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 « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »

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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
Elysée L. Berthelot
◗ HIBOUX : 826 ◗ REVELATEUR : « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » Tumblr_n5y3ljL2o81qhclupo10_r1_250
◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger.
◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou.
◗ PENSINE : Comice Rubissane.

CARTE CHOCOGRENOUILLE
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MessageSujet: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyVen 22 Nov - 20:12

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« I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »
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Tout avait changé. Bien trop vite. D’une façon trop radicale. Je ne m’y étais pas préparée. On ne m’avait pas laissé le temps de me faire à la situation que déjà, déjà …. Je n’avais plus la force de continuer, d’avancer. Je rêvais de passer mes journées dans mon lit, enfermée, loin de tous ; cette attitude ne me ressemblait tellement pas qu’elle m’effrayait. Qu’avais-je donc fait pour mériter une telle chose ? Je ne l’avais jamais blessé, j’étais restée à ces côtés pendant toutes ces années. J’avais attendu, je l’avais attendu, lui, moi. Que nous soyons prêts. Prêts à regarder dans la même direction, à ne faire qu’un. Nous n’avions jamais été prêts. Maintenant, il était trop tard. Je ne pouvais plus supporter la douleur qui poignardait constamment mon cœur, mon estomac, mes poumons. Je ne pouvais plus respirer, je me noyais, doucement, lentement. Je le détestais de me mettre dans un état si misérable. Je n’étais plus moi-même, j’étais différente. Je ne me ressemblais pas, ne me reconnaissais plus. Je semblais tellement distante des autres, mais surtout de moi-même. Je ne supportais plus qu’on me regarde. Je m’enfermais dans un silence lourd de sens. Il m’avait abandonné et je le laissais, en plus, me détruire. J’étais faible, idiote, j’avais honte. Honte d’être comme toutes ces autres. Celles qui se laissaient aller pour un garçon, pour un homme. J’aurais dû être plus forte qu’elles, mais, finalement, je ne valais pas mieux. Mon monde s’effondrait. Toutes mes croyances s’évaporaient. Elysée Louise Berthelot ne régnerait pas sur le monde, après tout. Je m’étais trompée, toutes ces années. J’avais tenté de me persuader pendant quelques jours : je n’étais pas amoureuse de Dorian, je ne voyais en lui qu’une possible ascension vers les marches du pouvoir. Mais est-ce que l’échec d’une ambition pouvait me mettre dans un tel état ? Je n’en étais pas sûre, même si je ne vivais que pour ça. Il était certain que je l’aimais. Plus que tout. Plus que moi-même – ce qui était énorme. Un amour platonique. Un amour, pourtant, qui parvenait à me faire vibrer, à me consumer de l’intérieur. Un amour qui me détruisait. Oh, mon Dorian, pourquoi m’infliges donc tu toutes ces douleurs ? Je pleure de tristesse, de colère, de rage. Je hurle dans mon sommeil. On me dévisage avec inquiétude, avec peur, parfois. Si je pouvais utiliser ma baguette pour tous les faire taire, je l’aurais fait depuis longtemps. J’aimerais pouvoir me débarrasser du monde entier, me retrouver seule avec ma douleur. Que personne ne puisse assister à ma déchéance. Tu m’as détruit. Tu as réussi. Le spectacle est terminé, j’emporte avec moi ma peine. Au loin. Loin de toi, loin de toutes ces rumeurs. Loin de toutes ces vérités, qui me blessent.

Je ferme les yeux, m’imagine loin. Loin, en arrière. Quand nous n’étions que des enfants. Quand, à mi-mots, nous nous comprenions. Tu es là, toujours. Je ne vois que toi dans mon entourage. Tu ne me quittes pas, je reste près de toi. Je n’ai qu’une envie : entrer à Beauxbâtons pour être avec toi, constamment. A l’abri des regards. Nous serions tranquilles, là. Toi et moi. Et le temps avait passé. Sans m’éloigner de toi, j’avais oublié, un instant, mes rêves d’enfant. J’étais persuadée que tu serais toujours à mes côtés : j’avais donc le temps de t’apprivoiser encore un peu plus. Puis, tout s’était bousculé. La mort de Solange, tu devais le principal héritier. J’avais appris la mauvaise nouvelle. Les fiançailles. Pas avec moi, bien sûr. Et le pire, mon ami, mon amour, c’est que tu avais accepté cette décision sans sourciller. Sans te battre. Pour moi, tu n’avais déployé aucun effort. J’aurais été prête à tout pour notre amour, même à m’enfuir avec toi. Tu préférais obéir, te soumettre. Car, comme toujours, tu étais bien trop faible pour détourner les règles, pour refuser un ordre. Et les rumeurs, les rumeurs avaient commencé autour de moi. Nolan m’avait appris le nom de celle que tu comptais épouser. Ça n’aurait pas pu être pire. Je la détestais. Je te haïssais encore plus.

« Tu as entendu la nouvelle ? Dorian Desclève et Diane Delceux sont fiancés ! » Les gens parlent, piaillent, paître animaux de basse cour. Ils se délectent de la nouvelle car il n’y apparemment rien de plus palpitant à l’école. « Et tu penses qu’ils vont célébrer les fiançailles, ici ? » De l’excitation. Du bonheur. A en vomir. La main crispée sur ma baguette, je toisai avec dégoût ces commères, avides des dernières rumeurs. J’étais à deux doigts de leur jeter un sort. Oui, mais voilà, il fallait que je reste maître de mon corps, de mon esprit. Je n’avais pas encore le droit de stupéfier les autres élèves. J’aurais probablement commencé par cette vieille chouette. La traîtresse. Celle qui me volait mon amour, ma moitié d’âme.
Il fallait se reprendre, pourtant. Redevenir maître de ses émotions. Ne plus se laisser aller. Apprendre à continuer. Sans lui. Il fallait redevenir Elysée Berthelot. Une Berthelot ne se laissait pas abattre. Elle se relevait, quoi qu’il arrive. Malgré les épreuves. La vie reprenait son cours, je ne pouvais pas passer des journées à traîner, à attendre. Attendre quoi ? Un miracle qui n’arriverait jamais. Car Dorian ne me reviendrait jamais. Il avait choisi. Il avait fait le choix de vivre loin de moi. Et je ne lui pardonnerais jamais.

Une matinée de septembre, comme une autre. Huit heures quinze. Je n’avais pas cours avant quarante-cinq minutes, mais je me baladais déjà dans les couloirs. Je n’arrivais plus à dormir. Alors, je marchais. Comme pour me vider la tête, pour chasser les pensées désagréables, pour oublier que je l’avais un jour aimé. Oublier que j’avais un jour cru possible de porter son nom. Tout semblait si dérisoire à présent. Les rêves enfantins devaient disparaître. Je devais grandir. Trouver quelqu’un d’autre, peut-être. Essayer d’aimer à nouveau, mais je doutais que cela soit vraiment possible.
Les élèves se bousculent. Ils se dirigent tous dans la direction opposée, probablement pour aller déjeuner. Je les remarque à peine, même si tous, instinctivement, se poussent pour me céder le passage. Les marques de respect ne disparaissaient pas, même si je savais qu’on avait remarqué l’air abattu que je portais sur mon visage depuis des jours. Et puis, et puis, je le reconnais. Même sans lever le regard vers lui, je sens sa présence. Mon estomac se serre. Je lève le regard, croise furtivement son regard. Il détourne le sien, m’esquive, me fuit. Je m’arrête, incapable de sentir mes jambes. Je n’ai plus la force de continuer. Autour de moi, comme par magie, il n’y a plus personne. Le couloir est pratiquement vide. Il ne reste plus que moi. Et lui. Je me retourne, vers lui. Il me tourne le dos, poursuit ce qui semble être une course folle pour s’éloigner le plus possible de moi. Une bouffée de colère, de haine, même, m’envahit. Je ne vais pas me laisser faire. Je ne le laisserai pas partir sans lui adresser un mot. Il doit savoir, il doit comprendre ma détresse, ma colère. Mon dégoût et ma haine. Mon amour perdu. « Es-tu désormais trop lâche pour même t’arrêter me saluer ? » Ma voix porte, dans l’écho du couloir. Elle résonne, et je le vois se figer sur place. J’avance de quelques pas, assez pour qu’il m’entende sans que j’aie à hausser la voix. Mais je garde mes distances. Je ne veux pas me trouver trop près de lui. Car je sais, je sais que son regard, son odeur me fera vaciller. Et ce matin, face à lui, je ne veux pas faiblir, faillir. « Je crois qu’il est de convenance que je te présente mes félicitations. » Le ton froid, presque insupportable. Je suis à peu près certaine que s’il se retournait, il pourrait apercevoir des flammes dans mes pupilles. Littéralement. Mes félicitations, mon Dorian, pour ton mariage avec une autre. Une sang bleue qui correspondra certainement mieux aux attentes de ta famille. Puisqu’apparemment, il n’y a plus que ça qui compte pour toi.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Dorian Charles Desclève
Dorian Charles Desclève
◗ HIBOUX : 164 ◗ REVELATEUR : « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » Tumblr_inline_mx5cq65jM51ro4gn4
◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Alistair Adhémar ◗ CREDITS : Unserious
◗ SANG : premier Prince du Sang de France
◗ PENSINE : excellent duelliste, prince bègue dont tout le monde a entendu parler.

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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyDim 24 Nov - 15:53

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La rumeur s’était répandue comme une traînée de poudre. Dorian Desclève et Diane Deulceux. Ensemble. Les gens croyaient au conte de fées, étaient certains que notre histoire était un roman à l’eau de rose. Que nous étions fous amoureux l’un de l’autre. Diane, ma Diane, n’était malheureusement pas la femme qui occupait toutes mes pensées. Je continuais de croire qu’avec du temps, je parviendrais à l’aimer autant qu’Elysée. Mais dès que je pensais ressentir quelque chose pour la jolie blonde, l’image de ma meilleure amie me revenait en mémoire. Me hantait. Me persécutait. Elle représentait tout ce que j’aurais pu avoir, et que je n’aurai malheureusement jamais. Un  véritable amour, plus brûlant que le soleil. Un amour qui consume, qui déchire, qui broie, qui détruit. Un amour que j’avais sous-estimé pendant tellement de temps, simplement parce que j’étais trop stupide pour me rendre compte des sentiments de la jeune héritière. Des miens, aussi. Et maintenant, c’est trop tard. Plus de deux semaines se sont écoulées depuis notre instant volé dans la tour carrée. Deux semaines. Je crois. Je n’en suis même plus sûr. Depuis qu’elle ne fait plus partie de ma vie, j’ai perdu notion du temps. De toute façon, ça n’a plus d’importance ; plus rien n’a d’importance. Pas même le soleil qui se lève, ni les étoiles qui brillent dans le ciel. Le monde est vide, fade, terne. Les couleurs ont disparu, les rires, les chants aussi. Je suis sourd, aveugle, muet ; je perds mes repères. Elysée était mon phare. Elle est entrée dans mon cœur depuis si longtemps, de manière insidieuse, discrète. Et l’en déloger désormais, alors que je ne connais pas de vie sans elle, est un obstacle insurmontable.

Un milliard de secondes, et presque autant de minutes, d’heures, de jours. J’ai l’impression qu’une éternité s’est passée depuis la dernière fois que j’ai vu ma meilleure amie. Sans Elysée, une partie de moi, immense, meurt à petit feu. Et je ne peux rien faire pour réparer les choses, revenir en arrière. J’aimerais pouvoir tout arranger d’un coup de baguette, mais le fait d’être sorcier ne me rend pas omnipotent. Le cours du temps ne peut pas être changé. Ce qui est fait ne peut pas être modifié. Et dans tous les cas, même si je pouvais revenir sur mes fiançailles, est-ce que ça changerait vraiment quelque chose ? Mes parents ne voudraient toujours pas que j’épouse Elysée. À leurs yeux, elle ne mérite pas de faire partie de notre famille. Sang-pur, mais pas bleu. Pas assez noble, pas assez bien. Alors que j’ai passé ma vie à penser que je n’étais pas à la hauteur, le problème vient d’elle. Et je ne peux rien y faire, rien changer. Abandonner la royauté ? Partir avec elle, décider que je ne fais plus partie de la famille et que je m’émancipe ? Je ne sais même pas si ce serait possible. Alors, à défaut d’une meilleure idée, j’ai demandé la main de Diane. C’est sans doute une erreur, oui. Mon amie mérite plus que cela. Plus qu’un homme amoureux d’une autre. Mais je l’aime malgré tout, et j’essaierai de la rendre heureuse, autant que possible. Même si nous devons faire semblant. Même si mon ancienne meilleure amie rejettera cette union. Après tout, Elysée ne fait plus partie de ma vie, désormais. Je dois apprendre à survivre sans elle. À me raccommoder comme je peux. À fonder une famille dans laquelle elle n’aura pas sa place. Jamais.
Je sais qu’une chose est sur toutes les bouches. Le même sujet, encore et encore. Quand allons-nous nous marier. Est-ce que Diane est enceinte. Ai-je une chance de devenir roi un jour. Autant d’hypothèses qui ne me plaisent guère, précisément parce que je sais qu’elles ne tomberont pas dans l’oreille d’une sourde. Elysée est au courant, c’est certain. Et j’aurais préféré qu’elle ne le soit pas. Que je me marie, que l’on continue à s’ignorer. Pour ne pas souffrir, tout simplement. Pour ne pas me faire regretter cette existence que je ne connaîtrai pas. Cet amour que je dois taire à tout prix. Mais Beauxbâtons est parfois si petit… Difficile de ne pas tomber sur ce visage si familier, même avec tous les efforts du monde. Sans compter que nous suivons les mêmes cours. Dorian, espèce de crétin. Bien assez tôt, je devrai me trouver face à elle. Subir son regard, son jugement. Lui confirmer ce qu’elle sait déjà : je suis passé à autre chose. Enfin, c’est ce que je lui ferai croire. Elle ne doit pas savoir que son absence me tue. Que je joue un rôle en permanence pour ne pas penser à elle. Parce que si elle en est consciente, elle peut tout à fait en jouer et me détruire, pour de bon.

