconfort – honnêtement, ce n’est pas grand-chose – mais c’est bien tout ce que j’ai à lui offrir. Je me surprends à la contempler de nouveau. Ses grands yeux noirs, son petit nez retroussé, ses sourcils gracieusement courbés. Elle m’inquiète désormais plus qu’elle ne me séduit, mais je ne veux pas lui montrer. Je souhaite simplement être là pour elle. Être l’ami qu’elle semble rechercher lorsqu’elle me confie ces mots, la voix étouffée par le poids des remords, de la culpabilité. Je passe la main sur son épaule et l’attire contre moi, attendant qu’elle love la tête dans le creux de mon cou. Qu’elle se confie, peut-être. Sans sentir mon regard sur elle, sans penser au jugement que je pourrais éventuellement formuler intérieurement. Un jugement sans aucun doute cruel, partial, mais au diable tout ça ; je veux me prouver, lui prouver qu’elle ne peut pas avoir causé la mort de quelqu’un. C’est impossible. |
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Petrónella Jónsson ◗ HIBOUX : 108 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Liquorice wand • Chloé ◗ CREDITS : Mind dreamer ◗ SANG : Sang pur ◗ PENSINE : RAS
| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Lun 31 Mar - 16:03 |
| « Tu veux en parler ? » sont les quelques mots d’Alistair, les seuls mots prononcés quant à l’annonce de cette mort. Je ne peux pas lui en vouloir. Après tout, il ne pouvait pas se douter. Pourtant, je sens que son ton est différent, comme si, soudainement, il avait quelque chose à craindre de moi. J’aurais dû me taire, oui, j’aurais dû. Mais ce sentiment de bien être, de sécurité, m’a poussé à me confier. Il fallait que ça sorte. Je me demande encore comment ce secret est resté intact, pourquoi Léa, qui aurait pu être poussée par la peur, n’a rien dit. Je sais, il est idiot de se poser tant de questions. Et en fin de compte, cette annonce pourrait vouloir dire tout et n’importe quoi. Un homme est mort à cause de moi, certes. Il pourrait avoir péri en tentant de me sauver par exemple. Ou pourquoi pas, encore, en me défendant. Il y a tant de manières de mourir. Mais Alistair se méfie. Il a presque peur de savoir. Pourquoi veut-il que je parle de cette histoire ? Pour me soulager, ou simplement pour avouer que ce n’était pas un meurtre ? Je soupire, hausse les épaules, et regarde au loin. « Non, pas vraiment ». Le silence retombe, un silence qui cette fois, se veut pesant. Je pensais pouvoir lui faire confiance, je pensais avoir prouvé que je n’étais pas dangereuse. Et je m’en veux parce que j’ai tout gâché, une fois de plus. La question suivante pourrait être : si tu n’as pas envie d’en parler, pourquoi avoir fait une telle révélation alors ? Honnêtement, je ne sais pas. Peut-être parce que je garde ce sentiment de tristesse depuis trop longtemps. Il fallait que ça sorte, un jour ou l’autre. Pourquoi maintenant, en cette seconde précise ? Parce que, depuis bien longtemps, je me sentais bien. Je me sentais entourée, écoutée et que j’en avais envie. Je me méfierai davantage la prochaine fois. Et si je n’avais pas de seconde chance ? Je pince les lèvres. Je crois que mon nouvel ami commence à comprendre. Il se détend quelque peu, comme si ses doutes s’étaient envolés. Il sait que ce n’est pas facile de confier un tel secret. Il sait ce que cela peut me coûter. Finalement, le jeune homme se rapproche de moi. Je déglutis. Va-t-il essayer de me faire cracher le morceau ? Mon coeur tambourine contre ma poitrine, la peur me tiraille le ventre. Je ne suis pas à l’aise, je souhaite rentrer, me cacher. Mais il n’y à rien à faire. Je dois faire face à son jugement. Et pourtant, son geste est tout autre. Il pose sa main contre mon dos. Je me relève un peu, surprise. Puis, il la fait glisser, le long du tissu. J’espère qu’il ne peut pas entendre le bruit des battements de mon coeur, si forts qu’ils me font tourner la tête. Je ne bouge pas, ne dis rien, accepte. Je sais que c’est sa manière à lui de me dire que je peux me confier mais que je ne suis pas obligé, que notre récente amitié nous donne le droit d’être présents l’un pour l’autre. Et ça me touche beaucoup. Je souris tristement. Je tourne la tête vers lui et il retire sa main, qu’il pose sur l’herbe. Nous restons silencieux, nous observant juste. Je dois trouver les bons mots, je dois lui faire