« Mademoiselle, encore un petit effort ». Je soupire, exténuée. Il est à peine quinze heures mais je travaille mes leçons de danse depuis ce matin. Ma mère tient à ce que je sois parfaite. Ce soir, à la maison, aura lieu le bal annuel. Celui célébrant les fêtes de Noël. Une vraie tradition. Et tous les enfants de bonne famille y seront présents. Une occasion rêvée, pour mes parents. Celle de me trouver un mari. Et pourtant, je ne suis qu'une petite fille de huit ans à cette époque. Alors vous qui lisez ces quelques lignes de ma piètre existence, il est important de vous rappeler qui je suis. Je suis née dans une riche famille, en Islande. Comme pour chaque enfant Jónsson, la mère donne vie à la maison. Mon éducation a toujours été stricte. Si mes parents sont deux êtres aimants, ils désirent plus que tout au monde être reconnus dans notre pays, et veulent absolument montrer leurs enfants, dans une optique bien particulière qui est celle de nous marier à des hommes et femmes hauts placés. Mais ils ne le cachent à personne. Ainsi, depuis ma plus tendre enfance, mon emploi du temps est chargé, entre mes leçons de danse classique, de danse de salon, mes leçons de piano ou mes heures de lecture. Chaque seconde compte. Surtout lorsque le bal de Noël approche. « Vous êtes si belle lorsque vous dansez, Mademoiselle », conclue mon professeur de danse. Je lui souris, et rejoins le fauteuil. Il me faut reposer mes jambes un moment. « Petrónella ! », hurle ma mère. Je ne réponds pas. Elle ouvre la porte. « Petróne … Ah te voilà. Je te cherche depuis dix minutes. Tu as terminé ta leçon ? Descends maintenant, tes cousins sont là ». Un sourire radieux illumine mon visage. Soudain mes jambes me paraissent légères et je suis prête à courir. Ragnar sera là. Nous sommes cousins germains et inséparables depuis nos premiers instants. Il a deux ans de plus que moi, soit le même âge que mon frère aîné. Je la suis en silence. Arrivées en haut du grand escalier, nos regards se croisent. « Petra chérie, tu es de plus en plus belle ». Je dévale les marches, oubliant presque les hurlements de ma mère qui me somme de faire attention et me jette dans les bras de mon cousin. Nos rires joyeux emplissent la pièce. Je me tourne ensuite vers le reste de la famille et la salue. Ma mère caresse ma tête brune et soupire. « Elle ne tient pas en place. Petrónella, trésor, il est temps que tu ailles enfiler ta tenue pour ce soir ». Je lève les yeux vers elle. « Mère, il est encore tôt. Ne pourrais-je pas … ». Elle me jette un regard noir. « Très bien ». Je sais que la préparation sera longue. Alors, je me tourne simplement vers mon cousin, que je serre une dernière fois dans mes bras, avant de lui glisser quelques mots. « Je suis si heureuse de te voir ». Il embrasse ma joue et me laisse filer. Il est grand temps de me faire pomponner.