Les élèves se pressent pour aller déjeuner, et je suis le flot. Avec un peu de chance, je parviendrai à passer inaperçu. Loupé ; tous les regards se tournent sur moi à la seconde où j’arrive dans le plus grand couloir. Marche. Ignore. Regarde droit devant. Ne pense à rien. Autant de conseils que je me répète, mais que j’ai du mal à suivre. Et puis, un regard. Un seul regard, si perçant, si reconnaissable, que je tourne immédiatement la tête. Elysée. Je déglutis, presse le pas. Mais je ne suis pas assez rapide. En quelques secondes, l’allée s’est vidée. Je sais qu’elle est là, à quelques mètres. Qu’elle me regarde m’éloigner, s’apprête peut-être à me rattraper. Pars, je t’en supplie. Pars Elysée. Je ne veux pas faire ça maintenant. Je ne veux pas parler de toi, de nous, d’elle. Nous ne sommes pas obligés d’en passer par là. Oublions-nous un instant. Oublions-nous définitivement. « Es-tu désormais trop lâche pour même t’arrêter me saluer ? » demande-t-elle d’une voix forte, assurée. Je m’arrête, écoute le bruit de ses pas. Je ferme les yeux, sens un frisson parcourir mon échine. Trop lâche pour m’arrêter, je l’ignore. Mais pour te faire face, pour te regarder dans les yeux, je le suis. Ne fais pas comme si tu étais surprise, Elysée. Tu sais très bien que ça a toujours été le cas. Toi et moi. Nous deux. Cette tension, cet amour. Les deux se combinent aujourd’hui pour créer de la haine. Une haine pure ; je sais que c’est ce que tu ressens pour moi. En ce qui me concerne, je ne te déteste pas. Comment le pourrais-je. Il est encore temps de partir. L’ignorer. Ne pas répondre. Ne pas prendre la peine de lui expliquer ce qui m’a poussé à faire de Diane ma promise. Elle ne comprendrait pas, même en connaissant mes contraintes. Elysée s’est toujours imaginée finir reine, à mes côtés. Une autre version de l’histoire, sa version, et elle n’en acceptera aucune autre. Surtout pas si elle implique une autre femme à mes côtés. « Je crois qu’il est de convenance que je te présente mes félicitations ». Son ton est glacial. Elle ne m’a jamais parlé comme ça. Plus de passion, plus de rage ni de colère. De la haine, pure et simple. « P-pourquoi, commencé-je, maudissant ce satané bégaiement. Pourquoi tu me fais ça ? ». Ma voix est forte, grave, glaçante. J’aimerais comprendre ce qui pousse Elysée à me détruire. Alors que je n’ai pas le choix. Alors que je dois obligatoirement épouser quelqu’un d’autre. Elle le sait, pertinemment. Si je le pouvais, je l’épouserais. Je l’épouserais demain, toute entière ; je n’aurais besoin d’aucune autre. Mais ce n’est pas le cas. Je me retourne lentement. Elle se trouve à quelques mètres de moi. Belle, si belle. Mais aussi si lointaine. Mes yeux verts scrutent les siens. Tentent d’y trouver une once d’amour. Ce sentiment si stupide qu’elle semblait ressentir il y a quelques semaines encore. Où est-il passé ?
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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyLun 25 Nov - 10:46

Sa démarche et sa posture abattues, tristes, renfrognées me glaçaient le sang. Il me rendait en colère. Comment pouvait-il se comporter ainsi alors que j’étais celle qui souffrait, dans l’histoire ? Il n’avait pas le droit d’être triste. Il n’avait pas le monopole de ce sentiment. S’il l’avait voulu, il aurait pu tout envoyer balader. Il aurait pu se battre, oublier les bienséances de son rang, oublier ce qu’il convenait de faire pour être bien vu. S’il l’avait voulu, il aurait pu refuser les fiançailles imposées par sa famille. S’il l’avait voulu, il aurait pu me demander en fiançailles. Mais il ne l’avait pas voulu. Il était le seul responsable, le seul fautif dans cette histoire. Je le détestais, je le haïssais pour sa facilité à abandonner ses désirs les plus profonds. Parce qu’il me voulait, moi. Je le savais, je le sentais. Cette aura qui se créait autour de nous en était bien la preuve. La haine, l’amour et le désir se confrontaient, en silence. Je ne savais pas lequel des trois triompheraient aujourd’hui, même si la haine semblait prendre un peu plus de place que les autres. Comment en étions-nous arrivés là ? Aurais-je dû me taire, à jamais, et ne jamais lui avouer ses sentiments pour le laisser être heureux avec une autre que moi ? Je n’en avais pas eu la force. J’étais trop égoïste, peut-être, pour le regarder finir le reste de ses jours avec une femme. On m’avait reproché cet égoïsme, à juste titre, certainement. J’étais incapable de faire autrement. Je n’étais pas capable de penser à son bonheur avant le mien, parce que le voir être heureux sans moi me brisait le cœur. Je m’étais promis de tout faire pour annuler ses fiançailles, mais que pouvais-je réellement faire ? Je n’avais aucun pouvoir et, il fallait l’avouer, aucune relation à la cour qui aurait pu me permettre d’obtenir ce que je voulais. J’étais perdue, seule contre la volonté de tous. Dorian devrait se marier avec une sang bleue parce que c’était la loi. Point final.

Je me rappelais d’un temps où nous étions encore heureux, mais tout me semble à présent si lointain. Quand nous courions, enfant, l’un après l’autre. Quand nous nous disions tout, sans secrets, sans scrupules. Quand nous ne faisions qu’un. Notre premier baiser au Berry, léger, doux, presque innocent. Notre second baiser, à la tour carrée, quelques jours plus tôt seulement. Tellement plus passionnée, furieux, comme si nous étions assoiffés, comme si nous n’attendions que ça. Mon Dorian, en quelques secondes, tu avais brisé tous mes rêves, tous nos rêves. J’aurais pu être l’épouse parfaite, celle qui t’aurait aimé jusqu’à la fin de tes jours. Celle qui t’aurait choyé, désiré jusqu’au dernier moment. Est-ce qu’elle t’aimera autant que je t’aime, aujourd’hui ? Est-ce que tu ressentiras pour elle, ce que tu prétends ressentir pour moi ? M’as-tu déjà oublié, mis nos souvenirs de côté pour te concentrer sur ta nouvelle fiancée ? Beauté fragile et gracieuse. Beaucoup plus que moi. Je me sentais faible, à côté d’elle, et je détestais ça. J’avais toujours été la meilleure, et voilà qu’on me surpassait dans le domaine le plus subjectif qui soit : l’amour. Je lui en voulais tellement. Préférer une autre était la pire chose qu’il puisse me faire. Il l’avait fait, sans réfléchir, sans fermer les yeux. Il m’avait abandonné. Et j’imaginais le pire, toujours, encore et encore les mêmes images se répétaient dans mon esprit. Lui, elle, leur nuit de noces, ou peut-être même avant. Je détestais ces images. Elle aurait la possibilité, la chance, de voir ce que je n’avais jamais vu, de connaître Dorian comme je ne l’avais pas connu, alors que j’étais celle, la seule, destinée à partager de tels moments avec lui. Il m’avait trahi. Comme un lâche.

« P-pourquoi… Pourquoi tu me fais ça ? » Il met du temps. A se retourner. A me faire face. Il me craint, je le comprends. Il vaut mieux pour lui qu’il soit prudent, qu’il me craigne. Je n’ai pas l’intention de faire attention à lui, à ce que je lui dis. Pas aujourd’hui. Mon cœur a trop saigné pour bien me comporter. Je ne m’arrête pas sur son bégaiement – je le remarque à peine. C’est certainement l’une des premières choses qui m’a plu, chez lui. La simplicité, même. La trop grande timidité, qui faisait de lui un ami à protéger, un amour à garder. Il me dévisage, me scrute même, essaie probablement de voir en moi l’amour qui ne s’y trouve pas. Je continue à l’aimer, bien sûr, mais je ne peux pas lui montrer de tels sentiments. Ce serait lui avouer défaite, lui faire comprendre qu’il a gagné, que je ne peux plus rien faire. Je n’accepte pas de perdre, jamais. Pourquoi je lui fais ça, me demande-t-il ? Comment ose-t-il même me poser une question pareille quand il est celui qui provoque ma colère. Il se place en victime, comme toujours, car il sait que cette position le protège. Mais pas aujourd’hui, mon prince. Aujourd’hui, tu es, à mes yeux, le seul coupable. Un pauvre petit enfant, incapable de se lever pour exprimer ses réels sentiments. « Je ne fais rien d’autre que ce que l’usage requiert, Dorian. » J’emploie un ton calme, lui témoignant que je suis à présent totalement maître de mes émotions, à la différence de notre dernière entrevue, où je parvenais à peine à me contrôler. « Toi, au contraire, n’a même pas le courage d’annoncer tes fiançailles à ton entourage. Ou est-ce seulement moi que tu fuis ? » Je pense, avec raison, être plus courageuse que lui. Il n’ose même pas m’affronter. Je joue, je manipule, comme je le fais avec le monde entier. Mais pas avec lui. La situation est différente. Je joue avec lui, je le manipule pour me protéger, car c’est le seul moyen de protection que je connaissance. « Pourquoi donc, Dorian ? Pourquoi donc fuir ta meilleure amie ? Ai-je fait quelque chose qui te déplaise ? » J’arque un sourcil. Parle, mon Dorian. Fais entendre au monde entier que tu as peur de tes propres sentiments. Je te déteste, je te déteste d’être aussi peureux, aussi réservé. Tu aurais dû être plus fort que ça. Pour moi, Dorian, tu aurais dû faire beaucoup plus.
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Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyLun 25 Nov - 14:16

Ne plus me placer en victime mais en bourreau est quelque chose d’impossible. Parce qu’à mes yeux, c’est bien Elysée qui est responsable de notre malheur. Si elle n’avait rien dit, nous n’aurions jamais traversé ces moments de doute. Elle aurait été malheureuse, c’est certain. Moi aussi, peut-être sans le savoir. Mais nous n’aurions pas été séparés. Nous aurions continué notre amitié, tenté de cacher ce que nos yeux révélaient malgré nous. Nous aurions feint l’amitié, mais au moins, nous serions toujours ‘ensemble’ d’une certaine manière. Aujourd’hui, rien n’est pareil. Rien ne sera plus jamais pareil, d’ailleurs. Nous ne pourrons pas reprendre là où nous en étions restés ; deux enfants, main dans la main. Deux amis, deux confidents. Ma meilleure amie, cette fille impossible, folle à lier, à laquelle je m’étais attaché parce que je n’avais pas eu le choix. Lorsque j’y réfléchis, je comprends mieux. Le coup de foudre. Nous avions craqué l’un pour l’autre dès notre rencontre. La fillette brune à la robe bleue. Ses cheveux volant au vent. Ses yeux malicieux. Face au garçon endimanché, gauche, timide. Ce moment où nos vies avaient basculé. Si nous ne nous étions pas rencontrés, rien de tout cela ne serait arrivé. Elysée ne serait rien de plus qu’une Berthelot, héritière du comté d’Anjou. Elle aurait trouvé un jeune-homme nanti, bien éduqué, aurait eu de beaux enfants avec lui. Quant à moi, mon destin n’aurait pas été si différent. J’aurais peut-être choisi Diane, au final, parce que la rubissane était ce qui s’approchait le plus de la femme parfaite. D’Elysée, que je n’aurais jamais connue, que je n’aurais jamais souhaitée. Elysée qui se trouve face à moi, qui ne montre rien. Ni son amour, ni sa colère. Rien de plus que de l’indifférence. Oh, comment en sommes-nous arrivés là ? Dis-le moi. Que je comprenne. Que je puisse faire quelque chose pour y remédier. Pour enlever cette foutue douleur de mon cœur qui bat toujours plus vite quand je croise ton regard. Je déteste me poser en victime, mais tu m’as trahi, Elysée. Tu m’as trahi en m’avouant tes sentiments, en me forçant à rêver à une vie impossible. « Je ne fais rien d’autre que ce que l’usage requiert, Dorian ». Tu me trahis en disant cela. Pendant un instant, j’ignore si elle joue un jeu ou si elle est sérieuse. Et puis, elle prononce ces mots. « Toi, au contraire, n’a même pas le courage d’annoncer tes fiançailles à ton entourage. Ou est-ce seulement moi que tu fuis ? ». C’est donc ça. Elle se moque de moi, de nous. Nous réduit au simple statut de ‘meilleurs amis qui s’ignorent’, alors qu’elle sait que nous sommes tellement plus. Elle a peur de l’admettre, sans doute. Peur de repenser à ces instants au sommet de la tour carrée, ces moments de fièvre où elle prenait mes lèvres et caressait ma peau. Oser dire que nous ne sommes rien de plus que ça, c’est tout rejeter. Tout oublier. Parce que ça fait mal, parce qu’elle ne veut pas y penser. Je le sais. Mais cette ignorance voulue me blesse bien plus qu’elle ne peut le penser. « Pourquoi donc, Dorian ? Pourquoi donc fuir ta meilleure amie ? Ai-je fait quelque chose qui te déplaise ? ».
C’en est trop. Je plante mon regard dans le sien. « Tais-toi » dis-je d’une voix forte, assurée. Je la sens se figer un moment, et alors qu’elle s’apprête à reprendre la parole – rien d’étonnant en ce qui la concerne -, je m’approche d’elle et lui saisis la main. Une salle. Quelque part où personne ne risque de nous entendre, de nous voir. Quelques pas rapides nous amènent au bout du couloir. Je tourne à gauche et ouvre la porte d’une salle déserte. Je pousse presque Elysée à l’intérieur, et lorsque je referme derrière nous, seul subsiste le silence. Nous deux, et un calme que nous n’avons pas connu depuis longtemps. À une époque, nous pouvions rester côte à côte sans dire quoi que ce soit. Tous les deux, seuls. Ça nous suffisait. Aujourd’hui, cette absence de mots, cette tranquillité, sonnent comme un moment de calme avant une tempête sans précédent. Je la regarde longuement. Elysée, mon Elysée. Elle, elle n’ose plus rien dire. Elle sait que parfois, il ne faut pas me contrarier. Il faut me laisser gamberger, quitte à ce que ça mette du temps. Peu importe. Si j’ai besoin de réfléchir, je dois le faire. Un problème de bègue, de timide, de génie, je ne sais pas. Mais j’ai besoin de cette pause, de ce temps de latence, pour mesurer le poids de ce que je suis sur le point de faire. Et puis, au bout de quelques secondes qui semblent durer une éternité, je m’approche d’elle et la serre contre moi. Mes bras entourent son corps frêle. J’ai peur, tellement peur qu’elle me repousse. Qu’elle ne veuille pas de moi, de mes stupides bras, de mon stupide visage. Je lui ai fait du mal, je le sais ; et je m’en veux tellement. Elysée est bien la dernière personne au monde que je souhaitais blesser. Ma meilleure amie, qui a traversé tellement de choses avec moi. Qui m’a aidé à surmonter des épreuves que je n’aurais jamais pu affronter seul. Je baisse les yeux vers elle, qui ne semble pas bouger. Perdue, contrariée, énervée, je ne saurais dire ce qu’elle ressent en ce moment. Elle est peut-être gênée de cette intimité qui nous était familière à une époque, mais plus depuis longtemps. Alors, je fais ce que j’avais pensé faire depuis que je suis entré dans la salle. Une chose réfléchie, mais qui lui semblera inconsidérée. Pour laquelle elle me détestera. Je lève doucement son menton, regarde un instant ses traits, devine les larmes qu’elle cache derrière ses yeux, et l’embrasse. Pas un baiser calme comme celui que je lui avais donné en haut de la tour. Mes lèvres s’ouvrent rapidement, ma langue trouve la sienne. La main dans sa nuque, perdue dans le flot de ses cheveux, l’attire un peu plus à moi. Nos souffles s’emmêlent, se lient, alors qu’un souvenir me revient en mémoire. Dorian ne sait pas s’exprimer avec les mots, alors il agit. Plus qu’un petit garçon « normal ». Plus que n’importe quelle personne. Dorian agit parce qu’il n’arrive pas à parler correctement, parce qu’il n’arrive pas à prononcer ses sentiments autrement. Elysée, puis Diane, puis Elysée. Parce que je n’arrive pas à montrer que j’aime une personne autrement qu’en l’embrassant. Parce que je ne veux pas bégayer, être faible une nouvelle fois. Faible, comme je le suis toujours. Elysée, comment peux-tu dire tout cela ? Comment peux-tu prétendre une seule seconde être ma ‘meilleure amie’ ? Tu ne l’es plus. Tu es celle que j’aime. Et tu le seras toujours.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
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◗ HIBOUX : 826 ◗ REVELATEUR : « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » Tumblr_n5y3ljL2o81qhclupo10_r1_250
◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger.
◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou.
◗ PENSINE : Comice Rubissane.

