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| L’amitié ça s’entretient, l’inimitié encore plus + élysée | |
| Auteur | Message |
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Gautier La Jouvence ◗ HIBOUX : 75 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Tainted Love ◗ CREDITS : gallifreys ◗ SANG : Tout ce qu'il y a de plus pur et de plus noble. ◗ PENSINE : Occlumens.
CARTE CHOCOGRENOUILLE ◗ LIENS:
| Sujet: L’amitié ça s’entretient, l’inimitié encore plus + élysée Lun 19 Mai - 10:49 |
| ohmydylanobrien@tumblr + fuckyeahleightonmeester@tumblr Septembre, ce mois si particulier qui sonne la fin de l'été et le début de l'automne. Ce mois qui signifie pour une majorité d'étudiants le retour aux stylos. Gautier soupira en franchissant les larges portes du bâtiment dans lequel venait de se terminer son cours. Il avait encore un carnet à la main avec un stylo bleu, signe évident de son soutien au gouvernement royaliste. Collé à son carnet, Gautier tenait un petit livre de poche, comme ceux que l'on trouve pour pas très cher dans les librairies moldues. C'est d'ailleurs là qu'il avait trouvé cet ouvrage en édition limité de L'écume des jours de Boris Vian. Amateur de sa musique, Gautier n'avait jusqu'alors jamais osé lire un de ses livres. Finalement, en tombant sur cette édition si particulière, il s'était dit qu'il était temps de s'y mettre et de connaitre l'histoire de Colin et de Chloé. L'espace d'un instant, Gautier resta debout, une main dans une poche, tenant ses bibelots de l'autre. Il était en haut des escaliers qui descendaient vers les jardins, le visage tendu vers le ciel, les yeux fermés. C'était une journée agréable, l'été offrait ses derniers rayons de soleil tandis que l'automne laissait déjà souffler une légère brise qui rafraichissait l'atmosphère. Pourtant, le jeune La Jouvence gardait en tête les mots couchés sur le papier par sa mère sur qu'il avait reçu ce matin même. La lettre, il l'avait lu rapidement, en diagonale, avant de se concentrer sur le cours mais l'annonce qu'elle contenait était claire. Bien qu'il en eut réellement envie, Gautier ne sortit pas la lettre pour la lire de nouveau. Il descendit les marches d'un pas nonchalant pour s'engager vers les jardins d'Acanthe. C'était l'endroit idéal pour se poser et prendre le temps de digérer la nouvelle que lui avaient annoncé ses parents durant l'été, sans aucun détours.
Les rires fusaient à différents endroits. Gautier repéra de nombreux groupes d'élèves qui profitaient du beau temps, sans se soucier des drames qui s'étaient pourtant déroulés récemment. S'il n'en avait rien laissé paraitre, le jeune homme en avait tout de même été bouleversé. La mort de Solange Desclèves que Gautier avait connu dès son enfance l'avait attristé d'une manière à laquelle il ne s'attendait pas. Il ne la connaissait pas vraiment, il avait surtout fréquenté les Leblois et parfois Dorian Desclèves, leur cousin. S'il n'avait plus adressé la parole à Dorian depuis des années, Gautier s'était senti réellement malheureux pour lui et il avait saisi la première occasion pour aller lui parler, lui exprimer ses sentiments désolés et tenter de lui faire comprendre qu'il pouvait voir en lui un allié. Malgré les années, Gautier avait gardé ce respect pour Dorian, le même que celui qu'il éprouvait à l'égard de Marien. Il savait que son amitié renouvelée avec Dorian semblait louche à beaucoup d'élèves de Beauxbatons, pourtant elle était ce qu'il y a de plus sincère et de plus honnete. Beaucoup parlaient d'hypocrisie de la part du futur duc d'Aquitaine, d'autres se demandaient dans quel complot Gautier allait mêler Dorian et enfin, des bavardages prétendaient aussi que La Jouvence ne cherchait qu'à se mettre dans les petits papiers du roi en étant proche du frère bègue endeuillé. Bizarrement, personne n'avait pensé à l'éventualité d'une réelle amitié entre Dorian et Gautier. Ce dernier sourit à cette pensée, se disant qu'il renvoyait finalement une sacrée image à ses camarades de l'académie.