Les invités commencent à arriver. Cachée en haut du grand escalier, mon coeur tambourine dans ma poitrine. Je n'aime pas particulièrement être au centre de l'attention. Et pourtant je sais que c'est le même cinéma chaque année. Lorsque tous se réunissent dans le hall, les musiciens commencent à jouer. Mes parents passent devant et mon frère attrape mon bras. Nous descendons une à une les marches, sous les applaudissements. Mon père prend finalement la parole. « Chers amis, bonsoir. Nous vous remercions pour votre venue. Ce soir, la maison Jónsson brillera en votre honneur. Nous vous attendons sur la piste de danse. Passez une excellente soirée ». Comme le veut la tradition, les membres de notre famille ouvrent le bal. La première danse passée, je salue mon frère, et cours chercher un rafraîchissement. « Petrónella, viens ici, mon ange ! ». Je m'immobilise. Je me tourne lentement vers ma mère, qui est accompagnée par un homme, une femme et un jeune garçon. Je pince les lèvres. Je me dirige vers le petit groupe. « Oui, mère ? ». Il me faut rester polie. « Voici la famille Ferguson et leur adorable fils, Margeir. Je lui ai vanté tes talents pour la danse ». Elle rit et saisit ma main pour la tendre au garçon. Ce dernier y dépose un baiser. « Vous me permettez … ? », me demande-t-il. Je lui affiche mon plus beau sourire et accepte sa proposition. Nous nous éloignons et allons danser. Nous échangeons quelques mots, par pure courtoisie. Il a seulement deux ans de plus que moi, vit à Reykjavik depuis toujours et se passionne déjà pour le quidditch. Il semble gêné, tout comme moi, mais agréable. Avant que la danse ne se termine, il se penche vers moi et murmure quelques mots. « Je sais pertinemment pourquoi nos parents nous rapprochent de la sorte mais si jamais leur alliance devait se concrétiser, sachez que je serai ravi de vous avoir près de moi, jolie Petrónella ». Je souris. Je ne sais pas quoi en penser. A huit ans à peine, ma famille voudrait que je réagisse comme une adolescente de quinze ans. Mais je suis bien incapable de me projeter dans le futur. Il est encore trop tôt. Nous nous séparons lorsque la musique se termine et je me dirige vers la terrasse. « Tu es magnifique, Petra ». Je sursaute. Ragnar me fait soudain face. Il est aussi très élégant. Je lève les yeux au ciel. « Merci, cousin mais pas de ça avec moi ». Nous rions. Nous avons toujours voulu nous comporter comme des enfants, sans chercher à voir plus loin que le bout de notre nez. Chaque chose en son temps. Nous sortons quelques instants. Il ne fait pas froid. Ou alors, nous sommes tout simplement habitués. Alors que le silence s'est installé, Ragnar me demande : « Avec qui dansais-tu ? ». Je le regarde alors que lui reste fixé sur la lune qui éclaire le paysage. Je hausse juste les épaules. « Pourquoi ? ». Je ne veux pas parler de ça maintenant. Je veux simplement profiter du temps que nous pourrons passer ensemble. Il se tourne vers moi et je remarque presque aussitôt que ses yeux sont embués. Il lève la voix. « Parce que je ne pourrais pas supporter de te savoir avec un autre garçon que moi ». Je déglutis et reste de marbre, frappée par la réalité.

A douze ans, mes parents avaient déjà choisis mon prétendant. Margeir et moi passions de plus en plus de temps ensemble, afin de nous préparer à notre vie future, une fois que les études seraient terminées. Pour mes parents, il était très important que je termine mon cycle à Beauxbâtons. Ils aimaient tous deux le français depuis toujours, langue que je maîtrisais désormais bien et voulaient que je profite de ce séjour pour parfaire mon éducation. Les français étaient admirés pour beaucoup de choses et il me fallait rejoindre leurs rangs si je voulais exceller. Du moins, mes parents le pensaient. Tout était programmé. Tout ; ou presque. Avec le temps, Ragnar et moi nous étions davantage rapprochés. Nous n'avions jamais réellement reparlé de la jalousie qui aveuglait mon cousin, face à mes prétendants, mais cela ne semblait pas nécessaire. Il allait de toute façon, rapidement comprendre que nos vies étaient programmées depuis notre naissance et que nous n'avions pas notre mot à dire. Au fond de moi, je priais simplement pour que nous ne soyons jamais séparés car il était difficile de concevoir une existence sans lui. Pourtant il était évident que ce lien qui nous unissait était contre nature. Un amour sans faille, une histoire vouée à mourir. Mais deux enfants peuvent-ils réellement prendre les bonnes décisions ? Je ne pense pas. Et lorsque je compris que Ragnar et moi étions amoureux, il était déjà trop tard. Trop tard pour changer la donne. Le mal était fait. Nous allions de ce fait en souffrir inévitablement.