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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyLun 25 Nov - 17:41

Il me regarde. Franchement, cette fois-ci. Sans barrière, sans couverture. Droit dans les yeux. Il semble me percer, lire à travers moi. Je frissonne. Je suis vulnérable face à lui. Quand il se comporte comme ça, je ne sais plus ce que je dois faire, comment je dois me comporter. Il a ce talent, ce pouvoir de faire de moi ce qu’il veut que je sois. Je suis complètement à sa merci et je déteste ce genre de situation. Dorian, pourquoi ne comprends-tu donc pas ? J’ai besoin de ça, j’ai besoin d’essayer de te faire du mal pour te protéger, pour nous oublier. Alors, arrête, arrête de me regarder, mon amour. Tu le sais pourtant, un mot de toi et je suis tienne. J’aurais pu être tienne, mon prince. « Tais-toi. » Sa voix est forte, semble presque étrange pour lui. Il n’est pas ce genre d’homme, il n’est pas du genre à affronter ceux qu’il aime. Il n’est pas du genre à se mettre en avant. J’avais pensé qu’il essaierait de me fuir, qu’il bégaie, qu’il ne sache pas quoi dire. Au lieu de ça, il m’empêche de reprendre la parole, alors que j’étais prête à lui cracher toute la haine que je ressentais pour lui au visage. Qu’il m’avait du mal, que je le haïssais, que tous ces défauts qui m’avaient un jour attendri me dégoûtaient presque, à présent. Parce qu’il n’était qu’un incapable. Incapable de se battre pour son avenir. Se forcer à vivre une vie de misère pour obéir à ses parents. Qui était-il ? Qui était mon meilleur ami, si différent de moi, finalement ? J’avais appris à ne jamais me laisser faire, à toujours obtenir ce que je souhaitais, tout en oubliant les souhaits des autres. Lui préférait penser aux autres, d’abord. Il n’avait pas pensé à moi, cette fois-là. Il s’approche de moi, et je recule presque. Je crains qu’il ne se tienne trop près de moi, parce que la proximité aura ma peau. Le sentir proche de moi me rendra mielleuse et amoureuse. Je ne pouvais pas… Mais il attrape ma main, m’entraîne je-ne-sais-où. J’essaie de lutter, mais, en réalité, sa poigne est bien trop forte pour que je parvienne à m’en dégager. Il me faisait presque mal, mais semblait déterminé. Il nous enferme dans la salle, et d’instinct, je reste collée au mur. Je ne veux pas le suivre, je ne veux plus qu’il s’approche de moi. J’évite son regard. Je ne suis qu’une enfant, je ne peux plus lui faire face. Parce qu’il me détruira.

Je ne sais pas, je ne comprends pas ce qu’il s’apprête à faire. Me jeter un sort pour me faire taire à jamais, m’engueuler, peut-être. Je ferme les yeux quand je le vois s’approcher de moi. Je sens son souffle contre mon cou quand il entoure mon corps de ses bras. Je retiens ma respiration quand son torse se colle au mien. Je déglutis avec difficulté, mais je reste là, les bras ballants. Je ne peux pas le laisser faire, et pourtant, je suis incapable de bouger. Parce que Dorian m’envoûte – à cet instant, je le comprends, je suis sienne à nouveau. Si bien que quand il se recule, qu’il lève mon menton, que nos souffles se mêlent, qu’il pose ses lèvres sur les miennes, je ne le repousse pas. Alors que j’aurais dû. J’aurais dû le repousser, le gifler, et m’enfuir. Au lieu de ça, je me serre contre lui, répond à son baiser avec force, rêvant de ce moment depuis une éternité. Après notre véritable premier baiser, je n’avais rêvé que d’une chose : retrouver ses lèvres, sa bouche. Oh, mon Dorian. Nos langues se lient et je ne contrôle plus rien. Je suis tellement faible. Mes jambes tremblent légèrement, il resserre son emprise. Il mène la danse, cette fois-ci. Je ne suis plus que soumise à lui. Et puis, une image me saute aux yeux. Ce n’est pas moi que Dorian devrait embrasser, c’est Diane. L’a-t-il déjà embrassé, d’ailleurs ? Le visage de la belle blonde me coupe toute envie d’aller plus loin. Je reprends contrôle de mon corps, pose la main sur le torse de Dorian, et le repousse. Je me dégage, marche jusqu’à l’autre bout de la pièce. Il me faut remettre de la distance entre nous, pour ne pas me faire avoir, encore une fois. J’ai du mal à comprendre pourquoi je vais prononcer ces mots, alors que j’aurais dû me délecter qu’il me préfère moi, à ma rivale : « Tu ne devrais pas, Dorian, tu as une fi… » Je reprends ma respiration, essayant de trouver le courage de prononcer ce mot tant détesté. « Une fiancée. » Je me retourne, le fuis, à mon tour, comme il m’avait fui durant ces dernières semaines.  « Et tu ne peux pas. Tu ne peux pas me faire ça. » Je me passe la main sur le visage, tremblant presque de tous mes membres. Je ne peux pas croire que je serai, aujourd’hui, celle qui rejette l’autre. « Tu ne peux pas venir m’embrasser, et puis me dire que tu vas tout de même te fiancer avec une autre. » Je fais volte face car, en prononçant ces mots, la colère a rejailli en moi. Je m’approche de lui, pointe mon index sur son torse. Les larmes coulent sur mon visage. « Tu n’as aucun droit de te servir de moi, Dorian. C’est trop tard. Si tu t’étais, ne serait-ce que quelques instants, battu pour moi, tout aurait été différent. Mais tu n’as rien fait. Rien. » Je soupire. « Tu ne peux pas refuser de te battre pour moi, et venir m’embrasser quand tu en as envie. Ce n’est pas juste. » Je ne suis pas un objet, je refuse que tu viennes vers moi quand tu n’auras pas envie de passer un après-midi avec Diane. Je ne suis pas là pour ça. Et, bon sang, j’ose espérer valoir plus que ça.
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Dorian Charles Desclève
Dorian Charles Desclève
◗ HIBOUX : 164 ◗ REVELATEUR : « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » Tumblr_inline_mx5cq65jM51ro4gn4
◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Alistair Adhémar ◗ CREDITS : Unserious
◗ SANG : premier Prince du Sang de France
◗ PENSINE : excellent duelliste, prince bègue dont tout le monde a entendu parler.

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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyLun 25 Nov - 19:57

Nos bouches se délient, mon estomac se serre. Je sais que ça va être le moment de la confrontation, car je connais Elysée. Je la connais mieux qu’elle ne se connaît, je la connais mieux que je me connais moi-même. Elysée. Cette fille si complexe mais pourtant si simple. Pour quelqu’un comme moi qui ai toutes les clefs en main, deviner ses réactions est un jeu d’enfant. Elle s’éloigne, après m’avoir rendu mon baiser. Elle s’éloigne après avoir accepté ce contact. Parce que je suis fiancé. Parce que, pour la première fois, elle s’aperçoit que je ne suis pas à elle ; et ça la rend malade. « Tu ne devrais pas, Dorian, tu as une fi… ». Dis-le. « Une fiancée ». Quelques jours plus tôt, ses mots avaient pourtant été clairs. Elle me voulait. Quitte à saboter mon mariage. Quitte à n’être qu’une femme de l’ombre. Et aujourd’hui, elle ne souhaitait plus de tout cela. La seule explication plausible, à mes yeux, est qu’elle a abandonné. Elle ne voit plus l’utilité de se battre pour moi. Je ne suis qu’un fantôme. Une ombre du passé qu’elle souhaite oublier. La Elysée qui voulait se battre, être avec moi, est morte. Je la regarde, immobile. Elle, acculée contre le mur, mortifiée. À des kilomètres de la jeune-femme qu’elle est parfois, si tenace, si brave. Elle n’est plus rien de tout cela. Elle est juste en colère, terrifiée, désemparée. « Et tu ne peux pas. Tu ne peux pas me faire ça », me dit-elle en plantant son regard dans le mien. Elle tremble, tente de reprendre ses esprits. Ma belle Elysée, plus fragile que jamais. L’once de doute qui me faisait encore croire qu’elle jouait un rôle s’évanouit pour de bon. Elle m’aime. Et elle est dévastée. « Tu ne peux pas venir m’embrasser, et puis me dire que tu vas tout de même te fiancer avec une autre ». Ce n’est pas comme si tu avais fait quelque chose pour m’en empêcher. Tu es restée chez toi, à attendre que je vienne alors que je ne le pouvais pas. À attendre que je te choisisse, alors que je n’avais pas le choix. Comme si tu espérais presque que je me fiance le plus rapidement possible, pour pouvoir me balancer ta colère en pleine face. Pour pouvoir me dire que je n’avais pas essayé. Alors que je ne pouvais rien y changer… Elle s’approche de moi, me pointe du doigt. Elle est si proche que le bout de son index touche presque le tissu de ma chemise. Et les larmes coulent en torrent sur ses joues blêmes. « Tu n’as aucun droit de te servir de moi, Dorian. C’est trop tard. Si tu t’étais, ne serait-ce que quelques instants, battu pour moi, tout aurait été différent. Mais tu n’as rien fait. Rien ». Me servir d’elle. Comme si ça avait déjà été mon intention. Comme si c’était moi qui m’étais rapproché d’elle pour son titre. On dirait presque que c’est plutôt elle qui s’est servie de moi. Elle qui souhaitait obtenir les privilèges dus à mon rang. Elle, encore, qui n’a rien fait. Rien. « Tu ne peux pas refuser de te battre pour moi, et venir m’embrasser quand tu en as envie. Ce n’est pas juste ». Je fronce les sourcils, secoue lentement la tête. Oh, elle est bien loin du compte. Si seulement elle savait. Si seulement elle avait idée de la force qu’il m’a fallu, justement, pour me fiancer à quelqu’un d’autre qu’elle. « T-tu ne sais pas de quoi tu p… parles » bredouillé-je sans lâcher son regard. Malgré mon bégaiement, je ne manque pas d’assurance, pour le coup. J’avance vers elle, m’arrête à quelques dizaines de centimètres à peine. « J’ai parlé de t-toi à Diane… Je re… refusais de lui mentir… Mais je ne p-pouvais rien faire d’autre… Je… ». Je ne finis pas ma phrase. Ma gorge est serrée, ma bouche sèche ; si sèche. Je glisse ma main sur la joue d’Elysée. Je ne ressens pas de haine, non. Je n’en ressens plus. À un moment, je me suis senti si abandonné que j’ai pensé la détester. Je croyais que la colère m’aiderait à dépasser ma peine. Mais je me trompais, comme toujours.
Je la regarde, avec une tendresse infinie. Celle que je ressentirai toujours pour elle, plus encore que de l’amour. Mon pouce caresse sa joue, doucement. Mes iris verts sont plantés dans les siens, si foncés, si beaux. « Je ne p-pouvais rien faire… Mais toi… À quel moment t’es-tu… b-battue pour moi ? ». Elle pouvait. Elle pouvait aller voir mes parents, leur parler. Leur dire qu’elle m’aimait, que je ne pouvais pas épouser une autre femme qu’elle. Mais elle avait choisi de se cacher, d’attendre. Dans notre situation, l’inaction était pourtant la pire des choses. À cause d’elle, nous avons été séparés. À cause d’elle, je suis fiancé à quelqu’un d’autre. À cause d’Elysée. Un mot, un regard, aurait pu tout changer. Un cri, un appel à l’aide. Elle n’avait pas voulu. Elle avait simplement baissé les bras, renoncé. Elle qui se targuait d’être forte, combattive. Qui n’avait aucune faiblesse, à part son cœur qui bat trop fort pour un stupide prince bègue.
Je la scrute, m’attends à ce qu’elle me gifle et qu’elle parte. Qu’elle me quitte pour de bon. C’est ce qu’elle fait, après tout. Un problème est toujours vite résolu, avec Elysée Berthelot. Il suffit de faire comme s’il n’existait pas. Et je suppose que c’est ce qui va m’arriver. Elle prétendra que j’étais le fruit de son imagination. M’oubliera au fond d’un tiroir, où elle laissera traîner une photo de nous deux pour la beauté du geste. Pour se donner bonne conscience, se dire qu’elle aura essayé, alors que ça ne sera pas le cas. Mais comment la blâmer alors que, moi-même, moi qui tiens à elle plus que tout au monde, je doute de notre existence ? Sommes-nous seulement réels ? Nous sommes-nous aimés ? Ou peut-être avons-nous tous les deux tort ? Car vu sous cet angle, il semblerait qu’aucun de nous deux ne se soit suffisamment battu pour l’autre.
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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyMar 26 Nov - 9:28