comprendre que si nos actes sont parfois violents, parfois sans recours, ils ne sont pas forcément de notre ressort. Et puis, finalement, je lui lance : « Tu ne t’attendais pas à une telle révélation de ma part, n’est-ce pas ? ». Oui, moi, la jeune étudiante étrangère, jolie, à l’accent chantant, qui ferait tourner la tête de n’importe qui. Moi, pauvre créature, si fragile. Pourtant, si je me sens coupable dans cette affaire, je dois malgré tout avouer que je ne suis pas responsable. Je n’ai jamais voulu la mort de qui que ce soit. Mais parfois, on ne choisit pas, point final. Je hausse les épaules, sans attendre de réponse de la part d’Alistair. « Nous devrions peut-être rentrer, non ? ». Je m’en veux de couper court à ce moment qui commençait si bien et j’espère que mon nouvel ami saura me réconforter, me faire rester. Mais je suis morte de honte, idiote d’en avoir tant dit. Je me relève, silencieuse, et attends sa réponse. Si Alistair prend la décision de retourner au château, je ne peux que craindre la suite. Je sais que je ne le reverrai pas de si tôt. Simplement parce que le jeune homme pensera que j’ai quelque chose à me reprocher et donc, que je ne suis pas digne de confiance. Mais peut-être que ça vaut mieux pour lui, pour sa sécurité. Je ne pourrais pas me pardonner si Ragnar lui faisait payer notre amitié. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Alistair L. Adhémar ◗ HIBOUX : 224 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Dorian Desclève ◗ CREDITS : Unserious, tumblr ◗ SANG : Futur comte du Berry, sang-pur au père sang-bleu ◗ PENSINE : Animagus (chien) ; Des brûlures le long de la mâchoire et sur le bras, du côté droit ; Gaucher
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| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Lun 31 Mar - 17:49 |
| Des révélations, il en existe de tous genres. Des difficiles, des évidentes. Des murmurées sur un lit, des susurrées à l’oreille. Je n’étais pas prêt à attendre celle-là de la bouche de Petrónella. Un homme est mort à cause de moi. Je n’étais pas prêt, et pourtant, je ne peux plus faire marche arrière, à présent. Ce n’est pas que je veuille en savoir plus, non. Je me passerais bien des détails. Mais je ne peux pas faire comme si elle ne m’avait rien dit. Comme si ces mots n’étaient jamais sortis d’entre ses lèvres. Mais lorsque je lui demande si elle veut en parler, elle me répond que non. Pas vraiment. Le silence retombe. Lourd, pesant. Je me sens mal désormais, et j’essaie de ne pas le montrer. De lui cacher qu’elle m’inquiète, qu’elle me rend curieux. Que j’aimerais tout savoir et en même temps, n’être au courant de rien. Je détourne le regard, avec mille questions en tête. Qui était cet homme ? Un proche, un inconnu ? Quelqu’un qui l’aimait, quelqu’un qui la haïssait ? Qui était l’assassin ? Un ami, un amant ? Elle-même ? J’aurais dit non, quelques secondes plus tôt. J’aurais rejeté en bloc toute idée poussant à croire que Petrónella serait une meurtrière. Mais je n’en suis plus si certain. Après tout, je ne la connais pas. Si ça se trouve, le simple fait de faire partie de ses amis me met en danger. J’aimerais savoir si je risque quelque chose, mais je n’ose pas parler. Après tout, je suis un futur Auror. Je ne crains pas vraiment la mort, parce que je sais qu’elle peut survenir à tout moment. Mais quand il s’agit d’évènements que je pourrais prévenir, je suis moins catégorique. J’aimerais savoir. Vraiment. Mais je me tais, parce que je sais que Petrónella est suffisamment embarrassée par cette révélation. Enfin, j’ose la regarder de nouveau. Ses grands yeux noisette, tristes, si tristes, semblent différents. « Tu ne t’attendais pas à une telle révélation de ma part, n’est-ce pas ? » demande-t-elle finalement. Pris de court, j’ignore quoi répondre. Effectivement, je ne m’y attendais pas. Qui pourrait s’y attendre, en réalité ? Petrónella a l’air tellement inoffensive. Elle est tellement belle, tellement douce. Et surtout, elle le cache tellement bien. Je n’ai pas le temps de lui dire quoi que ce soit. «Nous devrions peut-être rentrer, non ? » ajoute l’Islandaise en se relevant. Je ne la regarde pas. Mes iris évitent soigneusement les siens, sans doute pour ne pas trahir ma peur. Et finalement, ma voix s’élève. « Je suis le fils d’un sang-bleu ».