Il continua de marcher un moment, slalomant entre les arbres et les buissons, évitant soigneusement de se rapprocher de trop près des groupes d'élèves qui s'éparpillaient sur la pelouse fraiche. Il finit par se reculer un peu, s'éloigner des petits bruits parasites tels que les rires, les chuchotements et autres sons humains qui l'agaceraient, il en était sur, s'il restait à coté. Il se trouva un coin tranquille, au pied d'un arbre, à l'ombre des rayons aveuglants qui allaient l’empêcher de lire. Il se laissa tomber prestement sur l'herbe et posa les livres qu'il ballotait juste à coté de lui. Avec une hésitation, il s'empara de son carnet remplit de notes et y trouva la lettre de sa mère. Il n'hésita que quelques secondes avant de la déplier pour la lire de nouveau plus précisément. Il s'attardait sur chaque mot écrit de la main de sa tendre mère, il examinait son écriture soigneuse, les boucles de ses "o", les points nets de ses "i" ou encore, les barres de ses "t". Le sens de cette missive ne lui échappait pas pour autant. Sa mère avec le plus de délicatesse possible lâchait en fait une véritable bombe. Gautier replia la lettre et son regard se perdit dans les brindilles de pelouse qui s'étalaient devant lui. Certains mots de cette lettre ne cessait de lui revenir à l'esprit. Fiançailles, arrangement, De Noblecourt. Gautier n'eut pas à chercher bien longtemps pour mettre un visage sur ce nom. Juliette de Noblecourt était une véritable célébrité à Beauxbatons, pour des raisons bien différentes de celles qui faisaient la notoriété du fils ainé des La Jouvence. Sa mère ne s'étendait pas en explications, elle tentait simplement de l'encourager, cette lettre était un signe de soutien de sa part. Elle était passée par là elle aussi, sauf que Gautier savait parfaitement que ses parents étaient tombés amoureux suite à cet arrangement décidé par leurs familles. Un coup de chance. Comment pouvait-il tomber amoureux d'une personne comme Juliette de Noblecourt. Deux jeunes aux antipodes l'un de l'autre, avec des caractères opposés et une vision de la vie complètement contradictoire. Pour autant, Gautier savait qu'il allait agir en bon fils et suivre le chemin choisi par son père. Lors de cette réunion entre les deux familles, cet été, Gautier avait bien compris que de son coté, Juliette pouvait choisir de ne pas se marier avec lui, son père était plus tolérant et souhaitait avant tout que sa fille soit heureuse. Cependant, Gautier ne souhaitait décevoir personne et s'il fallait plaire à Juliette de Noblecourt pour cela, alors c'est ce qu'il ferait.
Perdu dans ses pensées, il ne fit pas attention et un coup de vent lui fit lâcher la lettre ds mains. Il vit le papier s'envoler, virevolter pour aller se poser quelques mètres plus loin. Il s'était aussitôt levé pour aller le récupérer, ne voulant pas que ses futures fiançailles avec Juliette de Noblecourt ne soient rendues publiques aussi vite. Il ne fit pas vraiment attention à la personne sur laquelle sa missive était arrivée. Et quelle ne fut pas sa surprise en voyant Élysée Berthelot, cette comice de l'écrin de rubis, assise tenant sa lettre du bout des doigts. Gautier avait compris que depuis quelques temps, la jeune femme ne le portait pas dans son cœur, il avait bien vu les regards noirs qu'elle pouvait lui lancer, l'effacement immédiat de son sourire lorsqu'elle le croisait au détour d'un couloir. Il ne se l'expliquait pas, beaucoup de personnes n'appréciaient pas vraiment les La Jouvence. Malgré tout, il lui afficha son sourire le plus ravageur, ne se déstabilisant pas face à sa raideur, qui le fit se demander si elle était naturelle ou bien réservée à sa petite personne. « Pardonne-moi, il s'agit de mon courrier, pourrais-je le récupérer s'il te plait ? » Malgré toute la courtoisie et l'amabilité qu'il mit en œuvre, il vit au regard que lui lança la rubissane qu'elle avait bel et bien une dent contre lui. |
| | | MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot ◗ HIBOUX : 826 ◗ REVELATEUR : ◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger. ◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou. ◗ PENSINE : Comice Rubissane.