Fuir. Le fuir, et partir loin. J’avais soudainement l’impression d’être devenue aussi lâche que lui. Je n’arrivais plus à lui faire face. Sûrement parce que je ne voulais plus m’imposer la même souffrance. Car, inconsciemment, dès que nos lèvres se touchaient, je reprenais espoir. Un espoir stupide et dérisoire, je le comprenais bien. Et je ne pouvais pas recommencer à espérer que tout se passera de la façon dont je l’ai imaginé. Il fallait vraiment que je comprenne, pour mon propre bien, que rien de plus ne se passerait avec Dorian. Je suppose que, tel que je le connais, il refuserait de lui faire du mal – même si, par le biais de ce baiser, il venait de commettre la première infidélité de ses fiançailles. Qui avait eu l’idée de m’infliger une telle épreuve ? Me trouvait-on trop ambitieuse, trop confiante pour ainsi essayer de me faire chuter de mon piédestal ? Peut-être que si je lui avais révélé mes sentiments trop tôt, il aurait refusé la décision de ses parents, dès le départ. Si nous avions été ensemble depuis des mois, des années, il n’aurait pas accepté de se fiancer avec une autre. C’était certain. Alors, c’était entièrement de ma faute. Je n’avais jamais réussi à réunir assez de courage pour lui dire que je l’aimais. Car, si je l’avais fait, tout aurait changé. Nous aurions pu, certes, vivre une histoire d’amour fantastique, mais Dorian aurait pu tout aussi bien refuser mes avances, et ainsi détruire notre amitié. Aussi certaine que j’étais qu’il m’aimait, je n’étais pas sûre qu’il aurait pu  être prêt à vivre ce genre d’histoire avec moi. Manquant de confiance pour la première fois de ma vie, dans un sujet quelque peu incongru, je m’étais tu et j’avais attendu bêtement qu’il fît le premier pas. Premier pas qu’il ne fit jamais. Ou, si, aujourd’hui, quand tout était fini, dénué de sens.

Il secoue la tête, me dit que je ne sais pas de quoi je parle. Bien sûr, je ne sais pas. Je ne suis pas fiancée à un autre homme que celui que j’aime, non. Je suis simplement l’autre, celle que l’on met de côté parce qu’elle n’est pas assez bien pour un stupide mariage. « J’ai parlé de t-toi à Diane… Je re… refusais de lui mentir… Mais je ne p-pouvais rien faire d’autre… Je… » Un léger rire, presque mauvais, s’échappe de mes lèvres. Grand bien me fasse, Diane connaît mon existence. Elle sait tout. Cela rendra peut-être plus facile notre prochaine entrevue, que je préparais avec grande attention. Je n’aurais pas au moins l’humiliation de présenter mon rôle dans leur mariage arrangé. Il s’approche, pose sa main sur ma joue. Encore une fois, je le déteste pour ce geste mais je suis incapable de m’en défaire. Profite, Elysée, c’est peut-être la dernière fois que vous vous tenez aussi proches l’un de l’autre. La prochaine fois que tu verras Dorian, il se trouvera à l’autel, attendant la blonde à la robe blanche. Sa fiancée. Sa femme. Monde cruel. « Je ne p-pouvais rien faire… Mais toi… À quel moment t’es-tu… b-battue pour moi ? » Je hausse un sourcil, me recule, brisant à nouveau un énième geste de tendresse. Moi, je ne me suis pas battue pour lui ? Dans un élan de colère, je le gifle. Sèchement. Il ne semble pas surpris, il s’y attendait. Je ne comprends pas pourquoi il me dirait une chose pareille. Il doit plaisanter, bien sûr. Mais dans son regard, je comprends qu’il en est persuadé. Je détourne le regard, presqu’honteuse de l’avoir giflé pour rien. « Ils ne te l’ont pas dit, n’est-ce pas ? »



    Deux semaines plus tôt.

    J’avais une tête affreuse depuis deux jours. Depuis ma rencontre avec Dorian dans la Tour Carrée -  depuis notre baiser. Depuis l’annonce de ses fiançailles. Pourtant, devant ma glace, j’essaie de m’arranger au maximum. Car, aujourd’hui est un jour spécial. J’avais décidé de profiter d’une sortie autorisée par l’école pour me rendre dans la somptueuse demeure des Desclève. Certes, j’aurais peu de temps là-bas mais je savais assez me servir d’un balai pour obtenir au moins quarante cinq minutes d’entrevue. Et j’espérais que ce soit assez. J’en doutais. S’ils étaient aussi têtus que lui, cela ne servirait à rien. Mais je ne pouvais pas ne pas essayer.
    Après m’avoir fait entrer, m’avoir proposé une tasse de thé ou de café, Alice et Eugenius me dévisagent, attendent. Que suis-je donc venu leur dire ? Ils n’imaginent pas une seconde que je suis capable d’une telle audace. « Dorian m’a annoncé ses fiançailles. » Un sourire se dessine sur les lèvres d’Alice. « Quelle bonne nouvelle, n’est-ce pas ? » Pas vraiment, non. Je soupire. « Vous ne pouvez pas le forcer à se fiancer. S’il n’en a pas envie. » Son père toussote, sa mère hausse un sourcil. « Qui te dit qu’il n’en a pas envie ? » Je hausse les épaules. « C’est évident. » Si vous connaissiez votre fils ne serait-ce qu’un peu, vous sauriez qu’il déteste cette idée. Il n’est pas prêt pour ça. Eugenius se lève, s’approche de mon siège et déclare d’une vois sèche, que je n’ai jamais entendue. « Et si nous lui avions demandé de t’épouser, toi, serais-tu là, aujourd’hui ? » Prends-toi ça. J’en ai le souffle coupé, car dans ma presqu’innocence, je pensais que personne n’était au courant de l’amour que je lui portais. « Ecoute moi bien, Elysée, tu n’as pas à remettre en question nos décisions. Tu n’es rien par rapport à nous, et je n’admettrai pas qu’une effrontée dans ton genre se déplace jusqu’à chez nous pour critiquer notre éducation. » Je me lève, furieuse. « Vous n’êtes que des égoïstes. Préférer enfermer votre fils dans un mariage qui le détruira plutôt que de le voir heureux. Vous devriez avoir honte. » S’en suit une série de cris, d’insultes presque – je ne m’étais pas cru capable d’hurler ainsi sur des gens si proches du pouvoir (ma réputation pouvait très bien en avoir pris un coût) mais pour Dorian, j’étais prête à tout.

Rien n’était ressorti de cette rencontre. La preuve, Dorian était encore plus fiancée que la dernière fois. Tout était officiel, à présent. Je n’avais peut-être fait qu’empirer les choses. Je ne savais pas. Alors, mon Dorian, ne dis pas que je ne me suis pas battue pour toi, s’il te plaît. Regarde les choses en face. J’ai fait ce que j’ai pu, mais j’ai perdu. Je ne suis pas assez important pour toi. Je soupire. « Tu ferais bien d’avoir une conversation avec tes parents, crois-moi. » Il pose un regard interrogateur sur moi. Je souris, légèrement et je déclare, pour détendre la situation : « Mais ils risquent d’être en colère contre moi. » Je ne regrette pas ce que j’ai fait. Peu importe ce que me coûtera cette dispute, j’avais, au moins, essayé de le sauver d’un mariage raté.
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Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyMar 26 Nov - 16:56

Le claquement retentit dans la pièce. Mais je reste stoïque, ne cligne pas des yeux, ne bouge pas d’un pouce. Je regarde simplement Elysée dans les yeux. Si elle me connaît aussi bien que je le pense, si elle m’aime, elle comprendra. Elle verra le froid polaire de mes iris. Elle saura que je ne me moque pas d’elle. En une fraction de seconde, l’expression de son visage change. Elle détourne le regard, m’évite. La honte semble alors la submerger. « Ils ne te l’ont pas dit, n’est-ce pas ? ». Je fronce les sourcils. Ils. Je n’ai pas à lui demander de m’expliquer davantage, parce que je sais. Je sais que mes parents feraient n’importe quoi pour écarter Elysée de mon passage. Pour l’empêcher de faire partie de ma vie. Mais aller jusqu’à me cacher qu’elle s’est battue, qu’elle a essayé de leur faire entendre raison… Je ne pensais pas qu’ils étaient comme ça. Prêts à sacrifier leur propre fils pour assurer le rayonnement des Desclève. Parce qu’après tout, comme dans tous les mariages, si une personne s’oppose à l’union, cette dernière ne peut pas avoir lieu. Je n’aurais jamais du être fiancé, tout simplement parce qu’une voix s’était élevée. Celle d’Elysée. Elle leur avait dit, elle avait tenté de leur expliquer que j’aimais déjà quelqu’un. Mais ils n’avaient pas écouté. Ils avaient choisi de l’ignorer, parce qu’ils savaient qu’il serait facile de me faire croire qu’elle n’était jamais venue. Je secoue la tête. Impossible de remettre mes idées en place, de comprendre ce qu’il m’arrive. Je suis confus, désorienté, choqué de n’être, au final, qu’une banale monnaie d’échange. « Ils ne f-feraient pas ça » murmuré-je dans ma barbe. Elysée me répond, mais je ne l’entends plus. Je la regarde, mais je ne la vois plus. Je fais quelques pas en arrière, passe une main sur mon front, dans mes cheveux. Je ne sais pas, je ne sais plus. Que dois-je faire ? Aller voir Diane, lui expliquer que je ne peux pas l’épouser car mes parents m’ont piégé ? Que je ne peux pas rejeter Elysée alors qu’elle s’est battue pour être avec moi ? Non. Parce que Diane, ma Diane, a besoin de moi. Je ne peux pas l’abandonner, pas maintenant. Elle ne veut pas de ce mariage, elle non plus, mais elle ne veut pas non plus d’un futur mari qui part avec une autre femme. Elle ne veut pas d’un déserteur. Diane, elle n’est jamais celle que l’on choisit, et ça la tue. Alors, je ne peux pas la laisser. Jamais.
Je plonge ma main dans ma poche, en extrais ma baguette. Je vois Elysée faire un pas en arrière. Idiote Elysée. Magnifique idiote. Comme si je pouvais lui faire du mal. Je lui tourne le dos marche en direction de la porte. Ma tête est baissée, ma main tremble. D’un geste sec, pose la baguette sur l’une des tables qui nous servent habituellement de bureaux. Empêche-moi, Elysée. Empêche-moi d’aller les voir. De les tuer. Eux qui m’ont laissé dans l’ombre tant d’années, sans se préoccuper vraiment de moi. Eux qui ont poussé Solange sur le devant de la scène, alors qu’elle était déjà malade depuis longtemps. Ne s’arrêteront-ils donc jamais ? N’ont-ils pas une once d’amour pour leurs enfants ?. Je ne leur en voulais pas, avant. Ce n’était pas grave. Parce qu’au final, je pensais que j’étais important, à leurs yeux. Je pensais qu’ils m’aimaient. Ajoutez donc cela à la liste des rêves impossibles d’un enfant trop idéaliste. D’un enfant qui voulait simplement être aimé. En fait, il n’y avait que Solange qui comptait. Elle, elle aurait pu épouser un sang-pur. Même un sang-mêlé. Ils auraient peut-être fait en sorte que ça ne se sache pas trop, mais ils l’auraient permis. La précieuse Solange, ma sœur adorée. Moi, ils ne m’aiment pas. Et je ne peux pas leur en vouloir. Avoir un enfant handicapé ; une malédiction, surtout pour la famille royale.

Mes paumes s’appuient contre le bois du bureau. Je ferme les yeux, essaie de me vider l’esprit. De penser à quelque chose que j’aime. Quelque chose qui puisse m’empêcher d’aller voir mes parents sur le champ. Une belle journée d’été avec Solange. Tous les deux dans le parc, à jouer innocemment. Deux enfants, deux âmes pures et simples qui n’ont besoin de rien. J’expire doucement, sens que mon pouls reprend un rythme normal. Solange. Son sourire, sa présence. Son calme. Tout ce que je pouvais tant aimer chez elle. Tout ce pourquoi je ne serai jamais comme elle. Nous nous ressemblons et pourtant, nous sommes tellement différents. Alors que je m’incline devant la volonté toute-puissante de mes parents, elle leur aurait tenu tête. Elle leur aurait dit qu’ils n’avaient pas à choisir pour elle. Qu’étant majeure, elle pouvait prendre ses propres décisions. Construire son propre futur. Et elle aurait gagné, parce qu’elle gagnait toujours. Le seul combat qu’elle ait perdu fut celui contre la maladie.
Je ne bouge pas, je respire juste. Je m’imagine dans un monde où tout est plus simple. Où je ne suis pas prince. Où Elysée est mienne.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
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◗ HIBOUX : 826 ◗ REVELATEUR : « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » Tumblr_n5y3ljL2o81qhclupo10_r1_250
◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger.
◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou.
◗ PENSINE : Comice Rubissane.