La dernière fois que j’ai confié cela, c’était il y a cinq ans. Les mots étaient destinés à Diane Deulceux. Diane, ma petite-amie. Mais avant tout Diane, ma cousine. J’avais ajouté à la suite que le sang-bleu était son oncle Claude. Que je l’avais toujours su, mais que je savais que ça ruinerait notre relation. Je savais que même sans avoir le même sang, Diane ne pourrait pas avoir l’esprit tranquille si elle savait qu’elle entretenait une liaison avec son cousin. Et elle est partie, elle m’a quitté. Je m’y attendais ; seulement, je ne pensais pas que ça serait aussi douloureux. Cinq ans, et toujours cette même torsion dans la poitrine à l’évocation de ce lien de parenté. Mais puisque Petrónella m’a révélé quelque chose que je n’aurais jamais dû savoir, puisqu’elle m’a fait confiance… c’est peut-être à mon tour de le faire. Je reste assis, le regard planté dans l’horizon. « Ma mère est tombée amoureuse de cet homme, alors que mon père et elle étaient mariés depuis peu… Tu imagines la suite » dis-je simplement, laissant Petrónella imaginer cet adultère comme si elle l’avait vécu. « Une nuit comme une autre, je suis descendu dans la cuisine. Les lumières étaient allumées. Ma mère était en train de parler avec cet homme. Je pense qu’il venait pour me voir, pour savoir si j’allais bien, mais elle lui a demandé de partir et de ne plus revenir ». Une partie de moi n’a pas envie de confier tout cela, parce que ça ne la regarde pas. Ça ne regarde personne. Je ne veux pas que les gens soient au courant de cette partie de mon histoire, de ma vie. Mais j’aimerais que quelqu’un connaisse le véritable Alistair et l’apprécie. Que quelqu’un le comprenne. Je me racle la gorge avant de reprendre. « Je suis tombé amoureux de la nièce de cet homme ». La nièce de cet homme ; moins culpabilisant que de dire ma cousine. « Je savais très bien qui elle était, et je savais que si elle était au courant de tout ça, elle ne pourrait jamais m’aimer. Alors, je lui ai menti. Et au bout d’un an… parce que j’étais fatigué de lui cacher la vérité, j’ai tout avoué ». Ma gorge se serre. Penser à Diane est douloureux. J’aurais aimé que Petrónella n’en sache rien. Que je reste ce garçon séducteur, désinvolte. Je prends quelques secondes pour respirer. Pour m’empêcher de trembler, parce que cette histoire est douloureuse. Ce passé me poursuivra toujours, que je le veuille ou non. Je resterai le fils de Claude Desfontaines. Quelques secondes pour oublier. Pour occulter tout cela. Et puis, je lève la tête vers Petrónella, esquisse le sourire le plus convaincant que j’aie en réserve et murmure : « On a tous nos secrets ». Une manière comme une autre de lui faire comprendre que quoiqu’il arrive, je la comprends. Que quoiqu’il arrive, je suis là. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Petrónella Jónsson ◗ HIBOUX : 108 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Liquorice wand • Chloé ◗ CREDITS : Mind dreamer ◗ SANG : Sang pur ◗ PENSINE : RAS
| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Mer 16 Avr - 15:30 |
| Une fin, comme je ne m’y attendais pas. Je suis prête à remonter sur la bête, à chevaucher jusqu’à Beauxbâtons et à devoir oublier ce nouvel ami, celui qui ne me laisse pas indifférente, parce que j’ai confié un lourd secret. Et pourtant, il n’en n’est rien. Lui et moi nous regardons, sans rien dire, avec que le jeune homme ne brise le silence. « Je suis le fils d’un sang-bleu », confie-t-il à son tour, comme pour montrer que nous sommes quittes. Nous avons tous deux révélé un secret. Je déglutis, digérant la nouvelle. A vrai dire, je me doutais bien qu’Alistair n’était pas le fils d’un roturier. Il avait les attitudes d’un prince, un beau prince, faisant bien attention à son apparence. Mais est-ce que cela est vraiment