« Tu ne peux pas faire ça ! », hurlait-t-il. Il avait ce regard, celui que je détestais tant, celui de la folie. Je tentais de le résonner mais il ne voulait pas écouter. Durant deux années, nous avions tenté de mettre au point des plans pour changer le monde. Je ne voulais pas. Je ne pouvais pas épouser un homme que je trouvais certes agréable mais pour qui je n'avais pas le moindre sentiment. Et pendant tout ce temps, Ragnar avait paru satisfait de cela. Il savait que je ne le ferai pas et ce, même si mes parents avaient choisi pour moi. Tout pouvait encore changer. Tout pouvait encore évoluer. Mais après deux années, et lorsque mon père avait failli nous quitter, je lui avais promis de ne plus tenter quoi que ce soit. Je m'étais résolue à épouser Margeir, une fois mes études terminées. Malgré tout, je ne voulais pas abandonner Ragnar. Si aucun pas n'avait été franchi entre nous, un amour inconditionnel nous unissait. Mais il fallait y mettre fin. Il me fallait le lui dire. Notre histoire ne nous mènerait nulle part de toute façon. Nous étions donc partis nous promener et une fois bien éloignés de la maison, je lui avais annoncé ma décision. Il ne pouvait que souhaiter mon bonheur, non ? Comme je m'étais trompée. « Petra, Petra, écoute. Je sais que nous sommes de la même famille, je sais que nos parents ne pourraient le concevoir, mais toi et moi … Tu … Je … ». Je pleurais. Je savais tout cela. Mais il me fallait être ferme. Je ne pouvais pas continuer à le laisser espérer. Je devais être forte pour nous deux. « Toi et moi sommes cousins. Rien de plus. Nous avons grandi ensemble et avons tant partagé que nous avons cru que … », commencé-je. « Tu mens ! Et je vais te le prouver ». Avant de pouvoir me défendre, Ragnar avait plaqué ses lèvres sur les miennes. La barrière était franchie. Paf. Ma main avait frappé sa joue sans plus attendre. Pour qui se prenait-il ? Pourquoi me faisait-il ça ? Le doigt pointé dans sa direction, la colère me gagnait. Et puis, sans vraiment comprendre pourquoi, le besoin de me sentir proche de lui à nouveau avait pris le dessus. Nous nous étions embrassé une fois encore. Et encore. Et encore. Il n'y avait désormais plus rien pour nous arrêter.

Même si je me sentais honteuse au début, il y avait toujours un bon prétexte pour continuer. Mais cacher cette histoire à mes parents, à mon frère, à notre famille et surtout à mon fiancé me rongeait. En trois ans, nombreuses furent les disputes. Chacune se finissait par la promesse de nous arrêter mais nous ne tenions jamais plus de dix jours. Je savais pourtant que mes études terminées, il faudrait prendre une décision. Faire honneur aux miens ou me sauver et être la risée du pays. Grandir ne fut de ce fait pas facile pour moi car les années me transformaient et les adultes que Ragnar et moi devenions étaient toujours plus attirés l'un par l'autre. Mais le coeur a ses raisons que la raison ne connait point. À quelques semaines de quitter Durmstrang pour Beauxbâtons, Ragnar laissa un mot sur mon secrétaire : « Tu comprendras bientôt mes motivations ».