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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyMar 26 Nov - 20:05

Je ne sais pas ce qu’il pense. Je crois qu’il aimerait refuser de me croire, mais il sait, au fond, que je dis la vérité. Je n’inventerai pas de telles choses sur ses parents, même pour me sortir d’une telle situation. Il essaie de se convaincre qu’ils ne pourraient pas faire une chose pareille, et pourtant, je ne mentais pas. J’aurais peut-être préféré. J’aurais préféré que ses parents acceptent les faits, et surtout qu’ils acceptent ce qui ferait le bonheur de leur fils. Mais non. Seul leur propre intérêt comptait. C’était dommage, c’était surtout triste. J’avais toujours eu l’image d’une famille heureuse, de parents qui aimaient leurs enfants. Mais, malheureusement, je les avais peu vus depuis la mort de Solange. Les choses avaient changé. Cependant, plus j’y réfléchissais, plus je me rappelais de certains faits. Tout semblait tourner autour de la princesse, Dorian était toujours délaissé. J’avais toujours pensé que c’est parce qu’il passait son temps avec moi, et qu’ils voulaient nous laisser seuls. Il me répétait souvent qu’il se sentait à l’étroit dans cette famille, qu’on lui portait peu d’intérêt. J’avais fermé les yeux, probablement parce que du haut de ma quinzaine d’années, je ne pouvais pas faire grand-chose. J’avais mis tout ça de côté. Je préférais passer de bons moments avec lui, lui faire oublier sa routine misérable à la maison. Dorian sort sa baguette et, instinctivement, je recule. Je le crains. Je ne sais pas comment il réagira. Il est peut-être en colère contre moi. En colère de lui avoir caché ma rencontre avec ses parents, en colère face à mon audace, celle d’avoir osé aller leur parler. En colère que tout ça n’avait rien donné et avait peut-être accéléré ses fiançailles avec Diane. Mais il pose sa baguette sur un des bureaux, et je comprends. Parce que nous n’avons pas besoin de mots, je comprends qu’il veut que j’éloigne l’objet de lui. Au plus loin. Pour qu’il ne fasse rien de stupide. Je m’approche de lui. Il a les yeux clos, essaie probablement de se calmer. J’entends presque son cœur tambouriner à une vitesse folle contre sa poitrine. J’attrape la baguette et la range dans une de mes poches, à côté de la mienne. Je pose ma tête contre son épaule. Geste tendre, car je sens qu’il n’a besoin de rien d’autre à ce moment. Il n’a pas besoin de mots, pas besoin de ressentir cette colère toujours enfouie en moi. J’étais encore en colère contre lui, mais je crois être surtout en colère contre ses parents, ceux qui ont commandité tout ça. Sans eux, nous n’en serions pas là.

J’attends. De longues secondes, des minutes sûrement, s’écoulent. J’attends jusqu’à ce qu’il rouvre les yeux et pousse un soupir. Ne sois pas si triste, mon Dorian. Quoi qu’il arrive, tu le sais, je ne serai jamais loin. Même si j’aurais aimé pouvoir m’éloigner de lui, c’était inimaginable. Parce que la vie sans lui ne rimait à rien. Je le portais dans mon cœur, dans mon corps et dans mon âme. Se résoudre à une vie sans lui était se résoudre à une vie sans âme. « Dorian, regarde-moi. » demandai-je d’une voix douce. Il se retourne, lentement, et me fait face. A mon tour, je pose une main sur sa joue. Délicatement. Nous sommes deux pauvres enfants, confrontés à la réalité de la vie. Nous apprenons aujourd’hui qu’il n’est pas toujours possible d’obtenir ce que nous souhaitons. Et même si cette vérité était dure à accepter, elle était immuable. Nous n’avions pas le pouvoir de tout changer. J’avais imaginé autre chose, la fuite. Lui, moi, pouvions partir ensemble, là où personne ne nous retrouverait. Nous nous marierions en secret, et nous reviendrons. Alors, personne ne pourrait plus rien dire. Nous serions mariés aux yeux de la loin et ce serait impossible à changer. Mais je doutais que Dorian accepte cette éventualité. Il semble trop attacher à cette autre, son amie autrefois, pour se décider à l’abandonner. J’étais celle qui, encore une fois, devait faire des concessions, accepter l’impensable. « Fais ce que tu penses être la chose à faire. Je l’accepterai. » Je n’ai pas le choix, de toute façon, n’est-ce pas ? Je sais déjà qu’il choisira Diane, qu’il se fera au choix de ses parents car, malgré toute la colère qu’il peut ressentir à cet instant présent, il n’osera pas se retourner contre nous. J’essuie la larme qui coule sur ma joue. Il me faut accepter. Accepter même le pire. Dans un sanglot, je finis par lui dire : « Nous aurions eu de beaux enfants » avant de me reculer. Je m’approche de l’une des fenêtres, jette un coup d’œil au dehors. La vie semble continuer. Les étudiants sont heureux. Et moi, moi, je meurs à l’intérieur. Je meurs d’amour pour mon meilleur ami. Pour mon prince. J’imaginais. Je l’imaginais lui, tenant la main de Diane, et moi à leurs côtés, avec un autre, un quelconque autre. Parce qu’il était certain que je n’abandonnerai pas Dorian. Même si l’image de leur couple me poignardera le cœur à chaque seconde, je me renforcerai. Parce qu’entre ça et ne plus jamais voir mon amour, j’avais choisi. J’avais choisi de renoncer au bonheur pour ne pas renoncer à sa présence. Et si l’on trouvait que je ne me battais pas assez pour lui, que le ciel me damne, parce que je n’étais plus capable de plus.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Dorian Charles Desclève
Dorian Charles Desclève
◗ HIBOUX : 164 ◗ REVELATEUR : « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » Tumblr_inline_mx5cq65jM51ro4gn4
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◗ SANG : premier Prince du Sang de France
◗ PENSINE : excellent duelliste, prince bègue dont tout le monde a entendu parler.

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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyJeu 28 Nov - 10:50

Le silence. L’accalmie. Elysée ne me déteste plus. Du moins, c’est ce que j’aimerais croire. Elle sait que je n’y suis pour rien. Bien sûr, elle est suffisamment têtue pour continuer de croire que j’avais le choix, que j’aurais pu la choisir au lieu de Diane. C’est plus facile. Déculpabilisant. Quant à moi, je ne peux plus lui reprocher d’être restée sans rien faire. Nous sommes simplement dans une impasse ; aucun grief envers l’autre, et pourtant. « Dorian, regarde-moi » dit-elle doucement. J’aime tellement sa voix. Je crois que c’est la première chose qui m’ait plu. Sa voix si affirmée, si sûre. Si loin de la mienne. Je suppose que lorsque l’on a un complexe, on focalise sur cela. Les voix des gens ont toujours eu leur importance, pour moi. Qu’elles soient dures ou tendres. Elles révèlent souvent les personnalités. Je me retourne, lentement. Elle glisse une main sur ma joue ; je ferme un instant les yeux, déglutis. Puis je rouvre mes iris clairs sur son visage si triste, si soumis. Elle a baissé les bras. Peut-être parce qu’elle se rend compte que, finalement, il n’y a rien à faire. Que nous avons besoin l’un de l’autre, mais que nous ne serons jamais mari et femme. « Fais ce que tu penses être la chose à faire. Je l’accepterai ». La résignation. Elle a choisi. Elle a décidé de ne plus se battre, parce que ça lui fait trop mal. Elle sait que ce combat est perdu d’avance, que ce n’est pas nécessaire de se faire de faux espoirs. Je m’apprête à lui répondre, mais ses yeux se remplissent de larmes, et elle murmure dans un sanglot : « Nous aurions eu de beaux enfants ». Je la regarde, abasourdi, alors qu’elle se rapproche de la fenêtre. Des enfants. Je n’y ai jamais pensé. Sans doute parce que j’étais certain de ne plaire à personne. De ne jamais devenir père. Stupide, stupide Dorian. Évidemment, je deviendrai père. Je fais partie de la famille royale ; le premier prince du sang. Mes enfants auront les mêmes responsabilités que moi. La même pression. Et peut-être est-ce la raison pour laquelle j’ai toujours voulu occulter cette possibilité. À quoi bon avoir un fils ou une fille, rêver de jolies choses pour son avenir, si c’est pour que la royauté détruise ses ambitions comme elle a broyé les miennes ? Je m’approche d’Elysée. Sa présence est douloureuse, mais nécessaire. Je n’imagine pas ma vie sans elle. Elle qui a été si importante. Qui a été là pour moi, depuis presque toujours. Ma belle Elysée. Si drôle, si tendre avec moi, alors qu’elle ne l’est avec personne d’autre. Je glisse mes mains sur sa taille, croise les doigts sur son ventre. Elle retient ses larmes, je le sais. « Je t’ai laissée t… tomber » murmuré-je. J’aimerais la blâmer. Ce serait plus facile ; je pourrais me décharger de toute ma culpabilité. Mais à dire vrai, si j’y réfléchis, je suis le seul fautif. Elysée a essayé, du mieux qu’elle pouvait. Tenir tête à la famille royale est déjà un acte courageux en soi ; stupide, même. Elle aurait pu être arrêtée, juste pour avoir contredit les Desclève. Mais elle l’avait tout de même fait. Oh, elle s’était battue, battue jusqu’à la fin, mais ça n’avait pas été suffisant. Parce qu’au final, moi, je n’ai rien fait. J’ai suivi les ordres. Je n’ai pas cherché les failles, je n’ai pas eu la force de trouver un moyen de contourner la loi. C’était tellement plus facile d’abandonner. « Pardonne-moi ». Je ferme les yeux, prie pour qu’elle accepte ces piètres excuses qui n’en sont pas vraiment. Pardonne-moi d’avoir douté de toi. De ne pas m’être battu pour nous. Je n’ai pas agi comme j’aurais du le faire. Et maintenant, maintenant… Je ne peux plus faire marche arrière sans qu’il y ait de dégâts. Quoiqu’il arrive, nous n’en sortirons pas indemnes. « Je… Je ne peux p-pas abandonner Diane ». Parce que je suis son Prince. Son fiancé. Parce que je l’aime, et qu’elle m’aime aussi. Alors, si je sais tout cela, pourquoi est-ce que j’ai si mal ? Pourquoi est-ce que je ne semble pas croire à mes propres convictions ? À l’amour réciproque que la jolie blonde et moi partageons en apparences ? Parce qu’il y a Elysée. Il y aura toujours Elysée. « Pas comme ça » ajouté-je dans un murmure. Je me détache d’Elysée, la contourne pour me placer à côté d’elle, dos à la fenêtre. Ces fiançailles sont sur toutes les lèvres. Le royaume entier s’attend à fêter l’union des Desclève et des Deulceux. Et Diane, ma Diane, ne supporterait pas que je la quitte. Elle me dirait que tout va bien, qu’elle comprend, mais elle souffrirait. Je ne peux rien faire, tout simplement. Piégé par le protocole, par la volonté de ne pas blesser Diane. Par celle d’être à Elysée, tout entier. D’exposer ce que nous ressentons l’un pour l’autre ; ce que nous avons toujours ressenti. Il n’y a que les adultes qui ne comprennent jamais rien. N’importe qui aurait pu dire que nous étions amoureux. Sauf moi. Sauf eux. Tous ceux qui refusaient de le voir parce que cet amour était impossible. Une simple petite héritière avec un Prince ; pour eux, elle n’était pas assez bien. Une jeune-femme magnifique, intelligente, forte avec un bègue ; pour moi, je n’étais pas assez bien. Et je le pense toujours. J’aimerais qu’elle me dise qu’elle a eu tort. Qu’elle aime un autre garçon. Quelqu’un de plus charismatique, meilleur que moi. Parce qu’elle mérite bien plus qu’un simple Prince bègue, ma belle Elysée. Ma meilleure amie. Je la regarde longuement, puis pose ma main sur la sienne. Ouvre les yeux, Elysée, mon amour. Pourquoi moi plus qu’un autre ?
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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyLun 2 Déc - 20:23

C’était la fin. Je le sentais. Parce qu’il n’allait jamais abandonner Diane. Parce qu’il était trop gentil pour ne serait-ce que considérer rompre ses fiançailles. J’aurais aimé que, pour une fois, il ait la force de mon caractère, qu’il possède un peu de cet égoïsme qui me caractérisait tellement. Le monde s’était allié contre nous. J’avais probablement eu tord : nous n’étions pas destinés à finir ensemble. Nous ne pouvions qu’être amis. Dorian s’approche de moi, pose ses mains sur ma taille, sur mon ventre. Comme l’aurait fait un homme amoureux, prêt à faire face au monde au dehors, pour l’amour de celle qu’il aimait. J’aurais préféré qu’il se recule, que je puisse dès aujourd’hui m’habituer à la distance qui s’installera, inévitablement, entre nous. Parce que ça se passerait ainsi. En public, nous devrons garder nos distances. Parce qu’il ne faudra pas alimenter les rumeurs. Parce que Dorian, le prince, est fiancé. Et il est clair qu’il ne peut pas s’afficher avec une amie, presque maîtresse, devant les yeux innocents du peuple. J’étais destinée à rester dans l’ombre. Pour toujours. J’avais raté les auditions, je n’avais obtenu que le second rôle. Je jalousais celle qui brillerait au devant de la scène, celle qui serait aimée, adulée de tous. Celle qui m’avait pris ma place. Mais que pouvais-je dire, que pouvais-je faire ? Je ne pouvais qu’accepter, et me résigner. Trouver quelqu’un d’autre. Essayer d’aimer à nouveau, mais quelqu’un de différent. Le pourrais-je ? Si Dorian restait dans mon entourage, serais-je réellement capable de l’oublier ? Toutes ces années, avec d’autres, je ne pensais qu’à lui, car je savais qu’il était là, quelque part, à m’attendre. Il fallait que j’arrive à me convaincre qu’à présent, Dorian ne m’attendrait plus. C’était à moi de l’oublier. A moi d’apprendre à vivre sans lui – du moins, sans son amour, car je savais très bien que je serais amenée à le revoir plusieurs fois, et pire, il me faudrait assister à son mariage. Ce jour m’effrayait. Avaient-ils déjà convenu d’une date ? Je n’osais pas poser la question. Ma mère serait tellement enthousiaste : elle adore assister au mariage de la famille royale. Elle oubliera certainement l’amour que je porte au marié. Ou alors, elle daignera ne jamais l’avoir su. C’était tellement plus facile pour elle d’oublier le malheur de sa fille. « Je t’ai laissée t… tomber » J’hoche presque la tête. Oui, Dorian, oui tu m’as abandonné. Tu me laisses seule, avec ma misère. Celle que tu préfères ne pas voir. Celle que tu préféreras oublier pour essayer de te construire un avenir meilleur, et sans flammes. Tu choisis le mariage calme, presque sans étincelles. « Pardonne-moi ». Comment pourrais-je réellement t’en vouloir ? Je ne pouvais pas te blâmer de faire tes propres choix, au fond. Je ne pouvais pas te juger. Tu assumais, peut-être pour la première fois, l’une de tes décisions. Tu grandissais. En te fiançant, tu acceptais de devenir un homme. « Tu n’as pas à t’excuser. » murmurai-je d’une voix rauque. S’il te semble que des excuses sont nécessaires, mon Dorian, c’est que tu sais que tu as abandonné trop vite, que tu ne t’es pas battu assez. Tu vivras avec ce regret, peut-être, pour le reste de ta vie.