important, finalement ? Je ne sais pas. En tout cas, je ne tombe pas sous le charme d’un homme parce qu’il a des titres. Non, je laisse aller mes sentiments et mes émotions, lorsque je me sens bien avec une personne, voilà tout. Je regarde mon interlocuteur, sans rien dire. En réalité, je ne sais pas quoi ajouter. Je pourrais très bien le rassurer, lui affirmer que je ne suis pas de ces femmes intéressées par la fortune. Mais à quoi bon, nous ne sommes pas un couple, nous ne cherchons pas à en être un. Et peut-être est-ce mieux ainsi. Nous sommes issus de deux mondes différents. Nous sommes différents. Et quoi que mon ami puisse en dire, il a peur de moi et cela se lit dans ses yeux. Il ne sait pas sur quel pied danser. Je le comprends. Après tout, mon secret, en plus d’avoir été lâché entre le fromage et le dessert comme qui dirait, est assez surprenant. Déconcertant, même. Je me sens tellement idiote. Je suis mal à l’aise, je voudrais pouvoir disparaître, mais Alistair semble décidé à ne pas en rester là. Je le vois réfléchir, puis, il ouvre la bouche. Me voilà prête à écouter. « Ma mère est tombée amoureuse de cet homme, alors que mon père et elle étaient mariés depuis peu… Tu imagines la suite ». Oui, effectivement. Mais l’amour est un sentiment incontrôlable, puissant. « Une nuit comme une autre, je suis descendu à la cuisine. Les lumières étaient allumées. Ma mère était en train de parler à cet homme. Je pense qu’il venait pour me voir, pour savoir si j’allais bien, mais elle lui a demandé de partir et de ne plus revenir ». Je le laisse continuer son histoire, me raconter quelques détails, qui font de lui ce qu’il est, qui il est. La vie est parfois surprenante, lorsque nous y pensons. Mais elle nous réserve de bien belles surprises aussi. « Je suis tombée amoureux de la nièce de cet homme », poursuit-il. Il marque une courte pause, durant laquelle je fais le rapprochement. Mes yeux s’écarquillent, mon coeur a un raté, lorsque je comprends. Il est tombé amoureux de sa cousine. Sa cousine. Je me répète le mot plusieurs fois, comme pour l’assimiler. Je ne peux pas en croire mes oreilles. Pour la première fois, depuis des années, je ne culpabilise plus. Je ne me sens pas honteuse d’avoir eu des sentiments pour un membre de ma famille, d’avoir goûté au plaisir de sa chair, d’avoir apprécié la chaleur de son corps. Mes joues rougissent et je tourne légèrement la tête, tout en écoutant la fin de cette histoire. « Je savais très bien qui elle était, et je savais que si elle était au courant de tout ça, elle ne pourrait jamais m’aimer. Alors, je lui ai menti. Et au bout d’un an… parce que j’étais fatigué de lui cacher la vérité, j’ai tout avoué ». Je le laisse reprendre son souffle, réfléchir à ses mots, alors qu’il conclue par joyeux « On a tous nos secrets ». Je souris à mon tour et hausse les épaules. Oui, il a raison. Je soupire. « La vie est compliquée ». Je trouve Alistair très courageux, courageux parce que révéler un tel secret est difficile. Je sais de quoi je parle. « Je… Je te dois des explications ». Il va falloir être honnête à mon tour. Ou presque. Je ne sais pas par où commencer. « Un homme est bien mort à cause de moi mais c’est un peu plus compliqué que ça ». Mon histoire est tellement compliquée. Je ne peux pas avouer que le meurtrier n’a jamais été arrêté, et encore moins, qu’il est ici. Et le fait que cette personne soit mon cousin, n’en parlons même pas. Je dois trouver quelque chose à dire, et vite. « Lorsque j’étais encore petite fille, mes parents et une riche famille de mon pays ont fait alliance. Ils ont arrangé un mariage entre leurs enfants ». Je dois réfléchir soigneusement à mes mots, pour ne pas me trahir. « Margeir et moi nous entendions bien. Certes, nous ne pouvions parler de sentiments amoureux