CARTE CHOCOGRENOUILLE ◗ LIENS:
| Sujet: Re: L’amitié ça s’entretient, l’inimitié encore plus + élysée Jeu 31 Juil - 8:54 |
| Les jours passent et ne se ressemblent pas, m’avait-on dit. Cependant, les mêmes rengaines incessantes semblaient se répéter dans mon esprit. Ces mêmes mots, ces mêmes discours. Le même visage se dessinait, encore et toujours. Les mêmes cernes fatiguées se peignaient sur mon visage et le miroir me renvoyait le reflet de grands yeux noirs sans éclats, jadis pourtant si lumineux. Relève-toi. Relève-toi. Oublie, et avance. Voilà ce que j’essayais de me dire, mais rien n’y faisait. Toujours, j’avais l’impression que les regards que l’on portait sur moi étaient emplis de pitié, ou de bonheur suffisant – ravis, enfin, de voir que même la Berthelot n’obtenait pas toujours ce qu’elle souhaitait. Bien fait, bien fait, pensaient-ils tous, certainement. Peut-être l’avais-je mérité, au fond. A force de me moquer du malheur des autres – à force même de manipuler pour provoquer ce malheur – je ne récoltais que ce que j’avais semé, pendant des tas d’années. J’essayais de garder la face. Devant les autres, j’affichais des sourires mielleux, empreints d’une hypocrisie plus forte qu’auparavant. Je riais aux blagues idiotes de certains de mes camarades et papotais des derniers potins – en évitant soigneusement tout ce qui se rapprochait trop du sujet « fiançailles de Dorian et Diane » - avec mes amies. J’appliquais ainsi à la perfection les leçons que ma chère maman m’avait apprise, quand je n’étais encore qu’une enfant. « Ne montre jamais tes émotions les plus profondes. Garde tout ce que tu ressens pour toi. Tu donneras alors l’image d’une jeune fille forte. Pas faible. Jamais faible. Les Berthelot, ma chérie, et surtout celle qui descendent des Ombredame, ne sont pas faibles. » L’enfant que j’étais hochais la tête impatiemment, en regardant toujours ailleurs – surtout car les yeux qui me scrutaient avec grand intérêt m’effrayaient parfois. Maman voulait toujours plus, beaucoup plus. Tout ce qu’elle n’avait pas eu pour elle, elle voulait que je l’obtienne. Sans jamais se préoccuper de mon propre opinion. Mais j’avais appris à aimer les mêmes choses qu’elle, à avoir les mêmes ambitions. S’approcher du pouvoir, y être au plus près, et peu importe s’il fallait écraser les autres en chemin. Maman rayonnait quand je lui racontais mes petites victoires personnelles. Elle était fière, je pouvais le voir dans ses yeux, et cela me confortait dans l’idée que ce que je faisais était bien. Vraiment bien. Papa, lui, ne soufflait mot. Mais comme toujours. Face à elle, il s’effaçait. Nous, les femmes Ombredame, étions bien plus fortes que ces hommes. Nous avions appris à nous imposer, dans ce monde que l’on qualifie souvent de « brutes. » Nous avions notre place – une place décidément importante. Je me tenais droite, un air malicieux sur le visage, une assurance parfaite. Les cheveux détachés, un diadème ornant mes longues boucles brunes, et portant l’uniforme de l’école, j’avançais avec élégance au milieu des autres élèves, sans leur accorder un regard qui leur conférerait une impression d’importance. Personne n’était important à mes yeux. Pas même Dorian Desclève. Surtout pas lui. J’étais plus forte que ça, capable d’oublier. Il me fallait juste me rappeler de ce que ma mère me disait. « Personne n’a plus d’importance que toi. Personne. Pas même un garçon. Car, un jour, certainement, tu tomberas amoureuse. Mais, ne laisse jamais l’amour dicter ta conduite. Sois plus forte que n’importe quel sentiment. » J’avais tendance à oublier la sagesse de cet adage. Aujourd’hui, j’étais déterminée à me le rappeler. Croiser Dorian et ne pas lui accorder un regard. Lui montrer, enfin, qu’il n’était plus rien pour moi comme je n’étais finalement plus rien pour lui. C’était lui qui avait décidé de m’abandonner, de ne pas me laisser une chance. Je n’allais pas me mettre à genoux. Pas pour lui. Pas encore une fois.