Mais voilà. Toute la raison. Tout revient à Diane. Toujours. Il ne souhaite pas l’abandonner, pas de cette manière. Cela me ferait presque rire. Il se détache, s’éloigne de moi et je respire à nouveau. Mais, il revient, trop vite, dans mon champ de vision. Il se place face à moi, s’adosse à la fenêtre, et me dévisage. Son regard perçant me met mal à l’aise. Je détourne les yeux. Je voudrais m’enfuir, ne plus jamais croiser ses yeux clairs. Ne plus succomber à son charme, m’interdire de ressentir le besoin de me blottir contre lui pour écouter les battements de son cœur. Ce cœur qui battait pour moi, qui battra pour une autre. Il pose finalement sa main sur la mienne, mais je me dégage, refusant pour la première fois un contact autrefois naturel. Je ne pouvais plus le laisser faire, car mon cœur s’emballait à n’importe quel geste. Après un silence qui me semble interminable, je déclare d’une voix douce : « J’aimerais que tu réfléchisses, Dorian. A ce mariage. On ne parle pas d’un an ou deux, mais de ton avenir. De ta vie entière. » Je soupire. Etait-il vraiment prêt à sacrifier sa vie ? Ou alors, considérait-il qu’un mariage avec Diane n’était pas une affreuse perspective mais bien la promesse d’une vie heureuse ? Je me trompais peut-être sur toute la ligne, depuis le début. Il était peut-être ravi de cet engagement ? Peut-être même qu’il était celui qui avait soufflé le nom de Diane à ses parents. Je ne savais pas. Je ne savais plus. J’aurais aimé qu’il soit un homme différent. Un homme qui n’appartiendrait qu’à moi. Je détestais devoir le partager, même si en réalité, il n’accepterait jamais de me revenir et de tromper sa nouvelle bien-aimée. Dorian ne serait à moi que dans mes rêves. Alors, pour la dernière fois, j’essaie. Je regroupe mes derniers arguments, et j’espère que ceux-ci le feront réagir. Si ce n’est pas le cas, alors, je me résignerai, pour de vrai. « Imagine-moi, Dorian. Imagine-moi, dans quelques années. Mariée à un autre. Car, tu le sais bien, je ne vais pas rester seule, à t’attendre éternellement alors que tu passeras tes nuits dans les bras de Diane. Imagine-moi, je t’en prie, heureuse avec un autre que toi. Penses-y. Et si ça ne te fait rien, je te jure que j’abandonnerai. Mais j’ai besoin de te l’entendre dire. Alors, regarde-moi dans les yeux, et dis-moi que tu ne ressens rien quand tu m’imagines avec un autre. » Allez, Dorian, encore un effort. Prononce ces mots tant redoutés, et je partirai. Ne dis rien, et je continuerai à me battre. Seule et contre tous. Mais pour toi. Pour toi, mon prince, je renverserai même le régime.
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Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyMar 3 Déc - 10:14

Un chassé-croisé de regards, d’intentions, mais rien ne résonne, rien ne brise le silence de cette pièce. Au bout de quelques secondes, elle détourne les yeux, puis parle doucement. « J’aimerais que tu réfléchisses, Dorian. A ce mariage. On ne parle pas d’un an ou deux, mais de ton avenir. De ta vie entière ». C’est à moi de baisser le regard, de l’éviter. Je sais. Je sais qu’il s’agit de ma vie entière. Que je prétends aimer Diane pour ne pas avouer tout haut que je regrette de devoir épouser celle qui n’est, pour moi, qu’une amie. Sans doute la meilleure, depuis le départ d’Elysée, mais une amie tout de même. Une fille pour laquelle je ressens un amour platonique. Avec laquelle je pourrai vivre, être heureux, avoir des enfants. Une femme à qui je pourrai faire l’amour sans trop prétendre, parce que notre amitié est forte, et que nous avons confiance l’un en l’autre. Mais Elysée ne sera jamais bien loin. Une vie, c’est terriblement long. Nous le savons tous les deux, d’ailleurs. Je la regarde, enfin. J’ose la défier, alors qu’elle me lance la vérité en pleine face. Toute une vie. « Imagine-moi, Dorian », reprend-elle. Je la regarde. Plante mon regard vert, glaçant, dans le sien. Essaie de lui faire mal autant qu’elle me fait mal en ce moment. Parce que oui, la vérité crue me blesse. Elle ne peut pas l’ignorer. Comme si je ne savais pas ce que me réserve l’avenir. Comme si je ne savais pas que toute passion est inenvisageable. Que je devrai me contenter de cette vie de prince, cette vie que je déteste profondément. Cette vie sans elle. « Imagine-moi, dans quelques années. Mariée à un autre. Car, tu le sais bien, je ne vais pas rester seule, à t’attendre éternellement alors que tu passeras tes nuits dans les bras de Diane ». Non, non, non. Arrête. Arrête de vouloir me mettre devant le fait accompli. Je déglutis, sens mes phalanges se crisper. Elysée avec quelqu’un d’autre. Celle que j’ai toujours aimée. Celle qui s’est battue pour moi, qui m’a tout donné. Je ne peux pas la voir dans les bras d’un autre. D’un homme qui prendra soin d’elle comme je n’ai pas su le faire. Qui l’aimera quoiqu’il arrive, plus que moi, plus que quiconque. Cet homme, ce déchet, ce salopard qui profitera de l’avoir pour lui. Parce qu’il faut être idiot comme moi pour laisser passer Elysée. Pour ne pas l’épouser. Je me racle la gorge, prends un instant pour me ressaisir. Ne flanche pas, pas maintenant. Je lève la tête lentement. Yeux dans les yeux. Vas-y, dis-le. « Imagine-moi, je t’en prie, heureuse avec un autre que toi. Penses-y. Et si ça ne te fait rien, je te jure que j’abandonnerai. Mais j’ai besoin de te l’entendre dire. Alors, regarde-moi dans les yeux, et dis-moi que tu ne ressens rien quand tu m’imagines avec un autre ». Je la regarde. Mes iris dans les siens. Nous deux, sans personne pour nous interrompre. Dis-le. Dis-lui que tu peux vivre sans elle. Que tu ne ressens rien quand tu penses à cet imbécile qui presserait ses mains sur ses hanches, qui poserait ses lèvres dans son cou. Cet homme si stupide, cette chimère qu’elle s’invente pour ne pas admettre qu’elle t’aime toujours. Pour te faire souffrir, parce que tu ne l’auras jamais. Je ne l’aurai jamais. Ma meilleure amie. Celle que j’aime plus que tout au monde. Plus que le soleil, plus que Solange. Plus que la vie. Mes lèvres s’ouvrent sur un silence absolu. Mes yeux la scrutent, je cherche mes mots, ne les trouve pas. Parce que la perspective de la voir avec quelqu’un d’autre me tue. Je ressens quelque chose. Je ressens du dégoût, de la haine, de la colère, lorsque je l’imagine avec ce il. Parce que je ne peux pas laisser un autre homme l’enlacer, l’embrasser. Je n’y survivrai pas. J’aimerais lui dire que je préfère mourir plutôt que de la voir avec quelqu’un. Quelqu’un qui ne serait pas moi. Mais ce serait avouer ma faiblesse. Avouer qu’elle me manque, que je crève de ne pas être avec elle. Que j’aurais aimé ne pas être ce stupide prince bègue qui n’avait rien compris à ses sentiments.

Aucun mot. Rien. Rien ne sort d’entre mes lèvres et alors que je les referme, je sens les larmes me monter aux yeux. Parce que je sais que j’ai perdu ; tout perdu. Je glisse ma langue sur mes lèvres, les pince. Puis j’approche doucement ma main de sa poche, m’empare de ma baguette.
Tu le sais, Elysée. Tu le sais pertinemment. Ça ne servait à rien de me le demander. Pourquoi le faire ? Je suis tien, tu es mienne, pour toujours. C’est ce que nous nous étions promis étant enfants, non ? On a choisi quelqu’un pour moi, Elysée. Si j’avais eu mon mot à dire, si seulement. Tu serais avec moi. Parce que je t’aime. Je t’aime plus que tu ne peux l’imaginer, plus que je ne pourrai jamais te le dire. Tu ne comprendrais pas que je choisisse une autre vie alors que je ressens cela pour toi. Alors, il vaut mieux que je le taise. Mais jamais, jamais je ne mentirai. Jamais je ne te dirai que je ne ressens rien en t’imaginant dans les bras d’un autre, plus fort, plus beau, plus intelligent que moi. Renoncer à toi, c’est ce que j’ai fait de plus difficile. Je glisse la baguette dans ma poche sans la quitter des yeux. Nous sommes si proches, mais pourtant si éloignés. J’ai envie de la serrer contre moi, de l’embrasser à pleine bouche. Sentir son corps contre le mien. Laisser s’exprimer ces sentiments que je garde cachés depuis toujours. À la place, j’hoche doucement la tête. Elle n’entendra pas ces mots, tout simplement parce que je ne les pense pas. Et alors que devant mon silence, elle semble un instant ciller, je dois me retenir de ne pas la prendre contre moi et lui dire que je l’aime. Sans doute était-ce une mauvaise idée de venir dans cette pièce déserte. Sans personne pour nous écouter, rien n’empêche mon cœur de crier. Crier son amour pour elle ; un amour infini, un amour immortel.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Elysée L. Berthelot
Elysée L. Berthelot
◗ HIBOUX : 826 ◗ REVELATEUR : « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » Tumblr_n5y3ljL2o81qhclupo10_r1_250
◗ PSEUDO : Sun Showers (Marie). ◗ CREDITS : twisted lips, tumblr, wild hunger.
◗ SANG : Héritière du comté d'Anjou.
◗ PENSINE : Comice Rubissane.

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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyDim 8 Déc - 12:49

Le silence. Un silence assourdissant. Un silence lourd de sens. Ce silence que j’attendais, que j’avais espéré. Il me l’offrait, me le donnait. Sa preuve. Sa preuve d’amour. J’attends, pourtant. J’attends jusqu’au dernier moment pour ne pas croire trop vite. Dorian est capable de tout, Dorian est capable de réagir au dernier instant ; à l’instant où le reste du monde croit que tout est fini, fixé, arrangé, Dorian serait capable de s’élever et de prouver le contraire. Il plonge son regard dans le mien et je comprends qu’il continuera à se taire, qu’il ne dira rien pour contrer mes décisions, celles qui le ruineront peut-être, lui, Diane et leurs familles. Il ne me dira pas qu’il se fiche de me voir avec un autre, parce que ce n’est pas le cas. Dans son regard, je comprends. Je comprends qu’il m’aime et qu’il ne supportera pas qu’un autre homme pose ses mains sur mon corps, ses lèvres sur les miennes. Qu’un autre me désire, comme il me désire à cet instant, mais que lui, lui, pourra me toucher. M’aimer. Et, bon sang, Dorian, tu es la cause de ce qui nous arrive. Tu feras l’amour, tu feras des enfants à Diane, et je ferai la même chose avec un autre. Un quelconque autre. Un inconnu, ou peut-être l’un de mes amis. Qu’importe. Pour la première fois, je me fichais complètement de mon avenir. Je ne rêvais plus de la cour et du roi m’accueillant les bras ouverts. Je ne rêvais que des bras de mon ancien meilleur ami. Je me devais d’abandonner ces rêves dérisoires, le laisser partir, le fuir, ne plus jamais le revoir. Mon cœur contre ma raison. Qui l’emportait ? Mon corps ne bougeait plus quand mon cerveau lui criait de fuir la pièce. Quand Dorian s’approche de moi pour récupérer sa baguette, mon cerveau hurle de le gifler, encore, car il ne mérite que ça. Il m’abandonne. Mon corps ne songe qu’à se serrer contre lui, à sentir son odeur, à l’embrasser, encore et encore. Les deux s’affrontent, en silence, en moi. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas être méchante, pas contre lui. Il ressemble à un ange déchu, à un enfant perdu. Comment faire du mal à un enfant dont le monde s’écroule ? Il a toujours été le plus fragile des deux, mais j’aurais aimé que, pour une fois, ce soit lui qui se montre le plus fort de nous. Je sentais tout le poids de cette responsabilité sur mes épaules. Je devais être celle qui le fuyait, celle qui devait mettre fin à tout ça, mais je ne m’en sentais pas capable. Alors, quand il hoche la tête, me prouvant qu’il ne parlera pas, qu’il ne dira rien pour approuver mon futur loin du sien, je vacille, presque. « C’est tout ce que je voulais savoir. » murmurai-je.

Mais que voulait vraiment dire ce silence, au fond ? Consentait-il à me laisser partir ? Me donnait-il sa bénédiction pour mon futur mariage ? Ou, au contraire, voulait-il que je reste à ses côtés, malgré tout ? Je n’étais pas sûre d’en être capable, cependant. Je n’étais pas certaine de vouloir le voir s’afficher au bras de cette autre, ou d’être capable de faire bonne figure à chacune de nos rencontres. Parce que je détesterais la voir à son bras. Je détesterais quand il l’appellera « mon épouse. » Et leurs enfants ? Leurs enfants qui auront les yeux de mon prince, mais le sourire de leur mère. Ses enfants qui ne seront jamais les miens. Je la détesterais parce qu’elle aura appris à connaître ce corps, ce corps qui aurait dû être mien, depuis des années déjà. Je détesterais leur bonheur apparent, celui qui me fera vomir, alors que je serais destinée à vivre avec un homme que je n’aimerais pas. Je me trompais peut-être. Peut-être que je tomberais amoureuse à nouveau. Peut-être que je trouverais quelqu’un qui m’aimera à ma juste valeur, et qui n’hésitera jamais entre moi et une autre. Pour le moment, j’avais du mal à imaginer cette situation. Pour le moment, je ne pouvais penser qu’à Dorian. Et ce cœur, ce cœur qu’il piétinait encore et encore. Il fallait que je parte. Loin de lui. Mais avant, avant. Je devais sortir cette dernière arme. Il ne me restait plus que ça. Je n’abandonnerais pas totalement, pas avant ça. L’ultimatum. « Je te laisse un an, Dorian. » Je nous laisse un an. « Si l’année prochaine, tu es toujours fiancé… » Ou pire, marié. « Alors, tu n’entendras plus parler de moi. Jamais. » Parce que c’était déjà plus que ce que je pouvais supporter. Un an. Un an où je te saurais fiancé. Un an où j’aurais le cœur brisé. Par le regard, je le supplie, presque. Je t’en prie, brise cet engagement dans l’année, mon prince, car sans toi, sans toi, je ne sais pas quel est mon destin. La vérité, c’est que je ne pourrais jamais accepter de te voir avec une autre. Alors, je préfère encore ne plus te voir que te voir porter une alliance, qui n’est pas celle que je t’aurais offerte. Je m’approche de lui, et dépose un délicat baiser sur sa joue, avant de me retourner et de me diriger vers la porte. Et, pour la dernière fois, j’aimerais qu’il me retienne, qu’il ne me laisse pas partir. Mais je préférais ne pas y croire. Car même s’il me retenait, Dorian serait toujours fiancé. Et j’avais le sentiment désagréable que, malgré tout, il ne ferait jamais rien pour briser son engagement auprès de Diane.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Dorian Charles Desclève
Dorian Charles Desclève
◗ HIBOUX : 164 ◗ REVELATEUR : « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » Tumblr_inline_mx5cq65jM51ro4gn4
◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Alistair Adhémar ◗ CREDITS : Unserious
◗ SANG : premier Prince du Sang de France
◗ PENSINE : excellent duelliste, prince bègue dont tout le monde a entendu parler.