Je réfléchis. Vite. Parce que je n'ai pas beaucoup de temps. Mes mains en tremblent encore, mon corps tout entier va céder sous peu à la pression. Mais je dois me montrer forte. Comment faire lorsque le garçon que vous aimez vient de tuer celui que vous deviez épouser ? Margeir était tout sauf une mauvaise personne. Il était sympathique, poli et courtois. Je sais que passer ma vie à ses cotés aurait été difficile au début parce que les sentiments étaient absents, mais sans doute seraient-ils venus avec un peu de temps, une fois mon ancienne vie mise de côté. Ragnar avait préféré mettre fin à toute cette mascarade. Il avait pris le risque de commettre ce qui ne pouvait être justifié, aveuglé par la colère et la jalousie. Je saisis la main de Léa, ma meilleure amie et ma cadette de deux années, et la serre dans la mienne. Elle doit penser que je tente de la rassurer. Mais en réalité, si je ne me raccroche pas à quelque chose, je vais défaillir. Mon coeur bat, bat si vite que ma vue en est brouillée. Ces quatre notes, mélodieuses, qui ne cessent de résonner dans ma tête. Je déglutis. « Léa, Léa, regarde-moi », lui dis-je. Elle tremble, elle aussi. Elle a peur. Peur de moi, peut-être ? Car elle connaît la vérité, elle sait que je ne peux pas le laisser. Elle me juge, je pense, mais tant pis. Elle a raison. Je suis une idiote, une idiote amoureuse. Ragnar est celui que je veux. Nous nous aimons. Et tant pis pour le reste. « Tu dois me promettre de ne rien dire. Jamais. A personne. Tu comprends ? ». Je ne sais pas si elle comprend si bien que cela, mais elle acquiesce. Elle est trop gentille, ma Léa. Et cela la perdra un jour, je le sais.

Je tente de me raccrocher au souvenir de notre première rencontre. Nous étions innocentes, nous étions naïves. Nos vies ont toujours été compliquées. Petit oiseau fragile et mis de côté, Léa avait essayé de se faire aimer de ses parents à maintes reprises mais ces derniers ne pouvaient supporter son don de sorcière. Maudite, et pourtant non, elle avait été bénie, libérée du poids de ses géniteurs. Nous nous étions rencontrées quand Léa était en vacances. Notre amitié avait rapidement pris forme et nous étions devenues inséparables, nous voyant à chaque fois que nous en avions la possibilité. Nous avions tant échangé, tant partagé. Et ce soir encore, nous avions un secret bien gardé, un secret que nous emporterions dans la tombe. Je me sens tellement mal de lui demander de mentir. Mais elle ne peut pas parler. Elle ne peut pas risquer la vie de Ragnar. Oh non. Sinon, que resterait-il ? Une existence bien malheureuse, sans aucun doute. Et je ne le veux pas.

Le temps a passé depuis, mais personne ne peut oublier. Ragnar et moi sommes toujours amants, au grand désarroi de ma Léa, qui ne peut supporter cela. En revanche, depuis ce fameux jour, je crois que je crains plus que tout les foudres de mon cousin. Il est capable du pire. Je sais que lorsque nous sommes ensemble, il est différent, mais si un garçon me regarde avec insistance ou me parle, un frisson me parcoure en imaginant ce qui pourrait se passer si Ragnar venait à l'apprendre. Il est désormais imprévisible. Bien entendu, ce que Léa et moi avons vu reste un secret. Je ne peux en parler à personne, pas même à mon amie, car cela réveillerait des peurs plus plus ancrées. Alors, nous faisons comme si tout cela était un mauvais rêve, mais je ne suis pas idiote. Je sais que Léa est déçue de mon comportement. Je sais qu'elle aurait aimé que justice soit faite. Mais encore une fois, voici quelque chose dont je suis bien incapable. Je suis lâche et j'en ai honte.

PSEUDO / PRÉNOM:  Liquorice wand / Chloé. ÂGE: 24 ans. PRÉSENCE : 3 / 7 jours. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM: Mes coupines chéries que je love à la folie, y sont inscrites. Je ne pouvais pas les laisser seules naméoh. COMMENTAIRE(S): Amazing  AVATAR: Jenna-Louise Coleman. MOT DE LA FIN: LE CACA CEY DÉLICIEUX. Mais bon ... Là je vais vous faire peur. Alors. Bah, fin. Et aussi, je vous aime déjà.

Registre A: Jenna-Louise Coleman : Petrónella Jónsson.
Registre B: Petrónella Jónsson.
Registre D: Durmstrang : Petrónella Jónsson
Registre I: Renard (Petrónella Jónsson)
Registre J: Le club de danse (Petrónella Jónsson)