Chacun vit avec ses propres problèmes, semble-t-il. L’amour, l’argent, le pouvoir, la maladie. Peu importe. Nous avions tous un fardeau à porter sur nos épaules – souvent trop lourd pour le poids frêle de nos corps. Assise à l’ombre d’un arbre, sur un banc de pierre blanc (tentant d’imiter le marbre, mais n’y parvenant pas, même de loin), mon attention se détourne du récit (supposé) passionnant d’Emilie Lacourt quand un morceau de papier blanc virevolte autour de nous, jusqu’à finir son envol à mes pieds. Je baisse les yeux et reconnaît une enveloppe que je ramasse immédiatement, prête à – dans un acte d’immense bonté – à la remettre à son propriétaire. Mais je m’interromps précipitamment sur ma lancée quand je reconnais le garçon qui s’approche vers moi, prêt à récupérer ce petit bout de papier qui lui semble si précieux. L’allure nonchalante, un sourire aux lèvres qu’il juge certainement charmant, le garçon ne prend pas de gants. « Pardonne-moi, il s'agit de mon courrier, pourrais-je le récupérer s'il te plait ? » Je hausse les sourcils, me lève et lui fait face. Un dernier regard vers mes amis, la cour d’Elysée Berthelot, un sourire forcé, j’attrape le bras de Gautier La Jouvence et l’attire à l’écart des oreilles indiscrètes, tout en tenant toujours fermement la lettre entre mes doigts. Peu importe ce qui se trouve dans ce courrier – certainement rien d’intéressant, la vie de cette vermine ne peut pas être passionnante. Mais, je le tiens entre mes mains, cette fois. Lui, comme tous les autres, ceux qui ne veulent que mon malheur. Car, en croisant son visage, j’ai déjà oublié la promesse que je m’étais faite en me levant ce matin. En regardant Gautier, je voyais Dorian. Partout. Ces deux-là qui s’étaient inventés une amitié, venant de nulle part et sans aucune fondation. Je n’y croyais pas. Je ne pouvais pas y croire. La Jouvence ne m’avait jamais aimé, comme beaucoup de monde, et j’étais persuadée qu’il avait sa part de responsabilité dans le choix de Dorian. Le choix de Diane. Je croise les bras, gardant la lettre au plus près de ma poitrine, là où (je l’espérais) il n’oserait pas venir la récupérer de son propre chef. « Mais bien sûr. » répondis-je, en exagérant une amabilité qui n’était pas mienne. « Par contre, tout d’abord, je voulais savoir … » Et cette fois, je m’approche de lui, pour n’avoir presqu’à murmurer, « qu’est-ce que tu lui veux ? » J’arque un sourcil, attends quelques secondes et soupir face à son manque de compréhension. « Desclève. », crachai-je presqu’avec dédain. Un nom que je ne prononçai jamais, Dorian, je l’appelais toujours Dorian. Par respect, par amitié, par amour. « Qu’est-ce que tu lui veux ? » répétai-je, ou plutôt, aboyai-je presque. L’air menaçant, j’attendais sa réponse, persuadée qu’il ne pouvait lui vouloir que du mal. J’avais du mal à croire, encore aujourd’hui, que les gens puissent s’intéresser à Dorian sans y voir derrière toute la potentialité de son pouvoir. J’étais la seule capable de faire la part des choses. Surtout, je voulais être la seule auprès de lui. Auprès de mon prince. Et personne, surtout pas cet idiot de La Jouvence, ne viendrait changer cela. |
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