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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyDim 8 Déc - 12:56

La souffrance d’Elysée, je la ressens. Je sais que ce silence la tue, parce qu’il signifie que je l’aime, et que la vie sans elle n’est pas envisageable. Un instant, je m’attends à ce qu’elle parte. Peut-être qu’elle me frappe de nouveau, parce qu’elle est en colère contre moi, parce qu’elle m’aime alors qu’elle souhaiterait me détester. Mais au lieu de ça, elle murmure. « C’est tout ce que je voulais savoir ». Je ferme un instant les yeux, lâchant douloureusement ce contact visuel qui m’assure pourtant qu’elle est là, même si ça ne durera pas, même si nous retournerons à nos vies respectives. Si ma fiancée n’était pas Diane, je trouverais un moyen de tout arranger. Je m’en débarrasserais, peu importe le prix. Mais je suis promis à la plus fantastique des amies, et la trahir serait comme me trahir moi-même. Comme oublier d’où je viens, qui je suis. Même si l’autre trahison est plus grande encore. Elysée m’a confié son cœur depuis notre plus jeune âge. Et aujourd’hui, je ne peux pas satisfaire notre désir mutuel. Je dois l’oublier. Alors qu’il est inoubliable, inaltérable. Je ne m’imagine pas me marier à une autre qu’elle, et pourtant, c’est sans aucun doute ce qui va nous arriver. « Je te laisse un an, Dorian. Si l’année prochaine, tu es toujours fiancé… Alors, tu n’entendras plus parler de moi. Jamais ». Je l’observe, tente de savoir si cet ultimatum est sérieux. Si elle refuserait que l’on se voie, si elle couperait tout contact avec moi dans le cas où mon mariage aurait lieu. Elle n’a pas le droit de me faire ça. De me demander de briser Diane comme si cela n’avait aucune importance. Tu me donnes un an pour essayer de me faire à l’idée que je perdrai quelqu’un, l’une ou l’autre. Tu es censée être ma meilleure amie, Elysée. Et tu me mets dans la pire situation possible. Parce que tu m’obliges non seulement à désobéir à mes parents, à rejeter leur décision ; mais je devrai aussi oublier une amitié merveilleuse à laquelle je tiens. Tu sais ce que je ferai, si tu me le demandes de cette manière. Tu sais quel sera mon choix. Comme pour m’achever, elle dépose un baiser sur ma joue, puis se dirige vers la porte. La seule et unique chose qui nous sépare du monde extérieur. Ouvrir la porte, crever la bulle. Nous n’aurons pas le choix, à un moment-donné. Mais maintenant, comme ça… Elle ne me laisse pas le choix. J’entends enfin ce petit déclic au fond de ma tête. Ce chuchotement qui me demande, qui m’implore de ne pas la laisser partir. Parce qu’une vie sans elle n’est pas une vie. « P… pourquoi attendre un an ? ». Elle se fige. J’ai parlé de manière si assurée que je me surprends, et pourtant, pourtant, j’ai bien prononcé ces mots. Elysée aime dire qu’elle est la victime dans cette histoire, mais que veut-elle que je fasse, au juste ? Être un prince ne m’accorde pas tous les pouvoirs, particulièrement dans ces histoires d’arrangements. Je lève un regard humide vers Elysée, les larmes perlant presque au coin de mes yeux. « Je pourrais la qu… quitter demain… Pour toi, je le f-ferais ». Je la regarde dans les yeux. Elle est si loin de moi, mais je sais qu’elle peut lire dans mes iris clairs. Elle peut lire que je le ferai. Que je ne l’abandonnerai pas une nouvelle fois. Que je pourrai braver l’autorité, pour elle. « Mais tu c-connais les conséquences », ajouté-je dans un murmure. Elle sait pertinemment de quoi je parle. Et elle sait que je ne dis pas cela uniquement pour Diane. Parce que je serai honni. La famille royale sera contre moi, d’un seul juge, et ne se gênera pas pour m’éliminer de la descendance. Je devrai peut-être même partir. Ne plus appartenir aux Desclève, du moins, aux yeux du monde. Et si Elysée n’est pas attachée à mon titre de prince, si c’est moi qu’elle veut, je le ferai.
Je me tourne vers la fenêtre. C’est une si belle journée. Personne ne se doute de ce que nous traversons… Ils sont tous si insouciants. Ces élèves modèles, dans leurs petites vies modèles. Ils n’ont pas nos problèmes. Qu’ils détestent ou qu’ils aiment la monarchie, aucun d’entre eux n’échangerait sa vie avec la nôtre. Le protocole nous interdit tellement de choses, nous limite à un tel point. Le protocole, ce foutu protocole qui va m’obliger à quitter Diane. À laisser tomber cette fille que j’aime pour celle que j’aime davantage. Mais la question ne se pose même pas. Je ne peux pas faire de choix, je me conforme aux règles de mon cœur. À l’évidence. « Je le ferai » murmuré-je entre mes dents. Je prendrai tous les risques. Je prendrai les coups. Pour être avec Elysée. Malgré mon destin pourtant tout tracé ; celui de prince, de potentiel futur roi. Pour elle, je ferai n’importe quoi. Y compris me mettre tout le monde à dos. Y compris être rejeté par ma propre famille. Tout vaut mieux qu’une vie sans elle. Mes mains agrippent le rebord de la fenêtre, je déglutis. Elle m’y oblige. Mais peut-être que c’était ce qu’il me fallait. Un détonateur, un ultimatum. Pour me faire prendre une décision, quitter ma léthargie. Agir pour de bon.
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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyLun 9 Déc - 18:02

La main sur la poignée de la porte, j’étais prête à partir, à le quitter. A quitter cette bulle, qui nous maintenait loin du monde. Celle où nous tentions de tout oublier, celle où le monde était peut-être meilleur car nous étions ensemble, enfin. Si je quittais cet endroit, tout serait différent, à nouveau. Il faudrait que je m’éloigne de lui, que je me tienne à distance. Ne plus trop l’approcher pour ne pas entretenir les rumeurs. Car Dorian était fiancé à présent, et il ne fallait pas qu’il soit vu, trop proche d’une autre femme que celle qu’il avait promis d’épouser. Encore un effort, un seul, et je partais. A jamais, peut-être. Je n’avais pas encore la force de penser à cet avenir loin de lui, mais il faudrait m’y résoudre un jour ou l’autre. Et puis, encore une fois, Dorian brise le silence en même temps qu’il brise toute cette force en moi, celle que j’avais rassemblé pour m’éloigner de lui. « P… pourquoi attendre un an ? » Je me fige. A-t-il vraiment prononcé ces mots ? Je suis si confuse. Tout se mélange en moi. Mon cœur tambourine contre ma poitrine. Je me retourne lentement, très lentement, avant de croiser son regard. Ses yeux humides. J’hésite à m’approcher de lui, à me réfugier dans ses bras, à l’embrasser encore, pour ne plus jamais le quitter, pour que nos destins se scellent enfin. Mais, je reste plantée, là, incapable de bouger. Pourquoi attendre un an ? Je ne sais pas, mon Dorian. Peut-être pour me donner un peu d’espoir, parce que je sais que si je ne te donnais qu’une semaine ou deux, tu ne ferais rien. Et pourtant, pourtant. « Je pourrais la qu… quitter demain… Pour toi, je le f-ferais » Oh, Dorian. Mes jambes peinent à soutenir mon corps tremblant. Mais comme toujours, je décide de rester forte, de l’affronter, de le provoquer. « Qu’est-ce que tu attends ? » demandai-je d’une voix forte. Vas-y, Dorian, quitte-moi quelques minutes  (je l’accepterai cette fois-ci) pour rompre ses fiançailles absurdes. Vas-y, je t’attends ici. « Mais tu c-connais les conséquences » Je hausse les épaules. Les conséquences, on les connaît, bien sûr. Il risque de mettre sa famille en colère, et le roi de surcroît. Mais qui étaient tous ces gens pour décider de son avenir et de celui de Diane ? Du mien, aussi, indirectement. Il risque peut-être de se faire renier, mais le titre royal n’avait jamais eu une grande importance pour Dorian. Alors, pourquoi s’en inquiéter, maintenant ? « Moi, je me fiche des conséquences. » Et toi, et toi ? Les conséquences ne me font pas peur. Car, je l’aimerai toujours, quoi qu’il arrive. Il aurait pu être roturier que, je crois, je l’aimerai. Bizarrement, je n’étais pas intéressée par son titre, mais bien par sa personne, par celui qu’il était. Par son sourire, son regard.

Il se détourne, brise le contact de nos regards et s’agrippe à la fenêtre. Il semble désemparé, et je le comprends, au fond. Sa situation n’est pas facile, et j’ai presque tendance à l’oublier en ne me focalisant que sur moi-même. J’y suis peut-être allée un peu fort, mais je pense cet ultimatum nécessaire. Je doute que si je n’avais rien dit, il aurait réagi de cette manière. Il aurait simplement attendu le jour fatidique, ce mariage que nous craignions tant. Les choses semblaient bouger, à présent, surtout lorsqu’il répète « Je le ferai » faiblement. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres, car je sais qu’il se laisse convaincre, que je gagnerai peut-être, et au diable Diane et sa beauté fragile. Je m’approche de lui, car il n’est plus question de le quitter, de briser ce moment. Je pose ma main sur son épaule et l’incite à se tourner vers moi, ce qu’il fait presque immédiatement. Nous sommes si proches, désormais, que nos fronts se touchent, que nos respirations se mêlent. Ses mains se posent sur mes hanches et je frémis de cette proximité. « Il faut que tu le fasses. Pour toi. » Pour toi, avant tout, car tu ne supporteras pas cet arrangement. Du moins, je l’espère. J’ose encore espérer que, loin de moi, tu ne pourras pas être heureux. « Et s’il le faut, je t’aiderai, tu le sais bien. » Je t’aiderai à faire face au monde entier, je te donnerai ma force et mon courage, et je t’accompagnerai toujours. Notre amour vaut, je le crois, tous les combats du monde. Il mérite que l’on se batte pour lui. On mérite de se battre pour notre futur, un futur heureux car ensemble. Et lentement, puisque quand je suis près de lui, mon corps entier se calme, je pose mes lèvres sur les siennes. Embrasse-moi, Dorian, embrasse-moi et montre-moi que tu as enfin pris la bonne décision. Je saurai te rendre heureuse, alors, je t’en prie, choisis-moi.
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Dorian Charles Desclève
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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyMar 10 Déc - 14:23

Les mots s’installent dans mon esprit, comme des empreintes de pas dans un chemin boueux. « Moi, je me fiche des conséquences ». Moi pas, ma belle Elysée. Mais malgré tout, je ne peux m’empêcher de penser : pourquoi pas ? Être renié ? Personnellement, je m’en fiche. Justement ; moi qui n’ai pas envie d’être Roi un jour, on peut dire que je n’attends que ça. C’est l’occasion idéale, après tout. Je ne partirai pas si on ne m’y force pas, alors le seul moyen d’être tranquille, c’est qu’on m’éjecte. Qu’on m’oublie. Et puis, j’aurai tout cela, et Elysée. Nous serons enfin ensemble. Un instant, j’oublie Diane. Ma si belle Diane, si douce, si idéale mais également si pâle face à ma fougueuse Elysée. J’oublie Diane, parce que si je pense à elle, si je pense à sa tristesse, je n’aurai jamais le courage de faire cela. De la quitter. De la laisser seule, de perdre son amitié. Je déglutis. Ne pense pas à Diane, ne pense pas à Diane. Elysée a si longtemps souhaité être reine ; et aujourd’hui, elle renoncerait à tous ses souhaits pour être avec moi. Je n’y avais jamais pensé de cette manière, mais après tout, c’est la vérité. Car être ma petite-amie, pour la simple sang-pur qu’elle est, revient à renoncer au pouvoir, puisque je serai évincé. Jamais, jamais ça ne m’était venu à l’esprit. Que je suis stupide. C’était la chose la plus évidente au monde. Alors que je reprochais à la jeune femme de ne pas m’aimer pour ce que j’étais, je découvre que j’avais tort. Que justement, elle renoncerait au pouvoir, juste pour être avec moi. Parce qu’elle m’aime.
Je l’entends s’approcher, frissonne. Elle pose une main sur mon épaule, m’incitant à lui faire face, et je m’exécute, toujours si docile lorsqu’il s’agit d’Elysée. Je me rends alors compte qu’elle a du se hisser sur la pointe des pieds ; nous sommes front contre front, et nos souffles se mêlent presque. C’est si dur d’être proche d’elle, mais je viens de lui promettre de ne pas l’abandonner. De la choisir. Je comprends qu’elle recherche cette proximité, cette attraction inévitable. « Il faut que tu le fasses. Pour toi ». Elle le croit encore. Elle pense que si je vais vers elle, si rejette Diane, c’est parce que j’en ai envie. Mais non. S’il n’y avait pas d’Elysée, si je n’étais pas ce stupide prince bègue plein de sentiments, je resterais avec Diane. Elle est tout ce dont j’ai besoin, et plus encore. Elle est plus stable qu’Elysée, plus douce. Nous sommes plus compatibles. Au-delà de tout ce qu’Elysée pense, le choix que je fais en restant près d’elle n’est pas un choix de raison. C’est un choix d’impulsion, de passion. Si elle n’était pas là, ce mariage forcé serait plus une bénédiction qu’autre chose. Il m’assurerait d’être aimé, quoiqu’il arrive. Mais je préfère prendre la pente dangereuse, me risquer à cette aventure avec la brunette explosive. « Et s’il le faut, je t’aiderai, tu le sais bien ». Là encore, elle se fourvoie. Elle essaye de se persuader qu’elle m’aiderait, mais elle ne le ferait pas. Je connais trop bien Elysée pour penser qu’elle s’impliquerait plus qu’elle ne l’a déjà fait. Mais ce n’est pas grave. Je suppose que c’est aussi pour ça que je l’aime. « Je ne le ferai pas pour moi » dis-je dans un murmure. Implicitement, je veux qu’elle comprenne que ce que je fais, je le fais pour elle. Je me bats pour elle. Je n’ai jamais eu l’habitude de tenir tête à mes parents simplement parce que je voulais changer ma propre vie. Je n’ai pas assez confiance en moi pour cela. J’agis pour les autres. Pour Elysée plus que pour toute autre, d’ailleurs. Je l’observe un instant, laisse mes yeux se hasarder sur son visage, détailler ses tâches de rousseur, le grain de sa peau. Et puis, elle pose doucement ses lèvres sur les miennes. Je ferme les yeux, ouvre les lèvres. Rapidement, tout en gardant les lèvres collées aux siennes, je nous éloigne de la fenêtre et l’entraîne avec tendresse dans un coin de la salle. Le corps de la brunette se retrouve acculé à un pan de mur, alors que ma bouche plonge dans son cou pour lui tirer de délicats frissons. Je reviens à ses lèvres rapidement, pourtant, comme si je n’étais jamais épuisé de l’embrasser, comme si je pouvais faire ça toute ma vie. Mes doigts glissent sur sa cuisse, sous sa robe, avec douceur. Je veux qu’elle reste. Que nous restions tous les deux, ici, pour toujours. Et au diable le protocole. Au diable Beauxbâtons. Au diable la royauté. Au diable mes obligations. Pour la première fois depuis des semaines, depuis des mois, je respire. Je profite de l’instant présent, j’aime, je déteste, je vis. Elysée, je suis son prince. Et aujourd’hui plus que jamais.
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Elysée L. Berthelot
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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyJeu 19 Déc - 15:33