mais plutôt d’une belle amitié. Mais seulement, mon prétendant avait un rival ». Je ne donne pas la véritable identité de ce rival. Je ne veux pas que mon nouvel ami soit au courant de quoi que ce soit. Comment, je ne sais pas, mais il faut être prudent. « Cet autre prétendant, un garçon que je ne connaissais que de vue, avait quelques troubles mentaux. Et en grandissant, son attirance pour moi est devenu un véritable problème ». Je marque une pause. Je suis plutôt bonne menteuse, il faut le dire. Mais sans doute parce que nous ne sommes pas loin de la vérité. « Un jour, alors que je me promenais avec Margeir, nous avons été attaqués par le garçon. En voulant me protéger… ». Inutile de continuer, Alistair a compris. Je relève la tête, souris tristement. J’espère sincèrement que je me suis montrée convaincante. Je m’en veux de devoir lui mentir mais je ne suis pas prête à lui dire la vérité. Parce que je me dois de le protéger. De nous protéger. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Alistair L. Adhémar ◗ HIBOUX : 224 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Dorian Desclève ◗ CREDITS : Unserious, tumblr ◗ SANG : Futur comte du Berry, sang-pur au père sang-bleu ◗ PENSINE : Animagus (chien) ; Des brûlures le long de la mâchoire et sur le bras, du côté droit ; Gaucher
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| Sujet: Re: Laisse tomber les filles. [ft. Petrónella] Mar 22 Avr - 7:51 |
| « La vie est compliquée ». Je regarde Petrónella, ose un sourire. Oui, la vie est compliquée. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut penser que tout est perdu, simplement parce que tout n’est pas parfait. Rien ne le sera jamais, de toute façon. Je serai toujours un bâtard et elle, elle pensera toujours qu’elle a causé la mort d’un homme. Tout ce que l’on peut faire, c’est s’en accommoder. Essayer de ne pas se laisser bouffer par ce passé sinistre qui nous envahit parfois, qui nous obsède, qui nous terrifie. Je regarde l’horizon, pense à mon père. À ce Claude Desfontaines, à ce sang-bleu qui n’a pas cru bon de m’élever. Qui a été faible, trop faible, mais que je comprends mieux que quiconque. Mes parents étaient mariés, lui aussi ; cette union n’aurait jamais pu aboutir à quelque chose de plus sérieux, de plus grand, de plus puissant. Ma mère était destinée à n’être qu’une histoire de passage, même si je pense qu’ils s’aimaient profondément. Je le voyais quand j’étais plus jeune et que je jouais au parc avec les enfants de la famille royale ; la façon qu’elle avait de se recoiffer quand elle savait qu’elle allait le voir, les œillades qu’ils se lançaient. Ces deux-là s’aimaient mais étaient trop lâches, pas assez sûrs d’eux, pour se l’avouer totalement. Je suis un enfant conçu par amour, très certainement. Désiré, c’est indéniable. Mais pas assumé. Pas assez pour qu’il puisse dire fièrement « voilà mon fils, le voilà, et j’en suis fier ». Quelques mots, simplement pour me montrer que je compte. Que je ne suis pas qu’une erreur. « Je… Je te dois des explications » balbutie soudain Petrónella, me tirant de mes pensées. Je tourne la tête vers elle, arque un sourcil. « Un homme est bien mort à cause de moi mais c’est un peu plus compliqué que ça » commence-t-elle. Évidemment, c’est plus compliqué. Je le savais déjà. Petrónella n’a sûrement pas voulu la mort de cette personne. Elle n’a sûrement pas souhaité le voir agoniser pour son bon plaisir. Il y a eu quelque chose. Quelque chose qu’elle me cache, qu’elle craint de me divulguer. « Lorsque j’étais encore petite fille, mes parents et une riche famille de mon pays ont fait alliance. Ils ont arrangé un mariage entre leurs enfants ». Je la regarde, tente de comprendre. Ces rites semblent si éloignés des nôtres et pourtant… J’épouserai au moins une