Le monde nous pousse à nous poser des tas de questions. Et si. Et si tout avait été différent ? Si je n’avais jamais éprouvé de sentiments amoureux pour lui, tout se serait déroulé autrement. Je suis certaine qu’il aurait épousé Diane, sans broncher. Il aurait même pu être heureux si je n’avais pas mis un tel bordel dans sa vie. Mais c’est ce que je faisais, non ? Je ruinais la vie des gens. Sans pitié. Je me fichais des conséquences. Je ne pensais qu’à moi. Etais-je en train de faire la même chose avec Dorian ? Etais-je sur le point de gâcher sa vie, au profit de mon propre bonheur ? J’aimais penser que non. J’aimais penser que je le forçais à faire le bon choix, à prendre la bonne décision. Parce que si, moi, loin de lui, je ne pouvais être heureuse, il était évident, selon moi, que loin de moi, il ne toucherait jamais ce bonheur tant désiré du doigt. Dorian et Elysée, c’était la recette du bonheur, n’est-ce pas ? Ma recette du bonheur. Etait-ce vraiment la sienne ? Je l’espérais. Peut-être trop fort. Si fort que je l’oubliais, lui. Mais j’avais besoin d’y croire, pour lui, pour moi, pour nous deux. Sinon, qui d’autre y croirait ? Personne. Pas même lui. Lui qui s’imagine certainement qu’une vie avec une autre serait plus paisible qu’une vie avec moi. Car, je resterai toujours la même. Je ferai toujours passer mes intérêts avant ceux des autres, et Dorian l’a bien compris puisqu’il me rappelle que tout ce qu’il se prépare à faire, il le fait bien pour moi. « Je ne le ferai pas pour moi. » Je sais bien, je le sais, mon prince. J’aurais aimé, pourtant, que tu prennes cette décision pour toi. J’aurais aimé que tu acceptes que ce choix soit le bon. Mais tu sembles dubitatif. Tu sembles vouloir me rappeler que si je n’avais jamais été là, si je ne t’avais rien demandé, tu aurais été l’heureux époux de la poupée blonde. Je devais m’estimer heureuse que tu me choisisses, moi, et pas l’autre. Mais, bon sang, j’aurais aimé que tu sois convaincu que cette décision était la bonne.

Et tout s’envole. J’oublie tout quand il répond à mon baiser. Il mène la danse car, dans ses bras, j’ai le sentiment de n’être plus qu’une enfant, de ne plus savoir maîtriser mon corps, mes gestes. Je me laisse faire, complètement sous son emprise. Toutes ces caresses, ces étreintes sont nouvelles mais elle me semble si familière. Comme si mon corps retrouvait la moitié d’âme qui lui manquait. Comme si nous étions vraiment faits pour être ensemble. Nous devions nous retrouver pour mieux avancer. Vers un nouveau destin, une nouvelle vie. A travers ses baisers, je sentais que plus rien de dramatique ne pourrait m’arriver. A ses côtés, je serai plus forte, moins vulnérable. Il ferait de moi quelqu’un de meilleur. Il me rappellera les bons côtés de la vie. Il me dira que la vie n’est pas toujours sombre. Avec lui, je sais que tout me paraîtra pour lumineux, plus agréable. Car il est ce qui me manquait. Il est ce que mon cœur et mon âme me criaient de retrouver depuis des années. Il est, je crois, l’homme de mes jours et de mes nuits. Celui qui me guidera vers le bon chemin. Il est mon amour, et je ne pourrai jamais me passer de lui. Pas maintenant. Pas après ça. Parce que quand il glisse sa main sur ma cuisse, sous ma robe, je comprends où il veut en venir. Ce serait être idiot de ne pas le comprendre. Et je m’approche à lui, encore plus. Car je me rends compte que j’attendais ce moment depuis des jours, des mois, des années, peut-être. Et pourtant, je me recule. J’arrête l’étreinte passionnée que nous avions démarrée quelques secondes auparavant. Et je le regarde. Et je lui fais comprendre que non, pas maintenant, mon amour. Nous avons toute la vie devant nous. Et surtout, surtout, nous méritons mieux qu’une simple salle de classe, tu ne crois pas ? J’imagine ce moment, cette première fois où nos corps seront enfin réunis, où nos corps ne feront plus qu’un. Et je l’imagine parfait. Une dernière fois, je pose mes lèvres sur les siennes. Et puis, ne nous voilons pas la face. Elysée Berthelot restera Elysée Berthelot. L’amour vous rend certes différente, mais ne vous change jamais vraiment. Je ne donnerai jamais rien sans être certaine d’avoir en retour. Donnant, donnant. Même dans ce genre de relations. Même avec lui. Car, en réalité, la boule qui se forme au creux de mon estomac est bien de la peur. La peur qu’au fond, Dorian se révèle être un homme parmi tant d’autres. Un homme qui, une fois qu’il aura obtenu ce qu’il désirait, ne me jettera plus un seul regard. Et moi, comme n’importe quelle autre femme, j’avais besoin d’être rassurée. J’avais besoin d’être certaine que Dorian ne voulait que moi, et personne d’autre. Qu’il n’irait jamais voir ailleurs et surtout, qu’il ne toucherait pas à Diane. Je ne le supporterais pas. Alors, peut-être que l’égoïsme revenait encore en jeu – après tout, n’avais-je pas moi-même découvert les plaisirs de la chair avant lui – mais je pense, qu’au fond, c’était surtout de la crainte. La crainte de la voir partir. Parce que, et je détestais l’avouer, sans lui, je ne valais plus rien. Elysée Berthelot, soumise à la volonté d’un seul homme, cela en devenait presque risible. Et, alors que je passe la main dans les cheveux de mon ami, ou mon amant – je ne savais plus – je le supplie du regard de ne jamais m’abandonner.
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MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA
Dorian Charles Desclève
Dorian Charles Desclève
◗ HIBOUX : 164 ◗ REVELATEUR : « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » Tumblr_inline_mx5cq65jM51ro4gn4
◗ PSEUDO : Unserious/Agnès/Alistair Adhémar ◗ CREDITS : Unserious
◗ SANG : premier Prince du Sang de France
◗ PENSINE : excellent duelliste, prince bègue dont tout le monde a entendu parler.

CARTE CHOCOGRENOUILLE
◗ LIENS:

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MessageSujet: Re: « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. »   « I hate you. Don't leave me. I hate you. Please, love me. » EmptyDim 29 Déc - 22:20

Elysée, affreuse dans toute sa splendeur. Ma magnifique égoïste. Sublime emmerdeuse qui va de nouveau tout faire capoter, simplement parce qu’elle me mène par le bout du nez, depuis toujours. J’ai toujours compris ce qu’elle voulait. Elysée et Dorian. Au final, je jouais l’autruche parce que je ne voulais pas affronter tout cela, la mer d’imprévus, de problèmes, de sentiments qu’une relation avec elle engendrerait. Et pourtant, pourtant. Je n’avais pas pu m’empêcher ; je l’avais laissée entrer dans mon cœur et désormais, nous sommes tous les deux dans une impasse. Désobéir, au risque d’être renié. Au risque d’être mis à la rue. Mais s’il y avait une révolution, je voudrais en être le meneur, ça oui. Je le sais, j’en suis conscient. Cet esprit de révolte brûle en moi, bout comme de l’eau sur le feu. Elysée en mourrait si elle savait que je préfère la simplicité au luxe, la pauvreté à ce pouvoir royal qui me débecte. Seulement voilà, elle n’est pas dans ma peau. C’est sans doute la seule chose qu’elle ne comprendra jamais : mon dégoût envers la couronne. Et c’est ce qui me donne envie de la retenir, encore et toujours. Car si j’ai envie de la croire lorsqu’elle me confie que devenir reine est la dernière de ses préoccupations, je continue de penser qu’elle échangerait mon amour contre quelques secondes sur ce trône si froid.
Lentement, elle se recule, mettant fin à notre étreinte. Pas maintenant, pas aujourd’hui. Je comprends, parce que je la connais. Mieux que quiconque. Elysée, ma magnifique égoïste, oui. Celle qui ne se donnera à moi que lorsqu’elle aura l’assurance d’être la seule, l’unique à m’avoir. Or, là, j’appartiens toujours à Diane. Peut-être pense-t-elle même que nous avons déjà partagé notre couche. Sait-elle au moins que je l’ai embrassée ? Que je l’ai fait parce que j’ai des sentiments pour la blonde rubissane ? Sans doute pas, autrement, elle m’en voudrait à mort. Je me demande même si elle me le pardonnerait. Parce que le fait que je feigne des sentiments passe encore ; mais que je montre ouvertement que j’aime une autre femme qu’elle, hors de question. Ma douce Elysée, si terrible, si malveillante. Parce qu’elle ne pense qu’à elle, encore et toujours. Je devrais la détester pour cela, mais non ; je l’aime. Je l’aimerai éternellement, d’un amour sans faille. Je m’en veux de l’avoir confié à Diane, mais c’est la vérité pure et vraie. Cette femme insupportable est celle qui a pris mon cœur, qui l’aura toujours, et je hais la personne que je deviens à son contact. Elle m’embrasse une dernière fois, glisse sa main dans mes cheveux. Je lis son regard et comprends. Elle crie, supplie de ne pas l’abandonner. Pas une nouvelle fois. Mais à vrai dire, ça ne dépend pas que de moi. Je l’aime, ça oui. Et je lui ai promis de mettre fin à cette mascarade. Mais il n’y a pas que nous deux, dans l’histoire. Et mes pensées se dirigent immédiatement vers ma Diane, ma si belle Diane qui remettra tout son monde en question si je la quitte. Qui n’acceptera pas cette défaite mais me laissera partir, car Diane n’est pas Elysée. Elle pense à moi. Elle veut m’aider. Elle veut me rendre heureux. Et je ne supporte pas de devoir lui briser le cœur, une nouvelle fois. J’avais sans doute prononcé le mot de trop, tout à l’heure. Mais je devrai pourtant le faire. Quitter ma rubissane, ma fiancée, pour épargner le cœur de ma meilleure amie, et le mien. Et cela, même si de plus en plus, je les aime autant l’une que l’autre.

Je recule, glisse ma main sur sa joue dans une caresse audacieuse, de celles qui ne craignent pas d’être rompues brusquement. Puis je m’éloigne vers la porte, pose ma main sur la poignée. Si je quitte cette salle sans un mot, là, comme ça, je m’engage à mettre Diane en pièces. À ne pas lui laisser la moindre chance face à Elysée. Or, je ne sais pas si je suis prêt. Je ne crois pas l’être. Elysée, ce n’est pas le bon choix, et bon dieu, je le sais. Mais j’ai tellement de mal à ne pas la croire. À ne pas vouloir la croire. Vouloir espérer que ses mots d’amour ne sont pas de la poudre aux yeux ; qu’elle est sincère. Ma douce, ma tendre Elysée. Ma cruelle, odieuse, détestable garce. J’inspire, regarde la porte, comme si j’hésitais. Puis je me tourne vers mon amie. « Une d-dernière chose » dis-je doucement, presque dans un murmure. Non. Non. Non. Je ne devrais pas. Et pourtant, je la connais. Je sais qu’elle peut être terrible. Abominable. Et je dois préserver ma Diane d’elle. Je dois l’empêcher de la bouffer, de l’anéantir. Parce que la jolie blonde est mon amie, mon amour. Que je ne veux surtout pas qu’elle subisse des souffrances inutiles. Qu’elle pleure des larmes trop amères. Alors, je lance un regard à Elysée. Et si elle me connaît, elle sait. Elle sait que je suis sérieux, que je serai intransigeant. Que je ne lui pardonnerai pas un faux-pas. Je l’ai trop épargné jusqu’à présent. Je lui ai passé trop de choses. Et je suis persuadé qu’elle fera preuve d’ingratitude, parce qu’elle ne se rendra pas compte que je suis gentil. Que j’essaie de l’être, alors qu’elle, elle ne l’est jamais. « Laisse Diane en de… dehors de ça… ». Autrement dit, ne lui parle pas. Ne l’agresse pas. Je te l’interdis. Parce que je t’aime, Elysée, profondément. Mais si tu fous ça en l’air, tu risques de me perdre. J’ai déjà trop de mal à détruire une femme que j’aime tant. S’il te plaît, je t’en supplie. Ne me laisse pas te flinguer aussi. Ne sois pas la deuxième sur cette infâme liste. Je tourne doucement la poignée, ouvre la porte et quitte la salle, laissant Elysée sans droit de réponse. Car après tout, sur ces derniers mots, inutile de parlementer.
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