sang-pur, Diane épousera sûrement un sang-bleu. Tout sera arrangé, évidemment. Parce qu’on ne mélange pas les torchons et les serviettes, parce que l’on veut des héritiers aussi nobles que possible… Rien de très différent, au final, de nos propres coutumes. Petrónella reste silencieuse quelques secondes, puis reprend. « Margeir et moi nous entendions bien. Certes, nous ne pouvions parler de sentiments amoureux mais plutôt d’une belle amitié. Mais seulement, mon prétendant avait un rival ». Je déglutis, garde mes iris plantés dans les siens. Je crains de comprendre où elle veut en venir ; ça me terrifie et me rend terriblement curieux. « Cet autre prétendant, un garçon que je ne connaissais que de vue, avait quelques troubles mentaux. Et en grandissant, son attirance pour moi est devenu un véritable problème ». Elle ne donne pas plus de détails, si bien que les troubles mentaux restent un terme assez flou. Je me demande un instant si Petrónella me dit vraiment toute la vérité, ou si elle me cache certains détails, par souci de discrétion ou par peur. Mais je ne la connais pas suffisamment pour la sermonner ou lui ordonner de ne m’épargner aucun détail. « Un jour, alors que je me promenais avec Margeir, nous avons été attaqués par le garçon. En voulant me protéger… ». Sa voix semble s’étouffer dans sa gorge, et je comprends. Je comprends que ce garçon qu’elle n’aimait pourtant pas a tout fait pour la sauver, au péril de sa vie. Que l’autre garçon l’a tué, qu’il est dangereux, mauvais, fou. Alors, une foule de questions me viennent en tête. Est-ce que Margeir te manque ? Qu’est devenu cet autre garçon ? Es-tu en sécurité ? Est-ce la raison pour laquelle tu es venue étudier en France ? Mais je n’ose rien dire, parce que je vois ses grands yeux tristes, parce que je contemple ses lèvres refermées sur cet immense secret, comme si elle ne comptait plus en parler, comme si elle souhaitait l’enterrer six pieds sous terre.
Je ne suis pas aubin, je ne pense d’ailleurs pas que je pourrais l’être. Pas parce que je ne serais pas assez brave ; au contraire, je le serais bien trop. Je serais le genre à risquer fréquemment ma vie pour protéger les personnes sous ma responsabilité, à me priver de nourriture pour qu’elles puissent se sustenter. Je me connais. Je sais parfaitement que si Petrónella m’avouait être en danger, je n’aurais d’autre choix que de la protéger, quoiqu’il arrive. Je ne pourrais pas être aubin, parce que je mourrais bien trop vite. La couardise est parfois nécessaire à la survie, et je ne la connais malheureusement pas. Je l’observe un moment, puis délicatement, je viens glisser mes doigts sur sa joue. Jamais je n’ai éprouvé le besoin de protéger quelqu’un, à part Diane. Mais elle, et bien, elle sait se battre. Elle sait manier l’épée comme la baguette, les mots comme les coups. Elle est forte, indestructible, immortelle. Défendre Diane n’est pas vraiment défendre quelqu’un. C’est prétendre être là alors qu’elle se débrouille très bien toute seule. Je n’ai jamais vraiment été là pour quelqu’un. Vraiment là, je veux dire. Au-delà des dangers, au-delà de la peur qui tiraille le ventre, au-delà des potentiels obstacles. Petrónella me regarde, immobile, même si je la sens ciller lorsque je me penche vers elle. « Il ne te blessera plus, il ne tuera plus personne, je murmure, mon pouce caressant doucement sa joue. Parce que je ne suis pas Margeir » dis-je simplement, sachant pertinemment qu’il est présomptueux de me comparer au fiancé de l’islandaise. Je veux simplement qu’elle comprenne que je ne mourrai pas, mais que je ne partirai pas pour autant. Alors que je recule, ma main descend sur son épaule, puis son bras, qu’elle effleure avec tendresse. Je ne suis pas Margeir. |
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